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Rechercher : Sean Scully

  • Nous y étions:Saint-Étienne / Chamrousse

    Crêt de Roch © Multipoles

    Étape 13

     

    L'étape en vidéos

    vidéo18/07/2014 

    Analyse de l'étape

     
     
    12
     
     
    • Analyse de l'étape
    • Le pic noir
     

    Côté sport

     
    Légende
    • Tête de course
       
    • Caravane
       
    • Ville de départ
       
    • Ville d'arrivée
       
    • Ravitaillement
       
    • Points chrono
       
    • Sprint
       
    • Dernier kilomètre
       
    • Col hors catégorie
       
    • Points d'intérêts
       
    • Secteur pavé
       

    Côté tourisme

     

    Saint-Étienne

    Outre le Tour de France, la capitale du Forez est un lieu de passage encore plus régulier de Paris-Nice qui y a fait étape à 58 reprises. Généralement placée en première partie de la Course au soleil, Saint-Étienne a souvent vu des arrivées au sprint sur le cours Fauriel, notamment remportées par plusieurs vainqueurs du maillot vert du Tour, dont Rik Van Looy, Rudy Altig, Eddy Merckx, Franco Bitossi, Freddy Maertens, Sean Kelly ou Eddy Planckaert. Plus récemment, en 2008, Kjell Carlström y devenait le premier vainqueur d'étape finlandais, tandis que Sylvain Chavanel y endossait pour la première fois le maillot de leader.
    fr-fr.facebook.com/pages/Ville-de-Saint-%C3%89tienne
    www.twitter.com/saint_etienne_ 

    Sites internet

    Crêt de Roch © Multipoles
    Ville-étape pour la 25e fois
    Préfecture de la Loire (42)
    Population : 180 000 habitants (Stéphanois), 400 000 habitants pour les 45 communes de la Communauté d'agglomération de Saint-Étienne Métropole
    Économie : siège mondial de Casino, première entreprise privée de la Région Rhône-Alpes
    Culture : Comédie de Saint-Étienne (Centre dramatique national fondé par Jean Dasté en 1947), Musée de la Mine, Musée d'Art et d'Industrie (armes, cycles et collection de rubans). Festivals : Piano Passion, Nouveau Siècle, Biennale internationale Massenet, Roches Celtiques (danse et musique)
    Sport : athlétisme (club Coquelicot 42), tir à la sarbacane (discipline régionale comptant environ 350 pratiquants), base nautique de Saint-Victor-sur-Loire (école de voile, port de plaisance, croisière), randonnée, VTT, ski et via ferrata dans le Parc Naturel Régional du Pilat.
    Événements : SaintéLyon (course pédestre en grande partie nocturne entre les deux villes), Indoor international de BMX
    Spécialités : pommes et myrtilles du Pilat, rubanerie et textile médical
    Développement durable : tramway le plus ancien de France, créé en 1881
    Labels : Ville d'Art et d'Histoire pour son patrimoine industriel des XIXe et XXe siècles, Ville créative UNESCO du design, Ville Amie des Enfants

     
  • Nous avons regardé en DVD:The social network

    The Social NetworkUne soirée bien arrosée d'octobre 2003, Mark Zuckerberg, un étudiant qui vient de se faire plaquer par sa petite amie, pirate le système informatique de l'Université de Harvard pour créer un site, une base de données de toutes les filles du campus. Il affiche côte à côte deux photos et demande à l'utilisateur de voter pour la plus canon. Il baptise le site Facemash. Le succès est instantané : l'information se diffuse à la vitesse de l'éclair et le site devient viral, détruisant tout le système de Harvard et générant une controverse sur le campus à cause de sa misogynie. Mark est accusé d'avoir violé intentionnellement la sécurité, les droits de reproduction et le respect de la vie privée. C'est pourtant à ce moment qu'est né ce qui deviendra Facebook. Peu après, Mark crée thefacebook.com, qui se répand comme une trainée de poudre d'un écran à l'autre d'abord à Harvard, puis s'ouvre aux principales universités des États-Unis, de l'Ivy League à Silicon Valley, avant de gagner le monde entier...
    Cette invention révolutionnaire engendre des conflits passionnés. Quels ont été les faits exacts, qui peut réellement revendiquer la paternité du réseau social planétaire ? Ce qui s'est imposé comme l'une des idées phares du XXIe siècle va faire exploser l'amitié de ses pionniers et déclencher des affrontements aux enjeux colossaux...

    Date de sortie 13 octobre 2010 (2h0min) 
    Réalisé par David Fincher
    Avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake, Andrew Garfield plus
    Genre Drame
    Nationalité Américain
    Presse   4,4 27 critiques
    Spectateurs
      4,0 pour 19 063 notes dont 2 058 critiques
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    Bandes-annonces et extraits The Social Network

    12 vidéos sur ce film
     

    Vidéos Bonus The Social Network

    21 vidéos bonus
     

    Actrices et acteurs The Social Network

    Casting complet et équipe technique
     

    Critiques Presse The Social Network

    Note moyenne :   4,4 pour 27 titres de presse.
  • Palazzo Cini at San Vio et le pavillon de l'Angola

    Palazzo Cini at San Vio
    Short description: 
    The residence of Count Vittorio Cini now hosts a gallery with exceptional art collections.

    Located halfway between the Accademia and the Guggenheim, the sixteenth-century palazzo used to be the residence of Count Vittorio Cini and now hosts a gallery with exceptional art collections, parts of which were donated to the Giorgio Cini Foundation in 1984 by Cini’s daughter Yana along with the part of the palazzo which currently houses the gallery. On the first piano nobile, together with antique furnishing and objets d'art, are thirty paintings of the Tuscan school, among which are Piero della Francesca’s Madonna col Bambino, Doppio ritratto di due amici by Pontormo and Piero di Cosimo’s Madonna col Bambino e due angeli. Palazzo Cini Gallery also features a precious collection of fourteen paintings by Ferrara Masters of the Renaissance, one of which is San Giorgio by Cosmè Tura. Some fine pieces of applied arts, such as ceramics, porcelain, enamels, gold-work, Murano candle-sticks and chandeliers, terra-cotta sculptures and furniture are also on display.

    http://www.veniceconnected.com/node/61

    Débuts marquants de l’Angola distinguée à la Biennale de Venise

    Présente pour la première fois à la Biennale de Venise, l’Angola a reçu le prestigieux Lion d’or récompensant le meilleur pavillon national.

    par Sean O’Toole

    Terre riche en pétrole, l’Angola a été récompensée du Lion d’or du meilleur pavillon national à l’occasion de sa toute première participation à la 55ème édition de la Biennale de Venise. Organisée par les commissaires Paula Nascimento et Stefano Rabolli Pansera, l’exposition Luanda, Encyclopedic City est à la fois une vitrine présentant une grande partie du travail du photographe Edson Chagas et une rétrospective de la peinture et de la sculpture contemporaine angolaise.

    Nouvelle venue à Venise, l’Angola s’est trouvée dans l’obligation de louer un lieu d’exposition pour toute la durée de l’exposition jusqu’au 24 novembre. Plutôt que de suivre le sillage tracé par le Zimbabwe et le Kenya, et occuper un espace temporaire sur la promenade fréquentée des touristes entre les jardins et la place Saint-Marc, l’Angola a fait le choix de présenter ses artistes sur deux étages du Palazzo Cini, un bâtiment historique se trouvant près du pont Accademia.

    Idéalement situé à côté du Palazzo Contarini Polignac, ce dernier génère un bon flux de visiteurs en raison de son occupant bien en vue, le collectionneur d’art ukrainien Victor Pinchuk, qui profite de l’occasion pour présenter les artistes sélectionnés pour le deuxième chapitre de son Future Generation Art Prize, premier prix d’art international récompensant des artistes âgés de trente cinq ans au plus. Parmi les artistes nominés, la peintre Lynette Yiadom-Boakye dont le travail est également présenté dans le cadre de l’exposition phare The Encyclopedic Palace organisée par Massimiliano Gioni, directeur artistique de la Biennale de Venise.

    La participation de l’Angola à la 55ème Biennale de Venise a été commanditée et a reçu le soutien du Ministre de la culture angolaise. Contre toute attente – et après l’agitation de la semaine précédente autour des contributions de la France, de l’Allemagne, du Danemark, de la Lituanie et de la Roumanie –, l’Angola succède à l’Allemagne en recevant à son tour les honneurs du meilleur pavillon.

    La décision d’attribuer à l’Angola le Lion d’or très convoité revient à un jury composé de cinq femmes dont Bisi Silva, commissaire d’exposition et directrice fondatrice du Centre for Contemporary Art de Lagos. Le jury a prêté plus particulièrement attention aux pays ayant réussi à « offrir un aperçu original des pratiques dans leur région au sens le plus large». Le pavillon angolais a été distingué pour avoir su rendre compte de « l’incompatibilité et de la complexité du site ».

    Les visiteurs pénétrant dans Luanda, Encyclopedic City pourraient penser s’être trompés d’adresse. Plutôt que d’avoir débarrassé l’endroit recouvert de papiers peints somptueux des objets d’art d’époque Renaissance et d’autres objets de la vie courante qui l’étouffait, Naschimento et Pansera ont pris le parti d’utiliser cet environnement tel qu’il était et de le juxtaposer avec une série d’affiches produites en série représentant le travail de Chagas.

    Disposés sur 23 palettes distribuées à différents endroits du musée, les affiches contiennent des photographies légendées de portes et d’objets abandonnés de Luanda. À la manière de Felix Gonzalez-Torres qui décrivait comme une « sculpture non statique » la présentation qu’il avait adoptée en 1991 pour exposer des affiches gratuites, les visiteurs sont ici invités à emporter une copie de chacune des vingt-trois affiches.

    « Le travail de Chagas s’articule autour d’une réflexion sur les différentes manières d’utiliser des images pour donner forme à la ville telle que l’on peut la vivre », ont expliqué les organisateurs dans une déclaration de presse présentée aux visiteurs pendant la semaine du vernissage. Dans le dossier de presse se trouvait un petit catalogue jaune portant le titre B/E, autrefois réalisé lors de la participation de l’Angola à la 13ème Exposition internationale sur l’architecture organisée à Venise en 2012. « La nature transformative de l’espace », écrit Pansera dans son introduction, « nécessite d’adopter une ‘logique inventive’ en opposition avec les logiques identitaire et autonome usitées dans les formes fixes et immuables. »

    Les pièces accueillant les présentoirs à affiches de Chagas sont indéniablement le clou de l’exposition. À l’étage, l’ambiance n’est plus la même. Il s’agit là d’une autre petite exposition ne faisant pas partie du programme du pavillon même : la mise en scène de sculptures en bois et de peintures offre au visiteur un aperçu de la production créatrice angolaise depuis 1991.

    Il s’agit pour la plupart d’œuvres issues d’une sélection impassible, avec des peintures qui reprennent des idées rappelant le travail de Romare Bearden et de Wifredo Lam. De celles-ci se détache une remarquable sculpture en bois poli de João Domingos Mabuaka Mayembe, intitulée Vuata N’Kampa ku Makaya Katekela. L’œuvre ­– représentant de manière abstraite une silhouette assise – a remporté le grand prix de la sculpture Ensarte de Luanda en 2006.

    Au côté de l’Angola, cinq autres états africains, dont l’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, participent également à la Biennale de Venise avec leurs pavillons nationaux. À l’exception du Kenya qui expose un résumé primitiviste de la production culturelle africaine et est une imposture éhontée – tous les autres pays présentent des expositions professionnelles qui ont réussi à faire connaître de nouveaux noms à un large public venant de tous horizons. Après plus d’un demi-siècle d’expositions présentées à Venise, et ce malgré une présence intermittente (le pays a été évincé en 1968 pour revenir en 1993, et ensuite faire une nouvelle pause entre 1995 et 2011), l’Afrique du Sud a fini par trouver un lieu d’accueil permanent. À l’occasion du vernissage de Imaginary Fact – une exposition groupée bondée du commissaire Brenton Maart présentée dans le pavillon sud-africain – Paul Mashitile, Ministre des arts et de la culture sud-africains, a annoncé qu’un bâtiment au rez-de-chaussée surélevé attenant à l’ancien arsenal militaire avait été obtenu pour les expositions à venir.

    En marge des présentations nationales préalablement citées, l’Afrique a largement démontré sa créativité un peu partout ; tout d’abord de manière tout à fait caractéristique dans l’exposition principale de Massimiliano Gioni, laquelle revisite l’histoire des arts du vingtième siècle en englobant un cercle plus large d’artistes ; puis dans le pavillon allemand, avec une exposition des nouvelles photographies du photographe sud-africain Santu Mofokeng représentant des lieux traditionnels de culte et des cimetières ; et enfin dans le pavillon belge, dont le commissaire d’exposition est théoriquement J.M. Coetzee, lauréat sud-africain du Prix Nobel de littérature et défenseur des droits des animaux, domicilié à Adélaïde. La participation de J.M. Coetzee s’explique de manière toute simple : la sculptrice néerlandaise Berlinde De Bruyckere, connue pour ses sculptures plus vraies que nature d’animaux défigurés et de résidus aux traits charnels, compte parmi les admiratrices de l’auteur. Son œuvre intitulée Kreupelhout (Cripplewood), représentant un arbre tombé à terre, solitaire et dépouillé de ses branches, tenu d’un seul bloc grâce à des bandages exsudatifs, inclut un texte de J.M. Coetzee, dont une source prévoit la visite en juillet.

    La subjectivité noire est en outre largement abordée cette année, parfois à juste titre, d’autres fois de manière curieuse et diffamante : dans le pavillon grec, où un chiffonnier noir devient accidentellement riche à la fin d’un des trois courts-métrages de Stefanos Tsivopoulos ; dans la série de films et de témoignages architecturaux à la motivation conceptuelle de Jesper Just, artiste danois participant au pavillon national du pays qui l’a vu naître ; et dans le pavillon irlandais, où Richard Mosse décrit de manière impressionniste – sans pour autant éviter quelques complications déontologiques – le conflit qui déchire la région du lac Kivu en République démocratique du Congo.

    Même le Palazzo Ducale historique de Venise, situé à proximité du Pavillon du Zimbabwe, expose Olympia (1863), le tableau controversé d’Édouard Manet. Il a attiré sur l’île encyclopédique de Venise un flot de visiteurs radicalement différents de ceux ayant âprement négocié l’édition 2013 de cette biennale atomisée.

     

    Sean O’Toole  est écrivain et coéditeur de CityScapes, journal critique de réflexion urbaine. Il habite au Cap, en Afrique du Sud.

     

    Traduit de l’anglais par Mélanie Chanat

    http://www.contemporaryand.com/fr/magazines/angola-marks-venice-biennale-debut-with-a-victory/

  • Jean-Léon Gérôme, l'anti-Monet

    Par Eric Bietry-Rivierre
    21/10/2010 | Mise à jour : 18:29

    Pollice Verso (1872   Phoenix Art Museum)
    Pollice Verso (1872 Phoenix Art Museum)

    Le Musée d'Orsay met en évidence la modernité paradoxale de ce peintre ultra-académique. Une rétrospective drôle et haute en couleurs.

    Pour sa peinture léchée, Baudelaire l'avait hissé au rang de «premier des pointus». Dans la foulée, Zola l'avait habillé pour l'hiver. «Ici le sujet est tout, la peinture n'est rien: la reproduction vaut mieux que l'œuvre.» Cette carbonisation devait durer un siècle. Monsieur le peintre à rosette Jean-Léon Gérôme (1824-1904), académicien professeur, artiste parmi les mieux payés de son temps, ayant aggravé son cas en insultant Manet et en estimant que les impressionnistes déshonoraient la France.

    Aujourd'hui le revoilà tel un capitaine des pompiers émergeant de cendres. Il est accroché en majesté (impériale) au Musée d'Orsay. Les murs vert notaire, bleu Iznik ou rouge pompéien donnent le ton: irrésistiblement kitsch. Devant les toiles, les rires jaillissent aussi nombreux que les figurants peuplant ces très grands spectacles. Voici de fausses esclaves nues qui jouent les saintes-nitouches sous le regard de bachi-bouzouks ou d'héliastes égrillards. Voici des prostituées grecques qui se tordent comme des odalisques ingresques, déportées dans un lupanar de Pompéi. Autre ménagerie incongrue: un tigre s'étale dans l'Alhambra et quantité de fauves en peluche bouffent du chrétien dans les arènes. Lorsqu'ils sont en cage, ils reniflent un Amour atterri là le zizi à l'air.

    Bonaparte en Égypte joue les touristes à dos de chameau ou songe évidemment à Œdipe quand il découvre le Sphinx. De leur côté les coureurs d'Herculanum sprintent sous les remparts… du Caire ! Plus loin, c'est Versailles qui nous est conté. Louis XIV reçoit Molière dans un décor louis-philippard. Un saint Jean-Baptiste fait des poutounes au petit Jésus sur les genoux d'une Vierge plus bêtasse que raphaélite. Un Anacréon s'est costumé en Assurancetourix.

    On peut s'amuser sans fin à compter ces citations, amalgames et invraisemblances: malgré ces hilarants collages, Gérôme n'annonce pas le surréalisme. C'est un peintre résolument réactionnaire. Quand même ses pairs le trouvent too much, il se lâche. Peint dans une enseigne pour opticien un fox-terrier à monocle qui repose sur le jeu de mot facile «o pti chien». Ou multiplie les cages à oiseaux dans ses compositions histoire de faire causer les muets. Mais ce n'est pas du dadaïsme, ni même du zutisme.

    Durant toute sa carrière Gérôme a tenté de revivifier la peinture d'histoire. Son truc: n'en considérer que l'anecdote choc. On mesure combien il s'est fourvoyé. «Le grand genre meurt avec lui, c'est le dernier des raconteurs en peinture», estime Laurence des Cars, commissaire avec Dominique de Font-Réaux et Édouard Papet.

    Un lit de têtes coupées

    L'exposition a déjà été présentée à Los Angeles où l'artiste plaît depuis toujours en dépit de son ridicule. Des collectionneurs, tels Sean Connery ou Jack Nicholson, ont le sens de l'humour. Surtout, ils apprécient son côté hollywoodien. À ce propos, l'exposition rapproche les toiles les plus antiquisantes avec les grands péplums. Griffith, Cecil B. DeMille ou encore Ridley Scott ainsi que toute l'heroic fantasy de série B seraient redevables à l'art pompier. Il est vrai que Tamerlan à cheval au-dessus d'un lit de têtes coupées fait songer à Conan le Barbare. Et que Ben Hur n'est jamais loin des jeux du cirque décrits avec un soin sadique par Gérôme. Si celui-ci avait vécu plus vieux, nul doute qu'il aurait adoré le cinéma. Il supervisait déjà les reproductions photographiques, gravées ou même sculptées de ses œuvres.

    Le bilan de cette rétrospective? «Ce n'est ni une réhabilitation ni un plaidoyer» , se défendent les commissaires. À leur tête, Guy Cogeval, grand amateur, est moins affirmatif. Il fait valoir une «modernité paradoxale». On s'en convaincra surtout devant Consummatum est, une toile scandaleusement profane puisqu'elle montre la Crucifixion uniquement par les ombres des trois martyrs souffrant sur le Golgotha. Ou devant Le 7 décembre 1815, neuf heures du matin. L'exécution du maréchal Ney, quand ce dernier des héros napoléoniens gît face dans la boue. Ici aussi la messe est dite. Un monde a vécu.

    «Jean-Léon Gérôme, l'histoire en spectacle», jusqu'au 23 janvier. Musée d'Orsay, 1, rue de la Légion-d'Honneur, 75007 Paris. Catalogue Musée/Skira-Flammarion, 384 p., 49 €. Tél.: 01 40 49 48 14. www.musee-orsay.fr

     

  • Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    • afp, 

    Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    New York, 8 décembre 1980, il est bientôt 23h00. John Lennon et son épouse Yoko Ono rentrent chez eux après une séance d'enregistrement, quand un homme surgit devant leur immeuble et tire cinq balles en direction du chanteur.

    Gravement blessé, Lennon est transporté d'urgence à l'hôpital sur la banquette arrière d'une voiture de police. Mais il a perdu beaucoup de sang et «n'avait pas la moindre chance de survivre», expliquera un médecin.

    «L'ancien Beatles John Lennon a été assassiné lundi soir devant son domicile de New York»: la première dépêche cette nuit-là marque le début d'une abondante couverture de cet événement tragique par l'AFP. A la mesure de la popularité planétaire de l'artiste.

    Le meurtrier, interpellé sur les lieux du crime, s'appelle Mark Chapman, il a 25 ans et il n'a pas pu résister aux «voix» qui l'ont poussé au meurtre.

    Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    Quelques heures avant de passer à l'acte, Chapman s'était mêlé à des fans devant le domicile de Lennon, qui lui avait griffonné un autographe sur un exemplaire de «Double Fantasy», son tout nouveau 33 tours.

    A 40 ans, avec cet album, le musicien britannique revenait à peine sous les projecteurs, après plusieurs années de silence. Mais personne ne l'avait oublié, même dix ans après la fin des «Fab Four», comme en témoignent les archives de l'AFP retraçant les hommages qui ont suivi.

    - «Grande tragédie» -

    Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    C'est une «grande tragédie», réagit le président élu américain Ronald Reagan peu après l'annonce du décès, tandis que des milliers d'admirateurs ne tardent pas à affluer près de Central Park, devant le prestigieux «Dakota Building» où Lennon résidait avec Yoko Ono et leur fils Sean.

    «Irritée par le tumulte», la veuve prévient rapidement qu'il n'y aura pas de funérailles publiques: elle ne veut pas de «cirque», explique alors David Geffen, le président de la nouvelle maison de disques du couple.

    Cela n'empêchera pas John Lennon, qui avait fait scandale quelques années plus tôt en comparant la popularité des Beatles à celle de Jésus, de recevoir des adieux hors du commun.

    Le 14 décembre, entre cent et deux cent mille personnes bravent le froid à Central Park, à deux pas de la scène du crime, pour lui rendre hommage. La municipalité fait diffuser du Beethoven et «des chansons tendres des Beatles, avec Lennon en vedette».

    Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    A Miami, Los Angeles, Chicago, Seattle ou encore Boston, des dizaines de milliers d'admirateurs se réunissent «dans des parcs, sur des places, dans de simples parkings ou dans l'amphithéâtre naturel des Red Rocks, au coeur des Rocheuses, où les Beatles avaient donné un concert en 1964».

    Des centaines de radios américaines diffusent non-stop des morceaux des Beatles pendant une journée entière et observent les dix minutes de silence souhaitées par la veuve du musicien.

    - Jusqu'à Moscou -

    «Il faut remonter à la mort tragique de John Kennedy ou du Pasteur Martin Luther King dans les années 60 pour trouver une telle émotion suscitée par la mort d'une personnalité», relève ce jour-là l'AFP.

    Au Royaume-Uni aussi, l'émotion est forte. En particulier à Liverpool, la ville natale du chanteur pacifiste, où «quelque 20.000 personnes ont entonné en choeur +Give Peace a Chance+», à la fin d'un concert organisé en sa mémoire ce même 14 décembre.

    Comme au temps de la Beatlemania, des fans pleurent et s'évanouissent. «John Lennon n'est pas mort. Tant que sa musique vivra, il ne pourra mourir», lance l'ancien impresario du groupe devant la foule endeuillée.

    Des hommages auront lieu jusqu'à Moscou, où la police soviétique devra intervenir quelques jours plus tard pour disperser plusieurs centaines de jeunes gens rassemblés près de l'université, brandissant des portraits de Lennon.

    Il y a 40 ans, une vague d'émotion après l'assassinat de John Lennon

    L'Union soviétique n'avait pas échappé au phénomène du groupe pop du siècle, dont les enregistrements importés se négociaient au marché noir.

    Des décennies après sa mort, c'est lors de ventes aux enchères officielles que se négocient au prix fort certaines reliques de John Lennon.

    Le piano sur lequel il composa «Imagine» a trouvé preneur en 2000 à Londres pour 2,45 millions d'euros et une de ses guitares pour plus de 2 millions de dollars aux Etats-Unis en 2015.

    Des nostalgiques n'ont pas hésité non plus à débourser plus de 137.500 livres à Londres en 2019 pour s'offrir une paire de ses fameuses lunettes de soleil rondes, et même 35.000 dollars au Texas en 2016 pour une mèche de ses cheveux.

    https://www.la-croix.com/Il-40-ans-vague-emotion-assassinat-John-Lennon-2020-12-05-1301128387

  • Historique de Paris-Roubaix

    Teel%20car%20vainqueurs_clip_image001_0002.jpgJoseph FISCHER

    ROUBAIX, capitale lainière depuis très longtemps, devint également un centre cycliste à la fin du dix-neuvième siècle.

    Deux hommes d'affaires, Maurice PEREZ et Théophile VIENNE, filateurs de leur état, firent construire à leurs frais un vélodrome au parc Barbieux. De nombreuses réunions s'y déroulaient et ils décidèrent en février 1896 d'organiser en plus, une course en ligne arrivant sur ce vélodrome.

    Paris étant le lieu d'arrivée de grandes compétitions, ils choisirent judicieusement d'inverser le processus en y donnant le départ. Leur vélodrome aurait l'impact supplémentaire d'être lieu d'arrivée.

    C'est Louis MINART, rédacteur en chef du célèbre "PARIS-VELO", secondé par Victor BREYER qui fut chargé de l'organisation. Le programme est copieux : 280 Kms de la Porte de Maillot à la piste roubaisienne en passant par Pontoise, Beauvais, Amiens, Doullens, Arras, Henin-Liétard et Lesquin. La formule est inspirée de Bordeaux-Paris, avec des entraîneurs humains en vélocipèdes, tandems, triplettes et même quadruplettes. Les prix sont importants : 1 000 francs au premier soit plus de cinq fois le salaire mensuel moyen d'un ouvrier.

    19 avril 1896 : 48 internationaux et 6 "lillois" prennent le départ à 5 heures et 5 minutes par un temps superbe. Les principaux favoris s'appellent Maurice GARIN, l'Allemand FISCHER, Paul GUIGNARD et les frères LINTON. A l'arrivée, c'est l'un d'eux qui l'emporte : Joseph FISCHER avec 36 minutes d'avance. Il ne doit pas réaliser qu'il vient d'inaugurer le palmarès d'une des plus prestigieuses épreuves sportives. Pour cette première édition, le succès est complet, des dizaines de milliers de spectateurs sont présents sur le parcours.

     

    1897 et 1898 : Maurice GARIN, roubaisien d'adoption, prend l'avantage. C'est l'un des plus grands champions de l'époque héroïque.

    1907 : PASSERIEU a la surprise d'être arrêté à l'entrée du vélodrome par un gendarme irascible qui désire absolument voir la plaque prouvant qu'il a bien réglé l'impôt sur sa bicyclette. C'est également cette année-là qu'un belge monte pour la première fois sur le podium. Il s'agit de Cyrille VAN HAUWAERT, qui confirme l'année suivante en emportant la "Pascale".

    1909 : Commencement de la suprématie du jeune Octave LAPIZE, 20 ans. Il triomphe de trois éditions consécutives et sera l'un des champions le plus complet de sa génération.

    1912 : Les spectateurs ont le privilège de voir arriver pour la victoire trois champions… dont deux roubaisiens : Charles CRUPELANDT et Maurice LETURGIE. Une chute écarte le pauvre LETURGIE du sprint où CRUPELANDT n'a pas de mal à régler le sort de GARRIGOU.

    1919 : Henri PELISSIER signe sa première victoire. Il récidivera en 1921 devant son frère Francis, après une course fantastique.

    Entre 1920 et 1939 les Belges reviennent en force avec les premières places de Paul DEMAN, Albert DEJONGHE, Jules VAN HEVEL, Félix SELLIER, Julien VERVAECKE, Romain GIJSSELS, Sylvère MAES, Lucien STROME, Émile MASSON, sans oublier le triplé du "bouledogue" Gaston REBRY. Il faut y ajouter le succès du Suisse Henri SUTER en 1923 avec au départ 389 coureurs. C'est du reste toujours le seul Helvétique au palmarès. Le cyclisme français des années 30 est florissant avec des champions comme André LEDUCQ, Antonin MAGNE, Georges SPEICHER, Charles PELISSIER, Jean MARECHAL, Roger LAPEBIE, Marcel BIDOT et bien d'autres. Malgré la domination belge, André LEDUCQ l'emporte en 1928, SPEICHER en 1936 et Jules ROSSI en 1937. Il arrive en solitaire mais les commissaires le déclassent à cause d'une faute douteuse : un accrochage avec Julien VERVAECKE fait tomber ce dernier. MARECHAL est rétrogradé à la deuxième place.

    1934 : Le jeune Champion de France, Roger LAPEBIE, domine l'épreuve et gagne à Roubaix. Il est cependant déclassé lui aussi car il termine la course sur un vélo d'emprunt. Echappé près du but avec Gaston REBRY et Jean WAUTERS, il crève. La voiture de son directeur technique est trop loin pour le dépanner et il emprunte alors le vélo d'un spectateur, revient sur les deux belges et les distance aussitôt. Gaston REBRY remporte la course sur tapis vert, au désappointement des spectateurs qui ne reconnaissent que Roger LAPBIE comme vainqueur.

    1935 et 1936 : L'arrivée de la course se fait à l'hippodrome des Flandres de Marcq-en-Baroeul, un conflit avec la ville de Roubaix ayant éclaté.

    1936 : En dépit de conditions climatiques difficiles, l'épreuve se déroule normalement jusqu'à l'hippodrome du Croisé Laroche où Romain MAES devance Georges SPEICHER et Gaston REBRY au sprint. Les spectateurs belges exultent après une nouvelle victoire d'un compatriote. Leur joie est de courte durée, tous ont vu MAES l'emporter mais les juges à l'arrivée classent SPEICHER premier. Romain MAES n'aura plus la chance de pouvoir gagner par la suite.

    1939 : Emile MASSON, remporte le dernier Paris-Roubaix avant les hostilités devant Marcel KINT et Roger LAPEBIE après une course superbe. Quelques jours plus tard, il est mobilisé.

    1949 : C'est de nouveau l'imbroglio : deux coureurs remportent la victoire ex-aequo. A proximité de l'arrivée, André MAHE, Jésus MOUJICA et Frans LEENEN s'échappent mais sont mal aiguillés par un agent du service d'ordre. Les trois malheureux fuyards entrent au vélodrome par le mauvais côté ! Le robuste André MAHE passe la ligne en tête. Serge COPPI, le cadet de Fausto, gagne le sprint du peloton. Après de longues palabres et quelques jours, la fédération décide de ne léser personne en lassant MAHE et COPPI premiers ex-aequo.

    1950 : La rivalité Fausto COPPI – Rik VAN STEENBERGEN est à son apogée. COPPI décide de marquer un point décisif en s'échappant à la sortie d'Arras. Il écrase la course de toute sa classe. Après un raid solitaire de 50 Kms face à des adversaires comme VAN STEENBERGEN, MAGNI, BOBET, il arrive sur l'anneau roubaisien avec près de trois minutes d'avance sur son dauphin Maurice DIOT qui se contente de dire : "J'ai gagné Paris-Roubaix, COPPI était hors-concours". Il n'a pas tord.

    1956 : Louison BOBET attendu depuis quelques années, inquiet comme souvent, dompte la course. Il gagne devant DE BRUYNE qui se vengera douze mois plus tard.

    1958 : Jacques ANQUETIL prend le départ pour gagner. En grande condition, il roule en tête toute la journée… jusqu'à 13 Kms du but où il crève, la meute des poursuivants rejoint les échappées à HEM. Un sprint royal est lancé et Léon VAN DAELE l'emporte devant POBLET, VAN LOOY, VAN STEENBERGEN, DE BRUYNE… excusez du peu ! Les succès belges continuent de plus belle avec Noël FORE en 1959, Pino CERAMI en 1960 à 38 ans malgré une excellente prestation de Tom SIMPSON. Puis arrive Rik VAN LOOY attendu lui aussi depuis longtemps. Il réalise le doublé en 1961 et 1962 avant de récidiver en 1965 égalant ainsi LAPIZE et REBRY trois fois victorieux. Nouvelles arrivées au sprint en 1963 et 1964 qui permettent à Emile DAEMS et Peter POST qui excellent dans le domaine, de remporter un succès prestigieux.

    1966 : Retour en force des Italiens sous un ciel bas. Félice GIMONDI offre un récital et devance le Néerlandais Jan JANSSEN de plus de quatre minutes. Après deux places sur le podium en 1963 et 1966, Jan JANSSEN prend le départ en 1967 pour gagner… et il gagne après un fabuleux sprint où il règle VAN LOOY, ALTIG… et un certain Eddy MERCKX. L'hégémonie belge ne sera plus ensuite entravée avant dix ans. MERCKX s'affirme avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules en 1968. Il devance facilement VAN SPRINGEL au sprint, le dernier qui a pu lui résister. Walter GODEFROOT s'impose ensuite après un long duel avec l'inévitable MERCKX. A noter qu'en cette année 1969, un néophyte du nom de DE VLAEMINCK termine cinquième. On en reparlera…

    1967 : Création de Paris-Roubaix amateurs dont la première édition est remportée par le Belge Georges PINTENS, la deuxième en 1968 par le nordiste Alain VASSEUR.

    1970 : MERCKX, encore MERCKX. Il survole la course sous le déluge malgré tous ses adversaires et devance Roger DE VLAEMINCK de plus de cinq minutes. Roger ROSIERS, robuste routier flamand le suit au palmarès avant le premier succès de Roger DE VLAMINCK en 1972. L'épreuve a trouvé un nouveau maître : quatre victoires en six ans, il devient le recordmen et "Monsieur Paris-Roubaix".

    1973 : Eddy MERCKX est de nouveau intouchable et signe son troisième triomphe, rejoignant ses illustres aînés LAPIZE, REBRY et VAN LOOY.

    1977 : Pour la première fois, le vainqueur de Paris-Roubaix reçoit comme trophée un pavé monté sur socle offert par le Vélo-Club de Roubaix, relayé à partir de 1981 par l'association "Les Amis de Paris-Roubaix", et ce pour la quatrième et dernière victoire de Roger DE VLAEMINCK.

    1978, 1979 et 1980 : On assiste à un triplé extraordinaire de l'Italien Francesco MOSER. Toujours présent aux avants postes depuis 1974, année où il échoue à la deuxième place pour sa première participation. A signaler qu'en 1980, un Français monte sur le podium pour la première fois depuis 1960, il s'agit du Béarnais Gilbert DUCLOS-LASSALLE. Il récidivera en 1983 en prenant de nouveau le premier accessit. Toujours en 1980, l'Irlandais Stephen ROCHE enlève l'épreuve réservée aux amateurs.

    1981 : La France attend un successeur à Louison BOBET depuis 25 ans ! Bernard HINAULT est Champion du Monde, il est attendu de tous sur les pavés de Paris-Roubaix qu'il n'aime pas. Il est ce jour-là invulnérable. Puissant, il lance le sprint en tête sur le vélodrome roubaisien. DE VLAEMINCK n'arrive qu'à la hauteur de son pédalier, MOSER est troisième. Deux Néerlandais le suivent au palmarès avec des succès totalement justifiés : Jan RAAS en 1982 et Hennie KUIPER en 1983 malgré une crevaison à Hem. Sean KELLY, toujours présent touche au but en 1984 et 1986 : il est le meilleur coureur dans les classiques des années 1980, son succès relève de la logique. A noter en 1984 la très belle troisième place du hémois Alain BONDUE qui aurait préféré traverser sa ville en tête mais les circonstances de course l'ont empêchées de réaliser son rêve.

    1985 : Superbe victoire pour un autre Français : Marc MADIOT, qui rappelle ainsi son succès chez les amateurs en 1980. Il s'envole sur les pavés, devançant son équipier nordiste, Bruno WOJTINEK, Marc MADIOT qui double la mise en 1991 devant un autre Français, Jean-Claude COLOTTI.

    1989 : Pour la première fois est organisée le Paris-Roubaix VTT. Cette épreuve en plusieurs étapes perdurera jusqu'en 2003. Le Belge Pol HERIJGERS inscrira quatre fois son nom au palmarès.

    1992 et 1993 : Après une persévérance exemplaire, doublé de Gilbert DUCLOS-LASSALLE, la première fois en solitaire, la seconde d'un boyau sur l'Italien Franco BALLERINI qui s'adjurera l'épreuve en 1995 et en 1998. Un secteur pavé porte maintenant son nom à Cysoing.

    1995 : Le Français Damien NAZON enlève la dernière édition du Paris-Roubaix "Amateurs" qui sera remplacé désormais par l'épreuve des "Espoirs" (coureurs âgés de 19 à 22 ans).

    1996 : Après sa troisième place l'année précédente, Johan MUSEEUW signe sa première victoire pour l'édition du centenaire. Le "Lion des Flandres" coupera également la ligne en tête en 2000 et en 2002 qui marque la centième organisation de la reine des classiques. Que de symboles !

    1997 : Frédéric GUESDON offre à la surprise générale la dernière victoire française à ce jour, surprise relative pour les connaisseurs car il avait terminé deuxième chez les amateurs en 1994.

    1999 : L'Italien Andrea TAFI monte enfin sur la première marche du podium suite à sa troisième place de 1996 et à la deuxième un an plus tôt.

    2003 : Naissance d'une épreuve pour les Juniors "Le Pavé de Roubaix". La première édition est remportée par Anthony COLIN devant le sociétaire du V.C. Roubaix David DEROO.

    2004 : Après l'éclatant succès de Peter VAN PETEGEM en 2003, Johan MUSEEUW s'élance de Compiègne pour égaler le record de Roger DE VLAEMINCK. Malheureusement pour lui, il échoue pour sa dernière participation, ce qui permet à Magnus BACKSTEDT de devenir le premier suédois à inscrire son nom au palmarès de la course de légende qu'est Paris-Roubaix.

    2005 : Déjà troisième en 2000 dans la course "Espoirs" et en 2002 chez les pros, le jeune belge âgé de 24 ans Tom BOONEN signe une superbe première victoire dans la Reine des Classiques, victoire qui en appelle d'autres...

    2006 : Le suisse Fabian CANCELLARA remporte en solitaire la Reine des Classiques 83 ans après son compatriote Henri SUTER. Ses trois poursuivants sont déclassés pour avoir franchi un passage à niveau qui était fermé, Tom BOONEN se retrouve de ce fait deuxième. D'autre part, Le Pavé de Roubaix devient Paris-Roubaix Juniors pour sa quatrième édition.

    2007 : Rescapé de l'échappée matinale composée de 34 coureurs, l'Australien Stuart O' GRADY réussit l'exploit de terminer en solitaire sur le vélodrome après avoir faussé compagnie à ses derniers adversaires à 25 Kms de Roubaix.

    http://www.lesamisdeparisroubaix.com/Historiqueparisroubaix.htm

  • Fred Vargas noblesse vampire

    Rencontre. «Un lieu incertain» entre Garches et la Carpates, dixième roman de l’archéozoologue du polar français.
    Recueilli par SABRINA CHAMPENOIS
    QUOTIDIEN : jeudi 19 juin 2008
    Fred Vargas Un lieu incertain Viviane Hamy, 384 pp., 18 euros. (En librairie le 25 juin.)
          

    Elle est vraiment forte, très forte, voilà ce qu’on se dit dès le deuxième chapitre d’Un lieu incertain, le dixième roman policier de Fred Vargas. Il est évident, dès cette affaire de pieds coupés retrouvés devant le fameux cimetière londonien d’Highgate, qu’une main très ferme tient déjà personnages et intrigues, et qu’il va y avoir de l’ampleur, de l’ambition.

    La colonne vertébrale est inchangée, ça aurait pu poser problème: on commence à bien connaître Jean-Baptiste Adamsberg, patron de la Brigade criminelle parisienne, rêveur («pelleteur de nuages») mais réputé pour ses fulgurances. Idem de son équipe, qui fournit les personnages secondaires. Que cette sorte de famille recomposée ait déjà fait l’objet de deux films (1), pourrait aussi contribuer à un ras-le-bol. Mais, pour que l’on se lasse, il faudrait qu’elle se fasse paresseuse, Vargas. Or elle bataille, dans Un lieu incertain, et sa détermination est palpable, jubilatoire.

    Le seul contexte suffit à donner une idée de son abattage : au lendemain des pieds coupés de Londres, un meurtre terrible appelle Jean-Baptiste Adamsberg dans la banlieue bourgeoise de Garches. Pierre Vaudel, 73 ans, ancien journaliste spécialisé dans les affaires judiciaires, a été réduit en miettes dans son bureau, «à première vue avec une scie électrique et une masse». Quelle colère a pu engendrer pareille boucherie ? Plusieurs pistes sont prometteuses, du jardinier violent au fils rejeté, en passant par la famille d’un artiste suicidé. Du crottin, des poils de chien et un mouchoir en papier porteur d’un ADN inconnu sèment aussi le trouble. C’est alors qu’est découverte une lettre sibylline et incantatoire en allemand, signée du défunt. Elle se conclut sur un terme en cyrillique, d’abord identifié comme «Kiss Love», baisers d’amour…

    Si son épicentre est parisien, Un lieu incertain accomplit, par voyage ou téléphone, un tour d’Europe. Et l’étranger, les langues étrangères, sont une des clés du livre - dont deux des mots capitaux sont «Zerquetscher» (l’écrabouilleur, en allemand) et «plog». C’est aussi un adjectif, un détail, qui va permettre l’identification du tueur. Entre-temps, l’archéozoologue médiéviste en disponibilité du CNRS aura encore revisité l’histoire autour du premier cas de vampire répertorié, tout en tissant un réseau d’histoires personnelles, ici particulièrement marquées par les liens du sang. Rencontre avec l’auteur, toujours feu follet, dans un café de son XIVe arrondissement.

    Nous sommes un vendredi 13… Superstitieuse, Fred Vargas ?

    Dans la vie, pas du tout. Pourtant, ma grand-mère l’était beaucoup, à mettre en garde contre le chapeau posé sur le lit, par exemple, ou à me tirer par le col quand il y avait des échelles… J’en suis venue à élaborer un début de théorie sur les superstitions de notre monde occidental. A savoir : les objets qui véhiculent les superstitions appartiennent fonctionnellement au monde extérieur, potentiellement menaçant pour le monde intérieur - chez soi, soi, donc. D’ailleurs, dans les maisons, on fait des sas de protection instinctifs, pour les lieux où on met les bottes, les cirés, où on dépose les parapluies : dans la mesure du possible, on fait en sorte qu’ils n’entrent pas trop. Comme disait Deleuze, rien n’est neutre. Voilà, ça fait partie des choses qui me passent par la tête…

    Deux ans séparent Un lieu incertain et Dans les bois éternels, c’est votre rythme de parution ?

    Je n’en ai pas vraiment, et j’ai la chance d’avoir une éditrice, Viviane Hamy, qui me laisse faire exactement à ma guise. Elle n’apprend que je vais lui rendre un livre que quand je suis déjà bien dedans, à mi-course disons : j’aurais trop peur qu’elle espère et que je n’y arrive pas, de la décevoir. Quand je commence, je ne sais pas où je vais, j’ai juste une idée, et quelques scènes en tête. Je suis incapable de faire un plan. J’ai essayé une fois, je me suis ennuyée, je ne trouvais rien alors qu’en y allant comme ça, je trouve toujours du poisson en route… J’ai beaucoup de bol.

    C’est le seul moment de ma vie où je ne sais pas ce que je fais, le reste du temps, je suis blindée, méthodique, scientifique. Certains parlent de «construction diabolique», tu parles ! Là, je viens juste de me rendre compte qu’Adamsberg et Danglard sont une seule et même personne, comme les personnages du maître et du valet au théâtre. Mais je ne veux pas trop réfléchir à tout ça, sinon je ne vais plus pouvoir jouer ma partie et la laisser filer librement.

    Pour ce livre-là, j’avais l’idée depuis deux ans de chaussures dans lesquelles on retrouverait des pieds coupés. C’est venu dans une discussion avec mon fils, en voiture, on rigolait : «Imagine qu’on trouve 17 chaussures» / «Ah oui, mais avec les pieds dedans»… Et puis j’avais envie d’une histoire de vampire, une bonne histoire de vampire, comme celles qu’on se raconte autour d’un feu pour suspendre l’anxiété de la vie. J’avais 13 ans quand j’ai lu Bram Stocker, ça m’a sacrément impressionnée. Et je me suis intéressée à cette affaire Plogojowitz, qui avait fait beaucoup de bruit au XVIIIe siècle. Je pensais que Plogojowitz venait de Slovénie, donc j’ai commencé à écrire dans ce sens, jusqu’à ce que je parvienne à contacter une dame serbe très cultivée qui m’a indiqué qu’en fait c’était en Serbie… Ah, ça m’a emmerdée : la Serbie, c’est trop sensible, les gens allaient forcément bondir, ça va à l’encontre de «l’extériorité» que je veux préserver dans mes histoires. Mais bon, Plogojowitz est un personnage qui a vraiment existé et qui vient vraiment de là. Donc j’ai trouvé cette astuce, de gens qui ne parlent pas de la guerre, et où les hommes n’avaient pas participé à la guerre parce que, «ici, on ne laisse pas les femmes et les enfants seuls au village».

    Depuis toujours, vous écrivez vite, en trois semaines.

    Pour l’histoire, le premier jet, oui. Mais à ce stade-là, c’est de la bouillasse. Ensuite vient «la mise en musique», qui me prend beaucoup plus de temps : correction, réécriture, je peux reprendre cinquante fois, jusqu’à la haine du livre. Avec ma sœur Jo, on appelle ça les moments où «on pousse la brouette» - elle, elle connaît ça quand elle prépare une exposition de ses peintures. Heureusement, grâce à Viviane Hamy, qui tisse des relations très personnelles avec les libraires, les imprimeurs, on a des délais de fabrication inespérés.

    Vous êtes allée en Serbie ? Vous êtes voyageuse ?

    La Serbie, j’ai pensé y aller mais finalement non. J’ai suivi les élections avec une attention extrême, mais heureusement, le réalisme ne m’a cette fois pas trop rattrapée. Si le nationaliste était passé, je ne sais pas ce que j’aurais fait… Je n’aime pas trop voyager, sinon pour le travail. Visiter, être touriste, ça m’ennuie.

    Un lieu incertain fait la part belle aux langues étrangères.

    Ah oui, j’adore les langues étrangères. Là, pour la défense de Cesare Battisti, j’apprends le portugais, c’est un vrai plaisir. L’étymologie, la linguistique, la manière dont on s’approprie les mots, c’est passionnant aussi.

    Le premier chapitre s’ouvre sur un Adamsberg hostile à «la gestion des flux migratoires» età la volonté de «ceinturer l’Europe d’une herse»…

    Et encore, j’en ai retiré, de même que j’en ai retiré sur la justice. J’ai toujours estimé que, soi-même, on n’est pas du matériau littéraire, et que Stendhal a complètement raison quand il dit que «la politique est une pierre accrochée au cou de la littérature». D’ailleurs, à chaque fois que, dans un roman, j’en ai profité pour balancer un truc qui me tient à cœur, ça s’est révélé mauvais. Là, j’ai juste laissé la thématique, qui est raccord avec le goût du fluide d’Adamsberg, en enlevant mon avis.

    Quel mal pourrait-il y avoir à émettre un avis ?

    Ce n’est pas mal, c’est une question de matériau, de registres. Plus j’y pense, et plus il me paraît évident que le roman policier à énigme, que je pratique et qui se termine bien, s’apparente de par sa charge cathartique au conte pour enfants : on se raconte une histoire pour purger l’inconscient collectif. Et pour cela, que cette catharsis s’accomplisse, il faut être dans le réel, que ça ait l’air vrai donc, mais pas dans le réalisme. Pour que celui auquel on raconte l’histoire se l’approprie. Moi, je ne donne pas une marque de voiture, pas un titre de musique, pas de repères temporels bien précis, et pas d’avis. Si je veux dire quelque chose sur la justice ou les flux migratoires, j’écris un article scientifique, je dis les choses frontalement, je ne crois pas à l’efficacité de la monstration des problèmes dans la fiction.

    Pour la catharsis, qu’au bout du compte le soulagement ait lieu, je soigne les explications, même si moi, parfois, j’aimerais les raccourcir. Il m’est arrivé de le faire, les réactions n’ont pas manqué. Hergé fait ça dans un Tintin, le Crabe aux pinces d’or, je crois, où le capitaine Haddock surgit soudain pour sauver Tintin. Tintin demande : «Mais comment cela se fait-il, capitaine Haddock, que je vous retrouve ici à point nommé ?» Et Haddock lui répond : «Eh bien c’est une affaire à la fois très simple et très compliquée.» Tintin repose au moins quatre fois la question, toujours pas de réponse… Je me rappelle me demander, dans ma tête d’enfant : «Quand même, pourquoi il se retrouve là ?»

    Vous lisez du polar ?

    Plein, j’adore ça, depuis toujours. Je lis tout et n’importe quoi, sauf les romans violents, gore, je suis trop sensible ; c’est pareil au cinéma. Là, on me dit que je devrais lire Millénium, je vais essayer.

    Le dernier film qui vous a plu ?

    Into the Wild de Sean Penn m’a beaucoup frappée : cette idée qu’on ne négocie pas avec la nature. Et puis, pour moi, ça fait écho à l’immense crise écologique qu’on est en train de vivre. Depuis l’âge de 15 ans, je m’intéresse scientifiquement à cette question, et depuis, je m’inquiète. Avec l’épuisement des énergies, gaz, pétrole, uranium, on est acculés, et la seule conséquence positive, c’est que ça va faire péter la mondialisation, péter la folie de la consommation. Depuis trente ans, les scientifiques avertissent, mais personne n’a voulu entendre ; il se disait que l’homme, génial comme il est, trouverait des parades. Eh bien le voilà dans le mur, l’homme. Certains parlent de crise conjoncturelle, en fait elle est géologiquement structurelle, on arrive au bout des ressources naturelles, parce qu’on a touché à tout, pompé sur les phosphates par exemple pour l’agriculture intensive alors qu’ils ne se renouvellent pas.

    Je pense qu’on est face à la troisième révolution de mode de vie, après la révolution néolithique et la révolution industrielle. Celle-là, je ne sais pas quel nom elle va porter, mais j’en ressens déjà de l’effroi. Il était temps certes que ça s’arrête, on était en train de tuer la terre, mais à quel prix ? Et s’il y avait deux milliards de morts ? «La croissance, la croissance», on n’entend que ça. Moi, je crois à la décroissance, comme une nécessité vitale.

    Entre Un lieu incertain et Dans les bois éternels, il y a aussi eu l’affaire Battisti, qui vous a beaucoup mobilisée.

    Et qui continue à me mobiliser, tous les jours. Il y a plusieurs aspects, notamment un travail de documentation pour ses avocats brésiliens : pour prouver que tout cela est politique, lié aux années de plomb (2), il faut éplucher les archives juridiques, historiques, même la balistique. Ce sont de très lourdes recherches à plusieurs axes. S’ajoute le soutien psychologique à Cesare : famille ou amis, on est plusieurs à se rendre régulièrement à la prison fédérale de Brasilia. J’y suis déjà allée trois fois, avec ma sœur, je m’apprête à y repartir. Ce sont des voyages de quinze jours, pendant lesquels je cale deux visites à Cesare, et le reste du temps je cavale pour essayer d’avoir des rendez-vous, rencontrer tel sénateur, tel député… Depuis que le procureur a refusé, en mai, le caractère politique des actions, Cesare est assez désespéré sur l’issue finale.

    (1) Pars vite et reviens tard de Régis Wargnier, sorti en 2001, et Sous les vents de Neptune de Josée Dayan, l’an dernier.

    (2) Le Brésil, constitutionnellement, n’extrade pas pour crime politique.

    http://www.liberation.fr/culture/livre/333176.FR.php

  • Le millepertuis et la chrysomèle

    Table of Contents

    1. Introduction
    2. Chrysomèle du millepertuis
    3. Description
    4. Dommages
    5. Cycle biologique
    6. Lien avec l'anthracnose
    7. Références

    Introduction

    Le millepertuis et la chrysomèle

    Le millepertuis et la chrysomèle

    Le millepertuis a longtemps été considéré comme une plante avec des propriétés magiques ou folkloriques. À l'époque médiévale la croyance voulait qu'en mettant le pied sur la plante après la tombée de la nuit vous étiez transporté dans les cieux sur un cheval magique et vous reveniez sur terre seulement après le lever du soleil. Le millepertuis était partout appelé " la grâce de Dieu ". En Angleterre il servait contre la mélancolie, en Russie à guérir la rage et au Brésil à soigner les morsures de serpent. Les fleurs écrasées produisent un pigment rouge (hypéricine) dont l'apparence ressemble à du sang. Son nom en anglais (St. John's Wort) provient du fait que la récolte des fleurs est d'ordinaire effectuée autour du solstice d'été ou de la fête de la Saint-Jean, le 24 juin. C'est une herbe extrêmement attirante pour les chats et les rats et selon la légende ces derniers étaient sortis d'Hamelin en suivant le joueur de flûte. Par ailleurs, elle exerce aussi un très grand pouvoir d'attraction pour certaines espèces de chrysomèles.

    De nos jours le millepertuis est l'une des herbes médicinales les plus populaires. Il est largement utilisé en Europe pour traiter les cas de dépression légère. Il possède aussi des propriétés antivirales et antibactériennes et il favorise le rétablissement des nerfs malades.

    Le produit chimique le plus souvent associé au millepertuis est l'hypéricine, qui sert de " repère " de l'activité médicinale. De récentes recherches ont révélé que cette herbe médicinale pourrait recéler jusqu'à 50 produits chimiques dotés de propriétés médicinales diverses. Comme c'est le cas de nombreuses autres herbes médicinales, les nombreuses propriétés médicamenteuses de cette herbe ne peuvent être attribuées à une seule substance.

    En plus d'être une herbe médicinale reconnue, le millepertuis est aussi une mauvaise herbe très nuisible des pâturages de certaines régions de l'Amérique du Nord. Comme de nombreux animaux d'élevage qui broutent du millepertuis réagissent à l'hypéricine, cette mauvaise herbe a fait l'objet de l'un des premiers programmes de lutte biologique qui a connu un franc succès.

    Chrysomèle du millepertuis

    D'origine européenne, le millepertuis a d'abord été introduit en Amérique du Nord en 1793 en Pennsylvanie. Son établissement dans l'Est du Canada remonte à 1883. Sur la plus grande partie de sa répartition au Canada le millepertuis a été combattu avec succès par l'introduction d'insectes qui se nourrissent uniquement de cette plante. Vers 1930, en Australie la lutte biologique contre le millepertuis a commencé par l'introduction de trois chrysomèles qui s'attaquent uniquement au millepertuis dans son habitat d'origine en Europe. Ce sont Chrysolina hyperici de la région atlantique, Chrysolina quadrigemina de la région méditerranéenne et Anaitis plagiata du nord de l'Europe. Pendant les années 1950, on a importé et libéré en Ontario les trois espèces dans le but de mener une lutte biologique similaire contre le millepertuis. À l'heure actuelle c'est Chrysolina quadrigemina qui prédomine.

    Description

    La chrysomèle du millepertuis (Chrysolina quadrigemina) fait partie des chrysomélidés, la même famille d'insectes que le doryphore de la pomme de terre. Elle présente une forme et des habitudes similaires à ce ravageur commun et destructeur des solanacées. Quand on la dérange, la chrysomèle se laisse tomber de la plante et " fait la morte " au sol. Elle s'attaque avec voracité aux larves et aux adultes.

    Cette chrysomèle existe en quatre couleurs, bronze, vert métallique et bleu métallique, de même qu'une sorte de pourpre qui n'a pas été récemment observée en Ontario. Les chrysomèles de couleur bronze dépassent en nombre celles de couleur bleue, dans une proportion d'environ neuf sur un. La chrysomèle verte se trouve rarement. Le reflet métallique sur leurs élytres (couvertures alaires) est particulier.

    Dommages

    La défoliation atteint son paroxysme la semaine avant la floraison et continue quand la floraison est à son apogée, au moment de la récolte des fleurs pour usage médicinal. Dans des parcelles d'observation de millepertuis datant de trois ans, on a dénombré jusqu'à 97 ravageurs par plants. Les chrysomèles se nourrissaient surtout des feuilles et les fleurs du sommet étaient relativement peu touchées.

    Cycle biologique

    Les chrysomèles se nourrissent des feuilles. Dans d'autres juridictions, les ravageurs survivent à l'hiver sous la forme d'oeufs qui éclosent tôt au printemps. En Ontario, on ignore si les chrysomèles passent l'hiver sous la forme de larves ou d'oeufs. Les larves ressemblent à celles du doryphore de la pomme de terre. La recherche a indiqué que les larves et les adultes accumulent de l'hypéricine qu'ils ont ingéré des plants. La quantité d'hypéricine dans les larves est suffisante pour les rendre photosensibles et leurs habitudes d'alimentation semblent refléter cette accumulation.

    Très jeunes les larves se nourrissent seulement de nuit et elles restent cachées dans les bourgeons des feuilles terminales pendant les heures d'ensoleillement maximal. Plus âgées elles ne se nourrissent qu'à la naissance de l'aube. Elles s'enfouissent dans le sol pendant le jour et y restent jusqu'à l'aube du jour suivant. À maturité les larves se pupifient dans le sol. Les insectes adultes émergent du sol vers la première semaine de juin. Les chrysomèles adultes se nourrissent abondamment jusqu'au milieu ou à la fin juillet. Les élytres (couvertures alaires) ne laissent passer presque aucune lumière et l'hypéricine ne peut " s'activer ". Les insectes adultes hésitent à voler d'un plant à l'autre. Quand les élytres sont ouverts pendant le vol, la lumière peut pénétrer dans la cuticule, activant l'hypéricine qui leur est toxique. Les adultes se déplacent seulement quand ils sont menacés de mourir de faim.

    Vers le milieu ou la fin juillet, les chrysomèles adultes entrent en diapause d'été, s'enfouissant dans le sol et " se reposant " jusqu'à ce qu'elles soient prêtes à s'accoupler et à pondre des œufs. Dans les parcelles témoins, aucun accouplement n'a été observé pendant que les chrysomèles se nourrissent en début de saison. Ce type de diapause comporte des risques élevés pour les insectes. À la mi août 80 % des chrysomèles enfouies dans le sol auront succombés à la prédation dans les parcelles témoins. Les prédateurs les plus prévalents sont de la famille des Carabidae.

    Lien avec l'anthracnose

    Lésion d'une tige de millepertuis causée par l'anthracnose

    Lésion d'une tige de millepertuis causée par l'anthracnose

    Lors d'une recherche menée dans onze différents sites en Ontario, on a constaté dans tous des signes d'infection due à l'anthracnose. L'identification préliminaire de Colletotrichum gloeosporioides a été effectuée à partir d'isolats prélevés des lésions des tiges. Cette maladie est endémique en Nouvelle-Écosse où les chercheurs ont remarqué qu'elle était propagée par la chrysomèle. De plus, quand les lésions sur les tiges étaient combinées à de la défoliation par les insectes, les plants étaient détruits par l'hiver à 75 %.

    Dans des milieux naturels en Ontario, on n'a trouvé des chrysomèles qu'à l'occasion et l'anthracnose à de faibles niveaux n'avait pas causé de cas graves de dépérissement de la cime des tiges. La situation était très différente dans le millepertuis cultivé.

    L'anthracnose était répandue dans la plupart des plants de millepertuis cultivés. Sur les plants cultivés les lésions dues à l'anthracnose étaient importantes, allant jusqu'à ceinturer et étouffer la tige, le plant pouvait être touché en entier. La maladie continuait de progresser pour affecter les plants dans leur entier. Elle se répandait plus vite sur les plants transplantés dans des paillis plastiques. À moins d'être totalement anéantis, les plants de deux ans ayant succombé à l'anthracnose repoussaient au printemps suivant. Les producteurs commerciaux ont signalé que ces plants pouvaient être récoltés pour les fleurs mais que le poids total de la récolte était réduit.

    Le Colletotrichum est une maladie qui peut être transmise par les semences. Les exploitants qui produisent leurs propres plants à repiquer doivent être vigilants et obtenir des semences exemptes de maladie.

    Relation entre les espèces de chrysomèles et l'anthracnose dans le millepertuis

     

    Dans les cultures de millepertuis, deux facteurs entrent en jeu et menacent la survie des plants :

    • les populations de chrysomèles peuvent être très élevées dans la troisième année de culture;
    • la maladie peut être introduite par les semences et son incidence être plus élevée que dans les peuplements sauvages.

    La combinaison des attaques par la chrysomèle et des effets de la maladie peut causer des dommages plus considérables aux cultures que seulement l'un ou l'autre de ces ennemis. De récentes études ont indiqué un lien direct entre la gravité des dommages causés par les ravageurs qui se sont nourris et le degré de gravité de la maladie.

    Références

    1. Campbell C.L. and J.P. McCaffrey. 1991. Population Trends, Seasonal Phenology, and Impact of Chrysolina quadrigemmina, C. hyperici (Coleoptera: Chrysomelidae), and Agrilus hyperici (Coleoptera: Buprestidae) Associated with Hypericum perforatum in Northern Idaho. Environ. Entomol. 20(1): 303-315
    2. Duffey S.S. and J.M. Pasteels. 1993. Transient uptake of hypericin by chrysomelids is regulated by feeding behaviour. Physiological Entomology 20, 119-129
    3. Fields P.G., John T.Aenason and Bernard J.R.Philogene. 1989. Behavioural and physical adaptations of three insects that feed on the phytotoxic plant Hypericum perforatum. Can. J. Zool. 68: 339-346
    4. Hildebrand P.D. and K.I.N. Jensen. 1991. Potential for the biological control of St. John's-wort (Hypericum perforatum) with an endemic strain of Colletotrichum gloeosporioides. Can J. Plant Pathol. 13: 60-70
    5. Morrison Kimberley D., Edward G.Reekie and Klaus I.N.Jensen. 1998. Biocontrol of common St. John'swort (Hypericum perforatum) with Chrysolina hyperici and a Host-Specific Colletotrichum gloeosporioides. Weed Technol. 12: 426-43

    La présente fiche d'information a été à l'origine rédigée par Jan Schooley, auparavant spécialiste du ginseng et des herbes médicinales, MAAARO


    Auteur :Sean Westerveld -Spécialiste de la culture du ginseng et des herbes médicinales, MAAARO
    Date de création :Non disponible
    Dernière révision :10 decembré 2010

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