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La rentrée littéraire, côté business

 

LE MONDE | 05.09.2013 à 15h37 | Par Alain Beuve-Méry

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C'est la rentrée ! Et pour le secteur de l'édition, comme pour tous les métiers du livre, libraires, éditeurs, auteurs, représentants..., ce mot garde tout son sens. A côté de la rentrée littéraire, stricto sensu (555 romans en septembre), il s'est développé, au fil des années, une rentrée des essais, de la BD, des livres de jeunesse, et même, depuis quatre ans, une rentrée des poches, avec, par exemple cette année, la parution en collection de poche Babel du Sermon sur la chute de Rome, de Jérôme Ferrari, Prix Goncourt 2012.

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Mais "la caisse de résonance de la rentrée littéraire est plus médiatique qu'économique", constate Sébastien Rouault, responsable livre de l'institut d'études GfK. Ainsi, 1,3 million de livres se sont vendus entre le 15 août et le 15 octobre 2012, produisant un revenu de 24 millions d'euros, ce qui, au final, ne représente que 2,5 % du chiffre d'affaires total du secteur. Il faut se rapprocher de la fin de l'année pour que les ventes s'accélèrent.

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Le cadre est presque réglé comme une valse à trois temps : de la mi-août au 30 septembre, c'est l'exposition des titres et l'heure des critiques. Du 1er octobre au 15 novembre, c'est la phase des prix littéraires. Du 15 novembre et jusqu'à la fin de l'année, les achats montent en flèche. Cette période correspond aussi au pic de publication des beaux livres, dont la valeur est plus élevée et qui, dès lors, rapportent plus d'argent.

Chaque année apporte son lot de succès attendus. Dans cette catégorie, on peut classer Amélie Nothomb, qui devient un modèle de longévité. Avec La Nostalgie heureuse (162 pages, 16,50 euros), la romancière belge assure sa 21e rentrée chez Albin Michel et est actuellement en tête des palmarès de vente. De même, Billie (Dilettante, 224 pages, 15 euros), le prochain roman d'Anna Gavalda en librairie le 2 octobre, et Astérix chez les Pictes (Albert René, 48 pages, 9,90 euros), de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, figurent parmi les poids lourds de cette rentrée.

Mais chaque année apporte aussi son lot d'inconnus. Pour la saison qui s'ouvre, un frémissement se fait autour d'Au revoir là-haut (Albin Michel, 576 pages, 22,50 euros), de Pierre Lemaitre, un roman sur la guerre de 14-18.

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En 2012, il y a eu, d'un côté, la déferlante Cinquante nuances de Grey, d'E.L. James (trois tomes parus chez Lattès, 2 millions d'exemplaires), mais aussi La Vérité sur l'affaire Harry Quebert, de Joël Dicker (de Fallois/L'Age d'homme). Il y a deux ans, c'était le succès du roman Rien ne s'oppose à la nuit, de Delphine de Vigan (Lattès).

Les best-sellers renforcent le phénomène de la saisonnalité. La sortie d'Astérix chez les Pictes est prévue le 24 octobre. Il s'agit du premier album du héros gaulois depuis que les éditions Albert René sont devenues la propriété d'Hachette Livre. C'est aussi le plus gros tirage de l'automne, avec 2 millions d'exemplaires, et ce titre figurera forcément dans le trio de tête des ventes à la fin de l'année. Traditionnellement, la bande dessinée concentre les plus gros tirages. Pour le cru 2013, le magazine Livres Hebdo a recensé 35 titres tirés à plus de 100 000 exemplaires. En termes de chiffre d'affaires, "décembre équivaut au double d'un gros mois", note Philippe Ostermann, directeur de Dargaud et président du groupe BD du Syndicat national de l'édition. Un gros tiers du chiffre d'affaires de la BD se fait sur les trois derniers mois.

L'enjeu de fin d'année apparaît crucial pour les libraires. L'année 2012 s'est mieux terminée qu'elle n'a commencé, car décembre comportait cinq dimanches. Pour certains libraires, les quinze derniers jours de décembre ont représenté jusqu'à 20 % de leur chiffre d'affaires. Face à la crise, le livre montre par conséquent une certaine résilience, malgré une érosion des ventes. Cela s'explique aussi par le fait que l'édition en France n'a pas amorcé sa transition numérique. Les éditeurs ne tirent que 0,7 % de leurs revenus des livres numériques, contre 23 % aux Etats-Unis.

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