Diocèse du Puy-en-Velay, 1982. C’est l’effervescence au couvent des religieuses. Celles-ci ont décidé d’intenter un procès au musée du Louvre !
Mais que peuvent bien reprocher ces bonnes sœurs à ce grand musée ?

C’est qu’elles se sentent lésées ! En effet, quelques années auparavant, souhaitant vider leur grenier, elles en ont vendu le contenu à une brocanteuse pour 6 000 francs. Parmi les vieilleries se trouvait une vieille toile tout abimée. On y voit le Christ portant sa croix, dans un cadrage serré.

Personne ne sait alors qu’il s'agit d'un chef-d’œuvre du grand peintre Lorenzo Lotto ! Cet artiste italien de la Renaissance est connu pour ses portraits et œuvres religieuses. Mais la toile est en trop mauvais état pour qu'on soupçonne qu’il puisse en être l’auteur.

Un jour, la peinture est achetée par un collectionneur. Le nouveau propriétaire choisit de la nettoyer... et découvre l’inscription "Laur. Lotus", ce qui signifie en latin, "Lorenzo Lotto" ! Fou de joie à l’idée d’avoir trouvé un chef-d’œuvre, il revend la peinture plus de 3 millions de francs au Louvre !

C’est en apprenant cette histoire que, furieuses, les religieuses ont en vain attaqué le musée. Mais pourquoi n’avaient-elles pas remarqué plus tôt la signature ? Outre le mauvais état de la toile, Lotto avait aussi volontairement dissimulé cette inscription.

Elle se trouve sur la croix, juste sous les yeux du Christ, mais surtout elle est écrite... à l’envers ! Ainsi, le Christ devait être le seul à pouvoir lire le nom de l’artiste.

Quant aux bonnes sœurs, l’œuvre ayant été légalement acquise par le Louvre, elles perdent leur procès... Tout cela pour une signature trop bien cachée ! Voilà une bien pieuse facétie.

Pour en savoir plus :

Sur Lorenzo Lotto

Sur la peinture de la Renaissance italienne



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