2,1 millions de personnes, soit la population de la bande de Gaza, se trouvent « en danger de mort imminente », a affirmé cette nuit Michael Ryan, le responsable des urgences sanitaires pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une agence de l’ONU, selon des propos rapportés par l’agence de presse AFP. « Nous devons mettre fin à la famine, nous devons libérer tous les otages et nous devons réapprovisionner et remettre le système de santé sur pied », a-t-il ajouté. Le directeur de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a exhorté Israël à « faire preuve de pitié » cette nuit, estimant qu’il était « injuste » de faire du matériel médical et de la nourriture « une arme ». L’OMS a également alerté cette nuit dans un communiqué sur la destruction « systématique » des hôpitaux. Selon elle, au moins 94 % de tous les hôpitaux de la bande de Gaza sont endommagés ou détruits et le nord de Gaza est privé de « presque tous les soins de santé ».

L’acheminement de l’aide humanitaire a repris progressivement depuis lundi, après avoir été bloqué pendant deux mois et demi par Israël. Selon le Cogat, un organisme du ministère israélien de la Défense, 107 camions d’aide humanitaire sont entrés hier, 100 mercredi, 93 mardi et 5 lundi. L’ONU a annoncé la réception de 90 camions mercredi. Un petit nombre de camions « ont été interceptés par les habitants et leur contenu emporté », a affirmé hier un porte-parole de l’ONU, précisant qu’il ne s’agissait pas d’un acte criminel impliquant des hommes armés. Le commissaire général de l’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, a affirmé aujourd’hui que le minimum nécessaire serait de disposer de « 500 à 600 camions par jour ». L’UE a décidé mardi un réexamen de son accord d’association avec Israël et le Royaume-Uni a annoncé la veille la suspension des négociations sur un accord commercial. Le Premier ministre, Benjamin Netanyahou, avait affirmé lundi avoir exigé la reprise partielle de l’aide humanitaire pour répondre aux inquiétudes des États-Unis.

L’armée israélienne a lancé dimanche des opérations terrestres dans le cadre d’une nouvelle offensive militaire annoncée au début du mois par le gouvernement israélien. Cette opération a pour but déclaré de libérer les otages et de défaire le Hamas, l’organisation responsable des attaques terroristes du 7-Octobre. Israël va « prendre le contrôle » de l’ensemble de la bande de Gaza, a déclaré lundi Benjamin Netanyahou. Après les bombardements sur les « infrastructures militaires et de gouvernance du Hamas », cette opération vise à déplacer la population vers le sud-ouest de Gaza puis à lancer des « manœuvres terrestres » pour tuer les membres du Hamas, expliquait la chercheuse Neomi Neumann mi-mai sur le site du centre de réflexion Washington Institute. Le secrétaire général de l’ONU avait rappelé en avril que le déplacement forcé de population constituait une violation du droit international. Depuis la reprise des bombardements le 18 mars, 3 673 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, selon un bilan publié aujourd’hui par le ministère palestinien de la Santé à Gaza.