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La villa Savoye

 

Par Catherine Sabbah | 19/08 | 06:00 | mis à jour le 20/08 à 15:12
 

Construite à la fin des années 1920, c’est la maison la plus célèbre conçue par Le Corbusier, et l’une des premières applications de ses théories sur l’architecture moderne.

La villa Savoye

L’architecte

Le Corbusier (de son vrai nom Charles-Edouard Jeanneret) est l’un des plus grands penseurs de l’architecture du XX e siècle, un pilier du mouvement moderne. Théoricien de l’habitat collectif, il a construit 5 unités d’habitation en France, restées célèbres pour leur fonctionnalisme poussé ainsi que de nombreux équipements. Son héritage d’urbanisme est plus controversé. Sa volonté de séparer strictement les fonctions (habiter travailler, se distraire) s’est traduite, dans de nombreuses villes par la construction des grands ensembles aujourd’hui décriés.

Les clients

Pierre Savoye, administrateur d’une compagnie d’assurances, et son épouse Eugénie souhaitaient une villa de week-end. Le couple est décrit par Le Corbusier comme des clients totalement dépourvus d’idées préconçues (ce qui pourrait être pris comme un compliment) mais également d’imagination, (ce qui est nettement moins flatteur). « Leur idée était simple : ils avaient un magnifique parc formé de prés entourés de forêt ; ils désiraient vivre à la campagne ; ils étaient reliés à Paris par 30 km d’auto », écrivait l’architecte. Voilà pour le programme.

La maison

Construite entre 1928 et 1931 sur le plateau de Beauregard, qui domine la Seine, la villa Savoye s’appela d’abord Les Heures Claires. Une maison d’une grande simplicité, dit son concepteur, « qui affirme à l’extérieur une volonté architecturale satisfaisant à l’intérieur à tous les besoins fonctionnels ». La maison est la parfaite illustration des cinq points d’une architecture moderne, formulée par Le Corbusier en 1927 pour théoriser les principes fondamentaux du mouvement moderne : les pilotis, les toits-jardins, le plan libre, la fenêtre en longueur et la façade libre. Plus que par des choix esthétiques, l’architecte décrit sa conception comme le résultat d’une somme de contraintes qui aboutit, et c’est là son génie, à un monument d’élégance et de sobriété.  « L’herbe est une belle chose, la forêt aussi : on y touchera le moins possible. La maison se posera au milieu de l’herbe comme un objet, sans rien déranger », écrit-il. Mais, d’un autre côté, « l’herbe est malsaine, humide, etc. pour y habiter ; par conséquent, le véritable jardin de la maison ne sera pas sur le sol, mais au-dessus du sol, à 3,50 mètres : ce sera le jardin suspendu dont le sol est sec et salubre, et c’est de ce sol qu’on verra bien tout le paysage, beaucoup mieux que si l’on était resté en bas ». Depuis le jardin à l’étage, on monte par la rampe sur le toit de la maison où est le solarium.

A l’époque

Les Savoye emménagent en 1931, mais n’occuperont la maison que jusqu’en 1940. Elle fut occupée par l’armée allemande pendant la guerre, puis par les alliés après la libération, et gravement endommagée. En 1958, elle devient propriété de la ville de Poissy, qui récupère 6 des 7 hectares du parc pour y construire un lycée. Le ministre de la Culture André Malraux permet, dès 1963, la restauration générale de la villa, classée monument historique en 1965 – l’année de la mort de son architecte.

Aujourd’hui

De nouveaux travaux, en 1997, ont permis la réfection des peintures intérieures, de l’électricité, du parterre sud et du pavillon du gardien. La villa est désormais un musée qui draine des visiteurs du monde entier sur le seul nom de Le Corbusier. C’est aussi l’unique bâtiment français figurant au catalogue du fabricant de jouets Lego.

Catherine Sabbah
 
 

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