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« Je fais partie de ceux quiont écrit leur autobiographie tout seul.Le plus importantc'est le style, ce qu'on raconte. Il faut que ça bouge », explique Charles Aznavour.Crédits photo : Le Figaro Magazine
Le chanteur revient dans l'actualité avec un livre de souvenirs, un album aux couleurs jazz et une anthologie de ses passages télévisés en DVD.
«Il faut que je fasse plein de trucs. Cinéma, télévision, tour de chant, écriture… J'ai plus de sujets en tête que d'années à enregistrer devant moi !» Ainsi s'exprime Charles Aznavour, 85 ans, et aucun projet de retraite à l'horizon. Un an après un double album de duos, ce monument présente un ouvrage, un disque et un recueil de DVD. Livre de souvenirs, À voix basse complète l'autobiographie parue voici quelques années. «Je fais partie de ceux qui ont écrit leur autobiographie tout seul. Le plus important c'est le style, ce qu'on raconte. Il faut que ça bouge.» Aznavour y narre des anecdotes puisées au long d'une riche et belle carrière qui a fait de lui l'un des artistes français les plus appréciés au-delà de nos frontières. «La peur d'être un inconnu qui doit faire ses preuves à l'étranger empêche les gens de bouger. Moi, ça m'amusait d'arriver aux États-Unis totalement inconnu et de m'y faire un public.»
L'an passé, le grand Charles donnait pour la première fois un récital intégralement en français en Amérique du Nord, prouvant qu'à force de travail, il était possible à un chanteur francophone de convaincre une audience internationale. «La culture française ne s'exporte pas bien. Les Américains ont inondé le monde avec le jazz, les Brésiliens avec la bossa-nova. Nous, on est en retrait, on a peur de tout, alors qu'il faut prendre des risques.»
C'est dans les légendaires studios Capitol de Los Angeles que Charles Aznavour est allé graver son nouvel album. «J'y avais assisté à deux séances de Frank Sinatra, impressionné par sa précision.» Partagé entre standards de son répertoire (La Bohème, Comme ils disent) pièces plus méconnues et nouveautés, cet album —bénéficie des arrangements jazz de John Clayton.
«J'ai vécu une vie très drôle»
Depuis plus de cinquante ans, le public est resté fidèle à cet atypique qui mit du temps à imposer sa différence. «Musicalement, je n'ai rien inventé : j'ai fait des mélodies pour habiller mes chansons. Ma chance, c'est d'avoir baigné enfant dans les cultures gitane, russe, arménienne, turque et iranienne.» Ce fils d'immigrés est devenu une manière d'ambassadeur de la culture française, un rôle qu'il prend au sérieux. «Je suis français, très français, franchouillard même», s'enflamme-t-il avec son accent parisien. «On me parle toujours des difficultés que j'ai eues, mais j'ai vécu une vie très drôle. Le bilan est positif !» Attentif à la bonne santé de la chanson française, il se reconnaît de nombreux héritiers : Grand Corps Malade, Sanseverino, Olivia Ruiz ou —Bénabar. Avec une mention spéciale pour Benjamin Biolay. «Son dernier album, La Superbe, est une petite merveille.» S'il avoue ne plus vouloir faire de grande tournée, il caresse le projet de revenir sur scène dans des salles intimistes. «J'ai envie de revenir en toute petite formation.»
À voix basse, Ed. Don Quichotte, 237 p., 17 euros Charles Aznavour & the Clayton Hamilton Jazz Orchestra, 1 CD Capitol/EMI. Anthologie volume I (1955-1972), 3 DVD EMI.
Paroles de la chanson Je M'voyais Déjà par Charles Aznavour
À dix-huit ans j'ai quitté ma province Bien décidé à empoigner la vie Le cœur léger et le bagage mince J'étais certain de conquérir Paris
Chez le tailleur le plus chic j'ai fait faire Ce complet bleu qu'était du dernier cri Les photos, les chansons et les orchestrations Ont eu raison de mes économies
Je m'voyais déjà en haut de l'affiche En dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait Je m'voyais déjà adulé et riche Signant mes photos aux admirateurs qui se bousculaient
J'étais le plus grand des grands fantaisistes Faisant un succès si fort que les gens m'acclamaient debout Je m'voyais déjà cherchant dans ma liste Celle qui le soir pourrait par faveur se pendre à mon cou
Mes traits ont vieilli, bien sûr, sous mon maquillage Mais la voix est là, le geste est précis et j'ai du ressort Mon cœur s'est aigri un peu en prenant de l'âge Mais j'ai des idées, j'connais mon métier et j'y crois encore
Rien que sous mes pieds de sentir la scène De voir devant moi un public assis, j'ai le cœur battant
On m'a pas aidé, je n'ai pas eu de veine Mais au fond de moi, je suis sûr au moins que j'ai du talent
Mon complet bleu, y a trente ans que j'le porte Et mes chansons ne font rire que moi J'cours le cachet, je fais du porte à porte Pour subsister je fais n'importe quoi
Je n'ai connu que des succès faciles Des trains de nuit et des filles à soldats Les minables cachets, les valises à porter Les p'tits meublés et les maigres repas
Je m'voyais déjà en photographie Au bras d'une star l'hiver dans la neige, l'été au soleil Je m'voyais déjà racontant ma vie
L'air désabusé à des débutants friands de conseils
J'ouvrais calmement les soirs de première Mille télégrammes de ce Tout-Paris qui nous fait si peur Et mourant de trac devant ce parterre Entré sur la scène sous les ovations et les projecteurs
J'ai tout essayé pourtant pour sortir du nombre J'ai chanté l'amour, j'ai fait du comique et de la fantaisie Si tout a raté pour moi, si je suis dans l'ombre Ce n'est pas ma faute mais celle du public qui n'a rien compris
On ne m'a jamais accordé ma chance
D'autres ont réussi avec peu de voix et beaucoup d'argent Moi j'étais trop pur ou trop en avance Mais un jour viendra je leur montrerai que j'ai du talent
En 1948 Edith Piaf offre sa première caméra à Charles Aznavour, une paillard qui ne le quittera plus.Jusqu’en 1982 Charles filmera des heures de pellicules qui formeront le corpus de son journal filmé.Aznavour filme sa vie et vit comme il filme. Quelques mois avant sa disparition il entame avec Marc di Domenico le dérushage de ses films. Il décide alors d’en faire un film, son film.
Jusqu'au 10 janvier, votez pour votre chanson préférée parmi 40 chansons au fil de 4 décennies ! Elle sera révélée lors de la soirée de la Fête de la chanson française présentée par Daniella Lumbroso.
Le comédien et chanteur Philippe Clay est décédé hier à Paris, à l’âge de 80 ans. Né Philippe Mathevet en 1927 à Paris, sa carrière de chanteur débute réellement avec son premier tube, le Noyé assassiné (1953), écrit par Charles Aznavour. Balayé par la vague yéyé des années 60, Clay refait surface après Mai 68, avec quelques chansons anticontestataires, dont Mes Universités , qui lui avaient valu d’être catalogué à droite. Il a également joué dans une trentaine de longs métrages, une vingtaine de pièces et de nombreux téléfilms ou feuilletons. http://jeanmarcmorandini.tele7.fr/news.php?id=10707
Voila une énigme. Un petit bout de femme pas bien gros, pas bien lourd, juste le poids de ce pauvre moineau qui est devenu son totem : Piaf. Et pourtant, voilà un personnage qui va occuper une place démesurée dans notre vingtième siècle franco-français.
Piaf, voilà un mot magique, qui inspire tout de suite le respect, qui rappelle des tremblements dans le bas des reins, qui autorise les larmes sans pudeur, qui laisse couler les sentiments dans l'intimité lointaine d'un noir et blanc de nostalgie.
Piaf ? Elle a toujours été là, même en filigrane, même en ersatz. Deux ou trois années après sa mort, un étrange clone mécanique et enfantin surgissait entre nulle part et Avignon. Mireille Mathieu reprenait le flambeau vacillant, le chipant au passage à Georgette Lemaire... Aujourd'hui plus que jamais, Piaf est à la mode, et ce sont les dinosaures de la chanson française, des monstres sacrés tels que Johnny ou Bruel qui viennent susurrer aux oreilles de tennageuses en pâmoison des textes qui avaient tourneboulé leurs grands-mères.
Alors, évidemment, on va ce soir se plonger avec délice dans ce documentaire, qui retrace une partie de la vie de Piaf. Et quand on y songe, cette frêle brindille avait une âme de chêne. Et sans y toucher, elle a su jouer les Pygmalion à l'envers. Elle fut la muse-amante de toute une génération de mâles débutants qui ont roucoulé entre ses maigres bras avant de pousser la chansonnette sous les sunlights.
Ses amants ? On croirait le catalogue d'une maison de disques abonnée au Top cinquante : Yves Montand, Charles Aznavour, Georges Moustaki, Théo Sarapo ... Cette nana-là les avait dans la tête, ces sacrés biscotos, pour comprendre qu'ils iraient très haut. Elle aimait le talent, jusqu'au bout des ongles, jusqu'au bout des lèvres.
Quel culot, de mener cette vie où la boussole est du côté du cœur, dans une société qui aurait pu la traiter de tous les noms, et qui, étrangement a su respecter toutes ces aventures.
Sans doute parce qu'elle nous forçait à croire, encore plus qu'elle-même, à tous ces amours qui se présentaient.
De 1936 à sa disparition le 11 octobre 1963, Piaf échangea une importante correspondance avec l'homme de lettres et son ami Jacques Bourgeat. Elle y raconte ses amours, ses amis, ses emmerdes. Les rebondissements de l'espoir et du succès, l'accablement des ruptures et des deuils. Paulette Coquatrix, Georges Moustaki, André Pousse, Charles Aznavour viendront raconter qui était cette «ombre de la nuit», cette «môme» trois plumes qui nous aura donné tant de frissons.Dominique DELPIROUX.
Les voyages les plus beaux sont peut-être ceux que l’on s’invente. Votre récit comprendra 4 parties :
1) J’ai quitté Qu’avez-vous quitté ? Nommez simplement un lieu ou une personne.
2) Avec Dites avec quoi vous êtes parti·e : quel objet avez-vous emmené ?
3) J’ai traversé Dites en une phrase ce que vous avez traversé en partant.
4) J’ai vu De l’autre côté, qu’avez-vous vu ? Là, donnez toute la gomme ! Décrivez ce que vous découvrez et ce qui vous arrive dans ce lieu nouveau. Il n’est pas indispensable d’en revenir.
Consigne extraite de « 1001 conseils pour l’écrivain en herbe » de Myriam Mallié et Pascal Lemaître – Casterman, 2004
Vous pouvez également utiliser les aquarelles de Venise et Burano peintes par l'animateur pour vous inventer un voyage dans cette ville et dans cette île si vous le souhaitez.
Je vous parle d'un temps Que les moins de vingt ans Ne peuvent pas connaître Montmartre en ce temps-là Accrochait ses lilas Jusque sous nos fenêtres Et si l'humble garni Qui nous servait de nid Ne payait pas de mine C’est là qu'on s'est connu Moi qui criais famine Et toi qui posais nue La bohême, la bohême Ça voulait dire On est heureux La bohême, la bohême Nous ne mangions qu'un jour sur deux.
Dans les cafés voisins Nous étions quelques-uns Qui attendions la gloire Et bien que miséreux Avec le ventre creux Nous ne cessions d'y croire Et quand quelques bistrots Contre un bon repas chaud Nous prenaient une toile Nous récitions des vers Groupés autour du poële En oubliant l'hiver La bohême, la bohême Ça voulait dire Tu es jolie La bohême, la bohême Et nous avions tous du génie.
Souvent il m'arrivait Devant mon chevalet De passer des nuits blanches Retouchant le dessin De la ligne d'un sein Du galbe d'une hanche Et ce n'est qu'au matin Qu'on s'asseyait enfin Devant un café crème Épuisés mais ravis Fallait-il que l'on s'aime Et qu'on aime la vie La bohême, la bohême Ça voulait dire On a vingt ans La bohême, la bohême Et nous vivions de l'air du temps.
Quand au hasard des jours Je m'en vais faire un tour A mon ancienne adresse Je ne reconnais plus Ni les murs ni les rues Qui ont vu ma jeunesse En haut d'un escalier Je cherche l'atelier Dont plus rien ne subsiste Dans son nouveau décor Montmartre semble triste Et les lilas sont morts La bohême, la bohême On était jeunes On était fous La bohême, la bohême Ça ne veut plus rien dire du tout
Gérard Berliner, connu pour son interprétation de Louise en 1982, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l'Hôpital Necker (Paris), à l'âge de 54 ans. Chanteur et acteur français, il commence par de petits rôles au cinéma et au théâtre, grâce à Serge Lama qui le repère en 1978. Puis, quatre ans plus tard, le disque Louise s'écoule à 1.5 million d'exemplaires. En 1983, il assure la première partie des spectacles de Juliette Gréco. Il collabore avec Jean-Louis Dabadie et Catherine Lara sur le disque Heureux et Charles Aznavour produit son album Chien de Voyou. Passionné par Victor Hugo, il lui consacre un spectacle, Mon Alter Hugo, nommé aux Molières 2006 dans la catégorie du meilleur spectacle musical. Père de deux enfants, il est le demi-frère du gangster Bruno Berliner, membre du célèbre gang des postiches. Lire la suite l'article
Nous avons adoré jeudi soir "Mon alter Hugo" par Gérard Berliner au Ciné-Théâtre de Tournon-sur-Rhône(Ardèche)
Mon Alter Hugo est une composition théâtrale drôle, illustrée de chansons, inspirée de chansons, inspirée par la vie de Victor Hugo et pouvant se résumer ainsi : "Vous connaissez l'oeuvre, voici l'homme !". Depuis plus de dix ans, Gérard Berliner est habité d'une réelle passion pour cet homme illustre aux innombrables facettes, à tel point qu'il est devenu pour lui une "seconde peau". Il nous raconte sous forme de confidence sa vie personnelle si riche en évènements, ses passions, ses chagrins, ses amours... Il nous raconte également l'humaniste visionnaire, le combattant luttant contre la peine de mort et la misère, défendant les droits des hommes, le république universelle, prônant les Etats Unis d'Europe, la liberté de la presse. A le côtoyer ainsi pendant 1h30, Victor vous deviendra si famillier que vous penserez le connaître depuis toujours. Cette pièce nominée au Molière du meilleur spectacle musical, est inspirée d'un spectacle sonore présenté sur l'Esplanade de la Tour Eiffel pour célébrer le bicentenaire de la naissance de l'écrivain en 2002 devant 600 000 spectateurs.
VIDÉO - La chanteuse américaine est attaquée en justice par l'artiste hongroise Monika Juhasz Miczura qui estime que sa chanson Drunk in Love est trop fortement inspirée d'un thème folklorique de l'Europe de l'Est.
Le groupe Carlyle a mis en ligne une vidéo pour célébrer la réussite de son partenariat avec la marque Beats Electronic du rappeur américain. David Rubenstein a réalisé sa propre composition à cette occasion.
Le célèbre rappeur souhaite décorer son entrée avec une sculpture du corps de sa femme, copiant la célèbre photo de Grace Jones par Jean-Paul Goude en 1985.
Le 24 novembre dernier, les nouveaux noms de la variété hexagonale sortaient Sa jeunesse, une compilation de reprises de l'interprète de La Bohème. Attention aux oreilles.
VIDÉO - La légende musicale américaine a réalisé une performance de vingt minutes devant une seule et unique personne dans le cadre d'une expérience menée par la télévision suédoise.
EN IMAGES - En réponse à l'invitation lancée sur les réseaux sociaux, les pas de centaines de passionnés de la danse argentine ont retenti, ce mercredi, place Saint-Pierre pour fêter les 78 ans de François. ARCHIVES - Quand l'Église déclarait la guerre au tango
le lundi, nous sommes allées au centre anti douleur (j'y suis allée plus souvent pour voir le psyet maintenant seulement tous les 6-8 mois car le psy estmoins au centre que l'ancien font je vais maintenant voir la fille en cabinet privé) pour mes céphalées:on m'a annoncé un nouveau traitement (essayé après sa mort)qui m'a soulagé pendant plus d'un an jusqu'çà ce qu'il soit arrêté car trop cher et il aurait fallu l'acheter à l'étranger. Mon mari y serait sans doute allé.
Il m'a emmené et est venu me rechercher à la piscine
Jeudi, nous sommes descendus à la gare(comme je vais le faire tout à l'heure)
J'ai pris la presse et lui le train
vendredi soir, je suis allée au cinéma vor le film sur Aznavour(hier, j'y étais)
ma soeur m'a laissé un message
je la rapelle car je suis inquiète pour elle
puis j'en parle à mon mari
on se dit à demain
le novembre 2019: je lui laisse un sms
et peu après, mon beau-père m'annonce que mon mari est mort
je descends à la gare(où il devait arriver dans la journée) avant midi
jeudi matin, j'arrivais à la gare Perrache de Lyon seule où nous avions suivi les travaux dont tu n'as pas vu les résultats:
Je me suis crée dans la 2 e ville de France un nouveau paysage avec des lieux à nous
ex: place Antonin Poncet
et des lieux à moi par choix et parce que j'ai moins de moyens(je pars moins souvent, moins loin ,moins lomgtemps mais je découvre de nouveaux paysages sans cesse)
ainsi, je suis passée d'Ibis à Ibis budget
Après sa mort, ma semaine dans le nord,mes 2 semaines de formalités administratives(en arrêt)
je suis retournée à la FINIR LA bIENNALE à Lyon au Mac
François Bouchon/ Le Figaro.Publié le 04 septembre 2007
Actualisé le 04 septembre 2007 : 10h14
Théâtre, comédie musicale, chanson, rock, classique, lyrique : tous les feux de la saison à Paris et en province.
PARMI les nombreux spectacles de la rentrée, West Side Story, la légendaire comédie musicale créée, il y a cinquante ans, par Leonard Bernstein et Jerome Robbins, revient au Châtelet dans une version revisitée par le chorégraphe Joey McKneely. Autres temps forts : Le Roi Lion au Théâtre Mogador, spectacle à succès de Broadway. Sur les planches, quoi de neuf ? Sacha Guitry est tête d'affiche à Paris (Édouard-VII et Pépinière Opéra) et à Nice, à l'occasion du cinquantième anniversaire de sa mort. Sans oublier Shakespeare avec un Roi Lear plébiscité à Avignon et accueilli à Nanterre avant une tournée en France. En danse, la chorégraphe allemande Sasha Waltz est invitée à l'Opéra de Paris pour un Roméo et Juliette inspiré de Berlioz. Pour le lyrique, Jérôme Deschamps inaugure sa première saison à l'Opéra-Comique avec L'Étoile, de Chabrier. Côté musique classique, de nombreux chefs et orchestres internationaux, comme ceux d'Israël, Boston, Chicago, Dresde et Munich, seront de passage à Paris, entre Pleyel et le Théâtre des Champs-Élysées. Enfin, Charles Aznavour qui avait annoncé ses adieux à la scène, revient en octobre pour une série de vingt concerts parisiens.
Antoine Doinel aurait dû s’appeler Antoine Loinod. Cela faisait peut-être un peu moineau, mais cela aurait été beaucoup plus difficile à prononcer… Finalement Truffaut se souvint de Ginette Doynel, proche collaboratrice de Jean Renoir, et modifia, tardivement, le patronyme. A l’autre bout de sa filmographie, l’héroïne de Vivement dimanche !, jouée par Fanny Ardant, s’appelle Barbara Becker. De Jean Renoir à Jacques Becker, Truffaut n’était pas avare de ses admirations.
Que nous disent les patronymes des personnages de ses films ? Comme toute l’œuvre du cinéaste, il constituent un amusant jeu de pistes, Truffaut s’y cache (beaucoup) et s’y révèle (un peu). Ainsi le héros deLa Peau Douce, film à forte connotation autobiographique, s’appelle-t-il Lachenay, comme son meilleur ami, avec qui Truffaut fit, pendant la guerre, ces quatre cents coups qu’il transposera un peu plus tard. Et celui de Vivement dimanche !, joué par Jean-Louis Trintignant, Julien Vercel – Julien Sorel ou le romancier Roger Vercel ? Admiration, toujours, quand Aznavour s’appelle Saroyan, dans Tirez sur le pianiste, comme l’auteur américain.
Quand il est le propre héros de ses films, Truffaut s’appelle Jean Itard (L’Enfant sauvage), Julien Davenne (La Chambre verte), ou Ferrand (La Nuit américaine). Le réalisateur de Je vous présente Pamela a-t-il un prénom ? Dans La Nuit Américaine, beaucoup de comédiens (Stévenin, Ménez, etc.) gardent le leur. Peut-être Ferrand se prénomme-t-il François…
Beaucoup de noms bien français : chez les hommes, Bertrand Morane, alias l’homme qui aimait les femmes, Bernard Granger ou encore Bernard Coudray – dans tous les cas Depardieu se prénomme Bernard ! Chez les femmes, Christine Darbon ou Fabienne Tabard – quatre syllabes que martèle Antoine Doinel, avec assonance en « b ». Les héroïnes dangereuses ont des noms plus exotiques : Marion Vergano dans La Sirène du Mississipi (Deneuve se prénommera aussi Marion dansLe Dernier Métro), Camille Bliss dans Une belle fille comme moi, Julie Kohler, qui en est pleine (de colère), dans La Mariée était en noir. Et certains de ces noms sont désormais bien ancrés dans notre imaginaire…
Un mois totalement Truffaut Du 1er au 31 octobre, Télérama.fr se pose chaque jour une question sur l'homme de la Nouvelle Vague, le père de L'Enfant sauvage, le lecteur assidu, le critique intransigeant, le cinéaste qui aimait les femmes… Retrouvez tous nos articles ici.
J´suis kitsch ... Foutrement kitsch Tous mes amis le sont On est kitsch et c´est bon
C'est un défaut dont je me targue
J' en suis vraiment frapadingue
Mais lorsque je mets des 33 tours
Des Eighties,tout le monde me tourne autour
J´suis kitsch ... Foutrement kitsch Tous mes amis le sont On est kitsch et c´est bon
Pattes d'eph, couleurs flashy, fut lamé
Sky , cols pelles à tarte et des talons compensés
Des clips aux oreilles, des bagues en plastoc
Des bracelets à gogo, des sautoirs en toc
J'suis voyante mais ça m'fait pas peur
J'me fous de c'qu'on pense de moi
J'aime la variété et j'assume mes goûts datés
J´suis kitsch... J´suis kitsch
J'm'appelle Laura et je kiffe Johnny
Je chante comme Travolta
Et j'danse comme Olivia
Je ne fréquente que des ringards
Des réacs aux fringues bizarres
J´suis kitsch ... Excessivement t kitsch
Et quand je parle d'amour
C'est à la manière d'Aznavour
On se réunit avec les amis Tous les vendredis, pour faire des kitsch-parties Il y a du champagne, on deteste ça Et des rillettes pur porc qu´on mange à la petite cuiller Mon appartement est vraiment charmant J´me chauffe à la boule à facettes, on m'appelle l'exocet J´avais un PC, mais ça m´ennuyait Je l´ai r´tourné... d´l´aut´ côté c´est passionnant
J´suis kitsch... J´suis kitsch J´suis ravagé par ce microbe J´ai des accidents en Jaguar Je passe le mois d´août au plumard C´est dans les p´tits détails comme ça Que l´on est kitch ou pas J´suis kitch... Encor plus kitch que tout à l´heure Et quand je serai célèbre Ce sera pour l'Académie Française
10 mars 2016
Pour lire d'autres textes de moi, cf. mes 14 livres en vente par les bannières sur ce blog
Théâtre, concerts, opéra, danse : petit avant-goût d'une année foisonnante de spectacles.
COMÉDIEN, acrobate, danseur, musicien, James Thierrée est l'homme du spectacle vivant. C'est avec lui que nous ouvrons cette sélection non exhaustive des principaux rendez-vous des spectacles à l'affiche cette année. Il nous avait régalés de quelques minutes de bonheur à l'occasion de la dernière cérémonie des Molières où il a raflé quatre prix pour La Symphonie du hanneton, oeuvre très personnelle qui a révélé tous les dons du petit-fils de Chaplin. Sur cette lancée, il a enflammé, à l'hiver 2005, le public américain à l'occasion de la saison Act French avec La Veillée des abysses. C'est dire qu'on attend avec impatience sa nouvelle création, Au revoir parapluie, présentée d'abord à Lausanne, jouée en tournée en France puis reprise du 16 au 30 mai au Théâtre de la Ville (tél. : 01 42 74 22 77). Bien des comédiens de première importance, Michel Bouquet, Michel Aumont, Charlotte Rampling, Jane Birkin, Hervé Pierre défendront par ailleurs leur art sur scène. Nous en reparlerons mais il est impossible de ne pas souligner tout de suite un duo qui, à coup sûr, va solliciter la curiosité du public, Alain Delon et Mireille Darc dans Sur la route de Madison au Théâtre Marigny. Au chapitre de la chanson, Charles Aznavour se produira le 17 février pour un concert exceptionnel à l'Opéra Garnier, accompagné par l'orchestre philharmonique d'Erevan, dans le cadre de l'année de l'Arménie en France. Autre retour très attendu, celui de Michel Polnareff. Le génial mélodiste auteur de tubes qui ont fait danser la France entière, Ame câline, Le Bal des Lazes, La poupée qui fait non, sera invité du 2 au 14 mars à Bercy. Un événement car il y a plus de trente ans que le chanteur, indésirable en France à la suite d'un problème fiscal, s'est produit sur le sol français. Le dernier rendez-vous remonte à 1975, à Bruxelles, où de nombreux fans français avaient fait le déplacement. Champion toutes catégories des tournées réussies, Michel Sardou sillonnera, lui, la France, allant au-devant de son public de Zénith en Zénith et respectant une escale parisienne du 25 avril au 6 mai. Raretés lyriques Sur le plan lyrique, l'Opéra Bastille proposera deux raretés, La Juive, de Jacques Fromental Halévy, et Louise de Gustave Charpentier. Deux occasions de découvrir des oeuvres rarement présentées. La première, à partir du 16 février, dans une mise en scène de Pierre Audi avec Anna Caterina Antonacci, est une oeuvre mythique pour les amateurs d'opéra. La deuxième, à partir du 27 mars, dans une mise en scène d'André Engel avec Mireille Delunsch, est représentative du réalisme du début du XXe siècle. Elle fait également figure de curiosité. Enfin, Patrice Chéreau, dont on attend toujours l'événement, mettra en scène en juillet 2007 au Festival d'Aix-en-Provence De la maison des morts de Leos Janacek (1854-1928) tiré du texte de Dostoïevski. Julio Bocca, le danseur étoile le plus populaire de toute l'Amérique, médaille d'or à Moscou à 18 ans, fera ses adieux au Casino de Paris (tél. : 08 926 98 926) avec Bocca Tango, du 12 au 21 janvier. Un spectacle à découvrir pour tous les balletomanes. Un autre rendez-vous d'importance les attend du 6 au 11 février au Châtelet (tél. : 01 40 28 28 40). L'American Ballet Theatre y sera invité avec un riche programme, de Marius Petipa avec l'acte des ombres de La Bayadère à George Balanchine avec Symphonie concertante, la troupe balaie un large éventail de créations, allant du répertoire aux chorégraphies contemporaines avec Sinatra suite de Twyla Tharp en passant par une curiosité, La Table verte, ballet expressionniste de Kurt Joos.
Ce 14 janvier 2021 marque les 35 ans de la mort de Daniel Balavoine, il avait 33 ans, et il devenait incontournable dans la musique française. Un peu moins de 10 ans avant sa disparition, Daniel Balavoineétait en studio, il terminait l’enregistrement de son 3ème album, et à l’écoute son directeur artistique Léo Missir trouvait qu’il manquait une chanson forte.
Balavoine avait mis de côté un instrumental, et en le réécoutant il a pensé à plusieurs choses : à la mort de Claude François quelques jours auparavant et aux fans inconsolables, au Je m’voyais déjà d’Aznavour. Balavoine a aussi pensé à sa propre situation : à l’époque Eddy Barclay lui avait dit : "C’est la dernière fois que je te laisse faire un album, parce que t’arrive pas à faire un succès".
Balavoine s’est installé sur un coin de console, et pendant la pause repas de son équipe, il a écrit des paroles sur cet instrumental qui trainait, un texte qui dessine un portrait caricatural du chanteur de variété et qui démarre par : "J’me présente je m’appelle Henri, j’voudrais bien réussi ma vie, être aimé". On est au printemps 78, et à cette époque-là un autre artiste débutait et rêvait aussi de gloire, il commençait à se faire remarquer avec son groupe Téléphone. C’estJean-Louis Aubert, voilà pourquoi, des années plus tard, il a repris ce titre de Balavoine.
Jean-Louis Aubert met de la guitare sur Le chanteur de Daniel Balavoine. La reprise enregistrée en l’an 2000 pour l’album aujourd’hui collector Balavoine Hommages. C’est l’occasion de saluer celle qui dirigeait à l’époque la programmation musicale de RTL, Monique Le Marcis. Car, Eddy Barclay qui n’aimait décidément pas Balavoine, avait mis cette chanson en face B, mais c’était sans compter sur le flair de Monique. Elle s’est emparée du titre, contre tous, et l’a matraqué à l’antenne de RTL. Le titre est ainsi devenu un tube et a lancé la carrière de Daniel Balavoine.
L'humoriste Claude Véga, ami d'enfance de François Truffaut, était connu dans les années 70 et 80 pour ses imitations de stars féminines, chanteuses et comédiennes, comme Jacqueline Maillan, Barbara ou La Callas.
Il était le père de l'imitation moderne. L'humoriste et comédien Claude Véga est décédé lundi 11 avril à Paris à l'âge de 91 ans. Il a été le premier homme à incarner sur scène des célébrités féminines, croquant avec talent Barbara, la Callas, Jacqueline Maillan ou encore l'humoriste Zouc.
"Il me suffit de penser à elles pour me transformer en elles. Un détail, un défaut, une manière de parler et je les attrapais", confiait celui qui, dans les années 1970 et 1980, est l'invité incontournable des émissions télévisées de Maritie et Gilbert Carpentier, Danièle Gilbert et Patrick Sébastien.
Sur scène, la ressemblance avec ses "victimes" était bluffante. Il se glissait dans la peau de ses muses, sans singer, et devenait lui-même diva. Jamais méchant -"je n'ai jamais pu imiter que les gens que j'aimais"- il les évoquait en disant "ma Maillan" ou "ma Feuillère". Les femmes n'ont pas été ses seules cibles : il a aussi imité Aznavour, De Funès, Montand ou encore Dutronc.
Ami d'enfance de François Truffaut
Né Claude Thibaudat le 2 juin 1930 d'un père parisien et d'une mère provençale, il ne quitte jamais le IXe arrondissement de la capitale où il a grandi. Sous l'Occupation, il fait les 400 coups avec son ami d'enfance, un certain François Truffaut.
"Sa mère ne s'occupait pas beaucoup de lui, la mienne l'avait pris en affection. C'était un demi-frère et j'allais voir s'il avait dîné, s'il avait dormi ou s'il ne s'était pas réfugié dans un cinéma du quartier comme il en avait l'habitude", confiait-il en 2012 à l'hebdomadaire Le Point. Truffaut lui offrira d'ailleurs un rôle, celui d'un inquiétant étrangleur, dans son film Domicile conjugal (1970).
Il lâche vite ses études de commerce pour des cours d'art dramatique et travaille le soir au cabaret Liberty's. "Je voulais devenir comédien. J'ai débuté par des imitations pour subsister et me payer les cours au Conservatoire. Je récitais les Fables de La Fontaine, comme Le Chêne et le Roseau en alternant une dizaine de voix". Tabac assuré.
Ses "victimes", comme Maria Callas, sont folles de lui
Un soir, Maria Callas est dans la salle et l'entend l'imiter. Elle s'entiche aussitôt de lui et veut l'avoir avec elle dans les émissions. Pareil pour l'actrice Edwige Feuillère. Claude Véga se produit aussi à Bobino et fait les premières parties de plusieurs grands artistes comme Edith Piaf, Joséphine Baker ou Charles Trénet.
Bien que modeste et discret, Claude Véga rencontre un immense succès. On ne jure alors que par lui. "Il est petit par la taille (1m65) mais c'est un géant par la drôlerie", écrit le quotidien L'Aurore en 1973. L'année suivante, l'émission Top à Claude Véga est suivie par 70% des téléspectateurs. A 60 ans, en 1990, il lâche l'imitation pour se consacrer exclusivement à ses autres passions, le théâtre et le dessin.
On le retrouve notamment à la Comédie de Paris dans Drôle de goûter, d'après des textes de Boris Vian. Il connaît aussi le succès avec Piaf, je t'aime au Cirque d'hiver (1996), qyu lui vaut deux nominations aux Molières, puis dans la pièce Sylvia, mise en scène par Lars Schmidt. Doté aussi d'un joli coup de crayon, il publiait régulièrement des almanachs illustrés de dessins naïfs et frais à la Jacques Faizant.
"Le sens de la formule", "du génie à l'état pur", un "très grand auteur", un "poète", un "artiste", un "homme de coeur": plusieurs personnalités du monde culturel et politique ont salué la mémoire du parolier Pierre Delanoë qui s'est éteint mercredi à l'âge de 88 ans. Il avait signé les textes de milliers de 5.000 chansons dont de nombreux succès pour Gilbert Bécaud, Edith Piaf, Michel Sardou, Johny Hallyday, Charles Aznavour ou encore Joe Dassin.
- Le parolier Claude Lemesle, ami et collaborateur de Pierre Delanoë, a rendu hommage à son complice avec lequel il a beaucoup travaillé. "Avec plus de 4.000 titres enregistrés à son répertoire, Pierre a été incontestablement l'auteur le plus chanté du XXe siècle", a-t-il estimé dans un entretien à l'Associated Press. "En dépit de nos 27 ans de différence d'âge, nous étions très complémentaires dans l'écriture. Lui, écrivait tout en efficacité, allait directement à l'essentiel et me reprochait souvent de trop 'finasser'. Il avait le sens de la formule et des mots qui sonnent", a témoigné le parolier qui a aussi écrit pour Sardou, Julio Iglesias, Serge Reggiani, Gilbert Montagné. Les deux hommes avaient débuté leur collaboration en 1973 pour Joe Dassin. "A quatre mains, nous lui avons écrit 'L'été indien', 'Et si tu n'existais pas' ou 'Si tu t'appelles Mélancolie'", s'est souvenu Claude Lemesle.
- Pierre Delanoë avait écrit l'un des succès de Gérard Lenorman, "La balade des gens heureux". Le chanteur s'est dit "choqué" par la disparition du parolier qu'il trouvait "un peu fatigué". "C'est vrai que resurgissent des tas de souvenirs de complicité, de succès d'Olympia auxquels il a participé", a précisé Lenorman sur LCI. "C'est une vie d'homme, d'artiste, c'est la vie d'un grand auteur, la vie l'a beaucoup gâté".
- L'auteur-compositeur et interprète Georges Moustaki a rendu hommage à "un ami". "C'était quelqu'un que j'ai connu à mes débuts, il m'encourageait beaucoup. Il me reprochait beaucoup ma nonchalance (...) cela a crée un rapport d'amitié et de travail", a souligné l'auteur du "Métèque". "Nous avons eu l'occasion d'écrire ensemble des chansons, une pour Mireille Mathieu et une pour Tino Rossi. Je souris en pensant à lui parce que je n'ai que de très beaux souvenirs de lui", a témoigné Georges Moustaki sur LCI.
- Michel Fugain a exprimé sur RTL "une immense peine" pour celui qui était "du génie à l'état pur". "On savait qu'on n'allait pas le garder longtemps, mais c'est une peine énorme. J'ai un peu l'impression de perdre un papa. C'est un de ces hommes qui m'a appris le métier et énormément de choses".
- La chanteuse Nicoletta a rendu hommage à un "très grand auteur", "têtu" et qui "connaissait son travail". Elle a interprété "Il est mort le soleil", chanson écrite par Pierre Delanoë, qui fera le tour du monde avant d'être reprise plus tard par Ray Charles. Delanoë "a fait vendre des millions et des millions de disques à l'industrie du disque", a confié la chanteuse sur RTL. "Il avait eu une attaque il y a quelques temps, il avait une raideur de la main, mais il continuait à écrire. Il écrivait tous les jours des poèmes qu'il a fait éditer (...) Il aurait voulu que je chante encore quelques uns de ses mots".
- Jean-Louis Foulquier, animateur de radio et créateur du festival des "Francofolies" de La Rochelle, se souvient d'un homme "cultivé" qui "s'intéressait à plein de choses". "Il a su faire des succès très populaires et en même temps y apporter une touche de poésie", a souligné Jean-Louis Foulquier sur France-Info. "C'était surtout un provocateur. Il aimait bien être contre régulièrement, cela le faisait vivre. Il aura été un bon vivant jusqu'au bout".
- Le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres évoque la perte de "l'une des figures majeures de la chanson française de ces 50 dernières années". C'était "un parolier d'une étonnante prolixité". Il "avait au plus haut point le sens des mots justes, ceux qui donnent toute sa force à une mélodie". "C'est ce don rare qui lui aura permis de traverser les modes, en ne cessant jamais, au fil des ans, de séduire les publics les plus divers", ajoute le ministre pour qui "ce poète, cet artiste qui nous aura offert bien des instants de bonheur, était aussi un homme de coeur". AP
EXCLU RTL - RTL a rencontré le chanteur à l'aube d'un automne de célébrations. L'occasion d'un long entretien avec le parrain de la pop française.
Etienne Daho en juillet 2015
Crédit : XAVIER LEOTY / AFP
40 ans de carrière et de succès pour Étienne Daho. Le chanteur sera honoré par l'Académie française le mois prochain
21:18
40 ans de carrière et de succès pour Étienne Daho. Le chanteur sera honoré par l'Académie française le mois prochain
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Il y a pile quarante ans, Étienne Daho se présentait au public avec la chanson Il ne dira pas, prélude à son premier album Mythomane. RTL a rencontré Étienne Daho en exclusivité à l'aube d'un automne de célébrations. Plusieurs livres ont été annoncés en librairie. Sa toute première chanson a été remixée par des producteurs et va ressortir en vinyle. Le condamné à mort, interprété avec Jeanne Moreau, sera réédité avec deux lives inédits le 5 novembre... Daho chante et nous enchante depuis quatre décennies. Comment vit-il cet anniversaire ?
"Ça paraît fou et ça paraît hier, c'est les deux, confie Étienne Daho au micro de Laissez-Vous Tenter. C'est passé en très peu de temps et d'ailleurs, ça continue. Ce qui m'intéresse aussi, c'est la suite. Et puis surtout, une relation qui dure avec le public qui a adopté un certain nombre de chansons. Donc tout ça, ça fait un lien très fort. J'ai de la chance. (...) J'ai fait un premier album en me disant que ce serait le premier et le dernier. Et puis, la rage m'est venue après le premier album. Je me suis dit : je peux faire mieux."
"Traverser le temps, c'est une fierté. C'est une histoire qui s'est écrite ensemble. En fait, avec le public, c'est quelque chose de très puissant. Chose à laquelle j'attache beaucoup d'importance et beaucoup de gratitude. C'est un cadeau fantastique. Ça se fait avec les autres, ce sont les autres qui vous identifient, qui vous offrent une place. "
"Je ne fais confiance qu'à mon instinct et je me laisse porter. J'ai fait des albums qui sont très différents les uns des autres. Il y a une unité qui doit être ma voix. J'imagine qu'on a un style sans s'en apercevoir. Je n'avais jamais appris à chanter. Je sortais de la fac, je chantais comme je parlais et c'est resté une marque de fabrique, appréciée ou caricaturée. Mais en tout cas, c'est une marque de fabrique", reconnaît-il.
Virus X, c'est la nouvelle chanson d'Étienne Daho. Cinq versions ont été créées. Ce mini-album collector est prévu le 19 novembre. Le 3 décembre, l'Académie Française célébrera aussi le chanteur. Après Barbara, Charles Aznavour, Alain Souchon ou Françoise Hardy, la Grande médaille de la chanson française sera remise à Etienne Daho. Une distinction décernée pour l'ensemble de son œuvre.
"C'est un très grand honneur. Je ne savais pas que l'Académie française avait un œil sur la chanson, donc ça a été une surprise, explique Etienne Daho. C'est un très beau cadeau. Et moi, les cadeaux, je prends. C'est vraiment quelque chose de très inattendu. Je ne sais pas d'où ça vient, mais en tout cas, merci."
"Donner à son travail le nom générique d'œuvre. C'est pas trop moi ça, mais en même temps, j'apprécie ça et j'apprécie le fait qu'on me le dise. Et de réaliser que mon travail a fini par laisser des traces et des bonnes traces qui font plaisir ou des traces inspirantes. Ça, c'est suffisamment rare. Je n'imaginais tellement pas que ça pouvait m'arriver un jour. C'est vraiment merveilleux. On a une langue absolument magnifique, qui n'est pas très simple à manier parfois. Je suis biberonné à la musique anglo-saxonne et j'essaie toujours de mélanger la musique anglo-saxonne avec des sonorités françaises. Des fois, j'essaie de les faire entrer au chausse-pied. Bien sûr, les mots ont un sens et surtout quand on a un métier comme le mien, où on ne peut pas raconter n'importe quoi, il faut vraiment essayer de fouiller en soi les choses les plus authentiques et les plus justes pour pouvoir les partager avec les autres. C'est essentiel."
"Les mots sont des amis qui nous aident à nous exprimer et à vraiment aller vers les autres. Et puis, on peut jouer aussi avec ; faire des formules", souligne Etienne Daho. "La chanson est un exercice très particulier. Je compare ça à des mathématiques, en fait, parce que quand je travaille une chanson, c'est un peu comme un exercice de math pour essayer de solutionner la chanson et qu'elle fonctionne. Et que tout d'un coup, quand on l'écoute, quand elle est finie, c'est comme si elle avait toujours existée, de la faire parvenir à une évidence."
"J'ai lu très tôt. Je suis passé très vite de la Bibliothèque verte avec le Club des cinq au Livre de poche", se souvient-il. "Je crois que j'ai lu mon premier livre de poche - c'était Le fantôme de l'opéra de Gaston Leroux - je devais avoir huit ans et après j'ai continué. J'ai attaqué tous les grands auteurs, j'étais grisé de mots. J'adorais ça. J'adorais lire, je me vautrais dans les mots des autres et dans les histoires des autres. Et la littérature a été une grande découverte, presque autant que la musique."
L'évolution de son écriture
Etienne Daho est souvent présenté comme le parrain de la pop française. Son écriture a-t-elle changé depuis ses débuts ? "Je pense que ça a beaucoup évolué. Les premières chansons sont des chansons de très jeune homme, puisque le premier album est une collection de chansons que j'ai commencé à écrire depuis l'âge de 15 ans", rappelle-t-il. "Et puis, après 30, 40, 50, 60 ans... Évidemment, on change, pas sur la base, pas sur l'essentiel, mais on affine ce qu'on est".
"Apprendre des autres, apprendre de soi-même, ça nourrit les chansons, ça les fait devenir plus matures, plus profondes, plus belles. Même s'il y a plein de chansons des débuts qui ont beaucoup de qualités, les qualités de la fraîcheur, de la légèreté. Je pense qu'aujourd'hui, je suis bien meilleur", dit-il. "Les derniers albums me le prouvent, même si je sais que les gens sont toujours très attachés au passé. Le public est marqué par les chansons des débuts, mais j'ai toujours été très exigeant avec moi-même, très dur avec moi-même, ce qui fait que je ne me suis jamais vraiment laissé aller à l'autosatisfaction ou au plaisir, même quand j'aurais dû me lâcher parce qu'il y avait une série de bonnes surprises, notamment après les concerts, etc. J'ai toujours envie que ce soit tellement parfait. Je me pourris la vie avec la perfection. La perfection n'existe pas. Je ne l'ai pas encore compris. Ça viendra !", plaisante-t-il.
13e album
Etienne Daho nous révèle ce matin qu'il a débuté l'écriture de son treizième album studio. "Je viens de terminer la première chanson, donc je suis un peu grisé parce qu'en fait, entre chaque album, j'ai toujours l'impression que je ne saurai plus jamais comme on fait. Donc, il y a une espèce de panique et puis en même temps, d'être un peu en compétition avec ce que j'ai fait de mieux. Donc, je me dis bon, voilà 40 ans, est-ce que je n'ai pas tout dit ? Qu'est-ce que je n'ai pas exprimé ? Comment je peux le faire ? Je suis un peu intimidé par ça. Et le fait d'avoir commencé déjà, je me sens un peu mieux. Je peux un petit peu plus détendu."
"Il y a déjà des musiques qui viennent beaucoup plus facilement que les textes. Ça commence bien. Vraiment. Je ne sais pas encore quel sera son identité, mais je ferai tout pour qu'il sorte en 2022". 2022, année où il prendra aussi la route comme directeur musical avec Jane Birkin parce qu'elle va mieux, il nous l'a confié. "Elle va bien, c'est quelqu'un qui a beaucoup de volonté, de force intérieure. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'énergie. Elle est exceptionnelle, vraiment", insiste-t-il. "Elle va beaucoup mieux, c'est quelqu'un qui est dans l'action quoi qu'il arrive, elle trépigne ! On espère vraiment être sur scène en début d'année". La chanteuse a été victime d'une forme légère d'AVC cet été. Etienne Daho avait composé et coproduit son dernier album.