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  • Rome, la dolce vita sous le signe de la modernité

    Par Sophie De Santis
    11/05/2010 | Mise à jour : 18:22

    La terrasse du Sofitel Villa Borghese offre une vue splendide sur Rome et les jardins de la Villa Médicis. (ph : Fabrice Rambert)
    La terrasse du Sofitel Villa Borghese offre une vue splendide sur Rome et les jardins de la Villa Médicis. (ph : Fabrice Rambert)

    La capitale italienne se dote d'un nouveau musée d'art contemporain, le Maxxi, et dévoile ses nouvelles terrasses arty.

    Le 30 mai prochain, le Maxxi ouvrira ses portes au public. Dessiné par Zaha Hadid, le musée, situé au centre-nord de Rome, dans le quartier populaire de Flaminio autrefois occupé par des casernes militaires, donne une pulsion nouvelle à la Ville éternelle.

     

    1. - Déc­ouvrir le Maxxi

     

    Le Musée national des arts du XXIe siècle conçu par l'architecte anglo-irakienne Zaha Hadid est un projet totalement iconoclaste à Rome. Cet édifice en béton, verre et acier, tout en courbes, tranche avec les vieilles pierres de la cité. Le Maxxi est d'une architecture radicale grise, dotée d'une avancée en surplomb, telle une tour de contrôle. À l'intérieur, de larges rampes mènent aux salles d'exposition dédiées conjointement à l'art et à l'architecture. Les installations de Giuseppe Penone, Anish Kapoor et Gino De Dominicis (une rétrospective lui est consacrée) côtoient les maquettes de Luigi Moretti et les photos de Gabriele Basilico. Au total, la collection compte plus de 300 œuvres à découvrir.

    Maxxi, via Guido Reni, 4.Du mar. au dim. de 11 heures à 19 heures, jeu. jusqu'à 22 heures. Tramway 2D, arrêt Via Flaminia. www.maxxi.beniculturali.it.

     

    2­­­­­­­­ - ­­­­­­­­Voir l'exposition Edward Hopper

     

     

    Edward Hopper : Second Story Sunlight (1960). Crédits : Whitney Museum of American Art NY.
    Edward Hopper : Second Story Sunlight (1960). Crédits : Whitney Museum of American Art NY.

     

    Une belle rétrospective du grand peintre réaliste américain permet de (re)voir paysages et scènes de la vie quotidienne aux couleurs pastel, qui ont donné chair à cette œuvre naturaliste.

    Fondazione Roma Museo, Via del Corso, 320. Tél. : 00 39 06 678 62 09. Jusqu'au 13 juin. www.fondazioneromamuseo.it

     

    3 -­ ­­­­­­­­­­ L'apéro musical chez Gusto al 28

     

    C'est « le » spot de la capitale. Gusto a fait peau neuve. Après avoir été tout blanc, le café est désormais totalement repeint en noir avec graffiti et notes de musique dansant sur les murs (un hommage à Jacques Tati), côtoyant des photos de jazzmen. Ce rendez-vous de l'apéro musical mixé reçoit en fin de semaine une brochette de DJ's électro locaux. En terrasse, sous les hautes arcades, on peut aussi déjeuner ou dîner d'une bonne pasta ou d'une pizza. Très bonnes assiettes de fromages.

    Piazza Augusto Imperatore, 28. Tél. : 00 39 06 68 13 42 21. Compter environ 35 €.

     

    4 ­­­­­­­­­­­­ -­­­­­­­­­­­ Dormir au Sofitel Villa Borghese

     

    La demeure est cossue avec sa belle façade ocre du XIXe siècle, en angle, située à mi-chemin entre la mythique Via Veneto et la Piazza di Spagna. On y va pour ses chambres classiques et confortables mais surtout pour la vue sur Rome, depuis le toit-terrasse, l'une des plus vertigineuses de la ville. Le restaurant-bar lounge du septième étage (ouvert désormais toute l'année, grâce aux nouvelles baies vitrées amovibles) propose une carte italienne, colorée d'une touche franco-méditerranéenne. Conseils : demander une chambre avec vue sur les jardins de la Villa Médicis, et déguster un aromojito (mojito à base de pétales de rose, la spécialité maison) en terrasse, à l'heure de l'apéritif.

    Via Lombardia, 47. Tél. : 00 39 06 47 80 21.Chambre double à partir de 260 € avec petit-déjeuner. www.sofitel.com.

     

    5 -­ ­­­­­­­­­­­ Sortir à Trastevere

     

    En arrivant par le Ponte Sisto, le quartier Trastevere grouille dès la nuit tombée. Lieu idéal pour la traditionnelle passeggiata, laquelle consiste à déambuler dans les ruelles jusqu'à la très belle église Santa Maria in Trastevere, réputée pour ses très anciennes mosaïques. Halte indispensable à l'Enoteca Ferrara, Piazza Trilussa. L'adresse des amateurs de bons crus italiens. La carte tient en deux volumes ! Ambiance arty-bobo très animée en terrasse, plus au calme à l'intérieur sur les banquettes de toile beige. La particularité de cette œnothèque : une conservation ultrasophistiquée des vins, dans des réservoirs-bouteilles complètement étanches. Les assiettes de tapas (calamars, courgettes, beignets de poisson) servies avec les consommations sont aussi copieuses que délicieuses. Ferrara possède également une salle de restaurant et une épicerie bien achalandée.

    Enoteca Ferrara, Piazza Trilussa, 41, à l'angle de Via Del Moro, 1A. Tél. : 00 39 06 583 33 920. Compter 20 € (apéritif).

     

    PRATIQUE

     

    Y aller. Vol A/R à partir de 124 € sur Air France (aéroport de Fiumicino), www.airfrance.fr ; vol A/R à partir de 127,98 € sur easyJet (aéroport de Ciampino). www.easyjet.com.

    Se préparer

    Enit, Office national italien de tourisme, 23, rue de la Paix (IIe) Tél. : 01 42 66 03 96. www.enit.it

    Lire. Le cityguide Louis Vuitton, avec plans et bonnes adresses quartier par quartier, 25 €. Le guide Rome Évasion Hachette Tourisme, 8,95 €.

    Dormir. Hôtel St-George, très contemporain et idéalement situé près de Piazza Farnese.

    Hôtel St-George, Via Giulia, 62. www.stgeorgehotel.it.

    Restaurant. Pizzeria Da Baffetto, l'une des meilleures de Rome. Ambiance bonne franquette.

    Pizzeria Da Baffetto, Via del Governo Vecchio, 114. Pas de réservation.

    Danser. La Maison, bar-club branché du monde des arts et du cinéma.

    La Maison, Vicolo dei Granari, 3. Tél. : 00 39 06 68 33 312.

  • Jeudi dernier à Saint-Etienne

    sté2.jpgArrivée à la gare Bellevue dans mon ancien quartier:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gare_de_Saint-%C3%89tienne-Bellevue

    Petit café chez Véronique; elle me reconnaît après trois ans d'absence, c'est sympa...

    Je passe devant un restaurant où j'aimais manger entre autres la râpée forézienne:

    http://www.ville-montbrison.fr/spip.php?article33&retour=back

    Petit tour par le marché de la place Bellevue, petit achat.

    Mon ancienne boulangerie.

    Puis je remonte vers mon ancien appartement. Je l'ai déjà revu en passant en voiture mais pas de si près.Il était dans la cours de l'usine dans laquelle mon mari travaillait. Avec d'autres cadres, il a essayé de la reprendre mais des mauvaises volontés ont bloqué ce projet viable. Mon mari a cherché du travail en France en vain d'où le Maroc.

    L'usine et l'appartement ont été squattés puis vandalisés. Ce gâchis serre le coeur.

    Avenue Rochetaillée.

    Petit tour à Centre deux, un des plus anciens et des plus grands centres commerciaux de France... et en centre ville:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Centre-Deux_%28centre_commercial%29

    Je voulais à la BU (bibliothèque universitaire) où j'allais quand je faisais mon DEA mais elle était en restauration.

    http://portail.univ-st-etienne.fr/53508236/0/fiche___pagelibre/

    Je remonte la grande rue du tram qui traverse Saint-Etienne du Nord au Sud et qui porte plusieurs noms:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Tramway_de_Saint-%C3%89tienne

    Mon vendeur de PC que je voulais voir pour lui parler de mes problèmes de navigation:fermé.

    Mon ancienne BM(bibliothèque municipale) fermée le matin à cause des vacances:

    http://www.bm-st-etienne.fr/abv/framesetPortail.asp

    Mais il fait beau, pas trop chaud et je suis heureuse d'être dans une ville où j'étais si bien. Un peu de nostalgie aussi.

    Les librairies, les bouquinistes  et autres boutiques que je fréquentais.

    Cinéma "Le Mélies", déplacé et aggrandi pendant mon absence:

    http://www.lemelies.com/

    "Sagan"(cf. notes à ce sujet)

    Petit repas sur le pouce près du bowling et du Parc des expos.

    Je me rends compte que je n'ai pas le temps de faire autre chose que de me diriger vars le Stade Geoffroy-Guichard, le célèbre Chaudron des Verts:

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Stade_Geoffroy-Guichard

    Il y a déjà beaucoup de monde qui prend le même chemin que moi. Sans compter les animations organisées conjointement par la ville et le Tour de France.

    Quelque part, je gagne (en répondant à un quizz chansons) un gilet réfléchissant obligatoire depuis quelque temps dans la voiture.

    Comme il y a encore beaucoup de temps avant que la caravane publicitaire(15h30) et les coureurs arrivent, je continue à avancer sous le soleil de plus en plus fort. Je ne me vois pas rester sur place en plein soleil car contrairement à beaucoup d'autres, je n'ai pas récupéré de bob ou casquette publicitaire.

    Me voilà donc à l'ombre à 500 mètres de la ligne d'arrivée sous un arbre et après un virage où il y a une grosse caméra. La place n'est donc pas mauvaise...

    A côté de moi, un vieux monsieur qui vient de Bourg-Argental(en Ardèche, à 30 km de là); je connais, nous discutons en attendant la caravane publicitaire. C'est aussi cela le Tour de France.

    Quand arrive la caravane publicitaire, c'est la folie!!!!

    Moi, je veux bien essayer de récupérer quelques bricoles mais pas à me faire piétiner ni blesser par les acharnés des gadgets....

    Ce qui m'intéresse surtout c'est la course alors j'essaie d'écouter Daniel Mangin (le speaker du tour) qui donne l'évolution des échappés et du peloton.

    Je me dis  que je vais peut-être remonter vers la ligne d'arrivée mais quand je vois la marée humaine et sens la chaleur.

    Autour de moi, des gens uniquement intéressé par la caravane sont partis mais bientôt des gens arrivés au dernier moment, tentent de me doubler...

    1 heure environ après la fiin de la caravane, vers 17h , à l'heure prévue par mon magazine de vélo, les coureurs arrivent , 3 groupes d'échappés à quelques minutes d'intervalle puis le peloton.

    Et c'est ça que j'aime!!! les applaudir, essayer de les reconnaître, les premiers comme les derniers car je sais ce qu'ils ont souffert pour arriver là.

    Une fois le ballet des coureurs et des voitures de courses fini, voyant l'heure, j'abandonne l'idée de rejoindre le podium de remise des prix pour remonter vers l'arrêt de tram. Car depuis  le matin, j'ai pratiquemment traversé à pied Saint-Etienne du Sud au Nord. Alors je prend un ticket et  la bonne ligne(depuis mon absence, il y a une 2 e ligne de tram):

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Soci%C3%A9t%C3%A9_de_transports_de_l%27agglom%C3%A9ration_st%C3%A9phanoise

    Me voilà à nouveau en ville pour faire quelques librairies, bouquinistes et magasins avant de repartir.

    Chez Gibert, une dame me reconnaît, c'est vraiment agréable!!!...

    Une petite pause dîner dans un endroit que nous fréquentions avant....

    Et retour sur Saint-Vallier.

    Je n'ai pas trop détaillé (car j'ai vu beaucoup de choses en trois jours et peu de temps) mais je vous ai mis des liens vers les lieux  et les choses dont j'ai parlés.

    Cette note a été selectionnée par Paperblog:

    http://www.paperblog.fr/931232/jeudi-a-saint-etienne/

     

  • L'eau dans l'imaginaire parisien

    «Un jour, je sentis que sous le pavé de Paris il y avait la terre.» Faisons mentir Jean Follain : sous Paris, il y a l'eau…

    Depuis que ses premiers habitants ont élu domicile entre les îles et les boucles de la Seine, Paris n'a cessé de combattre l'eau, pour mieux la domestiquer. Les Gallo-Romains, puis les rois tentèrent d'en dompter les flux pour irriguer habitants et jardins. Mais c'est au XIXe siècle que la gestion des eaux parisiennes fut véritablement prise en main.

    L'Eau et Paris, un beau volume richement illustré, retrace cette aventure.

    Si l'on continue à critiquer les modifications que le baron Haussmann fit subir à la physionomie parisienne au Second Empire, ce préfet visionnaire a sauvé Paris du cloaque.

    Supervisée par l'ingénieur Eugène Belgrand, l'installation des égouts fut un travail titanesque. Véritable doublure de la ville, ce formidable réseau de galeries souterraines fut creusé sous les maisons pour drainer, évacuer et filtrer les eaux usées. Trop longtemps, elles se contentaient de disparaître dans le sol, pour se mêler aux eaux pluviales avant de reparaître dans les puits et les sources.

    Hygiène, quand tu nous tiens !

    L'hygiène, parlons-en : c'est une véritable révolution des mentalités que doit imposer l'»esprit haussmannien». Jusqu'alors, la prise d'un bain était vue comme une activité licencieuse ! Pousser les gens à se laver, fût-ce aux bains publics flottants de la Samaritaine, était un bouleversement. C'est qu'elle se méfie de l'eau, cette population qui doit affronter des crues, des tempêtes de neige, de fâcheuses débâcles. Il faut qu'un philanthrope comme sir Richard Wallace offre à la ville, en 1871, quarante fontaines publiques (deux par arrondissement) pour qu'on ose s'y abreuver. Et puis cette eau, d'où vient-elle ? Pendant des années, Paris buvait, voguait, se lavait, se rinçait, s'écoulait et se vidait aux frais d'un seul cours : la Seine. Imaginez la fange ! Ne parlons même pas de la Bièvre, ruisselet de la rive gauche que Huysmans surnommait «le fumier qui bouge».

     

    Des réservoirs en hauteur

     

    Paris avait besoin d'une eau qui fut saine et sans tache. Belgrand s'aperçut vite que les sources du bassin parisien étaient peu fiables. Qu'à cela ne tienne ! Pour arroser Paris, on irait se servir… en Champagne. Et voilà des kilomètres de dérivations, canaux et autres tuyaux mis en place pour filer jusqu'à la capitale. Petit problème : si la vallée de la Seine est en contrebas, Montmartre, Belleville et Ménilmontant sont plus haut. Il faudra donc pomper et construire des réservoirs en hauteur. Cela explique l'étrange château d'eau accolé au Sacré-Cœur. Mais qui connaît l'extravagant réservoir de la rue Copernic, en plein XVIe arrondissement ? Les voisins de la place Victor-Hugo longent souvent cette haute muraille de pierre. S'ils volaient, ils découvriraient un bassin équivalent à plusieurs terrains de football ! Ce fascinant lac urbain alimente les lacs du bois de Boulogne. L'oasis a pourtant sa part d'ombre : son sous-sol est « agrémenté » de cachots construits par la Gestapo durant l'Occupation.

    Comme l'écrivait Jacques Yonnet dans Rue des maléfices, «Il n'est pas de Paris, il ne sait pas sa ville, celui qui n'a pas fait l'expérience de ses fantômes»…



     

    Il y a cent ans, la crue

    À l'heure du succès du film 2012, la crue de 1910 est notre petite catastrophe à nous, notre apocalypse gauloise. Depuis un siècle, ses photos font frissonner les Parisiens.

    En quelques jours du mois de janvier 1910, le niveau de la Seine est monté à 8,62 m. On avait connu pire en 1658 et 1740, mais à l'aube du XXe siècle, cet événement semblait (déjà) de la science-fiction ! Eugène Belgrand avait beau avoir réclamé de plus hauts parapets pour protéger les quais, l'esthétique a primé : et voilà que ça déborde…

    Situés en contrebas du fleuve, les quais de la future ligne C du RER se remplissent d'une eau qui se répand jusqu'au Faubourg Saint-Germain et inonde tout le plat de la rive gauche. De même, rive droite, la construction du métro permet au fleuve de s'écouler jusqu'à la gare Saint-Lazare.

    Lors, tout s'arrête : électricité, gaz d'éclairage, téléphone, eau potable, chauffage de ville… Trains, tramways et, bien entendu, métros sont immobilisés, tandis que les rues sont de plus en plus inondées. De nombreux ponts sont fermés, cloisonnant les rives comme le mur de Berlin.

    Tels des doges vénitiens

    Les rues se hérissent de passerelles bricolées ; on va d'immeuble en immeuble, dans des canots ; on jette ses ordures dans la Seine ; les députés entrent à l'Assemblée tels des doges vénitiens…

    Passées les heures spectaculaires (à peine dix jours) viennent la décrue et les comptes. La Seine mettra deux mois à regagner son lit. Deux mois durant lesquels on constatera les dégâts et les ruines. Plus que Paris, la banlieue aura souffert de la crue : ­les immeubles y étant moins solides, de nombreuses maisons de bois s'effondreront.

    Un siècle plus tard, les Parisiens attendent leur nouvelle crue centennale. Selon les estimations, elle toucherait 250 km², frapperait directement 500 000 personnes et coûterait entre 8 et 9 milliards d'euros. Hollywoodien, n'est-ce pas ?

    http://www.lefigaro.fr/livres/2009/12/07/03005-20091207ARTFIG00408-l-eau-dansl-imaginaire-parisien-.php

  • La mégalopole réhabilite son patrimoine Art déco et l'enrichit.

    Casablanca à l'avant-garde

    Le Point - Publié le 15/12/2014 à 13:24 - Modifié le 16/12/2014 à 11:59

    La mégalopole réhabilite son patrimoine Art déco et l'enrichit.

    Le mythique cinéma Rialto, où se produisit Piaf.Le mythique cinéma Rialto, où se produisit Piaf. © RIEGER Bertrand / hemis.fr

    Par

    Dites "Casablanca", et chacun songe au film mythique avec Humphrey Bogart... Pourtant, l'authentique Casablanca vaut mieux qu'un décor de cinéma en studio. Depuis deux ans, un tramway profilé rouge vif traverse la ville, qui se découvre comme en CinémaScope. De part et d'autre des rails, des immeubles en ont profité pour se refaire une beauté. Ils en valaient la peine. Il y a un siècle, l'ancienne petite cité corsaire s'est muée en un laboratoire d'urbanisme, né du rêve de Lyautey. Nommé premier résident général de France à la signature du protectorat français, en 1912, le maréchal confie les plans de la ville nouvelle aux architectes les plus novateurs, dont plusieurs Nancéiens, comme lui. Ensemble, ils inventent une cité, vitrine des technologies et des matériaux les plus innovants, comme le béton armé. Ils agrémentent les lignes géométriques en vogue de ferronneries, de loggias à colonnes et de décors en zelliges, carreaux de céramique colorée typiquement marocains. L'ensemble donne un style Art déco patiné d'orientalisme propre à Casablanca, qui se démarque totalement des fioritures de l'Art nouveau.

    Ce patrimoine est encore debout, mais fragile. Avec ses ascenseurs et une salle de bains par appartement, l'immeuble Assayag, construit en 1930, est l'exemple type du confort domestique qui gagne l'Europe à la même époque. C'est dans ses murs que siège Casamémoire. Fondée par des Casaouis soucieux de préserver une architecture menacée, cette association a répertorié tous les hôtels, églises, villas, passages, cafés et cinémas pour remonter le temps jusqu'aux Années folles. On peut ainsi marcher dans les pas de Saint-Exupéry, depuis la poste de la place Mohammed-V, dont le fronton sculpté rend hommage à l'Aéropostale, jusqu'au Petit Poucet, café où le pilote dessinait sur des nappes en papier, aujourd'hui mises sous verre. Dans le même périmètre, l'ABC et le Rialto, où ont chanté Édith Piaf et Maurice Chevalier, sont toujours des salles de spectacle et de cinéma. Autre pâté de maisons, même époque : proche du Palais royal, le quartier des Habous, médina pittoresque avec ses ruelles et ses arcades, est, contre toute attente, un pur produit Art déco.

    Depuis, Casablanca n'a cessé d'innover. Dans les années 40, d'élégantes villas ont adopté les courbes du style paquebot lancé par Le Corbusier. D'autres ont osé une architecture qui détonne plus, comme la "villa camembert", ronde comme une boîte à fromage, ou la très chic "villa Zevaco" où accourait la jet-set. Après l'indépendance du Maroc, en 1956, la ville a continué à se distinguer, ne serait-ce que par la monumentale mosquée Hassan-II surplombant l'océan. À proximité, des grues balisent la future marina promise à devenir l'une des plus belles au monde. Et, plus au centre, un théâtre-opéra de 2 000 places conçu par les deux architectes casaouis Christian de Portzamparc et Rachid Andaloussi sortira bientôt de terre. Casa n'a pas fini de surprendre.

     

     

     

    Y aller

     

    Paris-Casablanca. Avec Royal Air Maroc, à partir de 390 E l'A/R. 0.820.821.821, www.royalairmaroc.com.

    Directours. 4 jours/3 nuits à l'hôtel Le Doge, à partir de 749 E/pers., vols et transferts inclus. 01.45.62.62.62, www.directours.com

    Dormir

    Sofitel Casablanca Tour blanche. Des 171 chambres, on embrasse la ville, l'océan et la mosquée Hassan-II. A partir de 214 E la nuit. (212) 05.22. 45.62. 00, www.sofitel.com

    Se restaurer

    Le Rouget de l'Isle. Sous les figuiers de la Villa Elise (1910), le jeune chef marocain Taki Kabbaj propose une cuisine française revisitée. De 16 à 20 E le plat. (212) 05.22.29.47.40.

    Al-Mounia. Une cuisine marocaine traditionnelle (tajines, brochettes, pastillas). Incontournable. De 13 à 20 E le plat. (212) 05.22.22.26.69.

    Villa Zevaco - Chez Paul. Cette villa classée accueille dans ses jardins et à l'étage un restaurant mettant à l'honneur la cuisine française (carpaccio de daurade, foie gras poêlé...). De 8 à 19 E le plat. (212) 05.22.95.07.52.

    La Sqala. Avec son patio ombragé et sa belle carte d'entrées et de tajines, cette adresse ouvrant sur la médina est courue du Tout-Casa. De 7 à 15 E le plat. (212) 05.22.26.09.60.

    Découvrir

    Casamémoire. L'association propose un guide pour ne rien manquer du patrimoine architectural de Casa. www.casamemoire.org.

    Fondation Abderrahman-Slaoui. Villa-musée réunissant les collections d'un chineur impénitent. Expositions de bijoux Cartier des années 30 et affiches orientalistes. Agréable salon de thé en terrasse. www.musee-as.ma.

    Eglise du Sacré-Coeur. Surplombant le parc de la Ligue arabe, cette église désacralisée (1930) est à présent un espace multiculture

  • Nous avons aimé ce week-end à Montpellier:l'Ecusson de Montpellier où nous avons dîné et nous sommes baladés

     

    Au centre de l'image : l’Écusson, centre ancien de Montpellier. Maquette de la Ville de Montpellier exposée dans le hall de l'Hôtel de Ville.

    Notre voyage à Montpellier

    L’Écusson est le centre historique de Montpellier caractérisé par son contour en forme d'écu français ancien, proche d'un pentagone. Les boulevards l'entourant se trouvent aux emplacements des fossés médiévaux qui bordaient la muraille principale de la ville.

    L’Écusson, correspondant à la partie la plus ancienne de la ville, s'est développé sur une colline.

     
    La fontaine des trois Grâces et l'Opéra, sur la place de la Comédie, à Montpellier. L’Écusson se développe dès les bâtiments sur la droite de cette photographie.

    Il est entouré, à partir de l'angle nord-ouest et dans le sens des aiguilles d'une montre, par :

     
    L'arc de triomphe de Montpellier.

    Le quartier est limitrophe :

     
    Rues vues depuis la place de la Canourgue.

    Depuis le Moyen Âge jusqu'à la construction de l'autoroute A9 et d'avenues contournant le centre de la ville, l'Écusson a été au carrefour des routes menant à Montpellier, siège des États de Languedoc, de l'intendance de Bas-Languedoc et du gouverneur militaire de Languedoc, puis préfecture de département et enfin préfecture de région. Par exemple, la Via Tolosane, un des parcours du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, traversait la vieille ville du nord-est au sud-ouest.

    L’Écusson a été desservi par toutes les lignes de bus urbaines et suburbaines du district de Montpellier jusqu'en juillet 2000. En effet, tous les boulevards autour sont à sens unique et imposent d'en faire le tour dans le sens inverse des aiguilles d'une montre pour pouvoir se diriger vers les quartiers périphériques. Avec la mise en service de la ligne 1 du tramway, en juillet 2000, quatre stations desservent le centre historique sur ses marges orientales et septentrionales et trois lignes de bus son côté ouest.

    À l'intérieur, la piétonnisation de l'Écusson a été élargie au début des années 2000. Au départ, seules les rues commerçantes du sud étaient libres d'automobiles. Désormais, seules les livraisons tôt le matin et les riverains peuvent circuler en véhicule motorisé dans les rues du quartier. La rue Foch reste ouverte car elle conduit à un parc de stationnement souterrain construit sous la place de la préfecture.

    Histoire

     
    Plan du siège de Montpellier en 1622.
     
    Plan de Montpellier avant les guerres de religion (vers 1737). Carte extraite d'un ancien ouvrage du XVIIIe siècle dont un exemplaire original est aujourd'hui aux Archives de Montpellier.
    Article connexe : Histoire de Montpellier.

    Au milieu du XIIe siècle, une première enceinte de taille réduite protège la ville. À la fin du XIIIe siècle, la ville s'étant beaucoup étendue, on décide la construction de l'enceinte qui marque encore de nos jours le cœur de la ville. Bien que très ancienne, l'enceinte survit à tous les événements que la ville traverse au cours de son histoire. Elle ne sera démantelée, progressivement, qu'à partir du XVIIe siècle. La ville médiévale ne se limita cependant pas à l'écusson, des faubourgs importants se développant aux XIIIe siècle et XIVe siècle, détruits par les guerres, et développés à nouveau à partir du XVIIe siècle1. La majorité des rues de l'Écusson sont des rues d'origine médiévale : étroites, tournantes. Une grande partie du bâti est également d'origine médiévale, modifié principalement aux XVIIe siècle et XVIIIe siècle.

    Au XIXe siècle, suivant l'exemple du baron Haussmann à Paris, le maire Jules Pagézy lança des travaux pour créer de larges avenues dans l'Écusson. Ils sont restés inachevés et ont laissé :

    Ces deux rues sont les deux rues commerciales principales du centre historique de Montpellier.

    En 1828 est ouvert le musée Fabre grâce à une donation du peintre François-Xavier Fabre (1766-1837) faite à la ville de Montpellier. C'est le principal musée d'art de la ville, situé sur l'Esplanade, dans l'hôtel de Massilian et l'un des musées les plus importants du Midi de la France. Depuis 2002, il a le statut de musée de France2.

    Activités

    L'ancienneté de ce quartier lui permet d'avoir en son sein plusieurs administrations de commandement d'importance régionale :

    • la préfecture de région en son centre, installée dans l'ancien hôtel de l'intendant du Bas-Languedoc,
    • le rectorat de l'académie de Montpellier au nord, dans l'ancien Hôtel-Dieu,
    • l'Université Montpellier 1, qui conserve des disciplines au nord-ouest de ce quartier, comme la Médecine et le Droit,
    • la cathédrale Saint-Pierre.

    Les anciens métiers médiévaux ont disparu, laissant le nom de Verdanson au ruisseau bordant l'Écusson. Ce ruisseau était anciennement appelé Merdançon à cause de son odeur pestilentielle, les tanneurs se trouvant dans le nord de la vieille ville.

    Bibliographie

    • Robert Ferras, Écusson et polygone. Enfants et retraités dans le centre de Montpellier, Bulletin de la Société Languedocienne de Géographie, Montpellier, 1978.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cusson_(Montpellier)

    Notre voyage à Montpellier

  • Nous avons aimé ce week-end à Montpellier:Antigone

    Antigone (Montpellier)
    Place du Millénaire à Noël (vers Nombre d'or)

    Notre voyage à Montpellier

    Antigone est un quartier de Montpellier conçu par l'architecte catalan Ricardo Bofill en 1978 sous l'impulsion du maire de Montpellier Georges Frêche et de son adjoint, le géographe Raymond Dugrand, et construit à partir de 19831. La majorité des immeubles a été construite sur un style inspiré par l'architecture de la Grèce antique selon le projet de l'architecte suivant un axe qui se veut faire écho à l'est à celui qui a structuré la ville à l'ouest, avec la promenade du Peyrou et l'aqueduc des Arceaux1.

    Le quartier se situe au sud-est du centre-ville l'Écusson, dans le « Polygone » qui était l'ancien champ de tir de la caserne Joffre. Il s'étend depuis le centre commercial du Polygone jusqu'au fleuve du Lez le long d'une perspective d'environ 900 mètres. Sur la rive gauche, l'Hôtel de la région Languedoc-Roussillon également construit par Ricardo Bofill garde une architecture proche de celle du quartier d'Antigone2.

    L'aménagement des lieux s'est achevé au début des années 2000 avec trois grands équipements : la piscine olympique ouverte en 19963, la médiathèque centrale Émile Zola4 et le passage de la ligne 1 du tramway. Le percement d'un immeuble de la place du Nombre d'Or à la même époque a permis de créer une perspective complète à partir du centre commercial du « Polygone » au Conseil régional et de faciliter la circulation des piétons qui peuvent au hasard de leur promenade contempler de nombreuses copies de célèbres sculptures gréco-romaines, telles la Victoire de Samothrace, la Vénus d'Arles, la Diane à la biche ou Zeus.

    Antigone a été la première grande étape dans l'urbanisation du sud-est de la ville près du Lez suivie par l’aménagement du quartier de Richter autour des UFR d'AES et des Sciences économiques de l'université Montpellier 1 lui-même suivi vers l'est par le complexe commercial et ludique d'Odysseum.

    C'est grâce aux aménagements du cours du Lez que des terrains jusqu'alors inconstructibles ont pu être urbanisés permettant à la ville de se trouver un nouvel axe d’expansion suivant le Lez vers la mer, le long de ce que l'hebdomadaire local La Gazette de Montpellier nomme les futurs « Champs-Élysées montpelliérains ».

     
    Esplanade de l'Europe (panoramique)

    Démographie

    Évolution démographique d'Antigone depuis 1999
    199920072009
    7 1757 7657 524
    (Source : Diagnostic socio démographique par quartier [archive] sur opendata.montpelliernumerique.fr)

    Lieu de tournage

    • Antigone 34 est une mini-série télévisée française en 6 épisodes de 52 minutes, créée par Alexis Nolent et Brice Homs, réalisée par Louis-Pascal Couvelaire et Roger Simonsz, elle a été diffusée entre le 23 mars 2012 et le 6 avril 2012 sur France 2.

    Références

    1.  

     

     

    1. « Montpellier : les médiathèques Zola et Fellini fusionnent [archive] », publié le 21 juin 2017 par Cédric Nithard, sur le site e-metropolitain.fr [archive] (consulté le 30 octobre 2018)

    Voir aussi

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    Articles connexes

    Liens externes

  • Trieste, l'exquise mélancolie

    Home VOYAGE Voyages
      • Par François Simon
      • Mis à jourle 06/05/2013 à 15:53
      • Publiéle 03/05/2013 à 17:04

    EN IMAGES - Voisine de Venise, Trieste, prise par le roulis d'une histoire hautement contrariée, goûte aujourd'hui une paix dans le calme d'un tourisme de discrétion, avec, à la clé, le souvenir d'écrivains illustres et l'incroyable dispositif de cafés dignes de Vienne.

     

    Lorsque vous lirez ces lignes, il y a de fortes chances que la ville de Trieste soit sous un ciel bleu. Comme dans une chambre d'enfant trop bien rangée. Ces immeubles de haute prospérité, aux fronts hauts et intelligents feront comme si de rien n'était ; places lumineuses (le pavé le plus beau d'Europe), mer ondoyante, musées au taquet, cappuccino crémeux. C'est parfait, à présent, vous pouvez vous installer, boire à petites gorgées la mélancolie de la ville, vous laisser parfumer par la nature proche: châtaigniers, buissons de figuiers, de grenadiers, de myrtes et de jasmins… «La nature, poursuit l'écrivain Charles Nodier, a donné à Trieste une petite forêt de chênes verts, qui est devenue un lieu de délices ; on l'appelle dans le langage du pays, le Farnedo, ou le Bosquet (…) Le Bosquet joint souvent même à tous ces charmes celui de la solitude ; car l'habitant de Trieste, occupé de spéculations lointaines, a besoin d'un point de vue vaste et indéfini comme l'espérance.»

    Neptune veille sur la Place de la Bourse.

    Neptune veille sur la Place de la Bourse. Crédits photo : Franck Prignet

    Pourtant, fin mars, cette ville vous aurait vitrifié d'effroi et de glace. Elle rugissait, mettait un souk sans nom dans les penderies, soufflait comme une démone. Dans les rues, il fallait s'accrocher aux rambardes, car la bora, ce vent venu du nord, avait repris possession des lieux. Il poussait ces jours-là à 75 km/h, inutile de dire que l'on marchait en oblique (75°), en embardées, parfois même porté sur quatre pas en redoutant que des rafales historiques ­reviennent culbuter les records (225 km/h). Dans ces cas-là, on ne maudit personne. On s'envole sans doute, veste et jupon par-dessus tête. Trop heureux d'être en vie et surtout d'avoir connu le vrai caractère de la ville, une sorte de tumulte monstrueux qui attira ici l'un des plus beaux castings de la Mitteleuropa: Sigmund Freud, James Joyce, Rainer Maria Rilke, Italo Svevo, Stendhal, Casanova… Pfuit, la liste est interminable, on se demanderait presque si l'office de tourisme n'a pas traficoté Wikipédia. Pourtant, c'est bien ici que sont passés les Claudio Magris, les Jules Verne… Paul Morand fit mélanger ses cendres à celles de son épouse, Hélène Soutzo, au cimetière grec orthodoxe de Trieste.

    Le tramway, toujours l'un des plus lents d'Europe

    Le vent rend régulièrement cette ville marteau. Du reste, l'antipsychiatrie y connut des heures de gloire. On venait de toute l'Europe voir les «fous» gambader en liberté dans les jardins bordant la route. Véritable laboratoire du malaise, au bord de nulle part et de l'irréel, on réalise ce qu'un Rainer Maria Rilke venait puiser à Duino, auprès de la princesse von Thurn und Taxis: s'exposer à la tempête au-dessus du gouffre de l'immensité. Le château est terrible posé sur la roche comme le menton sur la paume. Egon Schiele venait y peindre des barques et des bateaux. Le tramway bleu et blanc, toujours en exercice, est sans doute l'un des plus lents d'Europe.

    Ambiance viennoise au Caffè San Marco.

    Ambiance viennoise au Caffè San Marco. Crédits photo : Franck Prignet

    Tout cet esprit, ces vents contraires, vous les retrouverez résumés dans l'univers des cafés… Partout, ils prennent le relais comme s'ils vous tenaient par la main. Pour vous rassurer, vous apaiser. Voici un lieu de paix, de rédemption. Ici, on calme ses angoisses en buvant d'un trait les «capo in b» (cappuccino in bicchiere), petites bombinettes surdistillées. On se réveille des torpeurs molles nées de ce climat étrange à la fois suave et tumultueux. Les cafés de Trieste sont des lieux si vivants qu'on s'y endort. On y passe des après-midi entières. Peut-être rejoindrez-vous alors la compagnie des caféistes, groupe non identifié, ne se contentant pas seulement de boire le café sous toutes ses formes mais également de s'inspirer de cette façon quasi existentielle de pousser les arômes jusqu'au bout (la torréfaction), d'en puiser l'acuité et l'accélération. Véritable drogue légale que l'on tient à la pincée, le café est le trait d'union de la ville, c'est son réveille-matin, sa canne blanche. Il ne vous faudra pas longtemps pour gager cette torpeur amusée, passer son temps à ne rien faire, se promener lentement dans les jardins du château de Miramare. Lire et relire.

    Folie végétale dans le parc Miramar.

    Folie végétale dans le parc Miramar. Crédits photo : Franck Prignet

    Aller à Trieste, c'est un peu le contre-pied des voyages. L'offre culturelle n'est pas trop asphyxiante, les journées sont belles et l'exposition magnifique. Peut-être réussirez-vous à prendre l'accent triestin, une sorte de subtil zézaiement qui faisait la fierté de Joyce lorsqu'il écoutait ses enfants nés ici même. La ville a le cœur grand et gros, l'histoire l'a régulièrement bafouée et fait trébucher. Elle passa entre les mains du monde entier: l'Empire romain (deux siècles avant J.-C.), la Vénétie républicaine (1202), les Habsbourg (1303), l'Italie, puis les nazis et même Tito. Elle loupa l'arrivée des chemins de fer, perdit son ascendant sur Venise ; son port qui était un véritable emporium ne se consacra plus qu'au transit et se vit tour à tour dépossédé par Gênes, Naples, ­Palerme, Brindisi, puis Hambourg et Brême… «Mon regret, disait Julien Gracq qui regrettait beaucoup, est d'avoir manqué Trieste, le Trieste de Mathias Sandorf, de Sten­dhal et de Paul Morand. (…) J'y aurais cherché en vain les traces du deuil, du long deuil de l'empire du Milieu traîné par une ville qui fut le poumon de l'Autriche-Hongrie, la tristesse d'une Venise sans canaux, sans tableaux et sans touristes, le fantôme d'une City mort-née et d'un Llyod sans affrètements et sans navires, les ruelles herbues, désertes, grelottantes sous le fleuve d'air glacé de la bora, qui montent vers le désert sans arbres, le plateau africain du Karst tout proche.»

    Las, Trieste pourtant ne renonce jamais. La culture lui redonne des couleurs ; les docks réhabilités (comme à Hambourg, Londres, Nantes…) redonnent du coffre à la ville. S'il existe une destination bien dissimulée, incroyablement féconde, ample dans ses tourments, c'est bien elle. De surcroît, ces villes aiguës, de paquebots et de fortunes perdues, de larmes et de neurasthénie, de renoncement et d'empêchement, vous donnent paradoxalement l'agréable et inattendu sentiment. Celui d'être bienheureux.


    LE CARNET DE VOYAGE

    Utile

    L'office du tourisme italien (01.42.66.03.96 ; www.enit.it).

    Y aller

    En attendant que quelques vols directs desservent Trieste, il vous faudra transiter par Munich, Rome ou Milan. Notre recommandation: passer par Venise avec Air France (3654 ; www.airfrance.fr), à partir de 265 € l'aller-retour. Puis longez la côte en train (comptez 1 h 30 à 3 h de voyage, de 12 à 19 €) ou en voiture (1 h 30).

    Elégance italienne au Savoia Palace.

    Elégance italienne au Savoia Palace. Crédits photo : Franck Prignet

    Hôtels

    Deux beaux hôtels se partagent des situations superbes, à commencer par le Savoia Excelsior Palace (00.39.040.77941 ; www.starhotels.it), idéalement placé face à la mer, récemment refait. Un décor calme et moderne ponctué de vastes abat-jour circulaires. A partir de 160 € . Le Grand Hotel Duchi d'Aosta (00.39.040.760.0011 ; www.duchi.eu) tient son rang sur la piazza Unità d'Italia, l'Urban Hotel (00.39.040.302.065 ; www.urbanhotel.it) quant à lui, assume le rôle du boutique-hôtel versant dans le design tout en bois blond rehaussé de meubles conçus par Ron Arad pour Moroso. A partir de 132 €.

    Restaurants

    Faut-il le rappeler, on mange régulièrement bien en Italie. Comme en France, il faut juste éviter de tomber sur les paresseux. Avec cette pincée d'adresses, vous pourrez traverser aisément votre séjour. Personne ne vous reprochera d'aller au Harry's Restaurant, 2, (00.39.040.660.606), 2 piazza Unità d'Italia, parce qu'il y a là une clientèle civilisée ravie de ronronner au-dessus de plats techniquement au point avec cette touche de modernité charmante voletant sur le répertoire local . 50 €.

    Le restaurant du Savoia donne également dans ce genre d'exercice: coller aux classiques mais en faisant preuve de distinction. Vaste salle à manger enthousiasmante lorsqu'elle est vide (on y devinerait Rainer Maria Rilke venu alimenter sa neurasthénie). Pour les poissons, notez bien sur le front de mer Al Bragozzo (00.39.040.314.111) , 22, riva Nazario Sauro . 30 €. Ou Nastro Azzurro (00.39.040.305.789) , 12, riva Nazario Sauro. 40 €.

    Le Buffet da Pepi (00.39.040.366.858) 3, via della Cassa di Risparmio, met tout le monde d'accord pour ses viandes grillées devant vous et parfois glissées dans des petits pains avalés le long du comptoir ; le tout pour moins de 10 €. L'un de nos restaurants préférés restant Al Bagatto (00.39.040.301.771) 7, via Cadorna, pour son ambiance stylée et ses plats francs et inspirés (bar en croûte de sel) . Un cran au-dessus, Chimera di Bacco (00.39.040.364.023) 2, via del Pane, avec Luca Morgan distribuant une cuisine de saveurs et de produits d'une remarquable exécution libérée et frontale. La meilleure table .

    Douceurs exquises à la Bomboniera.

    Douceurs exquises à la Bomboniera. Crédits photo : Franck Prignet

    Cafés et pâtisseries

    Nos préférés? Tout de suite: le Caffè San Marco, 18, via Battisti, pour son ampleur, ses climats et lumières et ce style sécession viennoise qui vous mettront en joie. D'autres vous précédèrent dans ce sentiment: Italo Svevo, Umberto Saba, James Joyce… Autre café remarquable, le Tommaseo, 4, piazza Tommaseo, déplie ses salles, recoins et miroirs réalisés en Belgique. Il délivre, le dimanche matin, un petit concert charmant. C'est le plus vieux café de Trieste. Plaisant dans ses boiseries et petit, le Torinese, 2, corso Italia, propose cafés et miels à emporter. Ou encore le Stella Polare pour son style austro-hongrois, sa terrasse à l'instar du Caffè degli Specchi, piazza Unità d'Italia. Au risque d'y sombrer, deux pâtisseries spectaculaires: Pirona (style art nouveau) 12, largo della Barriera Vecchia, et La Bomboniera 3, via Trenta Ottobre, pour ses strudels, kugelhopfs, putizza, presnitz.

    Coup de cœur

    Indispensable coup d'œil dans le magnifique fatras de la libreria antiquaria Umberto Saba, 30, via San Nicolo, avec son monument vivant Carlo Cerne.

    Le bémol

    L'accès quelque peu laborieux de la ville ; cela dit, ces escales de transit participent à la magie de cette cité italienne, à son éloignement précieux.

    À voir

    Le château-musée de Miramare (00.39.040.224. 143 ; www.castello-miramare.it). A 8 kilomètres du centre-ville, la résidence de l'archiduc Maximilien de Habsbourg et son parc luxuriant, à pic sur la mer. Entrée 4 € .

    À lire

    Si vous parvenez à mettre la main sur le petit livre Le Goût de Trieste, vous avez de la chance car il est épatant (mais épuisé), au Petit Mercure. Rainer Maria Rilke (Les Elégies de Duino), ltalo Svevo (La Conscience de Zeno), James Joyce. Il y a aussi Daniele Del Giudice et son roman, Le Stade de Wimbledon, dont Mathieu Amalric a tiré une version filmée plus que réussie.

  • Maroc : retour à Casablanca

    Home VOYAGE Voyages
      • Par Olivier Michel 5
      • Mis à jourle 29/11/2013 à 18:05
      • Publiéle 29/11/2013 à 16:44

    EN IMAGES - La capitale économique du pays revient en force parmi les ­villes à (re)découvrir. Son architecture Art déco ­exceptionnelle, la douceur de son climat et son ­dynamisme en font une destination très demandée pour un week-end sous le signe de l'évasion et de la culture.

     

    Casablanca ne séduit pas d'emblée. La route qui mène de l'aéroport en ville n'est qu'un embouteillage entouré de terrains en friche, de végétations anarchiques, d'immenses panneaux promettant sous peu des immeubles de bureaux en verre et des compounds sécurisés avec piscine auxquels on voudrait croire. On arrive en ville avec le secret espoir d'un coup de foudre. Rien. Où est la statue à la gloire du maréchal Lyautey? Où sont les immeubles, les maisons, les monuments imaginés par les architectes qui ont fait de Casa un extraordinaire laboratoire d'urbanisme à partir des années 20? Quid du Rick's Café, où Humphrey Bogart, dans le film Casablanca, en 1942, résistait à la fois aux nazis et à l'amour? Dans le hall de l'hôtel, on se surprend à marmonner: rester ou partir? Mais une brochure posée sur une table qui titre en gras «De plus en plus de touristes se laissent séduire par Casablanca» règle le problème.

    Casablanca est une ville que s'approprie volontiers la jeunesse à travers les tags, les concerts de rap, et en s'affichant dans les galeries d'art.

    Casablanca est une ville que s'approprie volontiers la jeunesse à travers les tags, les concerts de rap, et en s'affichant dans les galeries d'art. Crédits photo : ERIC MARTIN

    Dar al-Beïda (Casablanca en arabe) est peut-être autre chose qu'un fatras de cinq millions d'habitants planté au bord de l'océan Atlantique. «Casablanca est une ville difficile à aborder, car elle a grandi trop vite», explique Albane de Linarès, notre guide, qui, à travers l'association Casa Mémoire et une promenade de deux heures à pied, nous fait découvrir les quartiers historiques. «Il faut vraiment plonger dans ses entrailles, faire fi parfois du mauvais état des rues et des trottoirs, et s'engager sans crainte dans les passages et les cages d'escalier. Lever la tête en permanence pour découvrir de remarquables façades Art déco ou néomauresques. Vous n'en trouverez nulle part ailleurs autant, et dans leur “jus”. Il n'y a que comme ça que l'on comprend l'intérêt et le charme de Casablanca.»

    Et en effet, pas après pas, le charme opère. Surgissent çà et là des édifices joyaux ; la ville se livre enfin. D'imposantes colonnades blanches bordant une large avenue et abritant une multitude de cafés “braguettes” (car on n'y trouve attablés que des hommes) mènent aux monuments phares de la place Mohamed-V, le centre historique: la Banque du Maghreb, le palais de justice, la poste, la préfecture. La banque a des allures de musée avec son portail en fer forgé et cuivre de 11 tonnes, sa cage d'escalier en marbre blanc et vert, son sol en granito brillant comme autant de pains de glace. Le plafond de verre à carreaux, suspendu à cause de son poids excessif, vaut à lui seul la visite. La préfecture voisine et son impressionnant patio-jardin ressemble à un palais andalou. On peut y jeter un long coup d'œil après quelques salamalecs et compliments d'usage à l'accueil, en jurant de ne prendre aucune photo. La poste, elle, séduit par ses zelliges extérieurs bleu lapis-lazuli, qui enserrent des boîtes à lettres d'époque, en cuivre. On y posterait volontiers quelques mots. À l'intérieur, une modernité élégante et dépouillée, Art déco, vole la vedette aux quelques fonctionnaires occupés à timbrer, tamponner et peser.

    L'arrivée récente du tramway a accéléré la rénovation de Casa et créé un lien entre les différents quartiers plus ou moins favorisés.

    L'arrivée récente du tramway a accéléré la rénovation de Casa et créé un lien entre les différents quartiers plus ou moins favorisés. Crédits photo : ERIC MARTIN

    Une seule villa remporte tous les suffrages

    Casablanca est une ville pleine de promesses. Des musées? Il n'y en a qu'un seul pour le moment, mais étonnant ; la fondation Abderrahman Slaoui, créée par un homme d'affaires collectionneur éclairé. Dans les vitrines cristallines d'une maison particulière, on peut découvrir sur deux étages des porcelaines de Beykoz, des affiches XIXe, des bijoux marocains en or, de l'argenterie britannique ou de la cristallerie Napoléon III.­ «Pourquoi cherches-tu des musées, Casa est un musée», plaisante un piéton alors que nous sortons. Le quartier d'Anfa, Beverly Hills local, perché sur une colline dominant l'Océan est une des pièces maîtresses de ce musée à ciel ouvert. C'est là que, le 14 janvier 1943, Franklin Roosevelt et Winston Churchill invitent Joseph Staline et les généraux français de Gaulle et Giraud à se réunir à l'hôtel d'Anfa pour parler des suites à donner à la guerre. L'hôtel d'Anfa n'existe plus et la colline s'est peuplée de maisons qui rivalisent de légitimité pour les plus anciennes, de clinquant hollywoodien pour les plus récentes, et d'originalité pour les autres.

    Les palmiers et massifs de fleurs y sont taillés en permanence. Des vigiles que l'on croit assoupis traquent en réalité des cambrioleurs potentiels de l'œil droit, et de l'œil gauche, regardent passer, au volant de voitures rutilantes, les riches Casaouis à la recherche d'un terrain au prix de l'or. Si Casablanca compte des dizaines de maisons exceptionnelles, comme la villa Zévaco, l'hôtel Excelsior, l'immeuble Assayag (entre autres), une seule villa remporte par son nom et sa forme tous les suffrages: la villa Camembert, boulevard du Lido. Les Casablancais l'ont surnommée ainsi à cause de sa forme cylindrique et plate. Construite en 1963 par Wolfgang Ewerth, son vrai nom est, en fait, villa du Dr B. Son aspect futuriste et la discrétion de son propriétaire en font une des maisons les plus mystérieuses de la ville.

    Poumon économique du Maroc, Casablanca succombe depuis quelques années aux joies de la légèreté. Rien à voir avec Marrakech, insistent les Casablancais, qui tiennent à se démarquer d'une ville trop à la mode et trop dévergondée. Ici, les hommes d'affaires, le cigare aux lèvres, croisent une jeunesse dorée, un verre de touareg rouge ou rosé à la main, dans des restaurants en vue sur le port, ou sous le phare. On déjeune au Rouget de Lisle, on dîne au Cabestan, avant d'aller écouter de la musique au Rose. Au Rick's café, lieu mythique du film Casablanca, dans lequel Bogart n'a jamais mis les pieds puisqu'il n'est jamais venu ici, on vient pourtant écouter du jazz sous son portrait. Réaliser un fantasme. Le week-end, il faut absolument aller bruncher à La Sqala, forteresse hype donnant sur la mer avant une longue promenade sur la corniche, la plus longue d'Afrique du Nord. Les belles y bronzent autour de piscines qui donnent sur l'Océan aux premiers beaux jours.

    La monumentale mosquée Hassan-II est l'une des curiosités de la ville. On se promène sur la belle esplanade avant une visite d'une heure à l'intérieur.

    La monumentale mosquée Hassan-II est l'une des curiosités de la ville. On se promène sur la belle esplanade avant une visite d'une heure à l'intérieur. Crédits photo : ERIC MARTIN

    À la tombée de la nuit, après d'inévitables courses au Morocco Mall, ou à Anfaplace, fierté commerciale de la ville en verre et métal, où l'on vient se promener en famille, il est l'heure de faire la tournée des galeries d'art. Casablanca en compte désormais une dizaine. Et si par hasard, il n'y avait pas de vernissage, reste la possibilité d'aller écouter un concert de rap, de raï ou de rock aux Abattoirs. On y croise un Casa inattendu: des rois du tag, des geeks aux cheveux bleus, des jeunes créateurs ne doutant de rien. Dominant la ville, la gigantesque mosquée Hassan-II, qui rappelle qu'au Maroc les souverains commandent aux croyants, lance en direction du Miséricordieux son minaret de 201 mètres, le plus haut du monde. Entre 1986 et 1993 (année de son inauguration), 10 000 ouvriers et artisans ont participé à sa construction. On la visite, bluffé, en une heure et demie. La mosquée Mohamed-V, dans le quartier des Habous, est la préférée, dit-on, de Mohamed VI, souverain actuel. On vient aux Habous pour s'habiller traditionnellement.

    Les artisans proposent aux touristes cendriers, peintures et tapis. Mais la seule boutique à faire l'unanimité est la pâtisserie Bennis Habous: toute petite, elle se résume à une pièce recouverte de zelliges, où se retrouve toute la ville. On y vient pour un oui ou pour un non. Le dimanche, le vendredi après la prière, pour faire un cadeau, avant de partir en voyage. C'est ici, dit-on, entre miel et sucre, que l'on s'attache définitivement à Casablanca.


    Devenue le café Paul, la villa Zévaco ou villa Papillon est, avec la villa Camembert, un des chefs-d'oeuvre archituraux de Casablanca.

    Devenue le café Paul, la villa Zévaco ou villa Papillon est, avec la villa Camembert, un des chefs-d'oeuvre archituraux de Casablanca. Crédits photo : ERIC MARTIN

    Le carnet de voyage

    Utile

    Office national marocain du tourisme (01.42.60.63.50 ; www.visitmorocco.com). Guides: le Petit Futé et le Guide du routard.

    Y aller

    Avec Air France (36.54 ; www.airfrance.fr): 4 vols par jour dont 1 au départ d'Orly-Ouest, et 3 au départ de Roissy. A partir de 128 € l'aller-retour. Avec Royal Air Maroc (0.820.821.821 ; www.royalairmaroc.com): 6 vols quotidiens au départ d'Orly-Sud. A partir de 262 €.

    Organiser son séjour

    Avec Directours (01.45.62.62.62 ; www.directours.com). Depuis 18 ans, Directours propose des voyages sur mesure, à des tarifs ultranégociés. L'agence propose deux séjours de 4 jours/3 nuits en 5 étoiles à Casablanca: à partir de 599 € au Sofitel Casablanca Tour Blanche, et à partir de 749 € à l'hôtel Le Doge Hôtel & Spa.

    Notre sélection d'hôtels

    Le Doge Hôtel & Spa (00.212.(0) 5 22.46.78.00 ; www.hotelledoge.com). Ce Relais & Châteaux 5 étoiles, petit bijou Art déco «caché» dans une ruelle tranquille, propose 16 chambres et suites réparties sur cinq étages desservis par un ascenseur et une très belle cage d'escalier. La décoration de chacune des chambres s'inspire d'une personnalité et d'un thème: Majorelle, Coco Chanel, Hemingway, etc. A partir de 253 € la nuit.

    Le Sofitel Casablanca Tour Blanche (00.212.(0) 5.22.45.62.00 ; www.sofitel.com). Avec ses 141 chambres et 30 suites ultramodernes aux très beaux volumes, le Sofitel est une des réussites de Casablanca. Déco tendance, spa unique, lits moelleux, vue sur la mosquée Hassan-II et la médina. Dans l'immense hall, se mélangent avec succès les styles marocain et contemporain. A partir de 185 € la nuit.

    Bonnes tables et saveurs

    Le restaurant branché avec vue sur la mer, c'est le Cabestan (522.39.11.90), 90 bd de la Corniche. On y vient pour admirer les plus belles femmes de Casablanca, et des tycoons descendant de leur Porsche. Bon rapport qualité-prix: de 40 à 50 €. Situé au 248, bd Sour-Jdid, place du jardin public, le Rick's café (522.27.42.07 ; www.rickscafe.ma) est celui du film Casablanca, dans lequel jouait Humphrey Bogart. Idéal pour dîner ou déguster un verre de vin en écoutant du jazz. Compter 30 €. Les amateurs de poissons et fruits de mer, iront acheter huîtres de Oualidia, couteaux, pouces-pieds et oursins chez Zoubida (661.96.42.76) au Dar Kachon, sur le marché central, avant de les déguster cuisinés dans le bistrot de Michel et Hafida (661.07.33.97).

    Les incontournables

    Visiter la Fondation Abderrahman Slaoui, 12, rue du Parc (00.212 (0) 5.22.20.62.17 ; www.musee-as.ma). Ouvert du mardi au samedi de 10 à 18 h, le seul musée de Casablanca propose les trésors d'un collectionneur éclairé. Formidable. Entrée: 30 dirhams (2,68 €). Admirer la gigantesque mosquée Hassan-II, (00.212 (0) 5.22.48.28.86), ses salles sans fin, son minaret de 201 mètres. Visite d'une heure tous les jours à: 9 h, 10 h, 11 h, 14 h, (le vendredi à 9 h et 14 h). Entrée: 120 dirhams (10,72 €). Découvrir les plus belles maisons et façades Art déco et néomauresques autour de la place Mohamed-V et dans le quartier d'Anfa. Renseignements auprès de l'association Casa Mémoire (526.51.58.29 ; www.casamemoire.org).

    Que rapporter

    Dans les boutiques longeant la nouvelle médina, les amateurs de fossiles en dénicheront de toutes sortes, ammonites et autres dents de requin trouvées dans les sables du Sahara. Les gourmands ne rentreront pas sans une provision des gâteaux parfumés à la cannelle, à la fleur d'oranger de la pâtisserie Bennis située dans le quartier des Habbous.

    Le Bon Plan

    Séjourner à l'Hôtel Central (00.212 (0) 5.22.26.25.25). Situé sur la place Ahmed-el-Bidaoui, cet hôtel sans prétention (et aux prix très raisonnables) ne manque pas de charme! Carrelage d'époque, peinture blanche à la chaux, terrasse dominant la vieille médina, chambres et salles de bains très propres. À partir de 30 €.

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      Côté tourisme

       

      Bourg-en-Bresse

      La préfecture de l'Ain a attendu le XXIe siècle pour recevoir le Tour de France et assister en 2002 à la première victoire d'étape d'un futur maillot vert, Thor Hushovd. Cinq ans plus tard, c'est un autre sprinteur, Tom Boonen, qui levait les bras à l'arrivée et s'emparait du maillot vert, qu'il n'allait plus quitter jusqu'à Paris. Plus récemment, lors du Critérium du Dauphiné 2012, Bradley Wiggins avait scellé son succès en s'imposant sur le chrono dont la ligne d'arrivée était tracée à Bourg-en-Bresse.
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      Sites internet

      Maison ancienne à colombages © Serge Buathier-Ville de Bourg en BresseMaison ancienne à colombages © Serge Buathier-Ville de Bourg en Bresse
      Ville-étape pour la 3e fois
      Préfecture de l'Ain (01)
      Population : 39 900 habitants (Burgiens), 73 400 habitants pour les 15 communes de l'Agglomération Bourg-en-Bresse Agglomération
      Économie : premier pôle poids lourds de France, deuxième pôle européen de carrosserie industrielle, 3 500 entreprises sur l'agglomération, pôle agroalimentaire, campus de 3 500 étudiants, Parc des expositions
      Culture : monastère royal de Brou (site inscrit au Centre des monuments nationaux), maisons à colombages, H2M (espace d'Art contemporain), La Tannerie (scène de musiques actuelles), théâtre, Conservatoire de musique à
      rayonnement départemental. Festivals : À la folie pas du tout, les Ain'pertinentes (biennale d'Art citadin), Les temps Chauds (musiques du monde), Samedis en ville (animations estivales du centre-ville).
      Sport : USBPA rugby (Pro D2), JL basket (Pro B), FCBP football (National), Jumping international, Tour de l'Ain cycliste
      Spécialités : poulet de Bresse, quenelle Giraudet, bleu de Bresse, émaux bressans
      Développement durable : « Itinéraires malins » pour sillonner la ville à vélo, plate-formes d'échange entre modes de transports, développement de l'habitat durable, objectif Zéro pesticides pour les espaces verts
      Labels : Ville Amie des Enfants, territoire de commerce équitable Artisans du monde

       
      Légende
      • Tête de course
         
      • Caravane
         
      • Ville de départ
         
      • Ville d'arrivée
         
      • Ravitaillement
         
      • Points chrono
         
      • Sprint
         
      • Dernier kilomètre
         
      • Col hors catégorie
         
      • Points d'intérêts
         
      • Secteur pavé
         

      Saint-Étienne

      Par sa position centrale sur la carte de France, la « ville des armes et du cycle » a longtemps été écartée du parcours des Tours d'avant-guerre. En revanche, elle l'a reçu à 22 reprises depuis 1950 et a notamment vu s'imposer Géminiani, Bobet, Hinault, Herrera ou Zoetemelk. Le dernier passage du Tour à Saint-Étienne remonte à 2008 : après quasiment 130 kilomètres d'échappée en duo, Marcus Burghardt et Carlos Barredo se disputaient au sprint la 18e étape. Avantage Burghardt.
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      Sites internet

      Les Gorges de la Loire © Saint-Etienne Métropole / TV and CoLes Gorges de la Loire © Saint-Etienne Métropole / TV and Co
      Ville-étape pour la 25e fois
      Préfecture de la Loire (42)
      Population : 180 000 habitants (Stéphanois), 400 000 habitants pour
      les 45 communes de la Communauté d'agglomération de Saint-Étienne Métropole
      Économie : 20 000 entreprises, plus de 50 leaders mondiaux (Focal JMlab, numéro un mondial de l'acoustique de très haute fidélité, Stronglight, fabricant de pédaliers ultra-légers pour vélos, textiles de santé), Cité du Design, pôle de référence en France, formations d'excellence nationale, 25 000 étudiants post-bac
      Culture : premier Zénith de la Région Rhône – Alpes, Musée d'Art Moderne (plus de 19 000 oeuvres dont 1 500 pièces design, l'une des plus importantes
      collections de France d'oeuvres des XIXe, XXe et XXIe siècles), Site Le Corbusier (plus grand site urbain dessiné par Le Corbusier en Europe). Événements : Biennale Internationale Design (140 000 visiteurs en 2013),
      Festival Paroles et Musiques, Fête du Livre
      Sport : AS Saint-Étienne (football Ligue 1, dix titres de champion de France, record national). Stade Geoffroy-Guichard en cours de rénovation pour l'Euro 2016
      Spécialités : chocolats Weiss, macarons Franck Deville
      Développement durable : VéliVert (vélos en libre-service), trois lignes de tramway
      Signature : Saint-Étienne, Atelier Visionnaire

       
       

      Porteurs de maillots à l'issue de l'étape 11

       
       
  • Porto, première escale de la Solitaire

    La place de la Liberté vue depuis l'hôtel Intercontinental.

    La place de la Liberté vue depuis l'hôtel Intercontinental.

    La gardienne de l'estuaire du Douro s'apprête à accueillir les bateaux de la Solitaire du Figaro Éric Bompard. Ils franchiront la ligne après-demain.

     

    Cette étape de 536 milles conduit les 42 monocoques de Bordeaux jusqu'à Porto. Les deux villes se ressemblent tant qu'elles sont jumelées: le vin comme trésor commun, Douro ici et Gironde là-bas, une histoire séculaire et une vocation marchande pour elles deux. À Porto, la flotte des figaristes appontera dans la nouvelle et futuriste marina dessinée sur la rive gauche du fleuve. Elle est à deux pas des terrasses animées et des chais des vins de porto qui font la gaîté de Villa Nova de Gaia. La commune fait face aux vieux quartiers de Porto, on dirait parfois qu'elle les défie, classés par l'Unesco. Entre les deux rives, moins de 100 mètres, une vraie rivalité et pas moins de six ponts pour les réunir. Le Douro, ligne de front autant que trait d'union. Le visiteur, insensible aux ­péripéties locales, garde l'image d'une ville miniature, toute de charme et de sérénité, où le bon accueil reste une vertu. Arrivés le 5 juin, les concurrents de la Solitaire du Figaro Éric Bompard repartiront le 8 juin à midi. Cap sur Gijon, en Espagne, 452 milles plus au nord.

    Un seul regard réunit la commune de Porto (240.000 habitants) et cellequi lui fait face, Villa Nova de Gaia (350.000), ici on se contente de dire Gaia. Image splendide d'une vallée encaissée alors qu'elle n'est qu'à une poignée de kilomètres de l'Atlantique. Sur chacun des deux flancs, une ville. Chacune, miniature. Rive droite, Porto, ses 56 églises et leurs carillons incessants, ses places pavées à l'ancienne, ses murs tapissés d'azulejos, ses larges avenues, ses rues pentues et ses marchés comme à la campagne. Rive gauche, Gaia, presque aussi pentue mais tapissée de toits de tuiles qui abritent les barriques de vins de porto (les vignobles sont bien plus en amont), ses maisons de producteurs, ses bistros, son intention de jouer la «moderne». Pour avoir la plus belle vue de l'ensemble, grimper jusqu'à la terrasse du monastère Serra do Pilar. Les deux rives du Douro s'offrent ici en majesté. Vieux quartiers de Porto et chais de Gaia, sans oublier le pont Luis, signé par un élève d'Eiffel. On peut le traverser en voiture, à pied ou en tramway. Un peu plus haut, Eiffel lui-même a lancé en 1877 (avant sa tour) le pont de la reine Dona Maria Pia, une magnifique arche de 160 mètres. Plein ouest, au-delà de la ville et de ses quais, c'est l'Atlantique.

    Sur le Douro

    Sur le Douro Crédits photo : Vincent Isore/IP3

    Puisque tout ramène au Douro, embarquer sur l'un des bateaux qui croise entre les deux villes. Certains partent de la marina où seront les bateaux de la Solitaire. Recommandons la croisière-dîner à bord d'un yacht impeccable. Idéal pour jouer les stars et profiter d'un moment très chic à passer sous les ponts et admirer les lumières de la ville. Environ 150 € par personne.

    Tél.: 00 351 915 915 098

    Nouveau, tendance et géré par un Français: les tuk-tuks sont arrivés à Porto. Inventées en Thaïlande, ces pétrolettes équipées d'une plate-forme arrière de plein air font merveille dans les ruelles pavées. Itinéraire à la carte de ses envies ou circuit des classiques, c'est comme on veut. Compter au moins 90 minutes et 15 € par passager.

    Tél.: 00 351 915 094 443

    Pousser la porte d'au moins une église. Elles sont toutes magnifiques et… très fréquentées. Leurs azulejos, des faïences blanches émaillées de gravures bleues, sont exceptionnels, couvrant façades et murs intérieurs. Exemple avec la chapelle des Âmes (angle rue Santa Catarina et Fernandes Tomas), tapissée de fresques bibliques réalisées il y a trois siècles. La plupart des églises offrent les mêmes merveilles. Façon laïque, ne pas manquer la gare de Sao Bento, dont le hall est entièrement couvert de batailles à la gloire du royaume (la prise de Ceuta en 1415…) ainsi que de bucoliques scènes campagnardes. Impressionnant.

    Suivre la rue Santa Catarina, presque entièrement piétonne. De part et d'autres, les boutiques de mode attendues dans un centre-ville. Sans grand intérêt puisque les enseignes comme les tarifs sont les mêmes qu'en France. Sauf le plaisir de faire halte au café Majestic, no 112. Un monument historique d'architecture 1920 où rien ne manque, ni les angelots joufflus au sourire de bonheur pour tenir les torches, ni les miroirs piquetés, encore moins le cuir patiné des banquettes. Tous les intellectuels portugais sont venus ici dessiner leur révolution. Aujourd'hui, on n'y croise plus que des touristes, mais le cadre demeure réjouissant.

    Shopping plus sincère sur le marché do Bolhao tout proche (au coin des rues Formosa et Sa de Bandera). Cette vaste halle sur trois niveaux abrite des étals de poissons, volailles, fleurs, légumes, boulange… Une bulle d'authenticité qui fait le bonheur des ménagères et des photographes.

    L'intérieur de la librairie Lello&Irmao.

    L'intérieur de la librairie Lello&Irmao.

    Étonnement garanti: juste à côté du beau jardin de la place des Martyrs planté d'énormes troncs ronds, Lello & Irmao, une librairie digne de Harry Potter. En son centre, un exceptionnel escalier à double révolution, ce qui lui donne la forme d'un huit. Sur tous les murs, des rayonnages de bois vernis qui grimpent jusqu'au plafond, garnis d'ouvrages, neufs ou anciens. On imagine le cabinet d'un chercheur de trésor ou de lumière, avec fauteuils clubs pour chausser ses lunettes ou, tout simplement, admirer et prendre son temps.

    Lello & Irmao, 144, rua Carmelitas.

    Ici se dévoile l'étendue du registre des vins de Porto. Basique, comme on le découvre adolescent avec son melon, blanc, towny, ruby, vintage, millésimé… Rendez-vous chez l'une des grandes marques, elles sont toutes alignées sur les quais de Gaia. Porto Cruz se distingue avec un espace high-tech flambant neuf, tout d'art et de verre. Visite, découverte, joli film sur l'élaboration du nectar, dégustation, rien ne manque. Même pas un restaurant (recettes portugaises originales) ainsi qu'un toit terrasse où prolonger le plaisir. Le soir, quand coule l'or sur les quais de la vieille ville et fait danser les mouettes, c'est superbe.

    Autre formule, juste de l'autre côté du pont, à Porto donc, le petit bar chaleureux ouvert par un Français, Jean-Philippe Duhard, et baptisé Vinologia. À l'intérieur, plus de 200 étiquettes de petits producteurs. Que la dégustation commence! Un exemple parmi une bonne dizaine de formules: un verre de porto blanc vieux, un de Towny 10 ans d'âge, un de ruby vintage, avec trois fromages: 16 €.

    Vinologia 46, rua Sao Joao, tél.: 00 351 936 057 340

    Très touristiques, les quais de Porto devant le vieux centre sont bordés de gargotes sans prétention, y compris au moment de l'addition (moins de 20 €). Ne pas hésiter à commander crevettes et sardines grillées, elles viennent d'être pêchées. Pour découvrir la «gastronomie portugaise», filer à O Paparico, une table à l'ancienne où le poisson et les crustacés, le porc et le veau, s'enrichissent de très honnêtes préparations traditionnelles. Belle carte de vins locaux. Environ 50 €.

    2343, rua Costa Cabral, tél.: 00 351 225 400 548

    À Porto, réserver à coup sûr à l'Intercontinental. Placé à l'exact centre de la ville, cet ancien couvent a gardé tout son charme, voire quelques mystères. Grandes chambres et ­décoration cossue très en phase avec une ville où chacun avance d'un pas tranquille. Superbe bar et personnel parlant le français. À partir de 180 €la chambre double et 432 € la suite ­duplex.

    Intercontinental, 25, Praça da Libertade, tél.: 00 351 220 035 600

    Ou bien traverser le Douro pour dormir à Gaia, au Yeatman. Propriété des ­portos Taylor's, ce Relais & Châteaux construit en escalier sur les hauteurs, offre une vue imprenable sur la vieille ville de Porto. Piscine extérieure très réussie et restaurant gastronomique de haute volée (1 macaron). Le personnel s'adresse essentiellement en anglais à une clientèle venue du Royaume-Uni et des États-Unis. À partir de 264 € la chambre double.

    Yeatman, Tél.: 00 351 220 133 100

  • Marseille remplit son Panier

     
    5 juin 2013 à 20:46 (Mis à jour: 7 juin 2013 à 10:37)
    Par ANNE-MARIE FÈVREEnvoyée spéciale à Marseille

    Pousses. Du Mucem au musée des Arts déco, en passant par la Cité radieuse, la capitale culturelle européenne poursuit son odyssée architecturale.

    Deux fines passerelles du Mucem relient le fort Saint-Jean, le J4 et le quartier du Panier. - Photo Olivier Amsellem. Oppic

    En cette deuxième vague printanière de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, s’inaugurent à tour de bras musées, lieux culturels ou équipements, du château Borély au MaMo de la Cité radieuse, du palace de l’Hôtel-Dieu à une salle des fêtes à Aubagne.

    Sur fond de paquebots en provenance du Maghreb, c’est le quai du J4, avec son Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), qui attire toute l’attention. Inauguré mardi par François Hollande, il ouvre demain au public. Ce musée national (167 millions d’euros, 44 000 m2) qui entend «porter un regard nouveau sur les cultures de la Méditerranée» et «traiter des questions de société» selon son président, Bruno Suzzarelli, comprend trois bâtiments : le fort Saint-Jean, le J4 de Rudy Ricciotti et le Centre de conservation et de ressources (CCR) de Corinne Vezzoni, dans le quartier de la Belle de Mai. Un peu compliqué. Le tout hérite de la collection du musée parisien des Arts et traditions populaires (ATP), fermé en 2005.

    Au J4, débarrassons-nous vite d’une incongruité, hélas durable : la villa Méditerranée de la région Paca, conçue par l’architecte italien Stefano Boeri. Son gigantesque porte-à-faux évoque tantôt une grue qui aurait raté son échelle, tantôt un bateau blanc à l’envers mal échoué. Il faut que l’œil soit malin pour gommer ce gros objet hors contexte, et se concentrer sur le dialogue entre la forteresse brute et le bâtiment J4. Entre la Bonne Mère et la Major, entre les quartiers du Panier tout près et de la Joliette au loin, la conversation est bien amorcée, grâce à deux longues fines passerelles, en tension, aériennes.

    Résille. Côté fort, la ruine brute a retrouvé une belle prestance, c’est une rénovation des architectes François Botton (des Monuments historiques) et Roland Carta, en dépit, à l’entrée côté Vieux-Port, d’un morceau de résille cuivrée malvenu. Sous ce promontoire circulaire puissant et son esplanade, des vestiges de la toute première occupation grecque, au VIe siècle avant J.-C., ont été découverts. Alors que vient faire là une partie de la collection des ATP, orientée vers les fêtes et les spectacles ? Même si la muséographe Zette Cazalas y met toute sa fougue pour caser manèges et quenouilles dans des salles minuscules. Peut-être que ce fort restauré aurait mérité d’être simplement consolidé, rendu aux Marseillais vide le temps des retrouvailles. Ou abritant, comme prévu, le festival des Intensités de l’été.

    Dans le bâtiment J4 de Ricciotti, coquillage noir carré ajouré, il faut d’abord se laisser vivre. Eprouver les douves fraîches encaissées, la terrasse à fleur de toit, les coursives publiques tout autour. Jeux d’ombres et de soleil, reflets de la maille moucharabieh et de la mer rendent ce kaléidoscope organique très vivant. La nuit, il se métamorphose encore grâce au plasticien de la lumière Yann Kersalé.

    Ce bâtiment crée un débat technico-architectural, appuyé sur la recherche qu’il représente avec sa structure en BFUP (béton fibré à ultra-haute performance). C’est un manifeste «antimoderne, antiminimaliste et antiglobalisation», défend en torero Rudy Ricciotti depuis six mois (1).

    Mais c’est un musée, on l’oubliait ! Cette «œuvre» expressive allait-elle écraser toute muséographie ? Non, elle est capable d’accueillir sans se nier. Ses grands plateaux libres, répartis sur deux niveaux, sont voilés de rideaux noirs qui protègent les œuvres de la lumière, mais laissent entrevoir la dentelle de béton.

    Patchwork. Autre question, quel contenu pour ce musée ? Dans la grande galerie permanente de la Méditerranée, où flottent des voilures blanches, on passe de l’huile d’olive à la guillotine, de Jérusalem à la citoyenneté. Une expo patchwork, lénifiante, avec de beaux objets, méditerranéens ou pas, passés ou présents, dont le public sera friand, mais qui ne réussit pas à repenser au XXIe siècle la question des arts et traditions populaires.

    Les deux autres thèmes, temporaires, s’exposent mieux. «Le bazar des genres», entre humour et politique, est bien articulé grâce aux cimaises palissades de Didier Faustino, du stérilet au voile. L’exposition «Le noir et le bleu», scénographiée par Maciej Fiszer, va du bleu de Miró au noir de la mafia, au fil d’une rue-cimaise qui transforme le parcours en beau cabotage.

    Ainsi naît le J4, déjà à vivre, mais encore à solidifier théoriquement quant à son regard sur la Méditerranée. Il n’a même pas de nom. Les Marseillais vont bien lui en trouver un.

    (1) «Libération» du 12 avril. Exposition «Ricciotti architecte», Cité de l’architecture et du patrimoine, 75016, jusqu’au 8 septembre. Rens. : www.citechaillot.fr

     
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    Marseille remplit son Panier

    5 juin 2013 à 20:46 (Mis à jour: 7 juin 2013 à 10:37)
    Par ANNE-MARIE FÈVREEnvoyée spéciale à Marseille

    Pousses. Du Mucem au musée des Arts déco, en passant par la Cité radieuse, la capitale culturelle européenne poursuit son odyssée architecturale.

    Deux fines passerelles du Mucem relient le fort Saint-Jean, le J4 et le quartier du Panier. - Photo Olivier Amsellem. Oppic
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    En cette deuxième vague printanière de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, s’inaugurent à tour de bras musées, lieux culturels ou équipements, du château Borély au MaMo de la Cité radieuse, du palace de l’Hôtel-Dieu à une salle des fêtes à Aubagne.

    Sur fond de paquebots en provenance du Maghreb, c’est le quai du J4, avec son Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem), qui attire toute l’attention. Inauguré mardi par François Hollande, il ouvre demain au public. Ce musée national (167 millions d’euros, 44 000 m2) qui entend «porter un regard nouveau sur les cultures de la Méditerranée» et «traiter des questions de société» selon son président, Bruno Suzzarelli, comprend trois bâtiments : le fort Saint-Jean, le J4 de Rudy Ricciotti et le Centre de conservation et de ressources (CCR) de Corinne Vezzoni, dans le quartier de la Belle de Mai. Un peu compliqué. Le tout hérite de la collection du musée parisien des Arts et traditions populaires (ATP), fermé en 2005.

    Au J4, débarrassons-nous vite d’une incongruité, hélas durable : la villa Méditerranée de la région Paca, conçue par l’architecte italien Stefano Boeri. Son gigantesque porte-à-faux évoque tantôt une grue qui aurait raté son échelle, tantôt un bateau blanc à l’envers mal échoué. Il faut que l’œil soit malin pour gommer ce gros objet hors contexte, et se concentrer sur le dialogue entre la forteresse brute et le bâtiment J4. Entre la Bonne Mère et la Major, entre les quartiers du Panier tout près et de la Joliette au loin, la conversation est bien amorcée, grâce à deux longues fines passerelles, en tension, aériennes.

    Résille. Côté fort, la ruine brute a retrouvé une belle prestance, c’est une rénovation des architectes François Botton (des Monuments historiques) et Roland Carta, en dépit, à l’entrée côté Vieux-Port, d’un morceau de résille cuivrée malvenu. Sous ce promontoire circulaire puissant et son esplanade, des vestiges de la toute première occupation grecque, au VIe siècle avant J.-C., ont été découverts. Alors que vient faire là une partie de la collection des ATP, orientée vers les fêtes et les spectacles ? Même si la muséographe Zette Cazalas y met toute sa fougue pour caser manèges et quenouilles dans des salles minuscules. Peut-être que ce fort restauré aurait mérité d’être simplement consolidé, rendu aux Marseillais vide le temps des retrouvailles. Ou abritant, comme prévu, le festival des Intensités de l’été.

    Dans le bâtiment J4 de Ricciotti, coquillage noir carré ajouré, il faut d’abord se laisser vivre. Eprouver les douves fraîches encaissées, la terrasse à fleur de toit, les coursives publiques tout autour. Jeux d’ombres et de soleil, reflets de la maille moucharabieh et de la mer rendent ce kaléidoscope organique très vivant. La nuit, il se métamorphose encore grâce au plasticien de la lumière Yann Kersalé.

    Ce bâtiment crée un débat technico-architectural, appuyé sur la recherche qu’il représente avec sa structure en BFUP (béton fibré à ultra-haute performance). C’est un manifeste «antimoderne, antiminimaliste et antiglobalisation», défend en torero Rudy Ricciotti depuis six mois (1).

    Mais c’est un musée, on l’oubliait ! Cette «œuvre» expressive allait-elle écraser toute muséographie ? Non, elle est capable d’accueillir sans se nier. Ses grands plateaux libres, répartis sur deux niveaux, sont voilés de rideaux noirs qui protègent les œuvres de la lumière, mais laissent entrevoir la dentelle de béton.

    Patchwork. Autre question, quel contenu pour ce musée ? Dans la grande galerie permanente de la Méditerranée, où flottent des voilures blanches, on passe de l’huile d’olive à la guillotine, de Jérusalem à la citoyenneté. Une expo patchwork, lénifiante, avec de beaux objets, méditerranéens ou pas, passés ou présents, dont le public sera friand, mais qui ne réussit pas à repenser au XXIe siècle la question des arts et traditions populaires.

    Les deux autres thèmes, temporaires, s’exposent mieux. «Le bazar des genres», entre humour et politique, est bien articulé grâce aux cimaises palissades de Didier Faustino, du stérilet au voile. L’exposition «Le noir et le bleu», scénographiée par Maciej Fiszer, va du bleu de Miró au noir de la mafia, au fil d’une rue-cimaise qui transforme le parcours en beau cabotage.

    Ainsi naît le J4, déjà à vivre, mais encore à solidifier théoriquement quant à son regard sur la Méditerranée. Il n’a même pas de nom. Les Marseillais vont bien lui en trouver un.

    (1) «Libération» du 12 avril. Exposition «Ricciotti architecte», Cité de l’architecture et du patrimoine, 75016, jusqu’au 8 septembre. Rens. : www.citechaillot.fr

     
  • Casablanca le 11 avril 2015: la médina de Casablanca(photos perso)

    Casablanca 10.4.2015 048.jpg

    après le port, nous traversons le boulevard(difficile pour des piétons) pour longer la médina et y rentrons un moment pour aller voir un office de tourisme où nous trouvons (seulement)un plan de circulation du tramway

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Casablanca 10.4.2015 053.jpgCasablanca 10.4.2015 055.jpgCasablanca 10.4.2015 050 hf.jpgLa Vieille Médina de Casablanca, aussi appelée "Ancienne Médina" par opposition au Quartier des Habbous considéré comme "la nouvelle médina", reste un mystère pour la plupart des Casablancais. On aperçoit quelques morceaux de remparts,  on fait quelques affaires dans la partie touristique de la grande horloge, mais on n’ose rarement s’aventurer plus loin. Et pourtant, la médina cache quelques trésors insoupçonnés que l’on peut facilement apprécier en déambulant dans certaines parties. Mais pour apprécier les lieux, il est indispensable d’en connaître un peu l’histoire…  


    Il était une fois Anfa
    On ne sait pas exactement à quelle date  cette médina a été érigée. Certains parlent de l’époque romaine, d’autres des Zénètes (disparus au IXème siècle), on peut toutefois estimer ses premières fondations entre 900 et 1500 grâce aux différentes mentions dans des textes anciens comme ceux de Léon l’Africain (XVème siècle) qui parle de la petite ville d’Anfa. En revanche les historiens s’accordent sur le premier nom de cette petite ville, "Anfa", ensuite attaquée et détruite par les Portugais en 1468. Les ruines vont ensuite sommeiller pendant près de trois siècles avant qu’un certain Ben Abdallah ne s’y intéresse. 


    Ancienne Ambassade d'Allemagne située Place de Belgique


    "Dar Beida" l’européenne
    C’est vers 1770 que Mohammed III Ben Abdallah, alors Sultan du Maroc, décide de reconstruire la ville et d’y installer différentes populations berbères d’Essaouira et d’Agadir, ainsi que des Bouaker de Meknès. Anfa, alors rebaptisée Dar Beida, correspond à la vieille médina que l’on connaît aujourd’hui à quelques hectares près. Le Sultan décide de renforcer certains murs donnant sur la mer et fait construire une place des canons  (Sqala). 
    La population n’est pas très importante puisqu’on compte seulement un millier d’habitants au milieu du 19ème siècle. Mais c’est sans compter l’intérêt que vont rapidement lui porter certains Européens qui voient dans cette ville portuaire l’opportunité de commercer avec le Maroc et l’Europe.  Des Français, des Anglais, des Allemands et bien sûr des Espagnols s’installent à Dar Beida, ainsi que des juifs marocains de plus en plus nombreux qui viennent grossir la ville. La ville s’affirme alors en tant que comptoir européen d’Afrique du Nord, Casablanca est le premier port d’exportation du Maroc et la ville se peuple en conséquence. Dés son origine Casablanca est une ville issue de "chocs" de cultures et de sous-cultures… 
    Début XXème ce sont quelque 20.000 personnes dont 15.000 musulmans, 4.000 juifs marocains et 1.000 étrangers qui peuplent la médina. Celle-ci se partage en trois quartiers qui sont le Mellah, le quartier juif, la Médina où cohabitent bâtiments administratifs, européens et commerçants. Enfin le Tnaker, le quartier des "laissés-pour-compte", sorte de marécage où les plus pauvres se construisent des baraques. Quartiers que l’on peu encore distinguer à l’heure actuelle, d’autant que la Rue du Tnaker existe toujours. Cette partie de l’histoire est la plus visible de nos jours, il suffit d’être attentif aux détails pour se replonger dans cette époque. Ouvrez grand vos yeux ! 


    D’Anfa à Casablanca
    Au moment de l’apogée de Dar Beida,  presque tout le Maroc est entré en dissidence ouverte, alors que l'autorité politique est en décomposition. Des révoltes grondent dans tout le pays, la France et l’Espagne ont peur pour leurs ressortissants et décident de dépêcher des troupes sur place en 1907.
    La situation s’enlise et les répressions sont sanglantes. C’est alors que le souverain en place, Moulay Hafid, n'a d'autre alternative que d'en appeler à l'aide de la France pour imposer à tout prix son autorité. Le 30 mars 1912 est signé le traité de Fès, par lequel la France s'est imposée en douceur, quoiqu'inexorablement, au Maroc ; c'est désormais l'ère du Protectorat. C'est donc par les villes que le colonialisme pénètre au Maroc.

    Les Européens affluent, surtout les Français, mais aussi beaucoup de Marocains du pays tout entier continuent à venir tenter leur chance à Casablanca, choisie par Lyautey pour devenir la capitale économique du pays. Les Européens décident alors de construire leurs logements en dehors de la médina, et s’opère alors un changement décisif pour Casablanca. Les riches prennent la place des pauvres, et inversement… autrement dit les bâtisses cossues de la médina sont abandonnées par les Européens et Marocains plus aisés au profit des classes populaires qui investissent les lieux. Ce qui explique l’état actuel de la médina, très dégradée, habitée par une population marocaine pauvre dans des conditions déplorables.

    Bab El Marsa, porte située en contrebas de la Place Ahmed Bidaoui anciennement Place de l’Amiral Philibert
    {mospagebreak heading=Histoire ancienne de la médina & title=L'avenir de la vieille médina}

    La vieille médina… de demain ?

    Le rythme de dégradation de la médina est marqué par plusieurs phases : abandon par les Européens et classe aisée marocaine, absence d’entretien et occupation inadéquate des lieux par des populations plus pauvres. Le tout accentué par une dégradation des infrastructures et des équipements socio-éducatifs, et un artisanat délocalisé. Les dysfonctionnements et les carences du tissu de la médina sont multiples. 

    Une partie des remparts disparus ont été remplacés par des panneaux en plastique du côté touristique de la Médina

    Parmi les conséquences les plus inquiétantes, on peut noter l’effondrement de certaines vieilles bâtisses en pisé (comme en 1996, 2001, 2008 et fin 2009) causées par de fortes pluies, entraînant la mort dans certains cas.  
    “Nous avons tout perdu. Nous souffrons de cette situation depuis 1986. On nous ment  tout le monde connaît cette situation mais personne ne fait rien”rapportent nos confrères d’Au Fait Maroc dans leur édition du 22/12/09. Sans parler de la surpopulation, pas d’accès à l’eau courante pour certains, mauvaise gestion des déchets, prolifération de rats et insectes indésirables, analphabétisme, violence, etc. Bref, un concentré de tous les problèmes d’urbanisme mal géré, voire pas géré du tout.   
    Pour la préfecture des arrondissements Casa-Anfa, il serait temps de réhabiliter cette partie de la ville chargée d'histoire. Pour cela, l'Agence urbaine de Casablanca, la Chambre de commerce, d'industrie et des commerces, les associations Al Irfane, Carrières Centrales et Casa-Mémoire ont d'ores et déjà commencé à recenser les carences de cette zone. Mais pour l’instant aucun acte concret ne semble se profiler, car il reste à savoir qui pourrait financer cette réhabilitation…

    Le plus surprenant réside dans le fait que cette "vieille médina" n’est pas si vieille que ça, il s’agit  même d’une médina plutôt contemporaine contrairement à celle de Fès ou Meknès datant du 9ème siècle. Mais Dar Beida, construite sur les ruines d’Anfa, a apparemment été bâtie selon les caractéristiques des médinas arabes avec des ruelles plutôt que des rues, des impasses plutôt que des places. Puis les constructions européennes sont venues s’implanter au cœur même de cette cité avec leurs édifices cossus et spacieux. Ce qui donne aujourd’hui un résultat assez surprenant, une médina traditionnelle dotée d’un mélange d’architectures de différents siècles et différentes origines. C’est toute la mémoire de Casablanca qui se trouve dans cette médina et en fait un lieu incontournable de l’histoire du Maroc contemporain… Alors sauvons-la !

    Marlène HYVERT (www.lepetitjournal.com/casablanca.html) jeudi 11 février 2010
    Envie de voyager dans le temps' Le coeur historique de la ville et les origines de la cité se cachent dans la vieille médina de Casablanca. Suite au tremblement de terre de Lisbonne en 1755, la médina de Casablanca fut totalement reconstruite. Aujourd'hui, la vieille ville contraste avec la métropole de Casablanca, moderne et dynamique, la population aime s'y retrouver. Dans cet ensemble du 16ème siècle, une multitude de ruelles enchevêtrées les unes dans les autres abritent des boutiques en tout genre... Petite déception pour les visiteurs qui s'y aventureront, les produits exposés ne sont pas ceux auxquels on pourrait s'attendre. Pas d'épices, ni de tissus ou de babouches mais des produits arborant les grandes marques européennes, les Casablancais en sont friands! Pour se consoler, les touristes pourront se retrancher sur les marchés aux fruits et aux poissons. A voir dans le quartier: les remparts de la médina datant du 16ème siècle, le bastion de la Skala où les anciens canons de la ville sont entreposés, le square de Sidi Bou Smara pour se relaxer ainsi que le tombeau Sidi Kairouani qui fut le fondateur de la ville, un haut lieu de commémoration pour les habitants. Il est particulièrement conseillé de visiter la vieille Médina le jour, le site étant peu fréquentable la nuit.

    La médina de Casablanca a été reconstruite en 1770 suite à un tremblement qui l'a laissé en ruine. La visite de la médina de Casablanca commence à la Place des Nations Unies. Il n'y a pas d'itinéraire type pour la visiter, il suffit de déambuler dans ses ruelles étroites et se laisser guider par ses pas. Il s'agit d'un véritable labyrinthe où on s'y perd très vite, mais si vous perdez le nord n'ayez crainte, on finit toujours par retrouver son chemin. Certes il n'y a pas de parcours type pour visiter la médina de Casablanca, mais il y a des monuments à ne surtout pas manquer tels que la Grande mosquée située à environ 400 mètres au nord-est de la place des Nations-Unies, ainsi que la Kouba Sidi Smara située à distance de marche de la mosquée. Poursuivez votre chemin et à 500 mètres environ vous trouverez le sanctuaire de Sidi el Kairouani. La visite de la médina de Casablanca doit se faire impérativement la journée, le soir elle n'est pas très sûre, surtout pour les touristes. La vigilance est de mise même pendant la journée, évitez d'afficher vos objets de valeurs surtout si vous vous aventurez dans des petites ruelles peu fréquentées.

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    Envie de voyager dans le temps' Le coeur historique de la ville et les origines de la cité se cachent dans la vieille médina de Casablanca. Suite au tremblement de terre de Lisbonne en 1755, la médina de Casablanca fut totalement reconstruite. Aujourd'hui, la vieille ville contraste avec la métropole de Casablanca, moderne et dynamique, la population aime s'y retrouver. Dans cet ensemble du 16ème siècle, une multitude de ruelles enchevêtrées les unes dans les autres abritent des boutiques en tout genre... Petite déception pour les visiteurs qui s'y aventureront, les produits exposés ne sont pas ceux auxquels on pourrait s'attendre. Pas d'épices, ni de tissus ou de babouches mais des produits arborant les grandes marques européennes, les Casablancais en sont friands! Pour se consoler, les touristes pourront se retrancher sur les marchés aux fruits et aux poissons. A voir dans le quartier: les remparts de la médina datant du 16ème siècle, le bastion de la Skala où les anciens canons de la ville sont entreposés, le square de Sidi Bou Smara pour se relaxer ainsi que le tombeau Sidi Kairouani qui fut le fondateur de la ville, un haut lieu de commémoration pour les habitants. Il est particulièrement conseillé de visiter la vieil
  • Le nouveau musée de Reims

    Mise à jour le 21 Janvier 2014ImprimerEnvoyerA+A-FacebookTwitterGoogle +

    Bien plus grand que le musée actuel (plus de 11 000 m²), le futur musée rémois sera aussi et surtout mieux adapté aux activités et au fonctionnement d’un musée du XXIe siècle : salles dédiées aux expositions temporaires, parcours muséographique modulable, meilleures conditions de conservation des œuvres… Par ailleurs, il mettra en valeur les vestiges archéologiques du site par une halle ouverte sur l’espace public.

    Un projet architectural

    L’inadaptation du bâtiment actuel du musée des Beaux-arts a permis d’énoncer certains grands enjeux qui ont guidé la mise en place du projet de nouveau musée. De la mise en valeur des importantes collections du musée de manière évolutive et modulable, à la conservation des œuvres en passant par l’accueil de tous les publics, de pédagogie, d’animation, et par des impératifs de fonctionnalité pour les personnels (cheminement et déplacement des œuvres), il s’est agi en effet de décliner des objectifs bien précis.

     

    Les grands objectifs

    Le projet permettra de : 

    • mettre en valeur les importantes collections du musée,
    • faciliter l’évolution de la muséographie au fil des années (espaces d’exposition valorisants, adaptés aux types d’oeuvres, flexibles…),
    • accueillir tous les publics (groupes, individuels, adultes, enfants, personnes souffrant d’un handidap moteur, sensoriel, …),
    • favoriser la pédagogie et la mise en place d’actions culturelles,
    • assurer le confort et la fonctionnalité de travail pour le personnel, notamment pour le déplacement des œuvres (cheminements sans obstacle),
    • disposer d’un bâtiment ouvert sur l’espace public, invitant et appropriable par les habitants, mais aussi et surtout économe en moyens humains et énergétiques.

     

    Une sculpture à trois nefs

     

    C’est sans doute son parti-pris architectural remarquable qui a permis au musée imaginé par le Cabinet David Chipperfield, d’être retenu à la suite du concours de maîtrise d’œuvre lancé par la Ville de Reims. Arborant trois nefs et une façade translucide, le futur musée témoignera d’un renouveau sur la cité des sacres, dans un quartier où l’histoire et l’archéologie vont de pair, face à la porte Mars, à proximité des Halles du Boulingrin.

    Situé à l’extrémité d’une longue séquence paysagère, qui mène de la cathédrale Notre-Dame au quartier du Boulingrin et des Halles en passant par les trois places historiques de Reims – la Place Royale, la Place du Forum et la Place de l’Hôtel de Ville – le futur musée des Beaux-arts constituera une nouvelle porte d’entrée pour le centre-ville, à proximité de la gare TGV et du tramway. Il sera tout proche des Halles du  Boulingrin, véritable cathédrale de verre et de béton, qui témoigne depuis l’entre-deux guerres de l’ambition de la ville d’être à l’avant-garde : les Halles figurent les premiers pas du mouvement moderne, et par certains éléments, rappellent l’Art déco florissant à l’époque. 

    Entre histoire et modernité

     

    Aux côtés des Halles du Boulingrin, le musée imaginé par le cabinet David Chipperfield racontera une tout autre histoire, celle d’une ville qui se redessine à l’horizon 2020 selon un grand projet urbain alliant proximité et attractivité : Reims 2020.

    Les deux bâtiments, halles et musée, témoigneront donc à leur manière dans le quartier du Boulingrin de leur modernité respective à un siècle d’écart. Et le nouveau bâtiment affirmera son authenticité et sa spécificité par un parti-pris architectural étonnant : confirmer, par ses façades translucides, la Ville de Reims comme une ville innovante, ouverte, moderne et contemporaine, mais rappeler dans le même temps, trois nefs aidant, combien la ville de Reims est aussi une ville d’Art et d’Histoire, cité des sacres qui fêtait en 2011 les 800 ans de sa cathédrale. 

    Un objet à trois nefs, corps irradiant dans la nuit

     

    Le musée apparaîtra dans la ville comme un « objet à trois nefs », dans une orientation similaire à la Porte Mars, porte gallo-romaine, ancienne entrée de ville. Presque une sculpture, tout en étant bien plus encore : car le bâtiment aura son caractère, un caractère résolument moderne, contemporain, par la matérialité de sa peau, et son rapport à la lumière. La façade se composera ainsi d’un socle recouvert de panneaux de marbre fins et translucides, ainsi que d’une partie supérieure recouverte de panneaux de verre coulé, recyclé, translucides également. Une lumière qui déjà, marquait sa voisine, la grande halle du Boulingrin. Toutefois, si les Halles jouent de la lumière en plein jour, grâce à de larges verrières, le musée lui, jouera de la lumière dans la nuit, inversant le jeu : il sera conçu pour devenir à la tombée du jour un véritable « corps irradiant dans la nuit »  qui marquera l’entrée dans la ville historique.  

     

    Une halle archéologique de 12m de haut

    Il faut se figurer les différentes enceintes qui ont enclos la ville depuis la protohistoire jusqu’à l’époque médiévale : à l’entrée de la ville historique, le nouveau musée des Beaux-arts se situera justement près des anciennes fortifications. Et les fouilles réalisées d’avril à juillet 2011, préalablement au concours de maîtrise d’œuvre, ont justement mis au jour, dans le secteur de la Porte de Mars et du quartier du Boulingrin, de riches vestiges médiévaux. Prélude à la période moderne présentée par les collections, leur traversée, via une halle archéologique, ouvrira une fenêtre sur l’histoire. 

    Le nouveau musée des Beaux-arts de Reims verra le jour face à l’arc monumental antique dit « Porte de Mars » toujours visible dans le quartier. Pourtant, les fouilles archéologiques préalables au concours de maîtrise d’œuvre ont mis à jour une autre « Porte Mars », à 50 m seulement de l’arc antique, là où sera construit le musée. En effet, au cours du Moyen Âge, la ville s’agrandit et ses limites changent : on édifie alors une nouvelle enceinte et les archevêques font construire un château auquel ils intègrent l’arc antique. Suite à quoi une nouvelle « Porte Mars » voit le jour à 50 m seulement à l’est de la première, à l’initiative des bourgeois de la ville : c’est cette porte, médiévale, ainsi qu’un large complexe défensif urbain médiéval que les fouilles ont mis à jour. Le nouveau musée s’élèvera donc près de l’ancienne porte médiévale et d’une barbacane – plate-forme située en avancée de la porte, facilitant la défense –, qu’il contribuera notamment à mettre en valeur.

    Au niveau de la rue, le futur musée des Beaux-arts s’ouvrira par ses côtés nord, sud et ouest sur une halle tempérée de 12 mètres de haut : un vaste espace enjambant les vestiges médiévaux sans colonne ni reprise de charge. Sorte de galerie publique, il s’agira d’abord d’un lieu émotionnel, destiné à attiser la curiosité du public envers le musée et la ville. Sur des passerelles suspendues, qui convergeront vers l’entrée principale du musée, les visiteurs pourront ainsi librement circuler et découvrir, sous leurs pieds, la richesse historique de la ville.

    Pas encore à l’intérieur du musée, mais déjà plus à l’extérieur : de ce lieu intermédiaire, avant de pénétrer plus encore dans un espace dédié à l’art et aux Beaux-arts, on embrassera du regard les ruines qui font aujourd’hui de Reims une ville d’Art et d’Histoire. Une ville où l’architecture du XXIe siècle contribue à valoriser l’espace urbain qui l’entoure, et les vestiges qu’elle surplombe.

     

    Un musée nouvelle génération

    Le transfert d’un musée dans un tout nouveau bâtiment amène l’opportunité de réfléchir au projet muséographique. A Reims, il s’est agi de penser un musée « nouvelle génération ».

    Tel un laboratoire, le musée des Beaux-arts favorisera donc l’accompagnement des publics placés au cœur du projet, il s’attachera au contexte des œuvres et à leur lecture critique et générera plaisir et étonnement.

    Un musée « nouvelle génération », alliant interactivité et inattendu

    Renforcer l’accompagnement des visiteurs est l’un des points clefs du projet muséographique : l’art étant un domaine souvent méconnu, il est donc essentiel de proposer des outils d’aide à la visite, des « clés » de compréhension qui rassurent et qui éclairent (salles introductives, panneaux explicatifs, dispositifs multimédia, espaces d’analyse critique…). À l’image de ce qui est fait pour les expositions temporaires, des stratégies originales d’accompagnement de tous les publics devraient être mises en œuvre dans les salles d’exposition permanente.

    Proposer un « musée à la carte » avec une mise en espace innovante

    Le musée sera par ailleurs un espace de liberté où chacun pourra construire plus librement qu’aujourd’hui sa visite et son parcours dans une architecture aux espaces intérieurs peu contraignants, ouverts et permettant une organisation spatiale évolutive et modulable. 

    Introduire du temporaire dans le permanent

    Enfin, afin de donner envie aux visiteurs de revenir régulièrement, le permanent et le temporaire devraient se répondre au sein d’un accrochage stable et chronologique : par des espaces expérimentaux ayant vocation d’être temporairement des cabinets d’œuvres graphiques, lieux d’art contemporain, de diffusion de vidéos ou d’accueil d’œuvres de musées nationaux partenaires. 

    Des espaces d'expositions optimaux

    Au total, le nouveau musée des Beaux-arts de Reims se déploiera sur une surface de plus  de 11 287 m², dont 4 884 m² dédiés aux expositions permanentes, 831 m² pour les expositions temporaires et 765 m² pour les animations culturelles et éducatives. Par ailleurs, l’ensemble des espaces publics, et les salles d’expositions ont été pensés pour  libérer le visiteur d’un cheminement linéaire et offrir aux œuvres de mieux se révéler au public.

    Après avoir traversé la halle archéologique, le visiteur pénétrera dans un large foyer, où accueil et billetterie jouxteront café, librairie et auditorium.

    Au sous-sol, deux étages réservés aux réserves, et en hauteur, trois niveaux consacrés aux expositions, et quatre entresols : la suite chronologique des salles d’exposition sera alors organisée par une progression chronologique de laquelle le visiteur pourra facilement s’affranchir.

    Les salles du premier étage, avec les œuvres de la Renaissance jusqu’à la période classique offriront une dernière vue sur les vestiges médiévaux tandis que les salles des deux derniers niveaux confronteront les œuvres avec des vues plus rares et ciblées sur la ville.

    Les salles du troisième étage proposeront quant à elles au public les œuvres des XXe et XXIe siècles et la salle des expositions temporaires.Des salles d’exposition modulables et flexibles.

    A chaque étage, l’organisation en trois nefs du bâtiment commandera l’utilisation et la succession des salles d’expositions. Chaque salle d’exposition sera de grande longueur, flexible et pourra être subdivisée par des panneaux modulaires. Des pièces spécifiques viendront s’accoler aux salles principales, dans l’esprit de cabinets dédiés à des artistes, à des donateurs, ou des thématiques précises : imaginons ainsi une salle consacrée à Henri Vasnier, célèbre donateur, ou un espace dédié au peintre Léonard Foujita… Enfin, des espaces d’interprétation et de détente, avec vues sur la ville, permettront d’agrémenter la visite.  Lumière sur les collection.

    Pour offrir aux collections des espaces d’expositions optimaux, les salles du troisième étage pourront être éclairées par une lumière naturelle, zénithale, tandis que les salles des premier et deuxième étages, présentant les œuvres jusqu’au XIXe siècle, seront éclairées par une lumière latérale, prisée à cette époque. Alternativement, les œuvres pourront être présentées sous une lumière artificielle comme éclairage principal ou pour un effet lumineux spécifique. Quant à l’atmosphère générale, alors que la halle archéologique et le foyer seront marqués par la matérialité des lieux (marbre, verre, béton et bois), les salles d’expositions feront place à la retenue et la neutralité, au calme visuel et acoustique : l’architecture et la scénographie devraient ainsi se concentrer sur la rencontre individuelle du visiteur avec les œuvres pour une contemplation préservée et un accès ouvert.

    Un projet urbain

    Situé à la jonction de plusieurs quartiers, le quartier du Boulingrin est l’exemple le plus représentatif du grand  projet urbain Reims 2020, dans lequel le projet de nouveau musée des Beaux-arts s’intègre. Lieu de ruptures autant que d’échanges (gare, tramway, bus, voitures, vélos, piétons), l’objectif était d’en faire une véritable plate-forme culturelle, un quartier dédié aux nourritures du corps et de l’âme, aux arts et à l’art de vivre, où proximité rime avec attractivité, et marché avec musée. 

    Une voute de béton armé d’à peine 7 cm d’épaisseur, 100 m de long, 50 m de large et 19 m de haut, de larges verrières, une longue mezzanine : à Reims, les Halles du Boulingrin font figure de seconde cathédrale. Imaginées dés 1923 par Emile Maigrot, la prouesse de leur construction revient à l’ingénieur Eugène Freyssinet. Tant et si bien qu’en 1990, après une histoire mouvementée – inaugurées en 1929, elles sont fermées au public en 1988, on parle même de les détruire – elles sont classées Monument Historique. 18 ans plus tard, leur restauration est lancée. Et les Halles du Boulingrin rouvrent donc dés septembre 2012 dans un quartier en pleine mutation, avant d’être rejointes en 2018 par le nouveau musée des Beaux-arts.

    Pour faire de cette ancienne entrée de ville historique, une nouvelle entrée dans une ville résolument moderne et contemporaine, mais qui sait tout aussi bien valoriser son passé, ses richesses archéologiques et architecturales. 

     

    Reims 2020, un grand projet urbain autour des proximités

    Lancé en juillet 2008, le projet Reims 2020 c'est pour commencer un grand concours d’urbanisme à l’échelle internationale, pour imaginer l’avenir de l’agglomération rémoise à l’horizon 2020, sur 3 échelles de territoire. 43 offres de cabinets d’urbanistes plus tard, ce sont 3 équipes pluridisciplinaires qui sont retenues : Philippe Panerai, Christian Devillers et Bruno Fortier.

    En parallèle, pendant 2 ans, les habitants sont consultés, participent : balades urbaines, séminaires, colloques, implication des conseils de quartier, concertations systématiques avec les acteurs publics et privés ainsi que les représentants de tous les handicaps.  Puis en décembre 2010, le projet est présenté au public… Ne manquait plus qu’un livre, sorti en 2011 et qui retrace l’intégralité du projet, autour de ce maître mot qu’est la proximité : Reims 2020, le choix des proximités.

    Calendrier et phasage

    Décidé en 2008, le projet a d’abord fait l’objet d’une phase d’étude et de programmation, aux fins d’en définir les enjeux et objectifs, et d’élaborer des documents de travail pour le lancement d’un concours de maîtrise d’œuvre, d’en déterminer le budget et de prévoir un calendrier.

    Calendrier

    Octobre 2008 à avril 2011 :

    Phase d’études préparatoires et de programmation

    Avril 2011 à juillet 2011 :

    1ère campagne de fouilles archéologiques en vue de déterminer l'état de conservation des vestiges

    Juin 2011 à juin 2012 :

    concours de maîtrise d'œuvre

    Juillet 2012 à avril 2014 :

    études de maîtrise d'œuvre

    Septembre 2012 à juillet 2013 :

    2è campagne de fouilles archéologiques, en lien avec le projet de musÃ