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il y a un an à paris 2

  • Catégories : Hugo Victor, Paris(75,Ile de France):vécu,études

    Mon texte en prose inédit sur ce blog:Il y a un an en France. Paris 2.

      Souvenirs de l’exposition, Cet immense rêve de l'océan... Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugo.  

    En arrivant à Paris, j’ai acheté (comme je le faisais quand j’y habitais ou que j’y allais régulièrement) Pariscope pour vérifier les lieux et horaires des expositions que j’avais repérées sur internet du Maroc. Là a continué le casse-tête. Peu de temps et tellement d’envies. Que choisir finalement ?

    J’ai finalement opté pour cette exposition pour plusieurs raisons :

    -Victor Hugo que j’ai fréquenté avec Nerval pendant mon mémoire de maîtrise. Cet homme  engagé n’était pas seulement écrivain et poète mais aussi dessinateur et j’admire ces artistes qui savent dire en mots et en images  le monde et leur univers propre.

    -Le sujet-titre de l’exposition : d’abord, les paysages qui sont pour moi plus qu’un sujet d’étude ; ensuite, la mer que j’aimais avant de la côtoyer de si près ici(je suis à 1km à vol d’oiseau de l’océan) ; enfin, le rêve.

    -la maison Victor Hugo, la place des Vosges, la place de la Bastille et tout ce quartier où j’ai vécu quelques temps.  

    Il faisait très froid, de la neige fondue tombait et je me plongeais avec bonheur dans la chaleur  bienfaisante du musée (presque oppressante au bout d’un moment) et dans l’univers d’Hugo. L’atmosphère confinée et la lumière tamisée ajoutait à  la fantasmagorie des rêves d’Hugo mis en images de l’artiste. Je pensais aux dessins de Dürer (auquel Hugo a dédié un de ses poèmes), à sa « Melancholia » (Hugo a écrit un poème qui porte ce titre, cf. catégorie « Hugo » et « Dürer) mais aussi à Méryon (cf. ma catégorie à ce nom). Avec de dernier, je trouve qu’il y a vraiment des similitudes de style aussi bien dans les dessins en noir et blanc que dans le traitement des thèmes en couleur. Avec ces dessins, on est très loin de l’image poussiéreuse du poète Hugo, romantique, lyrique,  de ces longs poèmes qui ennuient beaucoup certains.

    C’est un Hugo moderne (moderne, il l’était déjà dans ses luttes et ses idées)que j’oserais parfois presque qualifier de surréaliste à cause de l’importance du rêve pour André Breton et les autres.

    medium_le_phare_d_hugo.jpg

    Le Phare d'Eddystone
    Plume, encre brune et lavis sur papier beige, 1866.

     

    Paris, Maison de Victor Hugo, Inv. 181. © PMVP

     

     Complétant sans doute sa documentation sur l'Angleterre du XVIIe siècle, toile de fond de L'Homme qui rit qu'il est en train de rédiger, Victor Hugo découvre dans un ouvrage intitulé Délices de l'Angleterre une planche qui inspirera ce lavis et un passage du roman : "Au dix-septième siècle un phare était une sorte de panache de la terre au bord de la mer. L'architecture d'une tour de phare était magnifique et extravagante. On y prodiguait les balcons, les balustres, les tourelles, les logettes, les gloriettes, les girouettes. Ce n'étaient que mascarons, statues, rinceaux, volutes, rondes-bosses, figures et figurines, cartouches avec inscriptions. Pax in bello, disait le phare d'Eddystone."(Extrait de "L'homme qui rit)

     

    http://expositions.bnf.fr/hugo/grands/288.htm

     

    medium_hogo_proscrits.jpg

     

    Hugo à Jersey sur le rocher dit "des proscrits"

     

    Photographie, vers 1852.

     

     

    BNF, Manuscrits, NAF 13353, fol. 23v.

     

     

    *

    http://expositions.bnf.fr/hugo/grands/422.htm

    C’est face à la mer, promesse d’évasion et de liberté, puissance de renouvellement, énigme fascinante propice à l’épanchement du rêve, que Victor Hugo campe sa posture d’exilé. Dans ce décor mélancolique que n’aurait pas renié Chateaubriand, son esprit, mélangé à l’immensité, finira par trouver "un apaisement sévère et profond".

     

     

    En voyant la photo d’Hugo en exil à Guernesey sur son rocher, je pense en toute modestie à mon poème « L’exil » :    

    Souvent je m’asseyais
    Au bord de l’escarpement
    Et je regardais s’effacer
    Les rayons de ton soleil couchant.

     

    Je pense aussi bien sûr à mon propre exil actuel au bord de l’océan comme lui.

     

     

    Indépendamment de l’exposition, il est toujours émouvant pour quelqu’un qui aime un écrivain d’évoluer dans ce qui fut son lieu de vie (un de ses lieux de vie en ce qui concerne Hugo).

     En sortant de l’exposition, je suis passée par la boutique du musée où j’avais envie de tout acheter mais je me suis contentée de 3 cartes postales dont les 2 reproductions de cette page.  

    Dehors, on était loin des paysages marins mais les éléments étaient aussi hostiles que dans certaines représentations de bateaux secoués par l’orage.   Malgré ce climat peu clément, j’ai pris plaisir à me perdre dans ce quartier où je sais pourtant si bien à me repérer….  

    Le 23 février 2007.    

     

    Pour voir le catalogue de l’exposition : http://www.ifremer.fr/envlit/actualite/pdf/20060204_PRESSE_Cet_immense_reve.pdf

     

     

     

    Pour voir l’exposition de la BNF, « Victor Hugo, l’homme océan » : http://expositions.bnf.fr/hugo/index.htm