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Sans doute notre pays aurait-il fait l'économie, il y a peu, de cet interminable débat-pugilat sur l'identité française s'il enseignait mieux sa propre histoire aux écoliers. Peut-être serait-il moins confronté aux problèmes d'intégration que pose l'accueil de vagues successives d'immigrés s'il ne détournait pas ses programmes scolaires de son propre récit national. Peut-être encore serait-il moins rétif à la construction européenne si, dès l'adolescence, ses enfants apprenaient dans le bon ordre quelques-unes des tragédies traversées par le Vieux Continent.
Durée : 74min. ( 17H45 - 19H00 ) Cryptage : En clair Genre : Divertissement - Actualité Origine : France Année de réalisation : 2010 Rediffusion : 07/06/2010 à 22:00 sur Musique : J. Baur Présentateur : Yves Calvi.
RÉSUMÉ
Ce magazine de décryptage de l'actualité sociale, politique et culturelle, est composé d'un plateau d'experts et est illustré par trois reportages liés à la thématique du jour. En cours d'émission le public a la possibilité de poser des questions grâce à trois supports : les SMS, Internet et le Minitel...
Durée : 74min. ( 17H45 - 19H00 ) Cryptage : En clair Genre : Divertissement - Actualité Origine : France Année de réalisation : 2010 Rediffusion : 02/06/2010 à 22:20 sur Musique : J. Baur Présentateur : Yves Calvi.
RÉSUMÉ
Ce magazine de décryptage de l'actualité sociale, politique et culturelle, est composé d'un plateau d'experts et est illustré par trois reportages liés à la thématique du jour. En cours d'émission le public a la possibilité de poser des questions grâce à trois supports : les SMS, Internet et le Minitel...
Yves Bonnefoy, 84 ans, s'est rendu à Prague la semaine dernière pour y recevoir le prix Kafka 2007. Créé en 2001, avec pour vocation de récompenser une « création littéraire exceptionnelle d'un auteur contemporain », ce prix a déjà été attribué précédemment à Elfriede Jelinek, Harold Pinter, Philip Roth, Ivan Klima, Peter Nadas, et l'an dernier, Haruki Murakami. Du poète et essayiste français, les éditions Mercure de France s'apprêtent à faire paraître un nouveau recueil de poèmes ainsi que le volume Le traité du pianiste et autres écrits anciens. Tandis que la belle collection Poésie de Gallimard publie en poche sa traduction des Sonnets de Shakespeare. ◆ Na.C.
François Hollande inaugure ce jeudi le nouveau bâtiment du ministère, un édifice dont l'Etat sera locataire au prix fort. Et que Jean-Yves Le Drian ne semble pas pressé d'occuper.
Le nouveau ministère de la défense est inauguré le 5 novembre dans le 15e arrondissement de Paris par François Hollande.Cet immense édifice, qui regroupe en son sein les états-majors des trois armées, est l'aboutissement d'une politique de ...
MON QUARTIER - Auteure et animatrice d'émissions culinaires, la jeune femme est vite devenue fan de cette petite ville qui a les bons côtés de la province, tout en étant à dix minutes de Paris. Tous les Mon Quartier du Figaroscope
Jean-Yves Le Drian doit annoncer le début des opérations aériennes contre l'État islamique, lundi, lors d'une visite surprise à bord du porte-avions présent dans le Golfe arabo-persique. Dès le début de matinée, les avions français ont effectué leurs premières missions vers l'Irak depuis le fleuron de la Marine nationale.
INTERVIEW - Le contre-amiral Éric Chaperon commande le groupe aéronaval -avec pour fleuron le porte-avions Charles-de-Gaulle- actuellement présent dans le Golfe arabo-persique et engagé à partir de ce lundi au sein du dispositif français Chammal pour lutter contre Daech en Irak.
SOUS LA HOULETTE DE LEUR PROFESSEUR DE FRANCAIS, MADAME JOUBERT.
L'Architexte 2015 s'est déroulé au CDI en présence de Mme VANEL-COYTTE, professeur -documentaliste(qui remplace Mme JACQUEMONT depuis quelques mois et pour quelques mois encore)
Pendant une petite heure, les élèves ont construit un récit, crée des personnages dans l'espoir au mieux d'avoir un prix individuel et au moins un prix de participation pour leur CDI.
Le thème était: Inquiétude ou aventures?
et il fallait respecter trois contraintes:au début du texte, dans son corps et à la fin.
Le texte devait faire envron 25 lignes
J'enverrai aujourd'hui les copies à Yves AUBERT, le responsable en le remerciant pour son action pour les mots et les jeunes.
Numéro mars-avril 2015 En kiosque national le mardi 03 mars
couverture
David Bowie, Blue Cloud, 1980.
au sommaire
Exposition David Bowie is à la Philharmonie de Paris, Mons Capitale européenne de la culture 2015, Björk au MoMA, La collection Ludwig de pop art au Mumok de Vienne, ArtParis ArtFair 2015, Hervé Télémaque à Pompidou, La collection scandale d’Yves Saint Laurent, Bernard Buffet, Jonathan Meese, les expositions Food Art en Italie, etc.
VIDÉO/EN IMAGES - Le 27 décembre 1974, un coup de grisou avait emporté 42 hommes. Le premier ministre Manuel Valls a rendu un hommage appuyé au monde ouvrier qui a contribué à «bâtir la France».
Pourquoi les impôts vont continuer à augmenter en 2015
FIGAROVOX/ANALYSE - Jean-Yves Archer ne croit pas à la pause fiscale promise par le gouvernement. Selon lui, celui-ci va simplement faire reposer les nouvelles hausses d'impôts sur les collectivités territoriales, majoritairement détenues par l'opposition. François Hollande et les impôts : une grande histoire d'amour
Pour la première fois illustré par plus de 300 documents, annoté par Jean-Yves Paumier, spécialiste de la géographie vernienne et rassemblé dans un coffret, ce récit historique se lit comme un roman d’aventure.
Article publié le 06 Septembre 2013 Par Renaud Machart
Source : LE MONDE Taille de l'article : 428 mots
Extrait :
"La cuisine, nouvelle recette gagnante de la télé. Tout ce que mijotent les chaînes », annonce, en « une », le bihebdomadaire Télé2semaines avec, en couverture, quelques vedettes de la tambouille : Julie Andrieu (« Les Carnets de Julie », France 3), Christophe Michalak (« Dans la peau d'un chef », France 2), Frédéric Anton et Yves Camdeborde (« Masterchef », TF1), Bruno Cormerais et Gontran Cherrier - et non Charrier, comme l'orthographie fautivement le magazine - (« La meilleure boulangerie de France », M6).Article publié le 06 Septembre 2013 Par Renaud Machart
Source : LE MONDE Taille de l'article : 428 mots
Extrait :
"La cuisine, nouvelle recette gagnante de la télé. Tout ce que mijotent les chaînes », annonce, en « une », le bihebdomadaire Télé2semaines avec, en couverture, quelques vedettes de la tambouille : Julie Andrieu (« Les Carnets de Julie », France 3), Christophe Michalak (« Dans la peau d'un chef », France 2), Frédéric Anton et Yves Camdeborde (« Masterchef », TF1), Bruno Cormerais et Gontran Cherrier - et non Charrier, comme l'orthographie fautivement le magazine - (« La meilleure boulangerie de France », M6).
Le Grand Palais, monument parisien érigé pour accueillir l’exposition universelle de 1900, va subir quelques travaux pour s’agrandir et devenir plus fonctionnel. Il devrait doubler sa surface d'exploitation et révéler ses «richesses insoupçonnées», à l’horizon 2010.
Le Grand Palais va devenir plus grand et plus beau. Le majestueux bâtiment parisien de pierre surmonté d’une immense verrière, construit pour l’exposition universelle de 1900, est l’objet d’un plan d’action de trois ans. Celui-ci comprend l’achèvement de la restauration des façades du bâtiment, un programme d’aménagement intérieur visant à doubler les surfaces d’expositions, ainsi que de nouveaux équipements.
Le bâtiment de 77.000 m² situé près des Champs-Elysées, classé monument historique depuis 2000, verra les travaux effectués entre 2008 et 2010 pour 40 millions d’euros en emprunt et autofinancement. Outre la restauration des façades, le plan d’action comprend la reprise des mosaïques, des ornements et des escaliers monumentaux. Des aménagements pour mieux recevoir les personnes handicapées sont aussi au programme.
Yves Saint-Geours, président de l’Etablissement public du Grand Palais, explique vouloir aussi mettre en avant les «richesses insoupçonnées» du lieu. Ainsi, les espaces en friches seront aménagés et les nouveaux espaces mis en lumière pour doubler la surface d’exploitation et passer à 20.000 m². «La Nef et ses balcons, les rotondes, le salon d’honneur, les galeries sud et la salle de conférences et de projection donneront une modularité nouvelle au monument», explique Yves Saint-Geours.
Yves Bouvier, acteur incontournable du monde de l'art, est sous le coup d'un mandat d'arrêt international. Il est soupçonné de "recel" dans une affaire de Picasso disparu.
Un marchand d'art mis en examen dans une affaire de vol de Picasso
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Yves Bouvier n'avait plus le choix. Sous le coup d'un mandat d'arrêt international délivré par la juge parisienne Isabelle Rich-Flament, le « roi des ports francs » s'est rendu ce lundi dans le bureau de la magistrate qui l'avait convoqué il y a plusieurs semaines déjà. Il en est ressorti mis en examen pour « recel », après avoir versé 5 millions sur une caution fixée à 27 millions d'euros.
Les démêlés du patron de Natural Le Coultre avec la justice française ont commencé en mars dernier, lorsque la fille de la dernière compagne de Picasso a porté plainte pour vol après avoir constaté la disparition de deux oeuvres du maître. Yves Bouvier, richissime homme d'affaires suisse, a fait du gardiennage discret des œuvres d'art son métier. Sa société entrepose dans les ports francs de Genève, de Luxembourg ou de Singapour près d'un million de tableaux et de pièces rares appartenant à de grandes fortunes du monde entier.
Catherine Hutin-Blay soupçonne Yves Bouvier d'avoir vendu au milliardaire russe Dmitri Rybolovlev Espagnole à l'éventail et Tête de femme, deux œuvres qu'elle avait fait déménager par un certain Olivier Thomas pour qu'il les entrepose en région parisienne. Entendu par la Brigade de répression du banditisme en mai dernier, ce courtier en art est un proche d'Yves Bouvier, qu'il connaît depuis près de vingt ans.
Opération de préservation, ou de dissimulation ?
C'est un restaurateur de tableaux qui aurait fait le lien entre les toiles destinées à Rybolovlev et la collection Hutin. Sur PV, le spécialiste a reconnu avoir « marouflé », c'est-à-dire collé sur une toile, les deux fameuses gouaches pour le compte d'Yves Bouvier en 2013. Une opération de « préservation des œuvres et non de dissimulation » à en croire ce dernier. Dans un communiqué de presse, le patron de Natural Le Coultre assure avoir acheté les Picasso en toute bonne foi à un trust, via un marchand d'art. Et de désigner Catherine Hutin-Blay comme la propriétaire cachée du trust basé au Liechtenstein. Ces arguments accompagnés de la remise de divers documents n'ont, semble-t-il, pas convaincu la magistrate. Le montant de la caution, fixé à 27 millions d'euros, correspond en effet très exactement au prix payé par Dmitri Rybolovlev à Yves Bouvier pour l'acquisition d'Espagnole à l'éventail et de Tête de femme.
Commissions indues
Le milliardaire russe, qui estime avoir été escroqué, s'est porté partie civile dans l'affaire. Quelques semaines plus tôt, l'oligarque, propriétaire de l'AS Monaco, avait déjà déposé une plainte auprès du procureur général de la principauté contre Yves Bouvier, accusant le roi des ports francs d'avoir indûment perçu des commissions de 2 % sur la vente de 37 œuvres d'art pour près de deux milliards d'euros.
Contacté par Le Point.fr, l'avocat de Catherine Hutin-Blay, Me Nardon, s'agace des insinuations de Bouvier contre sa cliente : « Jamais elle n'a donné son consentement ni reçu de paiement pour les ventes de Tête de femme et Espagnole à l'éventail, réalisées à son insu. Elle n'est bénéficiaire d'aucun trust et ne connaît pas Monsieur Bouvier. L'affaire étant entre les mains de la justice, Catherine Hutin-Blay ne souhaite pas en dire plus et attend l'issue de l'instruction. »
La rosace de la cathédrale de Montpellier explose en plein office et sème la panique. Accident ou acte terroriste ? Et si les magiciens de la Lumière, les "vitraillistes" , mettaient leur art au service de la justice des hommes comme à celui de la foi ? Et si les détails des vitraux étaient autant d'index accusateurs pointant les criminels par-dessus les siècles ? Kevin, diacre et flic à la PJ de Montpellier, plonge une fois encore dans l'Histoire afin de dénouer une intrigue contemporaine. Depuis le mas de Baumes, partie intégrante de la République de Montferrand au XVe siècle, jusqu'au château des Comtes de Melgueil, en passant par la ville de Chartres et les Compagnons du Devoir du Tour de France, l'enquêteur s'emploiera à trouver le point de fuite de douloureuses trajectoires.
1« La vue est-elle souveraine dans l’esthétique paysagère ? ». Cette interrogation soulevée par Jean-François Augoyard (Augoyard 1991 : 334) se prolonge d’une double invitation : d’une part, remettre en cause le statut du paysage moderne et, d’autre part, réinventer le paysage en réhabilitant sa dimension pathique et métabolique. Laissant de coté les trois critères relevés comme constitutifs de la conception moderne du paysage (la distanciation, la représentation spatialisante et l’artialisation), certains théoriciens se sont attelés à réhabiliter le sujet percevant au cœur du paysage et à porter leur attention sur la capacité perceptive et active de ce sujet dans la réinvention du paysage. C’est notamment ce que préconise implicitement Alain Corbin dans son ouvrage L’homme dans le paysage (Corbin et Lebrun 2001).
2Si l’on a longtemps centré la définition du paysage sur la question de ses représentations, on a dans le même temps souvent négligé l’importance de l’expérience corporelle. Or, c’est par l’expérience corporelle que l’individu perçoit et participe à la ré-invention du paysage. C’est pourquoi un retour à la première étymologie du terme landscape semble nécessaire. Tim Ingold a récemment signalé qu’un amalgame concernant le suffixe du terme avait eu lieu au cours du XVIIe siècle. Avec l’emploi du mot landscape pour qualifier la peinture flamande de paysage, une confusion a vu le jour, privilégiant le scope d’origine grecque (skopein : regarder) au détriment du scape issu du vieil anglais (sceppan ou skyppan : donner forme). Or, le mot landscape, apparu à l’époque médiévale, faisait alors référence à la mise en forme de la terre par la communauté agraire. Selon Ingold, pour qui ce glissement inopportun a entraîné une confusion sans précédent dans l’emploi du terme landscape, le paysage n’est pas tant lié à l’art de la description picturale qu’à la mise en forme d’un espace par ses habitants (Ingold 2011).
3Le façonnement d’un espace par une communauté est une idée que nous retrouvons déjà dans les années 1980 chez John Brinckerhoff Jackson. Ce dernier considérait le paysage comme résultant d’une organisation et d’une structuration d’espaces à la surface de la terre par les hommes. Dans son premier livre traduit en France, il précisait : « Aucun groupe ne décide de créer un paysage, c’est entendu. Ce qu’il se propose, c’est la création d’une communauté, et le paysage, en tant qu’il en est la manifestation visible, n’est que le sous-produit de ceux qui y travaillent et y vivent, parfois se rassemblant, parfois restant isolés, mais toujours dans la reconnaissance de leur dépendance mutuelle » (Jackson 2003 : 63). Le paysage serait alors la surface sensible dans laquelle s’inscrit la construction d’une chose commune, rendue visible spatialement et temporellement, et mise en forme collectivement par un ensemble d’activités humaines, individuelles et collectives.
4À la suite de Jackson considérant le paysage comme construction sociale, Ingold développe une réflexion sur la transformation permanente du paysage. Ingold formule l’hypothèse que le paysage est la forme incorporée de ce qu’il nomme taskscape. C’est à partir de cette notion qu’il pense la mise en forme du paysage par les pratiques humaines. Ainsi, les pratiques de chacun ne s’inscrivent pas sur le paysage mais donnent forme au paysage par un processus d’incorporation. Ingold renoue avec la double entrée du paysage abordée par Jackson : celle de la perception individuelle et celle de la création collective du paysage. D’une part, la pratique d’un individu oriente sa perception et la représentation qu’il a du lieu dans lequel il évolue. Cette pratique participe donc à la construction de son expérience du lieu. Mais, d’autre part, elle influence aussi l’expérience des autres personnes partageant le lieu. Les pratiques de chacun participent ainsi à la création de l’ambiance d’un lieu à un moment donné : « Un lieu doit son caractère aux expériences qu’il offre à ceux qui y passent du temps - les vues, sons et odeurs qui constituent ses ambiances spécifiques. Et celles-ci, à leur tour, dépendent des types d’activités dans lesquels ses habitants s’engagent » (Ingold 1993 : 155). Le taskscape est la co-configuration d’un lieu et de ses pratiques.
5En s’attachant à définir ce qu’est l’ambiance, Jean-Paul Thibaud relève aussi ce double caractère : l’ambiance d’un lieu est perçue par ses usagers et configurée pour partie par leurs pratiques. Ainsi :
L'ambiance relève à la fois de ce qui peut être perçu et de ce qui peut être produit. Mieux, elle tend à questionner une telle distinction dans la mesure où la perception est elle même action. De même que l'architecte ou le scénographe agence matériellement des formes sensibles, les usagers configurent par leurs actes le milieu dans lequel ils se trouvent (Thibaud 2003 : 40).
6Ce in process phénomène ordinaire de co-configuration étant sans cesse renouvelé, le paysage peut alors être considéré comme une construction toujours en cours, en transformation constante,.
7En s’attachant à ce caractère processuel, nous suggérons que l’ambiance d’un lieu et sa mise en forme par des pratiques se définissent donc dans la durée et par le mouvement. Cette conception métabolique et en mouvement du paysage nous invite à nous pencher sur la prise en compte des temporalités des lieux dans le cadre des projets architecturaux et urbains.
8Dans la conception architecturale et urbaine, les lieux de projet sont habituellement analysés à partir de facteurs spatiaux (dimension, forme, échelle, structure, tissu...) et de facteurs d’usages (programme, fonction, affordance, flux...) ; parfois seulement une analyse sensible est convoquée. Lorsque la dimension temporelle est soulevée au moment de l’analyse, c’est souvent lors d’une comparaison avant projet/après projet, ou en considérant le site lors de différentes plages temporelles et états dans le temps (jour/nuit, semaine/week-end, saisons, périodes historiques).
9Mais si l’on suit l’idée d’un paysage sans cesse configuré par les pratiques, qu’en est-il de l’analyse des transformations ordinaires d’un lieu dans la durée ? Qu’en est-il des temporalités de l’objet étudié, de l’objet de projet ? Même si la dimension spatiale d’un lieu peut rester identique au cours d’une même journée, son ambiance évolue, colore l’espace et ses usages de différentes manières. Ainsi, comment saisir les multiples modulations d’un lieu en train de se transformer ?
10Attentifs aux infimes modulations de l’espace et des corps, François Laplantine convoque le choros et le kairos pour une compréhension fine de la transformation :
Choros désigne certes lui aussi l’espace, mais plus précisément l’intervalle supposant non seulement la mobilité spatiale mais la transformation dans le temps. [...] Chora est ce lieu en mouvement dans lequel s’élabore une forme de lien qui est un lien physique. Mais pour appréhender les infimes modulations du corps en train de se transformer, son aptitude à devenir autre que ce qu’il était et, plus précisément encore, à ressentir la présence en lui de tout ce qui vient des autres, il convient d’introduire une dernière notion : non seulement chora, mais kairos, qui est l’instant où je ne suis plus avec les autres dans une relation de simple coexistence mais où je commence à être troublé et transformé par eux (Laplantine 2005 : 42).
11Analyser un lieu en mouvement c’est considérer tout autant l’espace, les corps que le temps. Cela implique une pensée du mouvement que nous proposons d’approcher par le paysage en pratique.
12Une approche par le paysage en pratique semble être une manière de révéler – et ainsi de partager – la transformation quotidienne et ordinaire d’un lieu. Il s’agit pour cela d’être attentif aux relations entre l’espace et les corps (percevant et pratiquant) dans la durée.
13Pour Louis Marin, le lieu est avant tout la relation entre l’espace et le corps sensible :
Le lieu signifie la relation de l’espace à une fonction ou une qualification de l’être qui s’y indique et s’y expose, dans son absolue individualité ; autrement dit, la relation de l’espace à la seule épiphanie possible de l’être dans l’espace : le corps. Le lieu est un espace-corps, le retour de l’espace à sa pré-objectivité dans l’expérience sensible de l’éclosion de sa signifiance, son retour à son originarité (Marin 1994 : 132).
14Pour mieux comprendre le lieu dans lequel un projet urbain intervient, cette analyse par le paysage en pratique permettrait de comprendre, d’une part, la malléabilité de son ambiance dans la durée (les différents états des relations entre un espace et des corps dans le temps), et d’autre part, ce qui participe à la constitution du lieu. Car, partager le paysage, n’est-ce pas déjà se demander qui prend part à sa constitution ?
15Nous proposons de ne pas considérer un lieu à partir de ses états figés mais dans ses modulations et ses modifications d’intensité, à travers l’approche par le paysage en pratique. Pour cela, nous formulons l’hypothèse que le film (nous regroupons sous ce terme toutes les images audio-visuelles quelque soit leur genre) est à même d’enrichir le processus de connaissance d’un lieu en transformation.
16La peinture qui participe effectivement à la mise à distance du sujet percevant, engendre une perception visuelle sélective et propose une expérience esthétique, a été le mode de représentation privilégié du paysage moderne. Cependant, tout au long du XXe siècle, d’autres modes de représentation se sont progressivement emparés de la question du paysage.
17À la suite de la Mission photographique de la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale (DATAR), qui convoque dans les années 1980 la notion de paysage et sa représentation photographique pour questionner l’évolution des territoires français, l’Observatoire photographique du paysage privilégie la reconduction photographique pour saisir l’évolution du paysage (Séquences paysages 1997). Ces deux projets ont pris pour parti de représenter par la photographie la dimension sensible d’un paysage ordinaire. Ainsi, le paysage que représentent les artistes travaillant pour l’Observatoire photographique du paysage est :
celui de notre environnement quotidien, aussi banal soit-il : les voies que l’on emprunte sans s’en apercevoir, les espaces que l’on ne regarde pas, tout ce qui constitue le cadre de la vie ordinaire. Ces artistes-photographes révèlent ce que l’on omet souvent de voir et qui, à y regarder de plus près, est la réalité d’aujourd’hui. Ils remettent en question l’idée de paysage qui, pour la majorité des Français, est lié à un idéal de beauté (Quesney et al. 1994 : 22).
18Cette évolution des modes de représentation témoigne d’une évolution du regard et de notre rapport au paysage et à la ville. Dans ce sens, Bernardo Secchi retrace l’évolution de la description de la ville, remarquant que ces descriptions tendent, à la fin du dernier siècle, à privilégier la dimension corporelle et l’expérience sensible de la ville :
La modernité avait exclu la présence du corps en ville ; voici que la phénoménologie contemporaine le remet au centre de cette expérience. Se rattacher de nouveau à l’expérience et au quotidien, veut dire, en littérature et dans les arts de fin de siècle, retrouver le sens ordinaire des choses, leurs caractères tactiles, olfactifs et sonores (Secchi 2011 : 117).
19C’est dans le prolongement de ces développements (du regard et des représentations) que le film est à même d’être questionné aujourd’hui. En réintégrant le mouvement au cœur de la notion de paysage, nous pensons qu’un mode de représentation dynamique tel que la représentation audiovisuelle pourrait, en premier lieu, accompagner la compréhension des transformations du paysage et, en second lieu, participer à son partage, à son projet.
20Avec le hors-champ, la représentation filmique intègre ce qui n’est pas (ou pas encore) dans le cadre :
de même qu’il n’y a pas de cadre sans initiative de cadrage, de décadrage, de recadrage, que l’on peut effectuer, depuis l’invention de la caméra mobile, au ras du sol, en bas, en haut, de haut en bas, de bas en haut, latéralement... il n’y a pas de plan sans hors-champ (Laplantine 2005 : 81).
21En définissant un cadre, le film définit de même un hors-champ visuel. Cependant, celui-ci peut être renseigné sur le plan sonore. Nous nous rappelons par exemple que c’est par le hors-champ sonore que Phillip, ingénieur du son équipé d’un micro, découvre la capitale portugaise dans Lisbon Story (Wenders 1994). En couplant le visuel et le sonore, en proposant un cadre qui peut être mobile, en s’établissant dans la durée, le film propose une représentation en mouvement ouverte sur un possible : celui du hors-champ. La possibilité du hors-champ filmique réside dans le fait qu’il peut à tout moment devenir plein cadre, ou s’exprimer d’un point de vue sonore. Dans ce sens, le film, par sa définition d’un hors-champ (mobile et sonore) comprend intrinsèquement une ouverture possible à la transformation, à l’autre, au changement et à la surprise.
22Ainsi, le film nous permet de ne pas accéder à la connaissance d’un lieu uniquement à travers ce qui apparaît dans le cadre, mais c’est dans la relation entre ce qu’il y a, ce qu’il n’y a pas et ce qui pourrait advenir que surgit une pensée de la transformation, dans la durée.
23Depuis plusieurs années déjà la question du film au service de l’analyse d’un site et du projet (architectural, urbain ou de paysage), est prise à bras le corps et travaillée dans différentes écoles et groupes de recherche. A titre d’exemple, nous pouvons citer les travaux d’Iréna Latek qui développe, avec ses étudiants de l’École d’architecture de l’Université de Montréal, des collages mouvants. Ces documents hybrides, composés d’images audiovisuelles, permettent à la fois de lire un site de projet et de l’interpréter, en venant soulever l’épaisseur temporelle et imaginaire du territoire filmé (Latek 2010). Nous pouvons de même évoquer les travaux de Christophe Girot au sein du Département d’Architecture de l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (MediaLab) dans lesquels les images audiovisuelles sont employées pour l’analyse et le projet de paysage. Le film est alors expérimenté au service de la perception et de la représentation de l’expérience esthétique du paysage (Girot et Wolf 2010).
24Dans le cadre d’une recherche en cours, nous questionnons la portée opératoire des dispositifs filmiques quant à la compréhension et le projet d’un lieu en transformation. Notre hypothèse est qu’à partir de différents dispositifs filmiques (mis en œuvre dans des contextes variés) nous pouvons dégager des clefs de lecture méthodologiques participant d’une approche par le paysage en pratique. Nous considérons un dispositif filmique comme représentant l’ensemble des postures adoptées au cours des trois temps de la pratique filmique, c’est-à-dire, au moment de la captation, du montage et de la restitution. Dans les deux premiers temps il s’agit de l’ensemble des positions et dispositions prises par le filmant, de son rapport au lieu et aux autres et de sa manière de s’inscrire ou non dans le rythme du lieu. Les dispositifs filmiques sont alors autant de gestes qui révèlent, chacun à leur manière, la transformation de l’ambiance, en donnant à percevoir les relations entre les dimensions spatiale, corporelle et temporelle d’un lieu. Concernant le dernier temps, celui de la restitution, il s’agit aussi de la disposition des spectateurs à recevoir le film, à être troublés par cette représentation d’un lieu qui, comme nous le verrons plus tard, est aussi une présentation.
25Un des premiers théoriciens du film, Siegfried Kracauer, s’est intéressé à des séquences, voire des micro-séquences de films. Selon lui, les séquences mettent en lumière le réel, l’évolution de la société et de la vie quotidienne, parfois mieux que le film dans son intégralité (Kracauer 2010). À la suite de Kracauer, nous avons décidé de sélectionner des films courts ou des extraits de films qui nous semblent témoigner de différents dispositifs filmiques à l’œuvre et permettent d’appréhender un panel de gestes filmiques qui constituent de grandes tendances de rapport au lieu. Ainsi, nous nous intéressons moins au déroulement d’une intrigue qu’à une manière d’approcher le réel. Cette posture est, dans les films que nous avons retenus, déjà lisible à l’échelle d’un plan ou d’une séquence.
Rêvons un peu. Imaginons un immeuble de logements qui serait le contraire d'une caserne. Où chaque appartement serait différent. Où les habitants disposeraient, tous, d'une terrasse sur laquelle ils pourraient même planter des arbustes en pleine terre. Où les pièces ne respecteraient pas forcément la mise au carré, mais se faufileraient, ménageant des coins tranquilles, des surprises, s'achevant parfois en oblique, grimpant en duplex ou même en triplex. Dans cet immeuble, on pourrait cheminer par des escaliers et des passages semi-privés. Les habitants auraient tendance, du coup, à perdre cinq minutes pour se rencontrer. Et tant qu'à rêver, on irait même installer cet immeuble en pleine ville, mélangé à des commerces, des écoles, une galerie d'art, des bureaux. Évidemment, tout cela n'existe pas. Trop cher, trop compliqué, pas assez bureaucratique, trop beau pour les gens qui, chacun sait ça, se contentent de peu.
Eh bien, de tels logements existent ! A Givors, et c'est sur place (et pas dans un grand musée pour une fois), c'est l'œuvre de l'architecte Jean RENAUDIE.
Jean Renaudie, Architecte rebelle, refuse de jouer les « abeilles » dans la production des logements collectifs. Il récuse la simplicité géométrique du parallélépipède. Il cherche à introduire l'inattendu, la découverte, la diversité, la complexité dans l'organisation des formes du logement. Il dissout les formes par l'adoption d'une géométrie triangulaire, régissant plans et façades, il en ressort les "étoiles", remarquables réalisations de "jardins suspendus". Labellisé "patrimoine du XXème siècle"
En 1976, Jean Renaudie profite de la colline Saint-Gérald à Givors, pour y accrocher sa cascade de logement sur le relief naturel du site, il réalise des cheminements piétons en escalier qui permettent de créer des dessertes extérieures individuelles pour joindre les appartements. Les logements aux formes complexes disposent tous de nombreuses terrasses arborées. Le foisonnement végétal, qui contraste avec le béton brut des parois, participe à l'image de l'architecte donnant aux habitants la possibilité d'intervenir sur l'image de l'immeuble et favorisant les communications avec l'environnement, la connaissance et les contacts entre les habitants.
Les films, les galeries, les lieux, les livres, les paysages, les expos, les infos, les poèmes, l’actu, les œuvres, les artistes, les polars, les musées nourrissent ce blog mais aussi mes 13 livres en vente ici:
Le genre de revue qu'on trouve trop rarement en librairie(quand on trouve des revues de poésie... ou même de la poésie) mais que j'achète quand j'en trouve car ça fait vivre la poésie(pas comme celle sur les blogs) ou que j'emprunte dans les bonnes médiathèques comme celle de Saint-Etienne.
Une autre raison de vouloir me réinstaller dans une grande ville
Enchères. La bibliothèque Doucet n’a jamais récupéré le legs de la compagne du poète.
VINCENT NOCE
QUOTIDIEN : jeudi 20 décembre 2007
Le succès de la dispersion d’une collection René Char par l’étude Renaud-Giquello à Drouot, le 5 décembre, cache une réalité moins reluisante. Jamais ces «aphorismes» et «dialogues», cette suite de manuscrits, livres rares, lettres, dessins, aquarelles ou gravures n’auraient dû être mis à l’encan : ils avaient été donnés par la compagne du poète, disparu en 1988, à la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet. «Cette vente est l’histoire d’un don dédaigné» : Anne Favre-Reinbold avait écrit un texte liminaire destiné au catalogue, finalement abandonné par pudeur. Elle a bien voulu nous en confier le récit.
Fin 2000, elle a offert, sans contrepartie, la totalité des archives accumulées durant les vingt ans partagés à l’Isle-sur-la-Sorgue. Le don «est accepté avec reconnaissance» par cette bibliothèque prestigieuse qui dépend de l’université de Paris. Elle est reçue par un directeur, Yves Peyré, charmant et mondain. Mais il n’ira jamais la voir.
Listes. Anne Reinbold attend une aide pour inventorier cette masse, d’autant qu’elle redoute un peu l’émotion de cette plongée. Rien ne vient. Elle finit par s’y mettre, dressant des listes, dont chaque feuillet sera signé par le directeur, sans voir aucun document. Elle empaquette tout. En novembre, onze mois après son offre, elle reçoit un courrier d’acceptation, dans lequel le recteur, René Blanchet, la remercie de son «précieux concours», lui assurant que, comme requis, sa collection «ne sera jamais divisée, ni séparée de la bibliothèque Doucet». «La bibliothèque est objectivement enrichie et Char ne peut qu’y gagner», s’enthousiasme Yves Peyré, quelques jours plus tard. Mais personne ne vient prendre livraison des cartons. Yves Peyré semble toujours débordé. «Tout a été réglé concernant votre donation, il ne s’agit que de prendre possession au mieux des documents», écrit-il en juillet 2002.
Bobards. Sans nouvelles, cet été, elle rouvre les cartons, et remet les ouvrages en place. Elle en avertit la bibliothèque. En mars 2003, le directeur la prie de tout remettre en caisses. Ce qu’elle fait. Le 8 avril, il promet le transport pour septembre. Toujours rien. On lui raconte des bobards, allant jusqu’à lui parler d’un transporteur qui ne s’est jamais manifesté. Finalement, plus personne ne répondra à ses appels ou courriers. Lassée de tant d’«impéritie des institutions», elle se résigne à une vente, qui rapportera plus de 500 000 euros. «Il s’agissait d’un ensemble particulièrement cohérent», se désole-t-elle. On pouvait y retrouver le parcours du poète, de la notule jetée à l’aube, reformulée en carte postale, jusqu’aux épreuves corrigées. Une eau-forte de Giacometti accompagne une édition originale de Poème des deux années, avec cet envoi : «Pour Anne, des années que les dieux n’ont pas compté pour nous, R.»
Cet homme et cette femme, Leur long silence inquiète la lumière, Elle vient sur leurs mains, qui sont immobiles. Peintre, anime leurs doigts D’un peu de couleur claire. Que ce soit Comme un reste de jour dans la nuit qui tombe.
Et l’une, alors, Bougera, frémira. La table est d’angle, Juste sous le vitrage à travers quoi Sont visibles les hâtes du ciel du soir.
Des vitres ? Non, un prisme. Et son rayon Qui cherche, dans la pénombre de la salle. Ici, rien que le monde. Là, dehors, L’espérance qui rentre, avec fatigue, De sa longue journée n’importe où en ville.
Ah, mes amis, Passez, c’est tout un fleuve. Comment apprendre À vivre, c’est-à-dire à mourir ? Peu de temps Pour cela quand déjà le café ferme. Tant de malentendus ! Mais sur la toile Qui semble inachevée, ces verres vides Mais à briller, un peu. C’est peut-être l’anneau Unique de deux vies qui se confondent.
Yves Bonnefoy « Poèmes pour Truphémus », Ensemble encore, ed. Mercure de France, Paris, 2016
À l’occasion de l’Hommage à Jacques Truphémus, présenté jusqu'au 23 avril, le musée célèbre le peintre avec la projection de quatre films consacrés à l'artiste et une soirée hommage programmée le dernier jour de l’exposition.
■ Projections de films
Samedi 21 avril à 14h30 - auditorium du musée / Tarif : 3€ . Michel Van Zèle : Jacques Truphémus, peintre de l’impalpable, 1993 (52 minutes) . Martine Tallet et François Ribière : L’atelier de Jacques Truphémus, 2016 (13 minutes)
Dimanche 22 avril à 14h30 - auditorium du musée / Tarif : 3€
. Georges Combe : Trois lumières de Truphémus, 2006 (52 minutes) . Florence Bonnier : Truphémus, 2016 (52 minutes).
■ Soirée d'hommage à Jacques Truphémus
Lundi 23 avril à 18h30 - auditorium du musée / Tarif : 3€
. Extraits de films, lectures de poèmes et témoignages de proches de l’artiste . En présence des réalisatrices Martine Tallet et Florence Bonnier, des réalisateurs Michel van Zèle et Georges Combe. . Témoignage de Paul Dini.
. Lecture à deux voix de poèmes d’Yves Bonnefoy par François Montmaneix et Marik Froidefond.
L’exposition Hommage à Jacques Truphémus est ouverte jusqu’au 23 avril à 19h.
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