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Catégories : CEUX QUE J'AIME, Des artistes

À vendre : Vermeer de jeunesse récemment authentifié

 

<i>Sainte Praxède </i>(détail)<i>, </i>de Vermeer.<i></i>

Sainte Praxède (détail), de Vermeer. Crédits photo : Christie's

ENCHÈRES- Double actualité pour cette Sainte Praxède . Après des années de débats, la toile a finalement été attribuée au maître du Siècle d'or hollandais et elle sera l'élément phare de la vente Christie's du 8 juillet à Londres.

Il n'existe plus aujourd'hui que 37 Vermeer, dont deux seulement en mains privées. C'est dire la rareté du tableau qui sera mis en vente à Londres, chez Christie's, le 8 juillet. Il est estimé entre 7,4 et 9,6 millions d'euros. Bien que signée «Meer » et datée de 1655 en bas à gauche, cette représentation de sainte Praxède, image concentrée de dévotion, peinte à l'huile sur 101,6 × 82 cm, était jusqu'à récemment plutôt considérée comme une copie par un inconnu d'une œuvre du Toscan Felice Ficherelli (1607-1660) peinte vers 1642.

En 1986, le conservateur en chef du Mauritshuis, Musée de La Haye, qui conserve notamment la Vue de Delftchère à Marcel Proust et La Jeune Fille à la perle , avait fermement déclaré que l'inscription «Meer 1655» avait été ajoutée postérieurement. En 2002, l'historien Jon Boone écrivait: «En regardant Sainte Praxède on a du mal à comprendre son attribution à Vermeer. Il s'agit d'une copie de second ordre d'une peinture médiocre par un artiste médiocre.» Dans son catalogue complet des peintures paru en 2008 et réédité l'année suivante, Walter Liedtke ne mentionnait même pas la toile.

En revanche, le monumental Vermeer de Jan Blanc* la donne comme «la plus ancienne connue du maître absolu du Siècle d'or hollandais». Ce revirement s'explique par le résultat d'analyses effectuées récemment par des scientifiques du Rijksmuseum et de l'université libre d'Amsterdam. Le blanc de plomb utilisé pour la couche préparatoire a exactement la même valeur isotopique que celle présente dans une autre œuvre du jeune Vermeer, Diane et ses compagnes (Mauritshuis).

Selon Henry Pettifer, responsable du département des peintures anciennes chez Christie's à Londres, «cela suggère que le même lot de peinture a été utilisé». Renforcé par l'analyse de la date et de la signature «partie intégrante de la peinture», cet indice «équivaut à une approbation convaincante». La Sainte Praxède authentifiée devient dès lors, aprèsJeune femme assise au virginal (vendu 24 millions d'euros en 2004), le deuxième tableau inclus dans le corpus en dix ans.

Des années mystérieuses

Sa provenance est inconnue avant 1943, année à laquelle il est référencé lors d'une vente à New York. Depuis 1987 l'œuvre avait rejoint la collection de Barbara Piasecka Johnson, amatrice d'art d'origine polonaise décédée l'an dernier et qui était mariée à J. Seward Johnson, héritier de l'entreprise pharmaceutique américaine Johnson & Johnson. Veuve en 1983, celle-ci avait hérité d'une fortune supérieure à 400 millions de dollars. En 1986 un procès contre les six enfants Johnson lui avait laissé 85 % de la succession. Outre le Vermeer, sa collection a comporté un portrait de Rembrandt (vendu en 2004 au magnat de Las Vegas Steve Wynn pour 25 millions d'euros), des Rubens, Zurbarán, Cantarini, Picasso et Monet ainsi que des dessins de Vinci. Le produit de la vente sera reversé aux œuvres caritatives de l'Église.

Les années de formation de Vermeer sont encore largement enveloppées de mystère. Est-il allé en Italie? On ne sait. Il apparaît dans les archives lorsqu'il est admis à la guilde des peintres de Delft, en décembre 1653. Avant, aucune trace d'apprentissage en Hollande ou ailleurs. On sait toutefois que ce protestant s'était converti à la foi catholique peu de temps avant son mariage le 20 avril 1653. Sa Praxède, adaptée de celle de Ficherelli, à laquelle il ajoute un crucifix, met l'accent sur la religiosité de l'image. La sainte à l'éponge ensanglantée était vénérée pour avoir soigné les chrétiens persécutés. Vermeer lui aurait donné l'intensité de son nouvel engagement.

* Vermeer, de Jan Blanc, Citadelles & Mazenod, 384 p., 189 €.

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A propos de Johannes Vermeer
Peintre hollandais.
Né le 30 septembre 1632.

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