Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pourquoi les femmes jouissent moins que les hommes ? Cette étude vous répond !

L’idée reçue selon laquelle l’orgasme féminin serait plus “compliqué” ou rare en raison d’une spécificité physiologique ne résiste pas à l’analyse. En réalité, des mécanismes sociaux, éducatifs et comportementaux contribuent à creuser ce fossé. Les chercheurs parlent désormais de véritable "injustice sexuelle".

Si les femmes jouissent moins que les hommes, ce n’est pas une question de biologie. Plusieurs études scientifiques récentes s’accordent à dire que l’écart d’orgasme entre hommes et femmes dans les relations hétérosexuelles est largement culturel. Il s’explique par une combinaison de scripts sexuels normés, de déséquilibres dans les efforts investis, et d’un manque de reconnaissance du plaisir féminin dans la société.

Une inégalité bien documentée

L’écart orgasmique n’est pas un fantasme militant, mais un fait chiffré. Une étude de 2005 révélait déjà que 91 % des hommes avaient un orgasme lors de leurs rapports hétérosexuels, contre seulement 39 % des femmes. Si les données les plus récentes montrent une légère amélioration, l’écart est passé à environ 30 points, il reste massif. Dans une étude de l’Université McMaster, menée en 2022 auprès de 2 303 Canadiens, 86 % des hommes déclaraient avoir joui lors de leur dernier rapport, contre 62 % des femmes. Une autre étude publiée dans le Journal of Social and Personal Relationships en 2025, qui a analysé 566 rapports sexuels hétérosexuels, indique un taux de 90 % d’orgasme chez les hommes, pour 54 % chez les femmes. Pourquoi une telle différence, alors que les femmes sont tout aussi capables d’atteindre l’orgasme ? La réponse est à chercher dans les normes de genre, la culture, et le déséquilibre d’implication dans la recherche du plaisir partagé.

Pourquoi les femmes atteignent-elles moins souvent l’orgasme que les hommes ?

La principale cause identifiée par les chercheurs tient à un manque de stimulation clitoridienne. Le clitoris, pourtant l’organe central du plaisir féminin, reste largement ignoré dans les rapports hétérosexuels. Dans une étude citée dans The Conversation, 96 % des femmes affirment que la stimulation clitoridienne, seule ou associée à la pénétration, est leur moyen le plus sûr d’atteindre l’orgasme. Seules 4 % y parviennent par la pénétration seule. Et pourtant, la norme culturelle, dans les films, les livres, les magazines, et même dans les discours éducatifs, continue de désigner la pénétration vaginale comme l’acte sexuel “complet”, reléguant tout le reste aux “préliminaires”. Ce script sexuel dominant perpétue une vision masculine du plaisir où l’orgasme de l’homme marque la fin du rapport, et celui de la femme, une éventualité optionnelle. Certaines femmes finissent par intégrer cette norme, allant jusqu’à simuler leurs orgasmes pour éviter de frustrer leur partenaire. Selon plusieurs études, entre 53 % et 85 % des femmes ont déjà simulé un orgasme, souvent par peur de paraître “trop exigeantes”.

Le “pursuit gap” : un déséquilibre d’effort dans la quête du plaisir

Un concept récent, développé dans une étude américaine citée par Psychologies.com, permet de mieux comprendre ce déséquilibre : le “orgasm pursuit gap” ou “écart de recherche d’orgasme”. Il désigne la différence d’engagement entre partenaires dans l’atteinte de l’orgasme, le leur comme celui de l’autre. Les chercheurs ont constaté que les hommes se focalisent avant tout sur leur propre orgasme, tandis que les femmes… aussi. Cette double focalisation sur le plaisir masculin conduit à une invisibilisation du plaisir féminin. Même lorsque les femmes souhaitent atteindre l’orgasme, elles doivent souvent en prendre seules l’initiative, sans aide ni réelle attention de leur partenaire. Ce n’est donc pas une question de désir, mais de priorités relationnelles inégalement distribuées. Le plaisir féminin reste perçu comme secondaire, bonus, ou facultatif. Une étude citée par Vice va jusqu’à parler d’un effort émotionnel et physique inéquitable dans la recherche du plaisir féminin.

L’influence des normes genrées sur la perception du plaisir

Selon l’étude de Springer Nature Link, les normes sociales jouent un rôle décisif. Le fait de considérer la pénétration comme le “vrai” sexe conduit à sous-évaluer, voire à exclure, les pratiques réellement efficaces pour le plaisir des femmes (comme le sexe oral ou les vibromasseurs). Pire, certaines femmes interrogées expriment de la honte à l’idée d’utiliser ces pratiques, les jugeant “sales” ou “contre-nature”. Cette honte intériorisée est le résultat d’un conditionnement sexuel hétéronormatif, qui rend l’orgasme féminin difficile non pas par nature, mais par structure sociale. Comme le rappellent les chercheurs de McMaster, même dans les moments les plus intimes, les comportements restent influencés par des rôles genrés : la masculinité est associée à la performance, la féminité à la retenue. Ainsi, le plaisir masculin est présenté comme une évidence, alors que le plaisir féminin demande du temps, de l’énergie, et donc un investissement souvent négligé.

Vers plus d’équité sexuelle : quelles solutions ?

L’une des pistes majeures pour réduire cet écart est de repenser entièrement le scénario sexuel hétérosexuel. Il ne s’agit pas d’atteindre une “parité mécanique des orgasmes”, comme le souligne la doctorante Carly Wolfer, mais une équité dans l’intention et l’attention portées au plaisir de l’autre. Parmi les recommandations concrètes, on retrouve :

  • Mieux connaître son propre corps, notamment par la masturbation.
  • Utiliser des sextoys, dont l’efficacité pour augmenter la fréquence des orgasmes féminins est démontrée.
  • Développer la communication sexuelle : parler ouvertement de ses désirs et besoins sans peur ni tabou.
  • Adopter un cadre sexuel plus coopératif, où les partenaires prennent plaisir à se donner du plaisir mutuellement, de manière alternée, sans pression de performance.

Enfin, l’éducation sexuelle a un rôle crucial à jouer. Elle ne doit pas seulement porter sur les risques ou les fonctions biologiques, mais aussi sur le plaisir et le consentement, dans une approche plus égalitaire. Enseigner que le sexe n’est pas uniquement un acte dirigé vers l’orgasme masculin, mais une exploration partagée du plaisir, est une condition indispensable à un changement durable.

Sources :

Ça peut aussi vous intéresser :

Sexe : êtes-vous érotophobe ?

Sexe : comment trouver son point G ?

Combien de fois par jour les Français pensent-ils au sexe ?

Les records mondiaux liés au sexe les plus insolites

https://actu.caminteresse.fr/sciences/pourquoi-les-femmes-jouissent-moins-que-les-hommes-cette-etude-vous-repond-11202624/?

Les commentaires sont fermés.