En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
VIDÉO - À l'occasion de l'édition 2014 de l'International Balloon Fiesta, le site Roadtrippers rend hommage à cet événement qui illuminera le ciel d'Albuquerque, au Nouveau-Mexique, en octobre prochain.
définition : objet fut inventé au Puy-en-Velay par Émile Reynaud en 1876. Breveté en 1877, il s’agissait d’un jouet optique donnant l’illusion du mouvement et fonctionnant sur le principe de la compensation optique.
A vos dicos et pensez à mettre un titre à votre texte si vous pouvez bien sûr
Rappel
une définition – un mot à trouver
faire des anagrammes avec 5 lettres minimum – pas utile de faire beaucoup de mots 5 ou 6 sont largement suffisant pour un texte passionnant.
Vous faites un texte avec les mots
cerise sur la gâteau un texte en rapport avec le mot mystère.
Je ne savais que le praxinoscope avait été inventé au Puy en Velay mais cette ville est un de mes paysages. Nous nous sommes mariés et avons vécu non loin de là en Haute-Loire(Auvergne). Nous y allions souvent, nous balader, visiter des expos, emmenions nos visiteurs pour le chemin de croix vers la jolie vierge. Après un repas mémorable, nous avons pris le tortillard touristique avec mes beaux-parents. Ces paysages sont propices à la paix de l’âme.
Evoquer le praxinoscope me fait penser à une autre invention de ma grande région d’adoption, le cinéma par les frères Lumière à Lyon.(Rhône-Alpes-Auvergne)
Enfin, je ne peux pas ne pas évoquer un autre paysage d’invention, Annonay et ses montgolfières
1979. En pleine guerre froide, deux familles ordinaires d’Allemagne de l’Est rêvent de passer à l’Ouest. Leur plan : construire une montgolfière et survoler la frontière. Une histoire incroyable. Une histoire vraie.
En 1782, le 14 décembre, la première montgolfière s'élève à Davézieux, à quelques kilomètres d'Annonay. Elle est constituée d'un grand sac de papier doublé de toile placé au-dessus d'un feu de paille mouillée et de laine. Plusieurs autres inventions sont à mettre au compte de Joseph Montgolfier : le bélier hydraulique, le mode de fabrication du papier vélin et du papier filtre, appelé papier joseph.
Le premier jet détermine qui sera le personnage central de votre histoire :
2 Un lutin (korrigan?) muni d’une lance 3 Un géant bien baraqué 4 Une sorcière à cheval sur son balai 5 Une fée avec sa baguette magique 6 Une paysanne à tablier bleu 7 Un jeune roi avec son sceptre 8 Une princesse 9 Un adolescent en baskets et casquette de rappeur 10 Un grand échalas tout maigre 11 Un chevalier avec son épée 12 Un écolier avec son cartable sur le dos
2e jet : Votre personnage se rend ou se trouve ici :
2 Dans un jardin 3 Dans un grenier 4 Dans une grotte 5 Dans un château fort 6 Sur une route de montagne 7 Sur une plage 8 Dans une cave 9 Dans une école 10 Dans un hôpital 11 Dans une chaumière 12 Dans une rue d’une grande ville
3e jet : Il y découvre un objet magique qui parle et est en manque de quelque chose :
2 Un casque de pompier 3 Une guitare 4 Une baguette 5 Une fleur 6 Un poisson rouge 7 Un livre 8 Une paire de bottes 9 Un parapluie 10 Un couteau 11 Une clé 12 Un crayon
4e jet : Expliquez pourquoi et comment ça oblige le personnage à prendre ensuite
2 Le bateau 3 Le train 4 Une fusée 5 Une montgolfière 6 Une moto 7 Un vélo 8 Un avion 10 Un paquebot 11 Un camion de pompiers 12 Un carrosse
5e jet° : Sachant que dans la suite de l’aventure interviendra...
2 Une baleine 3 Une chauve-souris 4 Une grenouille 5 Un dragon 6 Un perroquet 7 Un éléphant 8 Une poule qui pond 9 Un chat 10 Une araignée 11 Un cochon 12 Un pingouin
… racontez-nous une belle histoire avec tout ça !
Si votre imagination n’est pas suffisamment débridée par l’attribution de ces cinq éléments, vous avez toute liberté d’utiliser d’autres des éléments mentionnés ci-dessus pour nous concocter un joli petit conte déjanté pour les enfants petits et grands !
On vous offre même un fantôme, une sirène et un ogre en prime !
Annonay (en occitan Anonai) est une commune française située dans le département de l'Ardèche et la région Rhône-Alpes. Avec ses 17 522 habitants en 2006, Annonay est la commune la plus peuplée de l'Ardèche.
Ses habitants sont appelés Annonéens.
Géographie Au pied des Monts du Vivarais, Annonay est situé à 75 km de Lyon, à 45 km de Valence et à 40 km de Saint-Étienne. Au contact de régions au relief très différent, la ville a été édifiée en amphithéâtre à partir des berges des deux rivières : la Cance et la Deûme. Point culminant : le Montmiandon à 679 m
Annonay s'est développée grâce à sa situation au carrefour de routes commerciales .
Communes limitrophes dans le canton d'Annonay-Nord : Boulieu-lès-Annonay, Davézieux Saint-Marcel-lès-Annonay dans le canton d'Annonay-Sud : Roiffieux, Vanosc, Vernosc-lès-Annonay Villevocance ; dans le canton de Bourg-Argental (arrondissement de Saint-Étienne, département de la Loire) : Burdignes.
Histoire
Antiquité L'origine du nom de la ville renvoie à de nombreuses hypothèses. L'une d'entre elles veut que Annonay vienne de Annoniacum ou domaine d'Annonius, riche Romain qui aurait vécu là :[1].
Moyen Âge Au XIIIe siècle la petite ville d'Annonay est une étape importante sur la route du pèlerinage la Vierge du Puy-en-Velay: en sont témoins les hôtels pour pélerins, les 5 monastères et les 2 prieurés. En 1487 la ville compte 14 églises pour environ 2 000 habitants. Jusqu'aux guerres de religion, les clercs représenteront jusqu'à la moitié de la population .
Les familles Roussillon, Rohan-Soubise, Levis-Ventadour, dominent la région. En 1288 une charte est signée entre la ville et le seigneur d'Annonay. Celle-ci accorde une certaine autonomie à la ville : en particulier, le droit de levée des tailles. À partir de 1365, deux consuls ont en charge les destinées de la ville.
Au cours du XVe siècle, Annonay s'affirme comme un carrefour commercial : exportation de son vin, échanges entre la vallée du Rhône, le Dauphiné et la montagne, grâce aux muletiers ; la tannerie se développe en profitant des eaux de la Deume). Mais cette relative prospérité attire les brigands, routiers et mercenaires. Lors de la guerre de Cent Ans, la ville renforce ses remparts avec des tours de guet percées de portes afin de contrôler les entrées et sorties.
En 1524, Annonay est rattachée au domaine du roi de France à la suite de la révolte du connétable de Bourbon : ses biens, dont fait partie Annonay, sont confisqués.
Guerres de religion Article détaillé : Guerres de religion (France). À cette époque, Annonay compte trois mille cinq cents habitants. Les quartiers de la Cance et de la Deûme sont délaissés par les plus riches au profit de la place Vieille, la place Grenette, la rue des Forges (ancienne Grande Rue)[2].
Annonay adopte le protestantisme avant Genève. Dès 1528, un moine cordelier, Etienne Machopolis qui avait entendu Luther prêcher en Saxe, propage les nouvelles idées. En 1539 deux marchands d'Annonay sont brûlés vifs pour avoir propagé les idées de Luther. Ce sont les excès des clercs qui vont pousser les habitants dans les bras de la Réforme. Par ailleurs, dans la région, les protestants ont développé la culture du ver à soie et protégé des artisans italiens venus développer les moulins à soie, la famille Benay.
À partir de 1562, et pendant plus de trente ans, les guerres ravagent la ville. Annonay, ville riche et fortifiée, est un enjeu de cette guerre civile. La cité est pillée et dévastée à quatre reprises au cours de la même année : par les protestants, puis par un chef de guerre catholique, par un chef de guerre protestant et enfin par le seigneur de Saint Chamond. En 1563 l'édit d'Amboise rétablit la paix : Annonay devient la ville du bailliage où le culte réformé peut être pratiqué.
1568 marque le retour des hostilités : Saint-Romain (protestant) et Saint-Chamond (catholique) prennent tour à tour Annonay et la saccagent. En 1572, après le massacre de la Saint-Barthélémy, Saint Romain s'empare de la ville : les églises encore intactes sont abattues. A partir de 1574, le seigneur protestant Jean de Fay de Virieu est envoyé par Hnery III pour négocier la paix, tant avec les catholiques que les protestants. Un compromis est trouvé au chateau de la Condamine, dont le seigneur protestant est chargé de commander les places de la région, qui sont désarmées. La ville connaîtra ensuite une longue période de tranquillité, mais dans l'immédiat, le commerce et l'industrie sont anéantis, la cité , en ruine, ne compte plus que 300 feux soit environ 1 500 habitants. Les ordres religieux ont été chassés[3].
En 1586 Annonay a été ravagée par une épidémie de peste puis par la famine, mais avec la signature de l'Édit de Nantes, la ville retrouve son calme..
À la fin du XVIe siècle cependant, une trentaine de tanneries sont installées sur les berges de la Deûme et de la Cance, attirées par la qualité de leurs eaux et la prospérité des élevages environnants. La mégisserie se développe : 11 tanneurs et 4 mégissiers en 1590, 20 tanneurs et 37 mégissiers en 1704[4].
XVIIe - XVIIIe siècles En 1685 la révocation de l'édit de Nantes touche Annonay. Les protestants qui représentent à cette époque 50 % de la population[5] doivent choisir entre s'exiler, abjurer ou continuer la pratique de leur religion dans la clandestinité. Ce sont surtout des artisans, des industriels, des vignerons et les commerçants [6]. Un siècle plus tard, un recensement montrera qu'il ne reste que 7 % de protestants en majorité issus des classes supérieures[7].
L'industrie papetière s'implante à Annonay au 18ème siècle, avec les frères Montgolfier, papetiers originaires d'Auvergne, dont le pèrs s'est installé à Vidalon en Annonay. Ils se joignent aux Johannot, autre famille auvergnate, installés depuis 1634 à Faya. Attirés par la qualité des eaux, la force motrice des rivières et l'abondance de la matière première ( les chiffons), ils importent les innovations technologiques de Hollande :la pile hollandaise.
En 1780, la production industrielle est florissante : 25 000 peaux de vaches , 500 000 peaux de moutons sont traitées par les tanneries. Les usines de papier produisent 300 tonnes de papier. En 1781, le bailliage devient sénéchaussée. En 1782, le 14 décembre, la première montgolfière s'élève à Davézieux, à quelques kilomètres d'Annonay. Elle est constituée d'un grand sac de papier doublé de toile placé au-dessus d'un feu de paille mouillée et de laine. Plusieurs autres inventions sont à mettre au compte de Joseph Montgolfier : le bélier hydraulique, le mode de fabrication du papier vélin et du papier filtre, appelé papier "joseph".
Annonay se développe grâce au commerce ; celui-ci profite du réseau routier amélioré ( même si c'est suite à la révolte des camisards)[8]. Annonay compte en 1787 pour, environ 7000 habitants, 130 commerçants : parmi ceux-ci, 11 drapiers, 11 toiliers, 26 épiciers, 3 orfèvres, 26 marchands de chaussure, 28 tailleurs [9].
Pendant la Révolution française les représentants d'Annonay, tout en étant très favorables au nouvel ordre, adoptent une attitude modérée. Cette modération est bien illustrée par la personnalité de l'avocat François-Antoine de Boissy d'Anglas, proche des Girondins. André Joseph Abrial, natif d'Annonay, devient ministre de la justice et est un des rédacteurs du Code Civil (Code Napoléon).
XIXe siècle L'essor d'Annonay se poursuit: c'est la mégisserie, qui tire la prospérité industrielle d'Annonay. Les gants haut de gamme sont fabriqués à Grenoble mais les meilleures peaux viennent d'Annonay. En 1870 la mégisserie annonéenne traite 8 millions de peaux et emploie 50 % des ouvriers de la ville. Ils sont pour la plupart d'origine paysanne. Trois mille d'entre eux travaillent à l'époque dans cette branche.
L'amélioration du réseau routier, la création des premières lignes de chemin de fer, mettent fin au rôle d'Annonay en tant que centre commercial pour l'arrière-pays montagneux. Ce dernier est désormais directement en relation avec Saint-Étienne. Les échanges est-ouest qui avantageaient Annonay sont remplacés par des échanges nord-sud qui suivent en particulier la vallée du Rhône.
La guerre franco-allemande de 1870 bloque les exportations : les stocks des usines d'Annonay sont pendant un temps bloqués à Paris. Cette crise amorce le déclin de la mégisserie à Annonay, accentuée par la faiblesse des investissements industriels. Plus de 2 000 salariés sont licenciés et iront trouver du travail dans d'autres régions.
Barthéméy Barou de Canson épouse la fille de Étienne Mongolfier. De nouveaux procédés de fabrication de papier sont mis en place, la production se spécialise. la papeterie emploie 1 500 personnes vers 1875.
XXe siècle Au XXe siècle, les industries mécaniques se développent : machines pour la tannerie et surtout fabrication d'autocars ; l'ancienne entreprise artisanale de Jean-Joseph Besset est devenue Renault Véhicules Industriels [10].
Les descendants des frères Montgolfier, B. et E. de Canson, inventent le papier calque, des papiers photographiques. Les Papeteries Canson et Montgolfier restent un des fleurons de l'industrie annonéenne.
Héraldique Armes traditionnelles de la ville d'Annonay : « Échiqueté, d'or et de gueules de quatre tires. »
La devise d'Annonay Cives et semper cives signifie : « citoyen et toujours citoyen ».
Administration Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2008 Olivier Dussopt[11] PS Député de l'Ardèche mars 2001 mars 2008 Gérard Weber UMP Kinésithérapeute, député de 2002 à 2007 juin 1997 mars 2001 Jean Claude Tournayre PS Architecte octobre 1986 juin 1997 Claude Faure RPR Cadre 1983 octobre 1986 Régis Perbet RPR Directeur d'une coopérative agricole, député de 1980 à 1992 1977 1983 Jean Parizet PS Cadre 1971 1977 Henri Faure UDR Industriel 1965 1971 Daniel Aimé SFIO Ancien directeur de collège 1959 1965 Fernand Duchier - Industriel 1953 1959 Daniel Aimé SFIO Directeur de collège 1950 1953 Joseph Pourret - 1944 1950 Ferdinand Janvier SFIO Cadre 1944 1944 Jacques de Sugny PCF 1935 1942 Gaston Duclos - 1927 1935 Gustave Lapluye - 1904 1919 Antoine Grimaud - 1882 1894 Franki Kramer - 1878 1880 Auguste Riboulon - 1848 1871 Etienne Frachon - 1830 1848 André Tavernier - 1797 1798 Michel de Colonjon - 1795 1797 Jean-Marie Desfrançois de Lolme - 1791 1795 Michel de Colonjon -
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - - 18434 20757 20832 19484 18525 17522 - - - Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes
Économie Anciennement réputée pour ses papèteries (dès le XVIIe siècle) et ses industries du cuir, Annonay abrite actuellement des industries en constructions mécaniques, carrosserie, textiles, chaussures et produits pharmaceutiques.
Ce tissu économique s'oriente aujourd'hui vers le secteur tertiaire, les nouvelles technologies et le tourisme vert.
Annonay est le siège de la Chambre de commerce et d'industrie Nord-Ardèche.
Monuments Porte ancienne du vieux château du XIIe siècle en partie détruite vers 1968 Pont Valgelas du XIVe siècle, ancienne porte de la ville Les Voûtes Soubises : rue couverte sous les remparts (XIIe-XIIIe siècle) clocher octogonal de Trachin : vestige d'un prieuré datant de 1320 rue de Trachin : demeures bourgeoises du XVIIe et XVIIIe siècles place Mayol : tour du XVIe siècle (porte à parecloses) couvent Sainte-Marie construit sur les fondations du château de Malatour en 1630 rue Béchetoille : maison du bailliage royal construite en 1700 Église du XVIIe siècle. Tour des Martyrs du XIIe siècle : vestige des remparts de la ville ; de cette tour située au dessus de la Deûme, on jetait les condamnés à mort qui s'écrasaient dans la rivière peu profonde. rue de la Poterne, maison forte de Nicolas du Peloux (gouverneur en 1577) le Théâtre municipal du XIXe siècle (à l'italienne)
Personnalités liées à la commune François-Antoine de Boissy d'Anglas Guillaume de Roussillon seigneur d'Annonay de 1271 à 1277 envoyé du roi de France Philippe III le Hardi et du Pape Grégoire X à Saint-Jean-d'Acre en 1275 capitale du Royaume de Jérusalem. Victime d'un complot fomenté par Charles d'Anjou et Guillaume de Beaujeu maître du temple il n'en revint pas et son fils Artaud pris la succession du "vieux château". Pierre Bertrand (1280-1349) : cardinal, jurisconsulte qui a défendu la juridiction de l’église aux conférences de Vincennes (1329). Comte Abrial (1750-1826) : homme politique et magistrat qui a joué un rôle important sous le Consulat, l’Empire et la Restauration. Barthélémy de Canson (1774-1859) : papetier célèbre pour sa création du papier à dessin qui porte son nom Les frères Monneron fondateurs de la banque Monneron (1791-1792) : Paul Mérault Monneron, Ingénieur en Chef de l'expédition de Lapérouse, Joseph François Augustin Monneron, Pierre Antoine Monneron, Louis Monneron et Charles Claude Ange Monneron. Les frères Montgolfier Marc Seguin (1786-1875) Auguste Bravais (1811-1863) : physicien polytechnicien. On lui doit la découverte de la structure réticulaire des cristaux. Il fit l’une des premières ascensions scientifiques du Mont Blanc (1844) Marie-Joseph Canteloube de Malaret (21/10/1879 à Annonay - 4/11/1957 à Paris) : compositeur, élève de Vincent d'Indy, spécialiste des chants populaires des provinces françaises et notamment ses « Chants d’Auvergne ». Il a écrit aussi des opéras. Vital Chomel (24/8/1922 à Annonay) : conservateur, puis directeur des archives de l’Isère (1958-88), auteur d’ouvrages importants sur sa spécialité et le Dauphiné en général. Jacques Trémolin : connu comme conteur animalier, ce résistant aristocrate et communiste organisa sous le pseudonyme de Loyola (référence à son éducation chez les Jésuites) la libération de la ville en juin 1944, y proclama la république et en fut maire jusqu'à la reprise par les Allemands. La famille Bechetoille, marchands-drapiers puis banquiers. La famille Johannot, famille d'origine protestante créatrice de la première papeterie d'Annonay en 1634. (le "Jo" de Arjomari : groupement de quatre grosses papeteries française) La famille Binet, famille d'origine protestante, cousine des Johnannot, connue pour sa fabrication de feutre, et de feutrine du même nom qui servaient au séchage de la pâte à papier. Cette technique est encore utilisée de nos jours pour la fabrication des billets de banque. Olivier Dussopt (1978-), homme politique Maurice Grimaud (1913-), préfet de police de Paris en mai 1968 est le petit-fils d'Antoine Grimaud (1852-1926), maire d'Annonay de 1904 à 1919. Roger Dumas, comédien et auteur français, né dans cette commune.
Jumelages Le jumelage est « triangulaire » :
Barge (Italie) depuis 2001 Chelmsford (Angleterre) depuis 2000 Backnang (Allemagne) depuis 1966 Backnang et Chelmsford étant jumelées entre elles depuis 1990.
Culture les Archives : Registres paroissiaux et d'état civil, Dépouillements généalogiques, Délibérations municipales Le Musée des papetiers Canson et Montgolfier, retrace l'histoire de la fabrication artisanale du papier. Il est le seul musée à présenter une machine à papier animée grandeur nature. Le Musée municipal vivarois César Filhol, présente l'ethnologie locale, des collections et retracent l'histoire des inventions des chercheurs locaux dont les Montgolfier et les Seguin[13]. La culture occitane tient encore une place non négligeable[14]
Spécialités La crique Le pantin La pogne Les bugnes Les truffoles Les cailloux de la Deûme Lou Pisadou
Animations Chaque année
En février : Le Festival international du premier film[15]
En juin : La fête de la Montgolfière, 1er week-end .
En novembre : Les Gourmandises d'Ardèche et du Haut-Vivarais, 3e week-end . Elles sont organisées par l'association du même nom. Le temps d'un week-end, la place des Cordeliers devient la vitrine des produits ardéchois. Une soixantaine d'exposants et beaucoup d'animations rythment cette manifestation.
le Championnat de France de Montgolfière
Galerie Maison du XIVe siècle La Tour des Martyrs depuis l'avenue de l'Europe Le pont Valgelas à proximité des Voûtes Soubises et de la Place de la Mure Le château de Déomas
Un aperçu du château de Mirecouly
Voir aussi
Liens internes Communes de l'Ardèche Anciennes communes de l'Ardèche
Liens externes [modifier] Site officiel de la ville d'Annonay Annonay sur le site de l'Institut géographique national Archives municipales
Bibliographie
Notes ↑ Johannis Chaumel, Recherches sur l'origine de quelques noms dans le Nord de l'Ardèche, 1863 ↑ Bulletin municipal de la ville d'Annonay : un peu d'histoire. 1982 ↑ site web : Histoire d'Annonay http://www.histoiresdeserieb.free.fr/histoire_annonay.html - ↑ Archives nationales, Paris ↑ Dictionnaire d'histoire administrative et démographique vol. Ardèche d'Alain Molinier, Édition du CNRS, 1976 ↑ Vauban ,Mémoire sur les huguenots ↑ Archives Départementales de l'Ardèche : Dénombrement des citoyens attachés aux cultes protestants an X (1801) ↑ Archives municipales d'Annonay ↑ Archives municipales d'Annonay ↑ Depuis 1999 IRISBUS ↑ Conseil général de l'Ardèche fichier au format PDF daté du 1er juillet 2008 ↑ http://cassini.ehess.fr/ : notices communales avec tous les recensements ↑ Fiche du musée sur le site de la mairie ↑ http://www.bartavel.com ↑ festival international du premier film [ Dérouler ]v · d · mCommunes de la communauté de communes du Bassin d'Annonay Annonay • Boulieu-lès-Annonay • Davézieux • Monestier • Roiffieux • Saint-Clair • Saint-Cyr • Saint-Julien-Vocance • Saint-Marcel-lès-Annonay • Savas • Talencieux • Thorrenc • Vanosc • Vernosc-lès-Annonay • Villevocance • Vocance Ardèche • Arrondissements de l'Ardèche • Intercommunalités de l'Ardèche • Cantons de l'Ardèche • Communes de l'Ardèche [ Dérouler ]v · d · mLes plus grandes villes de l'Ardèche Les communes de plus de 2 000 habitants
Ce vendredi 26 juillet, à 23h24, Marie-José Pérec et Teddy Riner ont embrasé la Vasque des Jeux Olympiques de Paris 2024 au terme d’une cérémonie d’ouverture exceptionnelle. Imaginée par le designer français Mathieu Lehanneur, la Vasque de Paris 2024 est hors du commun. Cet anneau-flamme géant surmonté d’un ballon monumental s’est envolé pour briller dans le ciel de Paris. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux, la Flamme Olympique brillera sans combustible grâce à EDF. Dès demain, samedi 27 juillet, le public pourra accéder au plus près de cet objet spectaculaire via une billetterie en ligne gratuite.
Photos de la vasque accessibles au lien suivant (crédit disponible sous la photo) : Cliquez ici
Chiffres clés :
Une Vasque de 30 mètres de haut avec anneau-flamme de 7 mètres de diamètre
Chaque jour pendant les Jeux, 10 000 personnes pourront s’approcher au plus près de la Vasque au sol, de 11h à 19h.
Un vol à plus de 60 mètres du sol, du coucher du soleil jusqu’à 2h00 du matin tous les soirs
Une Flamme 100% électrique sans combustible grâce à EDF faite d’eau et de lumière
MARIE-JOSE PEREC ET TEDDY RINER EMBRASENT LA VASQUE AVANT QU’ELLE NE S’ENVOLE POUR BRILLER DANS LE CIEL DE PARIS
Au terme d’un ultime relais collectif composé de légendes du sport français et mondial, Marie-José Pérec et Teddy Riner se sont avancés au-dessus du grand bassin du Jardin des Tuileries pour embraser une Vasque inédite dans l’histoire des Jeux. Le designer français Mathieu Lehanneur a imaginé une montgolfière de nouvelle génération qui emporte avec elle un anneau de feu.
Posée au sol pendant la journée, la Vasque décollera chaque jour au coucher du soleil dans le ciel de Paris. À la fois monumentale et légère, elle sera visible à des centaines de mètres pour s’offrir à tous les regards.
LA VASQUE AU CŒUR DE LA VILLE EN JOURNEE, POUR S’OFFRIR AU PLUS GRAND NOMBRE
L’une des plus belles perspectives de Paris a changé. Avec le concours du musée du Louvre, Paris 2024 a choisi d’installer la Vasque des Jeux dans le Jardin des Tuileries, dans l’alignement fabuleux du musée du Louvre et de sa Pyramide, de l’obélisque de la Concorde et des Champs-Elysées dominés par l’Arc de triomphe.
Fidèle à l’esprit « Ouvrons grand les Jeux », Paris 2024 proposera au public de s’approcher au plus près de la Vasque via une billetterie gratuite. Dès demain, samedi 27 juillet, et chaque jour pendant les Jeux, 10 000 personnes pourront venir au plus proche de la Vasque, au rythme de 300 entrées par quart d’heure. Cette ouverture du Jardin des Tuileries de 11h à 19h, avec une jauge fixée à 3 000 personnes présentes simultanément, met la Vasque à portée de main du public en journée avant qu’elle ne regagne le ciel de Paris à la nuit tombée.
AVEC EDF, UNE FLAMME CHALEUREUSE SANS COMBUSTIBLE
Pour la première fois dans l’histoire des Jeux, la Flamme Olympique brillera sans combustible grâce à EDF, Partenaire Premium de Paris 2024. Minutieuse combinaison entre un nuage de brume et des faisceaux de lumière, la Flamme Olympique scintillera avec comme seule énergie l’électricité. Dans le cadre de son partenariat avec Paris 2024, EDF fournit une électricité 100% renouvelable et produite en France pour alimenter les sites des Jeux, dont la Vasque fait désormais partie.
Visible et chaleureuse, cette Flamme est aussi une prouesse technique. L’anneau-flamme qui fait près de 7 mètres de diamètre intègre 40 projecteurs LED pour éclairer le nuage créé par 200 buses de brumisation haute pression. Surtout, EDF réussit l’exploit de garantir l’acheminement des flux d’électricité et d’eau à 60 mètres du sol, lorsque la Vasque est en vol.
LE DERNIER OBJET DU RELAIS DE LA FLAMME OLYMPIQUE
Torche, Chaudron et Vasque sont les trois objets imaginés par Mathieu Lehanneur pour la grande épopée de la Flamme Olympique. D’un design résolument innovant, ces objets partagent la même teinte métallisée, fruit du mélange des médailles d’or, d’argent et de bronze.
En embrasant la Vasque, Marie-José Pérec et Teddy Riner ont lancé les Jeux Olympiques de Paris 2024 et conclu le Relais de la Flamme Olympique qui aura créé, partout en France, la ferveur pour les Jeux encore observée lors de la cérémonie d’ouverture.
Si la Torche a exprimé par sa symétrie un symbole d’Égalité, le Chaudron du Relais, reprenant la forme pure et circulaire de l’anneau, symbolise quant à lui la Fraternité. Il ne manquait que la Liberté pour compléter la devise nationale. Entre terre et ciel, la Vasque volante de Paris 2024 en est l’incarnation parfaite.
UNE PROLONGATION DE L’HISTOIRE FRANCAISE DES PREMIERS VOLS
La Vasque Olympique de Paris 2024 s’inscrit dans la longue histoire du rêve d’Icare. C’est à Paris, en 1783 que le tout premier vol de l’histoire de l’humanité a eu lieu. Le savant Pilâtre de Rozier et le Marquis d’Arlandes prenaient la route des airs à partir des recherches des frères Montgolfier.
Toujours en France, et alors que les Montgolfier mettent au point leur ballon à air chaud de façon assez empirique, le physicien Jacques Charles invente le ballon à gaz, rempli d’hydrogène. Un ballon plus puissant, plus sûr et plus sophistiqué qui s’envole quelques jours après le vol de Pilâtre de Rozier, et décolle du jardin des Tuileries, depuis le même emplacement, devant 400 000 personnes médusées.
Une centaine d’années après les premiers exploits en montgolfière, en 1878, c’est à nouveau aux Tuileries en 1878 qu’un ingénieur français, Henri Giffard, invente le ballon captif, composé d’un ballon à gaz et d’un treuil à vapeur et qui connaitra un succès retentissant.
Dans le jardin des Tuileries, au cœur du domaine du musée du Louvre, elle aussi, la Vasque des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’inscrit à son tour dans cette grande histoire des vols en ballon à Paris.
« L’allumage de la Vasque, c’est toujours un moment fort aux Jeux, parce que c’est le signal de leur lancement. A Paris 2024, cela nous a une nouvelle fois beaucoup inspirés, et avec Mathieu Lehanneur, nous avons – encore - voulu pousser le concept plus loin. Avec une Vasque volante, on a ainsi voulu rendre hommage à l’esprit d’audace, de créativité, d’innovation – et parfois de folie ! - de la France, au cœur de l’ADN de Paris 2024. Cette Vasque, c’est aussi le symbole de notre slogan : Ouvrons Grand les Jeux. Installée au cœur de la ville, dans le Jardin des Tuileries, à proximité de la Seine pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, ou encore du bas des Champs-Elysées et de la place de La Concorde pour celle des Jeux Paralympiques, elle sera aussi mise à la disposition du public grâce à un système de billetterie gratuite. On a hâte de vous la faire découvrir ! » Tony Estanguet, Président de Paris 2024
« Cette Vasque absolument inédite incarne tout l’esprit que je voulais donner aux objets Olympiques et Paralympique. Légère, magique et fédératrice, elle sera un phare dans la nuit et un soleil à portée de main en journée. Le feu qui y brûlera sera fait de lumière et d’eau comme une oasis de fraicheur au cœur de l’été. J’ai conçu la Torche, le Chaudron et la Vasque comme trois chapitres d’une même histoire. La Vasque en est l’épilogue et l’incarnation ultime. » Mathieu Lehanneur, designer de la Vasque des Jeux Olympiques de Paris 2024
« Grâce à une innovation signée EDF, la vasque de Paris 2024 brille pour la première fois avec une flamme 100% électrique. Cette « révolution électrique » a été rendue possible grâce au travail titanesque réalisé par nos équipes et le designer Mathieu Lehanneur. Leur créativité, leur force d’innovation a permis de concevoir une flamme sans combustion fossile, une flamme faite d’eau et de lumière. L’avenir est électrique et les équipes d’EDF sont fières d’avoir marqué l’Histoire en contribuant à faire de Paris 2024 des Jeux plus sobres et plus responsables. » Luc Rémont, Président-Directeur général d’EDF
« Le jardin des Tuileries est un lieu grand ouvert sur la ville. Plus grand espace vert au coeur de Paris, il en est aussi, avec près de quatorze millions de visiteurs par an, le parc le plus fréquenté. La forme inédite que prend cette vasque résonne magnifiquement avec l’histoire du domaine national du Louvre, que les ballons marquent de leur empreinte depuis 1783: un lieu d’innovation technologique, un lieu d’histoire et d’images et un lieu de spectacle populaire. » Laurence des Cars, Présidente-directrice du musée du Louvre
Son oeuvre romanesque fait de chaque pensée un événement sensuel. La grande Britannique entre dans "La Pléiade".
LE MONDE DES LIVRES |12.04.2012 à 16h32 • Mis à jour le12.04.2012 à 17h00
Par Virginie Despentes, écrivain
Virginia Woolf affirme qu'elle ne serait jamais devenue écrivain si son père n'était pas mort quand elle avait 22 ans. La mort des proches, comme une émancipation. Le deuil, comme un privilège dont on jouit. Tirer plaisir, naître du deuil. Et il y en a beaucoup, autour d'elle. Les fantômes sont des amis proches. Elle perd sa mère à 13 ans, puis sa demi-soeur à 15 ans, puis son père, puis son frère, deux ans plus tard. On oublie moins facilement les morts que les vivants. Il lui faut vivre avec plein de monde en elle.
On croit beaucoup de choses fausses à propos de Virginia Woolf. On croit qu'elle était folle. Il faut lire Viviane Forrester (Albin Michel, 2009), sa fougueuse et enthousiasmante déconstruction de la biographie écrite par Quentin Bell (Stock, 1973-1974), encore considérée comme officielle. Ni folie ni frigidité. Des accès dépressifs. On en a tous. Et on se remettrait pour beaucoup d'entre nous moins vaillamment que Virginia Woolf de la longue litanie de deuils qu'elle doit supporter.
Virginia Woolf, cette femme que le mariage n'hétérosexualise pas, que le mariage ne transforme pas en mère, que l'amour lesbien n'homosexualise pas. Entre les pages de laquelle on s'endort homme et on se réveille femme. Même les siècles perdent leurs rigidités, le temps se fait flexible. Cette dépressive que l'accablement n'empêche pas d'imprimer ses marques à la surface du réel. Dans les textes de Virginia Woolf, on est toujours entre frontières. On survole les habitations sans toits, et les cerveaux ouverts à tous vents. Woolf se réfère beaucoup à l'eau, mais c'est l'air qui régit ses textes. Le ciel. Là d'où les morts nous regardent.
1941. Folie collective. Qu'est-ce que l'écrivain peut faire avec ses mots, sous les bombardements, si ni la colère ni le politique ne lui sont permis par ceux qu'il considère comme ses lecteurs ? Et même. Qu'est-ce que l'écrivain peut faire pour empêcher la guerre. Sous les bombes, que vaut cette activité vaine et absurde, travailler sur la phrase, le mot, le signe de ponctuation, le saut à la ligne. Qu'est-ce qu'on fait avec des mots, en temps de guerre, quand on s'appelle Virginia Woolf. Qu'on est de cette haute bourgeoisie antisémite par tradition, et qu'on a épousé un juif pauvre, et qu'on figure sur les listes noires du IIIe Reich.
Le suicide est à l'écrivain ce que l'overdose est au rocker - une façon de partir qui va avec l'oeuvre. La valide. Remplir ses poches de cailloux et s'enfoncer dans une rivière qui s'écrit Ouse, presque comme house, maison. Virginia Woolf déclarait : "Je sens dans mes doigts le poids des mots comme des pierres." Est-ce que les mots avaient perdu leur poids, qu'il fallait mettre les pierres dans ses poches pour s'obliger à fairetaire l'air - ce même air qui remplit sa prose. Fairearriver quelque chose qui soit réel. Couler, to sink, terme si proche de to think, penser.
Il y a dans les textes de Virginia Woolf une forte conscience de l'irréversible. L'événement qui, glissé parmi les autres et se déroulant sur un même plan, est un bombardement intime. "Il n'y a plus de public", écrit-elle dans son Journal. Elle fouille ce qui reste de la maison de Londres, bombardée, pour sauver ses carnets. La vie sociale, interrompue, la vie littéraire, suspendue. Il y a aussi cette biographie, commandée par ses proches, qui ne trouvera pas son lectorat, mais qui n'était pas écrite pour ça. Roger Fry, peintre et amant mort de Vanessa, la soeur de Virginia Woolf. Et Woolf est comme un chien sauveteur. Elle réussit cette prouesse - retournerchercher le disparu et le rendre à sa maîtresse. L'écriture est toujours cette entreprise : ressusciter les morts. Qui sait combien de force elle a perdu en ramenant un fantôme sur le rivage des vivants.
Austen, Brontë, Colette, Duras, Sand, Sarraute, Sévigné, Yourcenar. Virginia Woolf (1882-1941) est le neuvième auteur de genre féminin à entrer dans "La Pléiade". Sur 200 environ. L'étonnant est qu'elle y entre sans Une chambre à soi. C'est comme si une maison de disques éditait l'intégrale des Stones en omettant Satisfaction. L'éditeur des ouvrages, Jacques Aubert, explique qu'il a fallu ramener à deux les trois tomes qui lui étaient initialement dédiés. Il a privilégié les oeuvres de fiction qui nous sont proposées dans leur quasi-intégralité. On avait compris qu'on traversait une crise, mais si même "La Pléiade" se mêle de réalisme économique, il faut croire qu'elle est vraiment grave. Les lecteurs de Virginia Woolf - ils me paraissent nombreux et assez motivés - se seraient-ils cabrés à l'idée d'investir dans un troisième tome ? On m'objectera qu'en faire toute une histoire est déplacé, que la lecture des classiques romanesques de Madame Woolf - de Traversées à Entre les actes - devrait déjà suffire à étancher notre soif d'une Virginia Woolf sur papier bible. Ils permettent de (re) découvrir, dans de nouvelles traductions, de nombreux textes : je pense à Flush, biographie d'une poétesse écrite du point de vue de son cocker. On trouvera également l'essentiel des nouvelles de l'auteur.
Je préfère l'utopie, je préfère imaginer que les pro-woolfiens et pro-woolfiennes se rassembleront, dès ce printemps, devant la maison Gallimard, pour réclamer le troisième tome. Celui des oeuvres non romanesques - celui d'Une chambre à soi, de sa correspondance avec Vita Sackville West et de Trois guinées,ce dernier essai rédigé en même temps que Les Années, et qui s'ouvre sur cette question qui nous concerne directement : "Comment, selon vous, pouvons-nous empêcher la guerre ? " Le troisième tome, celui de L'Art du roman, du Journal.
Cette affaire de trois tomes réduits à deux tombe d'autant plus mal que Woolf, justement, est l'inclassable par excellence. Qui cherche à inventer pour ses textes d'autres appellations que "roman", qui refuse de séparer la poésie de la fiction. Une brouilleuse de frontières. Découvrir des nouvelles non recueillies du vivant de l'auteur, ou non publiées, ce n'est pas rien, on devrait s'en contenter. Ou bien non : Woolf a droit à son troisième tome. Ne serait-ce que pour rappeler que, contrairement à l'idée qu'on s'en fait parfois, elle n'est pas un auteur apolitique, coupée du monde, et n'a rien d'éthéré - quand bien même sa prose ressemblerait à un long voyage en montgolfière, où l'on aurait à la fois toujours une vue d'ensemble, et le détail de chaque action, la sensualité de chaque pensée. Ni vaporeuse ni difficile à lire. N'importe qui, sans aucun outil critique ni formation littéraire, peut grimper sur le vaisseau Woolf. C'est le propre de sa prose, qui se ressent quasiment plus qu'elle ne se déchiffre. Virginia Woolf désirait croire qu'à partir de 1910 la littérature changeait du tout au tout, et son entreprise est formellement inédite - mais nos cerveaux contemporains captent sa mise en mots avec une étonnante facilité. Peut-être parce qu'elle transforme nos neurones en épiderme - nos pensées deviennent corps, entre ses pages.
ŒUVRES ROMANESQUES de Virginia Woolf, édité sous la direction de Jacques Aubert, multiples traducteurs de l'anglais. Gallimard, "Bibliothèque de la Pléiade", 2 tomes, 1 552 p. chaque, 60 € chaque jusqu'au 31 août, 67,50 € ensuite.
Magazine Ulysse | | 04.07.11 | 17h28 • Mis à jour le 04.07.11 | 17h28
La ligne des Hirondelles relie le Bas et le Haut-Jura, de Dole à Saint-Claude.CLAIRE COUSIN
Le regard rivé à la fenêtre, Christiane attend le clou du spectacle. Montée en gare de Morez, elle ne veut surtout pas manquer la traversée des viaducs, quand le TER qui relie Dole à Saint- Claude, en Franche-Comté, jaillit de la montagne et semble se lancer dans le vide, comme perché entre ciel et terre.
Véritable prouesse technique construite à la fin du XIXe siècle, cette ligne de chemin de fer offre une découverte passionnante des paysages comme de l'histoire de la région. Et se bat pour ne pas rater le train de la modernité. Vestige de la splendeur passée, quand l'économie franc-comtoise florissante battait au rythme des gestes précis des diamantaires, des horlogers, des tourneurs sur bois et autres artisans d'exception, la ligne des Hirondelles a entamé une reconversion réussie en intégrant officiellement en 2003 le prestigieux club des trains touristiques de la SNCF.
Il faut dire qu'avec ses 36 tunnels et ses 18 viaducs, ce parcours de 123 km attire, du monde entier, amateurs d'ouvrages d'art et de panoramas époustouflants, dont la beauté demeure invisible aux automobilistes. Ces passagers d'un jour côtoient les lycéens qui empruntent quotidiennement la ligne.
Ils partagent les wagons avec ceux qui, comme Christiane, vont “faire les boutiques et se promener un peu” à Saint- Claude, la capitale de la pipe. Mais ils croisent aussi les fans de VTT, les skieurs qui, l'hiver, rejoignent la station des Rousses ou encore les adeptes de vols en montgolfière. Nicolas, technicien chez Peugeot à Montbéliard, fait partie de ceux-là. Mais aujourd'hui, il a laissé son engin volant chez lui et, assis dans le train pour Saint-Claude où il va récupérer sa nouvelle voiture, en profite pour regarder par la vitre défiler les reliefs de sa région natale, à ses yeux “la plus belle de France”.
Chaque année, de plus en plus de visiteurs viennent tout exprès faire le voyage en compagnie d'un guide. A l'origine de cette initiative, Jean-Pierre Cuinet, retraité bénévole, consacre une partie de son temps libre à accompagner les touristes le temps d'une visite commentée à bord de ce TER pas comme les autres. Quand un jour de 1974, ce Jurassien de naissance se voit obliger de prendre le train après avoir cassé sa voiture, il n'a aucune idée du coup de foudre qui l'attend. Au bout de deux heures et demie de trajet, il est bel et bien conquis par la ligne des Hirondelles. Depuis, il se montre incollable sur les anecdotes qui émaillent la vie de ce petit tortillard devenu une attraction touristique. Mais pas seulement.
Ses rames ont en effet plus d'un atout sous leurs roues : grâce à sa déclivité de 22 millimètres par mètre, la rampe de Mesnay, l'une des plus rudes du réseau français, sert de zone de test et d'homologation à tout nouveau matériel ferroviaire : du TGV Atlantique au RER parisien Eole, tous passent leur examen ici. A l'automne, gare au dérapage : les feuilles mortes s'agglutinent et forment une bouillie glissante qu'il faut nettoyer régulièrement.
La succession des saisons fait aussi partie du charme de cette ligne dont ne se lasse pas Delphine, jolie blonde aux cheveux bouclés et contrôleur SNCF de son état. Depuis six ans, elle arpente les deux wagons du train qui assure cinq allers-retours par jour. Et n'oublie jamais de rendre son salut à la petite mamie immanquablement postée à sa fenêtre, en gare de Chaux-des-Crotenay.
Parti de Dole, ville natale du célèbre médecin Louis Pasteur, le convoi s'est ensuite élancé à travers la forêt de Chaux, la deuxième plus grande forêt de feuillus française. Extraordinaire manne économique, sa réserve en bois fut à l'origine de la création d'une véritable société sylvestre vivant au coeur de la forêt, dont la mémoire est perpétuée de nos jours par l'Association des villages de la forêt de Chaux.
Tout à coup apparaît la seule clairière de cette immensité boisée. C'est là que fut créée la première bouteille de vin jaune, ce délice jurassien qui exige de patienter au moins six ans avant de le déguster, le temps que la maturation en fût dégage toute sa puissance et ses arômes. Unique au monde, cet incomparable nectar est inséparable de son contenant de 62,5 cl, le clavelin, une exception française qui a bien failli passer sous les fourches caudines de la réglementation européenne avant de bénéficier in extremis d'une dérogation.
Soudain, Jean-Pierre Cuinet se redresse : attention, point de vue ! Les courbes majestueuses de la Saline royale, à Arc-et-Senans, se dévoilent au loin. Classée au patrimoine mondial de l'Unesco, l'oeuvre de l'architecte Claude Nicolas Ledoux, réalisée sur une commande de Louis XV pour transformer le sel à partir de la saumure récoltée à Salins-les-Bains, se voulait un modèle de cité idéale.
Témoignage rare d'architecture industrielle inspirée par l'esprit des Lumières, cet ouvrage impressionnant bâti en arc de cercle n'a jamais pu être terminé. Le guide raconte la fin tragique du grand architecte qui, embastillé durant la Révolution, périt dans sa geôle. Aujourd'hui, un musée, des expos et un festival annuel des jardins font revivre la Saline royale. Pour en goûter toute la magie, il faut s'y rendre le soir venu, quand le public a déserté les lieux, et passer la nuit dans l'une des chambres avec vue aménagées au sein de l'édifice.
Ce joyau historique fait bientôt place à une autre fierté régionale : le train longe le vignoble d'Arbois, qui se targue d'avoir obtenu en 1936 l'une des toutes premières AOC françaises. La production des vins d'Arbois jouit toujours d'une réputation sans égale, avec notamment le vin jaune et le vin de paille. Mais la région est aussi en passe de devenir le fer de lance du vin bio, qui représente 13 % de la surface viticole dans le Jura, contre 2 à 3 % au niveau national.
Avant de grimper jusqu'au col de la Savine, à 948 m, point culminant du périple, le train passe devant les forges de Syam – site historique toujours en activité –, chargées en 2007 de la réhabilitation de la grille royale du château de Versailles. Après avoir traversé “la petite Sibérie”, l'endroit le plus froid de l'Hexagone – les températures peuvent descendre jusqu'à -40 °C –, les voyageurs s'arrêtent en gare de Morbier, la ville qui a donné son nom au célèbre fromage séparé en deux par une couche de cendres.
On redémarre, et quelques minutes plus tard se profile le tunnel des Frasses, dont la forme en fer à cheval permet d'apercevoir la sortie. Une autre fin tragique est contée par Jean-Pierre Cuinet : celle de l'ingénieur en charge des travaux qui, croyant s'être trompé dans ses calculs, s'est donné la mort la veille du percement à la main du tunnel. Las, le décalage fut d'un mètre seulement et l'opération, un succès.
En gare de Morez, le train repart dans l'autre sens : le conducteur va ainsi changer de cabine deux fois au cours du trajet. Bienvenue dans la capitale de la lunette, dont l'industrie fait encore les beaux jours de Morez ! Ce sont ses habitants qui ont donné son nom à la ligne lorsqu'à l'époque de la construction des deux viaducs surplombant la ville, ils voyaient les ouvriers “tutoyer les hirondelles”.
Aujourd'hui, ce poétique TER est menacé par l'aménagement du territoire. Et Christiane regrette déjà la suppression du train de retour du soir. Mais il est encore temps de l'emprunter : à l'arrivée, place à l'apéritif en gare de Saint- Claude, avec dégustation de comté à la clé, car il est interdit de rentrer sans avoir goûté la star du terroir franc-comtois. Des routes touristiques lui sont même dédiées, mais c'est une autre histoire de voyage…
Pulvérisés. Ringardisés. Les codes des cérémonies d’ouverture des Jeux ont explosé sur la Seine. Ce vendredi 26 juillet 2024 restera le jour où Paris les a fait voler en éclats dans un feu d’artifice d’audace, enterrant les défilés parfois soporifiques d’antan. D’Aya Nakamura dansant avec la Garde républicaine à la parade fluviale des différentes délégations jusqu’à l’incroyable final au Trocadéro, Thierry Reboul et sa bande nous ont offert une performance de dingue. Un kaléidoscope éblouissant de la culture française, mêlant tradition et modernité. De tableau en tableau, Paris s’est surpassée, déclarant sa flamme au sport et au monde. Alors oui, il pleuvait fort et cela a gâché la fête d’une partie du public sur les quais. Mais l’histoire retiendra surtout que nous avons pris une claque. Une dose d’adrénaline pure dans nos veines et celles de l’olympisme.
Paris a illuminé la planète le temps d’une soirée. À nos sportifs de jouer !
Le rideau est tombé sur ce spectacle éblouissant, place maintenant à l’action. Nos athlètes doivent transformer cette euphorie en or. Des bassins aux stades, des pistes aux tatamis, une autre aventure commence. Champions tricolores, à vous de jouer! Teddy, Niko, Clarisse, Léon, Mélanie et Victor… Surfez tous sur cette vague de fierté. Donnez tout pour prouver que la France brille autant par ses exploits sportifs que par ses shows. Que les podiums se parent de bleu et les médailles se multiplient. Paris a illuminé la planète le temps d’une soirée. Aux 571 sportifs de notre délégation de jouer! Et la magie va s’étirer jusqu’au 11 août.
Par Pierre Chausse Directeur délégué des rédactions du Parisien-Aujourd’hui en France
● 20 sportifs olympiens. Pas un ultime relayeur, mais une procession collégiale. 20 sportifs, dix femmes et dix hommes, ont avancé ensemble, flamme à la main, hier soir, avant que la reine Marie-José Pérec et Teddy Riner, allument un anneau emporté par une majestueuse montgolfière qui a embrasé le ciel parisien, au son de «L’Hymne à l’amour», chanté par Céline Dion. Un dernier relais imaginé par Tony Estanguet.
● Le récit d'une soirée flamboyante. La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques fut un hommage à la culture française dans sa plus grande diversité sur un rythme d’abord lent puis de plus en plus frénétique, avant un final d’une grâce totale. Solaire à défaut du soleil. Incomparable, inestimable dans son courage d’affirmer des valeurs de partage, de fête, d’élégance, d’audace, d’inclusion, de folie douce. Lire l'article.
● La croisière des Bleus s’est amusée... Les 414 membres de la délégation française aux JO de Paris, dont 368 athlètes, ont pu vivre cette cérémonie, dans toute sa grandeur, pour de vrai. On vous raconte leur soirée inoubliable.
● ... Les délégations étrangères aussi. Les sportifs des autres nations ont partagé leur expérience sur les réseaux sociaux, publiant photos et vidéos depuis les bateaux où ils défilaient sur la Seine. Et le temps n’a pas gâché la fête.
● Les confidences de Matthias Dandois. L'ambassadeur en chef des sports urbains était sur l'une des cinq plateformes sur la Seine entre la Concorde et le pont d’Iéna. Il évoque les coulisses de cette cérémonie : «Ça a nécessité un travail titanesque».
Bonjour à tous. À la une ce samedi, un événement, des images en pagaille, un show historique qui a ébloui le monde : la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Les meilleurs moments, les coulisses, les secrets d'un moment historique... On vous dit tout ! Bonne lecture, et bonne journée.
Cette édition a été préparée par Tanguy de L'Espinay, journaliste au Parisien.
Les Bleus du rugby à 7 ont ce samedi une occasion unique de décrocher la première médaille olympique de leur histoire. Antoine Dupont et les siens partent favoris de leur demi-finale contre l’Afrique du Sud, à 15h30, et pourraient retrouver les doubles champions en titre fidjiens en finale à 19h45, contre qui ils ont perdu de peu jeudi en poule (12-19). En judo, Luka Mkheidze (-60 kg) entre en lice. Il avait été le premier Français médaillé aux JO de Tokyo. Quant au basket, les Bleus de Victor Wembanyama débutent leur tournoi à 17h15 à Lille face au Brésil.
Le périmètre antiterroriste de la cérémonie levé, le Pass Jeux n’est plus exigé pour circuler à pied ou à vélo dans le cœur de Paris. Les spectateurs des épreuves n’en ont pas besoin non plus. Seuls les véhicules motorisés doivent en présenter un dans les zones rouges. Mais attenti...
L’info. Le réseau TGV de la SNCF a été visé par «plusieurs actes de malveillance» dans la nuit de jeudi à ce vendredi sur les axes Atlantique, Nord et Est. Près de 800 000 voyageurs devraient être affectés par ces dysfonctionnements jusqu’à lundi au mieux.
Par Delphine Peras (Lire), publié le 29/02/2012 à 12:00
Erik Orsenna à Aix-en-Provence en juillet 2009.
REUTERS/Pascal Parrot
Infatigable voyageur, Erik Orsenna se penche à nouveau sur l'éclatement des frontières et des cultures, en regardant de près la fabuleuse histoire du papier et des livres. Un récit d'aventurier et d'écrivain. Extrait.
Infatigable voyageur, Erik Orsenna se penche à nouveau sur l'éclatement des frontières et des cultures, en regardant de près la fabuleuse histoire du papier et des livres. Un récit d'aventurier et d'écrivain. Extrait.
ERIK ORSENNA
Erik Orsenna - de son vrai nom, Erik Arnoult -, né en 1947 à Paris, docteur en économie, a été conseiller culturel de François Mitterrand puis conseiller d'Etat ou encore membre de la commission Attali et directeur de l'Ecole nationale du paysage à Versailles. Ce spécialiste des matières premières, géographe et grand voyageur, est également un écrivain multi-cartes : il a signé plusieurs essais et récits à succès, tels que La grammaire est une chanson douce, ainsi que de nombreux romans dont L'Exposition coloniale, prix Goncourt en 1988. Dix ans plus tard, il a été élu à l'Académie française.
Après son Voyage aux pays du coton, paru en 2006, puis L'avenir de l'eau, en 2008, l'infatigable Erik Orsenna décrypte à nouveau l'histoire de la mondialisation, cette fois à travers celle du papier : celui d'hier, "allié de la mémoire" et "dépositaire de tous les anciens temps", celui d'aujourd'hui, recyclé à 60 %, issu de technologies ultra-modernes, mais aussi celui de demain, que l'on dit menacé. Notre globe-trotter encyclopédiste nous propose ainsi un voyage dans le temps et aux quatre coins du monde, aux côtés des plus éminents spécialistes. Et de passer de la bibliothèque murée de Dunhuang, dernière ville chinoise de la route de la Soie, où l'on a retrouvé les plus vieux papiers du monde, à la Bibliothèque nationale de France - où l'on apprend que Victor Hugo était maniaque au point d'écrire Les Misérables uniquement sur du papier azuré et Les Travailleurs de la mer sur du papier blanc ; de la conquête de l'Ouest à l'invention de la montgolfière ; de la forêt canadienne à celle des Landes ; du Japon au Brésil, de l'Italie à l'Inde, de la Suède au Portugal. On sent bien ici le "petit grouillot du candidat Mitterrand", selon ses propres termes, en osmose avec son sujet, écrivain oblige. Pour autant, Erik Orsenna n'oublie jamais le lecteur en route : son livre fourmille d'anecdotes et sa plume enjouée, sans chichis, en fait une balade passionnante, aux antipodes du pensum - quand bien même il aborde des aspects plus pointus de la fabrication de cette "soupe de fibres qu'on étale puis qu'on assèche". Cet esprit curieux, qui n'hésite pas non plus à battre en brèche les idées reçues, signe là une enquête captivante et promise au succès, assurément.
Un jour, je me suis dit que je ne l'avais jamais remercié.
Pourtant, je lui devais mes lectures.
Et que serais-je, qui serais-je sans lire et surtout sans avoir lu ?
Pourtant, c'est sur son dos que chaque matin, depuis près de soixante années, je tente de faire avancer, pas à pas et gomme aidant, mes histoires.
Et que serait ma vie sans raconter ?
Je n'avais que trop tardé.
L'heure était venue de lui rendre hommage.
D'autant qu'on le disait fragile et menacé.
Alors j'ai pris la route. Sa route.
Cher papier !
Chère pâte magique de fibres végétales !
Comme pour me souhaiter bon voyage, un souvenir m'est revenu. Lorsque, début juillet, nous partions pour deux mois de Bretagne, le bonheur de retrouver ma chère île de Bréhat était gâché par l'obligation de quitter mes amis livres. J'avais beau ruser, cacher Les Trois Mousquetaires entre les cirés, le catalogue des Armes et Cycles de Saint-Etienne sous les bottes, Sans famille ou le Bon Petit Diable au milieu des boîtes de confiture cinq kilos fraises et pommes ou prunes et pommes, ou pêches et pommes (pourquoi toujours de la pomme dans les confitures de l'après-guerre ?), mon père détectait infailliblement ces intrus et les renvoyait dans ma chambre.
- Mais qu'est-ce que tu crois ? Regarde par la fenêtre. Je n'ai pas un camion mais une Frégate (ou une Chambord: Voitures moyennes de ce temps-là, marque Renault pour la première, Simca pour la seconde.).
C'est alors que, rituellement, ma mère s'exclamait, sans doute pour me consoler, et aussi pour humilier mon père dont elle avait une bonne fois pour toutes décidé que les connaissances historiques étaient nulles :
- Ma parole ! Erik se prend pour le vizir de Perse !
Je jouais la stupéfaction.
- Quel vizir maman ?
- Mais voyons, Abdul Kassem Ismaïl.
Internet n'existait pas à l'époque, je ne parvenais pas à en savoir plus sur ce Grand Vizir, relation personnelle de ma mère.
Son principal trait de caractère semblait être la passion qu'il éprouvait pour ses cent dix-sept mille livres. L'idée de se séparer d'eux un seul jour lui était insupportable.
Alors chaque fois qu'il se déplaçait, il les emportait. Ou plutôt, il avait confié cette tâche de confiance à quatre cents chameaux.
Mais le plus étonnant n'était pas là. Nombre de monarques et de présidents se font suivre en convois par leurs objets et courtisans favoris. Abdul Kassem Ismaïl avait le goût de l'ordre autant que des livres. En conséquence, les quatre cents chameaux avançaient selon l'ordre alphabétique des ouvrages dont ils avaient la charge.
Comme on s'en doute, ma mère ne laissait pas passer cette occasion d'une petite leçon de vie.
Soudain, elle soupirait à fendre l'âme.
- Quand je constate le désordre de ta chambre, je me dis que tu ne seras jamais vizir.
In petto, je jurais, bien sûr, de lui donner tort. Et, durant tout notre long voyage, je m'évadais de cette RN 12 qui nous menait vers l'Ouest, je rêvais de sable et d'oasis, de ma future bibliothèque nomade de cent dix-sept mille volumes.
Quand mon premier chameau (livres AA à AC) atteindrait Saint-Hilaire-du-Harcouët, où en serait le 400e, celui des Z ?
Une enclave de Chine au milieu de la Bretagne
Plogonnec (France)
D'après mes souvenirs d'école, nous devons à la Chine quatre inventions majeures : la poudre à canon, la boussole, l'imprimerie ; et le papier.
C'est donc là-bas que devait commencer ma route.
Mais la Chine est vaste.
Je me suis renseigné.
Par une sorte de paradoxe fréquemment constaté, le plus grand connaisseur de ces antiquités asiatiques habitait... l'Ouest. Peut-être pour se remettre d'avoir dirigé longtemps l'Ecole française d'Extrême-Orient.
C'est ainsi qu'un matin pluvieux d'octobre, je me retrouvai derrière l'église de Plogonnec, petite localité discrète située, si vous voulez savoir, entre Quimper et Douarnenez (Finistère Sud).
Rue de la presqu'île, dans l'ancienne maison du notaire, un chat noir et Jean-Pierre Drège m'attendaient.
J'espère que M. Drège ne m'en voudra pas mais au premier regard, je nous ai trouvés, lui le savant et moi l'ignorant, certaines ressemblances physiques : même taille modeste, mêmes lunettes, même rondeur de la tête et semblable calvitie...
Sans plus tarder, l'animal et son maître me donnèrent leçon.
Contrairement à ce qu'on avait longtemps cru, Cai Lun, chef des ateliers impériaux et mort en l'an 121 de notre ère, n'était pas l'inventeur.
Des archéologues avaient, dans des tombes ou dans des tours de guet, découvert des papiers bien plus anciens. Quelques-uns remontaient à deux siècles avant Jésus-Christ.
Pauvre Cai Lun dépossédé de sa gloire par la vérité des dates !
- Ces ancêtres de notre papier, en connaissons-nous la composition ?
- Ils étaient faits de fibres végétales broyées, principalement du chanvre. Il y avait aussi du lin, du bambou, de l'écorce de mûrier. Certains... Jean-Pierre Drège sourit : Certains parlent de restes de vêtements et même de filets de pêche pourris... Mais ce n'est pas à vous que je vais l'apprendre, il ne faut pas toujours faire confiance à l'imagination.
Le chat noir allait, venait, comme font les chats. Il avait l'air de prêter l'oreille. On aurait dit qu'il contrôlait, en inspecteur, l'enseignement du professeur.
- Et savons-nous dans quel endroit de Chine fut produit le premier papier ?
- Sans doute un peu partout dans l'Empire. Et si toutes les découvertes se concentrent dans le Nord, aux abords des déserts, Taklamakan et Gobi, c'est que, par définition, le climat y est sec. Le papier est un faux fragile : il résiste à presque tout. Il n'a qu'un ennemi : l'humidité.
Depuis l'enfance, je rêvais de prendre un jour la route de la Soie.
Le papier allait-il me faire ce cadeau ?
Jean-Pierre Drège continuait sa leçon :
- Dans la langue chinoise, soie se dit "sssi" et s'écrit ? .
Le mot papier se prononce "dje" et s'écrit?
Le caractère de gauche est donc le même que celui qui désigne la soie. Il rappelle le fil, l'écheveau.
Le caractère de droite est une indication phonétique qui indique comment prononcer le caractère de gauche. Grâce à lui, on ne confondra pas la soie et le papier. Observez l'intelligence de la langue chinoise : soie et papier se ressemblent, non ? On a écrit sur la soie avant d'écrire sur le papier. Et si la soie est le plus luxueux des textiles, dans beaucoup d'endroits du monde, on a confectionné des vêtements de papier, en les huilant par exemple. Au fond, le papier c'est de la soie en plus humble.
J'avais sorti mon carnet et notais, notais avec la frénésie du bon élève.
- Peut-être serez-vous curieux d'apprendre que le caractère de droite a aussi une signification pour lui-même : il veut dire "nom de famille". Intéressant, non, quand on veut parler de "papier", voire de "sans-papiers" ?
Maintenant, nous avions rejoint le bureau du savant : une vaste pièce au premier étage tapissée de livres et donc d'idéogrammes car rares étaient les tranches sur lesquelles on pouvait reconnaître les lettres de notre cher alphabet.
Le chat me regardait, dubitatif, pas sûr que je mérite l'honneur d'une telle invitation.
Jean-Pierre Drège avait ouvert un carton et me montrait les cadeaux qu'il avait reçus, des morceaux de très vieux papiers, la plupart très rustiques, venus de toute l'Asie : Chine mais aussi Corée, Japon, Inde, Vietnam. A la lumière de la fenêtre on voyait par transparence des amas de matières non identifiables et de longues fibres intactes, comme autant de fossiles.
Timidement, je revins à mon rêve de route de la Soie.
Jean-Pierre Drège releva le nez de ses trésors.
- Vous devriez prendre contact avec une collègue sinologue. Elle s'appelle Catherine Despeux. Une spécialiste du corps dans la pensée chinoise. Elle a travaillé sur les manuscrits de la bibliothèque murée.
Une bibliothèque murée ? Je sursautai, voulus en apprendre un peu plus.
- Oh, elle vous racontera elle-même. Si elle veut. Je sais qu'elle prépare un voyage. Peut-être acceptera-t-elle votre compagnie ?
J'ai quitté titubant le savant et son chat. J'ai retrouvé Plogonnec. La crêperie La Chandeleur fait face à l'ancienne maison du notaire. Je me sentais vertigineux comme après avoir traversé une enfilade de pièces tapissées de trop de miroirs.
Mon enquête s'annonçait riche en échos, ressemblances, allégories et métaphores de toutes sortes.
Commerce et frontière
Urumqi (Chine)
Qui inventa la route de la Soie ?
A tout empereur tout honneur, on peut avancer le nom de Wudi, de la dynastie des Han. Un siècle et demi avant Jésus-Christ, il régna sur la Chine.
Un beau jour, il décide d'en apprendre un peu plus sur les régions mystérieuses de l'Ouest dont personne ne savait rien sauf qu'elles abritaient des barbares qui n'arrêtaient pas d'envahir et de détruire. Contre eux on avait, cent ans plus tôt, commencé d'élever la Grande Muraille.
Bref, un fonctionnaire est désigné. Il s'appelle Chang Ch'ien. Une escorte lui est fournie, forte de cent hommes. Quand il revient, treize ans plus tard (dont onze d'emprisonnement), un seul compagnon lui reste. Il raconte, il fascine, il éveille des vocations. Nombreux, en l'écoutant, se rêvent commerçants. A leur tour, ils partent. L'empereur proclame Chang Ch'ien "Grand Voyageur".
L'armée romaine aussi a joué son rôle dans l'invention de la Route. La légende veut que ses soldats, en guerre contre les Parthes, se soient émerveillés des bannières que ceux-ci déployaient : le tissu en était incomparable de souplesse, de brillance et, si l'on parvenait à s'en approcher, de douceur.
La passion pour la soie était née en même temps que l'acceptation de tous les périls à encourir pour aller la chercher à sa source mystérieuse, la Chine. On croyait alors qu'elle poussait sur les arbres.
Tout au long du vol AF 124 pour Pékin, j'écoutais Catherine Despeux me raconter la Route. Ou plutôt les routes.
Car le seul obstacle que même les chameaux ne pouvaient franchir était le terrible désert du Taklamakan. On pouvait le contourner par le Nord (Dunhuang, Turpan, Urumqi) ou par le Sud (Dunhuang, Khotan, Kashgar). Avec, pour chaque itinéraire, d'innombrables variantes.
Seize siècles durant, les caravanes ne vont pas cesser de se croiser.
Celles qui viennent de Chine transportent vers l'Occident, outre la soie, le fer, le bronze, les céramiques, les épices.
Celles qui viennent d'Europe ou d'Arabie apportent l'or, le verre, la laine, le lin... Sans oublier des religions.
- Et d'abord le bouddhisme, venu de l'Inde. Vous en verrez les manifestations dans toutes les oasis, à Turpan, à Dunhuang...
- Dunhuang, n'est-ce pas là qu'on a trouvé dans une grotte, murée par des moines vers l'an 1000, les plus vieux papiers du monde ?
Catherine ne releva pas. Elle était trop plongée dans l'un de ses sujets de prédilection : l'imbrication des croyances et leurs influences réciproques. Un autre jour, je vous raconterai tout ce que cette dame m'a enseigné sur les manichéens et les nestoriens. Pour le moment, sachez qu'eux aussi arrivèrent de l'Ouest, grâce à la Route.
Rien à signaler sur l'étape suivante, le vol CZ 6904 vers l'extrémité Ouest de l'Empire, sinon que le cours de gymnastique genre taï-chi, offert gracieusement par la compagnie China Southern Airlines juste avant l'atterrissage, fut scrupuleusement suivi par la plupart des passagers. Et l'avion se mit à ressembler au central de Roland-Garros. En plus sportif. Car l'on y tournait en cadence pas seulement la tête, à droite, à gauche, mais tout le corps, les épaules, les bras, la cage thoracique, les jambes, la droite et la gauche puis les chevilles, mais s'il vous plaît, gardez les talons bien arrimés au sol.
Urumqi.
En langue mongole, le mot veut dire "prairie fleurie", alors que la ville, avec ses gratte-ciel, ressemble à Houston ou Dallas, une à deux tailles au-dessus.
Les Chinois aiment les maquettes : elles rendent visibles l'ambition et le progrès. Dans une pagode qui surplombe le principal jardin public, on peut voir Urumqi à trois âges de sa vie :
1947 : une sorte de campement ;
2000 : un million d'habitants, le développement commence ;
2010 : trois millions, en attendant beaucoup plus.
Urumqi fut jadis capitale des Ouïghours. Mais pas question pour Pékin de laisser un peuple, qui plus est de religion musulmane, revendiquer la moindre autonomie en cette extrémité de l'Empire. La Chine est trop vaste et trop diverse, habitée de trop de minorités pour laisser prospérer les forces centrifuges. Alors le Comité central, dans son brutal souci d'unité nationale, a employé la même méthode qu'au Tibet : envoyer dans ces confins, sans leur demander leur avis, des millions de Hans, Chinois d'origine.
En moins d'une génération, les Ouïghours ont été marginalisés et rejetés dans les périphéries. De temps en temps, ils protestent. Des émeutes éclatent. Ouïghours contre Hans. Plusieurs centaines de morts en juillet 2009. Et la croissance de la ville reprend, effrénée.
Il faut dire que le sol de la région, le Xinjiang, regorge de richesses : pétrole, charbon, fer... Et la chaîne de hautes montagnes voisine, le Tianshan, offre toute l'eau nécessaire à l'agriculture. C'est ainsi qu'Urumqi, entre autres titres de gloire économique, abrite le deuxième producteur mondial de tomates.
Vous étiez venu, appelé par une route.
Dès les premiers kilomètres, vous constatez qu'elle est morte.
Non qu'elle manque d'activité : les caravanes continuent de se succéder et qu'importe si les camions ont remplacé les chameaux, qu'importe si d'autres chargements se sont substitués à la soie. Et la quatre-voies, le futur TGV suivent scrupuleusement le tracé légendaire de sable et de cailloux entre des neiges éternelles.
La mort d'une route, c'est quand elle s'arrête.
Et la route désormais s'arrête à Urumqi.
Tout ce qui vient de l'Est ne sert qu'à construire ce bastion le plus occidental de l'Empire.
Autrefois, la route de la Soie était le point de départ de cette grande entreprise de tissage entre les humains qui s'appelle le commerce.
Aujourd'hui, le Comité central l'a mise au service d'une affirmation, celle de la frontière.
Pour un peu, je reprenais l'avion.
Mais la grotte aux trésors m'attendait, la bibliothèque de Dunhuang, si longtemps murée.
Ce copyright concerne mes textes et mes photos.
Si vous souhaitez utiliser un de mes textes ou photos, merci de me contacter au préalable par e- mail et de citer mon nom et le mon adresse URL... comme je m'efforce de le faire pour les créations des autres.