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Rechercher : chimères de nerval

  • Je suis très fière d'être...

    dans le Bulletin Nerval numéro 77:

    EDITION

    Gerard de Nerval, "Les Faux Saulniers. Histoire de l'abbe de Bucquoy", texte presenté et annoté par Michel Brix, Paris, Editions du Sandre, 2009, 278 pages.


    OUVRAGE

    Laura VANEL-COYTTE, " Mes paysages de Nerval et Baudelaire", the bookEdition.com, 2009, 41 pages. 
    ARTICLES

    - Alain Costa, "De la poésie et de la propriete. L'impossible mariage selon Gerard de Nerval", in "Etudes foncieres", revue bimestrielle publiee par l'ADEF (Association des Etudes foncieres, 7, av. de la Republique, Paris), n° 138, mars-avril 2009, p. 52-55.
    ( Information fournie par christian Besse-saige)

    - Corinne Bayle, "Une lettre de Nerval a Maurice Sand (5 novembre 1853) : "Sylvie" sous le regard critique d'un poete "toujours lucide"", in "La Lettre et l'oeuvre. Perspectives epistolaires sur la creation litteraire et picturale au XIXe siecle", textes reunis par Pascale Auraix-Jochiere, Christian Croisille et Eric Francalanza, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, coll. "Ecritures de l'intime, 19", 2009.


    COMPTES RENDUS 

    David Evans, CR de "Lire Nerval au 21e siecle", (Edited by HISASHI MIZUNO, La Societe des Etudes du Romantisme au Japon, Saint-Genouph, Nizet, 2007. 246 p.) in "French Studies", 2009, 63(4), pp. 479-480.

    (Anonyme), CR de M. Brix et JC Yon, "Nerval et l'Opéra-Comique. Le dossier des Montenegrins" (Namur, Presses universitaires / coll. Etudes nervaliennes et romantiques, 2009), in "Histoires litteraires", 2009/3, p. 132-133.

    (Anonyme), CR de K. Tsujikawa, "Nerval et les limbes de l'histoire. Lecture des Illuminés" (Geneve, Droz, 2008), in "Histoires littéraires", 2009/3, p. 161.


    SOUTENANCE DE DOCTORAT 

     

    Le 5 janvier 2010, à 14h 20, à l'université Jean-Moulin de Lyon 3, Jean-Pierre Mitchovitch soutiendra sa thèse de doctoract, intitulee " Creation et representation de "Leo Burckart" de Gerard de Nerval".
    Composition du jury : Jacques Bony, Jerome Thelot, Guy Lavorel, Michel Brix, Hisashi Mizuno

     


    CONFERENCE

    Jacques CLEMENS, "Gerard de Nerval, Nerac, Nesmond", Agen, Academie des sciences, lettres et arts (9, boulevard de la Republique), mercredi 18 novembre 2009, 15 heures


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    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.

    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.


                                                                                                      Michel Brix <Michel.Brix@fundp.ac.be>

                                                                                                      Hisashi Mizuno <hisashi.mizuno@kwansei.ac.jp
    Ils avaient déjà parlé de mes "Paysages de Baudelaire et Nerval."
  • Littérature n°158, Nerval

    Parution revue

    Information publiée le dimanche 13 juin 2010 par Laurent Zimmermann

     

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    Littérature n° 158

    Nerval

    Armand Colin

    Juin 2010

    EAN : 9782200926502



    Sommaire


    Jean-Nicolas Illouz

    Avant-propos


    Jean-Nicolas Illouz

    Nerval, poète renaissant


    Henri Bonnet

    Métamorphoses de l'idylle dans l'univers nervalien


    Dagmar Wieser

    Nerval : la science des déplacements


    Odile Bombarde

    Palimpseste et souvenir-écran dans Sylvie : la noyade du petit Parisien


    Régine Borderie

    Bizarre et vie privée dans l'oeuvre en prose de Nerval


    Patrick Née

    De quel voile s'enveloppe le Voyage en Orient de Nerval ?


    Henri Scepi

    Dire le réel : détours et recours biographiques (à propos des Illuminés)


    Jean-Luc Steimetz

    Les rêves dans Aurélia de Gérard de Nerval


    http://www.fabula.org/actualites/article38536.php
  • Bulletin Nerval nº 67 / 1er decembre 2008

    nerval.jpgOUVRAGE


    Sandra GLATIGNY, "Gerard de Nerval. Mythe et lyrisme dans l'oeuvre", Paris, L'Harmattan, coll. "Critiques litteraires", 2008.
    http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=27341

     

     

    ARTICLE


    Marina Muresanu Ionescu, " Meridiane: Cérisy-la-Salle, 2008 Anul Nerval ", in "Roumanie Litteraire", no 42, 24 octobre 2008.  (Article en roumain)

    COMPTES RENDUS


    - Juliana Starr, Compte Rendu de Theophile Gautier, "L'Hirondelle et le corbeau. Ecrits sur Gerard de Nerval" (ed. M. Brix et H. Mizuno, Bassac, Plein chant, 2007), in "Nineteenth Century French Studies", t. 37, numeros 1 & 2, fall-winter 2008-2009, p. 167-169.

    - Patrick M. Bray, Compte Rendu de Gerard de Nerval, "Les Confidences de Nicolas" (ed. M. Brix, Paris, Ed. du Sandre, 2007), in "Nineteenth Century French Studies", t. 37, numeros 1 & 2, fall-winter 2008-2009, p. 175-176.

    - Scott Carpenter, CR de Cl. Pichois et M. Brix, "Dictionnaire Nerval" (Tusson, Du Lérot, 2006), in "The French Review", 2008, vol. 82, n° 1, p. 161.

    - Aurelie Loiseleur, CR de Corinne Bayle, "Gerard de Nerval. L'inconsole" (Aden, 2008), sur le site Fabula (http://www.fabula.org/revue/document4635.php)

    COMPOSITION GRAPHIQUE

    Z. W. Wolkowski, "Gerard de Nerval. L'esprit et la lettre. Une évocation chirographique et sémiotique à travers ses propres citations", (c) Z. W. Wolkowski, Paris Universitas (2005) ISBN 2-904414-89-4
    Coordonnees de l'auteur : <
    zww@ccr.jussieur.fr>


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    http://www.amitie-nerval.com/
    http://www.gerarddenerval.be/


                                                                                                      Michel Brix <Michel.Brix@fundp.ac.be>


                                                                                                      Hisashi Mizuno <mizuno@amitie-nerval.com>

  • Rencontre avec Gérard de Nerval

    chien-en-file-indienne

    Bonjour les Croqueurs !

    Quelqu’un devait prendre la barre de la quinzaine,

    je suis là, commandante Dômi ! Alors, je nous propose ce qui suit.

    Pour lundi 30 novembre 2015 :

    une belle rencontre, dans une des circonstances suivantes, au choix :

    - en promenant son chien, ou tout autre animal favori,

    - en attendant ses enfants à la sortie de l’école,

    - en patientant dans une file d’attente.

    Par “belle rencontre”, j’entends : pittoresque ou étonnante ou décisive.

    Ou alors, si on n’est pas inspiré par ce sujet,

    on pourra brosser en prose le portrait de ma proposition pour les jeudis, ci-après :

    Pour les jeudis en poésie des 26 novembre et 3 décembre 2015 :

    thème libre, ou proposition :

    le portrait d’un animal ou d’un personnage célèbre (ou reconnaissable),

    sans le nommer mais en donnant des indices au long de son poème.

    Que l’inspiration soit avec nous !

    Je me réjouis d’avance d’aller découvrir ce que chacun aura concocté,

    espérant rattraper aussi mes retards de lecture.

    Lenaïg

    Le môt de Dômi

    Moi je dis bienvenue à un peu de légèreté dans ce monde de brutes

    Et le défi de Lénaïg tombe pile “poils”

    Que l’inspiration soit avec vous les Croqueurs de Môts!!!

    Bises amirales.

    Dômi.

    resethttp://croqueursdemots.apln-blog.fr/2015/11/23/defi-155-mene-par-lenaig-une-belle-rencontre/

     

    Tout a commencé avec une lettre que j’ai envoyé à mon écrivain préféré, Gérard de Nerval (mort en 1855). Je vous en livre une partie :

    « Cette lettre va certainement vous paraître très audacieuse mais c’est l’admiration et l’indignation qui me motivent ; admiration pour toute votre œuvre que je lis avec plaisir et étudie depuis plusieurs années ; indignation parce que c’est cette année le bicentenaire de votre naissance et presque personne ne parle de vous. Pourtant, Dieu sait que vous le méritez au moins autant que certains à qui on consacre des commémorations grandioses !... Il m’est venu une idée pour fêter dignement cet événement : partir sur vos traces comme je l’ai déjà fait seule … mais cette fois-ci… avec vous. Et bien que je n’aie pas votre talent, je ferais un livre de ce pèlerinage. Nous pourrions nous donner rendez-vous au 168 rue Saint-Martin à Paris. »

    A ma grande surprise, il a accepté de me rencontrer… à l’endroit que j’avais choisi et m’a offert un apéritif dans l’appartement de son enfance.  

    Nous sommes allés au Louvre voir le « Souvenir de Mortefontaine » de Monsieur Corot et comparer nos propres souvenirs sur place dans le Valois. Nous avons emmené avec nous Camille Rougier pour qu’il nous dessine dans le paysage de votre jeunesse. Nous avons lu ensemble « Faust », Hoffman et puis encore Goethe.

    Il m’a tout expliqué avec patience.

    Le soir, nous avons retrouvé au Café des Aveugles ses amis Gautier, Dumas, Petrus Borel et Arsène Houssaye pour dîner. Nous avons parlé d’Hugo et de la bataille d’Hernani.

    Nous avons fini la soirée à deux Rue du Doyenné puis au château des Brouillards à Montmartre.

    Je lui ai dit que je dirais le lendemain à Jenny Colon tout le bien que je pense de lui ; elle l’aimerait ainsi comme lui l’aimait.

    Il m’a confié ses angoisses ; je crois qu’il n’aura finalement jamais besoin d’aller chez le docteur Blanche. Il a accepté de m’emmener vers l’Allemagne, l’Orient et de m’initier aux secrets alchimiques. Nous irons ensuite en Belgique, en Hollande, à Londres...

    Je veux essayer de lui donner l’équilibre d’une amitié sincère et peut-être m’aidera t-il un peu à me faire connaître, lui qui a tant de relations… Je serais la première et la meilleure lectrice des « Filles de feu » d’ « Aurélia ou le rêve et la vie. »

    Il a évoqué ses « Chimères » mais grâce à moi, il choisira la vie. Je n’aurais pas à aller fleurir sa tombe, ni à me recueillir où il s’est pendu. Il ne sera plus « le  ténébreux, - le veuf, - l’inconsolé » mais un homme aimé par une femme et convoité par d’autres.

    Nous bâtirons ensemble des « Petits châteaux de Bohème .»

     

     

    Pour lire d'autres textes de moi, cf. mes 14 livres en vente par les bannières sur ce blog

  • Nerval dans la revue ”Europe”

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    Gérard de Nerval, Pierre-Albert Jourdan et Aïgui (n°935, mars 2007)

    Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières
    de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie
    souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir
    tragiquement, une nuit de janvier, dans la plus grande misère.
    « Dans le romantisme qu’il traverse, et auquel il paraît étranger,
    Gérard de Nerval semble une apparition », observait Pierre Jean Jouve,
    ajoutant : « son œuvre s’écoule à part, comme s’il était à la fois
    en avant de son époque et en arrière ». Nerval possède
    une tonalité toute personnelle, faite de simplicité, de fantaisie,
    en même temps que de mélancolie profonde. Sa plongée
    vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque,
    le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin
    connaisseur. Et sans doute est-ce cette singularité, cette irrégularité,
    cette position isolée parmi ses contemporains, qui lui a valu
    d’être si longtemps tenu à l’écart, et si mal lu…

    Anne Struve-Debeaux, Paul Louis Rossi, Bernard Vargaftig, Françoise Hàn, Marie Étienne, Gérard Macé, Jean-Luc Steinmetz, Michel Jeanneret, Daniel Sangsue, Hisashi Mizuno, Dagmar Wieser, Corinne Bayle, Jacques Demarcq, Jean-Nicolas Illouz, Jacques Bony, Jean-Yves Tadié, Anne Simon.

     

    GÉRARD DE NERVAL

    Anne STRUVE-DEBEAUX : Singulier Nerval.
    Paul Louis ROSSI : La fontaine des brumes.
    Bernard VARGAFTIG : Poète des régions de l’âme.
    Françoise HÀN : Rue de la Vieille Lanterne.
    Marie ÉTIENNE : Le livre introuvable.
    Gérard MACÉ : « Je suis l’autre ».

    *

    Jean-Luc STEINMETZ : Le texte et la vie, ou le retour de Jenny Colon.
    Michel JEANNERET : « J’aime à conduire ma vie comme un roman ».
    Daniel SANGSUE : Le canard de Nerval.
    Hisashi MIZUNO : Le lyrisme nervalien.
    Dagmar WIESER : Poésie et douleur.
    Corinne BAYLE : Nerval et la musique.
    Jacques DEMARCQ : Le Nervalois.
    Jean-Nicolas ILLOUZ : Nerval, « sentimental » et « naïf ».
    Jacques BONY : Frontières, limites, seuils…

    *

    Jean-Yves TADIÉ et Anne SIMON : Proust et Nerval.
    Anne STRUVE-DEVEAUX : Giraudoux, une autre lecture de Nerval.
    Gérard MACÉ : Une voix que j’ai déjà entendue.

    Singulier Nerval

    Nerval demeure l’une des figures les plus touchantes et singulières de notre littérature. Hanté par le spectre de la folie, il mena une vie souvent marginale, tissue d’errances et de liberté, avant de mourir tragiquement, une nuit de décembre, dans la plus grande misère. Quant à son œuvre, si son inspiration la rattache au courant romantique dont elle fut contemporaine, elle n’en possède pas moins une tonalité toute personnelle, faite à la fois de simplicité et de fantaisie — l’on a souvent vu en Nerval l’un des derniers représentants du XVIIIe siècle — en même temps que de mélancolie profonde. Il y a, plus particulièrement, chez cet écrivain une plongée vers les abîmes intérieurs de l’homme, et le démoniaque, qui le rapproche de certains poètes allemands dont il fut un fin connaisseur 1.
    Et sans doute est-ce cette singularité, cette irrégularité, cette position isolée parmi ses contemporains, qui a valu à cet écrivain d’être si longtemps tenu à l’écart, et si mal lu. Néanmoins, il a fait l’objet d’évaluations fréquentes et contradictoires. Soit qu’on l’ait tenu pour un auteur de second ordre, « charmant », certes, mais sans grande énergie — c’est la réputation de « fol délicieux 2 » que lui forgea le XIXe siècle —, soit qu’on l’ait rangé dans la catégorie, sujette à caution et incertaine, au croisement des domaines psychiatrique et littéraire, des « écrivains fous », oscillant entre génie et médiocrité. Le 16 septembre 1942, Gide note encore dans son journal : « Attachante, inquiétante figure de Nerval ; mais je ne parviens pas à faire de lui ce grand poète que nous présente Thierry Maulnier…3 »
    Cependant, Nerval a survécu à cette marginalité et aux dépréciations qui ont pu en résulter. Peu à peu s’est dévoilée l’authenticité profonde et véritablement tragique de son œuvre, et s’est imposé ce qui en fait le prix tout particulier pour les générations futures : son indéniable modernité. Car si l’on fait souvent commencer la modernité littéraire à Baudelaire, il est certain que l’œuvre de Nerval elle aussi la préfigure — y participant déjà étroitement, par delà la distance qui la sépare de nous.
    Une première réévaluation de l’écrivain s’est amorcée aux alentours des années 1910-1920, à la faveur de la redécouverte du rêve par la psychanalyse. Focalisant l’attention des critiques sur l’imaginaire nervalien, elle a été marquée par une série d’approches fondamentales s’attachant à révéler, dans l’œuvre, une expérience essentiellement intérieure, de nature onirique. Ce sont les pages célèbres de Proust consacrées à Sylvie dans Contre Sainte-Beuve. Proust y prend le contre-pied de toute lecture qui réduirait le récit à une simple « peinture naïve », et rappelle : « cette histoire [...] c’est le rêve d’un rêve ». C’est aussi, un peu plus tard, l’interprétation des surréalistes découvrant en Nerval — plus particulièrement le Nerval d’Aurélia — un véritable témoin du surréel, par l’intrication de la cohérence implacable et du songe — ou du cauchemar. Puis, dans leur continuité : le beau livre d’Albert Béguin, Gérard de Nerval (1945), qui s’attache à déchiffrer dans les écrits de Nerval l’expression d’une véritable quête spirituelle. Ou l’essai de Jean-Pierre Richard, « Géographie magique de Nerval », dans Poésie et profondeur, explorant l’univers de l’écrivain au travers d’images mythiques telles que le labyrinthe, la grotte ou le volcan.
    Ensuite, une nouvelle impulsion a été donnée à la lecture de l’œuvre de Nerval au tournant des années 80, au lendemain des décennies formalistes. Dans un contexte qui, en grande partie, domine encore aujourd’hui la critique nervalienne, et qui est celui, dans les domaines littéraire ou artistique, d’une nouvelle appréhension de l’œuvre comme expression du sujet.
    C’est en effet, désormais, l’expression d’un Moi que divers critiques interrogent chez Nerval. Pour certains, il s’agit de reconnaître, par delà les contradictions et les incertitudes de l’œuvre, le fil d’une même tendance mélancolique, et l’exigence, en même temps que d’une transgression vers l’ailleurs, d’une écriture à l’épreuve de ses limites. D’autres sont requis par la pluralité des moi qui composent la figure du poète et par le portrait incessamment mouvant et incertain qu’ils constituent, au gré de l’écriture — fruit d’une élaboration symbolique ni tout à fait fictive, ni tout à fait identifiable au moi autobiographique. Yves Vadé, définissant les caractéristiques du sujet lyrique, note ainsi que « la plus complète expression à la fois [du] dessaisissement du sujet écrivant et de sa projection mythique, c’est peut-être le Desdichado nervalien 4 ».
    On prête aussi une attention particulière aux affinités qui, dans cette œuvre, unissent étroitement musique et écriture lyrique. Ou aux variations autour de la pratique du récit de vie que représentent les récits de Nerval, entre autobiographie et fiction, rêve et souvenir.
    Ces lectures ne cessent d’approfondir le drame de l’écrivain. Mais en même temps, elles révèlent aussi l’étrange coïncidence de Nerval avec la sensibilité contemporaine, comme elle vouée à l’expression d’un sujet à l’identité aléatoire et problématique, traversée d’altérité. L’incarnent Pierre Pachet, par exemple, ou Gérard Macé — qui, en Nerval, reconnaissent une voix si proche de la leur, et à son œuvre, entremêlent leur propre travail d’écriture. Que l’on songe aux pages consacrées à Nerval dans La Force de dormir de Pierre Pachet5, ou à celles de Gérard Macé, auquel Gallimard vient de confier les préfaces de toutes récentes rééditions du poète6.
    En outre, l’une des affinités profondes de Nerval avec notre époque réside sans doute encore dans le mélange complexe des registres et des genres auquel son œuvre donne lieu, aussi bien que dans le travail de mémoire qui la caractérise. Nerval tisse entre les temps d’étroits réseaux. Chez lui, tout se déroule dans un brouillage incessant des limites — en un lieu de l’imagination qui est, comme le dit si bien le titre de l’étude de Jacques Bony que l’on trouvera dans ce volume, celui des frontières et des seuils. Ou, ce qui en définitive revient au même, le lieu de toute poésie véritable.

    Anne STRUVE-DEBEAUX


    1. Voir Nerval, Léonore et autres poésies allemandes, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, postface de Dolf Oehler, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005.
    2. L’expression est de Barrès (Discours de réception à l’Académie Française, prononcé le 17 janvier 1907).
    3. Gide fait allusion à l’ouvrage de Thierry Maulnier, Introduction à la poésie française, paru chez Gallimard en 1939.
    4. Yves Vadé, « L’urgence du sujet lyrique à l’époque romantique », dans Le Sujet lyrique, sous la direction de Dominique Rabaté, Paris, PUF, 1996, p. 36.
    5. Pierre Pachet, La Force de dormir, Paris, Gallimard, 1988
    6. Les Filles du feu. Les Chimères, préface de Gérard Macé, édition de Bertrand Marchal, collection « Folio classique », Paris, Gallimard, 2005. Aurélia. Les Nuits d’octobre. Pandora. Promenades et souvenirs, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, collection « Folio classique », Paris, Gallimard, 2005. Les Chimères. La Bohême galante. Petits châteaux de Bohême, préface de Gérard Macé, édition de Bertrand Marchal, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005. Léonore et autres poésies allemandes, préface de Gérard Macé, édition de Jean-Nicolas Illouz, postface de Dolf Oehler, collection « Poésie / Gallimard », Paris, Gallimard, 2005.

    http://www.europe-revue.info/2007

  • Nerval, histoire et politique

    La critique a déjà largement exploré les territoires de l’imaginaire et de la folie. Ce colloque se propose donc d’aborder un autre Nerval, plus soucieux du réel qu’on ne le croit généralement, un Nerval attentif à son temps, à la politique et au cours de l’histoire, comme nous le montrent ses premiers recueils poétiques (Napoléon et la France guerrière, Élégies nationales) ainsi que les Illuminés sous-titrés Les précurseurs du socialisme, les articles du journaliste « qui tourne au rouge », le théâtre politique (Léo Burckart), le roman historique inachevé (Le marquis de Fayolle), les nombreuses considérations géopolitiques qui émaillent le Voyage en Orient, ou encore les rêves politico-eschatologiques d’Aurélia. Les Faux-Saulniers et Angélique nous laissent deviner un écrivain hostile à la répression et à la censure, qui réagit aux événements contemporains, par exemple à l’amendement Riancey qui porte atteinte à la liberté d’expression. Nerval politique et, sinon penseur ou historiographe, du moins écrivain de l’histoire, tel sera le sujet de ce colloque. Nous nous interrogerons sur les perspectives politiques de l’œuvre nervalienne, sur l’implication d’une pensée du temps et de l’histoire, sur les formes diverses de l’écriture du politique, sur le rapport entre fiction et histoire, et sur l’utilisation ou le rejet des représentations historiographiques et des modèles littéraires (ceux de Dumas par exemple) de l’époque. Les communications s’intéresseront d’autant plus à l’articulation de l’esthétique et de l’idéologique que Nerval lui-même n’hésite pas à faire de cette relation le sujet de fictions méta-poétiques (avec l’histoire d’Adoniram, ou celle du narrateur dans Angélique).

     Si l’intérêt de Nerval pour la politique et l’histoire subsiste jusqu’à la fin de sa vie, nous nous attarderons particulièrement sur les deux grands tournants de 1830 et 1850, sur les milieux que Nerval fréquente alors (par exemple l’entourage de Champfleury). Nous essaierons de préciser l’évolution de Nerval, ses effets dans les textes de fiction. La politique et l’histoire n’y sont parfois impliqués qu’indirectement ; la Correspondance et les articles – en particulier ceux de 1836 sur l’aristocratie – pourront être utiles pour préciser le positionnement ou le repositionnement de Nerval.
        Ce colloque réunira des communications sur la représentation nervalienne du politique et l’écriture de l’histoire dans leurs rapports multiples avec les événements, les idées et les mythes de l’époque (comme le mythe napoléonien). Il rendra compte de la diversité des écritures (poétique, journalistique, fictionnelle), de la confrontation aux genres et aux modèles, d’une intertextualité qui ne se limitera pas aux frontières du siècle, certaines représentations plus anciennes du temps et de l’histoire pouvant resurgir dans les textes nervaliens. Nous serons aussi attentifs à l’implication de l’écriture de soi dans l’écriture de l’histoire, au rôle de la fiction et du légendaire, au rapport entre le politique et le religieux. Ce colloque montrera que l’œuvre nervalienne manifeste un sens du réel, qu’elle dévoile une réflexion sur l’histoire et une perspective politique, parfois au cœur même de la fiction et du légendaire ou de rêveries en apparence métaphysiques. Dans un siècle où les uns s’engagent, ou les autres se sentent dépolitiqués, selon le terme de Baudelaire, quelle est la voie propre à Nerval ?

    Comité organisateur : Corinne Bayle (ENS Lyon), Jean-Nicolas Illouz (Paris VIII), Mireille Labouret (Université Paris-Est Créteil), Bertrand Marchal (Paris-Sorbonne), Henri Scepi (Paris III), Gisèle Séginger (Université Paris-Est Marne-la-Vallée).

     

     

    Nerval
    Histoire et politique

     

    Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Université Paris-Est Créteil, Université Paris-Sorbonne, Université Sorbonne-Nouvelle, Université Paris-Ouest/Nanterre, Université Paris VIII
     

    5-7 juin 2014

    Archives nationales – Salle Albâtre – 11, rue des Quatre-Fils 75003 – Paris

     

     

     

    Jeudi 5 juin

     

     

    9h               Accueil des participants

    9h30           M. Pierre Fournié (Conservateur général du patrimoine).

     

     

    Le premier Nerval

    Modérateur : Henri Scepi

     

    10h-10h30  Pierre Loubier (université de Poitiers) –  Nerval et l’élégie nationale.

    10h30-11h  Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin) –  Juste après Les Trois Glorieuses. Politique et Poésie chez Nerval en 1830-1831.

    11h-11h30  Dagmar Wieser (université de Berne) –  L’Allemagne au bout ou comment être romantique ?

     

    Questions d’Orient

    Modérateur : Hisashi Mizuno

     

    14h30-15h  Kan Nozaki (université de Tokyo) – Au-delà de l’orientalisme : Nerval à la lumière de Saïd.

    15h -15h30 Sarga Moussa (LIRE – CNRS Lyon) –  L’Orient est moins éloigné de nous que l’on ne pense. Nerval et les « Tanzimat ».

    15h30 - 16h    Henri Bonnet – La Croix et le Croissant dans le Voyage en Orient.

    16h-16h30  Philippe Destruel –  La sensibilité politique de Nerval dans les Scènes de la vie orientale.

    17h-17h30  Jacques Bony –  Les révolutions sont épouvantables !

     

     

     

     

     

     

    Vendredi 6 juin 2014

     

    Révolutions et utopies

    Modérateur : Gisèle SÉGINGER

     

    10h-10h30  Jean-Marie Roulin (université de Saint-Étienne) –  Matrice familiale et Révolution dans Le Marquis de Fayolle.

    10h30-11h  Michel Brix (université de Namur) –  Nerval rouge : histoire, politique et religion.

    11h-11h30  Keiko Tsujikawa (université Shirayuri) –  Histoires transcrites : les jeux de la citation et la poétique de l’histoire dans Les Illuminés de Nerval.

    11h30-12h  Sylvain Ledda (université de Rouen) : Gérard de Nerval : théâtre et géopolitique.

     

    14h             Visite des Archives.

     

     

    Fragments d’un discours sur l’histoire

    Modérateur : Gabrielle Chamarat

     

    15h-15h30  Adriana Chimu-Harley (université de Boston) –  Nerval et les idéologues Volney et Dupuis : mémoire de la littérature, intertextualité, contre-rhétorique.

    15h30-16h  Emmanuel Buron (université Rennes 2) –  Dans les époques de rénovation ou de décadence. La notion d’école comme modèle historiographique, de Nodier à Nerval.

    16h-16h30  Sarah Mombert (ENS Lyon) –  Nerval, Dumas et la presse au début du second Empire.

    16h30-17h  Filip Kekus (université Paris IV – Sorbonne) –  L’histoire au quotidien : l’esprit de la petite presse satirique dans les chroniques fantaisistes nervaliennes aux alentours de 1840.

     

     

     

     

    Samedi 7 juin 2014

     

     

    Revenances de l’histoire et permanence du mythe

    Modérateur : Jacques Bony

     

    10h-10h30  Jean-Nicolas Illouz (université Paris VIII) –  Tu demandes pourquoi j’ai tant de rage au cœur : écriture et opposition, entre mythe et histoire, des Faux Saulniers à Angélique.

    10h30-11h  Patrick Labarthe (université de Zurich) –  Rêver le passé sur ses débris : Nerval et la poétique des ruines.

    11h-11h30  Françoise Sylvos (université de la Réunion) –  Mythes et légendes du politique.

    11h30-12h  Jean-Luc Steinmetz : Les Chimères traversent l’Histoire.

     

     

     

     

     

     

     

     

    L’Histoire polygraphe

    Modérateur : Jean-Nicolas Illouz

     

    14h-14h30  Marta Kawano (université de Sao Paulo) – Nerval, Sterne, et la condition de l’artiste. Lecture croisée des Nuits d’octobre de Nerval et du Voyage sentimental de Sterne.

    14h30-15h  Olivier Bara (université Lyon 2) –  Nerval, le théâtre et le peuple : enjeux esthétiques et politiques.

    15h-15h30  Gabrielle Chamarat (université Paris X) –  Présence de l’histoire et de la politique dans la polysémie du texte nervalien.

     

    16h30         Conclusion du colloque.

     

     

    Comité scientifique : Jacques Bony, Gabrielle Chamarat (Université Paris-Ouest/Nanterre), Jean-Nicolas Illouz (Université Paris VIII), Hisashi Mizuno (université Kwansei Gakuin), Mireille Labouret (Université Paris-Est Créteil), Bertrand Marchal (Université Paris-Sorbonne), Henri Scepi (Université Sorbonne-Nouvelle), Gisèle Séginger (Université Paris-Est Marne-la-Vallée), Françoise Sylvos (université de la Réunion).

     Contact : gisele.seginger@univ-mlv.fr

     

    Responsable :

    Gisèle Séginger

    url de référence

    http://lisaa.u-pem.fr/

    adresse

    Archives Nationales
  • G. de Nerval, Voyages en Europe

    Information publiée le mercredi 21 septembre 2011 par Marion Moreau (source : Editions du Sandre)

     

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    Gérard de Nerval, Voyages en Europe

    Édition de Michel Brix et Hisashi Mizuno

    Paris : Éditions du Sandre, 2011.

    388 p. 

    Prix : 32 EUR. 

    EAN : 9782358210652.
    Présentation de l'éditeur :
    De ses pérégrinations en Europe, Gérard de Nerval a rendu compte dans des articles nombreux. Cette production foisonnante, publiée dans les journaux et revues de l'époque, est très peu et surtout très mal connue, puisque Lorely et les pages liminaires du Voyage en Orient n'en donnent qu'un reflet partiel. Et il est de surcroît malaisé, voire impossible, de se faire une idée des différentes versions des récits de voyage nervaliens à partir du seul appareil critique des variantes qui accompagne les éditions "définitives". D'où l'intérêt de découvrir l'écrivain voyageur dans le jaillissement de son inspiration première et de suivre le processus de mutation qui - essentiellement par l'introduction de la fiction - fait accéder les premiers feuilletons de voyage, parus en ordre dispersé, au statut d'oeuvres abouties. En proposant les versions originales de  ces feuilletons plutôt que les états derniers des mêmes textes, le présent recueil s'attache également à reconstituer les étapes d'autres cheminements, tout littéraires ceux-là, qui voient le "commis-voyageur de Paris à Munich" devenir progressivement, sous nos yeux en quelque sorte, l'auteur de Sylvie, d'Aurélia et des Chimères.

     

    Responsable : Michel Brix

     

    Url de référence :
    http://www.editionsdusandre.com/

     

    Adresse : Faculté de Philo et LettresRue de Bruxelles, 61B-5020 NamurBelgique


    http://www.fabula.org/actualites/gerard-de-nerval-voyages-en-europe_46587.php

  • Gérard de Nerval:biographie

    1808

    Naissance à Paris, le 22 mai, de Gérard Labrunie, fils d'Étienne Labrunie, médecin, et de Marie Laurent. de Nerval n'est donc qu'un pseudonyme.

    1810

    Le 29 novembre, mort de la mère de Gérard. L'enfance de Nerval se passe dès lors à Mortefontaine, chez son grand-oncle. Cette enfance sera évoquée dans de nombreuses œuvre, notamment dans Sylvie, dans Fantaisie et dans les Chansons et légendes du Valois. C'est aussi à Mortefontaine que Gérard aperçoit Sophie Dawes, jeune aristocrate anglaise qui lui apparaît telle une vision.

    1820

    Nerval entre au collège Charlemagne où il fait la connaissance de Théophile Gautier.

    1826

    Nerval commence à traduire le Faust de Goethe. Cet ouvrage le rend célèbre, Goethe lui-même reconnaissant la beauté de la version française de sa pièce.

    1828

    Nerval entre en relation avec les membres du cénacle romantique, notamment Victor Hugo.

    1830

    Nerval participe, le 25 février, à la bataille d'Hernani.

    1833

    Voyage en Belgique.

    1834

    Après qu'il ait reçu un héritage de 30 000 francs de son grand-père, Nerval part pour l'Italie. A la fin de l'année, Nerval aperçoit pour la première fois Jenny Colon, comédienne aux Variétés.

    1835

    Nerval fonde le Monde dramatique, revue qu'il voue à la gloire de Jenny Colon. Dès l'année suivante, la revue fait faillite.

    1836

    Voyage en Belgique avec Théophile Gautier.

    1837

    Nerval avoue son amour à Jenny Colon, mais celle-ci se mariera l'année suivante au flûtiste Louis-Gabriel Leplus.

    1838

    Nerval travaille à un drame, Léo Buckhardt. Voyage en Allemagne.

    1839

    Voyage en Suisse et en Autriche. A Vienne, Nerval fait la connaissance de Marie Pleyel, dont il tombe amoureux, et de Franz Liszt.

    1840

    Traduction du second Faust. Voyage en Belgique. Mort de Sophie Dawes.

    1841

    Suite à des soucis matériels et au surmenage, Nerval fait une première crise de folie.

    1842

    Mort de Jenny Colon. En décembre, Nerval part pour l'Orient (Malte, Égypte, Syrie, Chypre, Constantinople) où il passera presque toute l'année suivante.

    1844

    En septembre, Nerval voyage en Belgique et en Hollande.

    1846

    Nerval travaille à la Damnation de Faust que Berlioz met en musique.

    1848

    En juillet et en septembre, dans La Revue des Deux Mondes, Nerval publie des traductions de poèmes de Heine.

    1849

    Nouvelle crise de folie.

    1850

    Voyage en Allemagne.

    1851

    Publication du Voyage en Orient.

    1852

    En mai, voyage en Hollande puis, en août, dans le Valois. Publication des Illuminés.

    1853

    Publication des Petits Châteaux de Bohême dont font partie les Odelettes. Nouvelle crise le 25 août. La même année, le 10 décembre, Nerval fait paraître El Desdichado.

    1854

    Nouveaux problèmes de santé. Voyage en Allemagne. Publication des Filles du feu et des Chimères. Nerval vit alors dans une pauvreté extrême.

    1855

    Le 26 janvier, Gérard de Nerval se pend, rue de la Vieille-Lanterne.

    medium_bio_nerval.jpghttp://poetes.com/nerval/biograph.htm

  • 153 e anniversaire de la mort de Nerval

    En attendant (j'espère) les nombreuses manifestations pour le 200 e anniversaire de sa naissance, le 22 mai 2008, voilà les actes du colloque Journée Nerval du 29 janvier 2005 à Saint-Germain-en-Laye pour le 150º anniversaire de sa mort à Saint-Germain-en-Laye,
    Éditions Hybride, 2005, 19 euros :

    Christian Besse-Saige, "Présentation", p. 6-8.

    Camille Aubaude, "Nerval à Saint-Germain-en-Laye", p. 11-12.

    Jacques Bony, "Hommage au professeur Claude Pichois", p. 15-24.

    Jacques Bony, "Nerval et Dumas à à Saint-Germain-en-Laye", p. 25-45.

    Michel Brix, "Nerval et Cie : Littérature et fantaisie", p. 47-70.

    Gabrielle Chamarat-Malandain, "Les arabesques de l’ironie nervalienne", p.71-88.

    Henri Bonnet, "Le bonheur de la maison selon Nerval", p. 89-109.

    Corinne Bayle-Goureau, "Châteaux de chimère", 111-130.

    Hisashi Mizuno, "Les jeux de la vérité dans les Nuits d'octobre", p. 131-152.

    Jacques Clémens, "Gérard de Nerval et le premier fait divers bordelais en 1840", p. 155-171.


    La poésie contemporaine au colloque de Gérard de Nerval, p. 175-191.

    http://honuzim.free.fr/Etudescollection/saint-germain2005.htm

     

  • Aimer Nerval

    Aimer Nerval

    de Jean-Pierre Jossua

    Collection Cerf Littérature

    288 pages - mai 2014 - Disponible

    29,00€

    Entre modernité poétique et élan vers la plénitude, l'œuvre littéraire de Gérard de Nerval fait partie de celles qui incarnent le mieux le romantisme. Réagissant au rationalisme des Lumières, les romantiques redécouvrent avec passion l'Antiquité, s'enthousiasment des Mystères venus de l'Orient tout en mettant à l'écart l'orthodoxie chrétienne. Dans cette première moitié d'un XIXème siècle avide d'une transcendance abandonnée par une religion instituée, Gérard de Nerval est l'un des écrivains qui parle le mieux de cette quête de sens, qui peut parfois atteindre l'expérience du divin. Du rêve à la réalité, des mythes à la folie en passant par l'envol des vers, il embarque inexorablement son lecteur dans le tourbillon spirituel et culturel de celui qui, selon Baudelaire, sait "délier l'âme". Regardant toujours avec sympathie l'homme fou des nuits obscures mais assumant aussi une vraie complicité avec l'auteur des "Intermittences du cœur", Jean-Pierre Jossua met en lumière le caractère profondément religieux et mystique de son œuvre, tout en discutant l'ensemble des études déjà parues de Proust à Florence Delay. Une invitation passionnante à redécouvrir, et plus encore à aimer Nerval.
     
  • Nerval et Goethe

    Gérard de Nerval, "Delfica" dans les "Odelettes"

    La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance
    Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs,
    Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants
    Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ...

    Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense,
    Et les citrons amers où s'imprimaient tes dents,
    Et la grotte, fatale aux hôtes imprudents,
    Où du dragon vaincu dort l'antique semence ?
    ..

    Ils reviendront, ces Dieux que tu pleures toujours !
    Le temps va ramener l'ordre des anciens jours ;
    La terre a tressailli d'un souffle prophétique ...

    Cependant la sibylle au visage latin
    Est endormie encor sous l'arc de Constantin
    - Et rien n'a dérangé le sévère portique.

    http://poesie.webnet.fr/poemes/France/nerval/6.html

     Nerval s’inspire de la « Chanson de Mignon » de Goethe (Les Années d’apprentissage de Wilhem Meister) qui célébrait les bonheurs de l’Italie.

    cf. mon mémoire en vente sur Lulu:

    http://stores.lulu.com/store.php?fAcctID=617288

  • Bulletin Nerval

    Bulletin Nerval nº 134 / 1er février 2015
     
     
    OUVRAGES
     
    - Le texte complet de la thèse de François Sylvos ("Gérard de Nerval et l'esprit critique, satire, révolte et utopie"; Gabrielle Chamarat dir., Caen, 1995) est désormais disponible sur le site des archives ouvertes HAL (https://tel.archives-ouvertes.fr/UNIV-REUNION/tel-01103244v1) ainsi qu'en version papier (voir pièce jointe).

    - Alan Raitt, Lectures croisées, textes édités par Francisco Manzini, Oxford, Berne, etc., Peter Lang, 2015 (chapitre 2 : "Time and instability in Nerval’s Sylvie"; chapitre 3 : "Sylvie and L'Education sentimentale »).
     
     
    ARTICLE
     
    Guy Barthelemy, " Verve et paradoxe chez Nerval", dans " Recherches et travaux" nº 85, "La verve", université Stendhal, 2014, pp. 75-87.


    COMPTES RENDUS 
     
    - Anthony Zielonka, CR de Gérard de NervalŒuvres complètes, xiii: Aurélia, ou Le Rêve et la vie (Édition critique par Jean-Nicolas Illouz, Bibliothèque du xixe siècle, Paris: Classiques Garnier, 2013. 184 pp., ill.), dans "French Studies", 2015, p. 102.

    - (anonyme), CR de Hamdi Abdelazim Abdelkader, L'Egypte dans le "Voyage en Orient" de Gérard de Nerval (Connaissances et savoirs, 2012), in Histoires littéraires, juillet-décembre 2014, n° 59-60, p. 284-285.
     
     
    …………………………………………………………………………….
     
    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.
    Les anciens numéros du Bulletin sont installes sur le site Amitie-Nerval et sur le site du Centre Nerval de Namur.
     Bulletin Nerval nº 135 / 1er mars 2015
     
    ARTICLES
     
     Sarga Moussa, "L'Egypte nervalienne » dans "Les Egyptes" sous la direction de Florence Quentin,  Laffont, "Bouquins", 2015, p. 590-596.

    COMMUNICATION
     
    Sarga Moussa,  " The Carnival of languages in Nerval's 'Voyage en Orient' ", dans le cadre d'un séminaire intitulé "The quest for vernacular", au congrès des comparatistes américains (ACLA), 26-29 mars 2015, à Seattle.
     
    AVIS
    Ceci est le dernier bulletin Nerval qui vous est envoyé par Michel Brix et Hisashi Mizuno. Il naura plus de bulletin en avril ni au-delà. Nous vous remercions de votre fidélité

  • Empire des chimères(médiathèque)

    Antoine Chainas

    Edité par Editions Gallimard , 2018

    1983. La disparition d'une fillette dans un petit village. L'implantation dans la région d'un parc à thèmes inspiré d'un jeu de rôles sombre et addictif, au succès phénoménal. L'immersion de trois adolescents dans cet Empire des chimères qui semble brouiller dans leurs esprits la frontière entre fiction et "vraie vie"... Empire des chimères nous entraîne dans un labyrinthe vertigineux dont les ramifications finissent par se rejoindre... au coeur de tous les possibles.

    http://mediatheques.saint-etienne.fr/EXPLOITATION/Default/rsc/417663/empire-des-chimeres-antoine-chainas

    p.11

     

  • Gérard de Nerval et l'esthétique de la modernité

    sous la direction de Jacques Bony, Gabrielle Chamarat-Malandain et Hisashi Mizuno


    Hermann Editeurs — 2010
    ISBN 978-7056-6993-5


    Table des Matières

    I. La poétique nervalienne

    « La poésie »

    La non-révélation des Chimères, par Jean-Luc STEINMETZ

    Des Odelettes aux Chimères, par Bertrand MARCHAL

    « La traduction »


    Nerval et la notion de « traduction », par Lieven D'HULST

    « L'imaginaire nervalien »


    L'inspiration du capharnaüm dans l'imaginaire de Nerval, par Michiko ASAHINA

    Une naissance rêvée, par Fumiko ENDÔ

    « Singulières, périodiques » : la temporalité de l'origine chez Nerval, par Jonathan STRAUSS

    Sous le signe de Lorely, une Arcadie dans le monde germanique, par Henri BONNET

    La femme, l'amour, la nature. Nerval et le christianisme, avant Aurélia, par Michel BRIX

    Nerval à l'épreuve du féminin, par Gérard COGEZ

    Gérard de Nerval et Jean-Jacques Ampère en Egypte, par Daniel LANÇON

    Contraste, paradoxe et poétisation de l'ailleurs dans le VO, par Guy BARTHÈLEMY

    II. Nerval et ses lecteurs


    Sylvie de Gérard de Nerval et la Revue des Deux Mondes, par Hisashi MIZUNO

    Les œuvres dramatiques et la politique de Nerval, par Shu FUJITA

    Nerval et le poète roumain Eminescu, par Marina MURESANU IONESCU

    III. Nerval dans son temps en avance sur son temps


    Modernité de l'idylle, par Violaine BONEU

    La modernité du sacré nervalien, par Gisèle SÉGINGER

    Réalisme et fantaisie dans l'œuvre de Nerval, par Gabrielle CHAMARAT-MALANDAIN

    Inquiétudes d'Octavie, par Karin GUNDERSEN

    La prose lisse de Gérard de Nerval (Sylvie), par Eric BORDAS


    IV. Postérité littéraire de Nerval


    Modernité de Nerval : un nouveau récit, par Jacques BONY

    Ecritures de l'irrationnel : Proust lecteur de Nerval, par Dagmar WIESER

    « Echos sans fin » : Nerval et les surréalistes, par Etienne-Alain HUBERT

    V. Nerval et notre présent


    Gérard de Nerval moderne et intemporel, par Françoise SYLVOS

    Lire Nerval au temps de notre crise ?, par Pierre CAMPION

    VI. Annexes


    Projection du film Aurélia, par Jacques BONY

    Présentation de l'exposition : « Gérard de Nerval, poète du Valois » par Jean-Marc Vasseur, par Jacques BONY

    http://www.ccic-cerisy.asso.fr/nervalTM10.html

  • Gérard de Nerval et l'esthétique de la modernité

    sous la direction de Jacques Bony, Gabrielle Chamarat-Malandain et Hisashi Mizuno



    Hermann Editeurs — 2010
    ISBN 978-7056-6993-5

    Table des Matières

     
     
    I. La poétique nervalienne

    « La poésie »

    La non-révélation des Chimères, par Jean-Luc STEINMETZ

    Des Odelettes aux Chimères, par Bertrand MARCHAL

    « La traduction »

    Nerval et la notion de « traduction », par Lieven D'HULST

    « L'imaginaire nervalien »

    L'inspiration du capharnaüm dans l'imaginaire de Nerval, par Michiko ASAHINA

    Une naissance rêvée, par Fumiko ENDÔ

    « Singulières, périodiques » : la temporalité de l'origine chez Nerval, par Jonathan STRAUSS

    Sous le signe de Lorely, une Arcadie dans le monde germanique, par Henri BONNET

    La femme, l'amour, la nature. Nerval et le christianisme, avant Aurélia, par Michel BRIX

    Nerval à l'épreuve du féminin, par Gérard COGEZ

    Gérard de Nerval et Jean-Jacques Ampère en Egypte, par Daniel LANÇON

    Contraste, paradoxe et poétisation de l'ailleurs dans le VO, par Guy BARTHÈLEMY


    II. Nerval et ses lecteurs

    Sylvie de Gérard de Nerval et la Revue des Deux Mondes, par Hisashi MIZUNO

    Les œuvres dramatiques et la politique de Nerval, par Shu FUJITA

    Nerval et le poète roumain Eminescu, par Marina MURESANU IONESCU


    III. Nerval dans son temps en avance sur son temps

    Modernité de l'idylle, par Violaine BONEU

    La modernité du sacré nervalien, par Gisèle SÉGINGER

    Réalisme et fantaisie dans l'œuvre de Nerval, par Gabrielle CHAMARAT-MALANDAIN

    Inquiétudes d'Octavie, par Karin GUNDERSEN

    La prose lisse de Gérard de Nerval (Sylvie), par Eric BORDAS


    IV. Postérité littéraire de Nerval

    Modernité de Nerval : un nouveau récit, par Jacques BONY

    Ecritures de l'irrationnel : Proust lecteur de Nerval, par Dagmar WIESER

    « Echos sans fin » : Nerval et les surréalistes, par Etienne-Alain HUBERT


    V. Nerval et notre présent

    Gérard de Nerval moderne et intemporel, par Françoise SYLVOS

    Lire Nerval au temps de notre crise ?, par Pierre CAMPION


    VI. Annexes

    Projection du film Aurélia, par Jacques BONY

    Présentation de l'exposition : « Gérard de Nerval, poète du Valois » par Jean-Marc Vasseur, par Jacques BONY
  • Colloque : Gérard de Nerval et l'esthétique de la modernité

    Evénement

    Information publiée le lundi 25 février 2008 par CCIC) (source : Michaël Morel)

    Du 23 août 2008 au 30 août 2008, Centre Culturel International de Cerisy

    GÉRARD DE NERVAL ET L'ESTHÉTIQUE DE LA MODERNITÉ

    DIRECTION : Jacques BONY, Gabrielle CHAMARAT-MALANDAIN, Hisashi MIZUNO

    ARGUMENT :

    Ce colloque a plusieurs ambitions: examiner le parcours critique de l'œuvre de Nerval depuis sa mort, le rôle essentiel joué par la publication des Œuvres complètes dans la Pléiade, entre 1984 et 1993, mais aussi d'examiner l'actualité littéraire et historique de l'œuvre aujourd'hui en ouvrant des pistes pour les lectures à venir.
    De son vivant, Nerval s'est toujours montré attentif aux événements de son temps, littéraires, sociaux, religieux, politiques. Ses contemporains, écrivains, musiciens, artistes, français et étrangers, sont impliqués dans son œuvre, comme en témoigne l'abondance des adaptations, traductions, projets de collaboration, qu'ils ne cessent de concevoir. Ensuite chaque époque a relu cette œuvre selon un point de vue nouveau, imprimant sa marque à l'interprétation qui en était faite. Les textes sont passés par le prisme de la génération de ses amis et héritiers, Théophile Gautier, Arsène Houssaye... L'âge symboliste l'a ensuite salué et élu parmi ses prédécesseurs, avant que Proust ne le redécouvre en même temps que Barrès dans une tout autre perspective. Puis sont venus les surréalistes fascinés par l'écrivain du rêve et de la folie.
    L'histoire de l'œuvre nervalienne est aussi marquée par les projets d'Œuvres complètes et la difficulté qu'il y avait à établir les textes. Un renouveau critique s'est dessiné, en même temps que le texte était enfin établi avec rigueur, par un certain nombre de travaux critiques attentifs avant tout aux textes et à leur place dans les productions contemporaines. Un écrivain à part entière apparaissait, échappant à la commune définition jusque là de "petit romantique" et faisant de Nerval un écrivain romantique de premier plan.
    Deux cents ans après la naissance de Nerval, la rencontre de Cerisy reposera la question de ce qu'on peut appeler la "modernité", au sens très large du terme, de Nerval et de ce qu'il peut offrir à l'intelligence du monde contemporain.

    COMMUNICATIONS :

    * Michiko ASAHINA: Collection et archéologie: entre folie et poésie à venir
    * Guy BARTHÈLEMY: L'Ecriture contrastante du Voyage en Orient
    * Henri BONNET: Sous le signe de la Lorely, une Arcadie dans le monde germanique
    * Eric BORDAS: La prose lisse de Gérard de Nerval
    * Michel BRIX: Nerval et le christianisme
    * Pierre CAMPION: Lire Nerval au temps de notre crise
    * Philippe DESTRUEL: Nerval à l'heure?
    * Roselyne DE VILLENEUVE: Détermination et référence dans Promenades et Souvenirs
    * Lieven D'HULST: La notion de "traduction" chez Nerval
    * Fumiko ENDÔ: Une naissance rêvée. Polysémie d'un manuscrit délaissé de Promenades et Souvenirs
    * Antonia FONYI: Nerval, psychose et connaissance
    * Shu FUJITA: Les éléments politiques dans les œuvres théâtrales de Nerval
    * Karin GUNDERSEN: "Octavie" ou les registres de l'inquiétude
    * Etienne-Alain HUBERT: Echos sans fin, Nerval et les surréalistes
    * Pierre LAFORGUE: Les Illuminés, précurseurs du socialisme, précurseurs de la Révolution
    * Daniel LANÇON: Gérard de Nerval et Jean-Jacques Ampère en Egypte: mise à l'épreuve des savoirs et rencontres d'altérités
    * Gisèle SÉGINGER: La modernité du sacré nervalien: un chant du monde
    * Jean-Luc STEINMETZ: La non-révélation des Chimères
    * Janathan STRAUSS: Les Temps de Nerval
    * Françoise SYLVOS: Gérard de Nerval moderne et intemporel
    * Dagmar WIESER: Ecritures de l'irrationnel: Proust lecteur de Nerval

    Table Ronde : Sur la poésie de Nerval, avec Patrick LABARTHE (Remarques sur Nerval et les ruines) et Bertrand MARCHAL (Des Odelettes aux Chimères)


    Responsable : Centre Culturel International de Cerisy

    Url de référence :
    http://www.ccic-cerisy.asso.fr/gerarddenerval08.html

    Adresse : Le Château 50210 Cerisy-La-Salle
    http://www.fabula.org/actualites/article22618.php
  • Gérard(de Nerval)

    Génie trop oublié à mon goût

    Ecrivain, journaliste, poète 

     

     

    Publié sur le blog "Papier libre" qui avait demandé d'écrire des acrostiches:

     

    http://papierlibre.over-blog.net/article-12581758-6.html#anchorComment

     

     

    Pour voir mes autres acrostiches:http://www.lauravanel-coytte.com/mes_acrostiches/

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    Pour en savoir plus sur le songe de Poliphile (dont je parle dans mon mémoire), cf.http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypnerotomachia_Poliphili

     

    Cet acrostiche(complet) est désormais lisible dans mon recueil en vente à droite de ce blog.

  • Bicentenaire de Nerval

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    CONFERENCES
    "Présence de Nerva"l, dans le cadre du bicentenaire nervalien, a organisé une conférence sur Nerval le 9 février à 20h30 au village de Plailly (25 participants) et le 10 février à 15h à Othis (35 participants). 
    Conférencier : Jean-Claude Curtil, président de l'association, secondé pour la lecture de Henri Charvenet.
    Par ailleurs la municipalité d'Othis a inauguré une stèle à la mémoire de Gérard (photo en doc joint), le 16 février à 11h (une quarantaine de présents)
    COMPTE RENDU 
    CR (anonyme) de Th. Gautier, "L'Hirondelle et le corbeau. Ecrits sur Gérard de Nerval", textes présentés et annotés par Michel Brix et Hisashi Mizuno, Bassac, Plein Chant, 2007, dans le "Bulletin critique du livre en français", n° 695, septembre 2007, p. 77-78.
    - Monsieur Jacques Clemens nous signale qu'il prononcera sa conference sur "Gerard de Nerval et les armoiries d'Aquitaine" le 12 avril 2008, a 9 h 45 ("Seance solennelle et publique de l'Academie d'Agen", Salle des Illustres, Mairie d'Agen), et non le 14 mai 2008.
    Bulletin Nerval nº 59  / 1er mars 2008

  • Mes paysages de Nerval et Baudelaire

    MES PAYSAGES DE NERVAL ET BAUDELAIRE

    Avec une photo perso du site de Volubilis au Maroc il y a 3 ans.

    A commander ici:

    MES PAYSAGES DE NERVAL ET BAUDELAIRE

    http://www.thebookedition.com/mes-paysages-de-nerval-et-b...

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    sur ma bibliothèque Babelio:

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    ma blogosphère:

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    et mes livres:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/06/25/des-l...

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  • Gérard de NERVAL,Petits châteaux de Bohême

    Il n'est pas d'œuvre plus hétéroclite que celle-ci dans la production de Nerval : s'y côtoient en effet des souvenirs parus en feuilleton sous le titre La Bohème galante et des poèmes qui entreront plus tard dans Les Chimères ou dans les Odelettes. On trouvera ici, à l'exception de Corilla (annexée aux Filles du feu), le texte de l'édition voulue par Nerval en 1852. On verra que l'œuvre se présente comme une anthologie destinée à illustrer les différentes phases de la vie du poète, des paroles dorées de la déesse aux cris de douleur de la pythie.]

     

    A UN AMI

    O primavera, gioventù dell' anno,
           Bella madre di fiori,
    D'erbe novelle e di novelli amori...
                              Pastor fido.

    Mon ami, vous me demandez si je pourrais retrouver quelques-uns de mes anciens vers, et vous vous inquiétez même d'apprendre comment j'ai été poète, longtemps avant de devenir un humble prosateur.
      Je vous envoie les trois âges du poète - il n'y a plus en moi qu'un prosateur obstiné. J'ai fait les premiers vers enthousiasme de jeunesse, les seconds par amour, les derniers par désespoir. La Muse est entrée dans mon cœur comme une déesse aux paroles dorées; elle s'en est échappée comme une pythie en jetant des cris de douleur. Seulement, ses derniers accents se sont adoucis à mesure qu'elle s'éloignait. Elle s'est détournée un instant, et j'ai revu comme en un mirage les traits adorés d'autrefois !
      La vie d'un poète est celle de tous. Il est inutile d'en définir toutes les phases. Et maintenant :

    Rebâtissons, ami, ce château périssable
    Que le souffle du monde a jeté sur le sable,
    Replaçons le sopha sous les tableaux flamands...

     

    PREMIER CHÂTEAU

     

    I.
    LA RUE DU DOYENNÉ

      C'était dans notre logement commun de la me du Doyenné que nous nous étions reconnus frères - Arcades ambo, - dans un coin du vieux Louvre des Médicis, - bien près de l'endroit où exista l'ancien hôtel de Rambouillet.
      Le vieux salon du doyen, aux quatre portes à deux battants, au plafond historié de rocailles et de guivres, restauré par les soins de tant de peintres, nos amis, qui sont depuis devenus célèbres, retentissait de nos rimes galantes, traversées souvent par les rires joyeux ou les folles chansons des Cydalises.
      Le bon Rogier souriait dans sa barbe, du haut d'une échelle, où il peignait sur un des trois dessus de glace un Neptune, - qui lui ressemblait ! Puis les deux battants d'une porte s'ouvraient avec fracas: c'était Théophile. On s'empressait de lui offrir un fauteuil Louis XIII, et il lisait, à son tour, ses premiers vers, - pendant que Cydalise Ire, ou Lorry, ou Victorine, se balançaient nonchalamment dans le hamac de Sarah la blonde, tendu à travers l'immense salon.
      Quelqu'un de nous se levait parfois, et rêvait à des vers nouveaux en contemplant, des fenêtres, les façades sculptées de la galerie du Musée, égayée de ce côté par les arbres du manège.
      Vous l'avez bien dit :

    Théo, te souviens-tu de ces vertes saisons
    Qui s'effeuillaient si vite en ces vieilles maisons,
    Dont le front s'abritait sous une aile du Louvre ?

      Ou bien, par les fenêtres opposées, qui donnaient sur l'impasse, on adressait de vagues provocations aux yeux espagnols de la femme du commissaire, qui apparaissaient assez souvent au-dessus de la lanterne municipale.
      Quels temps heureux ! On donnait des bals, des soupers, des fêtes costumées, - on jouait de vieilles comédies, où mademoiselle Plessy, étant encore débutante, ne dédaigna pas d'accepter un rôle : - c'était celui de Béatrice dans Jodelet. - Et que notre pauvre Edouard était comique dans les rôles d'Arlequin !
      Nous étions jeunes, toujours gais, souvent riches... Mais je viens de faire vibrer la corde sombre : notre palais est rasé. J'en ai foulé les débris l'automne passé. Les ruines mêmes de la chapelle, qui se découpaient si gracieusement sur le vert des arbres, et dont le dôme s'était écroulé un jour, au dix-huitième siècle, sur six malheureux chanoines réunis pour dire un office, n'ont pas été respectées. Le jour où l'on coupera les arbres du manège, j'irai relire sur la place la Forêt coupée de Ronsard :

    Écoute, bûcheron, arreste un peu le bras :
    Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
    Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force,
    Des nymphes, qui vivaient dessous la dure écorce?

    Cela finit ainsi, vous le savez :

    La matière demeure et la forme se perd !

      Vers cette époque, je me suis trouvé, un jour encore, assez riche pour enlever aux démolisseurs et racheter deux lots de boiseries du salon, peintes par nos amis. J'ai les deux dessus de porte de Nanteuil; le Watteau de Vattier, signé; les deux panneaux longs de Corot, représentant deux Paysages de Provence; le Moine rouge, de Châtillon, lisant la Bible sur la hanche cambrée d'une femme nue, qui dort; les Bacchantes, de Chassériau, qui tiennent des tigres en laisse comme des chiens; les deux trumeaux de Rogier, où la Cydalise, en costume régence, en robe de taffetas feuille morte, - triste présage, - sourit, de ses yeux chinois, en respirant une rose, en face du portrait en pied de Théophile, vêtu à l'espagnole. L'affreux propriétaire, qui demeurait au rez-de-chaussée, mais sur la tête duquel nous dansions trop souvent, après deux ans de souffrances, qui l'avaient conduit à nous donner congé a fait couvrir depuis toutes ces peintures d'une couche à la détrempe, parce qu'il prétendait que les nudités l'empêchaient de louer à des bourgeois. - Je bénis le sentiment d'économie qui l'a porté à ne pas employer la peinture à l'huile.
      De sorte que tout cela est à peu près sauvé. Je n'ai pas retrouvé le Siège de Lérida, de Lorentz, où l'armée française monte à l'assaut, précédée par des violons; ni les deux petits Paysages de Rousseau, qu'on aura sans doute coupés d'avance; mais j'ai, de Lorentz, une Maréchale poudrée, en uniforme Louis XV. - Quant au lit Renaissance, à la console Médicis, aux deux buffets, au Ribeira, aux tapisseries des Quatre Éléments, il y a longtemps que tout cela s'était dispersé. Où avez-vous perdu tant de belles choses ? me dit un jour Balzac. - Dans les malheurs ! lui répondis-je en citant un de ses mots favoris.

     

    II.
    PORTRAITS

      Reparlons de la Cydalise, ou plutôt, n'en disons qu'un mot : - Elle est embaumée et conservée à jamais dans le pur cristal d'un sonnet de Théophile, - du Théo, comme nous disions.
      Théophile a toujours passé pour solide; il n'a jamais cependant pris de ventre, et s'est conservé tel encore que nous le connaissions. Nos vêtements étriqués sont si absurdes, que l'Antinoüs, habillé d'un habit, semblerait énorme, comme la Vénus, habillée d'une robe moderne : l'un aurait l'air d'un fort de la halle endimanché, l'autre d'une marchande de poisson. L'armature colossale du corps de notre ami (on peut le dire, puisqu'il voyage en Grèce aujourd'hui) lui fait souvent du tort près des dames abonnées aux journaux de modes; une connaissance plus parfaite lui a maintenu la faveur du sexe le plus faible et le plus intelligent, il jouissait d'une grande réputation dans notre cercle, et ne se mourait pas toujours aux pieds chinois de la Cydalise.
      En remontant plus haut dans mes souvenirs, je retrouve un Théophile maigre... Vous ne l'avez pas connu. Je l'ai vu, un jour, étendu sur un lit, - long et vert, - la poitrine chargée de ventouses. Il s'en allait rejoindre, peu à peu, son pseudonyme, Théophile de Viau, dont vous avez décrit les amours panthéistes, - par le chemin ombragé de l'Allée de Sylvie. Ces deux poètes, séparés par deux siècles, se seraient serré la main, aux Champs Elysées de Virgile, beaucoup trop tôt.
      Voici ce qui s'est passé à ce sujet :
      Nous étions plusieurs amis, d'une société antérieure, qui menions gaiement une existence de mode alors, même pour les gens sérieux. Le Théophile mourant nous faisait peine, et nous avions des idées nouvelles d'hygiène, que nous communiquâmes aux parents. Les parents comprirent, chose rare; mais ils aimaient leur fils. On renvoya le médecin, et nous dîmes à Théo : « Lève-toi... et viens souper.» La faiblesse de son estomac nous inquiéta d'abord. Il s'était endormi et senti malade à la première représentation de Robert le Diable.
      On rappela le médecin. Ce dernier se mit à réfléchir, et, le voyant plein de santé au réveil, dit aux parents : « Ses amis ont peut-être raison.»
      Depuis ce temps-là, le Théophile refleurit. - On ne parla plus de ventouses, et on nous l'abandonna. La nature l'avait fait poète, nos soins le firent presque immortel. Ce qui réussissait le plus sur son tempérament, c'était une certaine préparation de cassis sans sucre, que ses sœurs lui servaient dans d'énormes amphores en grès de la fabrique de Beauvais; Ziégler a donné depuis des formes capricieuses à ce qui n'était alors que de simples cruches au ventre lourd. Lorsque nous nous communiquions nos inspirations poétiques, on faisait, par précaution, garnir la chambre de matelas, afin que le paroxysme, dû quelquefois au Bacchus du cassis, ne compromît pas nos têtes avec les angles des meubles.
      Théophile, sauvé, n'a plus bu que de l'eau rougie et un doigt de champagne dans les petits soupers.

     

    III.
    LA REINE DE SABA

      Revenons-y. - Nous avions désespéré d'attendrir la femme du commissaire. - Son mari, moins farouche qu'elle, avait répondu, par une lettre fort polie; à l'invitation collective que nous leur avions adressée. Comme il était impossible de dormir dans ces vieilles maisons, à cause des suites chorégraphiques de nos soupers, - munis du silence complaisant des autorités voisines, - nous invitions tous les locataires distingués de l'impasse, et nous avions une collection d'attachés d'ambassades, en habits bleus à boutons d'or, de jeunes conseillers d'Etat, de référendaires en herbe, dont la nichée d'hommes déjà sérieux, mais encore aimables, se développait dans ce pâté de maisons, en vue des Tuileries et des ministères voisins. Ils n'étaient reçus qu'à condition d'amener des femmes du monde, protégées, si elles y tenaient, par des dominos et des loups.
      Les propriétaires et les concierges étaient seuls condamnés à un sommeil troublé - par les accords d'un orchestre de guinguette choisi à dessein, et par les bonds éperdus d'un galop monstre, qui, de la salle aux escaliers et des escaliers à l'impasse, allait aboutir nécessairement à une petite place entourée d'arbres, - où un cabaret s'était abrité sous les ruines imposantes de la chapelle du Doyenné. Au clair de lune, on admirait encore les restes de la vaste coupole italienne qui s'était écroulée, au dix-huitième siècle, sur les six malheureux chanoines, - accident duquel le cardinal Dubois fut un instant soupçonné.
      Mais vous me demanderez d'expliquer encore, en pâle prose, ces six vers de votre pièce intitulée : Vingt ans.

    D'où vous vient, ô Gérard ! cet air académique ?
    Est-ce que les beaux yeux de l'Opéra-Comique
    S'allumeraient ailleurs ? La reine du Sabbat,
    Qui, depuis deux hivers, dans vos bras se débat,
    Vous échapperait-elle ainsi qu'une chimère ?
    Et Gérard répondait : « Que la femme est amère ! »

      Pourquoi du Sabbat... mon cher ami ? et pour jeter maintenant de l'absinthe dans cette coupe d'or, moulée sur un beau sein ?
      Ne vous souvenez-vous plus des vers de ce Cantique des cantiques, où l'Ecclésiaste nouveau s'adresse à cette même reine du matin :

    La grenade qui s'ouvre au soleil d'Italie
    N'est pas si gaie encore, à mes yeux enchantés,
    Que ta lèvre entr'ouverte, ô ma belle folie,
    Où je bois à longs flots le vin des voluptés.

      La reine de Saba, c'était bien celle, en effet, qui me préoccupait alors, - et doublement. - Le fantôme éclatant de la fille des Hémiarites tourmentait mes nuits sous les hautes colonnes de ce grand lit sculpté, acheté en Touraine, et qui n'était pas encore garni de sa brocatelle rouge à ramages. Les salamandres de François Ier me versaient leur flamme du haut des corniches, où se jouaient des amours imprudents. ELLE m'apparaissait radieuse, comme au jour où Salomon l'admira s'avançant vers lui dans les splendeurs pourprées du matin. Elle venait me proposer l'éternelle énigme que le Sage ne put résoudre, et ses yeux, que la malice animait plus que l'amour, tempéraient seuls la majesté de son visage - Qu'elle était belle ! non pas plus belle cependant qu'une autre reine du matin dont l'image tourmentait mes journées.
      Cette dernière réalisait vivante mon rêve idéal et divin. Elle avait, comme l'immortelle Balkis, le don communiqué par la huppe miraculeuse. Les oiseaux se taisaient en entendant ses chants, - et l'auraient certainement suivie à travers les airs.
      La question était de la faire débuter à l'Opéra. Le triomphe de Meyerbeer devenait le garant d'un nouveau succès. J'osai en entreprendre le poème. J'aurais réuni ainsi dans un trait de flamme les deux moitiés de mon double amour. - C'est pourquoi, mon ami, vous m'avez vu si préoccupé dans une de ces nuits splendides où notre Louvre était en fête. - Un mot de Dumas m'avait averti que Meyerbeer nous attendait à sept heures du matin.

     

    IV.
    UNE FEMME EN PLEURS

      Je ne songeais qu'à cela au milieu du bal. Une femme, que vous vous rappelez sans doute, pleurait à chaudes larmes dans un coin du salon, et ne voulait, pas plus que moi, se résoudre à danser. Cette belle éplorée ne pouvait parvenir à cacher ses peines. Tout à coup elle me prit le ras et me dit : « Ramenez-moi, je ne puis rester ici. »
      Je sortis en lui donnant le bras. Il n'y avait pas de voiture sur la place. Je lui conseillai de se calmer et de sécher ses yeux, puis de rentrer ensuite dans le bal; elle consentit seulement à se promener sur la petite place.
      Je savais ouvrir une certaine porte en planches qui donnait sur le manège, et nous causâmes longtemps au clair de la lune, sous les tilleuls. Elle me raconta longuement tous ses désespoirs.
      Celui qui l'avait amenée s'était épris d'une autre; de là une querelle intime; puis elle avait menacé de s'en retourner seule ou accompagnée; il lui avait répondu qu'elle pouvait bien agir à son gré. De là les soupirs, de là les larmes.
      Le jour ne devait pas tarder à poindre. La grande sarabande commençait. Trois ou quatre peintres d'histoire, peu danseurs de leur nature, avaient fait ouvrir le petit cabaret et chantaient à gorge déployée : Il était un raboureur, ou bien : C'était un calonnier qui revenait de Flandre, souvenir des réunions joyeuses de la mère Saguet. - Notre asile fut bientôt troublé par quelques masques qui avaient trouvé ouverte la petite porte. On parlait d'aller déjeuner à Madrid - au Madrid du bois de Boulogne - ce qui se faisait quelquefois. Bientôt, le signal fut donné, on nous entraîna, et nous partîmes à pied, escortés par trois gardes françaises, dont deux étaient simplement MM. d'Egmont et de Beauvoir; - le troisième, c'était Giraud, le peintre ordinaire des gardes françaises.
      Les sentinelles des Tuileries ne pouvaient comprendre cette apparition inattendue qui semblait le fantôme d'une scène d'il y a cent ans, où des gardes françaises auraient mené au violon une troupe de masques tapageurs. De plus, l'une des deux petites marchandes de tabac si jolies qui faisaient l'ornement de nos bals n'osa se laisser emmener à Madrid sans prévenir son mari, qui gardait la maison.
      Nous l'accompagnâmes à travers les rues. Elle frappa à sa porte. Le mari parut à une fenêtre de l'entresol. Elle lui cria : « Je vais déjeuner avec ces messieurs.» Il répondit : « Va-t'en au diable ! c'était bien la peine de me réveiller pour cela ! »
      La belle désolée faisait une résistance assez faible pour se laisser entraîner à Madrid, et, moi, je faisais mes adieux à Rogier en lui expliquant que je voulais aller travailler mon scénario. « Comment ! tu ne nous suis pas ? Cette dame n'a plus d'autre cavalier que toi... et elle t'avait choisi pour la reconduire. - Mais j'ai rendez-vous à sept heures chez Meyerbeer, entends-tu bien ? »
      Rogier fut pris d'un fou rire. Un de ses bras appartenait à la Cydalise; il offrit l'autre à la belle dame, qui me salua d'un petit air moqueur. J'avais servi du moins à faire succéder un sourire à ses larmes.
      J'avais quitté la proie pour l'ombre... comme toujours !

     

    V.
    PRIMAVERA

      En ce temps, je ronsardisais, - pour me servir d'un mot de Malherbe. Il s'agissait alors pour nous, jeunes gens, de rehausser la vieille versification française, affaiblie par les langueurs du dix-huitième siècle, troublée par les brutalités des novateurs trop ardents; mais il fallait aussi maintenir le droit antérieur de la littérature nationale dans ce qui se rapporte à l'invention et aux formes générales.
      « Mais, me direz-vous, il faut enfin montrer ces premiers vers, ces juvenilia. « Sonnez-moi ces sonnets », comme disait Dubellay. »
      Eh bien ! étant admise l'étude assidue de ces vieux poètes, croyez bien que je n'ai nullement cherché à en faire le pastiche, mais que leurs formes de style m'impressionnaient malgré moi, comme il est arrivé à beaucoup de poètes de notre temps.
      Les odelettes, ou petites odes de Ronsard, m'avaient servi de modèle. C'était encore une forme classique, imitée par lui d'Anacréon, de Bion, et, jusqu'à un certain point, d'Horace. La forme concentrée de l'odelette ne me paraissait pas moins précieuse à conserver que celle du sonnet, où Ronsard s'est inspiré si heureusement de Pétrarque, de même que, dans ses élégies, il a suivi les traces d'Ovide; toutefois, Ronsard a été généralement plutôt grec que latin : c'est là ce qui distingue son école de celle de Malherbe.
      Vous verrez, mon ami, si ces poésies déjà vieilles ont encore conservé quelque parfum. - J'en ai écrit de tous les rythmes, imitant plus ou moins, comme l'on fait quand on commence.
      L'ode sur les papillons est encore une coupe à la Ronsard, et cela peut se chanter sur l'air du cantique de Joseph. Remarquez une chose, c'est que les odelettes se chantaient et devenaient même populaires, témoin cette phrase du Roman comique : « Nous entendîmes la servante, qui, d'une bouche imprégnée d'ail, chantait l'ode du vieux Ronsard :

      Allons de nos voix
    Et de nos luths d'ivoire
      Ravir les esprits ! »

      Ce n'était, du reste, que renouvelé des odes antiques, lesquelles se chantaient aussi. J'avais écrit les premières s

  • Bulletin Nerval nº 129 / 1er septembre 2014

     

     
    ARTICLE
     
    Corinne Bayle, "Nerval en ses "Chimères" : mémoire culturelle, voix fantômes", in "Revue des Sciences humaines", n° 314, avril-juin 2014, p. 37-48.
     
    COMPTE RENDU
     
    Lise Sabourin, CR de G. de Nerval, "Voyages en Europe" (éd. M. Brix et H. Mizuno, Paris, Sandre, 2011), in "Studi Francesi", n° 172, anno LVIII/1, janvier-avril 2014, p. 167
     
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    Ce Bulletin vous tiendra informe(e) des renseignements concernant Nerval. Si vous desirez le recevoir gratuitement et y faire paraitre des informations ou des commentaires, veuillez envoyer vos coordonnees et vos messages a Michel Brix ou Hisashi Mizuno.
     
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  • Bulletin Nerval nº 123 / 1er février 2013

     

     
     
    OUVRAGES
     
    Violaine BONEU, " L'Idylle en France au XIXe siècle", Paris, PUPS, coll. "Lettres Françaises", 2014.
    [Un chapitre est consacré à Nerval: "Nerval : chimères et consolations poétiques" (p. 293-329).]

    Alain MONTANDON, "Théophile Gautier, le poète impeccable", Editions Aden, coll. "Le Cercle des poètes disparus", 2013 (nombreuses mentions de Nerval)


    EDITION
    G. de Nerval, "Aurélia ou le Rêve et la Vie", éd. Jean-Nicolas Illouz, Paris, Classiques Garnier, 2013 ("OEuvres complètes de Nerval", t. XIII).


    ARTICLE
    Gabrielle CHAMARAT, "Nerval dans l'oeuvre critique de Max Milner", in "L'Année Baudelaire", n° 16 (2012 ; paru en 2013), p. 13-24.
     
     
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  • Goethe, Nerval, Delacroix

    L'éditrice Diane de Selliers publie chaque année un classique de la littérature universelle, illustré par un grand peintre, tout aussi classique. Ces ouvrages luxueux sont ensuite repris en format réduit dans La Petite Collection, où l'on vient de publier le Faust de Goethe, accompagné de lithographies, d'aquarelles et de dessins de Delacroix, que le mythe de Faust fascinait. Une rencontre au sommet, puisque l'on retrouve dans ce livre la traduction désormais légendaire de Nerval, le tout accompagné d'une postface de Michel Butor

    http://fr.news.yahoo.com/78/20110329/tcu-goethe-nerval-delacroix-54da62d.html