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  • ”La poésie ça ne s'invente pas.” Louis Calaferte (1928-1994)

    Récits, théâtre, journal, poésie, essais, aphorismes, abécédaire… Œuvre avant tout autobiographique, aucun genre littéraire n’a échappé à Louis Calaferte dont les écrits sont aussi abondants et inspirés que divers. Homme volontairement isolé, créateur prolixe, auteur de plus d’une centaine d’ouvrages, il laisse à son décès, le 2 mai 1994, des milliers de pages manuscrites et des archives littéraires constituées, entre autres, de dessins, d’illustrations, d’affiches, de correspondances.

    Guillemette Calaferte, selon le vœu de l’écrivain et au fil des parutions, a donné depuis 1996 cet ensemble à la Bibliothèque municipale de Lyon. Le département Langues et Littératures de la BmL a traité et encodé les documents offrant ainsi aux chercheurs un fonds Louis Calaferte exhaustif quasi unique. L’exposition de 1988, où Louis Calaferte proposait ses créations graphiques et celle de 1996, au moment de la première donation, mettant l’accent sur l’œuvre théâtrale, lui rendaient hommage.

    À l’occasion du Printemps des poètes et pour célébrer les vingt ans de sa disparition, la Bibliothèque municipale de Lyon se propose d’exposer la poésie de Louis Calaferte. L’auteur n’aura vu de son vivant que la parution de quelques titres dont Rag-time chez Gallimard, Londoniennes au Tout sur le tout, Haïkaï du jardin à l’Arpenteur. Les Éditions Tarabuste, en la personne de Djamel Meskache et Claudine Martin, ont fait le pari de publier l’intégralité des recueils mis en forme par l’écrivain, soit une trentaine de titres, parmi lesquels des livres d’artistes, Ouroboros, L’Évangile métropolitain….

    L’exposition présentera ce travail poétique intense reprenant, sous des formes originales ou plus classiques, les grands thèmes qui constituent l’univers atypique de Louis Calaferte : fuite du temps, omniprésence de la mort et de la révolte, obsession du mot, érotisme et angoisse, mais aussi amour des hommes et des œuvres… Une poésie forte et sans concession, anticonformiste toujours.

    Seront exposés certains des manuscrits donnés à la Bibliothèque, des dessins et des objets poétiques de l’auteur prêtés par l’association SCarabée, poèmes lus et documentaires filmés.

    RENCONTRE
    L’expérience poétique et éditoriale des éditions tarabuste, avec et autour de Djamel Meskache
    bibliothèque part-dieu / samedi 22 mars à 15h

    "L’Évangile métropolitain, outre qu’il est un poème d’une formidable actualité, est également une expérience poétique et éditoriale des Éditions Tarabuste. En effet, ce poème a trouvé sa résonance dans le cœur de douze artistes contemporains qui ont su à leur manière et chacun dans son univers particulier réagir et créer au plus près de l’appel de Louis Calaferte. Il nous tarde que le public découvre la forme trouvée pour répondre à ce poème par des artistes aussi différents que Claude Viallat ou Nils-Udo." Djamel Meskache est arrivé en Europe en 1973 alors âgé d’une vingtaine d’années. En même temps qu’un travail alimentaire qui lui fera faire toutes sortes de métiers dans différents pays d’Europe, il fut notamment reporter photographe, il entreprendra des études de sociologie, de lettres modernes et de cinéma. Dès les années 80 il travaillera aux côtés de D. Marchès au Centre d’Art Contemporain de Châteauroux avant de fonder la revue Triages art&littérature puis les Éditions Tarabuste, dont il est le co-directeur aujourd’hui avec Claudine Martin. Éditeur, quelquefois critique d’art et/ou commissaire d’exposition, il est professeur d’enseignement artistique.

    LECTURE MISE EN JEU
    Profondeurs et sommets… parcours à travers des fragments de l’œuvre de Louis Calaferte
    bibliothèque part-dieu / mercredi 19 mars à 18h et samedi 12 avril à 16h

    par Christian Taponard, responsable artistique de Décembre groupe de création théâtrale, accompagnée de Christine Brotons.
    Montage composé d’extraits de textes puisés dans les œuvres littéraires, poétiques et dramatiques : Rag-time (1972), La Mécanique des femmes (1992), Requiem des innocents (1952), Londoniennes (1995), Un Riche, trois pauvres (1986), Le Monologue (1996), Septentrion (1963), Satori (1968), C’est la guerre (1993)… "Dire à haute voix des fragments de l’oeuvre de Louis Calaferte, c’est tenter de faire entendre l’extrême tension, l’absolue liberté et la foi en l’homme qui parcourent toutes ces pages puissantes. L’écriture de Louis Calaferte est un douloureux flamboiement qui jamais ne nous quitte…" Durée : 40 min

    COMMISSAIRES DE L’EXPOSITION
    Christine Thomasso, Ludovic Villard

    VISITES COMMENTÉES DE L’EXPOSITION

    • mardi 18 mars à 10h30
    • mercredi 19 mars à 16h
    • samedi 12 avril à 15h
    • mercredi 7 mai à 12h30
    • vendredi 23 mai à 15h

    AUTOUR DE L’EXPOSITION

    • Vitrines /département Langues et littératures (rez-de-chaussée), du 8 mars au 31 mai
    • Regard d’enfant de Louis Calaferte / département Jeunesse (rez-de-jardin), de mai à juin
    • Regard sur l’œuvre graphique de Louis Calaferte / Bibliothèque du 3e / du 15 avril au 31 mai

    ALLER PLUS LOIN…

    Le fonds d’archives Louis Calaferte à la bml

    • 120 manuscrits autographes et dactylographiés : romans, récits, théâtre, poésie, entretiens, carnets et cahiers.
    • correspondances croisées : Louis Calaferte et Georges Piroué (écrivain et conseiller littéraire aux Editions Denoël) : près de 450 lettres (1969-1993) retraçant vingt-cinq ans d’amitié et d’échange d’idées, de réflexions sur l’état du monde. Louis Calaferte, Jean-Pierre Grenier et Janine d’Almeida (théâtre Boulogne-Billancourt) : une centaine de lettres
    • trente dessins originaux ayant servi à l’illustration de différentes éditions de l’oeuvre.
    • une centaine d’affiches (représentations théâtrales, expositions, conférences, lectures…)
    • des dossiers d’archives et dossiers de presse concernant les représentations et mises en scène des pièces de théâtre, l’édition des œuvrés, les rencontres… La donation est à ce jour complète ; l’inventaire et le traitement du fonds sont encore en cours de réalisation.
     
       

    Dates (cliquez sur un lieu pour obtenir plus d'information)
       
     
    Du 08 mars 2014 à 00:00 au 31 mai 2014 à 00:00  
    Entrée libre  
    Tous publics   
    Le 19 mars 2014 de 18:00 à 19:00  
    Entrée libre  
    Tous publics   
    Le 22 mars 2014 de 15:00 à 17:00  
    Entrée libre  
    Tous publics   
    Le 12 avril 2014 de 16:00 à 17:00  
    Entrée libre  
    Tous publics   
     
       

    Intervenant (cliquez sur un intervenant pour obtenir plus d'information)
       
     
    Matthew Tyson
    Djamel Meskache
    François Bouillon
    Christian Taponard

    http://php.bm-lyon.fr/phpmyagenda/infoevent3.php3?id=10356

  • J'ai aim&é ce matin à Lyon:Louis Calaferte:”La poésie,ça ne s'invente pas”

    Le chou-fleur, peinture de Louis Calaferte, 1993 © Scarabéeexposition
    bibliothèque
    Part Dieu

    8 mars au
    31 mai 2014

    Louis Calaferte (1928-1994)

    Récits, théâtre, journal, poésie, essais, aphorismes, abécédaire… Oeuvre avant tout autobiographique, aucun genre littéraire n’a échappé à Louis Calaferte dont les écrits sont aussi abondants et inspirés que divers. Homme volontairement isolé, créateur prolixe, auteur de plus d’une centaine d’ouvrages, il laisse à son décès, le 2 mai 1994, des milliers de pages manuscrites et des archives littéraires constituées, entre autres, de dessins, d’illustrations, d’affiches, de correspondances. Guillemette Calaferte, selon le voeu de l’écrivain et au fil des parutions, a donné depuis 1996 cet ensemble à la Bibliothèque municipale de Lyon. Le département Langues et Littératures de la BmL a traité et encodé les documents offrant ainsi aux chercheurs un fonds Louis Calaferte exhaustif quasi unique.

    L’exposition de 1988, où Louis Calaferte proposait ses créations graphiques et celle de 1996, au moment de la première donation, mettant l’accent sur l’oeuvre théâtrale, lui rendaient hommage.

    À l’occasion du Printemps des poètes et pour célébrer les vingt ans de sa disparition, la Bibliothèque municipale de Lyon se propose d’exposer la poésie de Louis Calaferte. L’auteur n’aura vu de son vivant que la parution de quelques titres dont Rag-time chez Gallimard, Londoniennes au Tout sur le tout, Haïkaï du jardin à l’Arpenteur. Les Éditions Tarabuste, en la personne de Djamel Meskache et Claudine Martin, ont fait le pari de publier l’intégralité des recueils mis en forme par l’écrivain, soit une trentaine de titres, parmi lesquels des livres d’artistes, Ouroboros, L’Évangile métropolitain….
    L’exposition présentera ce travail poétique intense reprenant, sous des formes originales ou plus classiques, les grands thèmes qui constituent l’univers atypique de Louis Calaferte : fuite du temps, omniprésence de la mort et de la révolte, obsession du mot, érotisme et angoisse, mais aussi amour des hommes et des oeuvres… Une poésie forte et sans concession, anticonformiste toujours.

    Seront exposés certains des manuscrits donnés à la Bibliothèque, des dessins et des objets poétiques de l’auteur prêtés par l’association SCarabée, poèmes lus et documentaires filmés.

    Le chou-fleur, peinture de Louis Calaferte, 1993 © Scarabée

    Le chou-fleur, peinture de Louis Calaferte, 1993 © SCarabée

    http://www.bm-lyon.fr/expo/14/calaferte/presentation.php

     

  • Sous les couvertures: 30 ans de la revue «Débats», et Angélique Marquise des Anges

    A ECOUTER

    On y parle livres mais aussi lecture. C'est Sous les Couvertures, l'émission littéraire de LibéLabo, prélude au cahier Livres, en kiosque tous les jeudis.

    Retrouvez chaque semaine la réunion des critiques de Libé. Discussions, choix et controverses littéraires. C'est Sous les couvertures, à écouter sur cette page ou à podcaster en cliquant par ici.

    Enregistré le 18 mai 2010 / Prise de son et montage: Hervé Marchon / Durée: 11'36"
    Avec Robert Maggiori, Eric Loret, Frédérique Roussel et Philippe Lançon
    .

    Cette semaine, au menu du cahier Livres:

    - Faim de révolte: dans son ultime «Jardin fermé», Louis Calaferte mord encore dans la pomme.

    - Longue-vue au «Débat». Trente ans de revue et corrigés.

    - Un titi chez Tito. Čolić raconte une enfance dans un pays qui n’existe plus.

    - Philo conducteur. Ou comment Jiri Benovsky initie avec humour le néophyte à la métaphysique.

    - Dumur toujours vert. Reprise d’«Un Coco de génie», roman dont le héros est un plagiaire qui s’ignore, paru en 1902

    - La marquise des âges. Tome 6 (nouvelle série)  de la saga d’Anne Golon.

    http://www.liberation.fr/culture/06012016-sous-les-couvertures-30-ans-de-la-revue-debats-marquise-des-anges

  • Les 50 ans de la collection Poésie / Gallimard

    Crée en mars 1966, la collection dirigée par André Velter fête ses 50 ans.   
    Avec plus de cinq cents titres publiés, cette collection au format de poche, entièrement vouée à la poésie, s’attache à mettre en résonance les poèmes d’aujourd’hui avec ceux de tous les siècles passés. Les œuvres des poètes classiques, comme celles des grands contemporains, sont ainsi proposées aux lecteurs à un prix de collection populaire, mais dans une présentation élégante, attrayante, inventive, qui incite à les garder en bibliothèque. Pour la plupart des auteurs consacrés la règle est de donner leurs recueils en version intégrale. Apollinaire, Cendrars, Breton, Éluard, Aragon, Desnos, Saint-John Perse, aussi bien que Villon, Verlaine, Laforgue, Charles Cros ou Lautréamont sont donc publiés avec toutes les garanties qu’offrent des éditions critiques : c’est exemplairement le cas de Baudelaire, Nerval, Mallarmé ou Pierre Reverdy. Le domaine étranger est largement représenté, parfois dans des éditions bilingues, par Blake, Whitman, Rilke, Garcia Lorca, Alberti, Borges, Pasternak, Coleridge, Keats, Milton, Shelley, Dickinson, Holan, Trakl, Neruda, Akhmatova, Maïakovski, Tsvétaïéva, Sylvia Plath, Ted Hughes, Ingeborg Bachmann, Juan Gelman. Et la rencontre de Char, Jouve, Michaux, Catherine Pozzi, André Frénaud, Guillevic, Aimé Césaire, Yves Bonnefoy, Philippe Jaccottet, André du Bouchet, Jacques Dupin, Michel Butor, Jacques Réda, Lorand Gaspar, Bernard Noël, Jacques Roubaud, François Cheng ou Alain Jouffroy avec Charles d’Orléans, Louise Labé, Maurice Scève, Ronsard, Théophile de Viau, Rimbaud ou Valéry, comme avec la poésie arabe  (Adonis, Darwich),  bengalie  (Tagore), indienne (Kabîr, Kolatkar), persane (Omar Khayam), turque (Hikmet), grecque (Cavafis, Séféris, Elytis, Ritsos, Kiki Dimoula), italienne (Gaspara Stampa, Ungaretti, Montale, Luzi), portugaise (Camões, Pessoa, Ramos Rosa, de Andrade, Helder, Judice), suédoise (Tranströmer), finlandaise (Holappa), brésilienne, chinoise, russe, yiddish ou tchèque, donne à cette collection l’allure d’un périple dans la poésie universelle. Aux anthologies de référence, qui suivent le rythme des siècles, s’ajoutent maintenant des ouvrages qui privilégient d’autres approches, soit en célébrant une forme (Soleil du Soleil – le sonnet de Marot à Malherbe -, Haiku – anthologie du poème court japonais -, ou Les Poètes du Tango), soit en ressuscitant un lieu (Les Poètes du Chat Noir), soit en évoquant un dessein éditorial (Mon beau navire ô ma mémoire – un siècle de poésie française, Gallimard 1911-2011), soit en renouant avec une aventure fulgurante (Les Poètes du Grand Jeu), soit en escortant ceux qui veulent courir le monde (Poètes en partance – de Charles Baudelaire à Henri Michaux), soit en faisant place à une expérience jubilante (L’OuLiPo), soit en revisitant les rapports constants entre poésies et chansons (Je voudrais tant que tu te souviennes – poèmes mis en chansons de Rutebeuf à Boris Vian), soit en convoquant les désirs (Éros émerveillé – anthologie de la poésie érotique française), soit en imaginant un ensemble d’un genre inédit (Lycophron et Zétès de Pascal Quignard). Une attention particulière est également réservée aux Grands Singuliers qui, à la suite d’Hölderlin, ont décidé d’habiter poétiquement le monde, quitte à en souffrir, quitte à en mourir : Antonin  Artaud, Roger Gilbert-Lecomte, Henri Pichette, Armand Robin, Jean Genet, Pier Paolo Pasolini, Jean-Pierre Duprey, Paul Celan, Ghérasim Luca. Quant aux créations les plus actuelles, elles sont accueillies sans souci d’école ni de parti pris esthétique, avec la volonté de présenter le panorama le plus diversifié et le plus vaste possible. C’est pourquoi Christian Bobin, Guy Goffette, Ludovic Janvier, Abdellatif Laâbi côtoient ici Jean-Pierre Verheggen, Jacques Darras, Zéno Bianu, Valère Novarina, Franck Venaille, ou encore Jean-Pierre Lemaire, Michel Houellebecq, Jean Ristat, et beaucoup d’autres… Établis et commentés par les meilleurs spécialistes, tous ces recueils, classiques ou non, de Sapphô à nos jours, offrent à la fois aux étudiants d’indispensables instruments de travail et d’inépuisables sujets de recherches. D’autant que les progrès techniques permettent de réaliser désormais d’authentiques exploits éditoriaux : l’intégrale de La légende des siècles de Hugo, l’édition bilingue de l’ensemble de La Comédie (enfer . purgatoire . paradis) de Dante, ou l’anthologie des Poètes de la Méditerranée qui explore vingt-quatre pays à travers dix-sept langues. Aussi, des livres rares, somptueusement illustrés : Lettera amorosa de René Char, Georges Braque et Jean Arp, Les Mains libres de Paul Éluard et Man Ray, L’effilage du sac de jute de René Char et Zao Wou-Ki, Glossaire j’y serre mes gloses suivi de Bagatelles végétales de Michel Leiris, André Masson et Joan Miro. Ainsi, un volume de Poésie/Gallimard peut-il aider à passer un examen ou à rédiger un mémoire tout en demeurant un incomparable viatique : le plus tonique des compagnons de voyage, d’évasion, de méditation, de révolte et de rêverie.

      

     

    Calendrier

     le 21 janvier 2016, rencontre – lectures  au CNL autour de la collection Poésie/Gallimard, en présence d’André Velter et de : Zéno Bianu, Xavier Bordes, Jacques Darras et Abdellatif Laâbi. La rencontre sera animée par Jean-Claude Perrier

    le 25 février 2016, rencontre – lectures  au CNL autour de la collection Poésie/Gallimard, en présence d’André Velter et de : Olivier Barbarant, Alain Duault et Vénus Khoury-Ghata. La rencontre sera animée par Jean-Claude Perrier

     

    10 titres appartenant au fonds de Poésie/Gallimard vont être spécialement réimprimés  en édition collector sous de nouvelles couvertures:    
    Paul Eluard, Capitale de la douleur  
    Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou  
    Francis Ponge, Le Parti pris des choses  
    Louis Aragon, Le Roman inachevé  
    René Char, Fureur et mystère  
    Saint-John Perse, Eloges  
    Henri Michaux, Plume
    Federico Garcia Lorca, Poète à New York suivi de Chant funèbre pour I.S. Méjias et de Divan du Tamarit  
    Pablo Neruda, Vingt poèmes d'amour  
    Haïku, anthologie du poème court japonais

     

    Historique de la collection

    En 1953, la Librairie Hachette lance Le Livre de Poche. Les ouvrages les plus diffusés du fonds Gallimard, notamment les romans de Gide, Malraux, Saint-Exupéry, Camus, Sartre, etc, prennent immédiatement place dans cette collection. Seuls quelques poètes (Apollinaire, Éluard, Prévert) y sont accueillis. C’est pourquoi Claude Gallimard imagine, en 1966, de créer un espace autonome exclusivement destiné à la poésie. Décision remarquable, qui anticipe de cinq ans la rupture avec Hachette et le lancement de Folio en 1972.  L’idée de Claude Gallimard était simple, mais dans le contexte de l’époque tout à fait audacieuse : publier en format de poche (sur beau papier et avec une maquette inventive de Massin, d’inspiration warholienne), les grands poètes de sa maison d’édition. Voici, par ordre de parution, les noms des premiers publiés : Éluard, Garcia Lorca, Mallarmé, Apollinaire, Claudel, Valéry, Aragon, Queneau, Supervielle, Breton, Larbaud, Jouve, Saint-John Perse, Char, Ponge… À l’exception de Mallarmé, qui bien sûr était dans le domaine public, tous sont sous copyright Gallimard. La préparation et la première programmation de la collection ont été le fait d’Alain Jouffroy et de Robert Carlier. Alain Jouffroy, poète, romancier, critique d’art, était membre du comité de lecture de Gallimard. Robert Carlier avait assuré la direction littéraire du Club français du livre : il devait assez vite prendre seul la responsabilité de l’entreprise, en assurer le suivi éditorial pendant cinq ans en respectant strictement le « cahier des charges » initial : programmer les œuvres poétiques majeures éditées par
    Gallimard au XX° siècle. Quant à Alain Jouffroy, sa présence devait perdurer à travers les préfaces qu’il allait consacrer à Aragon, Artaud, Breton, Leiris ou encore Jean-Pierre Duprey.  André Fermigier, agrégé de lettres, professeur d’histoire de l’art et critique d’art, prit la direction de la collection à un moment crucial : après la rupture des relations commerciales entre Gallimard et Hachette en 1971, ce qui mettait fin à la collection Le Livre de poche classique, jusque là exploitée en commun. D’où l’entrée quasi immédiate, au catalogue de Poésie/Gallimard, de Baudelaire, Hölderlin, Rimbaud, Lautréamont, Vigny, Hugo, Corbière, Verlaine, Villon, etc. À partir de cette date, la collection ne se limite plus au fonds Gallimard, même si les contemporains désormais programmés continuent d’en être issus, y compris les poètes étrangers. Jusque là, il n’y avait eu que Garcia Lorca, Tagore et Octavio Paz à être retenus, arrivent alors Neruda, Rilke, Pavese, Pasolini, Machado...  Jusqu’en 1988, André Fermigier, assisté de Catherine Fotiadi, développe la collection avec les grands poètes classiques de la littérature française et de la littérature mondiale, avec aussi Guillevic, Frénaud, Bonnefoy, Césaire, Jaccottet, Lorand Gaspar, Édouard Glissant, Armand Robin, Georges Perros, Jacques Roubaud et tant d’autres. À noter que le format des livres a changé, s’apparentant à celui des Folio, perdant 4 millimètres de large et en gagnant 12 en hauteur.  En 1989, c’est Jean-Loup Champion, écrivain et critique d’art, qui succède brièvement à André Fermigier, avant que Marc de Launay, philosophe et traducteur d’allemand, ne poursuive l’aventure de 1992 à 1997. Pendant ces années là, une mutation de la collection est amorcée. Si les auteurs Gallimard sont toujours privilégiés (Pichette, Claude Roy, Réda, Dadelsen, Jabès), des poètes venus d’autres maisons d’édition entrent au catalogue (Norge, Sabatier, Bernard Noël, Calaferte, André du Bouchet), et il en va de même pour les poètes étrangers (Adonis, Valente, Ramos Rosa, Hofmannsthal, Holappa, Trakl, Celan). En arrivant en 1998, André Velter, poète, essayiste, homme de radio, amplifie le mouvement. Tout en continuant d’explorer les œuvres de ceux qui sont devenus « les grand classiques du XX° siècle », par exemple en ajoutant des titres d’Aragon (Le Fou d’Elsa, Elsa), d’Artaud (Pour en finir avec le jugement de Dieu, Suppôts et suppliciations), et ainsi de suite jusqu’à Valéry (Poésie perdue), il  multiplie les approches originales comme avec Ghérasim Luca, Pierre Albert-Birot, François Cheng, Jean-Pierre Duprey, Lubicz-Milosz, Gaston Miron, Marie Noël, Christian Bobin, Pascal Quignard, Valère Novarina… Et cela concerne plus encore les poètes étrangers dont les recueils nécessitent souvent la commande de traductions inédites, d’où un changement majeur : la collection n’est plus seulement un passage en « poche » d’ouvrages pré-existants, mais elle suscite d’emblée des livres pour son propre compte. Il suffit d’évoquer les volumes consacrés à Constantin Cavafis, Nâzim Hikmet, Anna Akhmatova, Ingeborg Bachmann, mais aussi à William Blake ou à Quevedo pour suggérer la mesure d’un tel engagement. En plus d’être le lieu privilégié des rééditions poétiques, Poésie/Gallimard devient donc un lieu de création, voire de re-création. Ainsi, des ouvrages déjà publiés sont-ils entièrement revus, augmentés, repensés afin d’offrir de véritables éditions critiques. C’est exemplairement le cas de Baudelaire, Nerval, Mallarmé, également de Reverdy, également d’Yves Bonnefoy, Jacques Dupin et Michel Deguy qui ont vu leurs œuvres littéralement « réarchitecturées ».  Par ailleurs, les progrès techniques ayant ouvert de nouvelles perspectives, il est désormais possible (grâce à un papier quasi Bible et à une colle résistante et souple) de réaliser impeccablement des livres de « poche » de 1500 pages. Sans cela, il n’aurait pas été imaginable d’inscrire au catalogue l’intégrale de La légende des siècles de Hugo, l’intégrale de Feuilles d’herbe de Whitman, l’intégrale bilingue de La Comédie (enfer . purgatoire . paradis) de Dante. Et sur un autre registre, une translation en « poche » d’ouvrages de haute bibliophilie, n’aurait pas non plus été envisageable, avec des reproductions ne trahissant pas les lithographies ou les gravures des artistes : Lettera Amorosa de René Char, Georges Braque et Jean Arp, Les Mains libres d’Éluard et Man Ray, Effilage du sac de jute de René Char et Zao Wouki, Glossaire j’y serre mes gloses, de Michel Leiris, André Masson et Joan Miro. Quant à la présence des auteurs vivants, elle obéit à l’un des buts essentiels de la collection : mettre au contact l’ensemble des grandes œuvres du passé avec celles qui, aujourd’hui, sont parmi les plus représentatives et les plus singulières, d’Adonis à Franck Venaille, Philippe Jaccottet à Jean-Pierre Verheggen, de Tahar Ben Jelloun à  Yves Bonnefoy, Christian Bobin, Michel Butor, François Cheng, Georges-Emmanuel Clancier, William Cliff, Michel Deguy, Philippe Delaveau, Kiki Dimoula, Hans Magnus Enzensberger, Lorand Gaspar, Guy Goffette, Pentti Holappa, Michel Houellebecq, Ludovic Janvier, Alain Jouffroy, Nuno Judice, Gérard Macé, Jean-Michel Maulpoix, Bernard Noël, Valère Novarina, Pierre Oster, Pascal Quignard, Lionel Ray, Jacques Réda, Jean Ristat, Jacques Roubaud, Paul de Roux, Jude Stéfan et Kenneth White, désormais rejoints par Olivier Barbarant, Zéno Bianu, Xavier Bordes, Jacques Darras, Alain Duault, Emmanuel Hocquard, Vénus Khoury-Ghata, Anise Koltz, Abdellatif Laâbi, Jean-Pierre Lemaire, Richard Rognet et James Sacré. Une telle énumération suffit à souligner combien l’ensemble du champ poétique, dans sa diversité, dans sa richesse, dans ses lignes de fracture aussi, se retrouve en Poésie/Gallimard.

    http://www.scoop.it/t/poezibao