Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Bonaparte, Napoléon, l’Égypte et l’Orient
Auréolé de la gloire des succès remportés en Italie (paix de Campo-Formio du 18 octobre 1797), Bonaparte avait reçu le commandement en chef de l’« armée d’Angleterre » mais, sur les conseils de Talleyrand, ministre des Relations extérieures, sensible à des informations reçues de Magallon (le consul de France à Alexandrie), le Directoire décide en mars 1798 de reprendre un projet déjà ancien et de s’opposer aux Anglais en organisant d’urgence une campagne en Égypte. De ce pays, le tout jeune général ne pouvait guère alors connaître, semble-t-il, que ce qu’en rapportait la lecture de deux ouvrages fort en vogue, ceux de Savary Lettres sur l’Égypte et de Volney Le voyage en Syrie et en Égypte. À défaut d’un « rêve oriental » et du modèle d’Alexandre, allégués plus tard par Bourrienne, il a pu certes y avoir chez lui une « tentation d’Orient » : il se mit à lire une traduction du Coran et à regarder plus attentivement les cartes de la Méditerranée orientale.