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Le Tour de France en toutes lettres

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    • Par Jean-Julien Ezvan
    • Mis à jourle 28/06/2013 à 19:39
    • Publiéle 28/06/2013 à 19:14

EN IMAGES - Si les coureurs inspirent les écrivains, les livres aident les champions à tenir pendant l'épreuve

 
 
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Le Tour de France se voit, se vit, se lit. Il a de tout temps nourri les récits. Serge Lifar, danseur étoile, s'était un jour propulsé dans les Alpes pour le plaisir de voir passer «les coureurs en dan­seuse», Roger Frison-Roche avait dépeint l'épopée des grimpeurs dans les Alpes, raconte Serge Laget, infatigable archiviste, auteur de Jours de fête (Éd. Chronique). «Les sports ordinaires, comme le tennis, fournissent des champions. Le Tour de France, qui est une épopée, nous donne des héros», écrit ainsi Christian Laborde (prix Nucéra 2013, pour Tour de France Nostalgie, Hors Collection). De Roland Barthes à Robert Sabatier, de Jean d'Ormesson à Louis Nucéra, de Pierre Daninos à René Barjavel, d'Antoine Blondin à Louis Aragon, comme le répertorie avec soin Benoît Heimermann dans Ils ont écrit le Tour de France(Flammarion), les mots ont escorté les coureurs et les douleurs, les exploits et les drames.

Certains ont pris la plume, comme Lucien Petit-Breton (aidé par Jacques Mortane), figure du Tour d'avant-guerre, ou juste après lui Décimo Bettini. Laurent Fignon, qui fut élève d'Irène Frain au lycée, avait, avec le concours de Jean-Emmanuel Ducoin (Nous étions jeunes et insouciants, Grasset), partagé parcours et souvenirs avec lucidité et pertinence. Avec le panache et le tranchant du coureur qui, catogan au vent, souriait à la vie, défiait ses rivaux. Pour des lettres collant à la peau comme celles de Valentin Hulot, passé en tête de l'Aubisque et de l'Izoard en 1956, couché sur le papier dans une chronique de Blondin,Les Vacances de Monsieur Hulot, et qui s'exclama: «Une chronique d'Antoine dansL'Équipe vaut largement une victoire d'étape.» De longues années plus tard, il recevra le prix… Antoine Blondin pour son ouvrage Clous et vélo percé.

Les lectures des coureurs contemporains et plus anciens sont en revanche moins connues. Avant de prendre le départ du Tour, certains coureurs d'hier et d'aujourd'hui ont partagé le souvenir fort d'une lecture qui les a marqués ou accepté d'ouvrir leur valise pour éclairer sur les pages qui accompagneront leur périple. Au cœur du peloton. Intimité en toutes lettres.

Marguerite Duras souhaite rencontrer Pedro Delgado

«En compétition, pas la peine d'insister, de tout temps, la lecture, c'est zéro. Moi, je faisais partie de ceux qui lisaient. En 1955, je suis parti sur le Tour avec un recueil de nouvelles d'Hemingway, mon favori mais au bout de quatre étapes, c'était fini. Ensuite, je ne lisais plus que L'Équipe, le Blondin et le Goddet», raconte Jean Bobet.

«Pedro Delgado était un grand lecteur, il adorait lire, il s'échappait ainsi. Miguel Indurain a, dans ce domaine comme dans d'autres, voulu ensuite l'imiter, raconte Francis Lafargue qui a vécu dans l'intimité de l'équipe espagnole les six Tours victorieux des deux champions. Je me souviens d'une année, il était arrivé sur le Tour de France avec des livres, beaucoup et des gros. Ce que je pensais est vite arrivé, ils sont restés sur la table de chevet. Il n'avait pas la vitesse de lecture de Pedro Delgado que Marguerite Duras avait, par l'intermédiaire de son attachée de presse, contacté et qu'elle souhaitait rencontrer. Cela ne s'est hélas jamais fait, car l'état de santé de la romancière ne l'a malheureusement pas permis.» Les livres de chevet, l'étape secrète du Tour de France…

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