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Palazzo Cini at San Vio et le pavillon de l'Angola

Palazzo Cini at San Vio
Short description: 
The residence of Count Vittorio Cini now hosts a gallery with exceptional art collections.

Located halfway between the Accademia and the Guggenheim, the sixteenth-century palazzo used to be the residence of Count Vittorio Cini and now hosts a gallery with exceptional art collections, parts of which were donated to the Giorgio Cini Foundation in 1984 by Cini’s daughter Yana along with the part of the palazzo which currently houses the gallery. On the first piano nobile, together with antique furnishing and objets d'art, are thirty paintings of the Tuscan school, among which are Piero della Francesca’s Madonna col Bambino, Doppio ritratto di due amici by Pontormo and Piero di Cosimo’s Madonna col Bambino e due angeli. Palazzo Cini Gallery also features a precious collection of fourteen paintings by Ferrara Masters of the Renaissance, one of which is San Giorgio by Cosmè Tura. Some fine pieces of applied arts, such as ceramics, porcelain, enamels, gold-work, Murano candle-sticks and chandeliers, terra-cotta sculptures and furniture are also on display.

http://www.veniceconnected.com/node/61

Débuts marquants de l’Angola distinguée à la Biennale de Venise

Présente pour la première fois à la Biennale de Venise, l’Angola a reçu le prestigieux Lion d’or récompensant le meilleur pavillon national.

par Sean O’Toole

Terre riche en pétrole, l’Angola a été récompensée du Lion d’or du meilleur pavillon national à l’occasion de sa toute première participation à la 55ème édition de la Biennale de Venise. Organisée par les commissaires Paula Nascimento et Stefano Rabolli Pansera, l’exposition Luanda, Encyclopedic City est à la fois une vitrine présentant une grande partie du travail du photographe Edson Chagas et une rétrospective de la peinture et de la sculpture contemporaine angolaise.

Nouvelle venue à Venise, l’Angola s’est trouvée dans l’obligation de louer un lieu d’exposition pour toute la durée de l’exposition jusqu’au 24 novembre. Plutôt que de suivre le sillage tracé par le Zimbabwe et le Kenya, et occuper un espace temporaire sur la promenade fréquentée des touristes entre les jardins et la place Saint-Marc, l’Angola a fait le choix de présenter ses artistes sur deux étages du Palazzo Cini, un bâtiment historique se trouvant près du pont Accademia.

Idéalement situé à côté du Palazzo Contarini Polignac, ce dernier génère un bon flux de visiteurs en raison de son occupant bien en vue, le collectionneur d’art ukrainien Victor Pinchuk, qui profite de l’occasion pour présenter les artistes sélectionnés pour le deuxième chapitre de son Future Generation Art Prize, premier prix d’art international récompensant des artistes âgés de trente cinq ans au plus. Parmi les artistes nominés, la peintre Lynette Yiadom-Boakye dont le travail est également présenté dans le cadre de l’exposition phare The Encyclopedic Palace organisée par Massimiliano Gioni, directeur artistique de la Biennale de Venise.

La participation de l’Angola à la 55ème Biennale de Venise a été commanditée et a reçu le soutien du Ministre de la culture angolaise. Contre toute attente – et après l’agitation de la semaine précédente autour des contributions de la France, de l’Allemagne, du Danemark, de la Lituanie et de la Roumanie –, l’Angola succède à l’Allemagne en recevant à son tour les honneurs du meilleur pavillon.

La décision d’attribuer à l’Angola le Lion d’or très convoité revient à un jury composé de cinq femmes dont Bisi Silva, commissaire d’exposition et directrice fondatrice du Centre for Contemporary Art de Lagos. Le jury a prêté plus particulièrement attention aux pays ayant réussi à « offrir un aperçu original des pratiques dans leur région au sens le plus large». Le pavillon angolais a été distingué pour avoir su rendre compte de « l’incompatibilité et de la complexité du site ».

Les visiteurs pénétrant dans Luanda, Encyclopedic City pourraient penser s’être trompés d’adresse. Plutôt que d’avoir débarrassé l’endroit recouvert de papiers peints somptueux des objets d’art d’époque Renaissance et d’autres objets de la vie courante qui l’étouffait, Naschimento et Pansera ont pris le parti d’utiliser cet environnement tel qu’il était et de le juxtaposer avec une série d’affiches produites en série représentant le travail de Chagas.

Disposés sur 23 palettes distribuées à différents endroits du musée, les affiches contiennent des photographies légendées de portes et d’objets abandonnés de Luanda. À la manière de Felix Gonzalez-Torres qui décrivait comme une « sculpture non statique » la présentation qu’il avait adoptée en 1991 pour exposer des affiches gratuites, les visiteurs sont ici invités à emporter une copie de chacune des vingt-trois affiches.

« Le travail de Chagas s’articule autour d’une réflexion sur les différentes manières d’utiliser des images pour donner forme à la ville telle que l’on peut la vivre », ont expliqué les organisateurs dans une déclaration de presse présentée aux visiteurs pendant la semaine du vernissage. Dans le dossier de presse se trouvait un petit catalogue jaune portant le titre B/E, autrefois réalisé lors de la participation de l’Angola à la 13ème Exposition internationale sur l’architecture organisée à Venise en 2012. « La nature transformative de l’espace », écrit Pansera dans son introduction, « nécessite d’adopter une ‘logique inventive’ en opposition avec les logiques identitaire et autonome usitées dans les formes fixes et immuables. »

Les pièces accueillant les présentoirs à affiches de Chagas sont indéniablement le clou de l’exposition. À l’étage, l’ambiance n’est plus la même. Il s’agit là d’une autre petite exposition ne faisant pas partie du programme du pavillon même : la mise en scène de sculptures en bois et de peintures offre au visiteur un aperçu de la production créatrice angolaise depuis 1991.

Il s’agit pour la plupart d’œuvres issues d’une sélection impassible, avec des peintures qui reprennent des idées rappelant le travail de Romare Bearden et de Wifredo Lam. De celles-ci se détache une remarquable sculpture en bois poli de João Domingos Mabuaka Mayembe, intitulée Vuata N’Kampa ku Makaya Katekela. L’œuvre ­– représentant de manière abstraite une silhouette assise – a remporté le grand prix de la sculpture Ensarte de Luanda en 2006.

Au côté de l’Angola, cinq autres états africains, dont l’Égypte, la Côte d’Ivoire, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Zimbabwe, participent également à la Biennale de Venise avec leurs pavillons nationaux. À l’exception du Kenya qui expose un résumé primitiviste de la production culturelle africaine et est une imposture éhontée – tous les autres pays présentent des expositions professionnelles qui ont réussi à faire connaître de nouveaux noms à un large public venant de tous horizons. Après plus d’un demi-siècle d’expositions présentées à Venise, et ce malgré une présence intermittente (le pays a été évincé en 1968 pour revenir en 1993, et ensuite faire une nouvelle pause entre 1995 et 2011), l’Afrique du Sud a fini par trouver un lieu d’accueil permanent. À l’occasion du vernissage de Imaginary Fact – une exposition groupée bondée du commissaire Brenton Maart présentée dans le pavillon sud-africain – Paul Mashitile, Ministre des arts et de la culture sud-africains, a annoncé qu’un bâtiment au rez-de-chaussée surélevé attenant à l’ancien arsenal militaire avait été obtenu pour les expositions à venir.

En marge des présentations nationales préalablement citées, l’Afrique a largement démontré sa créativité un peu partout ; tout d’abord de manière tout à fait caractéristique dans l’exposition principale de Massimiliano Gioni, laquelle revisite l’histoire des arts du vingtième siècle en englobant un cercle plus large d’artistes ; puis dans le pavillon allemand, avec une exposition des nouvelles photographies du photographe sud-africain Santu Mofokeng représentant des lieux traditionnels de culte et des cimetières ; et enfin dans le pavillon belge, dont le commissaire d’exposition est théoriquement J.M. Coetzee, lauréat sud-africain du Prix Nobel de littérature et défenseur des droits des animaux, domicilié à Adélaïde. La participation de J.M. Coetzee s’explique de manière toute simple : la sculptrice néerlandaise Berlinde De Bruyckere, connue pour ses sculptures plus vraies que nature d’animaux défigurés et de résidus aux traits charnels, compte parmi les admiratrices de l’auteur. Son œuvre intitulée Kreupelhout (Cripplewood), représentant un arbre tombé à terre, solitaire et dépouillé de ses branches, tenu d’un seul bloc grâce à des bandages exsudatifs, inclut un texte de J.M. Coetzee, dont une source prévoit la visite en juillet.

La subjectivité noire est en outre largement abordée cette année, parfois à juste titre, d’autres fois de manière curieuse et diffamante : dans le pavillon grec, où un chiffonnier noir devient accidentellement riche à la fin d’un des trois courts-métrages de Stefanos Tsivopoulos ; dans la série de films et de témoignages architecturaux à la motivation conceptuelle de Jesper Just, artiste danois participant au pavillon national du pays qui l’a vu naître ; et dans le pavillon irlandais, où Richard Mosse décrit de manière impressionniste – sans pour autant éviter quelques complications déontologiques – le conflit qui déchire la région du lac Kivu en République démocratique du Congo.

Même le Palazzo Ducale historique de Venise, situé à proximité du Pavillon du Zimbabwe, expose Olympia (1863), le tableau controversé d’Édouard Manet. Il a attiré sur l’île encyclopédique de Venise un flot de visiteurs radicalement différents de ceux ayant âprement négocié l’édition 2013 de cette biennale atomisée.

 

Sean O’Toole  est écrivain et coéditeur de CityScapes, journal critique de réflexion urbaine. Il habite au Cap, en Afrique du Sud.

 

Traduit de l’anglais par Mélanie Chanat

http://www.contemporaryand.com/fr/magazines/angola-marks-venice-biennale-debut-with-a-victory/

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