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Vin : La large palette des Costières-de-Nîmes

 

Publié le 05/06/2014 par
Vin : La large palette des Costières-de-Nîmes
Photo : Inter-Rhône



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L'appellation, dominée par la syrah, présente une appréciable diversité de crus

Languedoc ? Provence ? Rhône ? Pas facile de choisir lorsque le vignoble est implanté entre Nîmes et la Méditerranée, aux portes de la Camargue, mais administrativement rattaché au Languedoc-Roussillon. Finalement, depuis 2004, ce sera le Rhône dont les Costières-de-Nîmes constituent l'appellation la plus méridionale et pourtant l'une des plus fraîches, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes. Le terroir est typiquement rhodanien, pour l'essentiel formé des galets roulés par le Rhône et la Durance en amont. Le vignoble est situé sur un plateau qui domine certes la ville de Nîmes, mais à une altitude relativement basse. " L'ensemble s'est constitué lors de la fonte des glaciers de l'ère tertiaire avec deux parties nettement différentes ", comme le souligne le producteur Michel Gassier, un des grands experts des lieux.

La partie nord est constituée de gros galets roulés, les mêmes que sur le célèbre plateau de la Crau à Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse). La couche est épaisse de plusieurs mètres et elle emmagasine la chaleur le jour pour la restituer la nuit, ce qui est un gage de qualité. Tout comme à Châteauneuf-du-Pape, il en résulte des vins puissants, tout en rondeur, d'acidité basse. Amenés par la Durance, les galets de la partie sud sont plus petits, plus anguleux, très filtrants, d'où des vins plus élégants avec une acidité un peu plus franche. Localement, les amas de cailloutis villafranchiens résultant des périodes de glaciation et de réchauffement du quaternaire sont appelés " gress ". La grande diversité des vins des Costières provient essentiellement de leur situation sur ces diverses couches et de leurs épaisseurs. Soumis à l'influence maritime avec la proximité de la Camargue, le climat est aussi très particulier, avec deux périodes, l'une sèche (l'été et l'hiver), l'autre arrosée (le printemps et l'automne), mais sur un nombre réduit de journées. Heureusement, le mistral, qui souffle beaucoup, assainit le vignoble et évite la propagation des maladies cryptogamiques, d'où une proportion un peu plus importante de viticultures biologiques qu'ailleurs.

Le plant de Saint-Gilles

L'appellation produit 50 % de vins rouges, 40 % de rosés et 10 % de blancs. En peu de temps, le cépage syrah s'est taillé une place de choix avec 2 500 hectares dans cette vaste appellation qui en compte 4 500. Le grenache, le grand cépage de Châteauneuf-du-Pape, trouve sa place sur les galets roulés du Nord, où il peut produire des vins remarquables, quoique souvent supplanté par la syrah, plus enjôleuse. Le rustique carignan, qui fut longtemps majoritaire, disparaît peu à peu. Le mourvèdre, enfin, a trouvé son terroir de prédilection dans le sud de l'appellation. Ce n'est pas un hasard si ce cépage dit " de Saint-Gilles " est connu depuis le Moyen Âge. Dès le VIIIe siècle avant notre ère, les Grecs de Rhodes s'étaient installés sur l'arc méditerranéen et avaient fondé Kérakléa qui est devenu Saint-Gilles-du-Gard. Un peu plus tard, en 280 de notre ère, le gouverneur de la Narbonnaise Cassius Severanius avait ordonné de replanter, après la levée de l'interdiction de planter, le vignoble du " pagus nemensis ", qui allait devenir les Costières. Nemausus était le nom de Nîmes. Si ce vin jouit d'une haute réputation à l'époque médiévale, à l'égal des vins de Beaune, l'histoire récente est marquée par un homme, Philippe Lamour. Brillant avocat parisien et ami du baron Leroy, fondateur des appellations en 1935, il relance les costières et leur fait obtenir en 1950 le statut de VDQS (vin délimité de qualité supérieure). Grâce à son action, les Costières-du-Gard obtiennent leur appellation contrôlée en 1986 et changent, en 1989, leur nom pour Costières-de-Nîmes. Le nom de costières dérive de l'occitan " costiera ", qui désigne un coteau.

Un assemblage obligatoire

Aujourd'hui, la production est assurée par 400 producteurs répartis en 88 caves particulières et 9 coopératives, 4 000 hectares étant revendiqués en appellation sur un potentiel de 12 000 hectares. Depuis quelques années, le rosé, qui a pourtant le vent en poupe, est en diminution, par la volonté du syndicat de positionner les vins sur des segments plus valorisants. Il est vrai que, comme pratiquement tous les rosés de France, ils n'ont guère de cachet. Avec une petite dizaine de cépages possibles, les vins blancs se cherchent, et ils sont surtout produits en complément de gamme, quoique la roussanne peut donner de beaux résultats. Les vins rouges, en revanche, ont un véritable intérêt à des prix qui varient entre cinq et une vingtaine d'euros. Les trois remarquables cépages, syrah, grenache et mourvèdre, peuvent donner de grands vins, mais, en Costières-de-Nîmes, ils sont obligatoirement assemblés : le grenache doit représenter 25 % au minimum, mourvèdre et syrah ensemble ou séparément 20 % au minimum, le carignan 40 % au maximum. Cette règle absurde est typique de celles concoctées par l'Inao (ex-Institut national des appellations d'origine), une règle qui n'a guère de sens lorsqu'il existe un vrai terroir qui donne de la personnalité au vin sans avoir à passer par une potion alambiquée de cépages.

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