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Rechercher : il y a un an à paris

  • Marville dans les mues de Paris

     

    La rue Constantine (IVe arrondissement de Paris), en 1866, devenue aujourd'hui la rue de Lutèce.La rue Constantine (IVe arrondissement de Paris), en 1866, devenue aujourd'hui la rue de Lutèce. (Photo Charles Marville. The Metropolitan Museum of Art New York.)

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    Le Met de New York expose jusqu’en mai les clichés de l’artiste français du XIXe siècle, qui immortalisa les travaux haussmanniens de la capitale.

    ANew York, on peut voir jusqu’au 4 mai une splendide exposition parisienne qui ne viendra pas à Paris : la première véritable rétrospective de l’œuvre du photographe français Charles Marville (1813-1879), de son vrai nom Charles-François Bossu (1). Certaines de ses photos de Paris sont fameuses, the right man in the right place at the good moment, leur auteur l’est moins. On ne sait toujours pas ce qu’il fit pendant la guerre de 1870 et sous la Commune. Ce n’est qu’en 2010 qu’un archiviste lié à l’équipe de l’exposition, Daniel Catan, trouve son véritable nom et, du même coup, ses dates de naissance, de mort, et son testament : «Je déclare ici que le nom de Charles Marville est un pseudonyme que je porte depuis quarante-sept ans […]. Lorsque je rentrais dans les arts, j’éprouvais la crainte que la singularité de mon nom ne me cause les ennuis que j’avais éprouvés en classe, c’est pourquoi je pris, il y a quarante-sept ans, le pseudonyme de Charles Marville.» L’exposition américaine permet de faire le point sur l’homme, de voir surtout l’étendue de son parcours iconographique. Elle est moitié Baudelaire, moitié Woody Allen.

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    Baudelaire, car la ville qu’on voit sur un quart de siècle, saisie avant, pendant et après les destructions et reconstructions du baron Haussmann, ce sont exactement les vers du «Cygne» : «Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel).» Baudelaire écrit ces vers en 1859, après avoir traversé le Carrousel et vu un cygne qui, échappé, cherche en vain de l’eau dans un ruisseau. Ce n’est pas la faute à Voltaire ni à Rousseau. C’est celle à Napoléon III. C’est l’époque où Marville commence, en 1858, à travailler pour les institutions impériales. Au début, c’était un talent romantique. Sur un autoportrait en clair-obscur, debout près d’une fenêtre, il ressemble à Théophile Gautier. Sur un autre, il est en chapeau sur les marches d’une église, comme un personnage de théâtre donnant l’échelle. Peintre, graveur et dessinateur, il a voulu d’abord réussir comme tel. Il a entre autres illustré Paul et Virginie. En 1851, demandant l’autorisation d’entrer dans des bâtiments publics pour faire des «vues intérieures des monuments de France», il se présente comme «artiste peintre». Le Metropolitan Museum (Met) expose certains de ses premiers travaux photographiques : de magnifiques ciels et des portraits en clair-obscur romantiques, des clichés de vieilles églises aux vapeurs hugoliennes que des médiévistes, aujourd’hui, étudient avec attention. Le talent est là, précis et tamisé, d’un grain à la caresse délicate. Le génie du lieu, pas encore. A la mort d’Ingres, en 1867, il photographie le visage du peintre sur son lit de mort. Le gisant est découpé de profil par le blanc du drap, comme un masque, comme un hommage de l’art qu’il abandonne à celui qui le révèle. La fermeture de l’imprimeur qui l’emploie principalement, en 1855, l’a obligé à évoluer. Il devient le photographe institutionnel baudelairien de la ville. Et, du même coup, un grand photographe : un homme qui sait où poser son pied et comment prendre la lumière de ce qu’il veut montrer, tandis que la ville, changeante, ne dort plus.

    Éternité. Il n’y a pas de cygne sur ses photos et il y a très peu d’hommes, ou alors à l’arrêt : les temps de pose ne permettent pas de saisir le mouvement. Les ouvriers, les badauds, les chiens, pourquoi pas les chats, sont probablement dans le champ, mais à l’état fantôme, parfois révélés par un flou, comme si l’image tremblait sous la pression de ceux qu’elle ne peut retenir. Sur une extraordinaire photo montrant la percée du boulevard Henri-IV vers la Bastille, entre les ruines et les dernières maisons debout, sur l’avenue de terre bordée par une voie ferrée, il y a deux chevaux noirs. Leur maître est peut-être là, dans l’ombre translucide du négatif. Ils attendent Godot - ou l’ont vu passer. Au loin, la colonne de Juillet - seul repère évident pour le visiteur d’aujourd’hui -, comme un doigt levé vers le ciel qu’on imagine poussiéreux.

    Cat. No. 60 / File Name: 3209-035.jpgCharles MarvillePassage Saint-Guillaume (vers la rue Richelieu) (first arrondissement), 1863-1865albumen print from collodion negativeimage: 31.91 x 27.62 cm (12 9/16 x 10 7/8 in.)Joy of Giving Something, Inc.Passage Saint-Guillaume, 1863-1865. Photo JGS. INC.

    Ce sont d’abord les monuments, les parcs, les chantiers, les axes percés, les rues qui vont disparaître, le mobilier urbain qu’on voit. C’est l’objet des commandes. On a vu la raison technique à l’absence de mouvement populaire, de foule. André Rouillé, dans la Photographie (Folio, 2005), donne une explication politique et sociologique : «La ville a largement échappé à la photographie qui, des bouleversements de la ville, ne voit à ses débuts rien ou presque : ni les ateliers, les magasins, les entrepôts qui, au cours de la période balzacienne, se mêlent au Paris historique ; ni les prolétaires qui s’installent dans la périphérie, près des barrières, et dans les taudis du cœur de la capitale ; ni l’émergence de la foule, si emblématique de la modernité. La vie des rues tortueuses promises à la destruction par le baron Haussmann lui reste étrangère, ou elle n’en retient, chez Charles Marville, que des spectres. […] La photographie ne voit alors de la ville que la scène du pouvoir : les monuments qui l’ancrent dans le passé, les grands travaux urbains qui la projettent dans l’avenir.»

    Virgules. La qualité du travail de Marville vient justement du fait qu’on y sent autre chose : le flottement spatial de tout ce qui échappe à l’exercice du pouvoir qui le commandite. Sa photographie enquête, informe, fait sentir - et imperceptiblement regretter. Le Parisien regrette Paris comme le photographe, peut-être, regrette l’artiste qu’il aurait voulu être. Le document joue avec l’éternité qui lui manque, mais qu’il suggère.

    Les tirages exposés à New York ont tous été faits ou refaits par l’artiste lui-même, qui avait conservé les négatifs. Pour l’Empire, il a commencé par photographier le bois de Boulogne naissant. Les clichés les plus remarquables sont issus de commandes qu’on lui passe plus tard, d’abord dans les années 1860, puis à partir de 1873. La curée spéculative se poursuit. Bientôt, ce sera l’exposition universelle de 1878. En communication permanente avec la préfecture, il saisit les «voies détruites ou à détruire», posant son pied dans les pas des décrets. Ce qu’on voit est d’autant plus beau que ça porte l’écho de l’expropriation et des coups de masse, de toute une vie populaire de centre-ville à effacer. Les bâtiments parlent pour les hommes et la photographie rejoint son essence : donner un cadre mémorable aux formes de la disparition.

    En 1876, il photographie le percement de l’avenue de l’Opéra. C’est une petite colline de terre entourée d’immeubles quasiment en ruine. Ici, il y a des hommes, qui posent. Sur la tranche des dernières façades à détruire, comme sur un décor, on voit aussi une foule de silhouettes ouvrières, fourmis de la casse, virgules d’une phrase immobilière en décomposition : petits créneaux d’un donjon architectural, fixant le chemin de ronde du vieux Paris. Quatorze ans plus tôt, les photos de la Bièvre à découvert, dans le Ve arrondissement, montrent les vieilles maisons au bord de l’eau. Il faut aller aujourd’hui dans certaines petites villes de province pour voir ça. Il y a des lieux où le temps retrouvé survit au temps perdu.

    L'entrée de l'école des Beaux-Arts, 1870. Photo Col. W. Bruce and D.H. Lundberg

    Baudelaire, mais aussi Woody Allen, car le public américain contemple au Met, à travers ce dear old Paris sans curée apparente, une sorte de territoire so charming dans lequel il continue de s’ébattre fantasmatiquement, comme si, d’un musée à l’autre, ni Paris ni la France n’avaient changé : la forme d’une ville change beaucoup plus vite que le cœur d’un touriste. Les New-Yorkais se penchent sur les originaux et, en topographes sentimentaux, replient la carte du tendre sur la géographie urbaine. Ils observent les vieux réverbères, déchiffrent les vieilles enseignes où on propose de guérir les gerçures des seins (il y avait beaucoup de nourrices, souvent venues du Morvan). C’est toujours minuit à Paris. L’effet touristique est accentué par le fait qu’une dernière salle est consacrée à d’autres photographes, comme Atget, dont les œuvres appartiennent à l’énorme fonds du musée new-yorkais. Belles photos, conclusion incohérente : mieux aurait valu tout concentrer sur l’extraordinaire travail de Marville.

    Prêteurs. L’exposition a été pensée et voulue par une jeune Américaine, Sarah Kennel, spécialiste de la photo du XIXe siècle. Une équipe de quatre commissaires, dont deux français, l’a accompagnée. Sarah Kennel travaille à la National Gallery de Washington, où les photos de Marville ont d’abord été présentées de manière plus exhaustive. C’est en travaillant sur Fontainebleau qu’elle a découvert l’œuvre du photographe et pris contact, à Paris, avec le musée Carnavalet. Après Washington et New York, l’exposition ira non pas au musée d’Ottawa, annoncée dans le superbe catalogue et qui s’est dédit, mais à Houston. Elle ne passera donc pas à Paris, comme elle aurait pu et dû. C’est là que se trouve une grande partie du fonds Marville, dans trois lieux : bibliothèque historique de la Ville de Paris, bibliothèque de l’Hôtel de Ville, musée Carnavalet. Celui-ci, qui a prêté 41 photos, n’avait pas les conditions atmosphériques nécessaires pour accueillir un tel projet. Le Petit Palais, d’abord ouvert, a finalement renoncé. Les prêteurs américains n’étaient pas enthousiastes à l’idée d’envoyer leurs propriétés pour un quatrième voyage, outre-Atlantique.

    L’une des photos les plus connues est aussi l’une des plus émouvantes : les ruines de l’hôtel de ville, après l’incendie déclenché en 1871 par les communards. On dirait une gare après un bombardement de type Berlin, 1945. A terre, partout, les décombres. Des tas de documents ont été détruits. Parmi eux, des milliers de tirages de Marville. C’est un tombeau de son œuvre qu’il saisit.

    (1) Il n’y a eu qu’une petite expo au Louvre des Antiquaires en 2009. Pour le reste, ses photos entraient dans des expositions thématiques sur le Paris de Haussmann ou la Commune.

    Philippe LANÇON Envoyé spécial à New York

    Charles Marville : photographer of Paris Metropolitan Museum of Art, New York. Jusqu’au 4 mai. Rens. : www.metmuseum.org

    http://www.liberation.fr/photographie/2014/03/05/marville-dans-les-mues-de-paris_984724

  • La ligne Paris-Moscou

    47b6b7bc5f4f74d5547a60fa315582f6.jpg De notre correspondant à Moscou Fabrice Nodé-Langlois 27/11/2007 | Mise à jour : 12:48 Dans un premier temps, un seul wagon sera affecté à la liaison Moscou-Paris. Au printemps, il y en aura deux. (Ria Novosti/AFP) Crédits photo : RIA Novosti Les amoureux des longs voyages ferroviaires vont se réjouir. À compter du 11 décembre, Moscou sera de nouveau reliée directement à Paris par le rail. Les chemins de fer russes, pas plus que le reste de l’économie, n’ont résisté à l’effondrement de l’Union soviétique, et depuis 1993 il n’était plus possible de rejoindre la capitale russe par le train, sans correspondance fastidieuse en Allemagne. Avec un trafic de voyageurs revenu au niveau de 1991, la société des chemins de fer russes (RJD) renoue avec la tradition du tourisme ferroviaire. Modestement puisque, dans un premier temps, un seul et unique wagon sera affecté à la liaison Moscou-Paris, deux fois par semaine en hiver, puis trois fois par semaine dès le printemps. La voiture, aménagée avec trois classes différentes et dont des compartiments sont d’un honnête confort moderne, sera accrochée successivement à un train Moscou-Berlin puis au convoi qui relie Berlin à Paris. La RJD a transformé l’escale tech­nique imposée à Berlin en pause touristique, avec une visite guidée de douze heures à l’aller, de sept heures au retour. Durée to­tale du voyage : 49 heures en direction de Paris et 45 heures au retour. Le prix d’un aller simple en 2e classe dans un compartiment de trois couchettes est de 330 € (à comparer aux 540 € TTC que coûte un aller-retour en avion). « C’est un autre voyage que de regarder par la fenêtre en dégustant une solianka (soupe traditionnelle) qui n’a rien à voir avec les plats précuisinés servis dans les avions, et de communiquer avec ses compagnons de voyage », souligne Mikhaïl Akoulov, vice-président de RJD. Train spécial Disneyland Dans un premier temps, c’est la clientèle russe qui est visée : familles (des trains pour Disneyland sont prévus), groupes, jeunes mariés… Paris jouit encore sur les bords de la Moskova, d’une belle image de ville romantique. Que le train aborde la capitale par le « 9-3 » et la gare du Nord, dont les émeutes, en mars dernier, ont été diffusées en boucle par les télévisions russes, ne gênera pas le touriste russe, « qui n’a peur de rien », plaisante Mikhaïl Akoulov. Les tour-opérateurs français n’ont pas encore été démarchés, explique le vice-président de la compagnie ferroviaire. Il se fait fort de faire aux citoyens européens une offre attractive. En attendant, ils pourront bientôt effectuer leur réservation directement sur www. eng.rzd.ru. Et dès décembre, ils leur sera enfin possible d’acheter via Internet des billets pour les lignes intérieures russes http://www.lefigaro.fr/voyages/2007/11/20/03007-20071120ARTFIG00329-la-ligne-paris-moscou-est-rouverte.php

  • Baudelaire ou les rues de Paris

    Le 16 mai 2010 par Walter Benjamin

     

    Le génie de Baudelaire, qui trouve sa nourriture dans la mélancolie, est un génie allégorique. Pour la première fois chez Baudelaire, Paris devient objet de poésie lyrique. Cette poésie locale est à l’encontre de toute poésie de terroir. Le regard que le génie allégorique plonge dans la ville trahit bien plutôt le sentiment d’une profonde aliénation. C’est là le regard d’un flâneur, dont le genre de vie dissimule derrière un mirage bienfaisant la détresse des habitants futurs de nos métropoles. Le flâneur cherche un refuge dans la foule. La foule est le voile à travers lequel la ville familière se meut pour le flâneur en fantasmagorie. Cette fantasmagorie, où elle apparaît tantôt comme un paysage, tantôt comme une chambre, semble avoir inspiré par la suite le décor des grands magasins, qui mettent ainsi la flânerie même au service de leur chiffre d’affaires. Quoi qu’il en soit les grands magasins sont les derniers parages de la flânerie.

    Dans la personne du flâneur l’intelligence se familiarise avec le marché. Elle s’y rend, croyant y faire un tour ; en fait c’est déjà pour trouver preneur. Dans ce stade mitoyen où elle a encore des mécènes, mais où elle commence déjà à se plier aux exigences du marché (en l’espèce du feuilleton), elle forme la bohème. A l’indétermination de sa position économique correspond l’ambiguïté de sa fonction politique. Celle-ci se manifeste très évidemment dans les figures de conspirateurs professionnels, qui se recrutent dans la bohème. Blanqui est le représentant le plus remarquable de cette catégorie. Nul n’a eu au XIXe siècle une autorité révolutionnaire comparable à la sienne. L’image de Blanqui passe comme un éclair dans "les Litanies de Satan". Ce qui n’empêche que la rébellion de Baudelaire ait toujours gardé le caractère de l’homme asocial : elle est sans issue. La seule communauté sexuelle dans sa vie, il l’a réalisée avec une prostituée.

    *

    Nul trait ne distinguait, du même enfer venu,

    Ce jumeau centenaire.

    "Les sept vieillards"

    Le flâneur fait figure d’éclaireur sur le marché. En cette qualité il est en même temps l’explorateur de la foule. La foule fait naître en l’homme qui s’y abandonne une sorte d’ivresse qui s’accompagne d’illusions très particulières, de sorte qu’il se flatte, en voyant le passant emporté dans la foule, de l’avoir, d’après son extérieur, classé, reconnu dans tous les replis de son âme. Les physiologies contemporaines abondent en documents sur cette singulière conception. L’œuvre de Balzac en fournit d’excellents. Les caractères typiques reconnus parmi les passants tombent à tel point sous les sens que l’on ne saurait s’étonner de la curiosité incitée à se saisir au-delà d’eux de la singularité spéciale du sujet. Mais le cauchemar qui correspond à la perspicacité illusoire du physiognomiste dont nous avons parlé, c’est de voir ces traits distinctifs, particuliers au sujet, se révéler à leur tour n’être autre chose que les éléments constituants d’un type nouveau ; de sorte qu’en fin de compte l’individualité la mieux définie se trouverait être tel exemplaire d’un type. C’est là que se manifeste au cœur de la flânerie une fantasmagorie angoissante. Baudelaire l’a développée avec une grande vigueur dans "Les sept vieillards". Il s’agit dans cette poésie de l’apparition sept fois réitérée d’un vieillard d’aspect repoussant. L’individu qui est ainsi présenté dans sa multiplication comme toujours le même témoigne de l’angoisse du citadin à ne plus pouvoir, malgré la mise en œuvre de ses singularités les plus excentriques, rompre le cercle magique du type. Baudelaire qualifie l’aspect de cette procession d’infernal. Mais le nouveau que toute sa vie il a guetté, n’est pas fait d’une autre matière que cette fantasmagorie du « toujours le même ». (La preuve qui peut être fournie que cette poésie transcrit les rêves d’un haschichin n’infirme en rien cette interprétation.)

    *

    Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau !

    "Le Voyage"

    La clé de la forme allégorique chez Baudelaire est solidaire de la signification spécifique que prend la marchandise du fait de son prix. A l’avilissement singulier des choses par leur signification, qui est caractéristique de l’allégorie du XVIIe siècle, correspond l’avilissement singulier des choses par leur prix comme marchandise. Cet avilissement que subissent les choses du fait de pouvoir être taxées comme marchandises est contrebalancé chez Baudelaire par la valeur inestimable de la nouveauté. La nouveauté représente cet absolu qui n’est plus accessible à aucune interprétation ni à aucune comparaison. Elle devient l’ultime retranchement de l’art. La dernière poésie des Fleurs du Mal : « Le Voyage ». « Ô Mort, vieux capitaine, il est temps ! levons l’ancre ! » Le dernier voyage du flâneur : la Mort. Son but : le Nouveau. Le nouveau est une qualité indépendante de la valeur d’usage de la marchandise. Il est à l’origine de cette illusion dont la mode est l’infatigable pourvoyeuse. Que la dernière ligne de résistance de l’art coïncidât avec la ligne d’attaque la plus avancée de la marchandise, cela devait demeurer caché à Baudelaire.

    Spleen et idéal - dans le titre de ce premier cycle des Fleurs du Mal le mot étranger le plus vieux de la langue française a été accouplé au plus récent. Pour Baudelaire il n’y a pas contradiction entre les deux concepts. Il reconnaît dans le spleen la dernière en date des transfigurations de l’idéal - l’idéal lui semble être la première en date des expressions du spleen. Dans ce titre où le suprêmement nouveau est présenté au lecteur comme un « suprêmement ancien », Baudelaire a donné la forme la plus vigoureuse à son concept du moderne. Sa théorie de l’art a tout entière pour axe la « beauté moderne » et le critère de la modernité lui semble être ceci, qu’elle est marquée au coin de la fatalité d’être un jour l’antiquité et qu’elle le révèle à celui qui est témoin de sa naissance. C’est là la quintessence de l’imprévu qui vaut pour Baudelaire comme une qualité inaliénable du beau. Le visage de la modernité elle-même nous foudroie d’un regard immémorial. Tel le regard de la Méduse pour les Grecs.

    ps:

    Walter Benjamin, section D (« Baudelaire ou les rues de Paris ») de Paris, capitale du XIXe siècle, « exposé » de 1939 écrit directement en français.

    On peut télécharger le texte intégral de cet ouvrage sur le site Les Classiques des sciences sociales.

    http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article319

  • Poèmes de Paris

    poèmes de paris.jpg

    Une anthologie à l’usage des flâneurs

    Promenons-nous dans Paris… mais avec des poèmes. Ou plutôt, laissons-nous accompagner ; la poésie de Paris est concrète, truffée des rues dans lesquelles, précisément, nous déambulons, des lieux dans lesquels nous nous trouvons. Quelle chance ! D’autant plus que la proximité ne se limite pas à la géographie ; nos goûts, nos humeurs – amoureuses, sombres, nonchalantes, nostalgiques, gaies… – y trouvent aussi leur écho. Et la fréquentation des poètes, davantage encore, nous fait ressentir comme la nôtre cette ville que nous parcourons inlassablement.
    Auteur(s):
    Jacques Jouet
    Détails

    ISBN : 2840966173
    Broché
    13x19cm
    144 pages
    Prix: 9 €

    http://www.parigramme.com/Collections/Guides/Poemes-de-Paris.htm

    A propos des auteurs
    Jacques  Jouet : Poète, romancier, auteur de théâtre, membre de l’Oulipo, Jacques Jouet estime que Paris vaut bien non pas un poème mais quelques dizaines, qu’il livre ici au bonheur des promeneurs.
  • Y a-t-il un éternel féminin ?

    Sarah Chiche

    Petites princesses, garçons manqués, tendances desperate housewives ou femme queer… À l’heure où les modèles féminins se démultiplient, 
on continue de s’interroger sur les racines culturelles ou naturelles 
de la féminité. Pourtant ce débat est peut-être derrière nous.

     

    Place Clichy, à Paris, une matinée d’hiver. Une femme fardée, les pieds chaussés d’escarpins à talons bobines, enlace sa petite amie, cheveux ras et jean baggy. Une autre traverse la rue en poussant un landau d’où s’échappe une minuscule main, un autre enfant, plus grand, accroché à elle, dans une écharpe de portage. Café dans une main, ordinateur portable dans l’autre, une blonde presse le pas sans jeter un œil à la mendiante assise devant le distributeur à billets, avant de s’engouffrer dans un immeuble de bureaux à côté duquel se trouve un fast-food devant lequel un groupe de jeunes Blacks, sanglées dans leurs jeans taille basse, grignotent des ailerons de poulet en riant. Il suffit d’observer les rues des grandes villes occidentales pour comprendre cette mystérieuse phrase de Jacques Lacan : « La femme n’existe pas. » Désormais, les visages de la féminité sont multiples. Mais comment cette féminité vient-elle aux femmes ?

    
Pour tout un courant des sciences sociales et pour beaucoup de féministes, les comportements dits féminins seraient donc avant tout une affaire de construction sociale. Dans l’Amérique puritaine des années 1930, les travaux de Margaret Mead (1) firent l’effet d’une bombe. L’anthropologue y affirmait que les caractères des hommes et des femmes sont conditionnés par le groupe au sein duquel ils évoluent. Ainsi, chez les Chambulis de Nouvelle-Guinée, les hommes ne pensent qu’à séduire et se laissent aller à de violents accès émotifs, tandis que les femmes font montre d’un esprit pratique et d’une rationalité à toute épreuve ; chez leurs voisins Arapeshs, douceur, empathie et amour des enfants sont des traits partagés par les deux sexes ; les Mungundors, hommes et femmes, ne seraient, eux, que colère et agressivité.


    Si l’on reproche parfois aux travaux de M. Mead d’être plutôt proches du conte philosophique rousseauiste, ils ont le mérite d’avoir ouvert la voie à de multiples interrogations sur la construction des identités sexuées. Dès les années 1960, les féministes anglo-saxonnes puis françaises s’empareront de la question pour revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes (2). Leur combat permettra à bien des femmes de connaître dans un certain nombre de pays une spectaculaire émancipation depuis les années 1970.


    Les stéréotypes ont 
la vie dure


    Reste que les stéréotypes dans les représentations sociales du masculin et du féminin ont toujours la vie dure. Dans Masculin/Féminin. La pensée de la différence (1996), l’anthropologue Françoise Héritier postule l’existence d’une « valence différentielle des sexes » : toute la pensée humaine s’est déployée à partir de la première différence observable, celle du corps des hommes et des femmes. Or, dit-elle, toute pensée de la différence aboutit à une classification hiérarchique. Pour F. Héritier, le caractère universel de la domination masculine participe d’une volonté de contrôle de la reproduction de la part de ceux qui ne disposent pas de ce pouvoir si particulier, la contraception marquant une rupture radicale en permettant aux femmes d’user différemment de leur corps. Le sociologue Pierre Bourdieu soulignera pour sa part que la domination masculine procède d’une « construction sociale naturalisée », les femmes ayant intégré des habitus – des modes de pensée et de comportements conscients et inconscients – de sexe, le principe de la perpétuation de ce rapport de domination étant savamment entretenu par des instances telles que l’école ou l’État.


    D’autres travaux insistent sur l’extrême précocité des phénomènes de socialisation différenciée entre filles et garçons. Dans Le Sexe des émotions (1998), le psychiatre Alain Braconnier souligne que dans nos sociétés occidentales, les comportements des parents et des adultes proches de l’enfant s’adaptent souvent, inconsciemment, dès les premières semaines de la vie, en fonction du sexe de l’enfant. Si l’on rappelle souvent à l’ordre une petite fille turbulente en lui demandant d’être « bien élevée » ou « gentille », on rit plus volontiers aux facéties d’un garçon tout aussi colérique car « c’est bien, il ne se laisse pas faire ».


    La sociologue Martine Court (3) a pour sa part analysé la façon dont les corps féminins et masculins se construisent au cours de l’enfance. Pour la chercheuse, ces différences sont observables dès la fin de l’école primaire chez des filles et des garçons d’une dizaine d’années, la famille, les médias et les pairs contribuant grandement à la fabrique d’une « vraie » fille ou d’un « garçon manqué ». Nuance intéressante, M. Court insiste sur le fait que l’on demande avant tout aux filles de se comporter comme « des filles de leur classe sociale ». Telle petite fille issue des classes populaires pourra être encouragée à « faire chanteuse » comme ses idoles de « La Star Academy » quand telle autre, issue d’une famille très bourgeoise, sera invitée à devenir une parfaite femme au foyer ou une brillante avocate.


    Les hormones font-elles un destin ?


    Mais M. Court montre aussi que cette socialisation genrée n’est en rien automatique. Les enfants ne sont pas – heureusement – de simples réceptacles des désirs parentaux ; d’autre part, les personnes dans l’entourage auxquels les enfants peuvent s’identifier sont multiples (un parent, un professeur, un adulte, un héros de la télévision), et offrent des modèles d’identification nuancés et contradictoires.


    Pourtant, un certain nombre de travaux récents, dans les champs de la neurobiologie, de la génétique ou de la psychologie cognitive, insistent sur la présence de différences innées, comportementales et cognitives entre les hommes et les femmes, différences dues à l’action des gènes, des hormones, voire à une organisation neuronale sexuée. La psychologue canadienne Susan Pinker soutient l’existence d’une nature et des qualités spécifiquement féminines. Dans Sexual Paradox (4), S. Pinker dresse un constat : dans son pays, les garçons ont deux fois plus de problèmes d’hyper­activité, quatre fois plus de troubles du langage et de l’apprentissage, dix fois plus de dyslexie. 70 % des filles ont leur bac contre seulement 59 % des garçons. Pourtant, remarque-t-elle, les hommes détiennent la plupart des postes à responsabilité et ont des salaires supérieurs. Pour quelles raisons ? Pour S. Pinker, il s’agit moins d’un effet de la domination masculine que de désirs différents des femmes face au travail et à leur façon d’appréhender l’existence. Et ces désirs seraient liés à des composantes biologiques. La testostérone rend les hommes plus vulnérables mais plus enclins à la prise de risque. L’ocytocine rend les femmes douces et empathiques. On ne compte désormais plus les études qui rebiologisent la différence des sexes, invoquant les structures cérébrales, les comportements sexuels, les soins aux enfants, les performances cognitives, chaque fois en tentant de prouver que les différences subsistent malgré toutes les variations sociales. Mais qu’en penser ? Pour la philosophe Peggy Sastre (encadré ci-dessous) : « S’agissant de la féminité, désormais on trouvera relativement peu d’études qui montrent que l’inné prime sur l’acquis, car ce n’est plus comme ça que les chercheurs travaillent, mais davantage en considérant que l’inné donne une tendance que façonne ensuite l’environnement, comme le montre l’épigénétique. »

    Ainsi, par exemple, le débat autour de l’existence d’un instinct maternel. Dès 1980, dans L’Amour en plus, puis plus récemment dans Le Conflit, la Femme et la Mère, Élisabeth Badinter a souligné que non seulement être mère n’est pas au cœur du destin féminin mais que parler d’instinct maternel n’est absolument pas pertinent du point de vue biologique. Pour sa part, la sociobiologiste Sarah Blaffer Hrdy conteste à la fois l’idée de femmes biologiquement assignées à un rôle de « pondeuses », tout en prenant ces distances avec la thèse culturaliste qui fait de l’amour maternel une construction sociale. Pour S. Blaffer Hrdy, s’il existe d’importants soubassements biologiques (hormones de grossesse, odeur dégagée par le nourrisson, etc.) qui peuvent expliquer les mécanismes biologiques de l’attachement maternel, cet amour peut se développer ou non selon l’environnement.


    Les hormones ne font pas un destin, l’environnement précoce non plus. Car, si l’on peut compliquer la boucle à l’envi – le biologique détermine le social qui redétermine le biologique etc. –, ce qui est très frappant dans ce débat, c’est l’évacuation complète d’un questionnement sur l’éventail des possibles que permet la féminité. On en retrouve paradoxalement les traces dans certaines formes extrêmes de constructivisme de la théorie queer, où des auteures comme Judith Butler et Beatriz Preciado contestent la fixité des normes sexuelles et ne négligent pas que la féminité est avant tout un concept érotique avec lequel on peut jouer, tout au long de l’existence.

     

    NOTES

    (1) Margaret Mead, Coming of Age in Samoa: A psychological study of primitive youth for Western civilisation, 1928.

    (2) Martine Fournier (coord.), « Femmes. Combats et débats », Sciences Humaines, hors-série spécial, n° 4, novembre-décembre 2005.

    (3) Martine Court, Corps de filles, corps de garçons. Une construction sociale, La Dispute, 2010.

    (4) Susan Pinker, Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit (Sexual Paradox), Les Arènes, 2009.


    À savoir


    ◊ La théorie queer
    
Cette théorie propose de subvertir les normes de sexes 
et leur fixité : masculin, féminin, transsexuel ou travesti… 
Ces catégories peuvent être endossées selon les individus mais aussi selon les moments de la journée.

    • Trouble dans le genre. 
Le féminisme et la subversion de l’identité

    Judith Butler, La Découverte, 2006.



    Peggy Sastre, la néodarwinienne de choc


    À 30 ans, Peggy Sastre est l’un des esprits les plus décapants de sa génération. Cette philosophe qui aime les pendentifs à tête de mort, Bach et les rats-taupes, a posé un regard absolument neuf sur des questions où les préjugés ont la dent dure et où la science a tôt fait d’être vue en ennemie. Dans son détonnant Ex utero, P. Sastre prend à rebrousse-poil la maxime hippocratique « tota mulier in utero » (toute la femme est dans son utérus) et démontre, philosophie, études scientifiques et références à la mythologie, à la littérature et aux films pornos à l’appui, que les femmes sont peut-être les premières responsables des injustices dont elles sont encore victimes. Proche des thèses de Sarah Blaffer Hrdy et de Marcela Iacub, juriste qui défend le droit à la prostitution et la procréation artificielle, P. Sastre se montre très critique vis-à-vis de la bioéthique et défend l’ectogénèse (le développement de l’embryon et du fœtus dans un utérus artificiel), laquelle permettrait de donner naissance à « une autre façon de penser le féminisme ». Car, dit-elle, « rien ne m’agace plus que cette idée selon laquelle le fait de posséder deux chromosomes X m’obligerait à me reconnaître et appartenir de facto à 50 % de l’humanité ». P. Sastre prépare actuellement un essai sur la virilité. Sa façon extrêmement novatrice de mêler histoire, sociologie et théorie scientifique déconcerte parfois, pour l’instant encore, le public français…

    • Ex utero. Pour en finir
 avec le féminisme

    Peggy Sastre, 
La Musardine, 2008.

    Sarah Chiche
     
     
  • Paris sur l'art

    L'affaire du «sapin-sextoy» vandalisé fait le tour du monde

     

    L'affaire du «sapin-sextoy» vandalisé fait le tour du monde

    VIDÉOS - «Paris est désormais un peu moins magique» regrette le New York Magazine au lendemain de l'attaque de l'oeuvre de Paul McCarthy. La BCC estime que le «principe de la liberté de l'art» a été attaqué.

    Le «sapin» vandalisé place Vendôme ne sera pas regonflé

     

    Le «sapin» vandalisé place Vendôme ne sera pas regonflé

    PHOTOS / VIDÉO - Installée depuis trois jours sur la place parisienne, la structure gonflable baptisée The Tree, décriée par certains qui y voyaient un sex-toy, a été saccagée dans la nuit de vendredi à samedi. Elle ne sera pas réinstallée.

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    Sapin de la place Vendôme : ces jouets devenus objets d'art

     
    Sapin de la place Vendôme : ces jouets devenus objets d'art

    EN IMAGES - Après le démontage de la structure gonflable à double sens de Paul McCarthy, vandalisée ce week-end, retour sur la tendance de l'art contemporain qui consiste à placer des symboles enfantins dans l'espace public, pour attendrir ou provoquer les passants.

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    Sapin de la place Vendôme : la Monnaie de Paris affiche McCarthy

     
    Sapin de la place Vendôme : la Monnaie de Paris affiche McCarthy

    L'inventeur de Tree, le faux sapin de Noël qui a créé la polémique ce week-end à Paris, est l'invité d'honneur de l'établissement public, qui a mis l'art contemporain au programme pour doper sa métamorphose.

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    Fondation Vuitton, Fiac… La culture française jugée à l'étranger

     
    Fondation Vuitton, Fiac… La culture française jugée à l'étranger

    Paris reste à l'une des premières place mondiale pour l'art contemporain pour les correspondant de la presse internationale dans la capitale française.

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    La Fiac, deux lieux, mille expositions

     
    La Fiac, deux lieux, mille expositions

    Sous la houlette de Jennifer Flay, la Fiac, qui n'a cessé de progresser chaque année, a retrouvé son punch d'antan.

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    L'étendard artistique est levé à Paris

     
    L'étendard artistique est levé à Paris

    Du Grand Palais aux Docks, du bois de Boulogne à la Monnaie, en passsant par l'Hôtel Salé, un tourbillon d'événements fait vibrer la capitale.

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    Lumières sur la Fondation Louis Vuitton

     
    Lumières sur la Fondation Louis Vuitton

    VIDÉO - L'hyperstructure tout en voiles de verre dessinée par l'architecte Franck Gehry ouvrira ses portes au public le 27 octobre.

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    Fondation Louis Vuitton, un vaisseau de verre dédié à l'art

     
    Fondation Louis Vuitton, un vaisseau de verre dédié à l'art

    EN IMAGES - Le nouveau bâtiment parisien dédié à l'art contemporain ouvrira ses portes le 27 octobre. Aperçu, en quelques chiffres, de son architecture conçue par l'architecte Franck Gehry.

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    Les loups du marché célèbrent Picasso, le maître

     
    Les loups du marché célèbrent Picasso, le maître

    Le Musée Picasso réouvrira ses portes le 25 octobre après trois ans de travaux.

  • Les piétons de Paris

    HISTOIRE. Les piétons de Paris

    Dans ce nouvel et passionnant ouvrage, la grande historienne du XVIIIe siècle continue ses investigations à travers un Paris violent

     

    26/3/15 - 00 H 00 Pour voir en quoi la lecture influe sur moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog

     

    Poursuivant son étude rigoureuse à travers des documents multiples – lettres, archives, rapports de police, descriptions de témoins comme Restif de La Bretonne, Sébastien Mercier ou Siméon-Prosper Hardy, libraire rue Saint-Jacques –, Arlette Farge réussit à traquer l'impalpable, l'air du temps, les « mentalités », le quotidien du XVIIIe siècle. Sa passionnante immersion dans l'univers de la rue parisienne, lieu de vie et aussi de mort, capte les liens qui attachent le peuple à ce qu'il y rencontre, ces objets auxquels il se heurte, qui, à son insu la plupart du temps, modèlent son comportement, dessinent et meublent un espace où il doit se faire une place, où il tente d'être heureux ou simplement de survivre.

    Des objets inanimés et aussi des animaux, aimés ou fuis – chiens, vaches, chevaux, porcs, chats, rats – qui envahissent la ville. Parmi eux, elle détecte des constantes de la hiérarchie sociale, les chiens pouvant être élevés pour l'agrément ou demeurer des « bêtes de misère ». Mais elle s'intéresse davantage bien sûr à ce qui occupe l'espace urbain et qui en même temps configure l'espace mental, arpenté, délimité, rêvé, aux choses et à ce qu'elles transforment et symbolisent.

    Le voyage commence par une vue de la ville prise sur les hauteurs – Notre-Dame ou Saint-Cloud comme le Paris de Rohmer dans L'Anglaise et le Duc – à travers des buées noires de fumée et blanchies par le plâtre. Après avoir repéré les monuments emblématiques de la religion, du pouvoir, de la santé, Arlette Farge s'intéresse à ce qui circule au fil des rues bruyantes, sales et encombrées – personnes, nouvelles, potins –, au regard qu'échangent entre elles les classes sociales, destinées à se croiser, et elle s'attache à l'évocation d'objets oubliés ou méprisés par les historiens. Ainsi le regrat, plat vendu dans la rue, est-il composé des restes de nourriture des gens aisés. Le regrattier, chargé de le vendre, y ajoute souvent des denrées avariées. Cet objet, écrit-elle, « est une sorte d'intermédiaire, une tension falsificatrice entre pauvre et pauvre ».

    Dans cet espace, la circulation est avant tout celle de l'eau, dont Arlette Farge étudie la fonction poétique dans l'imaginaire à l'œuvre dans les hôtels du Marais; elle mesure aussi l'enjeu de pouvoir représenté par la Seine, artère de la cité, souvent polluée, lieu de rivalités entre la prévôté, la lieutenance de police ou le roi. Autour du fleuve s'organise un monde de porteurs d'eau, bains publics, fontaines, jardiniers. Le jardin est partout, dans la culture anarchique du blé sur la plaine Maillot, des châtaigniers au Pré-Saint-Gervais, dans la belle ordonnance des promenades: le Palais-Royal où règne la fébrilité, les Tuileries au superbe verger, les Champs-Élysées où le peuple aperçoit les grands. Lieux d'urbanité comme les boulevards qui enserrent alors Paris, synthèse de la ville et du jardin avec leurs doubles rangées d'arbres, trouée vers l'air et la lumière.

    C'est l'époque où l'on veut voir la nuit, ne plus être contraint d'affronter les dangers de la vie nocturne. Aussi vif que celui d'une eau pure et rare, le désir de clarté rejoint l'aspiration au savoir. À la lumière, mais aussi aux Lumières. Deux tiers des Parisiens ne savent pas lire, mais aimeraient déchiffrer les placards, affiches, libelles, souvent orduriers et violents. Car la violence est partout, dans les lieux et objets de supplices publics – carcans, potences pour les femmes, écartèlements pour les hommes –, dans l'agression des odeurs pestilentielles ou l'agonie des animaux de boucherie, le sang des bêtes ruisselant au fil des rues.

     

    DE MARTINOIR Francine

     
     

    26/3/15 - 00 H 00

     

     

    Pour voir en quoi la lecture influe sur moi, cf. mes 14 livres en vente sur ce blog

  • A Paris, les ambassadeurs vivent dans des oasis

    • C'est la dernière opération immobilière en date sur le micromarché des ambassades à Paris : le Kosovo, un peu plus d'un an après son indépendance, va emménager avenue de la Grande-Armée.
      Comme la nouvelle république balkanique, ou encore l'Azerbaïdjan, installé depuis 2006 avenue d'Iéna, les Etats privilégient aujourd'hui le XVIe arrondissement de Paris, qui concentre le plus grand nombre de représentations diplomatiques.
      «Les acheteurs recherchent essentiellement des hôtels particuliers, et accordent beaucoup d'importance à la sécurité et à la confidentialité, explique Charles-Marie Jottras, président du groupe immobilier de luxe Daniel Féau, mandaté par plusieurs pays émergents qui cherchent à agrandir ou créer leur ambassade. Pas question que les voisins puissent voir ce qu'il se passe dans le jardin ou les salons.»
      Les opportunités dans les VIIe et VIIIe arrondissements, autres quartiers de prédilection des représentations diplomatiques, se font, en revanche, de plus en plus rares. Dans ces quartiers historiques, les prix peuvent grimper du simple au double par rapport au chic XVIe.
      Et les emplacements sont déjà trustés par les grandes puissances, qui ont mis la main il y a bien des décennies sur quelques-uns des joyaux les plus précieux du patrimoine immobilier parisien, valorisés entre 40 000 et 50 000 euros le mètre carré.

     

    Ambassade d'Italie

    Ambassade d'Italie 47, rue de Varenne (Paris VIIe). - Estimation Challenges : 110 à 120 millions d'euros. Bâti en 1733, l'hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville (ou de Boisgelin) a été acheté par la Caisse des dépôts et consignations en 1937 afin de le louer à l'Italie pour 99 ans; en échange, la France occupe le palais Farnèse à Rome. Son jardin à l'anglaise est l'un des plus étendus de Paris.

     

    Résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis

    Résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis 41, rue du Faubourg-saint-Honoré (Paris VIIIe). - Estimation Daniel Féau : 130 millions d'euros. Les Etats-Unis ont acheté l'hôtel de Pontalba au baron Maurice de Rothschild en 1948. Doté de salons ornés de boiseries Louis XV, le bâtiment en forme de U comporte trois étages. Le jardin de 1 hectare, qui s'étend jusqu'à l'avenue Gabriel, accueille chaque 4 juillet la garden-party des Américains à Paris.

     

    Résidence de l'ambassadeur du Royaume-Uni

    Résidence de l'ambassadeur du Royaume-Uni 39, rue du Faubourg-Saint-Honoré (Paris VIIIe). - Estimation Daniel Féau : 160 à 170 millions d'euros. C'est en 1814 que le duc de Wellington a acquis l'hôtel abandonné par Pauline, la soeur de Napoléon. Bâtie en 1722, la demeure du duc de Charost s'étend sur 3500 mètres carrés.

     

    Résidence de l'ambassadeur de Turquie

    Résidence de l'ambassadeur de Turquie 16, avenue de Lamballe (Paris XVIe). - Estimation Challenges : 15 millions d'euros. Edifié en 1703, l'hôtel de la princesse de Lamballe devint, au XIXe siècle, une clinique psychiatrique qui accueillit Gérard de Nerval et Maupassant, puis fut cédé à la Turquie en 1954. Une tour de huit étages (la chancellerie) a été construite en 1974 dans le jardin.

    Ambassade d'Autriche

    Ambassade d'Autriche 6, rue Fabert (Paris VIIe). - Estimation Challenges : 30 à 35 millions d'euros. Après avoir, au XIXe siècle, occupé différentes demeures du faubourg Saint-Germain, l'Autriche s'est installée à l'est de l'esplanade des Invalides. L'hôtel du vicomte de Chézelles, qui date du second Empire et dispose d'un jardin suspendu, lui a été cédé en 1949.

     

     

    David Bensoussan

    http://www.challenges.fr/magazine/1/0182-026643/a_paris_les_ambassadeurs_vivent_dans_des_oasis.html

  • Le Grand Paris au milieu du gué ?

    Les Echos Par Laurence Salmon | 15/02/13

    C’est un chantier ambitieux et complexe s’il en est. Le Grand Paris, initié par Nicolas Sarkozy en 2007, concerne l’avenir et le rayonnement de la région capitale. L’objectif est d’en faire une métropole attractive, multiple, solidaire et durable, sur fond de compétition économique internationale.
    L’équation se résume assez simplement, de prime abord. Le projet du Grand Paris vise à redessiner les contours du territoire francilien, regroupant un peu plus du sixième de la population nationale (11,5 millions d’habitants), avec pour objectif, de booster l’économie de cette région qui contribue pour près de 30 % à la richesse du pays. « L’image de ce territoire est difficilement perceptible, sorte de marée urbaine où des pouvoirs politiques, techniques, économiques s’exercent à des échelles différentes, parfois complémentaires, parfois coïncidentes », souligne Jean-Pierre Courtiau, rédacteur en chef du nouveau magazine Objectif Grand Paris. Selon les porteurs du projet, il y a urgence à clarifier cette image au vu des dysfonctionnements de toutes sortes (saturation des transports en commun, pénurie de logements, inégalités territoriales et sociales…) qui entravent la qualité de vie de la région et son développement. La réussite du Grand Paris sous-tend la création d’une identité métropolitaine forte, qui passe par le rééquilibrage entre l’hyperattractivité de Paris, héritée de l’histoire du pays, et les banlieues, qui seraient à terme intégrées, comme jadis les faubourgs. En clair, il s’agit de sortir Paris du périphérique qui l’enserre, qui l’étouffe et qui génère de l’exclusion. Quel est le périmètre de ce Grand Paris ? Rien n’est pour l’instant encore tout à fait précisé. La Seine serait l’axe majeur autour duquel la métropole a vocation à s’ordonner. Mais là comme ailleurs, l’entrelacement des niveaux de réflexion et de décision complexifie le débat. Des réponses sont à trouver urgemment. On n’a guère le choix si la région capitale veut consolider sa place de pôle attractif, de première région économique d’Europe, dans un contexte de mondialisation marqué par la forte concurrence entre les villes-mondes, ces fameuses grandes métropoles à l’image de New York, Londres, Tokyo, Shanghai ou Hongkong. C’est à Nicolas Sarkozy que l’on doit ce plan stratégique pour l’aménagement de l’Île-de-France. En 2007, il déclarait vouloir faire du Grand Paris, « un laboratoire de la modernité humaine ». Pour ce faire, dix équipes internationales d’architectes et urbanistes furent mises à contribution pour enrichir la réflexion. Ce brainstorming fit l’objet d’une exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine en 2009. Avec rien que du beau monde : Richard Rogers, Jean Nouvel et Christian de Portzamparc, le jeune Djamel Klouche, Antoine Grumbach, Roland Castro… Impossible de tous les citer et de tout résumer. Mais tenter retrouver la mixité sociale perdue faisait en tout cas consensus. Une seconde consultation a été programmée en 2012, par l’Atelier international du Grand Paris. Cette structure, née en 2010, a pour mission de poursuivre cette production d’idées et de scénarios, et d’articuler de façon cohérente la constellation de projets de développement urbain, petits et grands, qui alimentent le chantier du Grand Paris. L’alternance politique à la tête du pays n’a pas remis pas en cause le Grand Paris. « Je prends un engagement, celui de créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une métropole parisienne capable d’affronter, à l’échelle pertinente, tous les défis qui se présentent à elle », a rassuré François Hollande, quelques jours à peine après son élection à l’Elysée, en mai 2012. Toutefois, en décembre dernier, la remise à Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, du rapport Auzannet concernant le financement et le phasage du Grand Paris Express a jeté un froid. En effet, la pierre angulaire du Grand Paris est ce projet de supermétro automatique souterrain en forme de double boucle dont le coût avait été estimé, sous l’ère Sarkozy, à plus de 30 milliards d’euros. À charge pour ce « grand huit » de façonner et d’oxygéner durablement cette ville de demain, qui compte aujourd’hui 41 millions de déplacements quotidiens. Or la réévaluation des coûts (plus 9 milliards d’euros) et l’allongement du calendrier (plus 5 ans) font craindre qu’il soit sacrifié sur l’autel de la crise. La ministre rendra son arbitrage en février. « Paradoxalement, l’impôt pour le Grand Paris, lui, est prélevé depuis des mois auprès des entreprises, alors que le projet n’est pas encore lancé », s’étonnait un chef d’entreprise dans les colonnes des Echos. L’inquiétude grandit. De la réalisation du Grand Paris Express dépendent notamment les projets de construction de logements, question effectivement cruciale qui vise à réduire les déséquilibres sociaux et territoriaux. À suivre, donc

    http://associationgrandparis.fr/2013/02/15/le-grand-paris-au-milieu-du-gue/

  • La poésie : sous le ciel de Paris.

    Comme je vous l'avais annoncé hier, voici la dernière partie de votre descriptif. Attention, le texte de Laforgue et les documents complémentaires sont issus de montages : il n'y a donc pas possibilité de les télécharger...


    Pour les 603

    OBJET D’ETUDE N°4

    La poésie : sous le ciel de Paris.

    Problématique : comment la ville de Paris devient une source d’inspiration poétique ?

    Œuvre intégrale : Alcools, de Guillaume Apollinaire. Collection recommandée : classicolycée chez Belin-Gallimard, dossier par H. Scepi.

    Lectures analytiques :

    <!--[if !supportLists]-->1. Guillaume Apollinaire, « Le Pont Mirabeau », Alcools, 1912.<!--[endif]-->

    <!--[if !supportLists]-->2. Charles Baudelaire, « A une passante », Tableaux parisiens, in Les Fleurs du mal, édition augmentée de 1861.<!--[endif]-->

    <!--[if !supportLists]-->3. Jean Tardieu, « La Seine de Paris », Le Témoin invisible, 1943.<!--[endif]-->

    <!--[if !supportLists]-->4. Jules Laforgue, « Dans la rue », Premiers poèmes, édités en 1970.<!--[endif]-->

    Textes complémentaires et activités :

    Boris Vian, « La vraie rigolade », Cantilènes en gelée, 1949.

    Hervé Le Tellier, « Notre Auber », Zindien, 1999.

    Un dossier concernant « Baudelaire et Paris : dérive » a été distribué aux élèves. Celui-ci a été tiré du site www.litteratura.com.

    Différents textes de la liste, mais aussi d’autres concernant la ville de Paris,  mis en musique et chantés,  ont été écoutés en fin d’année : Léo Ferré, Marc Lavoine, Pierre Perret, Juliette Gréco, les frères Jacques… Par ailleurs, les élèves ont entendu la lecture du « Pont Mirabeau » dite par Apollinaire.

    Les élèves ont effectué des recherches biographiques sur les auteurs.

    Questions abordées

    La ville de Paris et sa « nouvelle modernité » aux XIXème et XXème siècles.


    Pour les 609

    OBJET D’ETUDE N°4

    La poésie : sous le ciel de Paris.

    Problématique : comment la ville de Paris devient une source d’inspiration poétique ?

    Ensemble de textes lus : Tableaux parisiens, in Les Fleurs du Mal (1857) de Charles Baudelaire, ainsi que quatre textes au choix.

    Lectures analytiques :

    <!--[if !supportLists]-->1. Guillaume Apollinaire, « Le Pont Mirabeau », Alcools, 1912.<!--[endif]-->

    <!--[if !supportLists]-->2. Charles Baudelaire, « A une passante », Tableaux parisiens, in Les Fleurs du mal, édition augmentée de 1861.<!--[endif]-->

    <!--[if !supportLists]-->3. Jean Tardieu, « La Seine de Paris », Le Témoin invisible, 1943.<!--[endif]-->

    <!--[if !supportLists]-->4. Jules Laforgue, « Dans la rue », Premiers poèmes, édités en 1970.<!--[endif]-->

    Textes complémentaires et activités :

    Boris Vian, « La vraie rigolade », Cantilènes en gelée, 1949.

    Hervé Le Tellier, « Notre Auber », Zindien, 1999.

    Différents textes de la liste, mais aussi d’autres concernant la ville de Paris,  mis en musique et chantés,  ont été écoutés en fin d’année : Léo Ferré, Marc Lavoine, Pierre Perret, Juliette Gréco, les frères Jacques… Par ailleurs, les élèves ont entendu la lecture du « Pont Mirabeau » faite par Apollinaire.

    Les élèves ont effectué des recherches biographiques sur les auteurs.

    Questions abordées :

    La ville de Paris et sa « nouvelle modernité » aux XIXème et XXème siècles.

    Textes :

    Apollinaire pont Mirabeau.doc

    Baudelaire passante Paris.doc

    Tardieu Seine de Paris.doc

    http://profhightexte.hautetfort.com/archive/2010/06/03/la-poesie.html

  • Il y a un siècle : le scandale de « La Garçonne »

    Long Format
     

    Il y a un siècle : le scandale de « La Garçonne »

    Victor Margueritte en 1910, Agence Meurisse - source : Gallica-BnF
     

    Lorsque le roman de Victor Margueritte, dépeignant une jeune femme émancipée s’adonnant aux plaisirs « masculins », paraît en librairie en 1922, les critiques sont unanimement positives. Mais quand le livre devient un best-seller, une foule de moralistes indignés se jette dessus.

  • 22. Voyage à Paris 22. Montmartre

    Pigalle_Paris.jpg

     

    Place Pigalle.

    Cf. note 9

    Jusqu'en 1910, c'est autour du bassin de forme circulaire que se déroulait la foire aux modèles.

    Au numéro 9, à l'angle de l'avenue Frochot, dans la salle du café de la Nouvelle Athènes, se rencontrent les impressionnistes venus du Café Guerbois

    (cf.  http://www.azureva.com/paris/magazine/paris-insolite-aven...)

     

    puis Toulouse-Lautrec, Forain et Willette. Remanié une première fois en 1903, le bâtiment actuel n'évoque en rien, si ce n'est son nom, l'endroit qu'il fut au temps de la bohème montmartroise.

    Avenue Frochot  :

    Il y a au cœur de Pigalle une maison habitée pour ne pas dire hantée dans l'impasse jadis la plus pittoresque de Paris et qui a gardé bien du charme. Je veux parler de l'impasse Frochot. C'est une impasse qui serpente depuis la place Pigalle jusqu'à la rue Victor Massé; un havre de paix, un lieu où l'on sent encore le passage de Django Reinhardt qui brûlait ses meubles dans la cheminée pour se réchauffer - de Toulouse Lautrec qui avait installé son atelier de nu au bout de l'impasse, de Renoir père et fils qui devaient faire leur cinéma aux voisins de passage, et de tous les artistes et bohèmes passés par là.

    Elle se trouve au n°1, cette maison néo-gothique, un hôtel particulier avec des vitraux, un jardinet et à l'intérieur, des petits salons sombres remplis de boiseries dont l'escalier en rond tourne sur deux étages.

    Dans cette maison a vécu Victor Massé, compositeur, paralysé de nombreuses années sur son lit, victime d'une sclérose en plaque. À sa mort, le directeur des Folies Bergère a racheté la maison avec sa femme avant d'en faire hériter leur femme de ménage, sauvagement assassinée, à coup de tisonnier. Le meurtrier n'a jamais été retrouvé.

    Qu'est-ce qu'elle en pense la maison ? Motus, elle ne dit rien à personne, elle est mise sous scellés... Personne n'y habite pendant 30 ans. Des bruits courent qu'elle est hantée.

    Puis Sylvie Vartan l'achète, son fils va naître et elle cherche un coin de verdure dans Paris... Mal conseillée ? Elle se sauvera brusquement après s'y être installée... L'histoire ne dit pas si ce fut une nuit d'orage laissant bagages et fantômes derrière elle... Mais en tout cas après elle, c'est Mathieu Galey qui la rachète, un charmant monsieur critique de théâtre et qui dit dans son journal "un peu l'impression de m'endetter pour acquérir mon tombeau gothique". Prémonitoire...

    Mathieu Galey va mourir quelques temps après... d'une sclérose en plaque, comme Victor Massé...

    La maison n'est plus habitée. Ce sont deux amis de Mathieu qui en ont hérités. Je vous conseille d'aller vous promener dans cette charmante impasse et de ne jeter qu'un œil à la maison. Les initiés sont discrets ;))

    Adresse : 24 rue Victor Massé ou avenue Frochot

    http://www.azureva.com/paris/magazine/paris-insolite-aven...

     

    Récapitulatif du voyage de mars 2009 :

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/03/10/recap...

  • 15. Voyage à Paris 15.Rue Custine

    custine.jpgPhoto : ©Karolina L, Panoramio

    http://www.cityzeum.com/custine-rue

     

    Edmond Heuze, témoin privilégié de la vie d'Utrillo y vécut un moment au domicile de ses parents.

    Une de ces œuvres ci-dessous, tiré du site où on trouve sa bio :

    http://www.roussard.com/artistes/nouveaux/heuze.html

     

    Récapitulatif du voyage de mars 2009 :

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/03/10/recap...

    Je démembre mes 35 notes sur Paris; peut-être que placés en page d'accueil, ils vous intéresseront.

    Note donc préalablement publiée ici:

     

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/03/11/15-voyage-a-paris-15-rue-custine.html#comments

    heuze01.jpg

  • Jules de Balincourt, ou New York à Paris

     

    Signature : Manuel Jover - 9 mai 2014
     
    Jules de Balincourt, Bang Big, 2011, huile sur bois, 243,8 x 218,4 cm (Courtesy de l’artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac, Paris)

    Jules de Balincourt, Bang Big, 2011, huile sur bois, 243,8 x 218,4 cm (Courtesy de l’artiste et de la Galerie Thaddaeus Ropac, Paris).

     

     

    On avait pu voir sa peinture, notamment, à la galerie Thaddaeus Ropac à Paris, il y a quelques années.

     

    Né en France (en 1972), Jules de Balincourt vit à New York depuis son enfance. Il s'y est formé, y a amorcé une carrière désormais internationale. Mais c'est ici la première exposition de l'artiste dans un musée français. Le peintre se définit comme « un touriste de la mondialisation qui consomme la culture visuellement et intellectuellement et transmet ou diffuse ses visions personnelles par le biais de l'image ». Sa peinture est un mélange original de néo-pop, avec des couleurs volontiers acides, et d'un style « fait main » qu'on pourrait rapprocher de certains art outsiders : réalisme plutôt expressif (et vaguement naïf) que photographique, matière picturale marquée, usage fréquent de couleurs à l'huile, supports en bois préférés à la toile. L'image naît directement sur le support, sans médiation d'un document photographique, d'où l'impression de spontanéité. Les sujets reflètent les préoccupations de la société américaine.

    Jules de Balincourt. Misfit Island

    Lieu : Rochechouart - Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart
    Date : du 28 février 2014 au 8 juin 2014
     
    Jules de Balincourt, Bang Big, 2011, Huile sur bois, 243,8 x 218,4 cm (Courtesy de l'artiste et de la galerie Thaddaeus Ropac)

    Jules de Balincourt, Bang Big, 2011, Huile sur bois, 243,8 x 218,4 cm (Courtesy de l'artiste et de la galerie Thaddaeus Ropac).

     

     

    Pour la première exposition monographique de l'artiste dans un musée français, le Musée départemental d'art contemporain de Rochechouart présente une sélection des tableaux de Jules de Balincourt, connu pour sa peinture colorée néo-pop, tantôt figurative, tantôt abstraite.

     

    Informations importantes :

    Ouverture
    Tous les jours, sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h

    Tarifs
    Tarif plein : 4,6 EUR
    Tarif réduit : 3 EUR
    Gratuité le premier dimanche du mois
     

    Informations complémentairesMusée départemental d'art contemporain de RochechouartPlace du Château87600 Rochechouart Tel : +33 (0)5 55 03 77 77En savoir plus sur le lieu

     

    http://www.connaissancedesarts.com/art-contemporain/agenda/jules-de-balincourt-misfit-island-105559.php

  • Les débats sur la collection Peggy Guggenheim au tribunal, à Paris

     

    LE MONDE | 22.05.2014 à 10h19 • Mis à jour le 22.05.2014 à 16h49 | Par Harry Bellet

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    Le musée Peggy Guggenheim à Venise, en 2009. Le musée Peggy Guggenheim à Venise, en 2009. | AFP/MARCO SABADIN

     

    L'affaire Guggenheim a été entendue, mercredi 21 mai, par les juges du tribunal de grande instance de Paris. Elle oppose à la Fondation Solomon R. Guggenheim de New York certains descendants de Peggy Guggenheim (1898-1979), une riche héritière américaine, nièce de Solomon, qui a été une galeriste pionnière à Londres puis à New York.

    En 1949, elle fit l'acquisition du Palazzo Venier dei Leoni, à Venise, et s'y installa avec ses collections. Pour finir par léguer l'ensemble à la Fondation Solomon sous certaines conditions – que certains de ses descendants n'estiment pas respectées.

    Ces collections sont un des éléments-clés du procès : sont-elles, de par leur disposition et le refus réitéré qu'elle avait d'en prêter des fragments ou de les disperser, une « oeuvre de l'esprit » et dont l'intégrité devrait à ce titre être protégée comme le soutient Me Bernard Edelman ?

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    Ou au contraire une simple accumulation d'oeuvres disparates, comme le plaide Me Pierre-Louis Dauzier, qui cite, entre autres, les exemples de Bernard Arnault et de François Pinault, collectionneurs certes, mais « pas auteurs » ? « Collectionner n'est pas créer », affirme l'avocat, qui défend la fondation new-yorkaise.

    LES VOLONTÉS DE LEUR GRAND-MÈRE  ONT ÉTÉ TRAHIES 

    Me Edelman et Me Bourdon ont plaidé pour ceux des descendants qui estiment que les volontés de leur grand-mère et arrière-grand-mère ont été trahies. Car Peggy Guggenheim a eu deux enfants, un fils, Simbad, et une fille, Pegeen. Si les descendants de Pegeen étaient au tribunal en tant que plaignants, ceux de Simbad soutiennent au contraire la partie adverse. Trois d'entre eux ont signé une attestation en ce sens, une autre, qui travaille pour la fondation new-yorkaise, s'est abstenue.

    Un autre point litigieux concerne une précédente procédure, qui s'était tenue dans les années 1990 pour les mêmes faits. A l'époque déjà, certains des actuels plaignants avaient constaté, lors d'une visite à Venise, que l'esprit de leur grand-mère n'était, selon eux, pas respecté. La collection était montrée de manière fragmentaire, des pièces étrangères y étaient substituées. Le palazzo de Peggy, reflet de son goût et de celui d'une époque, était devenu la banale et mouvante extension de la Fondation Solomon R. Guggenheim.

    Après plusieurs péripéties juridiques – globalement en sa faveur –, la fondation avait accepté un règlement à l'amiable fondé sur un protocole signé en 1996, qui garantissait notamment aux descendants de Peggy qu'ils seraient consultés sur d'éventuelles modifications de l'ordonnancement des collections.

    1 EURO DE DOMMAGES ET INTÉRÊTS, LES LIEUX REMIS EN ÉTAT

    Pour les défendeurs, selon Me Dauzier, la demande des plaignants est irrecevable aujourd'hui, car la chose a déjà été jugée dans les années 1990. Pour Me Bernard Edelman, au contraire, la transaction qui s'est ensuivie se substitue au jugement.

    Ce point est crucial : si les juges suivent l'argumentation du premier, l'affaire s'arrête là. S'ils entendent ceux de Me Edelman, cela deviendra un feuilleton judiciaire des plus croustillants. Car les plaignants réclament, outre 1 euro de dommages et intérêts, que les lieux soient remis en état, voire que soit révoquée la donation faite par Peggy Guggenheim.

    Or le lieu accueille 400 000 visiteurs payants par an, une manne pour la Fondation Solomon R. Guggenheim, qui n'est pas prête à se laisser faire.

    Et si elle regrette la mauvaise publicité que lui fait cette affaire, au point de s'étonner, dans un droit de réponse, « que Le Monde ait donné un tel écho », elle a toutefois mandaté une célèbre agence de relations publiques. Ses représentantes distribuaient aux journalistes à la sortie de l'audience un communiqué soutenant leur point de vue. Une pratique inhabituelle au Palais. Jugement le 2 juillet.

  • 30. Voyage à Paris 30. Cimetière Montmartre.

    dalida 2.jpg

    Le cimetière du Nord, communément appelé cimetière de Montmartre à la suite de la restructuration du quartier Montmartre entre 1818 et 1824, fut ouvert le 1er janvier 1825. Le cimetière de Montmartre est situé au 20, avenue Rachel, dans le XVIIIe arrondissement. Il est installé à l'emplacement des anciennes Carrières de Montmartre, réputées pour leur gypse dont on fit un plâtre utilisé sur grande échelle dans la capitale.

    Hors des limites de la capitale furent créés le cimetière de Montmartre au nord, le cimetière du Père-Lachaise à l'est, le cimetière du Montparnasse au sud et, au cœur de la ville, le cimetière de Passy.

    Le cimetière de Montmartre couvre environ 11 hectares, soit la même superficie que le cimetière des Batignolles, ce qui en fait ex-æquo le troisième plus vaste cimetière intra muros après le Père-Lachaise et Montparnasse. Aujourd'hui le cimetière de Montmartre compte plus de 20 000 concessions et 500 personnes environ y sont inhumées chaque année.

    La tombe de Dalida, avec sa sculpture taille réelle et ses rayons dorés, est la plus visitée et la plus fleurie du cimetière.

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cimeti%C3%A8re_de_Montmartre

     

    J'ai bien vu cette dernière tombe et celle de  Balzac(entre autres) mais je n'ai pas retrouvé celle de François Truffaut.

     

    Récapitulatif du voyage de mars 2009... dans l'ordre :

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/03/10/recap...

     

     

  • Satori à Paris

    Satori à Paris

    "De retour d'un voyage en France à la recherche de ses origines, Jean Louis Lebris de Kerouac, le chef de file du mouvement beat, s'aperçoit qu'il a reçu une sorte d'illumination, un satori. Ne sachant à quel épisode précis attribuer cette révélation, il décide de revivre avec le lecteur ces dix journées passées dans notre pays, journées où abondent les situations inattendues, et où l'on sent ce besoin de sympathie et de chaleur humaine que Kerouac manifestait en maintes occasions."
    Présentation de l'éditeur

     

    Traduit de l'anglais par Jean Autret

    • Documentaire

      25.04.2011 - Sur les docks | 10-11
      Portraits (1/4) : "Kerouac, l'obsession bretonne" 55 minutes Écouter l'émissionAjouter à ma liste de lectureRecevoir l'émission sur mon mobile

      Un documentaire d'Arnaud Contreras et Vincent Abouchar  Ce documentaire porte un éclairage sur l’obsession bretonne de l’écrivain américain Jack Kerouac, et sur la découverte récente par la Bretagne de l’un de ses fils égarés. Au travers de toute son œuvre littéraire et dans sa vie privée, le chef de file de la Beat Generation ne cesse de faire référence à la terre de ses aïeux, se ...

  • EXPOSITION COLETTE à PARIS

    Notre prochaine exposition au musée Art Nouveau , consacrée à la grande dame de l’écriture : Colette.

    Pour la première  fois, le musée Colette de Saint-Sauveur en Puysaie déménage et s’installe à Paris pour quatre mois.

    Portraits – tableaux - photos – objets – caricatures  la représentant ou lui ayant appartenus, dans un authentique décor Art Nouveau.

     

    Venez  rencontrez  celles et ceux qui ont accompagné la célèbre romancière au cours de sa foisonnante vie. De Saint- Sauveur au Palais-Royal, les maris, les liaisons, les amis l’entourent et la suivent.  Un parcours aux mille anecdotes et histoires vraies.

     

    Musée Art Nouveau Maxim’s

    Pierre-André Hélène

    Conservateur

  • Rêves littéraires à Paris

     

    Le Point - Publié le 29/06/2011 à 00:00

    La capitale s'offre un nouveau quatre-étoiles à thème culturel.

    Rêves littéraires à Paris

    Le Pavillon des lettres, 12 rue des Saussaies, 75008 Paris. © Pierre Arligui/Wide Production

     

    ');// ]]>Click here to find out more!

    Pour Le Pavillon de la reine, place des Vosges, la famille Chevalier avait respecté le style Grand Siècle du bâtiment. Avec Le Pavillon des lettres, quatre étoiles aussi, elle raconte une autre histoire. Ou plutôt vingt-six autres histoires. La multiplication des boutiques-hôtels haut de gamme à Paris oblige les propriétaires à se gratter la tête pour les positionner. Ici, ils ont choisi l'une de ses nobles traditions, la littérature. Les vingt-six chambres, rappelant les vingt-six lettres de l'alphabet, portent chacune le nom d'un écrivain - il a fallu ouvrir la sélection à des étrangers, sans quoi on aurait eu beaucoup de B et peu de X. On dort donc avec Baudelaire, Hugo, La Fontaine, Musset, Nerval, Proust et Voltaire, mais aussi Calderón de la Barca, Ibsen, Shakespeare, Virginia Woolf, Xénophon ou Yeats.

    Le nom de l'auteur figure en poudre de pierre sur la porte, l'extrait d'un texte est imprimé au pochoir sur la tête de lit, une édition de poche est posée sur la table de nuit. Chaque chambre est équipée d'un iPad, rempli d'une bibliothèque choisie. Le style est contemporain et s'efface devant la thématique, grâce à des tons discrets, dans le bon goût actuel (gris, taupe, chocolat, bronze...), des lignes simples, des matières raffinées, mais pas trop (toile de lin marouflée aux murs, porte de verre pour la salle de bains, gravée de textes). Même refrain au rez-de-chaussée, où le béton reproduit un parquet Versailles, où l'on sirote un "thé des écrivains" sur des banquettes en velours ou une autre boisson à inscrire soi-même sur un cahier - le principe de l'honesty bar. Les prestations séduisent autant que la thématique, déroulée en français : l'Amérique du Nord représente déjà 20 % de la clientèle.

    Par Claire Meynial

     

    Le Pavillon des lettres, 12, rue des Saussaies, Paris 8e. Chambres : les Littéraires (9 chambres supérieures) à partir de 300 euros, les Belles Lettres (14 chambres Deluxe) à partir de 340 euros, les Romantiques (3 juniors suites) à partir de 460 euros. 01 49 24 26 26, www.pavillondeslettres.com.

    http://www.lepoint.fr/voyages/reves-litteraires-a-paris-29-06-2011-1347032_44.php

  • Vivre à Paris

    Sujet semaine 01

     

    J’étais plus vieille que la petite fille de la photo mais au niveau de mon expérience de vie, j’étais encore une enfant qui n’avait jamais quitté la maison de ses parents  sauf séjour linguistique, pèlerinage et  escapade nocturne. Mon souhait de poursuivre mes études post-bac à Paris ressemblait à un caprice car j’aurais pu aller dans la capitale régionale où se trouvaient toutes les facultés. Mais ça me paraissait trop près alors qu’en termes de transport, Paris était bien plus pratique. Plus qu’un caprice, c’était une folie car j’avais choisi une filière pour « faire comme papa » dont le fort coefficient en mathématiques me condamnait à échouer. En fait, par ce « caprice », je m’éloignais et me rapprochais de mon père. D’autant que ce dernier passait beaucoup de temps sur Paris. Nous avions trouvé à me loger en très proche banlieue dans une chambre de bonne où je n’avais ni plus, ni moins de place que dans ma chambre d’ado : seize mètres carrés  avec un lit, une table-bureau, un frigo de camping, une plaque à gaz et un évier. Comme je n’avais pas de douche chez moi, ça ne me choquait pas de ne pas en avoir dans mon logis parisien. Les toilettes sur le palier n’étaient pas non plus moins communes que celles de mon nid familial. Là-bas, les escaliers étaient raides, étroits et la patine du temps les avait rendu encore plus dangereux. A Paris, monter au sixième étage (sans ascenseur) était périlleux surtout en début et fin de semaine avec des bagages. Ça avait aussi plus de gueule cet escalier en colimaçon qui donnait le vertige quand on cognait la rampe branlante.

    4 janvier 2016

    Pour lire d'autres textes, achetez mes 14 livres en passant par les bannières sur ce blog

     

     

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    Image:Lucie de Barbuat - Simon de Brodbeck - clic et clic

     

     

    LE MOT DE LA SEMAINE EST : CAPRICE

     

    http://miletune.over-blog.com/2016/01/sujet-semaine-1-2016.html

  • Charles Ray à Paris !

      
     
     
    À partir du 16 février
     
     
     
    CHARLES
     
     
     
     
    RAY

    Après l’exposition inaugurale collective « Ouverture », la Bourse de Commerce — Pinault Collection renouvelle son accrochage et offre à l’artiste américain Charles Ray une carte blanche, sous la forme d’une présentation monographique d’ampleur dédiée à son œuvre.

    Cette carte blanche est partagée avec le Centre Pompidou : deux expositions sont co-présentées dans les deux musées, voisins l’un de l’autre.

     
    Rencontrer les sculptures
     
     
     
     
    Si par une nuit d’hiver un cavalier…

    Le mardi 14 décembre, à l’aube, les équipes de la Bourse de Commerce ont installé la sculpture “Horse and Rider” de l’artiste Charles Ray.
    Cette statue équestre, faite d’acier inoxydable, pèse plus de 10 tonnes.

    Retour sur une installation épique.

    En selle
     
     
     
    Un montage à tous les étages !

    La semaine passée, la Bourse de Commerce était en mouvement pour accueillir l'exposition Charles Ray.
    Des sculptures d'acier, de fibre de verre et de marbre peuplent désormais les galeries du 2e étage.

    Voulez-vous découvrir les coulisses du montage ?

    Oui !
     
    Charles Ray, "Fall ’91", 1992
    De deux côtés des Halles
    Une carte blanche, deux expositions

    Le Centre Pompidou consacrera, à la même période, une exposition à l’artiste conçue en étroite collaboration avec la Bourse de Commerce - Pinault Collection. Ces deux événements offrent des lectures complémentaires, imaginée en dialogue avec l’artiste.

    Pendant toute la période de l’exposition, bénéficiez d’un tarif réduit de 11€ au Centre Pompidou sur présentation de votre billet de la Bourse de Commerce.

    Charles Ray, "Fall ’91", 1992 © Charles Ray. Courtesy Matthew Marks Gallery. Photo : Anthony Cuñha

     
    Je veux les deux !
     
    2 rue de Viarmes, 75001 Paris

    Du lundi au dimanche de 11h à 19h
    Fermeture le mardi et le 1er mai.
    Nocturne le vendredi jusqu’à 21h
    Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h.
    Le musée fermera de façon anticipée, à 18h15, le lundi 14 février.

    Informations pratiques

  • La Banque, le nouveau musée des cultures et du paysage à Hyères(nouvelle catégorie même si nous y sommes allés il y a qu

    En mettant les collections de son musée dans l’ancienne Banque de France de la ville et en organisant une première exposition dédiée à la lumière du Midi, Hyères met l’art à la banque et réussit son pari haut la main. par Guy Boyer

    Un joli fonds XIXe

     

  • Paris nouveau, Paris rétro, Paris insolite

    02/04/2014 / Des racines et des ailes

     
     
     
     

    De la Cité de la Mode et du Design, aux quais aménagés pour les piétons en passant par les toits végétalisés du quartier Beaugrenelle, Patrick de Carolis dévoile les nouveaux aspects des bords de Seine. Le plateau de l'émission est installé dans l'un des plus somptueux hôtels particuliers de la capitale : l'hôtel

     

    (...)

    De la Cité de la Mode et du Design, aux quais aménagés pour les piétons en passant par les toits végétalisés du quartier Beaugrenelle, Patrick de Carolis dévoile les nouveaux aspects des bords de Seine. Le plateau de l'émission est installé dans l'un des plus somptueux hôtels particuliers de la capitale : l'hôtel

    de Lauzun, construit au XVIIe siècle sur l'Ile Saint-Louis. Au XIXe siècle, l'hôtel a accueilli les réunions du «club des Haschichins», composé de Théophile Gautier, Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac. Au programme également, la visite des appartements de la duchesse de Sully, récemment réaménagés avec du mobilier du XVIIe siècle, et la demeure de la famille de Beauharnais, actuelle résidence de l'ambassadeur d'Allemagne. Au sommaire :

    http://www.france3.fr/emissions/des-racines-et-des-ailes