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Le musée Guimet a été fondé par Émile Guimet - industriel, chimiste, philanthrope et expert amateur de l'histoire des religions - au retour d'un voyage en Extrême-Orient. Inauguré en 1879, le bâtiment de l'architecte Jules Chantron met en valeur la collection d'art personnelle de Guimet et abrite une bibliothèque ainsi qu'un institut de recherche et d'enseignement. Le projet ne suscite cependant que peu d'intérêt de la part des étudiants ou de la ville de Lyon, ce qui incite Guimet à transférer sa collection dans un nouveau lieu, construit à l’identique, à Paris. Transformé en brasserie, en théâtre, puis en patinoire, le bâtiment lyonnais est finalement acquis par la Ville de Lyon, qui y transfère en 1913 les collections municipales du muséum d’histoire naturelle. Le musée ferme définitivement en 2007 et demeure depuis inexploité. En 2014, ses collections sont transférées au musée des Confluences, conçu par Coop Himmelb(l)au. Les périodes de prospérité et de déclin de ce musée et de son bâtiment abandonné incarnent des cycles de fragilité et de résistance qui font écho aux thèmes centraux de la 16e Biennale de Lyon.
Duponchelle, Valérie 12/09/2013 | Mise à jour : 16:08
Body paint, porno soft, poupées sadomaso, la Biennale affole la capitale des Gaules, pour le meilleur et pour le pire.
Ce n'est pas un hasard si, dans les rues de cette bonne ville de Lyon, les affiches de la 12e Biennale d'art contemporain mettent en vedette de jeunes gens de bonne famille en situation délicate. OEil...
La Biennale des antiquaires vu par le dessinateur François Avril
WEBSÉRIE 5/11 - Chaque jour, jusqu'au 21 septembre, l'artiste à l'affiche de la galerie parisienne Huberty-Breyne, croque pour Le Figaro la pièce d'un exposant phare du salon des antiquaires et de la haute joaillerie. Aujourd'hui, le stand de Christian Deydier qui a reconstitué un jardin chinois orné de rarissimes objets niellés d'or et d'argent.
Cité du design Platine Nord 3 rue Javelin Pagnon 42000 Saint-ÉtienneHoraires Mardi au dimanche, 10h - 18h Samedi, 10h - 20h
Commissariat Catharine Rossi, Jana Scholze, Penny Sparke, Kingston University, Londres
La pandémie de Covid-19 provoque le confinement milliards d’individus, dans le monde entier, pendant de longues périodes. Dans ce contexte, en plus de leur rôle historique de refuge et de lieu de soins, les espaces domestiques sont aussi des écoles, des gymnases, des restaurants, des cinémas, des bureaux et des espaces de travail… Si la crise sanitaire n’est pas le sujet de l’exposition, At home permet aux visiteurs de réfléchir au sens de « se loger » autrefois, aujourd’hui et dans un avenir post-Covid, et à la manière dont les architectes et designers y travaillent.
Cette exposition aborde ce scénario d’un point de vue critique à travers cinq thèmes :
Les visions utopiques de la maison montrent la manière dont les médias influencent nos représentations de l’espace domestique, nos modes de consommation et constituent une vision idéalisée bien que déformée du « chez soi ».
L’abri rappelle que la première fonction de l’espace domestique est de protéger et que cela ne constitue pas une exigence pour tous les seuls êtres humains, mais aussi pour toutes les matières vivantes et organiques.
Identités présente le foyer comme une sphère privée dans laquelle les individus construisent et expriment leur identité. Elle montre comment les architectes et designers cherchent des alternatives à la marchandisation et la standardisation du foyer pour garantir cette fonction essentielle.
Bien-être se concentre sur la manière dont la fonction de protection se transforme progressivement en volonté de maximiser notre potentiel physique et psychologique : introduction de la nature dans les maisons, engagement dans des modes de vie durables et recherche de la santé et du bonheur.
La maison connectée revient sur les promesses et dangers offerts par les technologies domestiques : « être chez soi partout ou être partout à partir de chez soi », « voir et être vu », etc.
Au travers d’une approche historique présentant images, films, objets en 3D et installations, At home offre aux visiteurs un aperçu du défi que représente l’ambition de bifurquer au sein de nos espaces domestiques pour les architectes et les designers, mais aussi pour nous toutes et tous.
Penny Sparke est historienne du design et enseignante à l’Université de Kingston. Pendant près de 20 ans, elle enseigne puis dirige le programme d’histoire du design géré par le Royal College of Art de Londres et le Victoria & Albert Museum. Elle est l’auteur de plus d’une douzaine d’ouvrages sur le design moderne dont An Introduction to Design & Culture in the 20th Century (1986), A Century of Design (1999), ou encore The Modern Interior (2008). Elle est également commissaire de nombreuses expositions.
Jana Scholze est conservatrice spécialisée dans le design contemporain et professeur associée à l’Université de Kingston où elle dirige le master « Curating Contemporary Design ». Jana Scholze a travaillé plus de dix ans au Victoria & Albert Museum et a travaillé sur de nombreuses expositions telles que What is Luxury ? et Cold War Modern Design 1945-1972. Elle collabore également sur la 4e biennale de design d’Istanbul A School of Schools en partenariat avec le British Council.
Catharine Rossi est professeur associée à l’Université de Kingston également. Ses recherches portent sur l’histoire du design, le design italien d’après-guerre, l’artisanat et le design contemporain. Elle est commissaire et auteure de plusieurs publications et expositions sur la culture des clubs d’hier et d’aujourd’hui, et notamment co-commissaire de l’exposition itinérante Night Fever : Designing Club Culture 1960 to Today présentée au Vitra Design Museum en 2018.
Travail, quand tu nous tiens... Allégories du travail / 1850-2017 / Saint-Étienne Métropole
Du 9 mars-30 septembre 2017 Commissaire d'exposition : Philippe Peyre, directeur du Puits Couriot / Parc-musée de la mine / Ville de Saint-Étienne Scénographie : Gulliver Design Photographies : Florian Kleinefenn
Murs peints et ronds-points, bâtiments publics, monuments, églises et cimetières, mais aussi tags et allégories de l'underground d'aujourd'hui : les figurations du travail sont nombreuses dans notre environnement quotidien. Elles nous parlent de notre lien au travail et de sa place dans nos vies. Du travail, emblème du monde industriel du 19e siècle et des utopies qui l'accompagnent, aux allégories d'aujourd'hui présentes sur les plaques de nos morts ou au cœur de nos ronds-points, l'exposition du Puits Couriot invite à une balade au gré du territoire/laboratoire qu'est Saint-Étienne pour réfléchir aux mutations du monde et aux sens des interrogations qui sont les nôtres.
Le monde comme entrepôt de livraison, 2016.
Commissaires d'exposition : Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon Installation vidéo, multi projections, couleur, 16/9.
Dans les salles du Musée de la mine, Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon insèrent des projections vidéo tirées de leurs films récents. Entre les impressionnantes machines industrielles arrêtées du puits Couriot se glissent des images d’entrepôts automatiques – un monde qui rêve de fonctionner sans l’homme – et, en parallèle, des chercheurs partis dans la forêt pour réinventer la société – des hommes qui cherchent à fuir ce monde.
Biographies Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon www.nogovoyages.com Stéphane Degoutin et Gwenola Wagon travaillent ensemble depuis 2005. Ils proposent des expériences de modes de vie alternatifs qui tentent de concilier vie primitive et internet, interrogent le travail et sa mutation en poudre, enquêtent sur les lieux physiques d'internet. Ils collectionnent les images d’une guerre soluble dans les danses de clips et de caméras embarquées et sondent l’inconscient de lieux cherchant à évacuer leurs névroses.
Je ne sais pas où est né le design, certainement pas à Saint-Etienne. Ni à Paris. Pas plus qu’à Londres, à Tokyo ou à New York. Je ne sais où mais je sais quand. Cela se passait au début du néolithique lorsqu’un groupe d’hommes et de femmes s’organisait pour un mode de vie collectif. En cette période lointaine, quand se posait la question d’arbitrer les choix techniques de la communauté, alors, l’observation – attentive – des pratiques, la proposition – débattue – des solutions, et leur mise en forme – réversible – se réalisaient par ce qu’on dénommerait plus tard le design.
Je ne sais pas ce que deviendra le design. Ce que je sais, c’est qu’il restera plus tard des objets « parfaits en leur temps » devenus épaves, devenus énigmes anthropologiques, souvenir probablement heureux d’un break rouge pour pic-nic en famille.
Le berceau miraculeux des chasseurs-cueilleurs est un chant tribal à décrypter plus qu’un véhicule, une chambre nuptiale pour procréer un groupe d’enfants sauvages, un bricolage venu du néolithique pour constituer un groupuscule désirable, ici, aujourd’hui, en plein chaos.
Installation artistique de Francis Cape 9 mars- 9 avril
L’exposition Bancs d’utopie / We sit together de Francis Cape se compose de reproductions à l’identique de 12 bancs issus de sociétés communautaires européennes. Ceux-ci participent d’un projet plus vaste entrepris par l’artiste depuis 2011 sous le titre générique de Utopian Benches avec des bancs ayant été ou encore utilisés par des communautés implantées aux États-Unis. Pour l’artiste, les bancs opposent l'individualisme au communautarisme, et prônant des valeurs différentes du matérialisme individualiste dominant. Les bancs sont des sièges que l’on partage ; ils sont sans hiérarchie, tout le monde y est assis à la même hauteur.
Commissariat Olivier Vadrot, professeur à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon ;
L'exposition est le résultat d'un travail de recherche des étudiants du Master Design Exposition à l'ENSBA de Lyon depuis 2014 : Nivine Chaikhoun, Gwendoline Dos Santos, Camille Drai, Sarah Dulac, Roxane Esperon, Serena Evely, Camille Jacoby, Jonathan Mahistre, Claire Laborde, Guillaume Ladavière, Clara Levieuge, Mélissa Mariller, Olivier Milis, Adrien Rocca.
Coproduction ENSBA Lyon ; Familistère de Guise et Frac Franche-Comté
Par AFP, publié le17/01/2013 à 10:46, mis à jour à 10:46
SAINT-ETIENNE - Du 14 au 31 mars prochain, Saint-Etienne sera la capitale mondiale du design, en organisant sa 8e biennale internationale consacrée à cet art, qui devrait conforter son image de ville résolument tournée vers l'innovation et la création.
Vue de la Cité du design, à Saint-Etienne, le 1er octobre 2009
afp.com/Jean-Philippe Ksiazek
A la faveur de l'édition précédente, en 2010, Saint-Etienne avait fait son entrée dans le réseau Unesco des villes de design, un club très fermé qui ne regroupe que 11 villes au monde, dont trois seulement en Europe, avec Berlin et Graz.
Une reconnaissance pour la ville du Forez qui, longtemps pionnière dans le développement industriel, a fait le choix aujourd'hui d'associer art et industrie, capitalisant sur son histoire et le sens de l'innnovation de ses entreprises.
Quelque 50 expositions et 29 rendez-vous (forums, ateliers, débats...) figurent au programme de cette Biennale 2013, où sont attendus 85.000 visiteurs, des professionnels, des reponsables d'entreprises et de collectivités mais aussi le grand public.
Pour ce nouveau cru, les organisateurs entendent "témoigner, à travers le design, des innovations qui influenceront dans tous les domaines la vie quotidienne de demain", a affirmé mercredi la directrice de la Biennale, Elsa Francès, lors de la présentation de la manifestation à la presse.
Ils ont donc choisi pour thème "l'empathie", afin de montrer en quoi le travail du designer peut appréhender les attentes et besoins des citoyens dans des systèmes de plus en plus complexes, tout en étant plus respectueux de la nature et des hommes.
Dimension internationale affirmée
Une des expositions, baptisée "demain, c'est aujourd'hui", sera notamment consacrée à cette prospection du futur avec par exemple la présentation d'un packaging alimentaire lui-même consommable. Une autre évoquera le changement de la relation de l'homme à l'énergie, passant de consommateur à producteur grâce à la récupération de l'énergie produite par ses activités.
La vocation internationale de la Biennale sera encore plus affirmée que par le passé avec notamment une exposition regroupant les onze villes du réseau des villes créatives sur le thème de la cité, ou encore la présentation de travaux de cinq écoles européennes de design.
La place croissante du design dans l'économie sera également au programme avec un forum de deux jours et un espace de "labos" où onze entreprises exposeront à la critique des visiteurs prototypes ou produits innovants.
Installée dans les locaux de l'ancienne "Manu" (Manufacture des Armes et Cycles) de Saint-Etienne, devenue la Cité du design, l'Ecole supérieure d'art et de design qui fut à l'origine de la création de la Biennale, en 1998, présentera trois expositions.
L'une d'entre elles, "c'est pas mon genre", réunira une centaine d'objets, résumant en "neuf figures de femmes" la façon dont le design voit le statut de la femme dans la société française.
Enfin, la Biennale entend affirmer sa dimension territoriale en organisant une partie des événements dans d'autres lieux de la ville et de l'agglomération stéphanoise, comme le musée d'Art Moderne, le Musée de la Mine et le site Le Corbusier de Firminy, où l'église Saint-Pierre accueillera une exposition sur l'humour dans le design.
Dans l'agglomération, des "parcours" et des visites thématiques permettront au grand public de découvrir les différents temps forts de la manifestation.
Soutenue par la région Rhône-Alpes, la biennale essaimera aussi dans des villes voisines comme Lyon, Vienne ou l'Isle d'Abeau (Isère).
Le Journal des Arts - n° 394 - 21 juin 2013 - Alain Quemin - 863 mots
Le talent explosif de Camille Henrot élude une exposition internationale un peu terne. Après l’édition 2011 de la Biennale de Venise qui avait franchement déçu, l’édition 2013 suscitait bien des attentes.
(exposition visible aux heures d’ouverture de la médiathèque)
Juliana Gotilla et Laure Bertoni sont designers, et ont mené en 2013 des projets dans le quartier Tarentaize-Beaubrun, en collaboration avec deux bailleurs sociaux, Alliade Habitat et le Toit Forézien.
Alors que le mot « design » apparaît souvent comme élitiste et lointain, Juliana et Laure le pratiquent au plus près des habitants, de manière partagée.
Porte à porte, affiches, supports de débats, ateliers créatifs... Leur méthodologie vise à inviter les voisins à se joindre au projet.
« Pourquoi ? » demandent-ils alors ! Parce qu’ils ont le premier rôle, parce que leur parole est précieuse et parce qu’il est important que les habitants puissent s’impliquer dans l’aménagement de leur cadre de vie.
Au coeur du quartier, à la médiathèque de Tarentaize-Beaubrun, les démarches de co-conception des deux projets sont détaillées : - « Je participe... », par Juliana Gotilla avec Alliade Habitat et le centre social le Babet. - « La Voie-x des voisins », par Laure Bertoni (collectif Escale) avec Le Toit Forezien, l’association de prévention spécialisée l’ACARS, et six jeunes habitants du quartier. « Ah, c’est ça aussi le design ! »
Cette exposition est réalisée avec le soutien de la Ville de SaintÉtienne, du Toit Forézien et d’Alliade
Artifact est une exposition qui remonte aux origines de la Biennale Internationale Design Saint-Étienne. Elle présente une sélection de projets issue de près de 500 candidatures internationales. Contrairement aux autres expositions où les commissaires invitent des créateurs à montrer leur travail en fonction d'un thème ou d'affinité qui leur sont propres, Artifact permet de sentir l'air du temps, de voir les préoccupations des créateurs aujourd'hui ainsi que les formes, les propositions, qui s'en dégagent. L'édition 2015, propose une sélection de projets très variés, formels ou conceptuels, de l'objet industriel à l'idée poétique, dialoguant les uns avec les autres. Une partie de la sélection est présentée à la Bourse du travail, un lieu fort et historique au coeur de la ville, faisant écho à une autre partie présentée dans les bâtiments H à la Cité du design - Site Manufacture, qui accueille une partie de la Biennale.
Fréquentation record pour cette édition plus longue d'un mois. Le public n'a pas faibli depuis début mai pour découvrir, applaudir ou critiquer cet état des lieux de l'art contemporain en 2015.
Tout l'art du monde sur la lagune! La 56e Biennale de Venise, présidée par Paolo Baratta, s'est achevée dimanche 22 novembre avec une série de chiffres positifs qui témoignent de l'engouement croissant du public pour l'art contemporain. Depuis début mai - fait historique, la Biennale a été avancée d'un mois pour cause d'Exposition Universelle à Milan- , ce rendez-vous majeur de l'art contemporain a attiré 500.875 visiteurs en sept mois, contre 475.000 visiteurs pour l'édition de 2013.
À titre de comparaison, ils n'étaient que 196.000 en 1999, a souligné avec bonheur Paolo Baratta qui gère toutes les biennales (arts, architecture, cinéma) avec la carrure de l'ancien ministre qu'il fut. À noter aussi, monde plat d'internet oblige, qu'en plus des personnes en chair et en os, 1,493 million d'internautes ont exploré le site web de la Biennale, pourtant assez rude d'usage, soit un total de 8,575 millions de vues.
Il faut ajouter à ce total déjà confortable les quelque 24.065 tout premiers visiteurs de la semaine de vernissage (+17,83% par rapport à 2013), dont 8100 journalistes accrédités (5450 de la presse internationale et 2650 de la presse italienne) et, désormais, les 2768 amateurs particulièrement décidés qui ont payé une «Biennale Card» pour accéder à cette semaine réservée aux professionnels de l'art. À noter que les jeunes et les étudiants ont représenté cette année 31% du total du public. Les étudiants venus en groupes décrypter et analyser la plus ancienne des biennales - cet état des lieux de l'art contemporain à un instant donné - en représentaient 14%.
La moyenne par jour ouvrable est plus que dense avec 2899 visiteurs, même s'ils sont de plus en plus disséminés dans la cité lacustre, de la compétition officielle déjà très étoffée à la rituelle mise en abîme de l'art contemporain par le mariage avec les Anciens d'Axel Vervoordt au Palazzo Fortuny (splendide salle Anish Kapoor et Giacometti).
Encore plus de bouchons cette année dans les vaporetti qui allaient de la place Saint-Marc et du Grand Canal aux Giardini. Les pavillons nationaux y avaient souvent les faveurs du public (57% de la billetterie), avec nombre de coups de cœur pour le Japon (naufrage rouge par Chiharu Shiota), la Suisse (transposition architecturale et sensuelle d'un Rothko par la jeune Pamela Rosenkranz), la Pologne (les deux artistes C.T. Jasper et Joanna Malinowska mêlaient opéra polonais et reportage dans un Haïti délavré avec Halka/Haiti 18°48'05N 72°23'01W ) ou l'Australie qui inaugurait son tout nouveau pavillon, cube noir signé de l'agence Denton Corker Marshall (Fiona Hall y réinventait les arts premiers de demain avec son installation digne d'une sorcière Entitled Wrong Way Time).
Les femmes sculptées de Wangechi Mutu
Même foule pressée et avide à l'Arsenal où se déployait le corps principal de All The World's Futures, l'exposition fort politique du commissaire d'origine nigériane, Okwui Enwezor (26% de la billetterie), critique, poète, historien de l'art classé n°24 par ArtReview dans sa liste des 100 personnalités les plus influentes de l'art en 2014 .
Cet homme fort de la scène contemporaine internationale, dialecticien souriant et bel orateur formé aux États-Unis, a invité nombre d'artistes nés ou émanant du continent africain pour sa démonstration d'un monde artistique reflet des rapports de force et des conflits symboliques de l'histoire: des Camerounais Pascale Marthine Tayou et Barthélémy Toguo, tous les deux nés en 1967, à la belle Kenyane, Wangechi Mutu, qui était à l'honneur dès le mois de mai au tout nouveau Whitney Museum de New York. Une question culturelle et identitaire qu'il a souvent abordée lors de sa longue et brillante carrière et dont on attendait une sorte de révélation ultime à Venise.
Révélation réussie avec le jeune artiste venu du Ghana, Ibrahim Mahama, dont l'installation sans fin en toiles de jute, Out of Bounds, 2015, rappelait de façon très concrète le poids de l'histoire coloniale et de ses commerces dans le long couloir de l'Arsenal qu'arpentent les festivaliers à longueur de visite.
Le courage de Sarkis l'Arménien
Confirmation bienvenue avec le Lion d'or d'honneur décerné au vétéran de la scène africaine, le Ghanéen El Anatsui, bien connu des collectionneurs français, du Centre Pompidou au Festival de Chaumont. Simple et chaleureux, soutenu par un petit groupe de fans spectaculaires comme leurs nattes et leurs rires, venus du Ghana, ce professeur était le seul coup de coeur unanime d'un palmarès assez politiquement correct: de l'artiste américaine Joan Jonas, reine conceptuelle et féministe, au pavillon de l'Arménie, œuvre collective parfaitement inaccessible sur son île de San Lazzaro degli Armeni pour qui n'avait pas son motoscafo personnel. Beaucoup auraient trouvé plus courageux de couronner Sarkis l'Arménien qui a mis toute sa poésie et sa profondeur pour oser représenter la Turquie en son pavillon officiel.
S'ouvrant sur les œuvres historiques de Bruce Nauman et les bouquets d'armes de l'artiste franco-algérien Adel Abdessemed, finissant en apothéose avec les huit immenses tableaux noirs du peintre allemand Georg Baselitz d'une beauté renversante (aussitôt achetés par François Pinault), cette réflexion d'Okwui Enwezor sur les mondes de l'art en a emballé certains. Comme le Britannique d'origine ghanéenne, David Adjaye, qui en a d'ailleurs signé l'architecture.
En a intrigué beaucoup qui s'attendaient à plus de vraies découvertes et de choix forts, toujours le paradoxe dans ce marathon de l'art qui enivre, épuise et doit séduire des esprits aussi repus que difficiles. Le choc a souvent été la fausse mosquée du pavillon islandais, si convaincante qu'il a fallu fermer ce faux lieu de culte après un mois d'ouverture, pour excès d'affluence et/ou raisons de sécurité.
Et, au final, a laissé circonspects nombre des festivaliers les plus aguerris qui y voyaient surtout la difficulté pour un commissaire de tenir la ligne de son idée avec les moyens du bord. Beaucoup d'artistes semblaient s'être greffés sur l'exposition phare du fait de la puissance financière de leurs galeries, notaient les plus sévères.Qui aime bien, châtie bien. C'est vrai en art contemporain, aussi.
Les retardataires sont en général plus positifs dans leurs jugements, car ils visitent une biennale sans foule ni diktats en associant tourisme et culture. Cette année, l'actualité en a jugé autrement. Nicole et Claude, Parisiens et quadras partis en amoureux découvrir la Biennale, pile l'avant-dernier week-end, sont arrivés sur la lagune au lendemain du massacre du 13 novembre. Ils ont vécu trop en direct le chaos et la violence pour accepter de bon gré le pessimisme et l'âpreté qui se dégageaient de «All The World's Futures». Fuite devant tant de noir, nous disent-ils, et refuge dans les visions océanes du peintre irlandais Sean Scully au Palazzo Falier et les sculptures géantes de Jaume Plensa à San Giorgio Maggiore .
Alejandro Aravena dirigera la Biennale de Venise en 2016
La Biennale internationale d'architecture de Venise a désigné Alejandro Aravena pour diriger la 15e édition en 2016. Le célèbre architecte chilien a l'ambition de réconcilier la société civile et l'architecture.
La prochaine Biennale de Venise sera dirigée par Alejandro Aravena. L'architecte chilien aura la lourde mission de succéder à Rem Koohlaas lors de la Mostra Internationale d'architecture de Venise qui se tiendra du 28 mai au 27 novembre 2016. Sur le site internet de l'exposition, le nouvel élu a déclaré que "plusieurs combats doivent être gagnés et plusieurs frontières sont à repousser afin d'améliorer la qualité de l'environnement bâti et, par conséquent, la qualité de vie des gens. C'est ce que j'aimerai voir lors de cette 15e édition". Avec la société Elemental qu'il a fondé, (Do Tank), Alejandro Aravena tente de reloger les populations pauvres par la conception d'architectures durables. Son idée repose sur l'utilisation de ressources limitées – "faire plus avec les mêmes moyens"- et sur l'exploitation de la ville comme une source de richesse pour les pays en développement.
Porte-parole d'une architecture concrète
Ce diplômé de l'Université catholique du Chili en 1992 se bat ainsi depuis une vingtaine pour défendre ce concept. Ses réalisations éclectiques témoignent de la richesse de son talent : bâtiments institutionnels (école), bureaux, logements, maisons individuelles. Membre du jury du prix Pritzker, le chilien a été récompensé à plusieurs reprises, notamment par un Lion d'Argent à la 11e édition de la Biennale de Venise, le prix Marcus en 2010 et le Prix Avonni comme "Innovateur de l'Année".
Pour le président de la Biennale, Paolo Baratta, l'édition 2016 sera une nouvelle tentative pour réduire l'écart entre l'architecture et la société civile. Celle-ci est souvent considérée comme un spectacle, un art superflu, indique-t-il dans un communiqué. "Parmi les architectes de la nouvelle génération, Alejandro Aravena est, selon nous, celui qui peut parler le mieux des répercussions concrètes de l'architecture, et de la vitalité de ce domaine", conclut-il.
WEBSÉRIE 6/11 - Chaque jour, jusqu'au 21 septembre, l'artiste à l'affiche de la galerie parisienne Huberty-Breyne, croque pour Le Figaro la pièce d'un exposant phare du salon des antiquaires et de la haute joaillerie. Aujourd'hui, La Pomme de Ben de Claude et François-Xavier Lalanne, sur le stand de la galerie Xavier Eeckhout.
WEBSÉRIE 7/11 - Chaque jour, jusqu'au 21 septembre, l'artiste à l'affiche de la galerie parisienne Huberty-Breyne, croque pour Le Figaro la pièce d'un exposant phare du salon des antiquaires et de la haute joaillerie. Aujourd'hui, La table rose de Nicolas de Staël sur le stand de la galerie Applicat-Prazan
Alors que le musée de l’Orangerie explore cet automne dans une importante exposition l’influence de Chaïm Soutine (1893-1943) sur Willem de Kooning (1904-1997), la maison de ventes Tajan propose, dans sa vacation d’art contemporain de demain, une œuvre singulière du hérault de l’expressionnisme abstrait américain datée de 1947-1948, Untitled (Man and Woman) (lot n° 12).
Interposant un mannequin fantomatique entre une figure masculine vêtue d’une ample veste en tweed et une femme blonde au regard menaçant, ce tableau marque la transition entre la précédente série des Women du début des années 1940, représentant des femmes assises dans des poses ingresques, et celle plus violente, dérivée du cubisme et du surréalisme, débutée à la fin de la décennie. Cette huile sur papier est l’une des rares œuvres de l'artiste à représenter un couple, une iconographie qu’il abandonne par la suite pour concentrer ses recherches entre figuration et abstraction sur le seul corps féminin, dont la célèbre Woman I conservée au MoMA constitue sans doute le point d’orgue. E.M. Vente Espace Tajan, 37 rue des Mathurins, 75008 Paris, le 1er décembre 2021 à 19h. Pour consulter les lots et enchérir, c’est par ici.
Une œuvre de Daniel Buren à Dijon… pour un an ! Répétition d’un motif géométrique, effet visuel produit par l’alternance des couleurs : que manque-t-il au traditionnel toit bourguignon en tuiles vernissées pour être une œuvre de Daniel Buren ? En fait, plus qu’il n’y paraît, comme en témoigne le travail in situ qu’il vient de réaliser dans le jardin du siège régional de la Banque de France, en plein cœur de Dijon, à l’invitation de l’association dijonnaise Interface. L’artiste, qui a abandonné le travail en atelier depuis la fin des années 1960 pour créer des œuvres en extérieur, reconnaît lui-même le paradoxe (et l’intérêt) du travail in situ : « A priori tout est donné. Après, on peut transformer ». La structure qu’il a imaginée prend son appui (visuel) sur le toit coloré de l’hôtel particulier du XVIIe siècle. Depuis la rue des Godrans, derrière la grille qui sépare le passant du jardin (prémisse et contrainte, cet éloignement s’intègre à l’œuvre), un long cône visuel vient contredire la perspective à point de fuite : l’impression numérique recouvre une plateforme surélevée qui s’étend sur 35 m de long avant de prendre brusquement la verticale et de se raccorder, par ses motifs, à ceux de la toiture. Ce « raccord parfait », calé sur la focale du regard, révèle un rapport d’échelle jusqu’alors inaperçu ainsi que la profondeur du jardin qui, résume Frédéric Buisson d’Interface, « donne l’impression de se redresser ». Inaugurée le 26 novembre, Point de vue ascendant, comme la plupart des œuvres de l’artiste conçues pour un lieu, ne durera qu’un an, avant d’être détruite. Après, il faudra se contenter du souvenir, qui pourrait bien finalement avoir changé les lieux. A.F.
— À VOS AGENDAS !
Plus que 5 jours pour aller visiter la Biennale
Très à son aise dans l’écrin du Grand Palais éphémère, avec une vue imprenable sur la tour Eiffel, la Biennale 2021 a atteint sa vitesse de croisière. Dans une ambiance chic et sobre, quelque 70 stands, dans des tonalités à dominante gris et beige, bordent des allées spacieuses jalonnées de sculptures monumentales prêtées par divers musées et galeries. Cette année, plusieurs institutions ont été conviées : le musée de Flandre, le Mobilier National, les ateliers d’art, moulages et chalcographie de la RMN-Grand Palais, la Fondation Dina Vierny – musée Maillol ou encore la Manufacture de Sèvres, dont les stands se déploient au milieu de ceux des marchands. Vous avez jusqu’au dimanche 5 décembre 17h pour aller découvrir cette 32e édition du salon avec une nocturne jusqu’à 22 h le jeudi 2. L'Objet d'Art est partenaire de l'événement. N.d’A.
La collection du CNAM croquée par Lapin Se promener dans les collections du musée des Arts et Métiers, c’est explorer deux siècles d’inventions dans les domaines de l’aéronautique, des transports, des énergies, de la construction… Un parcours à la découverte de pépites technologiques qu’a emprunté Lapin, illustrateur français féru de voyages, auteur depuis des années de nombreux carnets de croquis réalisés in situ aux quatre coins du monde. L’exposition « Carnets d’inventions », qui ouvre cette semaine et que l’on pourra voir jusqu’au 8 mai 2022, propose de suivre la promenade dessinée qu’il a entreprise au musée des Arts et Métiers au cours d’une résidence et de redécouvrir sous son crayon des objets emblématiques de ses collections, du cinématographe Lumière à l’avion n°3 de Clément Ader, en passant par des choix plus subjectifs de l’artiste, comme la machine à écrire Olivetti Valentine. Une visite qui n’intéressera pas seulement les enfants, mais aussi tous ceux qui se passionnent pour ce patrimoine. À noter également dans vos agendas : l’atelier « Les fabricateurs » qui se tiendra du 21 au 24 décembre, qui propose aux enfants de plus de 7 ans de réaliser une carte de vœux d’inventions avec Lapin. L.C.
La 27e édition qui ouvre aujourd'hui ses portes au Grand Palais a-t-elle toujours la même aura internationale? Enquête.
WEBSÉRIE 1/12 - Chaque jour, jusqu'au 21 septembre, l'illustrateur à l'affiche de la galerie parisienne Huberty-Breyne, croque pour Le Figaro, la pièce d'un exposant phare du salon des antiquaires et de la haute joaillerie. Aujourd'hui, la galerie Kraemer propose le XVIIIe du futur : du mobilier royal prêt à s'envoler dans des conteneurs. François Avril: la ville comme inépuisable source d'inspiration
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