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Hugo Victor

  • "Le nid" pour le défi 246 des Croqueurs de mots mené par ABC du Jardin des mots

     

    Pour ce défi n° 246

    Voici ce que nous demande ABC (Jardin des Mots)

    Pour le lundi 22 février :

    S.O.S jardinier :

    Cher Amiral, vos croqueurs sont des « motivores », en passant par mon jardin,

    ils ont dévoré tous mes mots.

    Sans mot, mon jardin de mots n’a plus de sens, il est anéanti.

    Demandez-leur, je vous en conjure, de m’envoyer chacun sa meilleure recette,

    pour que les mots de mon jardin puissent refleurir dès le début du printemps.

    Consigne : Écrire une recette simple et efficace pour réparer les dégâts

    provoqués par tous les « motivores ».

    Jeudi poésie 1  : le 18 février :

    Bourgeon(s)
     

    Jeudi poésie 2 : le 25 février :

    Nid(s) ou liberté poétique, pour les deux dates, si vous le préférez.

    Le Môt de Dômi

    “Un livre est comme un jardin que l’on porte dans sa poche.”

    Alors nous allons vider nos poches pour t’apporter nos plus beaux mots

    et refleurir ton jardin.

    Douces pensées pour notre moussaillonne Jill Bill

    à qui nous souhaitons un bon rétablissement.

    Si tu nous lis Jill, surtout prends ton temps

    afin de nous revenir en meilleure forme.

    Bises amirales.

    http://croqueursdemots.apln-blog.fr/defi-246-sos-jardinier/#comments

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  • Victor Hugo, Il fait froid

     

    (Le Cid combat contre les Maures)

     

    Fanfan, la joyeuse retraitée corse nous informe

    qu’elle prend la barre des Croqueurs de Môts

    pour cette quinzaine déjà commencée.

    Donc voici le défi N°230  …. deux choix.

    1) Vous allez compléter ce texte  à trous

    par des mots de votre choix  pour changer ce texte

     

    Ô …… ! Ô désespoir ! Ô ……. ennemie !

    N’ai-je donc tant …… que pour cette …….. ?

    Et ne suis-je …… dans les travaux ………

    Que pour …… en un jour ……. tant de ………. ?

    Mon bras, qu’avec ……. toute ……….. admire,

    Mon ……, qui tant de fois a ……. cet ……….,

    Tant de fois affermi le ……..de son ……,

    Trahit donc ma …….., et ne fait rien pour moi ?

    Ô ……. souvenir de ma  passée !

     ………..de tant de jours en un jour …… !

    Nouvelle ………, fatale à mon bonheur !

    Précipice élevé d’où tombe mon……….. !

    Faut-il de votre……. voir triompher le ………,

    Et ………. sans vengeance, ou vivre dans la ……. ?

    ………., sois de mon ……. à présent ………:

    Ce haut ……n’admet point un ……. sans …….. ;

    Et ton jaloux………, par cet …….. insigne,

    Malgré le choix du …., m’en a su rendre ……..

    Et toi, de mes exploits ……. instrument,

    Mais d’un ….. tout de……. inutile ornement,

    Fer, jadis tant à craindre, et qui, dans cette ……..,

    M’as servi de ……, et non pas de …….,

    Va, quitte désormais le ……. des ……….,

    Passe, pour me …….., en de ……. mains.

    (Vous aurez reconnu la tirade de Don Diègue dans le Cid de Corneille )

     

    2) Vous parodiez une chanson. (N’oubliez pas de dire laquelle)

    Elle s'appelait Sibel

    Pour les jeudis en poésie :

    1) Un extrait d’une pièce classique Molière, Corneille ,Racine

    2) Un poème de Victor Hugo (j’en profite ,nananère …,j’aime ce poète )

     

    Le Môt de Dômi

    Ô chère amie! Ô désespoir! Que demandes-tu là ?

    Mais pour toi que ne ferions nous pas

    Allons Mâtelôts, ne nous laissons pas abattre

    Et lançons nous dans ce défi avec prouesse

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  • Dans ma lecture de la presse du CDI: Virgule,octobre 2016

    Virgule n° 144 - octobre 2016Victor Hugo,

    Viens ! - une flûte invisible
    Soupire dans les vergers. -
    La chanson la plus paisible
    Est la chanson des bergers.

    Pour le Jeudi en poésie des Croqueurs de mots:

    http://croqueursdemots.apln-blog.fr/2016/11/28/defi-175-jeanne-fadosi-a-la-barre-no-actuality/

    La suite ci-dessous

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  • Catégories : CEUX QUE J'AIME, Des poèmes, Hugo Victor

    Réponse à un acte d'accusation(dans ma lecture de "Virgule")

    Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant.
    La main du songeur vibre et tremble en l'écrivant ;

    Read more at http://www.poesie-francaise.fr/victor-hugo/poeme-reponse-a-un-acte-d-accusation-II.php#eZTutmw8iWuTCEIi.99
     
    Pour le jeudi en poésie des Croqueurs: 
     
    http://croqueursdemots.apln-blog.fr/2016/11/28/defi-175-jeanne-fadosi-a-la-barre-no-actuality/
     
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  • Dans ma lecture de "Métronome", p.53

    Œuvres complètes : Odes et Ballades. Essais et Poésies diverses. Les Orientales, Ollendorf, 1912, 24 (pp. 195-199).

     

    Le Génie

     

    à M. Le Vicomte de Chateaubriand

     

    Les circonstances ne forment pas les hommes ; elles les montrent : elles dévoilent, pour ainsi dire, la royauté du Génie, dernière ressource des peuples éteints. Ces rois qui n’en ont pas le nom, mais qui règnent véritablement par la force du caractère et la grandeur des pensées, sont élus par les événements auxquels ils doivent commander. Sans ancêtres et sans postérité, seuls de leur race, leur mission remplie ils disparaissent en laissant à l’avenir des ordres qu’il exécutera fidèlement.
    F. DE LA MENNAIS.

     


                       I

    Malheur à l’enfant de la terre,
    Qui, dans ce monde injuste et vain,
    Porte en son âme solitaire
    Un rayon de l’esprit divin !
    Malheur à lui ! l’impure envie
    S’acharne sur sa noble vie,
    Semblable au Vautour éternel,
    Et, de son triomphe irritée,
    Punit ce nouveau Prométhée
    D’avoir ravi le feu du ciel !


    La Gloire, fantôme céleste,
    Apparaît de loin à ses yeux ;
    Il subit le pouvoir funeste
    De son sourire impérieux !
    Ainsi l’oiseau, faible et timide,
    Veut en vain fuir l’hydre perfide
    Dont l’œil le charme et le poursuit,
    Il voltige de cime en cime,
    Puis il accourt, et meurt victime
    Du doux regard qui l’a séduit.

    Ou, s’il voit luire enfin l’aurore
    Du jour, promis à ses efforts ;
    Vivant, si son front se décore
    Du laurier, qui croît pour les morts ;
    L’erreur, l’ignorance hautaine,
    L’injure impunie et la haine
    Usent les jours de l’immortel.
    Du malheur imposant exemple,
    La Gloire l’admet dans son temple,
    Pour l’immoler sur son autel !

                       II

    Pourtant, fallût-il être en proie
    À l’injustice, à la douleur,
    Qui n’accepterait avec joie
    Le génie, au prix du malheur ?
    Quel mortel, sentant dans son âme
    S’éveiller la céleste flamme
    Que le temps ne saurait ternir,
    Voudrait, redoutant sa victoire,
    Au sein d’un bonheur sans mémoire,
    Fuir son triste et noble avenir ?

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  • Catégories : CE QUE J'AIME/QUI M'INTERESSE, CEUX QUE J'AIME, Hugo Victor, L'art

    "Par l’union, vous vaincrez. Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles." Victor Hugo

    La liberté guidera le peuple"

    Où l'on découvre que la Liberté finit toujours par triompher.
    Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr
     

    Face aux actes inimaginables de ces derniers jours, Coline, Jean et l'équipe d'Artips n'ont pas de mot. Alors, ce sera un tableau. La Liberté guidant le peuple.

    Parce que Paris, son peuple et sa culture continueront de vivre. Ensemble, défendons la culture et l'éducation, nos meilleurs boucliers contre la barbarie.

    Vous n'arrivez pas à voir les images ? Contactez-nous sur jean@artips.fr

    Eugène Delacroix, Le 28 Juillet. La Liberté guidant le peuple, 1831, Musée du Louvre, Paris
    Voir en grand

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  • Catégories : CEUX QUE J'AIME, Hugo Victor

    Louis Soutter & Victor Hugo

    Louis Soutter & Victor Hugo

    Evénement

    • Horaires

      Fermé Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les jours fériés.
    • Lieu

      Maison de Victor Hugo
      6 place des Vosges
      75004 Paris
    • Date

      Du jeudi 30 avril 2015 au dimanche 30 août 2015
               

    Génie méconnu, l’artiste suisse Louis Soutter a influencé Roberto Matta, Arnulf Rainer, Julian Schnabel, A.R. Penck ou encore Elmar Trenkwalder. Jusqu’en 1932, il a produit trois mille dessins – pages de cahiers d’écolier, esquisses, dessins d’interprétation, dessins aux doigts…, repris en petite partie pour être confrontés ici à l’oeuvre graphique de Victor Hugo.

    Ouverture

    Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé les jours fériés.

    Tarifs

    • Gratuit

    Plus d'infos

    http://www.connaissancedesarts.com/evenement/louis-soutter-victor-hugo/

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  • Victor Hugo, notre écrivain national

    Victor Hugo, notre écrivain national

    couverture de la parution
    mensuel n°554

    Enquête. Qui est l'écrivain national pour les Français ? Goethe en Allemagne, Dante en Italie, Shakespeare en Grande-Bretagne… En France, en revanche, une figure unique ne s'impose pas aussi naturellement pour incarner l'écrivain national. À découvrir dans ce numéro : notre sondage exclusif, l'analyse d'Antoine Compagnon et les choix de vingt écrivains. Dossier. Michel Leiris, l'indiscipliné Michel Leiris (1901-1990) a toujours cultivé la discrétion. Absent du paysage médiatique, il a pourtant marqué l'histoire de ses disciplines de prédilection : la littérature, l'ethnographie et l'écriture d'art. L'auteur de L'Âge d'homme fut aussi un pionnier de l'autofiction. Une vaste exposition donne à voir son musée imaginaire. Dossier coordonné par Aliette Armel. L'esprit du temps. Israël : écrire sous tension. Les urnes viennent de parler dans l'État hébreu. Le Magazine littéraire est allé à la rencontre des écrivains israéliens à la veille de ce suffrage. De notre envoyé spécial à Jérusalem, Marc Weitzmann

  • Catégories : CELLES QUE J'AIME, CEUX QUE J'AIME, Hugo Victor, SAND George

    Eloge Funèbre de Victor Hugo à George Sand

     Je pleure une morte, et je salue une immortelle. Je l’ai aimée, je l’ai admirée, je l’ai vénérée ; aujourd’hui dans l’auguste sérénité de la mort, je la contemple. Je la félicite parce que ce qu’elle a fait est grand et je la remercie parce que ce qu’elle a fait est bon. Je me souviens d’un jour où je lui ai écrit : « Je vous remercie d’être une si grande âme ». Est-ce que nous l’avons perdue ? Non. Ces hautes figures disparaissent, mais ne s’évanouissent pas. Loin de là ; on pourrait presque dire qu’elles se réalisent. En devenant invisibles sous une forme, elles deviennent visibles sous l’autre. Transfiguration sublime. La forme humaine est une occultation. Elle masque le vrai visage divin qui est l’idée. George Sand était une idée ; elle est hors de la chair, la voilà libre ; elle est morte, la voilà vivante

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  • Catégories : CEUX QUE J'AIME, Hugo Victor

    "Elle était déchaussée,elle était décoiffée..."

    Elle était déchaussée, elle était décoiffée,
    Assise, les pieds nus, parmi les joncs penchants ;
    Moi qui passais par là, je crus voir une fée,
    Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?

    Elle me regarda de ce regard suprême
    Qui reste à la beauté quand nous en triomphons,
    Et je lui dis : Veux-tu, c'est le mois où l'on aime,
    Veux-tu nous en aller sous les arbres profonds ?

    Elle essuya ses pieds à l'herbe de la rive ;
    Elle me regarda pour la seconde fois,
    Et la belle folâtre alors devint pensive.
    Oh ! comme les oiseaux chantaient au fond des bois !

    Comme l'eau caressait doucement le rivage !
    Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,
    La belle fille heureuse, effarée et sauvage,
    Ses cheveux dans ses yeux, et riant au travers.

    http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/elle_etait_dechaussee_elle_etait_decoiffee.html

  • Catégories : CEUX QUE J'AIME, Hugo Victor

    Claire

    Quoi donc ! la vôtre aussi ! la vôtre suit la mienne !
    O mère au coeur profond, mère, vous avez beau
    Laisser la porte ouverte afin qu'elle revienne,
    Cette pierre là-bas dans l'herbe est un tombeau !

    La mienne disparut dans les flots qui se mêlent ;
    Alors, ce fut ton tour, Claire, et tu t'envolas.
    Est-ce donc que là-haut dans l'ombre elles s'appellent,
    Qu'elles s'en vont ainsi l'une après l'autre, hélas ?

    Enfant qui rayonnais, qui chassais la tristesse,
    Que ta mère jadis berçait de sa chanson,
    Qui d'abord la charmas avec ta petitesse
    Et plus tard lui remplis de clarté l'horizon,

    Voilà donc que tu dors sous cette pierre grise !
    Voilà que tu n'es plus, ayant à peine été !
    L'astre attire le lys, et te voilà reprise,
    O vierge, par l'azur, cette virginité !

    Te voilà remontée au firmament sublime,
    Échappée aux grands cieux comme la grive aux bois,
    Et, flamme, aile, hymne, odeur, replongée à l'abîme
    Des rayons, des amours, des parfums et des voix !


    Nous ne t'entendrons plus rire en notre nuit noire.
    Nous voyons seulement, comme pour nous bénir,
    Errer dans notre ciel et dans notre mémoire
    Ta figure, nuage, et ton nom, souvenir !

    Pressentais-tu déjà ton sombre épithalame ?
    Marchant sur notre monde à pas silencieux,
    De tous les idéals tu composais ton âme,
    Comme si tu faisais un bouquet pour les cieux !

    En te voyant si calme et toute lumineuse,
    Les coeurs les plus saignants ne haïssaient plus rien.
    Tu passais parmi nous comme Ruth la glaneuse ,
    Et, comme Ruth l'épi, tu ramassais le bien.

    La nature, ô front pur, versait sur toi sa grâce,
    L'aurore sa candeur, et les champs leur bonté ;
    Et nous retrouvions, nous sur qui la douleur passe,
    Toute cette douceur dans toute ta beauté !

    Chaste, elle paraissait ne pas être autre chose
    Que la forme qui sort des cieux éblouissants ;
    Et de tous les rosiers elle semblait la rose,
    Et de tous les amours elle semblait l'encens.

    Ceux qui n'ont pas connu cette charmante fille
    Ne peuvent pas savoir ce qu'était ce regard
    Transparent comme l'eau qui s'égaie et qui brille
    Quand l'étoile surgit sur l'océan hagard.

    Elle était simple, franche, humble, naïve et bonne ;
    Chantant à demi-voix son chant d'illusion,
    Ayant je ne sais quoi dans toute sa personne
    De vague et de lointain comme la vision.

    On sentait qu'elle avait peu de temps sur la terre,
    Qu'elle n'apparaissait que pour s'évanouir,
    Et qu'elle acceptait peu sa vie involontaire ;
    Et la tombe semblait par moments l'éblouir.

    Elle a passé dans l'ombre où l'homme se résigne ;
    Le vent sombre soufflait ; elle a passé sans bruit,
    Belle, candide, ainsi qu'une plume de cygne
    Qui reste blanche, même en traversant la nuit !

    Elle s'en est allée à l'aube qui se lève,
    Lueur dans le matin, vertu dans le ciel bleu,
    Bouche qui n'a connu que le baiser du rêve,
    Ame qui n'a dormi que dans le lit de Dieu !

    Nous voici maintenant en proie aux deuils sans bornes,
    Mère, à genoux tous deux sur des cercueils sacrés,
    Regardant à jamais dans les ténèbres mornes
    La disparition des êtres adorés !

    Croire qu'ils resteraient ! quel songe ! Dieu les presse.
    Même quand leurs bras blancs sont autour de nos cous,
    Un vent du ciel profond fait frissonner sans cesse
    Ces fantômes charmants que nous croyons à nous.

    Ils sont là, près de nous, jouant sur notre route ;
    Ils ne dédaignent pas notre soleil obscur,
    Et derrière eux, et sans que leur candeur s'en doute,
    Leurs ailes font parfois de l'ombre sur le mur.

    Ils viennent sous nos toits ; avec nous ils demeurent ;
    Nous leur disons : Ma fille, ou : Mon fils ; ils sont doux,
    Riants, joyeux, nous font une caresse, et meurent. -
    O mère, ce sont là les anges, voyez-vous !

    C'est une volonté du sort, pour nous sévère,
    Qu'ils rentrent vite au ciel resté pour eux ouvert ;
    Et qu'avant d'avoir mis leur lèvre à notre verre,
    Avant d'avoir rien fait et d'avoir rien souffert,

    Ils partent radieux ; et qu'ignorant l'envie,
    L'erreur, l'orgueil, le mal, la haine, la douleur,
    Tous ces êtres bénis s'envolent de la vie
    A l'âge où la prunelle innocente est en fleur !

    Nous qui sommes démons ou qui sommes apôtres,
    Nous devons travailler, attendre, préparer ;
    Pensifs, nous expions pour nous-même ou pour d'autres ;
    Notre chair doit saigner, nos yeux doivent pleurer.

    Eux, ils sont l'air qui fuit, l'oiseau qui ne se pose
    Qu'un instant, le soupir qui vole, avril vermeil
    Qui brille et passe ; ils sont le parfum de la rose
    Qui va rejoindre aux cieux le rayon du soleil !

    Ils ont ce grand dégoût mystérieux de l'âme
    Pour notre chair coupable et pour notre destin ;
    Ils ont, êtres rêveurs qu'un autre azur réclame,
    Je ne sais quelle soif de mourir le matin !

    Ils sont l'étoile d'or se couchant dans l'aurore,
    Mourant pour nous, naissant pour l'autre firmament ;
    Car la mort, quand un astre en son sein vient éclore,
    Continue, au delà, l'épanouissement !

    Oui, mère, ce sont là les élus du mystère,
    Les envoyés divins, les ailés, les vainqueurs,
    A qui Dieu n'a permis que d'effleurer la terre
    Pour faire un peu de joie à quelques pauvres coeurs.

    Comme l'ange à Jacob, comme Jésus à Pierre,
    Ils viennent jusqu'à nous qui loin d'eux étouffons,
    Beaux, purs, et chacun d'eux portant sous sa paupière
    La sereine clarté des paradis profonds.

    Puis, quand ils ont, pieux, baisé toutes nos plaies,
    Pansé notre douleur, azuré nos raisons,
    Et fait luire un moment l'aube à travers nos claies,
    Et chanté la chanson du ciel dam nos maisons,

    Ils retournent là-haut parler à Dieu des hommes,
    Et, pour lui faire voir quel est notre chemin,
    Tout ce que nous souffrons et tout ce que nous sommes,
    S'en vont avec un peu de terre dans la main.

    Ils s'en vont ; c'est tantôt l'éclair qui les emporte,
    Tantôt un mal plus fort que nos soins superflus.
    Alors, nous, pâles, froids, l'oeil fixé sur la porte,
    Nous ne savons plus rien, sinon qu'ils ne sont plus.

    Nous disons : - A quoi bon l'âtre sans étincelles ?
    A quoi bon la maison où ne sont plus leurs pas ?
    A quoi bon la ramée où ne sont plus les ailes ?
    Qui donc attendons-nous s'ils ne reviendront pas ? -

    Ils sont partis, pareils au bruit qui sort des lyres.
    Et nous restons là, seuls, près du gouffre où tout fuit,
    Tristes ; et la lueur de leurs charmants sourires
    Parfois nous apparaît vaguement dans la nuit.

    Car ils sont revenus, et c'est là le mystère ;
    Nous entendons quelqu'un flotter, un souffle errer,
    Des robes effleurer notre seuil solitaire,
    Et cela fait alors que nous pouvons pleurer.

    Nous sentons frissonner leurs cheveux dans notre ombre ;
    Nous sentons, lorsqu'ayant la lassitude en nous,
    Nous nous levons après quelque prière sombre,
    Leurs blanches mains toucher doucement nos genoux.

    Ils nous disent tout bas de leur voix la plus tendre :
    "Mon père, encore un peu ! ma mère, encore un jour !
    "M'entends-tu ? je suis là, je reste pour t'attendre
    "Sur l'échelon d'en bas de l'échelle d'amour.

    "Je t'attends pour pouvoir nous en aller ensemble.
    "Cette vie est amère, et tu vas en sortir.
    "Pauvre coeur, ne crains rien, Dieu vit ! la mort rassemble.
    "Tu redeviendras ange ayant été martyr."

    Oh ! quand donc viendrez-vous ? Vous retrouver, c'est naître.
    Quand verrons-nous, ainsi qu'un idéal flambeau,
    La douce étoile mort, rayonnante, apparaître
    A ce noir horizon qu'on nomme le tombeau ?

    Quand nous en irons-nous où vous êtes, colombes !
    Où sont les enfants morts et les printemps enfuis,
    Et tous les chers amours dont nous sommes les tombes,
    Et toutes les clartés dont nous sommes les nuits ?

    Vers ce grand ciel clément où sont tous les dictames,
    Les aimés, les absents, les êtres purs et doux,
    Les baisers des esprits et les regards des âmes,
    Quand nous en irons-nous ? quand nous en irons-nous ?

    Quand nous en irons-nous où sont l'aube et la foudre ?
    Quand verrons-nous, déjà libres, hommes encor,
    Notre chair ténébreuse en rayons se dissoudre,
    Et nos pieds faits de nuit éclore en ailes d'or ?

    Quand nous enfuirons-nous dans la joie infinie
    Où les hymnes vivants sont des anges voilés,
    Où l'on voit, à travers l'azur de l'harmonie,
    La strophe bleue errer sur les luths étoilés ?

    Quand viendrez-vous chercher notre humble coeur qui sombre ?
    Quand nous reprendrez-vous à ce monde charnel,
    Pour nous bercer ensemble aux profondeurs de l'ombre,
    Sous l'éblouissement du regard éternel ?

    http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/claire.html

  • Catégories : Des expositions, Des musées, Hugo Victor, J'ai aimé, J'ai vu

    J'ai aimé voir vendredi à la maison de Victor Hugo:Les arcs-en-ciel du noir : invitation à Annie Le Brun

    Exposition au 1er étage

    crédits : Mairie de Paris
    [13/03/2012]

    Les arcs-en-ciel du noir : invitation à Annie Le Brun

    15 mars au 19 août


    Annie Le Brun, dont l’essai "Si rien avait une forme, ce serait cela" emprunté au poète, est invitée à dialoguer avec les collections du musée. A vingt ans, Elle rencontre André Breton et côtoie les derniers surréalistes. Poète et essayiste, son érudition et l’acuité de son analyse puisent aux sources les plus intransigeantes, dans le roman noir, chez Sade, Jarry et Raymond Roussel.

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