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Danser sa vie

 

 

Expositions au Centre

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23 novembre 2011 - 2 avril 2012
11h00 - 21h00

Galerie 1 Plan d'accès Plan d'accès


13€, TR 10€ / 11€, TR 9€, selon période

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Nocturnes tous les jeudis jusqu'à 23h
Fermeture des caisses à 22h

 

Emil Nolde, Tänzerin mit violettem Schleier (Danseuse au voile violet)
Emil Nolde, Tänzerin mit violettem Schleier (Danseuse au voile violet)
© CA 1920-1925 Neukirchen Stiftung Seebüll Ada und Emil Nolde photo. Nolde Stiftung Seebuell
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Autour de l'événement





Présentation de l'exposition,
par Christine Macel et Emma Lavigne, conservatrices au musée national d'art moderne

UNE EXPOSITION SANS PRÉCÉDENT CONSACRÉE AUX LIENS DES ARTS VISUELS ET DE LA DANSE DES ANNÉES 1900 JUSQU'À AUJOURD'HUI.

Le Centre Pompidou consacre, à partir du mois de novembre, une exposition sans précédent aux liens des arts visuels et de la danse, depuis les années 1900 jusqu'à aujourd'hui. « Danser sa vie montre comment ils ont allumé l'étincelle de la modernité pour nourrir les courants majeurs et les figures qui ont écrit l'histoire de l'art moderne et contemporain. Sur plus de deux mille mètres carrés, l'exposition illustre son propos par les œuvres des figures artistiques du 20e siècle, des mouvements fondateurs de la modernité, ainsi que par les recherches des artistes et danseurs contemporains. À travers un parcours en trois actes, elle montre l'intérêt commun de l'art et de la danse pour le corps en mouvement. Révélant cette face cachée des avant-gardes et cette source vive pour l'art contemporain, « Danser sa vie » fait dialoguer toutes les disciplines, des arts plastiques – jusqu'à la vidéo contemporaine – et de l'art chorégraphique. Un vaste choix de peintures, de sculptures, d'installations, d'œuvres audiovisuelles et de pièces chorégraphiques, témoigne de leurs échanges incessants, d'un dialogue parfois fusionnel.

« MON ART EST PRÉCISÉMENT UN EFFORT POUR EXPRIMER EN GESTES ET EN MOUVEMENTS LA VÉRITÉ DE MON ÊTRE. […] DEVANT LE PUBLIC QUI VENAIT EN FOULE À MES REPRÉSENTATIONS, JE N'AI JAMAIS HÉSITÉ. JE LUI AI DONNÉ LES IMPULSIONS LES PLUS SECRÈTES DE MON ÂME. DÈS LE DÉBUT, JE N'AI FAIT QUE DANSER MA VIE. » ISADORA DUNCAN, MA VIE, 1928.

La danse, entre explosion de vie dionysiaque et art apollinien de la forme, a été au centre de la révolution moderne. Avec ses pionnières, Loïe Fuller et Isadora Duncan, avec le génie d'un Nijinsky, une rupture radicale a eu lieu dans l'art du corps en mouvement, art de l'espace et du temps. Ce tournant a eu une influence décisive dans l'évolution des arts visuels. « Danser sa vie » trace une histoire discontinue, avec de constants dialogues entre l'art moderne et l'art contemporain, afin de remonter à cette source de la danse, aujourd'hui revivifiée par les artistes contemporains. Mettre en lumière la danse comme « une face cachée des avant-gardes » et tisser des arabesques dans le dessin historique qui relie le passé au présent : ce désir n'a fait que se renforcer, alors que le monde de la danse vient de perdre des figures aussi essentielles que Pina Bausch, Merce Cunningham ou encore Kazuo Ono.
L'exposition s'organise en trois axes avec de constants va-et-vient entre l'histoire et l'actuel, avec des rencontres inédites. Un des enjeux consiste à « exposer la danse ». Les médiums sont mêlés pour privilégier l'immersion du spectateur, le plongeant, grâce au film, au plus près des corps en mouvement. La première salle introduit le propos : le chef-d'œuvre de l'art moderne, La Danse d'Henri Matisse, prêt exceptionnel du Musée d'art moderne de la Ville de Paris, fait face à une œuvre de Tino Sehgal, tandis que le film de l'artiste Daria Martin, avec ses tableaux vivants où la caméra bouge à la place des corps, représente les grandes figures de la danse moderne, de Joséphine Baker à Oskar Schlemmer, en passant par Martha Graham. Ces histoires entremêlées se retrouvent dans un parcours relié par un postulat qui ouvre le 20e siècle, celui d'Isadora Duncan. « Mon art est précisément un effort pour exprimer en gestes et en mouvements la vérité de mon être. Dès le début, je n'ai fait que danser ma vie », écrivait-elle dans Ma Vie. Duncan annonçait l'une des constantes de l'art du 20e siècle, tentant de relier l'art à la vie, des dadaïstes jusqu'aux œuvres participatives de l'art actuel. Comme le dit aussi Merce Cunningham, la danse, « manifestation visible de la vie » est « cet instant fugitif où l'on se sent vivant » ; elle place la vie au cœur de son projet. Trois axes articulent l'histoire de la danse moderne et postmoderne avec celle des arts visuels. Celui de la subjectivité qui s'incarne dans l'œuvre jusqu'à devenir expression, celui d'une histoire de l'abstraction du corps et de sa mécanisation, et enfin celui de la performance, née avec les avant-gardes dada, qui s'est définie avec la danse au point de se confondre avec elle à partir des années 1960.
« Le geste est l'agent direct du cœur », disait François Delsarte, penseur du 19e siècle qui influence la naissance de la danse moderne avec son art de l'expression. C'est en effet l'invention d'une nouvelle subjectivité et expressivité qui est explorée à travers la naissance de la danse libre dégagée du ballet classique, à travers la figure d'Isadora Duncan. Les danseurs expriment alors une ferveur sensuelle qui fait parfois scandale, comme celle de Nijinsky dans L'Après-midi d'un faune, qui constitue une source d'inspiration dionysiaque pour les artistes. En Allemagne, le courant expressionniste produit des échanges inédits entre peintres et danseurs. Si Rudolf Laban incarne la nouvelle figure du danseur à la fois pédagogue et théoricien, c'est Mary Wigman, son élève dans la communauté libre de Monte Verita, qui incarne le mieux la femme traversée de pulsions de vie et de mort, illustrées dans sa fameuse danse de la Sorcière. Celle qui se considère comme une « danseuse de l'humanité » fascine à la fois les peintres Emil Nolde et Ernst Ludwig Kirchner, tout comme son élève Gret Palucca. C'est dans la lignée de cette Ausdrucktanz, en dialogue avec l'expressionnisme allemand que s'inscrit l'invention du Theatertanz de Pina Bausch, elle-même héritière de Kurt Jooss.

DANSEURS ET ARTISTES INVENTENT UN RÉPERTOIRE DE GESTES ET DE FORMES PLASTIQUES, QUI FONT ENTRER LE CORPS DANS LA MODERNITÉ.

L'histoire de l'abstraction ne serait pas ce qu'elle est sans la danse. En résonance avec les évolutions techniques d'un 20e siècle en pleine industrialisation, danseurs et artistes inventent un répertoire de gestes et de formes plastiques qui font entrer le corps dans la modernité. Au tournant du siècle, l'avènement de l'éclairage électrique et l'imagination créatrice de Loïe Fuller avec ses ballets cinétiques suscitent une révolution. Fuller métamorphosée par la couleur emplit l'espace scénique de ses formes colorées. L'impact des danses serpentines sur les artistes, des symphonies chromatiques et rythmiques de Sonia Delaunay au dynamisme des œuvres futuristes de Gino Severini ou Fortunato Depero, est considérable. « La danse a toujours extrait de la vie ses rythmes et ses formes… Il faut imiter par les gestes les mouvements des machines ; faire une cour assidue aux volants, aux roues, aux pistons ; préparer ainsi la fusion de l'homme et de la machine, parvenir au métallisme de la danse futuriste » écrit Marinetti dans Manifeste de la danse futuriste en 1917.
Toutes les avant-gardes, cubisme, futurisme, orphisme, De Stijl, Dada, Bauhaus ou constructivisme russe, se sont emparées de la danse, toutes fascinées par le corps en mouvement, par ses couleurs, ses lignes, son dynamisme et ses rythmes. De Francis Picabia à Fernand Léger, de Theo Van Doesburg à Varvara Stepanova, la danse génère de nouveaux rythmes abstraits et des ballets mécaniques. Ce corps géométrisé, mécanisé et stylisé, a été au cœur des recherches de Laban, danseur et fondateur de la choreutique et également dessinateur. Sa figure de l'icosaedron, volume à facettes enserrant toutes les possibilités de mouvement du danseur, a été une influence majeure pour William Forsythe, de même qu'elle trouve des échos dans les recherches les plus contemporaines d'Olafur Eliasson, qui réalise une oeuvre inscrite dans cet héritage, spécialement pour « Danser sa vie ».
La pensée humaniste d'Oskar Schlemmer, résolument tournée vers le devenir de l'homme face à la technologie, résonne chez certains créateurs contemporains : le chorégraphe Alwin Nikolais qui propose une intégration esthétique du monde de la technologie à la scène en métamorphosant les corps géométrisés des danseurs, grâce à l'action de la lumière, en éléments fantasmagoriques ; le sculpteur Nicolas Schoeffer qui, dans le spectacle multimédia Kyldex, fait fusionner les danseurs avec les sculptures cybernétiques en un organisme unique incarnant la circulation continue de l'énergie.

« REGARDE LA PEINTURE DE JASPER JOHNS ET ROBERT RAUSCHENBERG. ILS UTILISENT LA TOILE COMME MOI J'UTILISE LA SCÈNE. » MERCE CUNNINGHAM

Le dernier volet de l'exposition explore les liens de la danse à l'art de la performance. Depuis les premières actions dadaïstes du Cabaret Voltaire à Zürich pendant la Première Guerre mondiale, danse et performance se sont trouvées intimement liées. Les danseuses Mary Wigman, Emmy Hennings, Suzanne Perrotet ou Sophie Taueber-Arp participent à l'aventure dada, tandis que les années 1920 voient apparaître des figures aussi essentielles que Valeska Gert, ou Niddy Impekoven. L'art de la performance n'aurait pas été le même sans la danse. Le Black Mountain College a été le berceau d'une intense activité où danse et performance se sont intimement rapprochées, notamment avec la complicité de John Cage et Merce Cunningham à la fin des années 1940. La danseuse Anna Halprin, en inventant les tasks sur la côte ouest des États-Unis dans les années 1950, ouvre une brèche dans le dialogue de l'art et la vie, de la danse à la performance, en renouant avec les actes du quotidien, avec la nature et avec l'espace socio-politique. Les innovations du Judson Dance Theater à New York dans les années 1960, les happenings d'Allan Kaprow et de Fluxus dans les années 1950 et 1960, font du corps en mouvement le sismographe des états d'âme de la société contemporaine. Les allers et retours esthétiques, formels et conceptuels entre chorégraphes et artistes sont incessants et étroits. Certains comme Robert Rauschenberg, Yvonne Rainer, Robert Morris ou Trisha Brown se définissent alors à la fois comme plasticiens et chorégraphes. La fréquentation des peintres de l'expressionnisme abstrait amène ainsi Merce Cunningham à concevoir l'espace scénique comme un tableau non figuratif, c'est-à-dire comme un espace non hiérarchisé. Il s'entoure d'une constellation d'artistes, tels Nam June Paik, Warhol ou Rauschenberg, qui renouvelle à ses côtés la notion d'œuvre d'art total héritée du théâtre wagnérien.
Le courant expérimental de la danse postmoderne, faisant fusionner art et danse, rejette les conventions scéniques et l'enjeu de la représentation artistique. Trisha Brown, à la fois danseuse et plasticienne, investit le musée comme les toits ou la rue. La danse est partout, tout le monde peut être danseur, selon les chorégraphes Deborah Hay, Steve Paxton ou Anna Halprin. Comme le rappelle le philosophe Georges Didi-Huberman, « on danse le plus souvent pour être ensemble ». Cette invitation à danser sa vie résonne particulièrement dans l'art et la danse contemporains, notamment à travers un attrait renouvelé pour la danse populaire, une source constante d'inspiration pour les artistes depuis le bal Bullier pour Sonia Delaunay ou les danses endiablées de Joséphine Baker pour Alexander Calder.

LES GRANDES HEURES DU DISCO AVEC L'INOUBLIABLE PRESTATION DE JOHN TRAVOLTA DANS LE FILM « SATURDAY NIGHT FEVER », DE LA FIN DES ANNÉES 1970, SUSCITENT ENCORE AUJOURD'HUI UNE NOUVELLE LECTURE.

Ce sont les pas de tango qui s'impriment sur le Dance Diagram de Warhol à la fin des années 1960 alors qu'il rêvait lui-même d'être un danseur. La culture du clubbing qu'il contribue à forger inspire nombre d'artistes après lui. Les grandes heures du disco avec l'inoubliable prestation de John Travolta dans le film Saturday Night Fever, de la fin des années 1970, suscitent encore aujourd'hui une nouvelle lecture d'Ange Leccia, qui a également travaillé pour un spectacle de Merce Cunnigham. C'est la musique funk d'un Bootsie qui constitue le socle des Funk Lessons d'Adrian Piper poursuivies dans le film Shiva Lessons, tandis que le bal populaire et la danse du gogo-dancer inspirent à Félix González-Torres, artiste majeur des années 1990, deux de ses uniques œuvres liées à la performance. Jérôme Bel puise également aux grands hits de la musique populaire pour son spectacle The Show must go on qui fait date… Les années récentes ont vu resurgir la danse de manière intense dans l'art contemporain. Au fil de l'exposition, diverses œuvres de Matthew Barney, Simon Dybbroe Moeller, Olafur Eliasson, Daria Martin, Jeff Mills, Kelly Nipper, Mai-Thu Perret ou encore Tino Sehgal dialoguent avec les chefs-d'œuvre de la modernité.

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