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TOUS NOS VŒUX ! Pour terminer cette année si particulière, le 1 a choisi de consacrer un numéro exceptionnel à Paris, que vous pourrez trouver en kiosque jusqu’en février. Par deux fois en 2015, la capitale a été frappée par des actes terroristes d’une violence qui nous a laissés sans voix. Et pourtant, plus que jamais, il faut parler, écrire, exprimer ce que Paris ne cesse de nous inspirer : d’abord une joie de vivre inextinguible, une envie de partager son histoire et sa modernité. Il fallait bien un numéro double du 1, un « 2 en 1 », pour traverser la ville d’hier à demain, et quitter l’année qui s’achève en vous souhaitant, amis lecteurs, une très belle et bonne année. Rendez-vous le 6 janvier pour le premier numéro de 2016 !
« L’esprit de Paris est dans la tête des étrangers »
entretien avec PHILIPPE MEYER
Depuis longtemps, Paris fascine : son nom est synonyme de liberté, de plaisir aussi. Cette ville qui concentre tous les pouvoirs, voit converger tous les talents. Mais elle a perdu son ventre, elle s’embourgeoise et son âme s’étiole, déplore le chroniqueur.
Un mois après les attentats du 13 novembre, la romancière se souvient. De ceux-là et de ceux de janvier. De l’inquiétude, de la colère et de la foule assemblée place de la République. Et pour se donner du courage, elle repense aux poètes et aux écrivains qui ont chanté Paris, cette ville qui ne finit pas.
Le premier poster du numéro est dédié à l’avenir de la capitale, le Grand Paris. Roland Castro, Jean-Paul Viguier, Matthieu Wotling (agence Kengo Kuma) et Mickaël Raffegeau (agence Philippe Gazeau) expliquent leurs projets. Nous publions leurs croquis, ainsi qu’une carte des nouvelles lignes de métro.
un double poster avec une illustration de SERGE BLOCH
Leurs visages rayonnent de bonheur, leur silhouette esquisse une tour Eiffel. Ce sont deux amoureux, deux anges, qui s’embrassent. Un hommage de Serge Bloch à sa ville d’adoption à découvrir au verso de notre poster où, à travers une sélection d’extraits, des écrivains, de Hugo à Virginie Despentes, nous présentent leur Paris.
Artistes, philosophes ou scientifiques, découvrez les lieux où toutes ces femmes marquèrent l'Histoire
Ecrivaines, philosophes, scientifiques ou artistes... nombreuses sont les femmes qui au fil des siècles marquèrent l'Histoire et firent de Paris la ville qu'elle est aujourd'hui. A travers ce parcours, découvrez le portrait de certaines des plus illustres femmes qui ont exprimé leurs talents de bien des manières et continuent aujourd'hui d'inspirer dans le monde entier.
Colette - 9 rue de Beaujolais
Dernier lieu de résidence de l'écrivaine Colette, le Palais-Royal est décrit comme une petite province dans Paris par cette femme de lettres française mais aussi actrice et journaliste. Elle se fait connaître par son roman Claudine et devient la deuxième femme élue à l'académie Goncourt en 1945. Femme libre engagée, elle œuvrera pour la liberté des femmes et écrits de nombreux ouvrages sur la bisexualité.
Anne-Sophie Pic, La Dame de Pic, 20 rue du Louvre
Fille et petite-fille de chefs triplement étoilés au Michelin, Anne-Sophie Pic tient ici son restaurant La Dame de Pic depuis 2012. En 2007, elle gagne une étoile au Michelin et est élue "cheffe de l'année" par les guides Michelin. Elle fait partie des rares cheffes à avoir reçu les 3 étoiles.
Niki de Saint Phalle - Fontaine Stravinsky, Place Igor Stravinsky
Artiste peintre, plasticienne et sculptrice franco-américaine Niki de Saint Phalle est membre du groupe des Nouveaux réalistes. Elle devient mondialement connue avec ses tableaux de la collection "Tir", série de tableaux en peinture et plâtre réalisée dans les années 60. En 1971 elle se marie avec Jean Tinguely et réalise avec lui la Fontaine Stravinsky créée dans le cadre de la construction du Centre Pompidou.
Marie Antoinette - Conciergerie, 2 Boulevard du Palais
Traitresse étrangère, martyr de la révolution française, icône de mode et désormais reine pop, la reine Marie Antoinette continue de déchainer les passions plus de 200 ans après sa mort. Considérée comme l'une des reines les plus connues au monde, elle va avec son mari le roi Louis XVI marquer l'Histoire par son destin hors du commun et sa triste fin. C'est à la Conciergerie, prison révolutionnaire que Marie-Antoinette va passer les dernières semaines de sa vie. La reine sera jugée à quelques mètres de sa cellule dans le Tribunal Révolutionnaire et y rédigera sa dernière lettre testament avant d'être finalement décapitée sur la Place de la Concorde.
Simone Signoret - 15 Place Dauphine
Auteure et actrice française Simone Signoret tourne avec les plus grands. Elle est la seconde actrice française à recevoir l’oscar de la meilleure actrice en 1960, puis le César de la meilleure actrice en 1977. Populaire auprès des français, elle tiendra de nombreux rôles tout au long de sa carrière et n’hésitera pas à affirmer ses idées politiques en signant par exemple le Manifeste des 121 en 1960, déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Mariée à Yves Montand ils passeront une partie de leur vie dans l’ancienne librairie « la Roulotte » au 15 place Dauphine. Tous deux reposent aujourd’hui au Père-Lachaise.
Coccinelle – 75 bis rue des Martyrs
Jacqueline, Charlotte Dufresnoy, dite Coccinelle était l’égérie du cabaret de Madame Arthur. C’est à cette adresse qu’elle a débuté sa carrière dans le monde du spectacle en 1953, avant de s’illustrer dans d’autres cabarets parisiens. Première célébrité a changé officiellement d’état civil, elle est un véritable symbole du combat pour la reconnaissance des droits des personnes trans. Une promenade à son nom a été inaugurée en mai 2017, située entre le numéro 2 et le 16 du terre-plein du boulevard de Clichy.
Sophie Germain - 13 Rue de Savoie
Passionnée par les mathématiques elle lit dès l'enfance Newton et Euler et entreprend de devenir mathématicienne. Sophie Germain s'invente alors un pseudonyme : Antoine-Auguste Le Blanc pour pouvoir accéder à l'école polytechnique de Paris, alors exclusivement réservée aux hommes. Elle travaille essentiellement sur la théorie des nombres (théorème de Fermat) et faits de très nombreuses découvertes dont le fameux théorème Sophie Germain. Elle vécue ici de longue années jusqu'à sa mort en 1831.
Sarah Bernhardt - 5 Rue de l'École de Médecine
Rendez-vous au 5 rue école de Médecine, lieu de résidence de Sarah Bernhardt. Qualifiée de « monstre sacré » par Jean Cocteau, Sarah Bernhardt aura une carrière internationale, influencera la mode, la littérature et les arts décoratifs de son époque. Elle sera directrice de théâtre à la Renaissance puis au théâtre des Nations qu'elle nomme le théâtre Sarah Bernhardt. Femme engagée elle prend le parti d'Émile Zola dans l'affaire Dreyfus et s'engage contre la peine de mort. Amputée d'une jambe en 1915, elle ne se produira plus qu'assise, très populaire, la France lui consacre des funérailles nationales lors de sa mort en 1923.
Marie Curie - Institut Curie 1 Rue Pierre et Marie Curie
Physicienne et chimiste Marie Curie mène des recherches sur un nouveau phénomène qu’elle nommera radioactivité. Ses recherches mèneront également à la découverte de deux nouveaux éléments le radium et le polonium avec son mari Pierre Curie. Après avoir reçu le prix Nobel de physique en 1903, l'Université de Paris et l'Institut Pasteur édifient un nouveau bâtiment en son nom : le Laboratoire Curie, composante de l'Université de la Sorbonne, désormais l'Institut Curie. Elle y exercera le métier de professeure de physique pendant près de 20 ans, et sera la première femme à donner des cours à des étudiants. En 1911, elle décroche le Nobel de Chimie. Elle repose aujourd’hui avec son mari au Panthéon. C'est à cet Institut que sa fille Irène Curie et Frédéric Joliot découvriront la radioactivité artificielle en 1934.
Françoise Sagan - 34 Rue Guynemer
Dans cet appartement, face au jardin du Luxembourg, Françoise Sagan détestant la solitude et grande généreuse organisait des réceptions où elle invitait ses amis Orson Welles, Ava Gardner ou encore Georges Pompidou. Devenue célèbre avec son premier roman, Bonjour tristesse en 1954 alors qu'elle n'a que 18 ans, Françoise Sagan connait un destin de grande écrivaine et dramaturge avec plus d'une cinquantaine de romans, de nouvelles, de pièces de théâtre et de chansons.
Olympe de Gouges - 18 - 20 Rue Servandoni
Auteure de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791 rédigée au 18 rue Servandoni, Olympe de Gouges est féministe et réformiste. Elle milite pour l'abolition de l'esclavage et réclame des refuges pour les plus vulnérables. Véritable engagée, elle plaide notamment pour le droit au chômage des ouvriers et le droit au divorce pour les femmes. Elle sera la deuxième femme après Marie-Antoinette à être décapitée lors de la Révolution Française.
Simone de Beauvoir - Le Café de Flore
Le Café de Flore était considéré comme le quartier général de plusieurs grands esprits dont Simone de Beauvoir. Avec son mari Jean-Paul Sartre, elle fait de ce lieu leur siège social et considère le café comme chez eux. Ici, les journées de Simone de Beauvoir seront consacrées à ses écrits, devenue l'une des auteures les plus lues du monde, elle obtient le prix Goncourt pour son roman "Les Mandarins" en 1954.
Théoricienne du mouvement féministe avec son livre "Le Deuxième Sexe", Simone de Beauvoir participe dans les années 70 au mouvement de la libération de la femme.
Sonia Delaunay - 16 rue Saint Simon
Artiste peintre d’origine ukrainienne, Sonia Delaunay et son mari Robert vécurent et créèrent au 16 rue de St-Simon. Le fauvisme inspire ses premières créations avec notamment le célèbre tableau « Philomène », conservé aujourd’hui au centre Pompidou. Artiste reconnue de son vivant, Sonia Delaunay se verra offrir une rétrospective de son œuvre au musée du Louvre en 1964 et la distinction d’officier de la Légion d’honneur en 1975.
Elle laisse après sa mort en 1979, une œuvre riche comprenant aussi bien des tableaux, des tissus imprimés, des livres d'artistes, des robes de haute couture, des objets d’art… Sonia Delaunay se disait incapable de définir sa forme d’art. Discriminée par les critiques d’art de l’époque moderne, le style Delaunay est aujourd’hui mondialement reconnu.
Madame de Staël - 102 rue de Grenelle
Cette adresse est le lieu de résidence à partir de 1798 de Madame de Staël, grande romancière du mouvement romantique. Germaine de Staël joue un rôle politique avec ses livres "Delphine" en 1802 et "Corinne ou l’Italie" en 1807 qui dénoncent les conditions de la femme du 18e siècle.
Pour la plupart des hommes politiques et écrivains de l'époque, elle est décrite comme empiétant les domaines réservés aux hommes.
Romy Schneider - 11 rue Barbet-de-Jouy
Connue du grand public pour son rôle de Sissi l’impératrice, Romy Schneider tourne avec les plus grands : Visconti, Tavernier, Welles, Sautet. Engagée pour les droits de la femme, Romy Schneider milite dans les années 70 pour un avortement libre et signe le Manifeste des 343 pour l'avortement précisant avoir elle-même avorté.
Elle vit à Paris, rue Barbet-de-Jouy jusqu’à sa mort prématurée à 43ans en 1982, après avoir connu une grande carrière internationale. Romy Schneider reçoit en 2008 un César d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.
Simone Veil - 11 Place Vauban
Le 11 place Vauban était le lieu où Simone Veil vécut avec son mari Antoine et leurs enfants. Son discours pour le droit à l'IVG marquera l’histoire puisque le 17 janvier 1975, "la loi Veil" fut adoptée légalisant l'interruption volontaire de grossesse.
Femme politique émérite, Simone Veil repose aujourd’hui au
De la Cité de la Mode et du Design, aux quais aménagés pour les piétons en passant par les toits végétalisés du quartier Beaugrenelle, Patrick de Carolis dévoile les nouveaux aspects des bords de Seine. Le plateau de l'émission est installé dans l'un des plus somptueux hôtels particuliers de la capitale : l'hôtel
de Lauzun, construit au XVIIe siècle sur l'Ile Saint-Louis. Au XIXe siècle, l'hôtel a accueilli les réunions du «club des Haschichins», composé de Théophile Gautier, Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac. Au programme également, la visite des appartements de la duchesse de Sully, récemment réaménagés avec du mobilier du XVIIe siècle, et la demeure de la famille de Beauharnais, actuelle résidence de l'ambassadeur d'Allemagne. Au sommaire :
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De la Cité de la Mode et du Design, aux quais aménagés pour les piétons en passant par les toits végétalisés du quartier Beaugrenelle, Patrick de Carolis dévoile les nouveaux aspects des bords de Seine. Le plateau de l'émission est installé dans l'un des plus somptueux hôtels particuliers de la capitale : l'hôtel
de Lauzun, construit au XVIIe siècle sur l'Ile Saint-Louis. Au XIXe siècle, l'hôtel a accueilli les réunions du «club des Haschichins», composé de Théophile Gautier, Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac. Au programme également, la visite des appartements de la duchesse de Sully, récemment réaménagés avec du mobilier du XVIIe siècle, et la demeure de la famille de Beauharnais, actuelle résidence de l'ambassadeur d'Allemagne. Au sommaire :
Tél. : 33 (0)1 45 63 77 41 Email : p.ageon@free.fr Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h. Métro : Saint-Philippe du Roule SITE INTERNET En cours de préparation
26 galeries parisiennes créent un nouvel événement qui conforte la place de Paris comme capitale des arts premiers.
Les arts premiers fascinent car ils racontent une histoire dont on ne saisit parfois que les contours et qui ne livre souvent qu’une partie de ses secrets. Cet appétit pour l’art tribal, très répandu en Europe et aux Etats-Unis, se développe dans le monde entier.
Expositions à thèmes, pièces exceptionnelles, Paris Tribal dévoilera ses trésors dans une vision large et transversale des arts premiers : Arts d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Indonésie et d’Océanie.
Souhaitant rendre hommage aux liens unissant le Québec et la France, qui remontent précisément à la période dite de la « Belle Époque », le Musée de la Civilisation du Québec propose de revenir sur le bouillonnement culturel qui caractérisa, le « Gai Paris » entre 1889 et 1914, à travers une exposition qui convoquera à la fois les hauts lieux de la vie parisienne et le tumulte créatif, axé autour de la figure centrale de l’artiste moderne. Objets, photographies, peintures feront revivre cette période si particulière de l’histoire, que viendra encore étoffer l’évocation de spectacles, d’ambiances, du théâtre au cabaret, des fêtes foraines au music hall, du cinéma à l’Exposition Universelle. Une exposition riche et émouvante qui fait renaître de ses cendres, le temps d’une visite, une époque à jamais perdue – à redécouvrir grâce au hors-série Beaux-Arts.
Exposition au musée de la civilisation de Québec du 19 juin 2013 au 23 février 2014 puis au Petit-Palais à Paris
Pourquoi la capitale passionne-t-elle autant? Un an après le best-seller du comédien Lorànt Deutsch, l'universitaire anglais Graham Robb et le romancier Philippe Cavalier répondent.
Pour comprendre ce qui fait le charme de Paris, au sens le plus puissant du mot, il faut avoir présent à l'esprit que la capitale de la France est une toute petite ville, pas plus étendue que la bourgade du Texas du même nom, un concentré urbain où des siècles et des siècles d'histoire ont laissé leur dépôt, où des univers hétéroclites, politiques, populaires, intellectuels, religieux, ont cohabité. «Paris est un livre d'images fait de calques superposés, surpeuplé de morts et hantés par des vivants», écrit l'Anglais Graham Robb, docteur en littérature française, tombé dans le chaudron magique de Paris à l'âge de dix-sept ans, quand ses parents l'envoyèrent dans la capitale avec les poèmes de Baudelaire en poche. C'est par les yeux de l'auteur des Tableaux parisiens, puis à travers les romans de Balzac qu'il apprit à connaître et à aimer la ville. C'est pourquoi son Histoire de Paris n'est pas une histoire comme les autres. Érudite, romanesque, pleine de détails, elle se compose de douze récits qui mettent en scène des personnalités, célèbres ou obscures, qui ont vécu à Paris du XVIIIe au XXIe siècle.
Le volume s'ouvre sur le jeune Bonaparte qui découvre Paris et rôde timidement autour du Palais-Royal, alors haut lieu de la débauche, pour jeter sa gourme. Dans l'un des chapitres suivants, nous voilà place de la Concorde, pendant la Révolution: devant des milliers de spectateurs, Charlotte Corday, qui avait revêtu le costume de son Caen natal pour son exécution, lance la mode des coiffes normandes à dentelles… Sous la monarchie de Juillet, le dramaturge Henry Murger menait une dangereuse vie de bohème, poussant l'audace jusqu'à fleurir son balcon… alors que les pots de fleurs aux fenêtres, qui causaient trop de décès, avaient été prohibés. Au fil des siècles, les récits de Robb le confirment, il y a des constantes de la vie parisienne. Le problème des transports en est une, assurément. Une péripétie de la vie sentimentale d'Henry Murger, justement, se trouva compliquée par la grève des cochers du 6 mars 1848. Le 21 juin 1793, Paris, telle une déesse antique jalouse, mit des bâtons dans les roues de la famille royale. Alors qu'elle devait rejoindre secrètement la rue de l'Échelle où le roi l'attendait pour s'enfuir, Marie-Antoinette se perdit dans le dédale des rues autour des Tuileries. Sans ce contretemps, Louis XVI n'eût sans doute pas été intercepté à Varennes et le cours de l'histoire en eût été changé. Cet épisode, contesté, est pourtant vraisemblable, affirme Robb, qui rappelle qu'il fallut attendre 1850 pour qu'un préfet avisé fasse inscrire sur des plaques le nom des rues. Avant cette date, les cochers, qui connaissaient très mal Paris, ne desservaient qu'un seul quartier, indiqué par une lanterne de couleur accrochée à leur fiacre.
Le roi des catacombes
Enfin vint le métro, dont l'auteur évoque les premiers pas au fil d'un chapitre consacré à Proust, qui justement ne se risqua jamais sous terre. Un récit épique, où l'on apprend que certaines rames étaient équipées de distributeurs de parfum afin que les personnes incommodées par l'odeur de leur voisin puissent humecter leur mouchoir et s'en couvrir le nez.
Tout se tient, écrivait Balzac, à Paris plus qu'ailleurs. Graham Robb est friand de digressions et incises qui jettent des ponts entre les époques. Le récit de l'inauguration du Centre Pompidou par Giscard est l'occasion de faire un clin d'œil à la sœur de Blaise Pascal, qui, trois siècles plus tôt, devant l'église Saint-Merri, attendait le premier omnibus parisien, service dont l'auteur des Provinciales avait lancé l'idée.
L'universitaire anglais est fasciné par la passion des hommes politiques pour Paris. Napoléon n'eut pas le temps de rebâtir la ville à son idée, mais on sait que lors de ses campagnes militaires, en Russie et ailleurs, il continuait de s'intéresser à la voirie, à signer des décrets sur les égouts. C'est en rentrant de Londres, qu'il adorait, que Napoléon III dessina au crayon de couleur sur un plan de Paris les avenues qu'Haussmann percera. Hitler rêvait de voir Paris. Le 23 juin 1940, dans une ville désertée, il effectua un tour des monuments que Robb retrace minute par minute. Ailleurs, il rend hommage à un autre grand souverain de Paris, injustement méconnu, l'architecte Guillaumot, lequel édifia dans le sous-sol de Paris, qui s'affaissait, une énorme cathédrale, un royaume souterrain qui reproduit exactement le tracé des rues de surface. On s'étonne que le roi des catacombes n'ait même pas une rue à son nom dans la ville qu'il a sauvée de l'effondrement. L'universitaire anglais, avec un discret humour qui fait la saveur de ses récits, suggère que «c'est parce qu'on ne veut pas rappeler à ses habitants que Paris est bâti sur du vide»…
Lorànt Deutsch, la vedette en Seine
Le ton est décomplexé, l'allure juvénile et le pas vif, façon néo-piéton de Paris. En l'espace d'une année, le comédien Lorànt Deutsch a réussi à séduire un demi-million de lecteurs avec son histoire de la capitale. Métronome, l'histoire de France au rythme du métro parisien (Michel Lafont) révèle les petits secrets de la cité et de ses fondateurs. Il y a de l'Alain Decaux chez ce garçon dont la curiosité et le caractère encyclopédiste font la force. Loin des textes ardus de certains historiens et à mille lieues du discours convenu des guides, Lorànt Deutsch a réussi à imposer sa vision de Paris. Fort de son succès, son éditeur l'a persuadé d'éditer une version illustrée du livre. Elle sortira le 14 octobre, assortie de photographies mettant en scène le baladin Deutsch dans son décor préféré. (Françoise Dargent )
Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait de Graham Robb, traduit de l'anglais par Isabelle D. Taudière, Flammarion, 540 p, 24 €.
JO - En remettant le rapport préconisant une candidature parisienne pour les Jeux olympiques en 2024, Bernard Lapasset a affirmé qu'elle serait «financièrement responsable».
LE SCAN SPORT - Le dossier parisien présenté jeudi fait la part belle aux installations sportives déjà existantes, dans un souci de maîtrise du budget.
« Merveilleux Paris » On connait l’adage. Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Avoir à côté de chez soi des trésors mondiaux n’est pas la garantie de les connaitre comme sa poche. Combien de fois un Francilien visite-t-il la tour Eiffel dans sa vie ? Parfois moins qu’un Américain. Être touriste dans sa propre ville, redécouvrir ce qui nous parait évident, voilà l’objet de ce quatorzième numéro de la collection Patrimoine & balades. Et si on redécouvrait l’histoire des monuments ou sites les plus iconiques de la capitale ? Des endroits qu’on a l’impression de connaitre sur le bout des doigts alors qu’en vrai… ce n’est pas si vrai.
La tour Eiffel, par exemple ? Vous saviez, vous, que son concepteur, le célèbre Gustave, avait installé son appartement au troisième étage, à 285 m de haut, et qu’on peut y jeter un coup d’œil encore maintenant ? A peine plus bas, à 210 m du plancher des vaches, on vous emmène aussi au sommet de Montparnasse en vous déroulant l’histoire du premier gratte-ciel parisien qui a révolutionné les techniques de construction des buildings. On prend aussi de la hauteur en contemplant les Champs-Elysées – ancien lieu mal famé jusqu’à ce que Louis XIV mandate son jardinier, Le Nôtre, pour qu’il aménage ce « Grand cours » - depuis la terrasse de l’Arc de Triomphe qui recèle, on l’oublie, de nombreux trésors artistiques témoins de l’histoire de France depuis le XIXe siècle. Pas d’impasse : une virée sur les bateaux-mouche, un tour au Père-Lachaise, une incursion au Panthéon à la découverture de l’histoire du pendule Foucault, une balade dans le stade de Roland-Garros, sur la place des Vosges ou dans les ruelles de Saint-Germain-des-Prés… On coche les immanquables, mais on les découvre avec un pas de côté. Et les musées ? Vous êtes certains que le Louvre ou Orsay n’a plus de secrets pour vous ? On vous parie le contraire Et pour terminer, passons de l’autre côté de l’écran et dans le Paris d’Amélie Poulain et dans celui d’Emily in Paris.
Vous pourrez notamment acquérir un cliché de Jimi Hendrix pendant l’enregistrement d’une émission de télévision en France en 1967. Cette épreuve chromogénique postérieure montée sur aluminium de Jean-Pierre Leloir est estimée entre 2 500 et 3 000 € (Lot 88, photo ci-contre). Le 11 Avril, la maison Castor Hara organisera une vente à Paris de guitares romantiques, classiques, folks et électriques. Nous retenons votre attention sur cette guitare Hollowbody électrique de marque Gibson. Ce modèle ES-355 TD mono Bigsby de 1959 sera mis en vente entre 15 000 et 18 000 € (Lot 85).
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Le musée de la Vie romantique à l’occasion du cent-cinquantenaire de la mort du poète, consacre une exposition aux curiosités esthétiques de Charles Baudelaire.
Imaginer une exposition qui renoue le dialogue entre les textes du jeune poète et les œuvres d’art qu’ils commentent, c’est offrir au visiteur l’occasion de pénétrer dans les grandes pages des écrits esthétiques de Baudelaire qui font date dans l’histoire de la critique d’art. En présence d’une centaine de peintures, sculptures et estampes évoquées par Baudelaire, le spectateur est invité à confronter son propre regard à la sensibilité artistique de l’auteur des Fleurs du mal et à comprendre comment s’est forgée la définition de « la beauté moderne », « d’une conception double » exprimant l’éternel dans le transitoire ».
Comment se laisser séduire par le « mérite de l’inattendu », préférer toujours un tableau « fait » à un tableau « fini », reconnaître le caractère essentiellement romantique de la couleur, sans désavouer la nature « idéale » de la ligne, réclamer chez les artistes cette part de « naïveté » qui mène à l’audace et à la crudité des tons, attendre d’une œuvre, fût-ce un portrait ou une page de religion, qu’elle « respire l’amour », reconnaître enfin « l’héroïsme de la vie moderne » et « la beauté de l’habit noir » ?
Aux côtés de Baudelaire, cette exposition explorera les mutations qui s’opèrent entre romantisme et impressionnisme en présentant, autour des artistes phares de l’époque - Delacroix, Ingres, Camille Corot, Rousseau ou Chassériau -, les peintres qui ont su lui plaire ou l’irriter. Elle permettra de découvrir la modernité que forge le poète face au nouveau Paris et aux langages artistiques en formation, incarnée par la génération montante et la figure de Manet. Elle montrera enfin, l’attachement indéfectible de Baudelaire au romantisme et à Delacroix.
Sculpteur majeur de l’époque romantique, David d’Angers (Angers, 1788 - Paris, 1856) a laissé un ensemble d’oeuvres dessinées considérable, qui permet de suivre l’évolution de sa carrière et d’apprécier ses liens avec la société littéraire et artistique de son temps.
Ses premiers dessins traduisent son éducation classique et académique – il fut Grand prix de sculpture en 1811 –, mais rapidement sa fascination pour l’histoire moderne prédomine. Fervent républicain, il se consacre, dans une entreprise qu’il veut pédagogique, à la mémoire des grands hommes, aux héros des guerres révolutionnaires qui ont marqué son enfance, à ceux qui ont servi le général Bonaparte.
Ses dessins montrent l’intensité de ses recherches préparatoires pour rendre lisible à tous l’histoire d’une vie dans un bas-relief, pour fixer dans une statue l’intensité dramatique du geste significatif d’un héros ou de sa mort. Son activité de portraitiste fut profondément influencée par la phrénologie. David d’Angers fut aussi collectionneur de dessins. Sa collection, dont quelques oeuvres seront exposées, comportait notamment des aquarelles de Caspar David Friedrich, qui signalent l’intérêt pour l’art allemand de l’auteur du magistral buste de Goethe.
Cette exposition s’inscrit dans l’entreprise de présentation des grands fonds de dessins des musées français poursuivie par le département des Arts graphiques du Louvre depuis de nombreuses années.
Rue des Orties, rue des Frondeurs, impasse des Provençaux, place des Mauvaises-Paroles, carrefour du Puits d’Amour…Les adresses de ce livre résonnent souvent comme celles d’un pays imaginaire, et de fait, Charles Marville (1813-1879), a bien débuté dans la vie comme illustrateur romantique. Mais dès 1850, au moment même où le négatif papier, la calotype, remplace le daguerréotype et ses plaques métalliques, il s’oriente vers la photographie : il devient le photographe du musée impérial du Louvre, du peintre Ingres. Il s’intéresse à la photographie de patrimoine puis d’architecture et entame une carrière officielle sous le Second Empire. Marville travaille à Paris pendant plus de vingt années qui ne sont pas neutres dans l’histoire de la Ville : ce sont celles où Haussmann et son équipe transforment la vieille cité médiévale, la percent en tous sens et la remodèlent pour en faire une capitale moderne. Les photographies de Marville fixent pour l’éternité, avant leur démolition, les rues de Hugo et d’Eugène Sue. Elles suivent les grands travaux – témoin cette vue où l’Opéra tout neuf apparaît à l’arrière-plan, derrière la poussière des destructions du Palais-Royal – et retracent la construction des axes et monument haussmanniens, l’aménagement du bois de Boulogne.. En 1858 il est nommé photographe de la Ville de Paris. Avec sa technique d’un sublime froid, Marville réalise parallèlement un recensement du mobilier urbain du Second Empire : lampadaires et fontaines, vespasiennes, kiosques, colonnes Morris et panonceaux, tout un inventaire cocasse et monumental qui a beaucoup fait pour sa gloire. Organisés en parcours, en promenades où le Paris d’aujourd’hui côtoie celui de Nerval et de Baudelaire, ces clichés, dont la compréhension est facilitée par des cartes, sont comme une illustration de la remarque de Walter Benjamin : « celui qui suit des traces n’est pas seulement obligé de faire attention ; il faut qu’il ait déjà beaucoup fait attention. » C’est précisément cette attention-là qui est à l’œuvre dans ce livre.
" C'est un noble usage que de laisser le palais des rois ouvert au peuple ! " s'exclama le critique Delécluze lors de l'inauguration du musée Charles X au Louvre en 1827. Après la chute de l'Empire, la Louvre, qui avait accueilli le plus prestigieux musée du monde, devint l'objet des attentions les plus vives des gouvernements successifs de la Restauration. Sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, on entendit faire du Louvre non seulement le symbole fastueux de la monarchie restaurée, mais aussi celui du relèvement d la Nation. A côté du musée royal, qui se développa sur les dépouilles du musée Napoléon, trois nouveaux musées y furent créés : le musée Charles X et ses deux divisions, l'une antique, l'autre égyptienne sous l'égide du jeune Champollion, un musée de sculptures modernes et l'ancêtre du musée de la Marine. Des institutions politiques et administratives, comme la chambre des Séances royales ou le Conseil d'Etat, vinrent s'y installer. Toutes furent dotées de décors somptueux, où uvrèrent certains des artistes les plus célèbres du moment : les peintres Gros, Gérard, Ingres ou Delacroix, les architectes Percier et Fontaine, le sculpteur David d'Angers... Si quelques uns de ces ensembles furent démembrés, beaucoup sont aujourd'hui conservés dans les salles du musée et suscitent l'admiration des visiteurs. Pourtant, ils n'ont jamais fait l'objet d'une étude d'ensemble, qui les replace à la fois dans le contexte culturel, artistique et politique de ces années 1820, bientôt qualifiées de romantiques. Le présent ouvrage entend combler cette lacune. Ainsi revisité, le Louvre de la Restauration apparaît comme l'un des lieux du renouveau de la peinture monumentale en France, renouveau qui s'opéra autour d'une idée politique : le dépassement de la Révolution dans une relecture mythique de l'histoire de la monarchie et la réconciliation nationale.
28/8/12 -Nomination - Paris, Petit Palais-Adjoint au directeur du département des Arts Graphiques du Musée du Louvre où il était entré en 2006 et directeur du Musée Delacroix1 depuis 2007, Christophe Leribault, 48 ans, prendra le 1er novembre prochain la tête du Petit Palais à Paris.
Le nouveau directeur revient ainsi dans les musées de la capitale, lui qui avait été reçu au concours des conservateurs de la Ville de Paris en 1988 avant d’entrer à l’École du Patrimoine. Son premier poste, de 1990 à 2006, avait été au Musée Carnavalet. Ayant mené un double cursus École du Louvre / Université, Christophe Leribault est également docteur en histoire de l’art, après avoir soutenu brillamment sa thèse sur Jean-François de Troy en 1999, publiée ensuite aux éditions Arthéna dont il est devenu par ailleurs l’une des chevilles ouvrières. Il a été le commissaire (ou co-commissaire) d’un nombre considérable d’expositions portant sur la peinture et le dessin des XVIIIe et XIXe siècles français. Parmi celles-ci, nous citerons notamment quelques-unes que nous avions ici recensées : Maestà di Roma, Delacroix et la photographie, L’Antiquité rêvée, Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : L’Hommage à Delacroix... Il est également l’auteur d’un grand nombre d’articles et de notices de catalogue.
Le travail ne manquera pas pour Christophe Leribault au Petit Palais où il remplacera Gilles Chazal. Si le musée a été modernisé pour sa réouverture en 2005 (avec d’ailleurs des partis pris discutables et dont nous avions parlé ici), les choix muséographiques sont très contestables. Un nombre beaucoup trop réduit d’œuvres est exposé, des collections entières ou presque sont quasiment invisibles (les esquisses peintes pour les décors parisiens, les fonds de sculpture très peu mis en valeur...), l’accrochage est beaucoup trop clairsemé ou incohérent, les deux grandes galeries à gauche et à droite de l’entrée ne sont pas utilisées pour les collections, les acquisitions sont très peu nombreuses, certaines autres (les icônes notamment) sont médiocres et pourtant, elles, exposées... Nous renverrons pour l’essentiel à cet article où nous avions décrit la situation du musée à sa réouverture, un constat qui reste plus que jamais d’actualité. Certes, grâce à l’excellente équipe de conservation du musée, plusieurs expositions de qualité ont été présentées ces dernières années2 (notamment d’artistes peu connus de la seconde moitié du XIXe siècle), mais beaucoup étaient également de médiocre qualité et/ou sans rapport avec les collections, voire parfois franchement scandaleuses. Nul doute que l’arrivée de Christophe Leribault donnera un vrai coup de fouet à cette institution en la ramenant vers ses missions : présenter le mieux et le plus complètement possible ses collections permanentes, organiser des expositions dignes d’un grand musée des Beaux-Arts et enrichir le fonds par une politique d’acquisition cohérente (dans la mesure du budget disponible, dont on sait qu’il est particulièrement faible actuellement pour les musées parisiens3).
Terminons cet article sur un événement dont nous n’avons pas encore parlé : la transformation des musées de la Ville de Paris, à partir du 1er janvier 2013, en un établissement public qui aura à sa tête une énarque, Delphine Lévy. Si l’on connaît les dérives potentielles inhérentes à ce type de structure, nous ne jugerons pas cette réorganisation avant d’avoir pu constater ses effets. Tous les musées municipaux dépendent par définition des villes, et leurs directeurs sont donc nécessairement sous l’autorité d’un non conservateur, soit directement de l’élu, soit d’un fonctionnaire en charge de la culture. Le nouveau statut ne changera pas ce constat. Le regroupement en réseau des musées de la Ville de Paris pourrait même avoir des effets positifs par rapport à la situation actuelle (loin d’être optimale), à condition donc que les directeurs conservent toutes leurs prérogatives et que la future directrice générale se contente de l’administration sans imposer des choix scientifiques relevant exclusivement des conservateurs. L’arrivée de Christophe Leribault est, à cet égard, une décision que l’on ne peut que saluer ici.
3. Remarquons toutefois que des musées comme celui de la Vie Romantique ou Cognacq-Jay parviennent malgré tout à mener une véritable politique d’acquisition.
William Degouve de Nuncques (1867-1935) est l’un des artistes majeurs du symbolisme belge. Toute sa vie, il traitera le paysage, jouant avec les nuances de couleurs, depuis les impressions urbaines nocturnes aux ambiances claires de plateaux enneigés. En 1936, le critique d’art Arnold Goffin écrivait à propos de l’artiste : « Le nom et l’œuvre de ce maître sont chers depuis longtemps aux délicats. Mais il sont fort loin d’avoir acquis, en Belgique, tout au moins, la renommée qui leur est légitimement due ».
Cette exposition regroupe un ensemble d’œuvres de Degouve de Nuncques avec une soixantaine de peintures, dessins, carnets, documents issus du Kröller-Müller Museum, de nombreux musées européens et de collections privées. Les recherches menées dans le cadre de cette exposition ont pour objet de faire redécouvrir le travail de cet artiste et de réactualiser les connaissances que nous avons de son parcours.
William Degouve de Nuncques né le 28 février 1867 à Monthermé et mort le 1er mars 1935 à Stavelot, est issu d'une ancienne famille de la noblesse française où les arts furent toujours à l’honneur. C’est son père, esprit cultivé, qui l’initie à l’art et à la littérature mais aussi à la philosophie, à la musique, et aux sciences. Installé avec ses parents en 1870 à Spa d'abord, puis à Bruxelles après la guerre franco-prussienne de 1870, Il dessine très tôt en dehors de tout enseignement artistique. Il se lie d’amitié avec le peintre hollandais Jan Toorop avec qui il partage un atelier à Machelen en 1883, lequel lui prodigue ses conseils de coloriste . Il rencontre également le peintre Henry de Groux qui le prend comme modèle, entre autres pour la tête de son célèbre « Christ aux outrages » William Degouve fréquente alors les cercles d’avant-garde belges. Suffisamment aisé pour pouvoir vivre sans son art, il multiplie les expositions à l’étranger et sillonne l’Europe en compagnie de sa jeune épouse, Juliette Massin, belle-sœur d’Emile Verhaeren. Le couple expose d’ailleurs souvent leurs oeuvres ensemble. A cette époque, son travail s’attache à représenter une nature, nocturne et silencieuse, sous des lumières lunaires exprimant mystère et inquiétante étrangeté.
Il apprécie le travail de Maurice Denis et en particulier celui de Pierre Puvis de Chavannes dont il admire le climat de mélancolie. La notion d'allégorie de ce dernier rejoint la conception du symbolisme qui est la sienne, en exprimant la suspension du temps, la théâtralisation du spirituel, la quête d’une vie hors de l'histoire. Bruges et Venise sont, au détour des années 1890, des villes qui attirent les artistes symbolistes. William Degouve lui aussi aime à peindre ces villes aquatiques, qui sont les lieux de toutes les fantasmagories : atmosphère brumeuse et romantique enveloppée d’un voile mystérieux, suspension du temps, renvoi au souvenir d’un âge d’or.
Encouragé par Rodin il expose pour la première fois en 1890 à Bruxelles. Il montre au Salon de Paris de 1894 la toile « Place du Warichet à Perwez » , peinte en 1889, qui se vend immédiatement. Au Salon de Paris de 1894, il présente des oeuvres dans lesquelles et par un rejet quasi général de la figure humaine, apparaissent le recueillement ou le mystère. Il est invité au Salon annuel de 1893 du Groupe des 20 où il présente 6 œuvres dont « La Maison rose », peinte en 1892 et un dessin représentant son ami Henry de Groux.
A l'Association La Libre Esthétique, il expose des scènes nocturnes à l'huile ou au pastel inspirées de poètes comme Maurice Maeterlinck , toujours avec ces aspects surnaturels et ces climats étranges accentués par les ambiances nocturnes qui préfigurent le surréalisme.
Le siècle s’achevant, William Degouve délaisse progressivement les effets nocturnes de ses tableaux pour gagner la clarté, la lumière, la blancheur, ce qui le conduira jusqu’à des peintures de paysages dans la blancheur de la neige. Cette transition des oeuvres sombres jusqu’à la lumière, se passe par le séjour qu’il fait en Espagne entre 1899 et 1902, lequel lui permet d’élargir sa sensibilité désormais aux effets de la lumière. Dès lors, loin des cités, et des mondanités, il s’isole pour peindre ses toiles aux Îles Baléares, dans la campagne brabançonne ou encore dans les Ardennes belges, dans le souhait général alors du retrait de nombreux artistes dans une nature non déflorée par l’industrialisation.
A l’approche de la guerre, une quête mystique l’anime et l’oriente vers des sujets plus religieux, tandis que son langage symboliste s'allie à une technique un peu plus expressionniste.
En 1919, la mort de sa femme le plonge dans un profond désespoir et il décide d’arrêter de peindre. Il se marie en 1930 avec sa deuxième compagne, Suzanne Poulet avec qui il s'installe à Stavelot. Il a repris la peinture en représentant la campagne ardennaise. Il perd l'usage de sa main. Il meurt à Stavelot le 1er mars 1935.
Souvenirs de l’exposition, Cet immense rêve de l'océan... Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugo.
En arrivant à Paris, j’ai acheté (comme je le faisais quand j’y habitais ou que j’y allais régulièrement) Pariscope pour vérifier les lieux et horaires des expositions que j’avais repérées sur internet du Maroc. Là a continué le casse-tête. Peu de temps et tellement d’envies. Que choisir finalement ?
J’ai finalement opté pour cette exposition pour plusieurs raisons :
-Victor Hugo que j’ai fréquenté avec Nerval pendant mon mémoire de maîtrise.Cet homme engagé n’était pas seulement écrivain et poète mais aussi dessinateur et j’admire ces artistes qui savent dire en mots et en images le monde et leur univers propre.
-Le sujet-titre de l’exposition : d’abord, les paysages qui sont pour moi plus qu’un sujet d’étude ; ensuite, la mer que j’aimais avant de la côtoyer de si près ici(je suis à 1km à vol d’oiseau de l’océan) ; enfin, le rêve.
-la maison Victor Hugo, la place des Vosges, la place de la Bastille et tout ce quartier où j’ai vécu quelques temps.
Il faisait très froid, de la neige fondue tombait et je me plongeais avec bonheur dans la chaleur bienfaisante du musée (presque oppressante au bout d’un moment) et dans l’univers d’Hugo.L’atmosphère confinée et la lumière tamisée ajoutait à la fantasmagorie des rêves d’Hugo mis en images de l’artiste.Je pensais aux dessins de Dürer (auquel Hugo a dédié un de ses poèmes), à sa « Melancholia » (Hugo a écrit un poème qui porte ce titre, cf. catégorie « Hugo » et « Dürer) mais aussi à Méryon (cf. ma catégorie à ce nom).Avec de dernier, je trouve qu’il y a vraiment des similitudes de style aussi bien dans les dessins en noir et blanc que dans le traitement des thèmes en couleur.Avec ces dessins, on est très loin de l’image poussiéreuse du poète Hugo, romantique, lyrique, de ces longs poèmes qui ennuient beaucoup certains.
C’est un Hugo moderne (moderne, il l’était déjà dans ses luttes et ses idées)que j’oserais parfois presque qualifier de surréaliste à cause de l’importance du rêve pour André Breton et les autres.
Le Phare d'Eddystone
Plume, encre brune et lavis sur papier beige, 1866.
Complétant sans doute sa documentation sur l'Angleterre du XVIIe siècle, toile de fond de L'Homme qui rit qu'il est en train de rédiger, Victor Hugo découvre dans un ouvrage intitulé Délices de l'Angleterre une planche qui inspirera ce lavis et un passage du roman : "Au dix-septième siècle un phare était une sorte de panache de la terre au bord de la mer. L'architecture d'une tour de phare était magnifique et extravagante. On y prodiguait les balcons, les balustres, les tourelles, les logettes, les gloriettes, les girouettes. Ce n'étaient que mascarons, statues, rinceaux, volutes, rondes-bosses, figures et figurines, cartouches avec inscriptions. Pax in bello, disait le phare d'Eddystone."(Extrait de "L'homme qui rit)
C’est face à la mer, promesse d’évasion et de liberté, puissance de renouvellement, énigme fascinante propice à l’épanchement du rêve, que Victor Hugo campe sa posture d’exilé. Dans ce décor mélancolique que n’aurait pas renié Chateaubriand, son esprit, mélangé à l’immensité, finira par trouver "un apaisement sévère et profond".
En voyant la photo d’Hugo en exil à Guernesey sur son rocher, je pense en toute modestie à mon poème « L’exil » :
Souvent je m’asseyais Au bord de l’escarpement Et je regardais s’effacer Les rayons de ton soleil couchant.
Je pense aussi bien sûr à mon propre exil actuel au bord de l’océan comme lui.
Indépendamment de l’exposition, il est toujours émouvant pour quelqu’un qui aime un écrivain d’évoluer dans ce qui fut son lieu de vie (un de ses lieux de vie en ce qui concerne Hugo).
En sortant de l’exposition, je suis passée par la boutique du musée où j’avais envie de tout acheter mais je me suis contentée de 3 cartes postales dont les 2 reproductions de cette page.
Dehors, on était loin des paysages marins mais les éléments étaient aussi hostiles que dans certaines représentations de bateaux secoués par l’orage.Malgré ce climat peu clément, j’ai pris plaisir à me perdre dans ce quartier où je sais pourtant si bien à me repérer….
Information publiée le mercredi 1 décembre 2010 par Matthieu Vernet
Samedi 4 décembre 2010, Paris, Sorbonne, Amphi Michelet
NERVAL Samedi 4 décembre 2010, 9h30-13h Sorbonne, amphi Michelet (entrée par le 46 rue Saint-Jacques) sous la direction de Jean-Nicolas Illouz et Jean-Luc Steinmetz
Henri Scepi Nerval et la poésie sibylline
Emmanuel Buron Autour du "Choix des poésies de Ronsard" […] publié par Gérard en 1830
Jean-Nicolas Illouz La poésie à l'épreuve de la photographie : Nerval devant Nadar
Henri Desgranges, le directeur du journal L'auto a été coureur avant sa carrière de journaliste, ici dans une course en 1892.
Paris-Brest-Paris est une course cycliste créée en 1891 par Pierre Giffard du Petit Journal.
1891, premier Paris-Brest-Paris
En 1891 le « Petit Journal » de Petit organise le premier Paris-Brest-Paris. Pierre Giffard, directeur du journal, souhaite démontrer le caractère pratique de la bicyclette par une course de 1200km. Les bicyclettes ont été plombées avant la course pour contrôler l’utilisation d’une seule et même machine par les participants. Les étrangers et les femmes n’étaient pas autorisés à participer à cette épreuve. C'est un vrai succès au regard des plus de 400 inscriptions. 206 cyclistes s’élancent le 6 septembre, y compris 10 tricycles, 2 tandems et un grand-bi monté par M. Duval. Des amateurs et des professionnels participent à cette édition avec des soigneurs, des mécaniciens et surtout des entraîneurs. Les machines sont montées avec des pneus en caoutchouc creux ou des pneumatiques gonflables, ceux-ci faisant leur apparition et se montrant plus légers et plus performants. 16 points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce "la course nationale de bicyclette...". Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71h22m avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 sur le chemin du retour. Jiel Laval est second à plus de huit heures derrière Terront et Henry Coulliboeuf est troisième. 100 cyclistes terminent, certains après plusieurs jours en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit.
La première édition de 1891 eut à souffrir de défauts rédhibitoires, comme l'impuissance des contrôleurs à réduire les fautes évidentes et la confusion née de l'annonce de l'épreuve comme une course de machines. Ainsi, plusieurs concurrents se firent relayer, ce qui entraîna leur élimination.
Le vainqueur avait été embauché par Édouard et André Michelin afin de promouvoir leur toute nouvelle invention de pneumatique démontable pour vélo. Cette victoire permit un succès commercial de ce pneu. [1]
1901, la course devient internationale
Maurice Garin, le vainqueur de 1901
En 1901, l'organisation est reprise par l'Auto-Vélo, récemment fondé par Henri Desgrange, qui recherchait une épreuve d'envergure pour lancer son journal. La course devint internationale et deux catégories furent créées : les coureurs de vitesse, 25 partants, et les touristes-routiers (les ancêtres des randonneurs), 114 partants. Les randonneurs amateurs existent déjà, mais ils ne s’étaient pas encore lancés dans de telles aventures. Comme en 1891, on autorise les participants d'avoir des entraîneurs. À 04h53 le 16 août 41 coureurs s’élancent, suivi 17 minutes plus tard des touristes- routiers. Maurice Garin gagne en 52h11, battant Gaston Rivière de 1h55. Hippolyte Aucouturier, le suisse Michel Frédérick, et l’américain Charly Miller, terminent dans cet ordre. Rosière est le premier touriste-routier en 62h26m. 72 terminent, y compris Pierre Rousset, le plus âgé avec 65 ans qui effectue le trajet en 202 heures.
Le succès de la course décida Henri Desgrange à l'organiser tous les dix ans.
1911, changement des règles
Les règles sont modifiées. Les entraîneurs et l’assistance entre les contrôles sont interdits mais les coureurs peuvent changer de vélo. Seuls les touristes-routiers ne peuvent pas effectuer de changement de vélo; pour éviter toute tentative de triche, ils sont donc encore plombés. Les coureurs modifient leur stratégie et restent en peloton jusqu’à Brest. 13 coureurs et 120 touristes-routiers participent à cette édition. Le gagnant est Émile Georget en 50h13m, battant Octave Lapize de 21 minutes. Ernest Paul est troisième à 35 minutes et Cornet finit quatrième. Le premier touriste-routier est Pierre Heusghen, qui est ensuite éliminé pour avoir reçu de l'aide en cours de route. Auguste Ringeval et Maurice Garin (qui était coureur en 1901) deviennent les gagnants dans cette catégorie.
1921
Le 2 septembre 1921, 43 coureurs et 63 touristes-routiers participent à la course. Le nombre de contrôles secrets est augmenté. Le belge Louis Mottiat gagne en 55h07’08’’. Eugène Christophe, Pierre Heusghem, Masson, et Sellieer terminent ensuite dans cet ordre. Le huitième arrivant est le touriste-routier Ernest Paul en 62 heures. Il était coureur lors de la précédente édition.
1931, arrivée des randonneurs allure libre
En 1931, 28 coureurs et plus de 150 touristes sont inscrits (64 ‘allure libre’ 'et 91 'audax '). l'Australien, Hubert Opperman gagne en 49h23m dans un sprint final, battant Marcel Bidot. Il y avait 64 randonneurs ‘allure libre’ inscrits ; 62 se sont élancés du café "Le Mauco" à Paris le 2 septembre à 22H00 et 44 ont terminé malgré la pluie et du fort vent d’ouest. Dans les arrivants figuraient 4 tandems mixtes, un tandem homme et deux femmes en solo (dont une arrivée 35 minutes après le délai et non homologuée). Comme l’ACP et l’UACP étaient deux clubs rivaux et que les blessures du schisme de 1921 n’étaient pas refermées, on note avec plaisir que l’UACP ramène avec difficulté 20 arrivants à Paris. Alexis Cottard, Gaston Ruard, et Julien Tranchant finissent ensemble en 68h30; le quatrième arrive 50 minutes plus tard. Le cinquième, Louis Cointepas finit 2 heures plus tard. Le sixième et le septième arrivent 2h20 après le premier et ensuite, il faut attendre plus de 10 heures. M. et Mme Danis terminent meilleur tandem mixte en 88h10, 25 minutes avant Louis et Juliette Pitard. Quatre femmes terminent en tandems mixtes (Danis, Pitard, Gorgeon et Du Bois) et Mlle. Vassard devient la première femme solo à terminer PBP en 93h25. Les Pitards reviendront en 1948 et 1951.
Pour des raisons évidentes, il n'y a aucun PBP en 1941. Le président ACP, Pierre Bontemps, décide de le remplacer par une édition en 1948 puis par une autre en 1951 pour reprendre le rythme décennal.
1948
Les PBP 1948 et 1951 voient la fin des coureurs professionnel, avec une baisse irrémédiable de leur participation. En 1948, ils sont 52 à s’élancer mais seuls 11 terminent. Albert Hendrickx gagne dans un temps de 41h36m42s.
1951
En 1951, seulement 41 coureurs répartis dans 10 équipes sont inscrits et Maurice Diot gagne en 38h55, le record absolu mais le nombre de participants randonneurs progresse.
Après 1951, l'Équipe ne peut plus organiser l'épreuve par manque de participants. L’organisation de la course professionnelle a eu lieu en 1956 et 1961 mais a ensuite été déprogrammée en raison du manque d'intérêt. Les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Paris-Brest-Paris Randonneur qu’avec la formule Paris-Brest-Paris Audax. Si la compétition a disparu, l'esprit d'origine est conservé grâce à ces deux organisations, la volonté d'aller au-delà de ces capacités supposées ou l'envie de participer au plus grand évènement mondial de la randonnée longue distance.
Actuellement exposition 'L'oeil de Baudelaire' / 20 septembre 2016 - 29 janvier 2017 Cette exposition explorera en compagnie de Baudelaire, le paysage artistique des années 1840 en présentant, autour des artistes phares de l’époque - Eugène Delacroix, J.A.D. Ingres, Camille Corot, Théodore Rousseau ou Théodore...
Exposition
Actuellement exposition 'L'oeil de Baudelaire' / 20 septembre 2016 - 29 janvier 2017 Cette exposition explorera en compagnie de Baudelaire, le paysage artistique des années 1840 en présentant, autour des artistes phares de l’époque - Eugène Delacroix, J.A.D. Ingres, Camille Corot, Théodore Rousseau ou Théodore...
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