Novalis, de son vrai nom Friedrich Leopold, Freiherr von Hardenberg (2 mai 1772 à Oberwiederstedt en Saxe – 25 mars 1801 à Weißenfels), est un poète et romancier allemand

Friedrich von Hardenberg est le deuxième enfant d'une famille de 11 enfants né du couple formé par Auguste Bernhardine Freifrau von Hardenberg, née von Bölzig (1749 - 1818), et de Heinrich Ulrich Erasmus Freiherr von Hardenberg (1738 - 1814).

Selon sa famille, il prit son nom d'un domaine ancestral. Il est né sur le domaine de son père à Oberwiederstedt en Saxe prussienne. Ses parents étaient membres de la secte Moravienne (Herrnhuter) et son éducation religieuse stricte se retrouve largement dans ses travaux littéraires.

Du gymnasium d'Eisleben (équivalent du lycée), il passa en 1790 à l'Université d'Iéna, en tant qu'étudiant en philosophie, où il se lia d'amitié avec Friedrich von Schiller. Ensuite il étudia le droit à Leipzig, où il devint l'ami de Friedrich Schlegel et enfin à Wittenberg, où, en 1794, il obtint sa licence. Le cousin de son père, le ministre prusse Hardenberg, lui offrit un poste gouvernemental à Berlin ; mais son père, craignant l'influence des hommes d'État dépravés, l'envoya apprendre l'aspect pratique de sa profession sous la direction du Kreisamtmann (administrateur du district) de Tennstedt, près de Langensalza. Puis il devint asseusseur des salines gouvernementale Weißenfels en 1799.

Tennstadt, il tomba amoureux de la jeune Sophie von Kühn (12 ans), avec laquelle il se fiança secrètement en 1795, et dont la mort en 1797 lui causa une douleur très forte qui trouva son expression dans les Hymnen an die Nacht (Hymnes à la Nuit, première publication en 1800 dans Athenäum). Quelques mois plus tard, il entra aux mines de Fribourg pour étudier la géologie sous l'autorité d'Abraham Gottlob Werner (1750-1817), qu'il immortalisa comme le « Maître » (Meister) dans le texte Die Lehrlinge zu Sais (Les disciples à Saïs). Il se fiança alors de nouveau (1798), et les années 1798-1799 furent très fructueuses en termes de création poétique. À l'automne 1799, il lut à Iéna à un cercle admiratif de jeunes poètes romantiques ses Geistliche Lieder, dont certains, comme Wenn alle untreu werden, Wenn ich ihn nur hab ou Unter tausend frohen Stunden sont aujourd'hui encore très populaires et utilisés en tant qu'hymnes religieux. En 1800, il fut nommé Amtshauptmann (magistrat local) à Thuringe, et se préparait à se marier et à s'établir lorsqu'il contracta une phtisie, dont il mourut l'année suivante à Weißenfels.

Ses œuvres furent publiées en deux volumes par ses amis Ludwig Tieck et Friedrich Schlegel. Ce sont pour la plupart des fragments, dont Heinrich von Ofterdingen (Henri d'Ofterdingen), roman inachevé, se détache comme étant la pièce maîtresse. Celui-ci, entrepris suite à l'insistance de Tieck, reflète les idées et tendances de l'école romantique ancienne. La recherche d'une mystérieuse fleur bleue par Henri d'Ofterdingen est une allégorie de la vie du poète placée dans un monde médiéval romantique. Novalis, cependant, n'a pas réussi à fusionner ses conceptions mystiques et philosophiques dans un ensemble harmonieux. Les Fragments contiennent des pensées (parfois paradoxales) sur la philosophie, l'art, les sciences naturelles, les mathématiques, etc. Par ailleurs, il est le premier à évoquer le terme géopolitique dans Les disciples à Saïs.

Œuvres complètes

• Novalis Schriften : l'édition en langue originale la plus complète, en 6 volumes, édités par Richard Samuel et Paul Kluckhohn en collaboration avec Hans-Joachim Mähl et Gerhard Schulz, Stuttgart, Verlag W. Kohlhammer, 1960-1988.
• Œuvres Complètes : en français, traduites de l'allemand par Armel Guerne, en 2 volumes, Gallimard, Paris, 1975.

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