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Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de Croire
ÉDITO
Ora et labora
Comment ne pas faire le rapprochement entre ce temps de confinement et le temps du carême, que depuis toujours l’Église nous présente comme un temps de désert ? Depuis quelques jours, tous les commentateurs, y compris notre président, nous incitent à faire une pause dans nos vies. À réfléchir, à lire, à regarder le ciel… Nous voilà renvoyés à une vie quasi monastique. Incroyable… Beaucoup de grands contemplatifs se sont organisé une vie en solitaire, qui était loin d’être une vie d’oisiveté. Charles de Foucauld, seul dans son ermitage, priait et étudiait. Les pères du désert écrivaient, méditaient un chemin de foi qui nous sert encore aujourd’hui à grandir en maturité spirituelle. Nous voici encouragés à suivre leur exemple. Lire, travailler, prier, se reposer… Ora et labora. Et si nous retrouvions le sens d’une vie plus dépouillée, plus austère certes, mais aussi plus pleine et concentrée sur l’essentiel ? Croire poursuit avec vous cette route vers Pâques dans des circonstances très particulières. Peut-être, au bout de ces semaines, aurons-nous la chance d’avoir progressé en patience, en calme, en vigilance, en confiance, et… en joie ! Bonne route !
Il y a des rencontres improbables qui changent nos vies. Jésus et cette anonyme Samaritaine nous donnent cette semaine une des plus belles leçons de théologie. Ils n’ont rien de commun : ni religion ni mœurs. Tout les oppose et creuse une distance infranchissable. Juifs et Samaritains ne doivent même pas se parler de peur d’être souillés. Et pourtant, Jésus franchit le pas, au risque de sa vie. Mais pourquoi elle ? Depuis toujours, cette Samaritaine nous fascine et nous agace en même temps. Audacieuse, bavarde, elle pose des questions tantôt espiègles tantôt profondément spirituelles. En réalité, ses interrogations traduisent sa soif immense de vérité. Elle a bien remarqué qu’il y a des justes et des hypocrites chez les Juifs comme chez les Samaritains. Alors qui a raison ? Elle veut comprendre où et qui est Dieu. Elle est fatiguée des réponses faciles. Elle attend une parole cohérente, crédible, universelle et rejoint notre questionnement aujourd’hui. Que de facettes chez cette Samaritaine ! C’est à cette femme si étrange que Jésus assoiffé adresse la parole en premier. Auprès du puits, alors qu’ils ne devaient pas avoir de conversations seuls et encore moins boire ensemble, cette rencontre est devenue un échange si profond que l’un et l’autre se sont dévoilés en vérité. Elle, l’étrangère, l’adultère, la chercheuse de Dieu a été cette semaine notre guide vers Jésus. Avec ses questions et contradictions, elle nous a aidés à rencontrer le Christ. Maintenant à nous de jouer.
- Maxime Abolgassemi, "La Lumière dans la maison de l'oncle ("Aurelia") et le vertige de la microlecture", Fabula LHT, mise en ligne en septembre 2007, http://www.fabula.org/lht/3/Abolgassemi.html
- Robert Beylot, "Une source nouvelle de l'Histoire de la Reine du Matin et de Soliman, prince des Génies de Gerard de Nerval", in "AEthiopica. International Journal of Ethiopian and Eritrean Studies" (Wiesbaden), tome XI (2008), p. 203-205.
- Vicens Pujol (Carlota), "La Cythere de Nerval, un carrefour d'iles", in "Anales de Filologia Francesa" (Murcie, Espagne), n° 15, 2007, p. 311-319 (texte disponible aussi a l'adresse : http://revistas.um.es/analesff/article/viewFile/21091/20421)
- Brix (Michel), "Nerval, Watteau et le pelerinage a l'ile de Cythere", in "Verbum. Analecta neolatina" (Budapest), vol. X/2, decembre 2008, p. 277-290.
- Keiko Tsujikawa, "Nerval et le realisme : des Confidences de Nicolas aux Nuits d'octobre", "Etude de langue et litterature françaises", Kyoto, n° 39, 2008, p. 23-36
COMPTES RENDUS
- Gabrielle CHAMARAT, CR de G. de Nerval, "Han d'Islande" (ed. Jacques Bony, Paris, Kime, 2007), in RHLF, 2008/4, p. 986-988
- Gabrielle CHAMARAT, CR de G. de Nerval, "Les Confidences de Nicolas" (ed. Michel Brix, Paris, Editions du Sandre, 2007), in RHLF, 2008/4, p. 999-1000.
- Luc FRAISSE, CR de Kuo-Yung Hong, "Proust et Nerval. Essai sur les mysterieuses lois de l'ecriture" (Paris, Champion, 2006), in RHLF, 2008/4, p. 1007-1009.
EMISSION DE RADIO
L'emission "Une vie, une oeuvre" de Francoise Estebe sera consacree a Nerval (France-Culture, le samedi 24 janvier de 15 a 16 h; entretiens avec Michel Brix, Jean-Nicolas Illouz et Jean-Luc Steinmetz)
Le viaduc des Arts est aujourd'hui un ensemble d'ateliers des métiers d'art regroupés dans une construction unique à Paris (dans le 12e arrondissement) qu'était l'ancien viaduc de Paris construit en 1859 pour soutenir la voie de chemin de fer de la ligne de Vincennes, reliant la Bastille à Vincennes, le long de l'actuelle avenue Daumesnil.
Historique
En 1990, la mairie de Paris décide de réhabiliter le lieu laissé à l'abandon depuis plusieurs décennies, en rénovant chacune des voûtes du viaduc de la ligne de Vincennes afin de les transformer en nouveau conservatoire parisien de l'artisanat d'art. Le viaduc, fait de briques roses et de pierres de taille, est restauré par la SEMAEST avec le concours de l'architecte Patrick Berger qui clos chacune des voûtes par de grandes verrières cintrées de bois clair. Au-dessus, en lieu et place de l'ancienne voie de chemin de fer, se déroule une promenade plantée, faisant partie de la coulée verte qui relie la place de la Bastille au Bois de Vincennes. L'aménagement du viaduc des arts se termine en 1994. Il est enfin prêt pour l'implantation des différents ateliers, adossés maintenant au faubourg Saint-Antoine, haut-lieu de l'artisanat mobilier français.
Chaque voûte est le lieu d'expression d'un talent et d'un savoir-faire, qui visible de la rue pour les passants, révèle une infinité de gestes fascinants avec leur part de tradition, d'héritage et d'invention. L'ouvrage, au rythme de la succession des voûtes, propose aux visiteurs et aux touristes de découvrir plus de 50 artisans d'art et des créateurs originaux. Rapidement les parisiens adoptèrent cette ancienne friche ferroviaire pour en faire un lieu privilégié des flâneries de fin de semaine.
Photo wikipédia ci-contre
Assez marché ! J'ai bien amorti mon ticket Mobilis. Je vous conseille d'en prendre un si vous avez l'intention de beaucoup circuler à Paris.
Récapitulatif du voyage de mars 2009... dans l'ordre :
J'ai démembré mes 35 notes sur ce voyage(ce qui leur fait perdre beaucoup de leur sens) pour remettre les non commentées en page d'accueil parce que:
- je sais que vous n'avez pas le temps de feuilleter mon blog(grâce au pager) ou de visiter la colonne de droite; j'ai bien compris que seule la première note en page d'accueil avait des chances d'être lue
- c'était beaucoup de travail et que je ne me résignais à publier beaucoup d'autres notes alors que toutes celles-ci étaient encore "vierges"...
-au lendemain des 3 ans de ce blog, faire enfin comprendre que ce blog est constitué de 2 parties.
Certaines notes sont donc publiées deux fois dans l'ordre et dans le désordre.
puis Toulouse-Lautrec, Forain et Willette. Remanié une première fois en 1903, le bâtiment actuel n'évoque en rien, si ce n'est son nom, l'endroit qu'il fut au temps de la bohème montmartroise.
Avenue Frochot :
Il y a au cœur de Pigalle une maison habitée pour ne pas dire hantée dans l'impasse jadis la plus pittoresque de Paris et qui a gardé bien du charme. Je veux parler de l'impasse Frochot. C'est une impasse qui serpente depuis la place Pigalle jusqu'à la rue Victor Massé; un havre de paix, un lieu où l'on sent encore le passage de Django Reinhardt qui brûlait ses meubles dans la cheminée pour se réchauffer - de Toulouse Lautrec qui avait installé son atelier de nu au bout de l'impasse, de Renoir père et fils qui devaient faire leur cinéma aux voisins de passage, et de tous les artistes et bohèmes passés par là.
Elle se trouve au n°1, cette maison néo-gothique, un hôtel particulier avec des vitraux, un jardinet et à l'intérieur, des petits salons sombres remplis de boiseries dont l'escalier en rond tourne sur deux étages.
Dans cette maison a vécu Victor Massé, compositeur, paralysé de nombreuses années sur son lit, victime d'une sclérose en plaque. À sa mort, le directeur des Folies Bergère a racheté la maison avec sa femme avant d'en faire hériter leur femme de ménage, sauvagement assassinée, à coup de tisonnier. Le meurtrier n'a jamais été retrouvé.
Qu'est-ce qu'elle en pense la maison ? Motus, elle ne dit rien à personne, elle est mise sous scellés... Personne n'y habite pendant 30 ans. Des bruits courent qu'elle est hantée.
Puis Sylvie Vartan l'achète, son fils va naître et elle cherche un coin de verdure dans Paris... Mal conseillée ? Elle se sauvera brusquement après s'y être installée... L'histoire ne dit pas si ce fut une nuit d'orage laissant bagages et fantômes derrière elle... Mais en tout cas après elle, c'est Mathieu Galey qui la rachète, un charmant monsieur critique de théâtre et qui dit dans son journal "un peu l'impression de m'endetter pour acquérir mon tombeau gothique". Prémonitoire...
Mathieu Galey va mourir quelques temps après... d'une sclérose en plaque, comme Victor Massé...
La maison n'est plus habitée. Ce sont deux amis de Mathieu qui en ont hérités. Je vous conseille d'aller vous promener dans cette charmante impasse et de ne jeter qu'un œil à la maison. Les initiés sont discrets ;))
Le 1er décembre à Drouot Richelieu, la société de ventes volontaires Gros & Delettrez dispersera le fonds Aupick – Ancelle. Cette collection autour du poète Charles Baudelaire laisse stupéfait le spécialiste comme le profane.
LOT n°80 Exemplaire de Narcisse ANCELLE BAUDELAIRE Charles. Les Fleurs du Mal. Paris, Poulet-Malassis et de Broise, 1857, in-12 relié demi-basane vert foncé avec filets dorés sur les plats, dos à cinq nerfs, tête dorée. Edition originale. Exemplaire offert par Baudelaire à son conseil judiciaire Narcisse Ancelle, portant la dédicace : A N. Ancelle, Témoignage d'amitié. Ch. Baudelaire. Les relations entre les deux hommes furent, toute leur vie durant, très difficiles. Après avoir été considéré comme ami de la famille, Baudelaire dut «subir» Ancelle comme son conseiller judiciaire. Leurs rapports devenaient, de ce fait, plus ambigus, Baudelaire lui reprochait toujours ses réticences et son retard à lui envoyer de l'argent, argent qui joua un rôle essentiel dans le mal-être du poète. C'est au fil du temps que leurs relations évoluèrent, Baudelaire comprenant alors les problèmes relationnels qu'il causait à Ancelle et à sa mère. C'est ce qui donne toute sa valeur au «Témoignage d'amitié» de la dédicace. Le présent exemplaire possède en outre six corrections marginales, au crayon, de la main de Baudelaire. La première située dans la Dédicace à Théophile Gautier : «au parfait magicien es langue française» corrigé deux fois «au parfait magicien es langues françaises». La seconde, p.29, dans le poème «La Muse vénale», au vers 11, le «s» de «guères» a été barré. En page 43, dans le poème «Dom Juan eux enfers», vers 11, «errants sur le rivage» a été corrigé trois fois en «errant sur les rivages». En page 110, dans la seconde partie du poème «Le Chat», au second vers, «sort au parfum» a été corrigé en «sort un parfum». En page 217, dans le poème «Le Reniement de Saint-Pierre», au vers 4 de la première strophe, «il s'endort aux doux bruit», le x de «aux» a été barré. A la strophe suivante, au vers 8, «les Cieux ne s'en sont...» le «c» de «cieux» a été remplacé par un D majuscule souligné trois fois, pour former «les Dieux ne s'en sont...» Il est à noter que l'exemplaire de Delacroix récemment vendu, ne possédait que trois corrections, celle de la dédicace et de l'importante faute de Cieux pour Dieux n'était pas corrigé par le poète. Ancelle a également annoté, au crayon, son exemplaire de plusieurs mentions telles que «Beau» ou «Beau vers», exprimant son goût pour certaines poésies comme «Bénédiction», «L'Ennemi», ou «Parfum exotique». Il a encore marqué d'un «Condamné», les poèmes qui furent frappés d'interdiction, se trompant toutefois pour « Le Vampire». La table des matières est également très annotée, par des croix pour certains poèmes, des «C» pour les pièces condamnées et par des soulignures pour d'autres. Exposition: Petit-Palais. 1968. Estimation : 120 000 - 150 000 €
La richesse de ces documents, bien que connus déjà (notamment grâce à une exposition datant de 1957 à la Bibliothèque Nationale et une exposition au Petit Palais en 1968) provient autant de leur caractère exceptionnel à chacun que de l’unité sous laquelle ils se présentent. En effet toutes ces pièces n’ont, et ce depuis la mort du poète, jamais été dispersées.
Elles se sont transmises de génération en génération de Baudelaire lui-même à sa mère, madame Caroline Dufays, Veuve Aupick, à Maître Narcisse Ancelle, ami et homme de biens du poète, puis à ses descendants.
Il est donc possible aujourd’hui de découvrir ou redécouvrir une partie de l’oeuvre et de la vie de Charles Baudelaire, ce dandy romantique combien de fois accusé d’immoralité, à travers des documents administratifs, mais aussi et surtout de sa correspondance familiale, amicale ou professionnelle, ainsi que des livres de sa bibliothèque.
- Une édition originale des Fleurs du Mal envoyée par Baudelaire à Narcisse Ancelle, estimé 120 000 / 150 000 €
- La fameuse lettre dite du Suicide, sans doute une des plus importantes lettres de la vie de Baudelaire, estimée 50 000 / 75 000 €
- Le dictionnaire qu’il utilisa pour traduire Edgar Allan Poe, qui sera estimé 30 000 / 40 000 €…
Seront donc dispersés environ 200 lots regroupés sous trois grandes catégories :
Tout d’abord tout ce qui est correspondance : 30 lettres autographes signées de Charles Baudelaire, les lettres qu’il a reçues de Victor Hugo, Delacroix, Flaubert, Manet, Barbey d’Aurevilly, Poulet-Malassis…
Ensuite des documents administratifs et comptables variés qui ont ponctué les vies de Baudelaire et de ses proches tels l’extrait de baptême de Baudelaire et son acte de décès, l’inventaire de ses biens qui asuivi sa mort, le contrat de mariage de ses parents, l’extrait de mariage du Général Aupick et Caroline Dufays.
Enfin la dernière catégorie de lots regroupe tout ce qui est photographies et livres provenant des bibliothèques de Charles Baudelaire, Caroline Aupick et Narcisse Ancelle.
Expositions publiques : Lundi 30 novembre 2009 de 11h à 18h Mardi 1er décembre 2009 de 11h à 12h
Vente à Drouot Richelieu : Mardi 1er décembre 2009, salle 9
LE FIGARO MAGAZINE - Difficile d’imaginer ce que serait Paris sans Haussmann. Jugé dévastateur par les uns, urbaniste de génie pour les autres, son oeuvre prête aujourd’hui encore à polémique. A vous de juger sur ces images. » LIRE - Comment Haussmann a rebâti Paris Léopold Sanchez (texte) et Charles Marville/Les Éditions du Mécène et Gilles Leimdorfer pour Le Figaro Magazine (photos) * Haussmann, Georges Eugène, préfet-baron de la Seine, de Nicolas Chaudun. (Actes Sud, 285 p. 25 €)
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Quai des Orfèvres et pont Saint-Michel. Les travaux d’agrandissement du Palais de justice firent disparaître tout un ensemble de maisons anciennes. Parmi celles-ci, l’officine de Sabra, l’arracheur de dents du Paris populaire. (Charles Marville/Les Éditions du Mécène et Gilles Leimdorfer pour Le Figaro Magazine)
Jusqu'au 1er mars 2015, le musée national des arts asiatiques propose une exposition à cette dynastie qui a marqué l'histoire chinoise, révélant la richesse de leur culture.
L’exposition montre comment la fascination de Picasso pour Carmen s’apparente à une longue quête imaginaire et souterraine sur le thème des amours tragiques.
"Provocante et rebelle, Carmen, icône de la passion, hante l’oeuvre de Picasso. La mythique héroïne de Prosper Mérimée (nouvelle publiée en 1845) et de Georges Bizet (opéra créé en 1875) assiège l’artiste depuis son oeuvre de jeunesse où gitanes et prostituées confondent leur aura sulfureuse. Quelque 220 oeuvres sont ainsi rassemblées autour de ce « motif carménien » : peintures, dessins, gravures, photographies et documents.
Croisant présentation chronologique et thématique, l’exposition revient d’abord sur l’oeuvre précoce (1898-1903) de l’artiste. Le croquis madrilène d’une jeune femme fait mention du prénom, « Carmen », dès 1898. Il inaugure un cycle marqué par la vision noire du Goya des Caprichos ou des Sueños où bohémiennes et majas (« les belles ») se révèlent indissociables de l’emblématique Célestine, entremetteuse et sorcière (Fernando Rojas, La Célestine ou tragicomédie de Calixte et Mélibée, 1499 ; Pablo Picasso, La Célestine, 1904). Puis, sous les travestissements d’une Espagne de fantaisie avec panoplie de mantille, châle, grand peigne et éventail, l’artiste va métamorphoser et plier à ses recherches plastiques les plus radicales la fatale héroïne. L’exposition rassemble ainsi pour la première fois à Paris quelques uns des grands tableaux peints par l’artiste dans les années 1904-1918. Ils forment une véritable galerie de portraits féminins en costume espagnol alliant modernité et références aux maîtres anciens et contemporains (Goya, Vélasquez, Manet) : Fernande à la mantille, 1905, Portrait de Benedetta Canals, 1905, Grand Nu au peigne, 1906, Femme à l’éventail, 1909, Femme à la mantille, « La Salchichona », 1917, Portrait d’Olga à la mantille, 1917, Blanquita Suarez, 1917, Olga au fauteuil, 1918.
L'« opéra funèbre » de Bizet s’achève par le meurtre de Carmen sur fond de mise à mort du taureau dans l’arène. Cette symétrie du sacrifice de l'animal sauvage et de la femme va inspirer tout particulièrement l’oeuvre surréaliste de Picasso. En témoignent, dans l’exposition, les riches variations mytho-tauromachiques, dessinées et gravées, mettant en scène les étreintes et combats des toreros/toreras des années 1920-1935. Dans les années cinquante, c’est à l’illustration de la nouvelle de Mérimée que l’artiste travaille enfin, avec un très bel ensemble d’aquatintes et de burins où la « Carmencita » picassienne apparaît comme l’incarnation même de la peinture (Pablo Picasso, Prosper Mérimée, Louis Aragon, Carmen des Carmen, Paris, Editeurs français réunis, 1964). Carmen, foyer d'une ardente symbolisation iconographique, se révèle figure du double, du peintre lui-même se reflétant au miroir de la femme, de l'autre."
INFOS PRATIQUES
MUSÉE PICASSO, Hôtel Salé, 5, rue de Thorigny, 75003 Paris
Accès: Métro : Saint-Paul / Chemin Vert / Saint Sébastien Froissart Bus : 29, 96, 69 et 75
Horaires: Ouvert tous les jours sauf le mardi. De 9h30 à 17h30 (à 18h00 à partir du 1er avril) Tarifs: 7,70 € plein tarif ; 5,70 € tarif réduit (de 18 à 25 ansinclus) ; gratuit pour les moins de 18 ans, et le premier dimanche de chaque mois.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter le site du Musée Picasso.
16h30 : Groupe Bary Banda qui déambule depuis l’école de la Croisette 17h30 : scène ouverte sous la Halle : harmonie municipale, Sombra y luz (rock), Barry Banda 19h30 : orchestre "Sur 2 notes" sur le parvis de la salle des fêtes org : commission Animation
De notre correspondant à Moscou Fabrice Nodé-Langlois 27/11/2007 | Mise à jour : 12:48 Dans un premier temps, un seul wagon sera affecté à la liaison Moscou-Paris. Au printemps, il y en aura deux. (Ria Novosti/AFP) Crédits photo : RIA Novosti Les amoureux des longs voyages ferroviaires vont se réjouir. À compter du 11 décembre, Moscou sera de nouveau reliée directement à Paris par le rail. Les chemins de fer russes, pas plus que le reste de l’économie, n’ont résisté à l’effondrement de l’Union soviétique, et depuis 1993 il n’était plus possible de rejoindre la capitale russe par le train, sans correspondance fastidieuse en Allemagne. Avec un trafic de voyageurs revenu au niveau de 1991, la société des chemins de fer russes (RJD) renoue avec la tradition du tourisme ferroviaire. Modestement puisque, dans un premier temps, un seul et unique wagon sera affecté à la liaison Moscou-Paris, deux fois par semaine en hiver, puis trois fois par semaine dès le printemps. La voiture, aménagée avec trois classes différentes et dont des compartiments sont d’un honnête confort moderne, sera accrochée successivement à un train Moscou-Berlin puis au convoi qui relie Berlin à Paris. La RJD a transformé l’escale technique imposée à Berlin en pause touristique, avec une visite guidée de douze heures à l’aller, de sept heures au retour. Durée totale du voyage : 49 heures en direction de Paris et 45 heures au retour. Le prix d’un aller simple en 2e classe dans un compartiment de trois couchettes est de 330 € (à comparer aux 540 € TTC que coûte un aller-retour en avion). « C’est un autre voyage que de regarder par la fenêtre en dégustant une solianka (soupe traditionnelle) qui n’a rien à voir avec les plats précuisinés servis dans les avions, et de communiquer avec ses compagnons de voyage », souligne Mikhaïl Akoulov, vice-président de RJD. Train spécial Disneyland Dans un premier temps, c’est la clientèle russe qui est visée : familles (des trains pour Disneyland sont prévus), groupes, jeunes mariés… Paris jouit encore sur les bords de la Moskova, d’une belle image de ville romantique. Que le train aborde la capitale par le « 9-3 » et la gare du Nord, dont les émeutes, en mars dernier, ont été diffusées en boucle par les télévisions russes, ne gênera pas le touriste russe, « qui n’a peur de rien », plaisante Mikhaïl Akoulov. Les tour-opérateurs français n’ont pas encore été démarchés, explique le vice-président de la compagnie ferroviaire. Il se fait fort de faire aux citoyens européens une offre attractive. En attendant, ils pourront bientôt effectuer leur réservation directement sur www. eng.rzd.ru. Et dès décembre, ils leur sera enfin possible d’acheter via Internet des billets pour les lignes intérieures russes http://www.lefigaro.fr/voyages/2007/11/20/03007-20071120ARTFIG00329-la-ligne-paris-moscou-est-rouverte.php
C’est un chantier ambitieux et complexe s’il en est. Le Grand Paris, initié par Nicolas Sarkozy en 2007, concerne l’avenir et le rayonnement de la région capitale. L’objectif est d’en faire une métropole attractive, multiple, solidaire et durable, sur fond de compétition économique internationale. L’équation se résume assez simplement, de prime abord. Le projet du Grand Paris vise à redessiner les contours du territoire francilien, regroupant un peu plus du sixième de la population nationale (11,5 millions d’habitants), avec pour objectif, de booster l’économie de cette région qui contribue pour près de 30 % à la richesse du pays. « L’image de ce territoire est difficilement perceptible, sorte de marée urbaine où des pouvoirs politiques, techniques, économiques s’exercent à des échelles différentes, parfois complémentaires, parfois coïncidentes », souligne Jean-Pierre Courtiau, rédacteur en chef du nouveau magazine Objectif Grand Paris. Selon les porteurs du projet, il y a urgence à clarifier cette image au vu des dysfonctionnements de toutes sortes (saturation des transports en commun, pénurie de logements, inégalités territoriales et sociales…) qui entravent la qualité de vie de la région et son développement. La réussite du Grand Paris sous-tend la création d’une identité métropolitaine forte, qui passe par le rééquilibrage entre l’hyperattractivité de Paris, héritée de l’histoire du pays, et les banlieues, qui seraient à terme intégrées, comme jadis les faubourgs. En clair, il s’agit de sortir Paris du périphérique qui l’enserre, qui l’étouffe et qui génère de l’exclusion. Quel est le périmètre de ce Grand Paris ? Rien n’est pour l’instant encore tout à fait précisé. La Seine serait l’axe majeur autour duquel la métropole a vocation à s’ordonner. Mais là comme ailleurs, l’entrelacement des niveaux de réflexion et de décision complexifie le débat. Des réponses sont à trouver urgemment. On n’a guère le choix si la région capitale veut consolider sa place de pôle attractif, de première région économique d’Europe, dans un contexte de mondialisation marqué par la forte concurrence entre les villes-mondes, ces fameuses grandes métropoles à l’image de New York, Londres, Tokyo, Shanghai ou Hongkong. C’est à Nicolas Sarkozy que l’on doit ce plan stratégique pour l’aménagement de l’Île-de-France. En 2007, il déclarait vouloir faire du Grand Paris, « un laboratoire de la modernité humaine ». Pour ce faire, dix équipes internationales d’architectes et urbanistes furent mises à contribution pour enrichir la réflexion. Ce brainstorming fit l’objet d’une exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine en 2009. Avec rien que du beau monde : Richard Rogers, Jean Nouvel et Christian de Portzamparc, le jeune Djamel Klouche, Antoine Grumbach, Roland Castro… Impossible de tous les citer et de tout résumer. Mais tenter retrouver la mixité sociale perdue faisait en tout cas consensus. Une seconde consultation a été programmée en 2012, par l’Atelier international du Grand Paris. Cette structure, née en 2010, a pour mission de poursuivre cette production d’idées et de scénarios, et d’articuler de façon cohérente la constellation de projets de développement urbain, petits et grands, qui alimentent le chantier du Grand Paris. L’alternance politique à la tête du pays n’a pas remis pas en cause le Grand Paris. « Je prends un engagement, celui de créer les conditions nécessaires à l’émergence d’une métropole parisienne capable d’affronter, à l’échelle pertinente, tous les défis qui se présentent à elle », a rassuré François Hollande, quelques jours à peine après son élection à l’Elysée, en mai 2012. Toutefois, en décembre dernier, la remise à Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, du rapport Auzannet concernant le financement et le phasage du Grand Paris Express a jeté un froid. En effet, la pierre angulaire du Grand Paris est ce projet de supermétro automatique souterrain en forme de double boucle dont le coût avait été estimé, sous l’ère Sarkozy, à plus de 30 milliards d’euros. À charge pour ce « grand huit » de façonner et d’oxygéner durablement cette ville de demain, qui compte aujourd’hui 41 millions de déplacements quotidiens. Or la réévaluation des coûts (plus 9 milliards d’euros) et l’allongement du calendrier (plus 5 ans) font craindre qu’il soit sacrifié sur l’autel de la crise. La ministre rendra son arbitrage en février. « Paradoxalement, l’impôt pour le Grand Paris, lui, est prélevé depuis des mois auprès des entreprises, alors que le projet n’est pas encore lancé », s’étonnait un chef d’entreprise dans les colonnes des Echos. L’inquiétude grandit. De la réalisation du Grand Paris Express dépendent notamment les projets de construction de logements, question effectivement cruciale qui vise à réduire les déséquilibres sociaux et territoriaux. À suivre, donc
L'aéroport Lyon-Saint Exupéry (code AITA : LYS, code OACI : LFLL) anciennement dénommé Aéroport de Lyon-Satolas est le quatrième aéroport français après ceux de Paris (CDG et Orly) et Nice. Il est situé sur la commune de Colombier-Saugnieu à l'est de Lyon, dans le département du Rhône.
Patrick Modiano, chez lui à Paris, le 3 octobre 2007. (Photo Olivier Roller)
PORTRAIT
L’académie de Stockholm a créé la surprise en récompensant le discret écrivain de 69 ans, qui a beaucoup dépeint la capitale, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale.
Patrick Modiano plutôt que Philip Roth, ou Haruki Murakami. Les académiciens suédois qui attribuent le prix Nobel de littérature ne détestent pas étonner le monde. Mais si la surprise est de taille, elle est aussi excellente : quel écrivain peut se vanter de s’attirer une sympathie aussi constante, jamais démentie, et cela dans toutes sortes de publics, sans pour autant jouer dans la catégorie galvaudée des best-sellers ? C’est vrai pour la France, mais aussi pour les Etats-Unis. On aime imaginer un engouement d’envergure internationale : Patrick Modiano est traduit en 36 langues, comme J.M.G. Le Clézio, l’autre Français récemment couronné (en 2008, lui aussi un auteur Gallimard), mais les deux écrivains n’ont pas le même fan-club. Le lectorat de Modiano se caractérise par une discrète addiction, et cela dure depuis qu’il a commencé à publier, en 1968, à 23 ans (la Place de l’Etoile). Sa carrière est longue, prolifique, régulière, sans fracas - à l’exception du prix Goncourt en 1978 pour Rue des boutiques obscures - ni baisse de tonalité.
Patrick Modiano : «Si on fait de la prose, c’est parce qu’on est mauvais poète»
Par Philippe Lançon
Les nobélisables possibles dont les noms circulaient le plus, ces derniers temps, sont deux auteurs dotés d’une aura politique, un genre très représenté dans le palmarès : le Kényan Ngugi Wa Thiong’o, qui écrit en kikuyu après avoir abandonné l’anglais, langue de la colonisation, et la Biélorusse Svetlana Alexievitch, à travers laquelle aurait été saluée, pour une fois, la littérature de «non-fiction».
Familiarité. En récompensant Modiano - hypothèse apparue brusquement sur Internet, au début de la semaine -, les Nobel ont, apparemment, choisi la littérature pure, le murmure plutôt que l’ardeur militante, le balbutiement plutôt que la prose déclarative. A propos de balbutiement, les groupies unanimes de Patrick Modiano réclament de l’entendre prononcer son discours à Stockholm. Saura-t-il finir ses phrases ? Parlera-t-il, comme d’habitude, avec les mains ? Devra-t-il se faire tailler un habit sur mesure pour caser son mètre quatre-vingt dix-huit ? Qu’on nous pardonne cette familiarité. Même les détracteurs de Patrick Modiano ont de l’affection pour lui, tant la sincérité de son engagement littéraire ne fait de doute pour personne.
Le prix Nobel récompense l’auteur des Boulevards de ceinture (1972) pour «l’art de la mémoire avec lequel il a évoqué les destinées humaines les plus insaisissables et dévoilé le monde de l’Occupation». Sans être comparable à celle de Proust - si sa phrase est courte, c’est sans doute à mettre en relation avec son refus de l’analyse psychologique -, la recherche modianesque qui se développe depuis environ trente romans et quarante livres n’en concerne pas moins le temps perdu. Disons plutôt un temps troué, dont l’écrivain essaie de rattraper les mailles. Un temps flou et trouble qu’il tente de préciser, sans le juger, tournant autour de noms, de rues parisiennes, qui furent ceux de son enfance et de sa jeunesse, et qui reviennent de livre en livre. C’est un monde d’images et de sensations qui se déroule comme un film noir, avec des personnages louches, comme une filature angoissante dont l’inaboutissement est l’objet même.
Papiers anciens. Patrick Modiano est né en 1945 «d’un juif et d’une Flamande qui s’étaient connus à Paris sous l’Occupation». Il n’a pas vécu la guerre, et pourtant elle est au cœur de son œuvre. Mémoire collective et traumatisme individuel se rencontrent dans le creuset romanesque. Enquêtant sur son propre passé, dont il ne parvient pas à résoudre les mystères, le narrateur (ce sont souvent des textes écrits à la première personne) s’approche des zones d’ombre, le marché noir (activités du père de Modiano ) ou la présence de la «gestapo française» de la rue Lauriston (la Ronde de nuit, 1969). En 1974, Patrick Modiano écrit avec Louis Malle le scénario de Lacombe Lucien, histoire d’un petit paysan qui bascule du mauvais côté, celui des miliciens, par hasard. En 1997, il publie un récit, Dora Bruder, quintessence d’une œuvre hantée par la disparition. Ce qu’il explique à ce moment-là dans un entretien publié par Gallimard résume bien sa démarche obsessionnelle, sa passion des guides, des annuaires, des papiers anciens : «En consultant de vieux journaux, en décembre 1988, je suis tombé, dans le numéro du 31 décembre 1941 de Paris Soir, sur l’avis de recherche de Dora Bruder. Cet avis de recherche m’a profondément troublé. J’imaginais ces parents ayant perdu la trace de leur fille le dernier jour de l’année. Et je voyais bien l’endroit où ils habitaient, je connaissais le quartier : le cinéma Ornano 43, à côté du 41, boulevard Ornano.»
Le passé français est riche de pans entiers qui restent cachés, mal assumés, mal assimilés. Qui ne passent toujours pas. Outre l’Occupation, la guerre d’Algérie et l’affaire Ben Barka rôdent dans la mémoire collective comme dans celle de Modiano (Des inconnues, Dans le café de la jeunesse perdue, l’Herbe des nuits) et le Paris qu’il met en scène inlassablement, rive droite pour la guerre, rive gauche pour les années 50 et 60 : c’est une des raisons pour lesquelles il est un écrivain si important et aimé. Il endosse les tourments d’une société, d’un pays, les mêle aux siens. L’autre raison de l’attachement de ses lecteurs étant la manière dont il parle de l’abandon (lire, entre autres, la Petite Bijou, 2001). Alors que son père bénéficiera d’un regard un peu plus amène au fil des ans, voici comment il parle de sa mère dans Un pedigree, unique texte résolument autobiographique, très bref, paru en 2005 : «C’était une jolie fille au cœur sec. Son fiancé lui avait offert un chow-chow mais elle ne s’occupait pas de lui et le confiait à différentes personnes, comme elle le fera plus tard avec moi. Le chow-chow s’était suicidé en se jetant par la fenêtre. Ce chien figure sur deux ou trois photos et je dois avouer qu’il me touche infiniment et que je me sens très proche de lui.»
Le hasard fait que Patrick Modiano vient de publier un nouveau roman, Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier, où on retrouve les adresses de la jeunesse (square du Graisivaudan et rue Coustou), celles des rendez-vous paternels (boulevard Haussmann quand ce n’est pas rue Lord-Byron). Il revient, une fois de plus, comme dans Remise de peine (1988), sur la manière dont il passa une partie de son enfance, loin de ses parents et du quai de Conti, dans une maison de la région parisienne. Cette adresse deviendra un des points récurrents de sa géographie littéraire.
Fugues. Dans la vraie vie, Modiano alors n’était pas seul, il était avec son frère Rudy, de deux ans son cadet, qui allait mourir d’une leucémie à l’âge de 10 ans. «Seuls mon frère, ma femme et mes filles sont réels», écrit-il en mai 2013, dans la préface du «Quarto» Gallimard qui regroupe dix de ses romans, de Villa triste (1975) à l’Horizon (2010), et pour lequel il ouvrit ses tiroirs et donna des photographies : celles de ses parents «sont devenues des photos de personnages imaginaires». Puis : «Et que dire des quelques comparses et fantômes qui apparaissent sur l’album, en noir et blanc ? J’utilisais leurs ombres et surtout leurs noms à cause de leur sonorité et ils n’étaient plus pour moi que des notes de musique.»
Le terme d’autofiction, pas plus que celui d’autobiographie, ou alors il s’agit d’une «autobiographie rêvée», ne convient à l’univers créé par Patrick Modiano, mélodique et mélancolique. De pension en fugue, de refuge provisoire en survie difficile, l’adolescence triste de Modiano s’achève un soir de juin 1967 à Paris, «dans le petit appartement de quelqu’un dont je n’ai jamais retrouvé le nom», place Dancourt, rive droite. «Ce soir-là, je m’étais senti léger pour la première fois de ma vie. La menace qui pesait sur moi pendant toutes ces années, me contraignant à être sans cesse sur le qui-vive, s’était dissipée dans l’air de Paris.» C’est la fin de Un pedigree. La vie peut commencer : un écrivain n’existe que par et dans son œuvre.
Les derniers Nobel de littérature
2013 Alice Munro (Canada). 2012 Mo Yan (Chine). 2011 Tomas Tranströmer (Suède). 2010 Mario Vargas Llosa (Pérou). 2009 Herta Müller (Allemagne). 2008 J.M.G. Le Clézio. 2007 Doris Lessing (Royaume-Uni). 2006 Orhan Pamuk (Turquie). 2005 Harold Pinter (Royaume-Uni). 2004 Elfriede Jelinek (Autriche). 2003 J.M. Coetzee (Afrique du Sud). 2002 Imre Kertesz (Hongrie). 2001 Vidiadhar Surajprasad Naipaul (Royaume-Uni). 2000 Gao Xingjian (Chine). 1999 Günter Grass (Allemagne). 1998 José Saramago (Portugal). 1997 Dario Fo (Italie).
Son œuvre
1968 La Place de l’Etoile. 1969 La Ronde de nuit. 1972 Les Boulevards de ceinture. 1975 Villa triste. 1977 Livret de famille. 1978 Rue des boutiques obscures. 1981 Une jeunesse. 1982 De si braves garçons. 1985 Quartier perdu. 1986 Dimanches d’août. 1988 Remise de peine. 1989 Vestiaire de l’enfance. 1990 Voyage de noces. 1991 Fleurs de ruine. 1992 Un cirque passe. 1993 Chien de printemps. 1996 Du plus loin de l’oubli. 1997 Dora Bruder. 1999 Des inconnues. 2001 La Petite Bijou. 2003 Accident nocturne. 2005 Un pedigree. 2007 Dans le café de la jeunesse perdue. 2010 L’Horizon. 2012 L’Herbe des nuits. 2014 Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier.
Le brunch du Mori Venice Bar (IIe), dans un décor signé Philippe Starck. Crédits photo : Lucien Lung
La vogue de ces repas du week-end ne faiblit pas. Voici la toute dernière fournée 2014, notée pour vous.
Mori Venice Bar: 8,5/10
Le lieu. Depuis 2005, cette enclave vénitienne face à la Bourse n'a pas pris une ride. Il faut dire que Starck, à la déco, connaît la Sérénissime et ses îles mieux que personne et fait briller de tous leurs feux les lustres et verreries de Murano. Glamour, chic et sophistiqué jusqu'au bout des rideaux.
Le brunch. Mis en place fin 2013, il change chaque semaine en fonction du marché mais s'articule en ce moment autour de viennoiseries et pains italiens (ciabatta, focaccia veneziana, brioche del Veneto et confitures maison), d'un œuf bio en croûte de maïs, crème d'artichaut, de tortelli «Celsina» de potiron fondue de fromage Montasio et de desserts au choix (gâteau à la ricotta, salade de fruits, tarte…). Côté liquide: jus de fruits frais, boisson chaude et eau minérale. Plus qu'un brunch, un repas raffiné aux couleurs de l'Italie.
Bravo. L'adresse, très incarnée par le maître des lieux, Massimo Mori ; le répertoire méconnu des recettes de la Lagune.
Dommage. Et pourquoi pas le samedi?
Mori Venice Bar. 2, rue du Quatre-Septembre, IIe. Tél.: 01 44 55 51 55. Tlj. Brunch à 43 € (49 € avec une coupe de prosecco). Menu: 75 €. Carte: env. 60-80 €.
Buvette: 8,5/10
Buvette Crédits photo : Lucien Lung
Le lieu. L'annexe parisienne de la New-Yorkaise Jody Williams, ouverte depuis la rentrée en plein cœur de SoPi (South Pigalle), ressemble comme deux gouttes d'eau à sa grande sœur de West Village. Du breakfast au late dinner, on s'installe dans un cadre élégant de pierre et brique sur l'une des tables en bois ou, encore mieux, autour du bar en marbre massif, couvert de viennoiseries, scones, financiers, mottes de beurre et autres confitures alléchantes.
Le brunch. Pas de formule toute faite, mais une carte variée où piocher des œufs brouillés cuits vapeur, recouverts de jambon de Bayonne 18 mois d'âge tranché minute sur une Wismer rutilante et de parmesan râpé (9 €), un croque forestier aux champignons poêlés et gruyère ultragourmand (8 €), une salade au poulet rôti et haricots verts savoureuse (10 €), une gaufre maison aux fruits rouges (7 €) ou encore un pain perdu, cognac et crème terriblement addictif (7 €). Tout est fin, goûteux et servi dans une vaisselle chic avec argenterie et serviette en tissu.
Bravo. Le service continu all day long, la déco so New York!
Dommage. La limonade maison trop sucrée.
Buvette. 28, rue Henry-Monnier, IXe. Tél.: 01 44 63 41 71. Pas de rés. Tlj sf lun., de 8 h 30 (10 h le w.-e.) à minuit. Carte: env. 20-30 €.
Holybelly: 8/10
Le lieu. Spot emblématique de la vivacité du Xe arrondissement, un coffee shop accueillant a été imaginé par Sarah et Nico, deux Français de retour de Melbourne. Entre le carrelage vintage, la table d'hôte, le canapé, la guirlande lumineuse et le flipper, on n'a plus envie de décoller.
Le brunch. À la carte tous les jours, des œufs (pochés, au plat ou brouillés) servis avec deux accompagnements (bacon, boudin noir ou champignons au thym) - 12,50 € -, d'excellents pancakes en version salée (avec œufs au plat, bacon croustillant et bourbon butter - 13 €) ou sucrée (fruits de saison, crème fouettée, pistaches et sirop d'érable - 11,50 €) ou du müesli aux pommes, fromage blanc et noisettes (6,50 €). Et aussi, le week-end, l'assiette «special» différente toutes les semaines. Œufs brouillés, saucisse de porc rustique, confiture d'oignon et hashbrowns, ce jour-là. Avec un café filtre de la Brûlerie de Belleville, on est sûr de bien démarrer sa journée.
Bravo. Le «Pain des amis» du Pain et des Idées voisin, l'ambiance de potes.
Dommage. Il faut parfois attendre - longuement - son tour pour une table.
Holybelly. 19, rue Lucien-Sampaix, Xe . Tél.: 09 73 60 13 64. Pas de rés. Tlj sf mar. et mer., de 9 h (10 h le w.-e.) à 18 h. Carte: env.15-20 €.
Marcel: 7,5/10
Marcel Crédits photo : Lucien Lung
Le lieu. Après le succès de son adresse sur les hauteurs de Montmartre, cette cantine aux façons new-yorkaises s'est dédoublée à la rentrée derrière le Bon Marché, arborant le même look de loft industriel sombre et la même carte flirtant avec les spécialités yankees. Seule la clientèle diffère, beaucoup plus rive gauche.
Le brunch. À composer à partir d'un large choix de céréales et pains - Granola maison, fruits frais et yaourt pour la bonne conscience (10 €), scone servi tiède avec sa chantilly maison et une jolie confiture de fraises (6 €) -, œufs Benedict très réussis (12 €), brouillés manquant un peu d'assaisonnement mais sauvés par des saucisses rappelant les bons barbecues estivaux (12 €), sandwichs (club, reuben, hot dog) et salades (caesar, cobb, niçoise). À moins que vous ne craquiez pour les régressives mais caloriques gaufres, pancakes ou brioches perdues. Promis, on ne vous en voudra pas.
Bravo. La vente à emporter, la résa avant 12 h 30.
Dommage. Les tables collées les unes aux autres.
Marcel. 15, rue de Babylone, VIIe. Tél.: 01 42 22 62 62. Tlj, de 10 h à 23 h (19 h le w.-e.). Carte: env. 20-40 €.
Le Pain Quotidien: 7,5/10
Le Pain Quotidien Charonne. Crédits photo : Lucien Lung
Le lieu. Depuis décembre dernier, l'enseigne belge a investi cette fois les abords de la Bastille en restant fidèle à ses codes de naturalité (bois blond, déco casiers, grande table d'hôte), mais en forçant sur le côté loft, en osmose avec le quartier. Comme toujours, on retrouve aussi le corner pain-viennoiseries-douceurs, pour les petites faims gourmandes.
Le brunch. En fait, il s'agit de choisir parmi le triptyque: «paysan» (avec jambon, comté et œuf coque bio à 23,50 €), «botanique» (100 % végétalien, 21,95 €) ou «royal» (avec saumon fumé bio ou assortiment charcuterie-fromages bio, œuf coque bio, à 26,50 €). Élu pour sa nouveauté, le brunch «tout vert» se révèle convaincant avec ses taboulé de quinoa, légumes grillés, avocat et houmous, salade de fruits frais, Granola maison et banane bio, son jus de fruits pressés, sa boisson chaude et ses pains et confitures tout aussi bio. Un excellent rapport qualité-prix.
Bravo. Les brunchs proposés tous les jours, l'extrême gentillesse des serveurs, la terrasse pour les beaux jours.
Dommage. Beaucoup de candidats, moins d'élus!
Le Pain Quotidien. 24, rue de Charonne, XIe. Tél.: 01 48 06 72 04. Formules: petit déj. à partir de 9,60 €, assiettes composées à partir de 13,60 €. Carte: env. 30 €. Brunchs à 21,95, 23,50 et 26,50 €. Tlj.
Café Marlette: 7/10
Le lieu. C'est tout frais. La marque de préparations bio pour pâtisseries et pains des deux sœurs originaires de l'île de Ré vient d'ouvrir son café à la place d'un marchand de journaux, rue des Martyrs. Sans surprise dans ce quartier «biobo», la vingtaine de places assises s'arrachent, d'autant que la déco rustique, vintage et lumineuse est des plus chaleureuses.
Le brunch. Pour 24,90 €, une formule complète avec boisson chaude, jus d'orange pressée (à préférer à la citronnade), œuf à la coque - mouillettes, jambon Prince de Paris et fromages Beillevaire, velouté du moment (carotte-verveine le jour de notre passage), petite salade au quinoa, compote maison ou fromage blanc (crémeux), pains, et, cerise sur le gâteau, une pâtisserie Marlette au choix (optez pour le banana bread au chocolat). Rien d'éblouissant, mais c'est frais, sain et joliment préparé.
Bravo. Les produits sourcés, les préparations en vente sur place (scones, financiers, cakes à l'épeautre, tartes…).
Dommage. Cela va peut-être se calmer mais, pour l'instant, l'attente est fort longue pour une table, et le service gentiment débordé.
Café Marlette. 51, rue des Martyrs, IXe. Tél.: 01 48 74 89 73. Pas de rés. Tlj sf lun., de 8 h 30 (10 h dim.) à 19 h 30 (18 h dim). Carte: env. 15 €. Brunch: 24,90 € (sam. et dim. jusqu'à 16 h 30).
düo: 7/10
Le lieu. Il fait partie de ces «adresses couteaux suisses» dont nous vous parlions récemment, à la fois galerie d'art contemporain, café et restaurant. C'est donc l'un des nouveaux spots arty-gourmands du quartier Oberkampf, où la salle d'expo jouxte la cuisine ouverte sur le mini-restaurant.
Le brunch. Une jeune chef franco-japonaise (Maori Murota) prépare à la minute des petites nourritures fraîches et délurées. Au sommaire du brunch, trois possibilités: l'assiette poisson (saumon fumé, œufs brouillés, tarama, chèvre frais, salade de harengs, galette de pomme de terre, fruits de saison), la carnée (pastrami de dinde, bœuf séché, œufs brouillés, tomme de brebis…) ou la végétarienne (rouleau de printemps aux poires, œufs brouillés, etc.). Avec, en dénominateur commun, le jus d'orange frais, le café ou thé et le fromage blanc au coulis de butternut et müesli maison.
Bravo. Le tarif très doux du brunch, les produits bien sélectionnés.
Dommage. La double vocation du lieu peut déplaire.
düo. 24, rue du Marché-Popincourt, XIe. Tél.: 09 82 49 43 63. Tlj sf lun. de 12 h à 23 h (dim. jusqu'à 18 h). Formules: à 15 et 18 € (déj.). Carte: env. 20 €. Brunch le dim. à 19 €.
Lanna Café: 6,5/10
Le lieu. Bon petit look pour ce nouveau venu du quartier, qui trône à l'angle de la rue des Dames et de la rue Lemercier. La petite bicoque combine comptoir et tabourets hauts de bistrot, papier peint façon pochoir world et ambiance détendue comme on les aime. Assurément un bon spot pour les riverains.
Le brunch. Le vent asiatisant qui souffle sur la carte balaie aussi la formule brunch. Après le jus de fruit, le café et les tartines pain-beurre-confiture (ou pendant si on est vraiment à fond dans le concept), on se réchauffe au bouillon thaï, bien parfumé et accompagné de ravioles de porc charnues. Et on termine en douceur avec un cheesecake maison ou une rafraîchissante salade de fruits frais et sorbet citron-basilic.
Bravo. Le service, prévenant et décontracté.
Dommage. La formule moyennement modulable et quand même assez «brunch de loin».
Le lieu. Un nom de plus à coucher sur la (longue) liste des lieux trendy ayant cédé aux sirènes du design scandinavo-vintage. De façon plutôt inspirée en l'occurrence, puisque la salle de restaurant fait son effet avec ses chaises, fauteuils et suspensions dépareillés et ses odeurs de bois ciré. Voilà qui donne envie de découvrir les chambres de l'hôtel attenant, toutes signées par un artiste ou créateur différent.
Le brunch. La table clamant haut et fort son amour du poisson, il n'est pas étonnant de le retrouver à l'heure du café du matin. Sous la forme d'une brouillade, patates sautées et pastrami de veau ou d'une assiette scandinave (forcément) bien dressée: hareng mariné et fumé, saumon gravlax, tarama… À faire suivre d'un dessert choisi à la carte.
Bravo. La terrasse sur la petite place, très tranquille bien qu'en plein cœur de ville.
Dommage. Pas de viennoiseries ni confiture, un burger qui se promène à la carte… C'est bon mais ça sent quand même le hors-sujet.
D'une certaine manière, Tackels n'avait pas le choix : Benjamin fut un homme-oeuvre. Il est né, non seulement pour faire une oeuvre, mais pour être une oeuvre : pour faire oeuvre de tout, et tout le temps. Les femmes le disaient : il n'était pas corporel. Il était, non pas seulement cérébral, ou littéraire, ni désincarné, mais incarné autrement que nous : cet homme était quelque chose d'écrit. C'était un homme imprimé. C'était un homme qui s'écrivait dans la vie, qui s'imprimait dans son temps. C'était un homme-texte.
Walter Benjamin n'a pas laissé une oeuvre compacte au sens où elle ferait système : comme les existences sont chaotiques, ses oeuvres elles-mêmes expriment, par leurs formes éclatées, infiniment diversifiées, différentes, la beauté de l'accident jusque dans la pensée. Ne cherchons pas scolairement la « cohérence » de la pensée benjaminienne : elle est événement plutôt, elle fait sourdre, elle fait jaillir le sens de ce qui, en face de nous, hic et nunc, advient.
Le génie de Walter Benjamin aura bien été celui-là, que de donner à l'actualité sa dimension métaphysique éternelle, et de savoir lire dans les philosophies établies le conformisme des modes passagères. Cet homme n'était pas une subjectivité, mais une liberté. Il s'arrachait sans cesse au groupe : seule la solitude rend possible la réflexion, qui est d'abord courage. Le judaïsme ne l'intéresse, par exemple, que détaché de ce socialisme qu'est pour lui le sionisme. Comme Péguy (qu'il a lu et aimé), il déteste l'Université, trop étroite pour savoir penser : il lui préfère les voyages, Paris et les musées. Paris, pour lui, est une bibliothèque géante. Le Louvre ? Un lieu dans lequel on pourrait se laisser enfermer à vie, sans s'ennuyer une seconde, à contempler incessamment les quinze mêmes tableaux.
Benjamin est sans doute le plus grand penseur de l'art : non en esthète, mais en politique, en théologien, en philosophe. Il eût fait émerger d'une réflexion sur la photographie un projet de réforme de la démocratie participative ! Le sens de l'Histoire, la mort de la civilisation, les instincts criminels du monde moderne, les déflagrations à venir, Benjamin, qui n'est jamais paranoïaque mais dont les pseudopodes sont branchés sur tous les aspects de son temps, et tous ses domaines, tous ses visages, sont lus par lui en interlignes du quotidien. Aussi sa lucidité, exceptionnelle, son acuité, visionnaire, ses intuitions, prodigieuses, font-elles de lui le seul penseur du XXe siècle, peut-être, à avoir su rendre compte de l'irréversible - de la mort définitive de Dieu (quelque sens que l'on donne à ce terme).
Rien n'est annexe, rien n'est secondaire, rien n'est anecdotique pour le véritable philosophe : les accrocs du réel, les interstices des grandes dates, les miettes de l'Histoire. Aucun système ne saurait en rendre compte : aussi faut-il émietter la pensée elle-même, la fragmenter : alors, elle épousera les reliefs du réel, elle coïncidera avec ses aspérités, elle fera parler ses particularités.
C'est grâce à son microscope que Walter Benjamin est parvenu à inventer, non seulement une oeuvre, mais une vie d'homme, la première vie d'homme qui se confonde avec l'oeuvre de cet homme, à tel point que le biographe se doit, pour en exprimer la vérité et la complexité, de ne jamais les distinguer, tant décoller la chair de l'une est atrophier le corps de l'autre. La pensée de Benjamin est vivante. Parce que, grâce à Tackels, Benjamin l'est aussi.
À lire aussi : «Rêves» de Walter Benjamin, Éditions Le Promeneur (en librairie le 7 mai).
Walter Benjamin, une vie dans les textes de Bruno Tackels Actes Sud, 842 p., 29 eur .
Le moulin de la galette est en réalité constitué de deux moulins : le « Blute-fin » et le « Radet ». Le nom de « moulin de la galette » est mentionné pour la première fois en 1622 sous le nom de « moulin du palais ». La famille Debray acquiert les deux moulins en 1809 et y produit de la farine. Il ne servait pas uniquement à moudre le blé, il était utilisé pour presser les vendanges ou concasser les matériaux nécessaires aux manufactures. Les parisiens l'appréciaient car il était un but de promenade dominicale.
Seul vestige authentique des moulins de jadis, l'arcade de l'entrée, que l'on retrouve dans les tableaux d'Utrillo (je l'ai vu vendredi), Van Gogh et Bonnard. Je l'ai pris en photo.
Prodigieux caricaturiste, André Gill décrit en quelques rimes ce que fut l'ambiance du Moulin de la Galette :
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