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Catégories : Musique

Aznavour le boulimique

Olivier Nuc
27/11/2009 | Mise à jour : 20:58

aznavour.jpg« Je fais partie de ceux quiont écrit leur autobiographie tout seul.Le plus importantc'est le style, ce qu'on raconte. Il faut que ça bouge », explique Charles Aznavour. Crédits photo : Le Figaro Magazine

Le chanteur revient dans l'actualité avec un livre de souvenirs, un album aux couleurs jazz et une anthologie de ses passages télévisés en DVD.

«Il faut que je fasse plein de trucs. Cinéma, télévision, tour de chant, écriture… J'ai plus de sujets en tête que d'années à enregistrer devant moi !» Ainsi s'exprime Charles Aznavour, 85 ans, et aucun projet de retraite à l'horizon. Un an après un double album de duos, ce monument présente un ouvrage, un disque et un recueil de DVD. Livre de souvenirs, À voix basse complète l'autobiographie parue voici quelques années. «Je fais partie de ceux qui ont écrit leur autobiographie tout seul. Le plus important c'est le style, ce qu'on raconte. Il faut que ça bouge.» ­Aznavour y narre des anecdotes puisées au long d'une riche et belle carrière qui a fait de lui l'un des artistes français les plus appréciés au-delà de nos frontières. «La peur d'être un inconnu qui doit faire ses preuves à l'étranger empêche les gens de bouger. Moi, ça m'amusait d'arriver aux États-Unis totalement inconnu et de m'y faire un public.»

L'an passé, le grand Charles donnait pour la première fois un récital intégralement en français en Amérique du Nord, prouvant qu'à force de travail, il était possible à un chanteur francophone de convaincre une audience internationale. «La culture française ne s'exporte pas bien. Les Américains ont inondé le monde avec le jazz, les Brésiliens avec la bossa-nova. Nous, on est en retrait, on a peur de tout, alors qu'il faut prendre des risques.»

C'est dans les légendaires studios Capitol de Los Angeles que Charles Aznavour est allé graver son nouvel album. «J'y avais assisté à deux séances de Frank ­Sinatra, impressionné par sa précision.» Partagé entre standards de son répertoire (La Bohème, Comme ils disent) pièces plus méconnues et nouveautés, cet album —bénéficie des arrangements jazz de John Clayton.

 

«J'ai vécu une vie très drôle»

 

Depuis plus de cinquante ans, le public est resté fidèle à cet atypique qui mit du temps à imposer sa différence. «Musicalement, je n'ai rien inventé : j'ai fait des mélodies pour habiller mes chansons. Ma chance, c'est d'avoir baigné enfant dans les cultures gitane, russe, arménienne, turque et iranienne.» Ce fils d'immigrés est devenu une manière d'ambassadeur de la culture française, un rôle qu'il prend au sérieux. «Je suis français, très français, franchouillard même», s'enflamme-t-il avec son accent parisien. «On me parle toujours des difficultés que j'ai eues, mais j'ai vécu une vie très drôle. Le bilan est positif !» Attentif à la bonne santé de la chanson française, il se reconnaît de nombreux héritiers : Grand Corps Malade, Sanseverino, Olivia Ruiz ou —Bénabar. Avec une mention spéciale pour Benjamin Biolay. «Son dernier album, La Superbe, est une petite merveille.» S'il avoue ne plus vouloir faire de grande tournée, il caresse le projet de revenir sur scène dans des salles intimistes. «J'ai envie de revenir en toute petite formation.»

À voix basse, Ed. Don Quichotte, 237 p., 17 euros Charles Aznavour & the Clayton Hamilton Jazz Orchestra, 1 CD Capitol/EMI. Anthologie volume I (1955-1972), 3 DVD EMI.

» Aznavour ambassadeur d'Arménie en Suisse

http://www.lefigaro.fr/musique/2009/11/28/03006-20091128ARTFIG00214-aznavour-le-boulimique-.php

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