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  • Hier soir, à la Biennnale de Saint-Etienne, j'ai visité:A-T-T-E-N-T-I-O-N

    État, suspension, expérience, soins, pratique... En design, l'attention prend des formes multiples que l'exposition A-T-T-E-N-T-I-O-N souhaite explorer à travers diverses productions relevant du design graphique et des pratiques plastiques liées au numérique (projets existants, projets expérimentaux, projets d'étudiants).
    L'exposition sera structurée autour de quelques notions clefs représentatives des questionnements liés à l'attention. Elle proposera au visiteur un parcours contemplatif ou interactif l'invitant à considérer le thème des « sens du beau » sous l'angle particulier du dialogue qui s'instaure entre le concepteur et le destinataire du projet.
    Dans la conception d'un objet (qu'il soit usuel ou graphique), l'attention portée au destinataire, véritable travail « d'interprétation de l'autre » par le designer, s'appuie sur l'appréciation esthétique en même temps qu'elle met en jeu des connaissances issues d'études sur la perception humaine. Ainsi, l'attention peut devenir l'objet même du travail du designer.Mais l'attention en design ne se limite pas au soin apporté aux détails ou à la captation de l'intérêt du regardeur. Détourner l'attention sur un objet par la rupture, la surprise, l'intrigue ou, au contraire, soutenir et conduire l'attention sont différentes modalités d'un « exercice » dynamique de l'attention dirigée par le design. Ce travail peut notamment être une voie d'éveil et d'apprentissage dans un contexte pédagogique. Et si dans le contexte de notre société numérique ou nous déléguons l'attention aux machines pour extraire du sens des milliards de données générées quotidiennement, l'attention humaine garde sa valeur au point d'être au coeur d'une « économie » en constante redéfinition, allant de l'utilisateur concentré (par exemple, sur un jeu vidéo ou un logiciel) aux jeunes utilisateurs habitués aux « multitâches » des réseaux sociaux. De quoi s'enquérir des moyens de concevoir, éthiquement, structurellement et esthétiquement, les interfaces, objets et environnement de notre quotidien connecté.

    LES COMMISSAIRES



    David-Olivier Lartigaud est professeur spécialisé en théorie et pratiques numériques à l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne (Esadse). Il est également coordinateur et co-responsable du RANDOM (lab) de ce même établissement.
    Docteur en Art et Sciences de l'Art (Esthétique), il est chargé de cours en Master « Art et Numérique » à l'UFR d'Arts plastiques et Sciences de l'art de l'Université Paris 1. Il a organisé les colloques internationaux « Programmation orientée art 1 & 2 » à l'amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne en 2004 et 2007. Il a été responsable, de 2003 à 2007, de la ligne de recherche « Sens et usage de la programmation informatique en art » et est à l'initiative de la ligne de recherche « Objectiver », toutes deux soutenues par la DGCA du Ministère de la Culture et de la Communication.
    Publications récentes : direction de l'ouvrage ART++ aux éditions HYX, Orléans, 2011. Contribution à l'ouvrage Search Terms: Basse déf., sous la direction de Nicolas Thély aux éditions B42, Paris, 2012.

    Samuel Vermeil est responsable du design graphique d'Azimuts, revue du post-diplôme de l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne (Esadse), depuis 2013. Enseigne le design graphique à l'École supérieure d'art et design de Grenoble-Valence (Esad-gv) depuis 2001 et à l'École supérieure d'art et design de Saint-Étienne de 2007 à 2013. Collaborateur régulier de l'atelier graphique M/M (Paris) de 1994 à 2005. Études à l'École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad), Paris. Diplôme en 1994, option communication visuelle. Travail graphique tourné vers la forme éditoriale et en relation avec l'art contemporain (Coll. La création contemporaine, éd. Flammarion), auquel l'enseignement à apporté l'envie d'écrire sur le design (« Notes sur le travail de Pierre Faucheux », in Marie Louise, 2006 ; « Horse Factor and the Female Waltz Dancers » avec åbäke, in Graphic magazine n°18, 2011) et ouvert à des projets collaboratifs de publications et d'expositions (Point de vue, Forme de l'édition contemporaine, Enba Lyon 2010 ; N-1 Recherche et expérimentations en design graphique, numérique et sonore, Biennale internationale design de Saint-Étienne, 2010).

    http://www.biennale-design.com/saint-etienne/2015/fr/biennale-in/?ev=a-t-t-e-n-t-i-o-n-4

  • XIXe RENCONTRE DE LA FONDATION LE CORBUSIER

    FONDATION  LE CORBUSIER

     

    LETTRE D'INFORMATION  -  JANVIER 2015
    NEWSLETTER  -  JANUARY 2015

     

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    XIXe RENCONTRE  DE LA  FONDATION LE CORBUSIER

    L'Oeuvre à l'épreuve de sa restauration

    Institut National de l'Histoire de l'Art & Cité de l'Architecture et du Patrimoine / Paris

     

    16 - 17 - 18 Avril 2015
     

    EXPOSITIONS / EXHIBITIONS :

    COULEURS INOXYDABLES

    Frédéric Gaunet

     

    Centre des Monuments Nationaux, Villa Savoye, Poissy

     

    12.02.2015 - 20.04.2015
     
     

     

     

     

    CUISINES.

    1950 Cité Radieuse, Marseille, par Le Corbusier et Charlotte Perriand.

    Archives d'Architecture Moderne/ CIVA, Bruxelles

    28.01.2015 - 19.04.2015
     
     

     

     

    LA CHAPELLE NOTRE-DAME DU HAUT. DE L'OMBRE A LA LUMIERE.

    René Claudel

    Chapelle Notre-Dame du Haut / Ronchamp

    31.01.2015 - 01.03.2015
     
     

     

     

    UTOPIES REALISÉES - PAROLE AUX HABITANTS

    Site Le Corbusier / Firminy

     

    09.01.2015 - 22.02.2015
     
     
     

     

     

    LES ARCHITECTURES DE LE CORBUSIER

    Le rapport entre son oeuvre révolutionnaire et les produits innovants de la Collection LC

    Cassina/ Showroom / Paris

     

    22.01.2015 - 28.01.2015
     
     
     

     

     

    IMMERSION PHOTOGRAPHIQUE

    Maison Municipale Frugès - Le Corbusier/ Pessac

     

    14.01.2015 - 01.03.2015
     
     
     

     

     
    PUBLICATIONS :
    Cher Corbu ...
    Douze architectes écrivent à Le Corbusier

    Sylvie Andreu 

    Éditions Bernard Chauveau, Paris, 2014
     

     

       

    Mise au Point
    de Le Corbusier

    Traduction en langue espagnole par Jorge Torres Cueco

    ABADA Editores, Madrid, 2014
     

     

       

    Urbanisme
    de Le Corbusier

    Traduction en langue turque par Pelin Kotas

    Editions DAIMON, Istanbul, 2014
     

     

       

    Le Corbusier Le Grand

    Midi Edition

    Éditions Phaidon, Londres, 2014
     

     

       

    MANIFESTATIONS / EVENTS :
    Commémoration du Cinquantenaire de la mort de Le Corbusier
    Commemoration of the Fiftieth Anniversary of the death of Le Corbusier

    PROGRAMME

     

     

       

    Concours Flash ton Patrimoine

    Prix spécial Autour de Le Corbusier.

    Vous avez entre 6 et 25 ans, participez au concours organisé par les CAUE d’Ile-de-France

    15.01.2015 - 15.03.2015
     
     

     

     

    Paris Face Cachée

    Partenariat

    Réservez dès maintenant vos visites en ligne.

    06/07/08.02.2015
     
     

     

     
    INFORMATIONS :

    Appel à contributions / Call for papers

     

    Congrès "Le Corbusier 50 ans après"

     

    ETSA - Université Polytechnique de Valence

     

    Clôture le 3 Mars 2015

     

     
     

     

     

     

     

     

    Toute l'équipe de la Fondation vous souhaite une Bonne Année 2015

    All the team of the Fondation wishes you a Happy New Year 2015

     

     

     

     

     

     

    Paula de Sa Couto
    Assistante de direction & communication / relations presse
    Fondation Le Corbusier
    +33 (0) 1 42 88 75 70
    www.fondationlecorbusier.fr

  • Il neige et/ou gèle (parfois un vent glacial s'ajoute)depuis mercredi matin

    En ville, le blanc est minoritaire  mais sur les 7 collines de Sté, c'est tout blanc et notamment ici à ST GENEST LERPT

    Rien de plus normal vu de notre situation géo:

    Son climat est de type montagnard car c'est une ville en altitude où les chutes de neiges sont fréquentes et abondantes en hiver.

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    Géographie[modifier | modifier le code]

    Situation[modifier | modifier le code]

    La ville est traversée par la rivière le Furan (ou Furens), qui prend sa source dans le massif du Pilat tout proche, une partie du territoire de la commune étant d'ailleurs classée dans le Parc naturel Régional du Pilat. Située à environ 60 km au sud-ouest de Lyon (50 km à vol d'oiseau), 50 km de Vienne et 140 km de Grenoble, à l'est.

    Au nord, Paris est à une distance de 524 km; Au sud, le Puy-en-Velay se trouve à 70 km; Au sud-est, Valence est à 120 km, et à l'ouest, Clermont-Ferrand est distante de 140 km.

    Par ailleurs, le quartier de Saint-Victor-sur-Loire, non contigu de la ville de Saint-Étienne (à 15 minutes du centre-ville), a pour communes limitrophes – en plus de Roche-la-Molière et Saint-Genest-Lerpt qui font le lien avec la ville-centre – Saint-Just-Saint-Rambert, Chambles, Caloire et Unieux.

    Saint-Étienne constitue le cœur d'une aire urbaine de plus de 500 000 habitants, en forte extension ces dernières années (selon l'Insee[6]). Elle englobe plusieurs agglomérations proches : vallée de l'Ondaine, vallée du Gier, plaine du Forez avec Andrézieux-Bouthéon et La Fouillouse.

    Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

    Hydrographie[modifier | modifier le code]

    La ville est séparée par deux bassins versants. Celui de la Loire avec le Furan qui traverse, presque intégralement recouvert, la ville du sud au nord et qui se jette dans la Loire. Et celui du Rhône avec le Janon, qui se jette dans le Gier, un affluent du Rhône.

    Géologie et relief[modifier | modifier le code]

    Après Madrid et Sofia, Saint-Étienne est l'une des plus grandes villes d'altitude d'Europe (env. 170 000 hab. à plus de 480 m d'altitude[7],[8]). La ville est très vallonnée, elle est composée de sept collines[9] comme Rome, Nîmes, Besançon, Lisbonne, Yaoundé et Bergen.

    La ville est située sur le bassin houiller de la Loire, elle est traversée par la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée.

    Les quartiers ouest de la ville sont situés sur le méridien de Bruxelles : celui-ci passe par les quartiers de Bel-Air, Côte-Chaude et Michon.

    Climat

    Article détaillé : Données climatiques et températures de Saint-Étienne.

    Son climat est de type montagnard car c'est une ville en altitude où les chutes de neiges sont fréquentes et abondantes en hiver.

    VilleEnsoleillement
    (h/an)
    Pluie
    (mm/an)
    Neige
    (j/an)
    Orage
    (j/an)
    Brouillard
    (j/an)
    Moyenne nationale1 973770142240
    Saint-Étienne1985718242821
    Paris1 630642151913
    Nice2 6687671311
    Strasbourg1 633610302965
    Brest1 4921 10991174
  • J'ai vu hier au cinéma:De l'influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites(présenté par l'Acrira)

    De l'influence des rayons gamma sur le comportement des margueriteshttps://www.acrira.org/

    30 mai 1973 /
    Date de reprise 12 avril 2017
    La vie quotidienne d’une femme de quarante ans qui élève seule ses deux filles de treize et dix-sept ans.
     

    SYNOPSIS ET DÉTAILS

    Beatrice Hunsdorfer, femme abandonnée de quarante ans, élève seule ses deux filles de treize et dix-sept ans. Elle tente de rompre la routine en faisant des rencontres qui sont toujours de courte durée.
    Titre original 

    The Effect of gamma rays on Man-in-the-Moon Marigolds

    Distributeur Splendor Films
    Voir les infos techniques
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Joanne Woodward
    Rôle : Beatrice
    Nell Potts
    Rôle : Matilda
    Roberta Wallach
    Rôle : Ruth
    Judith Lowry
    Rôle : La nourrice
    Casting complet et équipe technique

    Chaque magazine ou journal ayant son propre système de notation, toutes les notes attribuées sont remises au barême de AlloCiné, de 1 à 5 étoiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus.

    4 articles de presse
     
     
     
     
     
    4,0
     Publiée le 23 juillet 2020
    Un très belle oeuvre mèconnue et gageons que les gens la reconnaîtront malgrè son titre insolite! Le public sera èmu s'il se laisse èmouvoir! Paul Newman nous prèsente de façon admirable une famille troublèe par le caractère, quelque peu nèvrosè, de la mère! Drame magnifiquement interprètè par Nell Potts (fille de Newman & Woodward) et Roberta Wallach (fille du grand Elli), qui incarnent les filles Joanne Woodward, une mère ...
    Lire plus
     
     
     
     
     
    5,0
     Publiée le 13 septembre 2008
    Le titre est une métaphore de l'impact qu'a l'attitude d'une mère de famille américaine, un peu déséquilibrée par une vie trop dure, sur la personnalité de chacune de ses deux filles. Alors que l'ainée, qui a subi de plein fouet et pendant trop lomptemps les frasques de sa mère, en sort affaiblie, la plus jeune, qui a réussi à se garder un espace de liberté dans l'univers tendu et incohérent qui l'entoure, tire bénéfice de cette ...
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    4,0
     Publiée le 22 septembre 2011
    Newman nous sert une tranche de vie de Béatrice Hunsdorfer (Joanne Woodward prix d'intérprétion du festival de Cannes 1973) mère de deux filles Matilda (Nells Pott) et Ruth (Robertah Wallach). L'histoire en elle même n'est pas intéréssante ce sont les relations entre les personnages qui intérésse ici le réalisateur. Le film se base essentiellement sur la folie de la mère (qui apparament l'était depuis son plus jeune âge) et qui ...
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    2,0
     Publiée le 14 mai 2017
    "De l'influence..." a pour héroïne Beatrice Hunsdorfer, une femme d'une quarantaine d'années. Séparée de son mari, elle élève seule ses deux filles et vit dans une maison délabrée dont elle sous-loue une chambre à des personnes en fin de vie. "De l'influence..." a été tourné en 1972 par Paul Newman qui était alors au sommet de sa gloire. Le rôle de Beatrice est interprétée par son épouse, l'actrice Joanne Woodward. Il est tiré ...
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    46 Critiques Spectateurs
  • H(H)ISTOIRES Jean-Marc Cerino, Nicolas Daubanes, Christelle Franc et Eric Manigaud

    25 avril – 29 juin 2024

    Commissaires d’exposition : Fanny Robin, Philippe Roux et Pascal Thevenet

    Vernissage le jeudi 25 avril à 18h30.

    En ce mois d’avril 2024, temps de commémoration pour la Fondation Bullukian qui réunit dans un même élan la mémoire de son fondateur décédé il y a 40 ans et le souvenir du génocide arménien en France qui a coûté la vie a des centaines de milliers d’arméniens, notre Fondation a souhaité accueillir l’exposition h(H)istoires, réalisée en collaboration avec la revue De(s)générations.

     
     

    Cette exposition collective, rassemblant le travail de quatre artistes : Jean-Marc Cerino, Nicolas Daubanes, Christelle Franc et Eric Manigaud, a pour volonté de nous questionner sur une problématique qui ne cesse de nous interroger : qu’est-ce qui fait histoire ?

    Que les atrocités infligées au peuple arménien en 1915 ne soient pas encore reconnues partout comme un génocide dénote de la relativité des lectures de ce qui fait histoire. Il y a l’histoire racontée par les vainqueurs. Il y a l’histoire muette des vaincus. Il y a celles que nous font vivre ces quatre artistes qui ont fait des histoires et de l’Histoire leur matériau. Et en démontrent la plasticité.

    Les histoires et l’Histoire ne font pas que se raconter et s’écrire. Elles acquièrent des formes résultant des pouvoir-faire de ces quatre créateurs. Appliquer et retourner ; altérer et corroder ; inciser et superposer ; saupoudrer et déposer les histoires et l’Histoire, c’est autant de gestes qui aboutissent à h(H)istoires, combinatoire des dites petites et de la dite grande ; de celles, masquées, des défaits et de celle, ostentatoire, des triomphants. Ces quatre artistes continuent ou précèdent le travail des historien.ne.s et des intellectuel.le.s. Ils ont aussi en commun d’avoir participé à un moment ou à un autre à l’histoire de la revue De(s)générations, forte des soutiens et contributions de Jean-Christophe Bailly, Georges Didi-Huberman, Marie-José Mondzain, Nathalie Quintane, Valérie Jouve et beaucoup d’autres qui ont offert à la revue leur intelligence sensible, leurs pensées, poèmes et images. Par la formation de la forme h(H)istoires, les artistes Cerino, Daubanes, Franc et Manigaud exercent les forces du POUVOIR-faire et du SAVOIR-défaire.

    Le second volet d’h(H)istoires se déroulera simultanément à la Galerie Sator – Komunuma, à Romainville.

    Fanny Robin, Philippe Roux, Pascal Thevenet, commissaires de l’exposition

    La Fondation Bullukian présente dans son espace Bullu’lab l’exposition focus #10 sur la Revue De(s)générations,
    du 25 avril au 29 juin 2024.

    Cette exposition est réalisée en partenariat avec la Galerie Sator, le Centre du Patrimoine Arménien de Valence, le FRAC Occitanie Montpellier et la librairie l’Œil Cacodylate.

    L’exposition s’inscrit dans le programme du Printemps du dessin 2024.

    INFORMATIONS PRATIQUES

    Exposition présentée du 25 avril au 29 juin 2024.
    Vernissage jeudi 25 avril à 18h30.

    Entrée gratuite du mardi au vendredi de 14h à 18h et le samedi de 10h à 12h et de 14h à 18h.
    Fermeture les jours fériés.

    Organiser votre visite

     
     

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  • Zelliges à Casablanca

    Photo perso du 12 avril 2015 au marché central

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    « Azulejo » est un mot d'origine arabe employé en Espagne et au Portugal pour désigner un carreau de faïence, c'est-à-dire un carreau de terre cuite recouvert d'un émail opaque. Dans ces deux pays, on fit dès le XIIIe siècle un usage fréquent d'azulejo pour revêtir et orner murs, sols, fontaines, plafonds ou cheminées.


    Etymologie Ce mot dérive de l'arabe  الزليج  « al zulaycha » qui signifie petite pierre polie, et non de « azul » bleu, comme on le lit parfois. Le fait qu'il y eut beaucoup d'azulejos bleus prête à cette confusion, mais historiquement, les premiers carreaux émaillés apparus en Espagne au XIIIe étaient plutôt verts, bruns et jaunes. Pourquoi « petite pierre polie » ? Parce que l'idée était au départ de reproduire les mosaïques gréco-romaines du Proche-Orient ou d'Afrique du Nord, non pas en assemblant des petits morceaux de marbres polis (« tesselles »), mais des morceaux de carreaux de faïence colorés. On comprend bien qu'il faut moins d'efforts pour découper un carreau émaillé que l'on fabrique, que de polir des marbres venus d'horizons lointains ! Ceux qui connaissent le Maroc ont nécessairement vu des « zelliges », mosaïque de petits morceaux de faïence colorés. Ces « zelliges » y recouvrent encore sols et murs. Cet artisanat ancien est toujours vivant au Maroc ; la plupart des ateliers de découpe de carreaux étant à Fès. On l'aura compris, « zelliges » marocains et « azulejos » hispaniques partagent la même étymologie. Et la même filiation avec la mosaïque.
    Des origines orientales millénaires Les premiers carreaux émaillés connus proviennent d'Egypte et de Mésopotamie. Le Pharaon Djéser, fondateur de la IIIe dynastie, fit construire à Saqqarah par l'architecte Imhotep dans les années 2620 av. J.-C. une pyramide à degrés dont les galeries conduisant à la chambre funéraire sont couvertes de carreaux vitrifiés verts avec des lignes jaunes imitant les tiges de papyrus. L'émail, fine couche vitreuse rendue opaque, est donc une découverte millénaire. Toutefois, pendant l'antiquité, cette technique de la céramique recouverte d'un émail opaque fut exclusivement orientale et, en réalité, fut ensuite perdue. Le monde gréco-romain ne la connaissait pas, et a développé l'usage de peintures sur enduit frais (« fresque »), de stucs, ou de mosaïques.
    La redécouverte de l'émail Ce sont les perses Sassanides qui au IXe siècle redécouvrirent l'usage de l'étain comme opacifiant pour le verre, et fabriquèrent de nouveau des carreaux émaillés, c'est-à-dire dont la glaçure est opaque. Leurs voisins Abbassides -Bagdad était leur capitale- s'emparèrent eux aussi de cette technique. Laquelle diffusa dans tout le monde arabo-musulman, des portes de Constantinople à l'Espagne. Sous les Fatimides, des potiers égyptiens décorèrent des salles entières de palais du Caire.
    L'arrivée en Europe par l'Espagne Ce sont donc les Arabes qui ont apporté en Europe cet art de l'Orient. Le premier usage de carreaux émaillés fut des assemblages géométriques de morceaux de carreaux découpés (« Alicatado »). On peut en voir de magnifiques exemples toujours en place à l'Alhambra de Grenade. Les schémas ornementaux utilisés sont complexes et reflètent le goût islamique fondamentalement géométrique. Or, l'alicatado est un procédé qui coûte cher car il demande beaucoup de travail de découpe et engendre des chutes importantes. Pour pallier ces inconvénients, les artisans ont imaginé d'appliquer directement les émaux colorés sur l'argile, en les séparant pour éviter leur mélange. Ces séparations sont faites en traçant des contours avec un corps gras mêlé d'un pigment noir (oxyde de manganèse). Mélange qui se transforme en un fin trait noir à la cuisson. Ce procédé de cloisonné s'appelle en Espagne « cuerda seca ». Parmi les azulejos produits selon ce procédé, on retrouve surtout des motifs mauresques, se rapprochant notamment des compositions de mosaïques de type alicatado. Parfois, ils suggèrent des effets cubistes originaux ou sont disposés en superbes schémas de style radial. La décoration la plus typique de cette période consiste en combinaisons de festons géométriques, typiquement mauresques, et quelques exemples rares d'ornements végétaux. Aux environs des années 1500, le procédé de la cuerda seca fut remplacé par celui de l'arista ou cuenca où le cloisonnement se fait par de fines arêtes d'argile en relief. On utilise pour cela un moule portant le négatif du motif que l'on presse dans l'argile molle. Il n'y a donc plus de ligne noire entre les motifs de couleurs différentes. Il s'agit néanmoins d'une production destinée à imiter à moindre coût les alicatados. Les principaux centres de production espagnols furent Malaga, Séville, Valence (Manises et Paterna), et Talavera de la Reina.
    L'influence de la majolique italienne Avec la Renaissance, à la fin du XVe siècle, se produisent des changements fondamentaux pour l'évolution de l'azulejo. En Italie s'est développée la technique de la majolique ; on fabrique plats ou vases de terre cuite émaillés avec des décors colorés très élaborés : rinceaux, personnages, grotesques, etc. La ville de Faenza, centre de production important, donnant le mot « faïence » en français. Des carreaux commencent à y être décorés de ces décors. Vers 1498, s'établit à Séville un peintre italien de majoliques, Francesco Niculoso, dit Niculoso Pisano car il est originaire de Pise. Il va introduire en Espagne la technique de la majolique et va brillamment l'appliquer à l'azulejo. Jusque-là, les carreaux étaient recoupés, les couleurs étaient vives et appliquées en à-plats avec une intensité uniforme. La manière italienne « pisana » est picturale : on peint sur les carreaux comme sur un tableau. En conséquence, on va utiliser une riche polychromie (bleu, jaune clair, jaune foncé, vert, brun, blanc, noir, violet). Ce qui est révolutionnaire surtout, c'est la recherche du clair-obscur et du dégradé. On passe ainsi d'une production artisanale, basée sur une répétition quasi-industrielle, à une création artistique, laquelle nécessite une qualité particulière de sensibilité chez le peintre. Le style des azulejos va en être complètement transformé puisqu'apparaissent alors les grands panneaux décorés, présentant des scènes figuratives et narratives réalisées avec une grande érudition. L'influence de Pisano a été énorme et de Séville, il a été imité à Tolède, Valence, Talavera de la Reina, mais aussi au Portugal. Et c'est au Portugal que cet art va le plus prospérer, au point de devenir une des caractéristiques du pays. D'autres maîtres italiens comme Guido di Savino s'installeront vers 1500 en Flandres, à Anvers, alors province espagnole, et y introduiront également la technique de la majolique. Anvers va devenir un centre de formation important pour le reste de l'Europe, en particulier la France (le premier faïencier français sera Masséot Abaquesne à Rouen), et la Hollande (Amsterdam, Rotterdam, Haarlem, Makkum et Delft, bien sûr).
    Au fil des siècles, des styles qui suivent leur époque Le XVIIe siècle est caractérisé par une grande diversité de sujets : scènes religieuses, de chasse, de guerre, scènes mythologiques ou satiriques. Les sources d'inspiration sont variées, mais elles sont surtout librement transposées, mélangées et interprétées. Les peintres d'azulejos s'inspirent de gravures ornementales venues d'Europe, en particulier les « Grotesques », motifs profanes de la Rome Antique réinterprétés par le peintre Raphaël au XVIe siècle pour décorer le palais du Vatican. Ces grotesques ont un caractère fantastique qui sera largement repris et mélangé à des thèmes religieux notamment. C'est l'époque des colonies et l'inspiration provient également des indiennes, tissus exotiques imprimés en provenance des Indes utilisés comme devant d'autel, que les peintres adaptent à la symbolique catholique. A la fin du XVIIe siècle, les Hollandais conçoivent leurs panneaux en blanc et bleu, en référence à la porcelaine chinoise qu'ils tentent de concurrencer. Les Portugais commandent pour leurs palais et leurs églises ces panneaux hollandais (à Willem van der Kloet et Jan van Oort notamment). Ce type d'azulejo connaîtra une grande vogue au Portugal car bien vite au XVIIIe siècle, ces panneaux vont être imités au point de couvrir tout le pays de blanc et bleu. Cet art est alors à son apogée, la maîtrise des peintres d'azulejos est telle qu'ils signent souvent leurs panneaux. Au XVIIIe siècle, les encadrements deviennent de plus en plus envahissants avec le style baroque et ses enchevêtrements de festons, d'anges et d'éléments architecturaux. Puis apparaît le style rococo, mélange de rocaille et de baroque, avec des ornementations encore particulièrement chargées. Pour les décors, les gravures de Jean-Antoine Watteau inspirent des scènes galantes et bucoliques, des scènes pastorales et des promenades de couples aristocratiques. Après ces excès des frivolités, le XIXe siècle préconise un retour à la vertu et à la simplicité de l'antique, le style est néoclassique, inspiré des gravures de Robert et James Adam. Les encadrements des panneaux s'allègent et se simplifient. Ce style marque surtout le retour à une riche polychromie.
    L'Art nouveau en France A la fin du XIXe siècle, l'Art Nouveau apparaît en France et relance la céramique architecturale, grâce également à l'utilisation du grès, résistant au gel. Les représentations sont beaucoup végétales, aux mouvements ondoyants et féminins. On y sent l'influence des affiches d'Alphonse Mucha et d'Eugène Grasset. L'exposition universelle de 1900 fera une belle place à cette céramique architecturale. C'est aussi le retour du cloisonné, procédé qui avait été abandonné depuis plusieurs siècles, et l'invention du pochoir. Beaucoup de façades de maisons, de boutiques et de restaurants vont être ornés par des panneaux décoratifs ou plus simplement par des frises décoratives, souvent de motifs floraux, et parfois en relief.
    De nos jours, il n'y a plus d'homogénéité de style dans des créations qui sont surtout l'œuvre d'un artiste. Artiste rarement céramiste qui s'exprime occasionnellement par cet art. Les stations de métro de Lisbonne ou la Casa da Mùsica de Porto (architecte Rem Koolhaas) montrent que c'est au Portugal aujourd'hui encore que l'usage de la céramique dans l'architecture est particulièrement vivant.

    http://www.azulejos.fr/

  • Lycéens et apprentis au cinéma Auvergne-Rhône-Alpes 2022-2023.

    Acrira

    Présentation / Mode d’emploi

     

    Plaquette de présentation 2022-2023

    Avant-propos

    Bienvenue sur le nouveau site du dispositif Lycéens et apprentis au cinéma en Auvergne-Rhône-Alpes.
    Vous y trouverez toutes les informations qui vous seront utiles pour travailler avec vos élèves autour des 9 films et programmes de la sélection 2021/2022.


    Introduction

    À l’occasion de la création d’un nouveau territoire : la région Auvergne-Rhône-Alpes, le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma change de dimension. Une nouvelle coordination voit le jour, fruit de la collaboration de deux structures historiques, pionnières sur les questions d’éducation à l’image : l’AcrirA et Sauve qui peut le court métrage.

    Ce nouveau site internet est le volet numérique du dispositif et se veut une ressource pour les enseignants, les élèves, les exploitants et les différents intervenants.


    Coordination régionale

    Le dispositif s’appuie sur deux coordinations distinctes :

    • L’AcrirA pour les Académies de Grenoble et de Lyon (Ain, Ardèche, Drôme,,Isère, Loire, Rhône, Savoie et Haute-Savoie),
    • Sauve qui peut le court métrage pour l’Académie de Clermont-Ferrand (Allier, Cantal, Haute-Loire et Puy-de-Dôme).

    Créée en 1986, l’AcrirA est une association qui fédère plus de soixante cinémas art et essai-recherche en Auvergne – Rhône-Alpes. Tout au long de l’année, elle met en œuvre des actions en vue de faire découvrir au public des films de qualité. De plus, l’AcrirA coordonne en Rhône-Alpes Passeurs d’Images.

    Crée en 1978, Sauve qui peut le court métrage est une association qui organise le Festival International du Court métrage de Clermont-Ferrand et coordonne tout au long de l’année le Pôle Régional de l’Éducation à l’Image et Passeurs d’Images.

    En 2017, l’AcrirA et Sauve qui peut le court métrage s’associent pour coordonner le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma à l’échelle de la nouvelle région Auvergne-Rhône-Alpes.

    Le rôle de ces deux associations est d’élaborer les programmes en concertation avec la Commission nationale du CNC et le Comité de pilotage régional, d’informer les différents partenaires, de favoriser le dialogue entre les salles de cinéma et les établissements scolaires, d’harmoniser les propositions d’accompagnement pédagogique (documents, formations pour les enseignants, interventions auprès des élèves, ateliers, participation aux festivals etc.) et d’assurer le suivi technique de l’ensemble du projet.

    AcrirA : lyceens@acrira.org

    Sauve qui peut le court métrage : j.ters@clermont-filmfest.org


    Partenaires

    Le dispositif bénéficie du soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du Centre National du Cinéma et de l’image animée, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt. L’AcrirA et Sauve qui peut le court métrage sont chargés de sa mise en œuvre, en partenariat avec l’Université Clermont-Auvergne, l’Université Lumière Lyon 2, LUX Scène Nationale à Valence, l’Équipée à Bourg les Valence, Archipel médiateur culturel, les Ateliers de la rétine, le FAR, les festivals et les salles de cinéma.

    Les Rectorats de Grenoble et de Lyon assurent l’organisation de journées et de stages de formation pour les enseignants des académies de Grenoble et de Lyon.

    Le Rectorat de Clermont-Ferrand et Sauve qui peut le court métrage assurent cette mission de formation sur l’académie de Clermont-Ferrand.


    Objectifs

    L’opération Lycéens et apprentis au cinéma a pour ambition de développer la culture cinématographique des adolescents par la découverte d’un cinéma de qualité, et de les amener à devenir des spectateurs assidus, curieux et critiques.

    Le dispositif contribue à l’aménagement culturel du territoire, puisqu’il concerne aussi bien les établissements situés en zone rurale qu’en zone urbaine. Il s’adresse à la fois aux établissements d’enseignement général, technique, professionnel ou agricole, publics ou privés et tente ainsi de faciliter un accès égalitaire à la culture. Il favorise pour les exploitants la conquête et la fidélisation de nouveaux spectateurs.


    Fonctionnement

    Chaque année, une nouvelle liste de films est proposée au choix des enseignants. La sélection comporte deux listes : d’une part des films choisis à l’échelon régional, d’autre part des films choisis à l’échelon national et proposés à toutes les régions participant à l’opération.

    Dans un souci de progression pédagogique, chaque classe doit s’inscrire à un minimum de trois films par an. Ces films peuvent être choisis librement dans l’ensemble de la liste.

    Le prix des places est fixé à 2,50 € par élève et par séance.

    Pour les salles de cinéma, le taux de location appliqué par les distributeurs est de 30% sans minimum garanti. Les salles ont la possibilité d’organiser avec les copies Lycéens et apprentis au cinéma trois séances publiques par film. Elles sont responsables de l’expédition des copies vers les salles qui leur succèdent dans le calendrier de circulation mis au point par l’AcrirA et Sauve qui peut le court métrage qui en assurent la prise en charge financière.

    Outre les projections organisées dans les salles de cinéma, Lycéens et apprentis au cinéma propose des documents pédagogiques afférents aux films de la sélection, des DVD, des formations pour les enseignants, des ateliers, des animations des classes d’analyse dans les établissements et des déplacements dans les festivals.

    Les neuf films de la sélection 2022/2023

    • En liberté ! de Pierre Salvadori – 2018 / France / 1h48
    • The Host de Bong Joon-ho – 2006 / Corée du Sud / 2h00
    • Femmes au bord de la crise de nerfs de Pedro Almodóvar – 1989 / Espagne / 1h35
    • Panique de Julien Duvivier – 1947 / France / 1h31
    • Elephant Man de David Lynch – 1981 / Grande-Bretagne / 2h05
    • L’Image manquante de Rithy Panh – 2013 / France, Cambodge / 1h32
    • Le Sommet des dieux de Patrick Imbert – 2021 / France, Luxembourg / 1h35
    • Buñuel après l’âge d’or de Salvador Simo – 2019 / Espagne/ 1h20
    • Nouvelles terriennes, une réalité fugace et multiple – programme de 5 courts métrages proposé par Sauve qui peut le court métrage (1h34) :

    Gagarine de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh – 2015 / France / 15min
    Qu’importent si les bêtes meurent de Sofia Alaoui – 2019 / France, Maroc / 23min
    Ghost Cell de Antoine Delacharlery – 2015 / France /  6min
    Mars Colony de Noël Fuzellier – 2019 / France / 35 min
    Zombies de Baloji – 2019 / Belgique, Congo, Kinshasa / 15min


    Procédure

    Suite à la réforme territoriale et la fusion des régions, le dispositif Lycéens et apprentis au cinéma intègre la plateforme Découverte Région – Volet Culture et Patrimoine, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

     Les chefs d’établissement recevront dans le courant du mois d’avril, un mail de la Région leur demandant de déposer leurs projets d’établissements, dont Lycéens et apprentis au cinéma, sur cette plateforme du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes,  via le lien suivant : http://sicorra.rhonealpes.fr.

    Inscriptions au dispositif :

     

    • Pré-inscription de l’établissement : En ligne sur l’extranet SICORRA – du mardi 07 juin au vendredi 01er juillet 2022

    – La démarche doit être validée par le chef d’établissement. 

    – C’est lors de la pré-inscription que se font les demandes de prise en charge de transport.

     Inscription définitive : Auprès des coordinations :

    Académies de Lyon et Grenoble auprès de l’ACRIRA  : Formulaires en ligne (un seul formulaire par établissement) à compléter entre le jeudi 01er septembre et le vendredi 21 octobre 2022.

     

     

     

     

     

     

     

     

    Académie de Clermont-Ferrand auprès de Sauve qui peut le court métrage : Formulaire en ligne (un seul formulaire par établissement) à compléter avant le mardi 27 septembre 2022.

    – Inscription des classes, choix des films, inscription des enseignants avec désignation d’un enseignant coordinateur-référent qui sera en contact avec la coordination. 

     


    Contacts


    Logo Laac AcrirA

    AcrirA :

    Lucile Gybels et Judith Mouras

    2 rue des Arts et Métiers 38000 Grenoble

    Tél : 04 72 61 17 65 | 06 95 03 57 88
    Mail : lyceens@acrira.org | lucile.gybels@acrira.org | judith.mouras@acrira.org 

     Instagram |   Facebook | @Lyceens.et.apprentis.au.cinema


     

     

     

     

     

     

    Sauve qui peut le court métrage :

    Festival du court métrage : www.clermont-filmfest.org

    Pôle Régional d’Education à l’Image : www.transmissionimpossible.org

    Jérôme Ters

    La Jetée / 6, place Michel de l’Hospital – 63058 Clermont-Ferrand cedex 1

    Tél : 04 73 14 73 13 / Fax : 04 73 92 11 93 – Mail : j.ters@clermont-filmfest.org

  • Balade du samedi 23 août 2008:Romans-sur-Isère(Drôme)

    Romansvg.jpgRomans-sur-Isère est une commune française, située dans le département de la Drôme et la région Rhône-Alpes, au sud-est de la France.

    Romans-sur-Isère est un chef-lieu de canton situé sur la rive droite de l'Isère à 18 km au nord-est de Valence. Avec la ville voisine de Bourg-de-Péage, établie de l'autre côté de la rivière, elle forme une agglomération d'une cinquantaine de milliers d'habitants (Romanais et Péageois).

  • Relevé météorologique de Saint-Étienne
    Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
    Température minimale moyenne (°C)−0,40,12,44,68,81214,213,810,783,30,76,6
    Température moyenne (°C)3,24,27,41014,317,820,42016,313,57411,5
    Température maximale moyenne (°C)6,88,412,415,319,823,6

    Sommaire

    Géographie

    Romans est également située près du massif du Vercors, à vingt minutes en voiture. L'accès à Romans est facilité par l'autoroute Valence-Grenoble, gratuite entre Valence et Romans, par la gare de Valence TGV à 8 km, et par l'autoroute du soleil.

    Situées dans le sud-est de la France, dans la moyenne vallée du Rhône, Romans et sa ville sœur Bourg-de-Péage

    Très jolis ponts qui unissent les 2 villes...

    Romans et Bourg-de-Péage sont le centre d'une petite région limitée au Sud et à l'Ouest par la rivalité avec Valence, s'étendant au nord sur les collines du Bas-Dauphiné et englobant l'Est du rebord du Vercors. C'est une terre de rencontre entre les influences provençales et le Lyonnais.

    Romans est placée sur la grande voie de passage que la nature a ouverte entre les Alpes et le Massif central. Mais à la différence des autres villes de la vallée du Rhône comme Valence ou Avignon, Romans ne se situe pas au bord du Rhône, mais sur un de ses grands affluents, l'Isère, une rivière difficilement franchissable aux abords de son confluent avec le Rhône.

    l'Isère pour changer du Rhône.... que je vois tous les jours

    Aussi la route rhodanienne, longtemps, emprunta plus en amont le gué de Romans et probablement dès le XIe siècle un pont près de la collégiale St-Barnard. Romans bénéficia aussi du débouché de la vallée de l'Isère vers la mer Méditerranée.

    Le site primitif de Romans offre bien des atouts : la "molasse" de son sous-sol, un grès tendre, fournissait la pierre ; son exposition protégeait du vent du Nord tout en donnant le meilleur ensoleillement dans un climat présentant déjà des caractères méditerranéens. Des sources abondantes procuraient l'eau potable, le vent la force motrice aux moulins à grains ou à huile qui favorisèrent, dès le Moyen Âge, l'industrie du drap et la tannerie.

    Histoire

    À l'origine de Romans : l'abbaye de Barnard

    La ville de Romans est née de la fondation en 838, près d’un gué sur l’Isère, d’une abbaye par Barnard, archevêque de Vienne.

    Icône de détail Article détaillé : Barnard de Romans.

    Le nom de la ville qui s'y développe autour, à partir du XIe siècle, dériverait du nom de la première paroisse : Saint Romain.

    Au cours du XIe siècle, les moines de l'abbaye furent remplacés par des chanoines, qui constituèrent un chapître sous la surveillance de l'abbé Léger, fils du seigneur de Clérieux, et archevêque de Vienne. L’église devint alors collégiale.

    Icône de détail Article détaillé : Collégiale Saint-Barnard.
    Très joli édifice

    Le temps des chanoines

    Autour de la collégiale Saint-Barnard, marchands et artisans s’installèrent et développèrent une puissante industrie du drap. Sa renommée sera importante pendant près de sept siècles.

    Le premier pont sur l'Isère (le « Pont Vieux ») fut construit en 1049 afin de faciliter et d'intensifier le trafic, mais aussi de permettre la perception d’un péage (d'où le nom de Bourg-de-Péage, ville sur l'autre rive de l'Isère, face à Romans), offrant ainsi des revenus pour la ville.

    Un marché s’installa également autour de la collégiale Saint-Barnard ; il existe encore aujourd’hui sur la place Maurice Faure.

    Ce noyau urbain fut pourtant menacé :

    • au nord, par les seigneurs d'Albon, ayant pris possession des terres de Peyrins ;
    • au sud, par les comtes Valentinois.

    Dans ce climat d'insécurité, les chanoines décidèrent la construction d'un rempart. La tour Jacquemart, ancienne porte de l'Aumône, date de cette époque.

    Icône de détail Article détaillé : Tour Jacquemart.

    Le commerce s'intensifia durant le XIIIe siècle et la prospérité de la cité se traduisit par de nouvelles constructions menées par un grand bâtisseur : l'abbé Jean de Bernin. Il fit ainsi reconstruire un pont plus solide et agrandir la collégiale Saint-Barnard. C'est à cette même époque que des faubourgs se développèrent à l'extérieur des remparts.

    Mais la tutelle du chapître devint de plus en plus pesante et les Romanais s'insurgèrent en 1280 : humiliés, les chanoines renoncèrent à la gouvernance de la cité.

    Cité du Dauphiné

    L’enrichissement et l’indépendance de la ville suscitèrent la convoitise du Dauphin, seigneur du Dauphiné, qui l'annexa en 1342.

    En 1349, c'est dans la cité même qu'eu lieu la cérémonie du rattachement du Dauphiné à la France. L’acte, connu sous le nom de Traité de Romans, fut signé dans la demeure du Dauphin, près du « Pont Vieux », suivi d’une cérémonie religieuse dans la collégiale Saint-Barnard.

    Icône de détail Article détaillé : Traité de Romans (1349).

    La fin du Moyen Âge

    Les premiers mégissiers et tanneurs s'installèrent dans le quartier de la Presle à la din du XIVe siècle.

    Durant la guerre de Cent Ans, la ville s'entoura d'un second rempart qui englobait les faubourgs : quartiers de la Presle, de la Pavigne et de Saint-Nicolas. Ce rempart commença à être abattu vers 1830. Des vestiges sont encore visibles : une tour rue des Remparts-Saint-Nicolas, les murailles du quai Sainte-Claire et du cimetière Saint-Romain.

    Au début du XVe siècle, la draperie romanaise s'exportait jusqu'au Proche Orient et les riches marchands se firent alors construire des hôtels particuliers en style gothique flamboyant un peu partout dans la cité.

    En 1516, un riche et pieux marchand de Romans, Romanet Boffin, conçut dans la ville un chemin de Croix aboutissant au calvaire des Récollets.

    Icône de détail Article détaillé : Calvaire des Récollets.

    Le temps des épreuves

    Durant la deuxième moitié du XVIe siècle Romans dut essuyer une série de catastrophes : grands froids, grandes sécheresses, pestes, etc. Les crises religieuses et sociales atteignirent leur paroxysme en 1562, où le pays de Romans fut ravagé au nom du Protestantisme (la collégiale Saint-Barnard fut mise à sac) et lors du Carnaval sanglant de 1580.

    Au cours des deux siècles suivants, la ville stagna et l’industrie du drap disparut tandis qu’émergeait la tannerie et la soie.

    C'est à cette même époque que la ville se couvre de couvents et de monastères (Capucins, Récollets, Ursulines, Saint-Just).

    Icône de détail Article détaillé : Couvent de la Visitation.

    En 1680, le bourg qui s'était constitué sur l’autre rive de l’Isère, face à Romans, devint Bourg-de-Péage, communauté indépendante.

    En décembre 1788, les États du Dauphiné, assemblée de la province, s’ouvrent dans le couvent des moines Cordeliers ; leurs propositions préparèrent les États généraux de Versailles en 1789.

    La Révolution fut vécue calmement dans la ville.

    Émergence de l’industrie de la chaussure

    Après 1850, l’économie et la société romanaises subissent leur mutation majeure avec le développement de l’industrie de la chaussure pour laquelle travaillent, en 1914, 5 000 ouvriers et ouvrières, à l’origine d’un mouvement syndical puissant.

    Dès la fin du XIXe siècle, Joseph Fénestrier impose la première marque de chaussure, « UNIC ». La ville change : a population atteint 10 000 habitants, les remparts sont démolis, les quais construits, le chemin de fer attire de nombreux ateliers de chaussures. À l’est, le long de l’avenue Gambetta, s’édifient la caserne Bon, le collège, des demeures louées aux officiers.

    Après la Première Guerre mondiale, dans les années 1920, le maire socialiste Jules Nadi fait construire, à proximité de la route de Grenoble, une cité-jardin à vocation sociale.

    L’industrie de la chaussure bénéficie alors d’une certaine prospérité, la population compte 17 000 habitants ; la poussée urbaine s’exerce vers le nord, au-delà de la voie ferrée. L’église Notre-Dame de Lourdes est construite en 1937, dans le style « gothique moderne ».

    La crise mondiale des années 1930 est particulièrement dramatique pour la chaussure de Romans, qui vivait en partie des exportations. La création d’une grande foire économique, en 1930, apparaît comme l’un des palliatifs.

    La Deuxième guerre mondiale

    Au cours de la Seconde Guerre mondiale, Romans est occupée une première fois par les Allemands en juin 1940, puis de septembre 1943 à août 1944.

    La Résistance au régime de Vichy est marquée le 10 mars 1943 par une manifestation à la gare contre le départ des requis pour le S.T.O., puis le 9 juin 1944 par le départ des volontaires pour le Vercors où se trouvent de nombreux maquis. Les maquisards qui échappent à la brutale répression allemande de juillet (massacres de civils à Vassieux-en-Vercors, à La Chapelle-en-Vercors et à la grotte de la Luire) participent à la Libération de Romans en août.

    Entre crises et mutations

    Avec le retour de la paix, l’industrie de la chaussure redevient florissante, en particulier avec Charles Jourdan qui crée des magasins dans le monde entier ; elle emploie 4000 salariés.

    La population continue à croître, de 20000 habitants en 1945 à 30000 en 1968. Pour les accueillir, de nouveaux quartiers se couvrent d’immeubles comme la cité HLM de La Monnaie, où vivent jusqu’à 8000 personnes. Des zones pavillonnaires remplacent les terres agricoles tout autour de la ville.

    Mais à partir de 1974, la crise désorganise profondément la mono-industrie de la chaussure : la concurrence étrangère lui est fatale. De nombreuses entreprises ferment, entraînant des centaines de licenciements : en 25 ans, les effectifs passent de 4000 à 1000 salariés.

    Déclin également pour la grande tannerie industrielle : seules subsistent la Tannerie Roux, l’une des plus anciennes de France, et la société de Tannerie Chaix. Face à ces mono-industries, une économie de substitution se met lentement en place dès les années 1960 (FBFC : combustible nucléaire, SEIM : équipement automobile, etc.) dans la zone industrielle en bordure du quartier de La Monnaie.

    Dans les années 1990, l’économie de Romans peut s’appuyer sur une excellente desserte routière et ferroviaire grâce à l’autoroute A49 et au TGV.

    En 2004, quelques noms défendent encore une production de chaussures de qualité : Jourdan, Kélian, Clergerie. Une nouvelle dynamique commerciale s’annonce avec l’ouverture de Marques Avenue , un espace de magasins d’usines, dans l’ancienne caserne Bon.

    L’industrie agroalimentaire est un pôle en plein développement.

    L'entreprise Areva y recrute et organise la pluspard des festivals.

    Les jardins du musée de la chaussure

    Administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Parti Qualité
    1919-1928 Jules Nadi SFIO
    1931-1944 Dr René Barlatier Médecin
    1945-1955 Paul Deval centre-gauche
    1956-1977 Pierre Didier centre-droit
    1977-1983 Georges Fillioud PS Journaliste
    1983-1990 Étienne-Jean Lapassat PS Enseignant
    1990-[[ ]] Henri Bertholet PS Enseignant
    Les données antérieures sont disponibles sur le site de la ville.

    Démographie

    Évolution démographique
    1962 1968 1975 1982 1990 1999
    26 377 31 545 33 030 33 152 32 734 32 667
    Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

    Lieux et monuments

    Économie

    • Fabrication de combustibles nucléaires : FBFC (filiale 100 % Areva NP)

    Industrie de la chaussure de luxe

    Romans a longtemps concentré beaucoup d'industries de la chaussure de luxe mais le secteur est en fort déclin depuis la fin des années 1980.

    La région de Romans a vécu le lundi 29 août 2005, une journée noire avec l'annonce coup sur coup de la liquidation judiciaire de Stephane Kélian Production et du dépôt de bilan de Charles Jourdan. Cette région, qui avait déjà vu fondre les effectifs des fabricants de chaussure, passant de 1.443 personnes en 2000 à 784 en juin 2005, va encore perdre les 143 salariés de Stephane Kélian Production, tandis que le dépôt de bilan du groupe Charles Jourdan le 22 août menace 432 emplois.

    Ce qui signifie que, si Charles Jourdan venait à disparaître, il ne resterait plus, dans la "capitale" de la chaussure de luxe, que la marque Robert Clergerie qui maintient dans la région des activités de création, de montage et de commercialisation, a noté le maire de Romans.

    Évènements

    Carmentran au Carnaval de Romans 2008
    Carmentran au Carnaval de Romans 2008
    • Festival international de folklore de Romans : chaque année, en juillet, une quinzaine de groupes folkloriques du monde entier se produisent pendant une semaine dans toute la ville et la région. Cet évènement est labellisé par le CIOFF (Comité International d'Organisation des Festivals de Folklore) et organisé par le groupe d'Art et Traditions Populaires de la ville, Empi et Riaume.

    Liens externes : Site officiel d'Empi et Riaume, groupe d'Arts et Traditions Populaires et Organisateur du Festival International de Folklore de Romans 'Cultures et Traditions du Monde'

    • Le Carnaval de Romans a lieu chaque année fin février. Il existe depuis plusieurs siècles puisqu'il s'est tristement illustré en 1580 en terminant dans le sang.

    C'est un Carnaval vivant et frondeur où se mêlent la foule déguisée et les artistes de théâtre de rue. On peut assister au procès de Carmentran qui sera brûlé le soir pour évacuer tous les malheurs de l'année.

     

    Personnalités liées à la commune

    Jumelages

    Sports

    • Aviron: l'Aviron Romanais Péageois et RCBI créée en 1908. C'est le premier club de Drôme-Ardèche. Le plus grand rameur du club est Laurent Porchier qui a été plusieurs fois champion de France et champion du monde. Mais son plus grand titre est celui de champion olympique à Sydney en 2000.
    • Rugby : l'US Romans a longtemps joué en Première Division.
    • Bmx : Romans accueillera les championnats de France de bmx les 7 et 8 juillet 2007 ainsi que le championnat d'Europe du 13 au 15 juillet 2007.
    • Judo : le dojo romanais est le 2ème club de france en nombre de licenciés.

     

    Gastronomie

    • La pogne de Romans : la pogne est une sorte de brioche en forme de couronne parfumée à la fleur d'oranger. Son nom est tiré de la « poignée » de farine utilisée pour sa confection.

    C'est très bon!!!!...

    Et ça aussi!!!!

    Religion

    La paroisse Sainte Claire en Dauphiné regroupe les villes de Romans-sur-Isère, Bourg-de-Péage, Pizançon et Granges-lès-Beaumont.

    Voir aussi

    Notes et références


    Liens externes

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Romans-sur-Is%C3%A8re

    Nous y étions allés un dimanche il y a 2 mois et nous voulions voir comment c'était quand les commerces sont ouverts...

    2 jolies librairies et un charmant bouquiniste repérés.

    Cette note a été selectionnée par Lartino:

    http://www.lartino.fr/balade-samedi-romans-isere-drome-pn1023.html

    Comme je n'avais le temps de faire une nouvelle note, ni  de détailler ce que j'ai vu alors j'ai repris une vieille note et ajouté des annotations.

  • Miguel, Marina, Carlotta... ces Espagnols qui fuient la crise au Maroc

    LE MONDE | 20.06.2013 à 12h04 • Mis à jour le 21.06.2013 à 11h07 | Par Rémi Barroux

    Tanger, envoyé spécial. Restaurateur, cadre, retraité, chômeur, architecte ou maçon, ils sont des milliers à avoir traversé la méditerranée pour fuir la crise espagnole et chercher fortune au Maroc. Miguel, Marina, Carlotta ou Juan Carlos témoignent de cet horizon espagnol plombé par un taux de chômage qui dépasse le quart de la population active et touche plus d'un jeune de moins de 25 ans sur deux. Alors ils sont partis, non pas comme beaucoup d'autres vers le Nord, mais vers le Sud.

    Carlotta Lopez, 32 ans a quitté sa Galice natale pour Tanger. "Avant, je regardais vers l'Europe, la France, les Pays-Bas, je ne m'attendais pas à venir en Afrique du Nord."Carlotta Lopez, 32 ans a quitté sa Galice natale pour Tanger. "Avant, je regardais vers l'Europe, la France, les Pays-Bas, je ne m'attendais pas à venir en Afrique du Nord." | Hicham Gardaf / Galerie 127 pour Le Monde

    Carlotta Lopez a quitté sa Galice natale. "Avant, je regardais vers l'Europe, la France, les Pays-Bas, je ne m'attendais pas à venir en Afrique du Nord", dit cette jeune femme de 32 ans. Carlotta est arrivée à Tanger, dans le nord du Maroc, en 2012. Et c'est une annonce sur Internet qui lui a fait tourner la tête vers le sud de la Méditerranée. Après des études de sociologie à La Corogne, un job de jeune fille au pair aux Pays-Bas, et quelques mois passés à aider son père, réparateur d'appareils électroniques, Carlotta a pointé au chômage. Aujourd'hui, elle est cadre dans une petite entreprise espagnole qui loue des chariots élévateurs.

    "LA PLUPART DE MES AMIES SONT AU CHÔMAGE"

    Trois employés, dont deux Espagnols, travaillent dans cette société espagnole située dans la zone franche. L'implantation récente de Renault avec l'ouverture en 2012 de son usine qui devrait employer 6 000 salariés en 2014, assure les activités de l'entreprise et la bonne santé de la maison mère en Castille. "Je gagne 1200 euros par mois, c'est bien plus que ce que je pouvais espérer en Espagne, mais je m'inquiète : on me dit qu'il y a la croissance au Maroc, mais je ne suis pas sûre que cela dure", explique la jeune femme qui aimerait fonder ici une famille. Car sa vie est au Maroc. "J'ai peur de l'avenir, la plupart de mes amies restées en Espagne sont au chômage. Si je perds mon emploi ici, je sais que c'est fini", dit Carlotta, encore un peu étonnée de se retrouver à Tanger.

    De fait, bien peu de ceux qui ont traversé le détroit de Gibraltar ont planifié leur migration. "C'est difficile pour des Espagnols de dire qu'ils cherchent du travail dans un pays arabe", concède Marina qui préfère rester discrète. "Je fais des allers et retours, ce n'est pas vraiment autorisé, mais je veux pouvoir profiter un jour de ma pension de retraite pour laquelle j'ai cotisé pendant vingt-deux ans." Cette Madrilène de 49 ans vivait chez sa sœur, après avoir perdu son emploi dans un laboratoire d'analyse médicale. Elle est revenue en avril sur la terre de son enfance.

    Née à Tanger où sa mère réside encore, Marina dit que le choix était facile pour elle. "Après plusieurs boulots, dont professeure de guitare classique, j'ai été au chômage pendant plusieurs années et ma pension est tombée à quelques centaines d'euros", raconte-t-elle, dans les couloirs de l'Institut Cervantes de Tanger, une institution qui dépend du ministère de la culture espagnol, l'équivalent de l'Alliance française.

    IMPLANTATION D'ENTREPRISES ESPAGNOLES

    Avant la crise économique de 2008-2009, le Maroc accueillait officiellement près de 3000 migrants espagnols. En 2011, ils étaient quatre fois plus nombreux. A Tanger, Ceuta, dans le nord du pays mais aussi plus au Sud, cette réalité est visible. Un long reportage consacré aux émigrés espagnols a été diffusé en mars sur la chaîne marocaine 2M. Le même mois, le site Tanjanews.com a même évoqué les "mendiants espagnols" qui font de la musique dans les rues tangéroises. Les réactions ont été vives sur la toile

    Maria Jesus Herrera, du bureau espagnol de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) relativise. "La migration espagnole se fait davantage vers l'Amérique latine, où il n'y a pas de barrière linguistique voire en Allemagne ou en France, dit-elle. Mais le Maroc n'est qu'à treize kilomètres de notre pays et il existe une tradition économique pour les entreprises espagnoles de s'y installer."

    Pere Navarro, conseiller social à l'ambassade d'Espagne à Rabat, insiste aussi sur les nouvelles implantations d'entreprises espagnoles. Une image plus valorisante à défendre pour cet officiel que celle de chômeurs ou de salariés fuyant un pays en crise et venant chercher meilleure fortune au Maroc. Les chiffres fournis par l'ambassade ne disent pas tout, surtout quand ils font état d'une "relative stabilité", avec quelque 10 000 Espagnols enregistrés officiellement - beaucoup ne sont pas déclarés. C'est peu comparé aux quelque 850 000 Marocains vivent en Espagne. "Les salaires sont nettement plus bas et venir ici sans projet professionnel n'est pas facile", explique M. Navarro.

    "TRAVAILLER EN ESPAGNE EST DEVENU IMPOSSIBLE"

    Miguel Martinez n'avait pas vraiment d'idée quand il a débarqué, fin février, avec sa vieille voiture et sa valise à Rabat. Il avait cru en la croissance espagnole et misé son capital pour acquérir un restaurant. Informé de la construction d'une nouvelle gare à quelque vingt kilomètres de Barcelone, il a acheté une concession dans un parc. Les autorités ont abandonné le projet par manque de moyens. Et Miguel s'est retrouvé seul avec son restaurant. Abandonné par les banques alors qu'il devait rembourser 150 000 euros, il a quitté la terre espagnole et sa fille de seize ans qui lui reproche d'"être loin". Dans sa superbe tenue bleu-noir, chef de cuisine d'un restaurant de luxe, les Trois Palmiers, au sud de Rabat, dominant l'Atlantique et une longue plage de sable blanc, Miguel dit simplement : "travailler en Espagne est devenu impossible". Ici, il se dit enfin heureux.

    Juan Carlos Sevilla a ouvert en 2012 son restaurant sur le port de Tanger. Originaire de Valence, 44 ans, l'homme robuste n'était pas restaurateur mais chef de chantier dans une cimenterie.Juan Carlos Sevilla a ouvert en 2012 son restaurant sur le port de Tanger. Originaire de Valence, 44 ans, l'homme robuste n'était pas restaurateur mais chef de chantier dans une cimenterie. | Hicham Gardaf/Galerie 127 pour Le Monde

    Un constat partagé par Juan Carlos Sevilla qui, lui, a ouvert en 2012 son restaurant sur le port de Tanger. Originaire de Valence, 44 ans, l'homme robuste n'était pas restaurateur mais chef de chantier dans une cimenterie. Crise de l'immobilier oblige, il a quitté son pays pour venir ouvrir... un parc zoologique. Trop de tracas, alors il s'est rabattu sur la paella. "La vie est trop difficile en Espagne, raconte Juan Carlos. Même mon fils qui a 16 ans veut arrêter ses études et venir me rejoindre, il dit qu'il n'a pas de futur."

    "FAILLITE DU MODÈLE DES PAYS OCCIDENTAUX"

    Enrique Martinez, 28 ans, vient d'Aragon. Il a rejoint son père en octobre 2012 à Tanger, et "ne désespère pas de retourner dans quelques années en Espagne."Enrique Martinez, 28 ans, vient d'Aragon. Il a rejoint son père en octobre 2012 à Tanger, et "ne désespère pas de retourner dans quelques années en Espagne." | HICHAM GARDAF / GALERIE 127 pour Le Monde

    Enrique Martinez reprend à son compte ce jugement sans appel. Avec sa queue de cheval, une originalité à la terrasse du café de la cinémathèque, en plein cœur de Tanger, la mine estudiantine, le jeune homme de 28 ans a pointé plusieurs mois au chômage, malgré sa formation de dessinateur industriel. En octobre 2012, il rejoint à Tanger son père professeur d'espagnol et donne quelques cours de mathématiques et de dessin technologique qui lui assurent quelque 230 euros par mois. "Je ne désespère pas de retourner dans quelques années en Espagne", avoue-t-il. Mais pour lui, la crise n'est pas terminée. "Il s'agit d'une faillite du modèle économique des pays occidentaux", dit Enrique qui a essayé sans succès de vivre dans une communauté agricole en Aragon.

    A 62 ans, Toni, venu des Asturies en 2010, vit dans la médina de Tanger. Il ne regrette rien. "Quand mes amis me manquent, je les appelle via Internet, raconte le sexagénaire. Et je ne désespère pas de les faire venir."A 62 ans, Toni, venu des Asturies en 2010, vit dans la médina de Tanger. Il ne regrette rien. "Quand mes amis me manquent, je les appelle via Internet, raconte le sexagénaire. Et je ne désespère pas de les faire venir." | Hicham Gardaf / Galerie 127 pour Le Monde

    Cadre, artisan, chômeur, et un peu aventurier, ils viennent chercher un nouveau souffle au Maroc. Professionnel, et personnel bien souvent. A 62 ans, Toni vit bien dans la médina de Tanger. En Espagne sa maigre pension ne lui permettait aucun des plaisirs qui ponctuent ici ses journées. Acheter du poisson, boire un thé dans la médina, et disposer d'un appartement, minuscule certes, mais dont les deux fenêtres donnent sur le port. Ancien détective privé, venu en 2010 des Asturies, Toni ne regrette rien. "Quand mes amis me manquent, je les appelle via Internet, raconte le sexagénaire. Et je ne désespère pas de les faire venir."

    "Beaucoup viennent repérer, démarcher dans un premier temps", explique Alberto Gomez Font de l'Institut Cervantes de Rabat. Pour se soutenir, échanger les informations, ils se retrouvent chaque semaine dans un restaurant de la capitale marocaine. "Des gens cherchent un peu partout du travail, mais le phénomène est encore récent, estime Barnabe Lopez, universitaire vivant à Tanger. La vie ici n'est pas aussi bon marché qu'on pourrait le croire et le chômage existe aussi au Maroc."

    NOUVELLES OPPORTUNITÉS

    Comme chaque année au printemps, des centaines de Marocaines ont traversé le détroit pour aller faire la campagne de fraises à Huelva, en Andalousie. Les migrations se croisent. Des Marocains installés en Espagne retournent au pays, pour quelques mois, pour faire le taxi par exemple, laissant leurs familles afin qu'elles continuent à bénéficier des aides sociales espagnoles. "On a même constaté des transferts de fond du Maroc vers l'Espagne pour aider les familles à y rester, pour qu'elles gardent leur place en Espagne", témoigne Anke Strauss, du bureau de l'OIM au Maroc.

    "A chaque chose, malheur est bon, résume Abdellatif Mâzouz, le ministre des Marocains installés à l'étranger. Le Maroc est un pays ouvert et il doit savoir tirer profit de ces nouvelles opportunités."

    Rémi Barroux

    Une mobilité accrue au sein de l'Europe

     

    Plus de migrants venant du sud du continent. Entre 2009 et 2011, le nombre de migrants issus du sud de l'Europe a progressé de 45 %, selon un rapport de l'OCDE rendu public le 13 juin.

     

    L'Est de l'Europe aussi. La Pologne, la Roumanie et la Chine sont les trois premiers pays d'origine des migrations vers l'Europe.

     

    L'Allemagne, destination importante. Dans ce pays, entre 2011 et 2012, le nombre d'immigrés grecs a progressé de 73 %, celui d'Espagnols et de Portugais de 50 %, ce 35 % d'Italiens.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/06/20/miguel-marina-carlotta-ces-espagnols-qui-fuient-la-crise-au-maroc_3433199_3244.html

  • La belle Olympia quitte Orsay pour le Palais des doges

     

    Le nu à scandale de Manet sortira pour la première fois de Paris pour une exposition à Venise.

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    Le président de la République, François Hollande, a signé son autorisation de sortie. Pour la première fois, Olympia, le chef-d'œuvre de Manet, quittera le Musée d'Orsay pour se rendre à Venise à l'occasion de l'exposition consacrée au peintre français. Manet, retour à Venise, prévu à partir du 23 avril, au Palais des doges, est coproduit par les musées de la Ville de Venise et le Musée d'Orsay, qui conserve ce chef-d'œuvre.

    La toile peinte en 1863 par Manet (1832-1883) représente une courti­sane allongée nue, à qui une servante africaine apporte un bouquet de fleurs, tandis qu'un chat noir dresse la queue. Sa présentation en 1865 au Salon avait suscité un déluge de cri­tiques dénonçant sa vulgarité. Cette peinture n'a jamais quitté la capitale depuis qu'elle a été offerte à l'État en 1890 par souscription publique à l'initiative de Claude Monet.

    «À titre exceptionnel, et pour la première fois, j'ai demandé le consentement du président de la République pour prêter l'Olympia qui appartient au patrimoine de la France, a déclaré à l'Agence France Presse Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay. J'avais déjà l'accord de la ministre de la Culture, mais j'ai voulu écrire également au président de la République, qui m'a donné une réponse positive.»

    Confrontation inédite

    À l'occasion de ce prêt, Orsay recevra une contrepartie financière non précisée. À Venise, Olympia, qui a les traits du modèle Victorine Meurent, sera confronté à La Vénus d'Urbino, peint en 1538 par Titien, et dont Manet s'est visiblement inspiré.

    Le peintre français avait eu l'occasion d'effectuer deux copies de cette huile lors d'un séjour à Florence. Ce chef-d'œuvre, dont la sortie d'Italie n'est pas autorisée, sera prêté à Ve­nise par le Musée des Offices.

    «Un prêt exceptionnel», jubile Guy Cogeval, qui tenait absolument à cette confrontation inédite entre les deux tableaux. «C'est une obsession de tout historien d'art de réunir ces deux chefs-d'œuvre, dont l'un a servi de modèle à l'autre», dit-il.

    «Il n'y a jamais eu d'exposition Manet à Venise», relève Guy Cogeval. Outre Olympia, le Musée d'Orsay va prêter 23 autres peintures de Manet, notamment Le Balcon, Lola de Valence, La Lecture etL'Asperge, ainsi que 19 dessins de l'artiste. Une quaran­taine d'autres œuvres, en particulier des chefs-d'œuvre de Carpaccio (Les Courtisanes au balcon), de Lorenzo Lotto et de Titien, s'ajouteront à l'exposition.

    LIRE AUSSI :

    » Sur la piste des Manet disparus

  • L'opposition rêve de reconquérir le Sénat

     

    Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat, a d'ores et déjà annoncé son départ en septembre 2014.

    Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat, a d'ores et déjà annoncé son départ en septembre 2014. Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro

    Les résultats catastrophiques de la gauche au premier tour des municipales aiguisent les appétits au sein de la droite.

    Les socialistes ont la hantise de perdre le Sénat, où ils ne disposent que d'une majorité de six voix (sur 348 sièges), lors du renouvellement par moitié de la Haute Assemblée en septembre 2014. Le départ annoncé du président du Sénat, Jean-Pierre Bel (PS), à cette date, ouvre les appétits dans l'opposition. La réforme du mode de scrutin pour les élections sénatoriales, adoptée en 2013 à l'initiative de Manuel Valls, avait pour but de conforter le PS, avec deux mesures fortes: le retour à la proportionnelle dans les départements à trois sièges (au lieu de quatre) et l'augmentation du poids des villes de plus de 30.000 habitants (le plus souvent gérées par la gauche) dans le collège des grands électeurs. Mais les résultats catastrophiques du premier tour des municipales, s'ils sont confortés au second tour, changeront la donne.

    Calculs peut-être caducs

    L'opposition UMP-UDI part avec un handicap, car, sur les 177 sièges à pourvoir, des départements compris entre l'Ain (01) à l'Indre (37) puis du Bas-Rhin (67) à l'Yonne (89), à l'exception de l'Ile-de-France, une centaine de sièges de droite sont renouvelables, donc plus qu'à gauche. Mais les calculs sur les pertes ­attendues à droite dans les départements à trois sièges - «de huit à douze sièges», estime Philippe Marini, le président UMP de la commission des finances du Sénat - pourraient être caducs dimanche soir. Dans la Somme, la perte prévisible d'Amiens peut empêcher le PS de gagner un siège. Même scénario en Saône-et-Loire, où la perte de Chalon dès le premier tour et celle, potentielle, de Montceau-les-Mines, au second, pourraient sauver les trois sièges de l'UMP. Dans le Doubs et la Drôme, si le PS perd respectivement Montbéliard et Valence, cela peut faire deux sièges de moins au Sénat. Le sénateur et président UMP du conseil général de Vendée, Bruno Retailleau, juge que, si la ville PS de La Roche-sur-Yon bascule à droite, l'opposition pourrait sauver ses trois sièges «à la condition de s'unir». En Côte-d'Or, pour sauver leurs deux sièges, François Rebsamen, le patron des sénateurs PS, et François Patriat, le président PS de la région Bourgogne, feront listes séparées. En Gironde, où Alain Juppé a été réélu maire de Bordeaux au premier tour, l'UMP espère un siège de plus au Sénat, grâce à des gains dans la communauté urbaine.

    Bruno Retailleau constate que «les élus locaux sont excédés par la réforme des rythmes scolaires, la baisse des dotations, le changement des modes de scrutin». L'ancien président UMP du Sénat Gérard Larcher souligne aussi que «les élus ruraux et ceux des petites villes ont le sentiment du mépris». Dans ce climat, le président du groupe RDSE, Jacques Mézard, sénateur du Cantal, n'exclut pas «des pertes à gauche dans les départements au scrutin uninominal» (un et deux sièges). Comme en Savoie, avec la perte attendue au PS de Chambéry, ou en Corrèze, avec celle de Brive-la-Gaillarde.

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  • Guide Michelin 2014 : le palmarès en chiffres

     

    Akrame, 33 ans, chef du restaurant Akrame (Paris XVIe) obtient sa deuxième étoile.

    Akrame, 33 ans, chef du restaurant Akrame (Paris XVIe) obtient sa deuxième étoile. Crédits photo : yomgaille.com/Akarme

    Nouveaux étoilés, femmes chefs, jeunes talents... La nouvelle édition du guide rouge en détails.

    Le Guide rouge, créé au début du XXe siècle par les frères Michelin, apparaît comme une référence de plus en plus contestée. Autrefois unique mètre étalon de la gastronomie en France, il est aujourd'hui concurrencé par les nouveaux acteurs du Web (blogs, sites participatifs, réseaux sociaux) et de la presse spécialisée. Fidèle à sa charte initiale (visites anonymes, additions réglées et grille de lecture immuable des adresses), il poursuit sa route sans se dégonfler.

    1 seul nouveau trois-étoiles

    4 384 tables en France sont recensées dans le Guide rouge, parmi lesquelles on trouve 610 étoilés - 27 trois-étoiles (dont un nouveau), 79 deux-étoiles (dont six nouveaux) et 504 une-étoile (dont 57 nouveaux). 651 Bib gourmand (dont 110 nouveaux) récompensent également les bonnes petites adresses de qualité (31 € maximum en province, 35 € à Paris).

    6 nouvelles tables deux étoiles

    Obtiennent leur deuxième macaron: la Villa Madie de Dimitri Droisneau (Cassis, 13), la Table du Connétable d'Arnaud Faye (Chantilly, 60), le ­Kintessence de Nicolas Sale (Courchevel 1850, 73), le Chambard d'Olivier Nasti (Kaysersberg, 68), Il Cortile de l'Italien Stefano d'Onghia (Mulhouse, 68) et Akrame d'Akrame Benallal (Paris XVIe).

    53 étoiles éteintes

    Parmi les grands perdants de ce cru 2014, Senderens (Paris VIIIe), l'Hostellerie Le Castellas (Pont du Gard/Collias, 30) et l'Hostellerie de Plaisance (Saint-Émilion, 33) sont dépossédés de leurs deux étoiles.

    16 femmes chefs distinguées

    Sur les traces de la Valentinoise ­Anne-Sophie Pic, déjà doublement ­primée à Valence (3 étoiles) et à Paris (1 étoile), quatre nouvelles femmes chefs décrochent leur premier macaron: Stéphanie Le Quellec (La Scène, Paris Ier), ­Virginie Basselot (Saint-James, Paris XVIe), Sharon Frannais (Le Pêché Gourmand, Briançon) et Françoise ­Mutel (La Maison dans le Parc, Nancy). Un chiffre en hausse mais qui reste bien faible rapporté aux 610 restaurants étoilés en France.

    25 printemps

    Né en 1989, le Toulousain Oscar ­Garcia, chef de la Table d'Uzès (Uzès, 30), obtient sa première étoile, se hissant parmi les plus jeunes cuisiniers primés en France. Une distinction à l'image d'un guide qui souligne que «la relève est en marche dans les cuisines françaises avec une nouvelle génération de jeunes chefs formés dans les plus grandes maisons».

    3 de perdues, 3 de retrouvées

    Alain Ducasse n'aura pas eu le temps de pleurer la perte virtuelle de ses trois étoiles au Plaza Athénée - fermé pour travaux depuis août 2013 avec réouverture prévue au printemps -, puisque dans la continuité de Yannick Alléno, il conserve ses trois macarons au Meurice, dont il a repris les cuisines en septembre dernier.

    Guide Michelin rouge France 2014. En vente le 28 février 2014. Tarif: 15,90 €.
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  • Picardo : «L'Espagne est un géant qui essaie d'étouffer Gibraltar»

    Picardo : «L'Espagne est un géant qui essaie d'étouffer Gibraltar»

    Fabian Picardo: «Allons à l'Union européenne ou allons au Tribunal international du droit de la mer pour déterminer à qui appartiennent ces eaux».

    Fabian Picardo: «Allons à l'Union européenne ou allons au Tribunal international du droit de la mer pour déterminer à qui appartiennent ces eaux». Crédits photo : Edu Bayer / Polaris / Starface

    INTERVIEW - Le premier ministre du « rocher » exclut un retour au statu quo ante et met Madrid au défi de saisir la justice internationale

    Fabian Picardo (Parti travailliste-socialiste de Gibraltar, GSLP) gouverne depuis 2011 les 30.000 habitants de ­Gibraltar, le territoire britannique de 7 km2 situé à l'extrême sud de l'Espagne. ­Gibraltar se retrouve au cœur d'une ­crise diplomatique entre le Royaume-Uni et l'Espagne. La construction d'un récif artificiel, dit Madrid, empêche les ­pêcheurs espagnols de travailler dans la zone. La multiplication des contrôles de la police espagnole à la frontière, qui provoque des queues de plusieurs heures, est une mesure de représailles illégale, rétorque Londres. Joint par ­téléphone, le «ministre en chef» (premier ministre) de ­Gibraltar, Fabian ­Picardo, répond aux questions du ­Figaro.

     

    LE FIGARO. - Gibraltar est-il prêt à négocier au sujet du récif artificiel?

    Fabian PICARDO. - Non, nous ne pouvons pas y renoncer. Ce récif est dans les eaux gibraltaro-britanniques. Le gouvernement régional andalou a créé des récifs identiques dans la baie, dans les eaux territoriales espa­gnoles. Quand ce sont les Espagnols qui le font, il ne faudrait pas négocier et, quand c'est nous, il le faudrait? Nous avons parlé avec les pêcheurs pendant un an, nous avons commandé un rapport sur le sujet: on nous recommande de créer des récifs artificiels, nous le faisons.

    L'Espagne ne reconnaît pas la souveraineté britannique sur ces eaux, car le traité d'Utrecht, qui régla la cession du territoire en 1713, ne les mentionnait pas…

    L'Espagne persévère dans son délire depuis trois cents ans. Aucun traité à cette époque ne reconnaissait les eaux territoriales: elles consistaient en ce que les canons des pays côtiers pouvaient défendre. Depuis 1958, lorsque se préparait la première convention internationale sur le droit maritime, Gibraltar et le Royaume-Uni ont toujours réclamé leurs eaux territoriales.

    La crise peut-elle encore être résolue par le dialogue ou la seule solution est-elle de faire appel à la justice
    et aux institutions internationales?

    Je mets au défi le gouvernement espagnol de faire appel à la justice internationale, comme l'ont fait mes prédécesseurs avant moi. Allons à l'Union européenne ou allons au Tribunal international du droit de la mer pour déterminer à qui appartiennent ces eaux. Il est grand temps! Face à n'importe quel tribunal international objectif, c'est Gibraltar qui gagnera.

    L'Espagne pense pourtant qu'elle pourrait faire valoir certains arguments: par exemple, une partie du territoire actuel de Gibraltar, l'isthme, n'apparaît pas dans le traité.

    Nous sommes prêts à aller aux tribunaux sur tous les sujets. Cessons d'obliger les retraités, les femmes enceintes et les petits enfants à faire la queue pendant cinq heures devant la frontière et allons au tribunal.

    La situation est-elle comparable à d'autres crises?

    Oui, on a l'impression que lorsque l'Espagne ne veut pas qu'un sujet soit à la une, dans ce cas la corruption qui éclabousse le chef du gouvernement Mariano Rajoy, elle cherche une distraction. La distraction du mois d'août, c'est nous.

    L'Espagne justifie les contrôles à la frontière par le fait que Gibraltar n'appartient pas à l'espace Schengen, ni à l'union douanière. Madrid mentionne notamment le trafic de tabac…

    Ne croyez pas les mensonges que raconte l'Espagne! Le Royaume-Uni, lui non plus, n'est pas dans Schengen. Mais quand un avion britannique arrive à Malaga, ils ne fouillent pas les passagers pendant une heure! C'est vrai qu'on vend beaucoup de tabac à Gibraltar, mais nous recevons 7 millions de visiteurs par an. Les contrôles à la frontière ne sont qu'une réponse à la construction du récif, une punition. S'ils veulent contrôler le tabac, qu'ils le contrôlent en Andorre, à Ceuta (enclave espagnole au Maroc, NDLR), en Galice ou à Valence. C'est par là qu'entrent des millions de paquets de cigarettes en Espagne, pas par Gibraltar.

    Madrid critique aussi le régime fiscal de Gibraltar, plus favorable que dans le reste de l'UE, qui favoriserait l'évasion fiscale?

    Poser cette question c'est croire aux mensonges de Madrid! L'Irlande a le même régime fiscal que Gibraltar. L'Espagne, un géant de 45 millions de personnes, essaie d'étouffer mon peuple de 30.000 habitants. Nous ne pouvons pas l'accepter. J'espère que M. Margallo (ministre des Affaires étrangères espagnol, NDLR), profite bien de son séjour à Majorque sur son yacht pendant que chez nous les gens font la queue pendant cinq heures. Gibraltar ne sera jamais le fruit mûr dont il attend la chute!

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      Picardo : «L'Espagne est un géant qui essaie d'étouffer Gibraltar»

      INTERVIEW - Le premier ministre du « rocher » exclut un retour au statu quo ante et met Madrid au défi de saisir la justice internationale.

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      Picardo : «L'Espagne est un géant qui essaie d'étouffer Gibraltar»

      INTERVIEW - Le premier ministre du « rocher » exclut un retour au statu quo ante et met Madrid au défi de saisir la justice internationale.

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  • Hubert Robert

    Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

    Hubert Robert. Vue imaginaire de la Grande Galerie en ruines.Hubert Robert. Vue imaginaire de la Grande Galerie en ruines.

    Peintre français (Paris 1733  – id. 1808).

    Il apprit le dessin auprès de Michel-Ange Slodtz. Il gagna Rome dès 1754 dans la suite du comte de Stainville, alors ambassadeur de France, le futur Choiseul. Grand admirateur de Pannini (on compte 25 tableaux de ce peintre dans son inventaire après décès), de Piranèse et de Locatelli, il rencontra Fragonard en 1756 et Saint-Non en 1759, année où il obtint une place de pensionnaire à l'Académie. Avec ce dernier, il fait un voyage à Naples en 1760, puis travaille avec ses deux amis à la villa d'Este : dessins à la sanguine de jardins taillés et de ruines dont les masses aérées et les lignes souples (Parc, Vue du Capitole, Louvre, département des Arts graphiques) contrastent avec ses figures sommaires mais justes et paraissent plus originales que les descriptions pittoresques de Vernet (Cascade de la villa Conti à Frascati, musée de Besançon) ou que ce qu'exécutait de Machy " la règle à la main ". Au contraire, les quelques gravures qu'il a laissées montrent qu'il n'a eu ni la patiente minutie de Saint-Non ni la maîtrise de Fragonard.

    En 1765, Robert rentre à Paris, précédé d'une solide réputation de paysagiste et de décorateur : il triomphe au Salon de 1767, en particulier avec son tableau de réception à l'Académie (Port de Rome, 1766, Paris, E. N. B. A.). Jusqu'en 1775, l'artiste utilise essentiellement les dessins rapportés d'Italie, qui lui permettent de créer des décorations pour différents amateurs parisiens (marquis de Montesquiou).

    Mais, à partir de 1770, le goût des jardins anglais se répandant en France, il se met à dessiner des paysages de Paris et de ses environs (Incendie de l'Opéra, 1781, Paris, musée Carnavalet) et est chargé de la transformation des Bains d'Apollon à Versailles (Vue du Tapis vert, Vue des Bains d'Apollon, 1777, Versailles). Dessinateur des jardins du roi (1778), il travaille aussi au parc de Compiègne et probablement à celui de Méréville pour le financier Laborde. C'est de cette période que date la série des tableaux de la vie de Madame Geoffrin (1772), destinée à remplacer les grands tableaux de Van Loo vendus à Catherine II : l'artiste s'y révèle un intimiste assez proche de Chardin, dont il possède une Dame cachetant une lettre (disparue). De 1770 à 1808, il constitue en outre un prestigieux ensemble de vues de Paris, inaugurant le genre d'actualité, accumulant, décrivant, modifiant, variant, mariant, rapprochant ou supprimant à son gré bâtiments et personnages, détails et proportions dans des œuvres où la fantaisie passe pour réalité (nombreux exemples au musée Carnavalet : Démolitions du pont Notre-Dame et du Pont-au-Change, 1786-1788 ; Une frise du pont Royal, 1789, musée d'Épinal). Ensuite, il s'intéresse aux monuments antiques de la France : Pont du Gard, l'Intérieur du temple de Diane à Nîmes, la Maison carrée, les arènes et la tour Magne à Nîmes, l'Arc de triomphe et l'amphithéâtre de la ville d'Orange, 1787, Louvre, quatre tableaux constituant la série des " Antiquités du Languedoc ", commandée pour le château de Fontainebleau. En 1784, il est nommé garde des tableaux du Muséum royal, mais continue d'exécuter ses paysages de ruines italiennes (l'Ancien Portique de Marc Aurèle et le Portique d'Octave à Rome servant de marché aux poissons, 1785, Louvre, en dépôt à l'ambassade de France à Londres). C'est pendant les années qui précèdent la Révolution que, chargé d'examiner l'éclairage de la Grande Galerie (dès 1778, d'Angiviller s'était prononcé pour l'éclairage zénithal, que Percier et Fontaine reprendront en 1796), il exécute une série d'études ou de descriptions imaginaires des salles des antiques et de la Galerie (plusieurs tableaux au Louvre, dont les deux grandes Vues de la Grande Galerie, en projet et en ruine, exposées au Salon de 1796 et qui firent longtemps partie des coll. impériales de Russie), où il organise des expositions provisoires avant l'ouverture du 7 avril 1799 (Louvre). Malgré la célébration de la Révolution (la Fête de la Fédération, 1790, Versailles), Hubert Robert est emprisonné en 1793-94 à Sainte-Pélagie, puis à Saint-Lazare : c'est de cette époque que datent ses assiettes peintes. Après Thermidor, il fait partie, ainsi que Fragonard, de la commission du Conservatoire, puis de celle du Muséum (1795-1802). Dans la seconde moitié du siècle, son œuvre représente donc l'un des exemples les plus brillants des tableaux d'architecture, remis à la mode par Pannini, et cela certainement grâce à ses relations amicales avec Fragonard, qui a pu l'encourager à user d'empâtements longs et clairs, à employer une touche très fluide dans des compositions qui sont vues dans leur ensemble et où le pittoresque des accessoires reste secondaire (le Portique en ruine, Pêcheur et laveuses, 1783, Louvre), à la différence de ce qui se passe chez Vernet. En outre, même si son imagination l'amène à composer des paysages à partir d'éléments pris sur le vif, Hubert Robert n'en arrive jamais à ces vues de fantaisie où Fragonard donne toute l'importance aux figures, le tout dans un esprit déjà préromantique. Il est peut-être l'un des derniers peintres du xviiie s. dont la sensibilité et l'élégance soient relativement peu touchées par l'esprit nouveau de Rousseau et de Greuze.

    Hubert Robert fut très apprécié de son temps, ce qui contribue peut-être à expliquer que certains musées soient particulièrement représentatifs de son œuvre : l'Ermitage (qui rassemble beaucoup d'œuvres que, à l'exemple de leurs souverains, les grandes familles de la Russie — Stroganov, Chouvalov, Galitzine — semblent avoir acquises) ; le musée de Valence, où est conservée toute la collection des dessins à la sanguine de la coll. Veyrenc.

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/peinture/Robert/154129

  • Gastronomie en Rhône-Alpes

    pognes.jpgLa gastronomie en Rhône-Alpes est une gastronomie spécifique à une région de France.

    L'Alsace, la Provence, le vaste Sud-Ouest, le Pays basque et d'autres régions ont leur "gastronomie" aux accents locaux (traduire : leurs produits, leurs recettes, leurs habitudes... et leurs vanités). Il en va ainsi du Lyonnais, qui dut beaucoup de sa réputation aux "mères", aux Vettard, Nandron, Lacombe père, puis fils, à un Paul Bocuse universellement connu (restaurant triplement étoilé de Collonges-au-Mont-d'Or, brasseries lyonnaises), à Piette Orsi et quelques autres, plus jeunes. La région fut longtemps pauvre, et ne se régala pas tous les jours au temps des canuts, mais elle se situe à un croisement de grands itinéraires, a accueilli beaucoup d'étrangers, a connu un considérable essor économique. "A Lyon, on n'avait pas beaucoup d'autres choses que les bugnes,

     NB:les bugnes sont les beignets chez moi dans l'est et les oreilletes en Ariège où j'ai vécu

    constatait avec humour Paul Boccuse. mais les produits arrivent de partout quand il y a des clients capables de payer".

    Avec les restaurants, brasseris et bistrots de Lyon, que l'on proclama souvent " capitale mondiale de la gastronomie", et la soixantaine d'établissements de la région étoilés sur le guide Michelin, Rhône-Alpes se targue d’être une très grande région gastronomique. Elle compte 5 chefs honorés des 3 étoiles considérées en France comme la distinction suprême : Michel Troisgros, successeur de Pierre et Jean, à Roanne, Paul Bocuse, Marc Veyrat,

    Avec son grand chapeau noir, je l'ai vu une fois de loin

     à Annecy-Veyrier du Lac, Georges Blanc à Vonnas et Anne-Sophie Pic à Valence (la seule femme en France à obtenir cette distinction).

    La région est l'une de celles qui se caractérisent par la diversité de sa production et la richesse de plusieurs terroirs. Citons par exemple la volaille de Bresse, les poissons de la Dombes ou du Léman,

    Les filets de fera, miam... et les fritures de perche

     la charcuterie dite lyonnaise,

    et ardéchoise; je me rattrape après le Maroc où il n'y avait pas beaucoup de choix...

    l’olive de Nyons ou les truffes du Tricastin. Pour les fromages, le plateau est "à la hauteur" avec les beaufort, abondance, reblochon des Alpes et autres picodons, bleu de Bresse ou fourme de Montbrison.

    Là aussi, je me rattrape!!!...

    Avec la fourme, on peut faire une sorte de tartiflette avec la râpée forézienne...

    Les fruits de la Drôme et de l’Ardèche, la myrtille et la châtaigne, le nougat de Montélimar et la noix de Grenoble sont autant de notes inégalement sucrées pour un dessert "aux couleurs de la région".

    Beaucoup de cerisiers, d'abricotiers, de pruniers, des melons, des mûres en pagaille...

    Dans l’Ardèche et la Drôme, c’est une cuisine du sud qui est proposée avec les nombreux produits à base d’olive ou de plantes aromatiques (la Drôme est le premier département producteur de plantes aromatiques et médicinales). A Lyon, dans les fameux « bouchons », restaurants typiques, le menu est souvent composé d’une salade de cervelas, d’andouillette, de charcuterie et de « cervelle de canut », tout cela arrosé d’un « pot » de Beaujolais ou de Côte du Rhône.

    Le "tablier de sapeur"....

    En montagne, fromage oblige, on vous servira la traditionnelle tartiflette (spécialité de Haute-Savoie à base de pomme de terre et de reblochon) ou le farcement (gâteau de pomme de terre avec lardons et pruneaux). Toutes les préparations à base de châtaigne (cousina, castagnou… ) seront dégustées à juste titre en Ardèche, département leader en matière de production. En Isère, le gratin dauphinois tient le haut du pavé tandis que dans la Drôme, ce sont les ravioles de Romans.

    Beaucoup de restaurants avec des ravioles à toutes les sauces...

    La table est une véritable institution dans l’Ain avec la célèbre poularde demi-deuil de Georges Blanc et la galette au sucre de Pérouges.

    Le chapitre Vins est important. Les vignobles des côtes du Rhône septentrionales s'étirent le long de la vallée, au sud de Lyon (AOC condrieu, saint-joseph, cornas, côte rôtie, hermitage, etc). Le vignoble du Beaujolais offre 10 crus de renom, les AOC morgon, mrouilly, fleurie, juliénas… Les vins de Savoie, du Bugey, les vins d’Ardèche (Côte du Vivarais), les coteaux du Tricastin, les Côtes du Forez et la Côte Roannaise complèter le tableau viticole de Rhône-Alpes.

    Le Saint-Joseph, c'est tout près de chez moi ainsi que les "Crozes-Hermitage"; il y aussi le Saint-Péray un pétillant comme la Clairette de Die que je n'aime pas trop.

    La région n'est pas "brassicole" à la manière de l'Alsace ou du Nord, mais compte, comme d'autres, nombre de micro-brasseries artisanales? Certaines élaborent des bières aromatisées aux produits du terroir : à la châtaigne, à la myrtille, aux noix, "à l’eau des glaciers" dans les Alpes ou encore au Génépi !

    Une distillerie aussi à 10 km de chez moi...

    Et pour accompagner tous ces plats, l’eau n’est pas en reste en Rhône-Alpes avec les eaux minérales d’Evian, de Thonon et les eaux pétillantes de Vals ou de Saint-Galmier (la Badoit !). Rhône-Alpes est la première région productrice d’eaux minérales et compte plus de 30 sortes d’eaux minérales.

    Thonon, que de souvenirs!

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Gastronomie_en_Rh%C3%B4ne-Alpes

    Image de Pognes:

    http://www.pascalis.com/

    Le site d'un des pâtissiers de Romans.

    Et mes notes en orange.

    Cette note a été selectionnée par Lartino:

    http://www.lartino.fr/gastronomie-en-rhone-alpes-pn1115.html

  • Le Journal des Arts

    ÉVÉNEMENT Mardi 10 mars 2015

     

    Jean-Pierre Simon reconduit à la direction de la Villa Arson

    NICE (PACA) [10.03.15] – Jean-Pierre Simon, qui a remplacé Yves Robert à la Villa Arson après son départ dans un contexte tendu, a été renouvelé à la direction de cet établissement bicéphale, à la fois école d’art nationale et centre d’art. PAR Cléo Garcia

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    Chantage sur le Vatican pour la restitution de documents de Michel-Ange volés

    CITÉ DU VATICAN (VATICAN) [09.03.15] - Le Vatican a annoncé lundi avoir été l'objet d'un chantage de la part d'un inconnu, réclamant de l'argent pour restituer deux documents de Michel-Ange volés il y a une vingtaine d'années. PAR AFP

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    Le président Erdogan condamné à 3 600 euros d’amende pour avoir insulté un artiste turc

    ISTANBUL (TURQUIE) [09.03.15] – Après avoir qualifié la sculpture réalisée par Mehmet Aksoy, Monument to Humanity, de « monstruosité », le président turc Erdogan doit payer une amende de 3 600 euros. PAR Chloé Redon

    Lire la suite >>

     

    Le critique d’art américain Jerry Saltz banni de Facebook

    NEW YORK (ETATS-UNIS) [06.03.15] – Suite à des publications controversées, Jerry Saltz, critique d’art au New York Magazine, ne peut plus se connecter à Facebook. PAR Chloé Redon

    Lire la suite >>

     

    La justice française se déclare compétente pour juger l'américain Facebook

    PARIS [05.03.13] - Le tribunal de grande instance de Paris s'est déclaré jeudi compétent pour juger le réseau social Facebook dans un conflit l'opposant à un internaute alors que le géant du net prétendait n'avoir de comptes à rendre qu'à la justice américaine. PAR AFP

    Lire la suite >>

     

    Nouvelle controverse sur le financement du pont-jardin de Londres

    LONDRES (ROYAUME-UNI) [06.03.15] – Le projet très débattu de la construction d’un nouveau pont-jardin à Londres se retrouve plus que jamais sous le feu des critiques. Une lettre révélée par le Guardian prouve que le maire Boris Johnson envisage de faire appel partiellement à des fonds publics alors qu’il s’était toujours engagé à ne pas le faire. PAR Cléo Garcia

    Lire la suite >>

     

    Fonds Turgot : Frédéric Castaing va porter plainte pour diffamation

    PARIS [05.03.15] - L'expert en manuscrits Frédéric Castaing réagit vivement aux accusations de Gérard Lhéritier et Alain Nicolas parues dans Le Figaro concernant l’estimation des archives Turgot. Il maintient que le fonds ne peut faire l’objet d’une procédure de revendication par l’Etat. PAR Marie Potard

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    Découverte d’un nouveau réseau de faussaires en Espagne

    VALENCE (ESPAGNE) [05.03.15] – 271 oeuvres copiant Picasso, Warhol ou Miro ont été saisies en Espagne. Neuf membres du réseau de faussaires responsable de la réalisation et de la commercialisation de ces contrefaçons ont été arrêtés. PAR Cléo Garcia

    Lire la suite >>

     

    Photos polémiques de Charleroi : le World Press Photo retire son prix au photographe

    BRUXELLES (BELGIQUE) [04.03.15] - Le World Press Photo a finalement retiré mercredi son prix attribué au photographe italien Giovanni Troilo pour un portrait de la ville belge de Charleroi, dont le maire lui avait adressé une lettre de protestation estimant que ses photos portaient préjudice à la ville et ses habitants. PAR AFP

    Lire la suite >>

     

    Une nouvelle loi sur la restitution des biens culturels

    De nouvelles dispositions viennent étayer le mécanisme de restitution des biens ayant illicitement quitté le territoire d’un État membre de l'Union Européenne. PAR Alexis Fournol (Avocat à la cour)

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    Philippe Geluck, dessinateur : « Pour vaincre les ténèbres, nous devons être subtils »

    À la suite des attentats contre Charlie Hebdo, le dessinateur du Chat a été le centre d'une polémique médiatique autour de la liberté d'expression et de la responsabilité, ou pas, des caricaturistes. Pour L'Œil, il prend le temps d'expliquer sa vision du monde, tout en prenant date. PAR Fabien Simode

    Lire la suite >>

     

    Toulouse lance une vaste opération d’aménagement de ses espaces publics

    TOULOUSE (MIDI-PYRENEES) [04.03.15] – Le plan de réaménagement des espaces publics de Toulouse vient d’être présenté. Il est confié à l’architecte urbaniste Joan Busquets. PAR Chloé Redon

    Lire la suite >>

     

    Les brèves

    Cuseum, 1,2 million de dollars pour développer ses applications avec géolocalisation

    BOSTON (MASSACHUSETTS, ETATS-UNIS) [03.03.15] – La transition numérique se poursuit dans le monde de l’art comme en [...]

    Le World Press Photo oppose une fin de non-recevoir à une plainte de Charleroi

    BRUXELLES (BELGIQUE) [02.03.15] - Le World Press Photo a confirmé l'attribution du prix accordé au photographe italien Giovanni [...]

    Dominique Perrault et Jean-Michel Wilmotte font leur entrée à l’Académie des Beaux-Arts

    PARIS [02.03.15] - Les deux figures de l’architecture française sont entrées à l’Académie des Beaux-arts le 25 février [...]

    Un Picasso déclaré volé en France en 2001, retrouvé aux Etats-Unis

    NEW YORK (ETATS-UNIS) [26.02.15] - Un Picasso déclaré volé en 2001 par le Centre Georges Pompidou à Paris, a été retrouvé [...]

    Wolfgang Beltracchi dit avoir vu une de ses contrefaçons au Musée Albertina de Vienne

    VIENNE (AUTRICHE) [26.02.15] – Les époux Beltracchi, qui ont défrayé la chronique artistique et judiciaire des cinq [...]

    Une église londonienne expose un Pete Doherty crucifié grandeur nature

    LONDRES (ROYAUME-UNI) [23.02.15] – L’église Saint Marylebone de Londres a dévoilé le 20 janvier 2015 un crucifix grandeur [...]

    Le voleur du Codex Calixtinus condamné à 10 ans de prison en Espagne

    SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE (ESPAGNE) [20.02.15] - La justice espagnole a condamné mardi 17 février à dix ans de prison [...]

    L’Italie vend des bâtiments mussoliniens pour financer les travaux de son palais des congrès

    ROME (ITALIE) [19.02.15] – Pour financer les travaux de son nouveau palais des congrès, la ville de Rome et l’Etat italien [...]

    Jean Nouvel demande aux juges 26 travaux modificatifs à la Philharmonie

    PARIS [18.02.15] – Après avoir refusé de se rendre à l’inauguration de la Philharmonie, Jean Nouvel, au cours de [...]

    Restitution de huit œuvres spoliées aux héritiers de l’éditeur de presse berlinois Rudolf Mosse

    BERLIN (ALLEMAGNE) [17.02.15] – Huit œuvres, spoliées par les nazis en 1934, ont été restituées aux héritiers de Rudolf [...]

    Cinq ans avec sursis requis contre l’électricien de Picasso

    GRASSE (PROVENCE-ALPES-COTE-D’AZUR) [16.02.15] – Le procureur de Grasse a requis cinq ans d’emprisonnement avec sursis [...]

    Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem présentent leur « feuille de route » pour l’éducation artistique et culturelle

    PARIS [13.02.15] – Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem ont présenté une « feuille de route conjointe » pour [...]

    Fleur Pellerin nomme Olivier Meneux à la tête du projet de Villa Médicis à Clichy-Montfermeil

    PARIS [13.02.15] – Olivier Meneux, actuellement directeur général de Ciclic, l'agence régionale du Centre pour le livre, [...]

    Latifa Echakhch entre au conseil d’administration de l’Ecole nationale supérieure d’art de Paris-Cergy

    PARIS [09.02.15] – Une artiste a été nommée au conseil d’administration de l’Ecole nationale supérieure d’art de [...]

    Le maire de New York veut construire 1 500 logements pour les artistes

    NEW YORK (ETATS-UNIS) [06.02.15] – Lors de la présentation de son plan pour le logement des New-yorkais, le démocrate Bill de [...]

    Vol d’une toile de Louis Beysson au Musée Paul Dini

    VILLEFRANCE-SUR-SAÔNE (RHÔNE-ALPES) [03.02.15] – L’œuvre Sur le quai de la gare de Louis Beysson, prêtée par le Musée [...]

    Un réseau de faussaires démantelé en Espagne

    CASTELLON (ESPAGNE) [02.02.15] – La police espagnole a découvert un réseau de faussaires spécialisés dans la contrefaçon [...]

    Après avoir accepté mardi 27 janvier 2015 de réinstaller sa pièce Silence au Pavillon Vendôme, Zoulikha Bouabdellah se rétracte

    CLICHY-LA-GARENNE (HAUTS-DE-SEINE) [29.01.15] - Nouveau rebondissement dans l’exposition de Clichy-La-Garenne. L’artiste [...]

    Florian Laurençon nommé directeur régional adjoint de la DRAC PACA

    PARIS [27.01.15] – L’ancien directeur des affaires culturelles du Nord-Pas-de-Calais devient directeur régional adjoint des [...]

    Le Musée Hergé annule son exposition consacrée à Charlie Hebdo

    LOUVAIN-LA-NEUVE (BELGIQUE) [26.01.15] – Le Musée Hergé de Louvain-la-Neuve s’autocensure en raison de la menace terroriste [...]

    Le PDG de l’entreprise de restauration des monuments historiques Asselin a été élu président de la CGPME

    PARIS [23.01.15] – La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a élu à sa présidence François [...]

    L’Ecole Nationale des Chartes choisit Paris Sciences et Lettres

    PARIS [23.01.15] – Dans le processus de regroupement des établissements d’enseignement supérieur et de recherche en pôles [...]

    Bologne craint des attaques islamistes à cause d’une fresque du XVe siècle représentant Mahomet

    BOLOGNE (ITALIE) [21.01.15] – Après l’attentat de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, Bologne a renforcé les contrôles à [

  • J'ai fini hier soir: le catalogue de l'expo: Anni et Josef Albers L'art et la vie (médiathèque de la Cité du design)

    Red and Blue Layers, 1954

    Le Musée d'Art Moderne de Paris organise, du 10 septembre 2021 au 9 janvier 2022, une exposition inédite consacrée à Anni et Josef Albers, rassemblant plus de trois cent cinquante œuvres (peintures, photographies, meubles, œuvres graphiques et textiles) significatives du développement artistique des deux artistes.

    Au-delà de la présentation très complète de leurs créations respectives, il s'agit de la première exposition en France dédiée au couple formé par les deux artistes. C'est en effet ce lien intime et très complice qui leur a permis, tout au long de leur vie, de se soutenir, de se renforcer mutuellement, dans un dialogue permanent et respectueux. Ils ont non seulement produit une œuvre considérée aujourd'hui comme la base du modernisme, mais ont aussi imprégné toute une nouvelle génération d'artistes de leurs valeurs éducatives.

    Anni Albers (née Annelise Fleischmann, 1899-1994) et Josef Albers (1888-1976) se rencontrent en 1922 au Bauhaus et se marient trois ans plus tard. Ils partagent d’emblée la conviction que l’art peut profondément transformer notre monde et doit être au cœur de l’existence humaine : « Les œuvres d’art nous apprennent ce qu’est le courage. Nous devons aller là où personne ne s’est aventuré avant nous. » (Anni Albers)

    Dès le début de leur travail, les deux artistes placent ainsi la fonction de l’art au cœur de leur réflexion. Ils adhèrent non seulement à la revalorisation de l’artisanat et aux atouts de la production industrielle (Bauhaus) pour rendre possible la démocratisation de l’art, mais ils estiment aussi que la création joue un rôle essentiel dans l’éducation de chaque individu. Ils ne cessent de démontrer, en tant qu’artistes mais aussi enseignants, l’impact incommensurable de l’activité artistique sur la réalisation de soi et, plus largement, sur la relation avec les autres. Forts de ces valeurs, ils cherchent à amener leurs élèves vers une plus grande autonomie de réflexion et à une prise de conscience de la subjectivité de la perception. Selon eux, l’enseignement ne se réduit pas à transmettre un savoir théorique déjà écrit mais consiste au contraire à susciter constamment des interrogations nouvelles : d’abord par l’observation sensible du monde – visuel et tactile –qui nous entoure ; puis par la découverte empirique que comporte l’expérimentation créatrice avec les matériaux à portée de main, sans préjuger de leurs valeurs esthétiques. « Apprenez à voir et à ressentir la vie, cultivez votre imagination, parce qu’il y a encore des merveilles dans le monde, parce que la vie est un mystère et qu’elle le restera. Mais soyons-en conscients. » (Josef Albers)

    L’exposition s’ouvre sur deux œuvres emblématiques de chaque artiste, illustrant d’emblée, tel un prologue, les valeurs formelles et spirituelles qui relient le couple. Puis elle suit, de manière chronologique, les différentes étapes de leur vie. Une première section rassemble leurs productions, riches et variées, issues du Bauhaus, de 1920 à 1933. Le départ du couple pour les États Unis en 1933 marque le début de la deuxième section, dédiée aux œuvres réalisées au Black Mountain College. Puis deux autres temps forts de la visite s’attachent à présenter une sélection pointue de Pictorial Weavings de Anni et de Homages to the Square de Josef. Enfin, la dernière partie de l’exposition est consacrée au travail graphique d'Anni, initié avec Josef dans les années soixante et qu’elle va poursuivre jusqu’à la fin de sa vie.

    Une salle, spécifiquement dédiée à leurs rôles respectifs en tant que professeurs, permet aux visiteurs, grâce à d’exceptionnels films d’archives, de se glisser dans la peau des étudiants et de suivre un cours « en direct ». Un grand nombre de documents (photographies, lettres, carnets de notes, cartes postales, etc.), réunis avec l’aide de la Fondation Josef et Anni Albers, permet également de contextualiser le travail des deux artistes.

    L'exposition est organisée en étroite collaboration avec The Josef and Anni Albers Foundation à Bethany, Connecticut.

    Elle sera également présentée à l'IVAM (Instituto Valenciano de ArteModerno) à Valence, Espagne, du 15 février au 20 juin 2022.

    Un catalogue est publié aux éditions Paris Musées (272 pages, 45 €).

    #AnniJosefAlbers

     

    Commissaire
    Julia Garimorth, assistée de Sylvie Moreau-Soteras

    Comité scientifique
    Nicholas Fox Weber, directeur de la Josef and Anni Albers Foundation, Bethany, Connecticut
    Heinz Liesbrock, directeur du Josef Albers Museum Quadrat, Bottrop, Allemagne

     

    Julia Garimorth, commissaire de Anni et Josef Albers, L'art et la vie, vous fait découvrir l'exposition.

     

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  • Manet plus moderne que jamais à Venise

    CULTURE Arts Expositions

    Baudelaire, Zola et Malraux croyaient le peintre sous influence espagnole. Une exposition au Palais des doges révèle plutôt une passion pour les maîtres italiens.

     

     
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    Manet, peintre de Venise? Très peu. On ne connaît de lui que deux vues exécutées lors de son dernier séjour, en 1874. De ces deux petites huiles au scintillement de lumières et d'ombres sur un Grand Canal troublé par le passage des gondoles, et qui lui faisait dire «ce sont des culs de bouteille de champagne qui surnagent», une seule, celle de Seattle, est présente dans l'exposition ouverte depuis hier du Palais des doges. L'autre, celle du Shelburne Museum de Vermont, fait défaut. On ne les a vues réunies qu'une fois, à la Fondation Beyeler de Bâle. C'était en 2008. «On a proposé des montagnes de merveilles en échange au Shelburne, mais ce sont des têtes de mule», peste Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay et commissaire de «Manet. Retour à Venise».

    Dès lors, pourquoi une exposition sur ce thème? Faut-il croire, à la suite de tant de grands noms ayant écrit sur lui, de Baudelaire à Malraux en passant par Zola, qu'Édouard Manet (1832-1883) a avant tout tiré sa modernité de l'Espagne? De la fierté de ce pays, de ses couleurs tranchées, de son présent âpre et où perce encore la sauvagerie. Tout ce sexe et cette mort liés dans la corrida ou le flamenco… C'est ce à quoi ne s'est pas résolu Stéphane Guégan, spécialiste du peintre et responsable de la dernière rétrospective en date, au Musée d'Orsay.

    Si Manet a aimé et travaillé à partir de Vélasquez, Goya ou Murillo, il connaissait surtout leurs œuvres par la gravure. En revanche, il avait accès au Louvre et à de très nombreux chefs-d'œuvre de l'art italien.

    Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay et commissaire de « Manet. Retour à Venise »

    «On a toujours soutenu que la première influence de Manet, c'est l'Espagne. C'est possible. Il y est allé en 1865. Auparavant, lorsqu'il était très jeune, il a pu voir la collection espagnole de Louis-Philippe, présente à Paris jusqu'en 1848 et qui a été dispersée ensuite. Mais s'il a aimé et travaillé à partir de Vélasquez, Goya ou Murillo, il connaissait surtout leurs œuvres par la gravure, explique Guy Cogeval. En revanche, il avait accès au Louvre et à de très nombreux chefs-d'œuvre de l'art italien. Et il a voyagé par trois fois en Italie.»

    Alors, Manet peintre sous influence italienne? L'exposition précise ce rapport, moins fait de copies que de citations. Emprunts de détails, de coloris, de tonalités, de touches, toujours très librement choisis et fort précisément agencés dans les compositions. Ce travail de soupesage de l'ensemble de l'œuvre s'avère au final des plus fructueux. «Manet a puisé sans compter ni dissimuler ses petits et grands larcins», écrit Stéphane Guégan dans le catalogue, avant de s'interroger: «Simple béquille formelle ou véritable relance sémantique?» En sortant du Palais des doges, le visiteur sera convaincu que le commissaire penche bien sûr pour la seconde hypothèse. «Nous souhaitons secouer une idée reçue, héritée de la fin du XIXe siècle, qui veut que l'art français ait acquis son indépendance en repoussant résolument les influences de l'Italie, perçue comme la terre d'un classicisme étranger au génie national», lance encore Stéphane Guégan.

    Chiot dormant et chat noir

    Transportée en barge jusqu'à la place Saint-Marc où elle a été déchargée par un bras articulé puis accrochée sur un mur couleur aubergine, l'Olympia néglige donc, le temps de ce séjour dans la cité lagunaire, son cousinage avec la Maja desnuda de Goya. Et se rapproche de son aînée plus âgée de 325 ans. Manet avait copié la Vénus du Titien pendant son voyage à Florence, en 1857. La rencontre actuelle marque aussi les différences. Le chiot dormant que Titien place aux pieds de sa belle est devenu chez Manet un chat noir s'étirant. De là à insinuer une rivalité d'égal à égal où, par-delà les siècles, deux génies de la peinture s'entendraient comme chien et chat, il n'y a qu'un pas.

    Plus profondément, le scandale a changé de nature. La Vénus est une incitation à un comportement matrimonial, même si on ne l'a plus compris comme cela ultérieurement. «Aux Offices, elle a longtemps été cachée derrière un écran», rappelle Guy Cogeval. À l'inverse, l'Olympia est l'exhibition d'un non-dit insupportable: l'existence de la prostituée au sein de la société. Au plan technique, paradoxalement, l'Olympia paraît plus proche de la tradition du dessin tandis que la Vénus semble encore relever du sfumato vincien (lire aussi la chronique d'Adrien Goetz ci-dessous).

    Carpaccio et «le charme ingénu des miniatures de missels»

    Suit dans l'exposition Le Balcon, dont la grande historienne de l'art Françoise Cachin avait discerné la parenté avec Les Majas au balcon de Goya. Mais ici la toile est rapprochée des Deux Dames vénitiennes de Carpaccio. L'intéressé l'avouait: «J'aime les Carpaccio, qui ont le charme ingénu des miniatures de missels…» Est-ce suffisant pour établir une nouvelle source? Quoi qu'il en soit, l'hypothèse est aussi nouvelle que passionnante. Il en va de même avec le portrait d'Émile Zola mis en regard d'un splendide portrait de jeune homme lisant, par Lorenzo Lotto. Ou encore du Bal masqué à l'Opéra venu de Washington comparé à une fête carna­valesque peinte par le Vénitien Pietro Longhi. Au total, des connivences se nouent ici avec une vingtaine d'huiles de Manet ; jusqu'à la Lola pourtant dite «de Valence».

    Rien n'est avéré, mais ces contrepoints provoquent autant de chocs esthétiques. Manque Le Déjeuner sur l'herbe , dont on sait ce qu'il doit au Jugement de Pâris de Raphaël, au Concert champêtre du Titien (resté au Louvre), au Moïse sauvé des eaux de Véronèse et peut-être à La Tempesta de Giorgione. Mais Le Déjeuner faisant partie du legs Moreau-Nélaton, la toile ne peut quitter Orsay. À sa place figure la petite version du Courtauld Institute de Londres.

    On aurait donc pu encore filer loin le tropisme italien. Le Portrait de Zacharie Astruc ne cite-t-il pas le même arrière-plan où une femme fouille dans un coffre, comme dans la Vénusd'Urbin? On irait alors jusqu'aux dernières œuvres, tel Le Chemin de fer, où l'on retrouve le chiot de la belle Italienne dans les bras de Victorine Meurent, le modèle d'Olympia. Mais on se prend à souhaiter une plongée comparable aux autres sources de l'art de Manet. Quand le rapprochera-t-on des Hollandais du Siècle d'or ou des artistes français du XVIIIe siècle?


    TROIS VOYAGES EN ITALIE

    1853: Édouard Manet et son frère Eugène séjournent un mois à Venise. La cité lutte alors contre les Autrichiens. Or la famille du peintre est républicaine. Eugène retrouve dans la Sérénissime l'ambiance frondeuse de Paris.

    1857: Cet hiver là, on sait que Manet va jusqu'à Florence où il copie 140 œuvres de maîtres anciens. S'enthousiasme pour les fresques d'Andreas dell Salto. La Vénus du Titien est déjà une icône, d'où son travail de désacralisation.

    1874: Séjour vénitien durant l'hiver. Quelques semaines plus tôt, Manet a vu Monet et Renoir au travail à Argenteuil. Devant le Grand canal, il opte définitivement pour la lumière du ciel, les sujets mobiles et la touche brisée des impressionnistes.

     «Manet. Retour à Venise», jusqu'au 18 août. Catalogue Skira (uniquement en italien),
    275p. 48 €. Tél.: + 39 041 8520154.

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      tirés de mes recherches universitaires
      ISBN:978-2-9531564-2-3

      Notes récentes

      ISBN :978-2-9531564-9-2

      Avril 2024

    • Michel Melot: «le patrimoine est plus vaste que l'art»

       

      Michel Melot.

      Michel Melot. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON/FRANCOIS BOUCHON

      Dans un ouvrage passionnant, Mirabilia, qu'il vient de publier, Michel Melot analyse comment l'humanité est passée des sept merveilles du monde antique aux milliers de sites classés par l'Unesco.

      Conservateur, puis directeur du département des estampes et de la photographie à la Bibliothèque nationale, Michel Melot a dirigé l'Inventaire général du patrimoine de 1996 à 2003.

      LE FIGARO.- Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco, qui tient en ce moment sa 36e session, a décidé de classer de nouveaux sites. N'assiste-t-on pas depuis quelques décennies à une sorte d'inflation patrimoniale?

      Michel MELOT. - Si, d'une certaine manière. Depuis 1972, environ un millier de sites, monuments ou pratiques culturelles ont été classés au patrimoine de l'humanité par l'Unesco. En France, 40.000 monuments historiques sont protégés. Il y a aussi, toujours en France, l'Inventaire général du patrimoine, qui ne comporte pas la conservation. Dans ce cadre, on a passé au peigne fin un quart du territoire et il doit compter cinq millions de notices décrivant des sites ou des bâtiments présentant un intérêt patrimonial.

      Y a-t-il des périodes plus propices que d'autres à cette frénésie de conservation?

      Les inventaires se font souvent après les guerres ou les révolutions quand on a perdu quelque chose et qu'il faut rattraper le passé. Actuellement, il y a une accélération car on est en train de perdre la mémoire. L'informatique, la rapidité du progrès technique font qu'on oublie au fur et à mesure. L'urbanisme détruit autant qu'il construit. On est dans un rythme historique différent de celui des siècles précédents. Il y a des périodes où les contraintes économiques font fi du patrimoine: la France a détruit Paris sous Haussmann ; la Chine, Pékin avant les Jeux olympiques de 2008. Mais on se rattrape ensuite.

      Qu'est-ce qui pousse à vouloir ainsi tout sauver?

      Spontanément, de façon presque instinctive, l'être humain cherche à s'enraciner, à garder un souvenir qu'il choisit. «Du passé faisons table rase», c'est une vieille utopie! Le patrimoine consolide des groupes, des communautés. Il fait le lien entre les hommes, dans le temps - on se raccroche aux générations passées - et sur un territoire: la famille, la ville, la nation, la profession, aussi. Les mineurs, par exemple, sont très soudés autour de leur passé et cela fait la force de la candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais auprès de l'Unesco afin de l'inscrire au Patrimoine mondial. On protège ce qui est menacé et ce qu'on ne veut pas voir disparaître.

      Tout peut donc être patrimoine?

      En France, on avait longtemps eu tendance à confondre art et patrimoine. Notre Inventaire général du patrimoine s'est d'abord appelé Inventaire des richesses artistiques et monumentales de la France. C'est en 1972 que l'expression «patrimoine culturel» apparaît, dans la Convention de l'Unesco. Aujourd'hui, le patrimoine est beaucoup plus vaste que l'art, comme l'avait montré André Mal­raux.

      C'est d'ailleurs ce qui l'avait incité à créer l'Inventaire général lorsqu'il était ministre de la Culture. Tout n'est pas patrimoine mais tout peut le devenir. Le seul critère est la valeur symbolique qu'on accorde à l'objet qui, dès lors qu'il intéresse le groupe, devient un bien collectif.

      L'enjeu est-il donc infini?

      Oui, car le patrimoine n'est plus assimilable à l'objet - artistique ou non - fabriqué par la main de l'homme. Cela va beaucoup plus loin. C'est aussi bien le patrimoine génétique, naturel. Cela montre que l'homme se rend compte qu'il n'est pas une création extraordinaire et qu'il fait partie de la nature. Pour les Orientaux, cela va de soi mais nos religions nous avaient habitués à penser l'homme comme une exception dans la nature. Le patrimoine génétique, c'est ce qui fait que je suis différent de vous mais votre génome n'a de sens que s'il est partagé.

      N'y a-t-il pas aussi des considérations plus terre à terre? Par exemple,
      le label Unesco ne favorise-t-il pas le tourisme?

      En France, le classement des monuments historiques donne un avantage matériel de la part de l'État. L'Unesco, elle, n'apporte que des contraintes. Les responsables d'un site classé au Patrimoine de l'humanité s'engagent à le respecter et à le préserver. Ils ne reçoivent aucune aide de la communauté internationale alors que le classement provoque effectivement l'intérêt des touristes. Cela peut avoir un effet pervers. À Marrakech, la place Jemaa el-Fna était menacée par le tourisme. Un groupe d'intellectuels s'en est ému et elle a été classée en 2001. Mais le vrai patrimoine de la place Jemaa el-Fna, ce sont ses conteurs, ses montreurs de serpents. Eux, comment les préserver?

      La basilique de la Nativité, à Bethléem, vient de faire son entrée au Patrimoine de l'humanité. Celui-ci a-t-il donc à voir avec le sacré?

      Un site ou un rite ne peut être classé au titre de la force que lui a donné la religion. Sinon, cela est considéré comme du prosélytisme. C'est là que commencent les problèmes… En Espagne, le Mystère d'Elche, près de Valence, a ainsi été classé comme un spectacle et non comme une procession, pas très politiquement correcte d'ailleurs, car elle donne le mauvais rôle aux Juifs. Si un lieu de culte est classé, il est en quelque sorte «désacralisé», il devient un bien commun de l'humanité. Pour cette raison, les jaïns, en Inde, refusent que l'Unesco classe les temples de Ranakpur. Il est hors de question pour eux qu'ils puissent avoir du sens pour d'autres. En 2001, les talibans, propriétaires de fait des bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan, les ont détruits, considérant qu'ils étaient contraires à leur croyance. La communauté internationale, elle, s'y était intéressée non parce que c'était des bouddhas mais des sculptures, des monuments. C'est le paradoxe de l'Unesco.

      Ce conflit peut-il se poser pour les musées?

      Pour le laïque, un christ en croix au Louvre est une sculpture. Pour un croyant, c'est un crucifix. On observe d'ailleurs une réappropriation religieuse de ce patrimoine artistique. En Russie, l'église et les croyants réclament qu'on sacralise certaines parties des musées où sont conservées des icônes de la galerie Tretiakov.

      Le patrimoine ne devient-il pas lui-même une sorte de culte?

      Oui, il y a une grande parenté entre patrimoine et sacré. Le sacré, c'est ce qui appartient à une communauté, qu'on ne doit pas toucher mais qu'on a besoin de matérialiser dans des objets de culte: c'est l'hostie chrétienne, par exemple. Le phénomène est analogue pour le patrimoine, même s'il n'y pas de dieu car il n'est pas lié à une croyance surnaturelle. Même les plus athées des athées ont un patrimoine!

      Malgré sa vocation universelle, cette notion de patrimoine culturel n'est-elle pas très occidentale?

      Le monde occidental ou, plutôt, industrialisé, s'intéresse au patrimoine des autres contrairement aux sociétés fermées. Plus on se mondialise, plus on a besoin de se frotter au patrimoine des autres. Le patrimoine a un côté impérialiste même dans son ouverture. C'est le problème des ethnologues qui donnent une valeur mondiale, universelle à l'objet de leur étude. Par contrecoup, quand les talibans détruisent les bouddhas de Bamiyan, c'est un déni des valeurs des autres. Chacun reconnaît son patrimoine mais ne peut ni interdire celui des autres, ni imposer le sien de façon exclusive.

      Michel Melot, Mirabilia, essai sur l'Inventaire général du patrimoine culturel, Gallimard, Bibliothèque des idées, 288 p., 22 €.

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      » L'Unesco classe la basilique de la Nativité 

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    • Manet plus moderne que jamais à Venise

       
      <i>Le Grand Canal à Venise</i> (détail), 1874, Édouard Manet.

      Le Grand Canal à Venise (détail), 1874, Édouard Manet. Crédits photo : Coll. Part./ Palazzo Ducale di Venezia

      Baudelaire, Zola et Malraux croyaient le peintre sous influence espagnole. Une exposition au Palais des doges révèle plutôt une passion pour les maîtres italiens.

       
      Manet, peintre de Venise? Très peu. On ne connaît de lui que deux vues exécutées lors de son dernier séjour, en 1874. De ces deux petites huiles au scintillement de lumières et d'ombres sur un Grand Canal troublé par le passage des gondoles, et qui lui faisait dire «ce sont des culs de bouteille de champagne qui surnagent», une seule, celle de Seattle, est présente dans l'exposition ouverte depuis hier du Palais des doges. L'autre, celle du Shelburne Museum de Vermont, fait défaut. On ne les a vues réunies qu'une fois, à la Fondation Beyeler de Bâle. C'était en 2008. «On a proposé des montagnes de merveilles en échange au Shelburne, mais ce sont des têtes de mule», peste Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay et commissaire de «Manet. Retour à Venise».

      Dès lors, pourquoi une exposition sur ce thème? Faut-il croire, à la suite de tant de grands noms ayant écrit sur lui, de Baudelaire à Malraux en passant par Zola, qu'Édouard Manet (1832-1883) a avant tout tiré sa modernité de l'Espagne? De la fierté de ce pays, de ses couleurs tranchées, de son présent âpre et où perce encore la sauvagerie. Tout ce sexe et cette mort

      liés dans la corrida ou le flamenco… C'est ce à quoi ne s'est pas résolu Stéphane Guégan, spécialiste du peintre et responsable de la dernière rétrospective en date, au Musée d'Orsay.

      Si Manet a aimé et travaillé à partir de Vélasquez, Goya ou Murillo, il connaissait surtout leurs œuvres par la gravure. En revanche, il avait accès au Louvre et à de très nombreux chefs-d'œuvre de l'art italien.

      Guy Cogeval, président du Musée d'Orsay et commissaire de « Manet. Retour à Venise »

      «On a toujours soutenu que la première influence de Manet, c'est l'Espagne. C'est possible. Il y est allé en 1865. Auparavant, lorsqu'il était très jeune, il a pu voir la collection espagnole de Louis-Philippe, présente à Paris jusqu'en 1848 et qui a été dispersée ensuite. Mais s'il a aimé et travaillé à partir de Vélasquez, Goya ou Murillo, il connaissait surtout leurs œuvres par la gravure, explique Guy Cogeval. En revanche, il avait accès au Louvre et à de très nombreux chefs-d'œuvre de l'art italien. Et il a voyagé par trois fois en Italie.»

      Alors, Manet peintre sous influence italienne? L'exposition précise ce rapport, moins fait de copies que de citations. Emprunts de détails, de coloris, de tonalités, de touches, toujours très librement choisis et fort précisément agencés dans les compositions. Ce travail de soupesage de l'ensemble de l'œuvre s'avère au final des plus fructueux. «Manet a puisé sans compter ni dissimuler ses petits et grands larcins», écrit Stéphane Guégan dans le catalogue, avant de s'interroger: «Simple béquille formelle ou véritable relance sémantique?» En sortant du Palais des doges, le visiteur sera convaincu que le commissaire penche bien sûr pour la seconde hypothèse. «Nous souhaitons secouer une idée reçue, héritée de la fin du XIXe siècle, qui veut que l'art français ait acquis son indépendance en repoussant résolument les influences de l'Italie, perçue comme la terre d'un classicisme étranger au génie national», lance encore Stéphane Guégan.

      Chiot dormant et chat noir

      Transportée en barge jusqu'à la place Saint-Marc où elle a été déchargée par un bras articulé puis accrochée sur un mur couleur aubergine, l'Olympia néglige donc, le temps de ce séjour dans la cité lagunaire, son cousinage avec la Maja desnuda de Goya. Et se rapproche de son aînée plus âgée de 325 ans. Manet avait copié la Vénus du Titien pendant son voyage à Florence, en 1857. La rencontre actuelle marque aussi les différences. Le chiot dormant que Titien place aux pieds de sa belle est devenu chez Manet un chat noir s'étirant. De là à insinuer une rivalité d'égal à égal où, par-delà les siècles, deux génies de la peinture s'entendraient comme chien et chat, il n'y a qu'un pas.

      Plus profondément, le scandale a changé de nature. La Vénus est une incitation à un comportement matrimonial, même si on ne l'a plus compris comme cela ultérieurement. «Aux Offices, elle a longtemps été cachée derrière un écran», rappelle Guy Cogeval. À l'inverse, l'Olympia est l'exhibition d'un non-dit insupportable: l'existence de la prostituée au sein de la société. Au plan technique, paradoxalement, l'Olympia paraît plus proche de la tradition du dessin tandis que la Vénus semble encore relever du sfumato vincien (lire aussi la chronique d'Adrien Goetz ci-dessous).

      Carpaccio et «le charme ingénu des miniatures de missels»

      Suit dans l'exposition Le Balcon, dont la grande historienne de l'art Françoise Cachin avait discerné la parenté avec Les Majas au balcon de Goya. Mais ici la toile est rapprochée des Deux Dames vénitiennes de Carpaccio. L'intéressé l'avouait: «J'aime les Carpaccio, qui ont le charme ingénu des miniatures de missels…» Est-ce suffisant pour établir une nouvelle source? Quoi qu'il en soit, l'hypothèse est aussi nouvelle que passionnante. Il en va de même avec le portrait d'Émile Zola mis en regard d'un splendide portrait de jeune homme lisant, par Lorenzo Lotto. Ou encore du Bal masqué à l'Opéra venu de Washington comparé à une fête carna­valesque peinte par le Vénitien Pietro Longhi. Au total, des connivences se nouent ici avec une vingtaine d'huiles de Manet ; jusqu'à la Lola pourtant dite «de Valence».

      Rien n'est avéré, mais ces contrepoints provoquent autant de chocs esthétiques. Manque Le Déjeuner sur l'herbe , dont on sait ce qu'il doit au Jugement de Pâris de Raphaël, au Concert champêtre du Titien (resté au Louvre), au Moïse sauvé des eaux de Véronèse et peut-être à La Tempesta de Giorgione. Mais Le Déjeuner faisant partie du legs Moreau-Nélaton, la toile ne peut quitter Orsay. À sa place figure la petite version du Courtauld Institute de Londres.

      On aurait donc pu encore filer loin le tropisme italien. Le Portrait de Zacharie Astruc ne cite-t-il pas le même arrière-plan où une femme fouille dans un coffre, comme dans la Vénusd'Urbin? On irait alors jusqu'aux dernières œuvres, tel Le Chemin de fer, où l'on retrouve le chiot de la belle Italienne dans les bras de Victorine Meurent, le modèle d'Olympia. Mais on se prend à souhaiter une plongée comparable aux autres sources de l'art de Manet. Quand le rapprochera-t-on des Hollandais du Siècle d'or ou des artistes français du XVIIIe siècle?


      TROIS VOYAGES EN ITALIE

      1853: Édouard Manet et son frère Eugène séjournent un mois à Venise. La cité lutte alors contre les Autrichiens. Or la famille du peintre est républicaine. Eugène retrouve dans la Sérénissime l'ambiance frondeuse de Paris.

      1857: Cet hiver là, on sait que Manet va jusqu'à Florence où il copie 140 œuvres de maîtres anciens. S'enthousiasme pour les fresques d'Andreas dell Salto. La Vénus du Titien est déjà une icône, d'où son travail de désacralisation.

      1874: Séjour vénitien durant l'hiver. Quelques semaines plus tôt, Manet a vu Monet et Renoir au travail à Argenteuil. Devant le Grand canal, il opte définitivement pour la lumière du ciel, les sujets mobiles et la touche brisée des impressionnistes.

       «Manet. Retour à Venise», jusqu'au 18 août. Catalogue Skira (uniquement en italien),
      275p. 48 €. Tél.:               + 39 041 8520154        + 39 041 8520154.

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      Photos polémiques de Charleroi : le World Press Photo retire son prix au photographe

      BRUXELLES (BELGIQUE) [04.03.15] - Le World Press Photo a finalement retiré mercredi son prix attribué au photographe italien Giovanni Troilo pour un portrait de la ville belge de Charleroi, dont le maire lui avait adressé une lettre de protestation estimant que ses photos portaient préjudice à la ville et ses habitants. PAR AFP

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      Une nouvelle loi sur la restitution des biens culturels

      De nouvelles dispositions viennent étayer le mécanisme de restitution des biens ayant illicitement quitté le territoire d’un État membre de l'Union Européenne. PAR Alexis Fournol (Avocat à la cour)

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      Philippe Geluck, dessinateur : « Pour vaincre les ténèbres, nous devons être subtils »

      À la suite des attentats contre Charlie Hebdo, le dessinateur du Chat a été le centre d'une polémique médiatique autour de la liberté d'expression et de la responsabilité, ou pas, des caricaturistes. Pour L'Œil, il prend le temps d'expliquer sa vision du monde, tout en prenant date. PAR Fabien Simode

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      Toulouse lance une vaste opération d’aménagement de ses espaces publics

      TOULOUSE (MIDI-PYRENEES) [04.03.15] – Le plan de réaménagement des espaces publics de Toulouse vient d’être présenté. Il est confié à l’architecte urbaniste Joan Busquets. PAR Chloé Redon

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      Les brèves

      Cuseum, 1,2 million de dollars pour développer ses applications avec géolocalisation

      BOSTON (MASSACHUSETTS, ETATS-UNIS) [03.03.15] – La transition numérique se poursuit dans le monde de l’art comme en [...]

      Le World Press Photo oppose une fin de non-recevoir à une plainte de Charleroi

      BRUXELLES (BELGIQUE) [02.03.15] - Le World Press Photo a confirmé l'attribution du prix accordé au photographe italien Giovanni [...]

      Dominique Perrault et Jean-Michel Wilmotte font leur entrée à l’Académie des Beaux-Arts

      PARIS [02.03.15] - Les deux figures de l’architecture française sont entrées à l’Académie des Beaux-arts le 25 février [...]

      Un Picasso déclaré volé en France en 2001, retrouvé aux Etats-Unis

      NEW YORK (ETATS-UNIS) [26.02.15] - Un Picasso déclaré volé en 2001 par le Centre Georges Pompidou à Paris, a été retrouvé [...]

      Wolfgang Beltracchi dit avoir vu une de ses contrefaçons au Musée Albertina de Vienne

      VIENNE (AUTRICHE) [26.02.15] – Les époux Beltracchi, qui ont défrayé la chronique artistique et judiciaire des cinq [...]

      Une église londonienne expose un Pete Doherty crucifié grandeur nature

      LONDRES (ROYAUME-UNI) [23.02.15] – L’église Saint Marylebone de Londres a dévoilé le 20 janvier 2015 un crucifix grandeur [...]

      Le voleur du Codex Calixtinus condamné à 10 ans de prison en Espagne

      SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE (ESPAGNE) [20.02.15] - La justice espagnole a condamné mardi 17 février à dix ans de prison [...]

      L’Italie vend des bâtiments mussoliniens pour financer les travaux de son palais des congrès

      ROME (ITALIE) [19.02.15] – Pour financer les travaux de son nouveau palais des congrès, la ville de Rome et l’Etat italien [...]

      Jean Nouvel demande aux juges 26 travaux modificatifs à la Philharmonie

      PARIS [18.02.15] – Après avoir refusé de se rendre à l’inauguration de la Philharmonie, Jean Nouvel, au cours de [...]

      Restitution de huit œuvres spoliées aux héritiers de l’éditeur de presse berlinois Rudolf Mosse

      BERLIN (ALLEMAGNE) [17.02.15] – Huit œuvres, spoliées par les nazis en 1934, ont été restituées aux héritiers de Rudolf [...]

      Cinq ans avec sursis requis contre l’électricien de Picasso

      GRASSE (PROVENCE-ALPES-COTE-D’AZUR) [16.02.15] – Le procureur de Grasse a requis cinq ans d’emprisonnement avec sursis [...]

      Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem présentent leur « feuille de route » pour l’éducation artistique et culturelle

      PARIS [13.02.15] – Fleur Pellerin et Najat Vallaud-Belkacem ont présenté une « feuille de route conjointe » pour [...]

      Fleur Pellerin nomme Olivier Meneux à la tête du projet de Villa Médicis à Clichy-Montfermeil

      PARIS [13.02.15] – Olivier Meneux, actuellement directeur général de Ciclic, l'agence régionale du Centre pour le livre, [...]

      Latifa Echakhch entre au conseil d’administration de l’Ecole nationale supérieure d’art de Paris-Cergy

      PARIS [09.02.15] – Une artiste a été nommée au conseil d’administration de l’Ecole nationale supérieure d’art de [...]

      Le maire de New York veut construire 1 500 logements pour les artistes

      NEW YORK (ETATS-UNIS) [06.02.15] – Lors de la présentation de son plan pour le logement des New-yorkais, le démocrate Bill de [...]

      Vol d’une toile de Louis Beysson au Musée Paul Dini

      VILLEFRANCE-SUR-SAÔNE (RHÔNE-ALPES) [03.02.15] – L’œuvre Sur le quai de la gare de Louis Beysson, prêtée par le Musée [...]

      Un réseau de faussaires démantelé en Espagne

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    • J'ai adoré hier au cinéma: ”L'Affaire Collini”(suspens et larmes pour moi) Allez au cinéma!

      L'Affaire Collini

      27 avril 2022 en salle / 2h 03min / JudiciaireDrameThriller
      Titre original Der Fall Collini
       

      Pourquoi Fabrizio Collini a-t-il assassiné Hans Meyer, un industriel de la haute société allemande ? Comment défendre un accusé qui refuse de parler ? En enquêtant sur ce dossier, son avocat découvrira le plus gros scandale juridique de l’histoire allemande, et une vérité à laquelle personne ne veut se confronter.
      SÉANCES
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      Marseille
      Avignon
      Saint-Étienne
      Strasbourg
      Paris 6e arrondissement
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      Saint-Dié-des-Vosges
      Paris 12e arrondissement
      Cannes
      Carcassonne
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      Martigues
      Hérouville-Saint-Clair
      Baume-les-Dames
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      Valence
      Brest
      Quimper
      BANDE-ANNONCE
      L'Affaire Collini Bande-annonce VO1:59
      L'Affaire Collini Bande-annonce VO
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      ACTEURS ET ACTRICES
      Elyas M'Barek
      Elyas M'Barek
      Rôle : Caspar Leinen
      Alexandra Maria Lara
      Alexandra Maria Lara
      Rôle : Johanna Meyer
      Heiner Lauterbach
      Heiner Lauterbach
      Rôle : Richard Mattinger
      Franco Nero
      Franco Nero
      Rôle : Fabrizio Collini
      Casting complet et équipe technique
      CRITIQUES PRESSE
      L'Humanité
      L'Obs
      Le Figaro
      Positif
      La Croix
      Le Journal du Dimanche
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      Le Monde
      Les Fiches du Cinéma
      Première
      Chaque magazine ou journal ayant son propre système de notation, toutes les notes attribuées sont remises au barême de AlloCiné, de 1 à 5 étoiles. Retrouvez plus d'infos sur notre page Revue de presse pour en savoir plus.

      13 articles de presse
      CRITIQUES SPECTATEURS
      traversay1traversay1Membre du Club 300 Allociné
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      3,5 Publiée le 21 novembre 2021
      Non, L'affaire Collini n'est pas tirée de faits réels, adaptation du roman éponyme de Ferdinand von Schirach. Mais cette œuvre de fiction, film de procès pour l'essentiel, s'appuie sur un récit crédible dans son déroulement et qui a surtout le mérite de poser les bonnes questions sur la manière dont l'Allemagne Fédérale d'Adenauer s'est arrangée pour éviter à des criminels de guerre d'avoir à répondre de leurs méfaits. Ce n'est ...
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      Joce2012Joce2012
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      4,0 Publiée le 27 avril 2022
      Très émue par ce film car au combien d'actualité dans ce monde où la guerre malheureusement fait rage... film très réussi et très prenant
      velociovelocioMembre du Club 300 Allociné
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      4,0 Publiée le 27 avril 2022
      Remarquablement construit, L’affaire Collini est passionnant à regarder, avec en plus, ce qui ne gâte rien, la très grande qualité de la lumière et de la photographie qu’on doit au Directeur de la photographie polonais Jakub Bejnarowicz. Face à face, deux conceptions de la justice : celle défendue par Richard Mattinger, qui refuse de s’écarter de la lettre de la loi, face à celle défendue par Caspar Leinen, qui recherche avant ...
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      AM11AM11Membre du Club 300 Allociné
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      4,0 Publiée le 16 juillet 2020
      Caspar, un jeune avocat commis d'office est chargé de défendre un homme accusé d'avoir tué de sang-froid un autre homme. Pour une première affaire, c'est un dossier délicat, car tout est contre l'accusé seulement, Caspar n'est pas au bout de ses peines puisqu'il découvre spoiler:  . Le film est adapté du roman de Ferdinand von Schirach qui était vaguement inspiré d'une histoire vraie. Le film met ...
      Lire plus25 Critiques Spectateurs
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      27 Photos
      SECRETS DE TOURNAGE
      Adapté d'un roman
      L’Affaire Collini est adapté du roman du même nom écrit par Ferdinand von Schirach et publié pour la première fois en 2011. Pour le réalisateur Marco Kreuzpaintner, il s'agit d'une histoire d'ordre moral où le spectateur est indigné par une forme de monstruosité et accompagne en même temps le héros dans sa quête de justice. Il précise : "Ici, la monstruosité est cette loi Dreher instaurée en 1968 qui a laissé plusieurs milliers de criminels Lire plus
      Recherches
      Elyas M’Barek, qui incarne le personnage principal, a fait beaucoup de recherches en amont du tournage. Il a ainsi a visité des cours d'assises et s'est entretenu avec des avocats jusqu’à connaître le code pénal par cœur. Marco Kreuzpaintner se souvient : "Il savait exactement comment un avocat doit agir, ce qu’il doit éviter de faire, ce qui est considéré illégal ou en violation des procédures. On s’est rencontrés longuement et fréquemment Lire plus
      Dispositif
      Marco Kreuzpaintner a tourné avec trois caméras simultanément, ce qui lui a permis de répéter et jouer les scènes sans interruptions, sur des prises de parfois trente minutes. "C’était comme au théâtre : on commençait par travailler avec les acteurs uniquement sur les dialogues, ensuite on chorégraphiait les mouvements tout en incorporant les idées des acteurs et enfin on filmait", explique-t-il.
      6 Secrets de tournage
      INFOS TECHNIQUES
      Nationalité Germany
      Distributeur ARP Sélection
      Récompense 1 nomination
      Année de production 2019
      Date de sortie DVD -
      Date de sortie Blu-ray -
      Date de sortie VOD -
      Type de film Long-métrage
      Secrets de tournage 6 anecdotes
      Box Office France 10 557 entrées
      Budget -
      Langues Allemand
      Format production -
      Couleur Couleur
      Format audio -
      Format de projection -
      N° de Visa 152886

      https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=251646.html

      Livre lu en 2016

    • Y a-t-il un éternel féminin ?

      Sarah Chiche

      Petites princesses, garçons manqués, tendances desperate housewives ou femme queer… À l’heure où les modèles féminins se démultiplient, 
on continue de s’interroger sur les racines culturelles ou naturelles 
de la féminité. Pourtant ce débat est peut-être derrière nous.

       

      Place Clichy, à Paris, une matinée d’hiver. Une femme fardée, les pieds chaussés d’escarpins à talons bobines, enlace sa petite amie, cheveux ras et jean baggy. Une autre traverse la rue en poussant un landau d’où s’échappe une minuscule main, un autre enfant, plus grand, accroché à elle, dans une écharpe de portage. Café dans une main, ordinateur portable dans l’autre, une blonde presse le pas sans jeter un œil à la mendiante assise devant le distributeur à billets, avant de s’engouffrer dans un immeuble de bureaux à côté duquel se trouve un fast-food devant lequel un groupe de jeunes Blacks, sanglées dans leurs jeans taille basse, grignotent des ailerons de poulet en riant. Il suffit d’observer les rues des grandes villes occidentales pour comprendre cette mystérieuse phrase de Jacques Lacan : « La femme n’existe pas. » Désormais, les visages de la féminité sont multiples. Mais comment cette féminité vient-elle aux femmes ?

      
Pour tout un courant des sciences sociales et pour beaucoup de féministes, les comportements dits féminins seraient donc avant tout une affaire de construction sociale. Dans l’Amérique puritaine des années 1930, les travaux de Margaret Mead (1) firent l’effet d’une bombe. L’anthropologue y affirmait que les caractères des hommes et des femmes sont conditionnés par le groupe au sein duquel ils évoluent. Ainsi, chez les Chambulis de Nouvelle-Guinée, les hommes ne pensent qu’à séduire et se laissent aller à de violents accès émotifs, tandis que les femmes font montre d’un esprit pratique et d’une rationalité à toute épreuve ; chez leurs voisins Arapeshs, douceur, empathie et amour des enfants sont des traits partagés par les deux sexes ; les Mungundors, hommes et femmes, ne seraient, eux, que colère et agressivité.


      Si l’on reproche parfois aux travaux de M. Mead d’être plutôt proches du conte philosophique rousseauiste, ils ont le mérite d’avoir ouvert la voie à de multiples interrogations sur la construction des identités sexuées. Dès les années 1960, les féministes anglo-saxonnes puis françaises s’empareront de la question pour revendiquer l’égalité des droits entre hommes et femmes (2). Leur combat permettra à bien des femmes de connaître dans un certain nombre de pays une spectaculaire émancipation depuis les années 1970.


      Les stéréotypes ont 
la vie dure


      Reste que les stéréotypes dans les représentations sociales du masculin et du féminin ont toujours la vie dure. Dans Masculin/Féminin. La pensée de la différence (1996), l’anthropologue Françoise Héritier postule l’existence d’une « valence différentielle des sexes » : toute la pensée humaine s’est déployée à partir de la première différence observable, celle du corps des hommes et des femmes. Or, dit-elle, toute pensée de la différence aboutit à une classification hiérarchique. Pour F. Héritier, le caractère universel de la domination masculine participe d’une volonté de contrôle de la reproduction de la part de ceux qui ne disposent pas de ce pouvoir si particulier, la contraception marquant une rupture radicale en permettant aux femmes d’user différemment de leur corps. Le sociologue Pierre Bourdieu soulignera pour sa part que la domination masculine procède d’une « construction sociale naturalisée », les femmes ayant intégré des habitus – des modes de pensée et de comportements conscients et inconscients – de sexe, le principe de la perpétuation de ce rapport de domination étant savamment entretenu par des instances telles que l’école ou l’État.


      D’autres travaux insistent sur l’extrême précocité des phénomènes de socialisation différenciée entre filles et garçons. Dans Le Sexe des émotions (1998), le psychiatre Alain Braconnier souligne que dans nos sociétés occidentales, les comportements des parents et des adultes proches de l’enfant s’adaptent souvent, inconsciemment, dès les premières semaines de la vie, en fonction du sexe de l’enfant. Si l’on rappelle souvent à l’ordre une petite fille turbulente en lui demandant d’être « bien élevée » ou « gentille », on rit plus volontiers aux facéties d’un garçon tout aussi colérique car « c’est bien, il ne se laisse pas faire ».


      La sociologue Martine Court (3) a pour sa part analysé la façon dont les corps féminins et masculins se construisent au cours de l’enfance. Pour la chercheuse, ces différences sont observables dès la fin de l’école primaire chez des filles et des garçons d’une dizaine d’années, la famille, les médias et les pairs contribuant grandement à la fabrique d’une « vraie » fille ou d’un « garçon manqué ». Nuance intéressante, M. Court insiste sur le fait que l’on demande avant tout aux filles de se comporter comme « des filles de leur classe sociale ». Telle petite fille issue des classes populaires pourra être encouragée à « faire chanteuse » comme ses idoles de « La Star Academy » quand telle autre, issue d’une famille très bourgeoise, sera invitée à devenir une parfaite femme au foyer ou une brillante avocate.


      Les hormones font-elles un destin ?


      Mais M. Court montre aussi que cette socialisation genrée n’est en rien automatique. Les enfants ne sont pas – heureusement – de simples réceptacles des désirs parentaux ; d’autre part, les personnes dans l’entourage auxquels les enfants peuvent s’identifier sont multiples (un parent, un professeur, un adulte, un héros de la télévision), et offrent des modèles d’identification nuancés et contradictoires.


      Pourtant, un certain nombre de travaux récents, dans les champs de la neurobiologie, de la génétique ou de la psychologie cognitive, insistent sur la présence de différences innées, comportementales et cognitives entre les hommes et les femmes, différences dues à l’action des gènes, des hormones, voire à une organisation neuronale sexuée. La psychologue canadienne Susan Pinker soutient l’existence d’une nature et des qualités spécifiquement féminines. Dans Sexual Paradox (4), S. Pinker dresse un constat : dans son pays, les garçons ont deux fois plus de problèmes d’hyper­activité, quatre fois plus de troubles du langage et de l’apprentissage, dix fois plus de dyslexie. 70 % des filles ont leur bac contre seulement 59 % des garçons. Pourtant, remarque-t-elle, les hommes détiennent la plupart des postes à responsabilité et ont des salaires supérieurs. Pour quelles raisons ? Pour S. Pinker, il s’agit moins d’un effet de la domination masculine que de désirs différents des femmes face au travail et à leur façon d’appréhender l’existence. Et ces désirs seraient liés à des composantes biologiques. La testostérone rend les hommes plus vulnérables mais plus enclins à la prise de risque. L’ocytocine rend les femmes douces et empathiques. On ne compte désormais plus les études qui rebiologisent la différence des sexes, invoquant les structures cérébrales, les comportements sexuels, les soins aux enfants, les performances cognitives, chaque fois en tentant de prouver que les différences subsistent malgré toutes les variations sociales. Mais qu’en penser ? Pour la philosophe Peggy Sastre (encadré ci-dessous) : « S’agissant de la féminité, désormais on trouvera relativement peu d’études qui montrent que l’inné prime sur l’acquis, car ce n’est plus comme ça que les chercheurs travaillent, mais davantage en considérant que l’inné donne une tendance que façonne ensuite l’environnement, comme le montre l’épigénétique. »

      Ainsi, par exemple, le débat autour de l’existence d’un instinct maternel. Dès 1980, dans L’Amour en plus, puis plus récemment dans Le Conflit, la Femme et la Mère, Élisabeth Badinter a souligné que non seulement être mère n’est pas au cœur du destin féminin mais que parler d’instinct maternel n’est absolument pas pertinent du point de vue biologique. Pour sa part, la sociobiologiste Sarah Blaffer Hrdy conteste à la fois l’idée de femmes biologiquement assignées à un rôle de « pondeuses », tout en prenant ces distances avec la thèse culturaliste qui fait de l’amour maternel une construction sociale. Pour S. Blaffer Hrdy, s’il existe d’importants soubassements biologiques (hormones de grossesse, odeur dégagée par le nourrisson, etc.) qui peuvent expliquer les mécanismes biologiques de l’attachement maternel, cet amour peut se développer ou non selon l’environnement.


      Les hormones ne font pas un destin, l’environnement précoce non plus. Car, si l’on peut compliquer la boucle à l’envi – le biologique détermine le social qui redétermine le biologique etc. –, ce qui est très frappant dans ce débat, c’est l’évacuation complète d’un questionnement sur l’éventail des possibles que permet la féminité. On en retrouve paradoxalement les traces dans certaines formes extrêmes de constructivisme de la théorie queer, où des auteures comme Judith Butler et Beatriz Preciado contestent la fixité des normes sexuelles et ne négligent pas que la féminité est avant tout un concept érotique avec lequel on peut jouer, tout au long de l’existence.

       

      NOTES

      (1) Margaret Mead, Coming of Age in Samoa: A psychological study of primitive youth for Western civilisation, 1928.

      (2) Martine Fournier (coord.), « Femmes. Combats et débats », Sciences Humaines, hors-série spécial, n° 4, novembre-décembre 2005.

      (3) Martine Court, Corps de filles, corps de garçons. Une construction sociale, La Dispute, 2010.

      (4) Susan Pinker, Le sexe fort n’est pas celui qu’on croit (Sexual Paradox), Les Arènes, 2009.


      À savoir


      ◊ La théorie queer
      
Cette théorie propose de subvertir les normes de sexes 
et leur fixité : masculin, féminin, transsexuel ou travesti… 
Ces catégories peuvent être endossées selon les individus mais aussi selon les moments de la journée.

      • Trouble dans le genre. 
Le féminisme et la subversion de l’identité

      Judith Butler, La Découverte, 2006.



      Peggy Sastre, la néodarwinienne de choc


      À 30 ans, Peggy Sastre est l’un des esprits les plus décapants de sa génération. Cette philosophe qui aime les pendentifs à tête de mort, Bach et les rats-taupes, a posé un regard absolument neuf sur des questions où les préjugés ont la dent dure et où la science a tôt fait d’être vue en ennemie. Dans son détonnant Ex utero, P. Sastre prend à rebrousse-poil la maxime hippocratique « tota mulier in utero » (toute la femme est dans son utérus) et démontre, philosophie, études scientifiques et références à la mythologie, à la littérature et aux films pornos à l’appui, que les femmes sont peut-être les premières responsables des injustices dont elles sont encore victimes. Proche des thèses de Sarah Blaffer Hrdy et de Marcela Iacub, juriste qui défend le droit à la prostitution et la procréation artificielle, P. Sastre se montre très critique vis-à-vis de la bioéthique et défend l’ectogénèse (le développement de l’embryon et du fœtus dans un utérus artificiel), laquelle permettrait de donner naissance à « une autre façon de penser le féminisme ». Car, dit-elle, « rien ne m’agace plus que cette idée selon laquelle le fait de posséder deux chromosomes X m’obligerait à me reconnaître et appartenir de facto à 50 % de l’humanité ». P. Sastre prépare actuellement un essai sur la virilité. Sa façon extrêmement novatrice de mêler histoire, sociologie et théorie scientifique déconcerte parfois, pour l’instant encore, le public français…

      • Ex utero. Pour en finir
 avec le féminisme

      Peggy Sastre, 
La Musardine, 2008.

      Sarah Chiche
       
       
    • Spectres du nom & inventions de soi : la Généalogie fantastique de Gérard de Nerval

      Jean-Nicolas Illouz

      Sylvie Lécuyer, La Généalogie fantastique de Gérard de Nerval. Transcription et commentaire du manuscrit autographe, Namur : Presses universitaires de Namur, coll. « Études nervaliennes et romantiques », 2011, 125 p., EAN .
       
       

      Le manuscrit que Jean Richer a intitulé La Généalogie fantastique est contemporain de la crise de délire de février-mars 1841 qui conduit Nerval à être interné d’abord dans la maison de santé de Madame Sainte‑Colombe, rue de Picpus, puis chez le docteur Esprit Blanche à Montmartre. Il se présente sous la forme d’un double feuillet, avec, dans la partie gauche, des éléments de la généalogie des Bonaparte et un récapitulatif de la fin du règne de Napoléon, et, dans la partie droite, « tête‑bêche » et comme en miroir l’un de l’autre, le côté paternel et le côté maternel de la généalogie personnelle. Dans la partie droite, l’écriture, d’abord appliquée, donne bientôt naissance à une sorte de jungle graphique, où, de part et d’autre d’un tronc d’encre, ou d’un rhizome poussant à la fois vers le haut et vers le bas, les lignées des aïeux, côté père, se ramifient et s’enchevêtrent, en s’ornant ici ou là de dessins ou d’un blason, et, côté mère, s’affinent en traits moins appuyés, s’espacent, ou se prolongent dans des tracés cartographiques ou des esquisses d’itinéraire.

      Ce document fascinant avait fait l’objet déjà d’un commentaire

      admirable de Jean‑Pierre Richard, dans la première de ses Microlectures (Seuil, 1979). J.‑P. Richard y était attentif au « fonctionnement linguistique, thématique et fantasmatique » de ce texte, où l’identité, au lieu de se fixer dans le nom, s’y voyait indéfiniment disséminée, par décomposition des signifiants, sollicitation de figures étymologiques, traduction d’une langue en une autre, déplacement métonymique, ou glissement d’un territoire à un autre. La folie révèle à Nerval l’autre versant du langage ; et la force de la lecture de J.‑P. Richard tenait dans le rapprochement qu’elle opérait entre le texte délirant de la Généalogie fantastique, et l’écriture poétique elle‑même, telle que Nerval la découvre au même moment dans l’élaboration des sonnets qui entrent dans le genèse des futures Chimères, et qui, contemporains de la Généalogie fantastique, se caractérisent par la même hyperactivité sémiotique en même temps que par la même rigueur formelle.

      En publiant et en commentant la Généalogie fantastique, Sylvie Lécuyer en déploie à son tour les significations avec une précision accrue et une intelligence admirable.

      Son apport est d’abord philologique, puisqu’elle transcrit minutieusement le document, — en corrigeant des erreurs de lecture commises jadis par Jean Richer, et en comblant la lacune laissée par Jean Guillaume et Claude Pichois qui n’ont pas intégré ce texte dans les Œuvres complètes de Nerval dans la bibliothèque de la Pléiade, l’évoquant seulement ici ou là dans les notes.

      Son apport est aussi historique, puisqu’en dépouillant des archives (fiches d’état civil ou documents militaires reproduits en annexe), elle prouve que les informations sur lesquelles s’appuie Nerval sont en effet « authentiques » (le mot est entouré dans le manuscrit de la Généalogie fantastique). Nerval, ici comme dans Les Faux Saulniers et Angélique, « n’invente rien » ; mais l’« authenticité » des noms, des lieux et des dates, ici comme dans Les Faux Saulniers et Angélique, ne protège pas du délire, mais plutôt le nourrit et, en quelque sorte, le catalyse, jusqu’à lui donner l’évidence d’une réalité de substitution.

      Surtout, S. Lécuyer, en déchiffrant petits morceaux par petits morceaux le manuscrit — comme « en suivant la main de Nerval » (car le corps dans la folie est parlant) —, est la première à envisager vraiment le document dans son ensemble, à la fois pour en isoler les plus petits îlots de signifiance et pour en saisir la logique générale.

      Celle-ci est clairement dégagée dans l’introduction et la conclusion : Nerval, ne pouvant croire en la réalité de ses origines, reconnues authentiques mais frappées d’inconsistance du fait du monnayage indéfini du nom du père dont elles découlent, se pare d’identités imaginaires, en s’inventant, comme dans le sonnet El Desdichado, des « filiations illustres », des « propriétés considérables » ou quelque « blason fabuleux ». Le travail le plus formidable de la Généalogie consiste dans la manière dont Nerval tend à substituer à la généalogie des Labrunie la généalogie des Bonaparte, — de telle façon que le nom, dans la logique de son déploiement, finisse par donner réalité à un fantasme œdipien selon lequel l’enfant, se proclamant fils de Joseph Bonaparte et se rêvant frère de l’Aiglon, ferait revenir vivante sa mère, que le père réel, médecin militaire dans la Grande Armée, a, quant à lui, laissé mourir en « froide Silésie », lors de la campagne de Russie.

      La double page de la Généalogie, l’une consacrée aux Bonaparte, l’autre aux origines des Labrunie, trouve ainsi, sinon sa « raison », dirait Nerval, du moins son mode de « raisonnement » spécifique. Plus finement, le mythe napoléonien est tout entier contenu dans des concrétions verbales, mixtes de réalité et de fiction, dont S. Lécuyer délie la logique associative. Par exemple, lorsque dans la partie « maternelle » du feuillet droit, Gérard mentionne le clos de Nerval, dont le poète tire son pseudonyme (palindrome presque parfait du nom de la mère Laurent), il y voit un apanage qui serait « impérial » à plus d’un titres : d’abord parce qu’il est dit aussi le clos de Nerva (« il a conservé le nom du dixième des Césars » écrit Nerval dans Promenades et souvenirs) et qu’il est donc logiquement relié à Rome dans le tracé d’itinéraires de voyage que dessine Nerval ; d’autre part parce qu’il appartient au domaine de Mortefontaine dont Joseph Bonaparte a été l’un des propriétaires, et que, en outre, Mortefontaine renvoie à Schoenbrunn par le fait que Schoenbrunn (soit belle fontaine) vaut dans l’imagination nervalienne comme une formulation dénégative de Mortefontaine, et permet ainsi à la fois la superposition de Vienne et du Valois et l’identification de Gérard, orphelin, à cet autre orphelin que fut le Duc de Reichstadt, résidant à Schoenbrunn, soit le Roi de Rome, enfant légitime de Napoléon. Ce scénario fantasmatique illumine littéralement le nom du père Labrunie, puisque Nerval, évoquant le nom d’un Giuseppo Labrunöe dans la partie maternelle de la Généalogie, le transcrit alors en alphabet grec et le décompose en Lamb* – Bronos* – Brounos*, pour faire apparaître une racine grecque, Brontè*, le tonnerre ou la foudre ; or, au même moment, dans un sonnet du manuscrit Dumesnil de Gramont a dédié à Mme Ida Dumas, Nerval évoque un Napoléon voleur de feu (« Mais le César romain nous a volé la foudre ») ; et, dans une lettre (à Jules Janin, 16 mars 1841), il signe G. Nap. della torre brunya. Alexandre Weill raconte comment, venu visiter Nerval à la maison du docteur Blanche, Gérard lui dit : « Moi je descends de Napoléon, je suis le fils de Joseph, frère de l’Empereur, qui a reçu ma mère à Dantzig ». Dans la Généalogie fantastique, il n’est pas impossible que le scénario fantasmatique selon lequel le fils s’identifierait à un nouveau Napoléon, victorieux, se traduise dans le lapsus que commet Nerval en donnant à sa mère le prénom de Marie Victoire Laurence, que l’on ne trouve pas dans l’état civil : Les Mémorables aussi (à la fin d’Aurélia), comme El Desdichado, se terminent par une image de « Victoire », qui viendrait conjurer la fatalité de l’échec qui assombrit la lignée des Labrunie comme elle marque celle des Bonaparte. Le mythe napoléonien vaut donc comme un « mythe personnel » ; mais l’essentiel est que la Généalogie fantastique maintienne ce mythe dans une forme qui présente toutes les caractéristiques du langage du rêve : chaque terme ou motif y est surdéterminé, et la force générative du Nom procède des multiples valences des signifiants quand ils sont directement reliés à l’affect ou à la pulsion.

      Le transfert d’identité des Labrunie aux Bonaparte rapproche la Généalogie fantastique d’un roman familial dans le sens freudien, mais d’un roman familial noté en pointillés et qui serait condensé dans la charge émotionnelle de quelques vocables. De ce point de vue, les perspectives que S. Lécuyer ouvre vers les essais proprement romanesques de Nerval sont très éclairantes : dans Un roman à faire, Nerval transcrit les lettres d’amour d’un chevalier Dubourget, qui a pour modèle un certain Justin Duburgua, mentionné dans la Généalogie fantastique, — signe que, même dans le roman, Nerval « n’invente rien », ou que « l’invention » elle-même vaut comme un « ressouvenir », — ainsi qu’il l’écrit dans la préface aux Filles du feu. De même, les événements de l’hiver 1839 à Vienne et de l’hiver 1840 à Bruxelles, rappelés dans la Généalogie fantastique où ils sont étroitement liés au destin de Napoléon, donnent matière à des tentatives d’élaboration romanesque — Les Amours de Vienne — qui n’aboutiront jamais que transfigurées dans Pandora et Aurélia, au-delà cette fois de tout roman.

      Car le roman suppose une représentation relativement stabilisée des identités, de l’espace et du temps, qui ne peut donc accueillir complètement ce qui se joue de plus étrange dans la Généalogie fantastique. S. Lécuyer propose un autre rapprochement très éclairant : avec le Second Faust de Goethe, et avec l’analyse qu’en donne Nerval en 1840, quand il fait du royaume des Mères « un infini toujours béant » où tout, du passé, se conserve « à l’état d’intelligences et d’ombres », et où l’irréversible n’a plus cours. Le récit d’Aurélia aussi, rappelle S. Lécuyer, fait assister à cet éternel retour des Ancêtres, qui, dans la version primitive, est aussi un éternel retour des figures de l’histoire universelle. Comme le rêve de Faust, et comme les rêves d’Aurélia, la Généalogie fantastique élargit le « moi » à tous les points de l’espace et du temps, le multipliant en autant de reflets ou fragments, jusqu’à le perdre au seuil d’une « Nuit des temps », — dont Nerval voudrait qu’elle n’existât pas : « Il n’y a pas de nuit des temps », note‑t‑il au bas du feuillet droit, comme en commentaire de sa tentative généalogique.

      Mais cette famille immense, à laquelle la Généalogie essaie de donner forme, a aussi sa face d’ombre, que S. Lécuyer souligne très bien : elle expose le moi aux fantômes des aïeux et aux revenances de l’histoire. En cela, la Généalogie fantastique est une forme de l’inquiétante étrangeté, soit du retour des autres dans le même, et de l’étrange dans le familier. En prolongeant la mémoire individuelle dans la mémoire infinie des siècles, elle dit aussi la propension du sujet à devenir, dans la folie, « tous les noms de l’histoire ». Ainsi de Nietzsche1. Ou de Aby Warburg.

      Mais Sylvie Lécuyer montre aussi que, comme le récit d’Aurélia, les notations généalogiques auxquelles se livre Nerval à l’asile participent d’une thérapie intime. Non seulement parce qu’elles témoignent d’un « travail psychique sur soi » et misent sur la vertu cathartique des représentations. Mais surtout parce que le sujet s’y transforme en sujet d’une écriture, de telle façon que la folie, qui rivait Nerval au retour du passé, le cède à l’avenir possible d’une œuvre.

      Publie sur Acta le 26 septembre 2011
      Notes :

      1  Nietzsche, lettre à Jacob Burckardt, 6 janvier 1889, in Friedrich Nietzsche, Dernières Lettres, Préface de Jean-Michel Rey, Traduit de l’Allemand par Catherine Perret, Rivages Poche, Petite Bibliothèque, 1989, p. 151 : « Ce qui est désagréable et embarrassant pour ma modestie, c’est qu’au fond je suis chaque nom de l’histoire ».

      Pour citer cet article :Jean-Nicolas Illouz, "Spectres du nom & inventions de soi : la Généalogie fantastique de Gérard de Nerval", Acta Fabula, Editions, rééditions, traductions, URL :

       

      http://www.fabula.org/revue/document6495.php

       

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