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Catégories : La peinture

"Les noces de Cana" de Véronèse

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Les Noces de Cana (1562-63)
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Le troisième jour, il y eut une noce à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi fut invité à la noce ainsi que ses disciples. Le vin venant à manquer, la mère de Jésus lui dit " Ils n’ont pas de vin ". Jésus lui dit " Que me veux-tu, femme ? Mon heure n’est pas encore venue. " Sa mère dit aux serviteurs : " Faites ce qu’il vous dira ."

Or il y avait là six jarres de pierre, pour les purifications des Juifs, contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus dit aux serviteurs : " Remplissez d’eau ces jarres ." Ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : " Puisez maintenant et portez-en au maître d’hôtel. " Ils lui en portèrent. Quand le maître d’hôtel eut goûté l’eau devenue du vin - il en ignorait la provenance, mais les serveurs la savaient, eux qui avait puisé l’eau - il appelle le marié et lui dit : " Tout le monde sert d’abord le bon vin et, quand les gens sont ivres, alors le moins bon ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à présent ."
Tel fut le commencement des signes de Jésus ; c’était à Cana de galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. " (Evangile selon Saint Jean, 2,1-11).

Fils d’un tailleur de pierre (ce qui explique son goût pour l’architecture), Véronèse (1528-1588) est, bien qu’il soit originaire de Vérone, un peintre vénitien, l’un des plus grands avec Le Titien et Le Tintoret. Il s’installe dans la lagune en 1557. Il reçoit sa première grande commande du Conseil des 10, pour décorer le palais des doges. Il peint par la suite de nombreuses toiles pour des congrégations bénédictines dont plusieurs ont pour thème le banquet biblique. En 1573, l’Inquisition le condamne pour les licences qu’il prend dans le traitement des scènes religieuses (notamment le Repas chez Levi). Cependant cette condamnation ne concerne pas Les noces de Cana.

Les noces de Cana
sont peintes pour le réfectoire des bénédictins de Saint Giorgio (en face du palais des doges) en 1563, alors que Véronèse à 35 ans. Le couvent est un haut lieu intellectuel disposant de gros moyens financiers. Le tableau est commandé dans le cadre d’une reconstruction de le couvent. Dans le réfectoire, il surplombait la chaire d’où l’abbé faisait la lecture pendant le repas, ce qui obligeait les regard à converger vers lui. Il est peint sur toiles car les fresques se conservait très mal à Venise en raison du haut degré de salinité. La représentation d’un banquet semble tout à fait logique dans le cadre d’un réfectoire.

 

La scène se tient dans un espace étrange, une sorte de terrasse surplombée par une balustrade et une esplanade où s’élèvent différents monuments. Plusieurs types architecturaux se succèdent : colonnes doriques, puis corinthiennes, enfin composites. Une tour à plan carré intervient pour briser une symétrie qui sans elle serait trop écrasante. Les points de fuite sont multiples pour éviter la sensation d’éloignement qui résulterait d’une réduction trop rapide autour d’une ligne unique. Le pavement est semblable à celui du réfectoire qui devait accueillir le tableau. Sur cette terrasse est dressée un grande table. La mise en scène est probablement inspiré par l’Arétin, qui rédigea en 1535 les Quatre livres de l’humanité du Christ, ouvrage de vulgarisation de l’histoire sainte. Il y signale un grand nombre de convives aux noces de Cana (détail absent chez Saint Jean) ce qu’a représenté Véronèse : il y a 132 convives, un véritable ballet de serviteurs.

Le Christ est assis au centre (à la place que devrait occuper les mariés). Sur sa droite, on trouve la Vierge et Pierre. La Vierge prote un voile noir, signe du deuil à venir. Sa main dessine le contour d’un verre absent, ce qui illustre la phrase " Ils n’ont pas de vin ". Pierre lève le doigt. Par ce geste, il rappelle son rôle de fondateur de l’Eglise. Sur la gauche du Christ se tiennent André, Philippe et Barthélemy, en habit de pèlerins. Tous ces personnages sont habillés à l’antique, alors que les autres portent des costumes d’époque. Parmi eux, on distingue les mariés (en bout de table à gauche), un bénédictin reconnaissable à son costume noir (coin de table à droite). Ce dernier a été rajouté au tableau après son achèvement : il s’agit probablement du nouvel abbé du monastère. On aperçoit un deuxième moine au niveau de la balustrade supérieure (tout en haut à gauche, au-dessus du chien). De manière générale, les hommes d’Eglise (qui n’appartiennent pas à un ordre régulier) sont à droite du Christ, les laïcs à gauche. Tous sont vêtus de façon luxueuse. Les femmes sont toutes coiffées de la même façon, excepté la mariée qui porte une petite couronne. On peut noter de nombreux vêtements orientaux (l’intendant en vert au premier plan ; l’homme à côté de la mariée avec une coiffe jaune montante (coin de table gauche). Le tapis persan posé sur la balustrade constitue un autre élément exotique. Le costume de l’échanson est également très riche, avec des tulipes ouvertes et des diamants taillés en pointe.

Parmi les serviteurs, on remarque des petits nains ou encore des bouffons (avec des bonnets à grelots). On trouve également au centre un groupe de six musiciens (deux joueurs de viole, un violon, une contrebasse, un trombone et un joueur de cornet). Tous ces personnages étaient chargés d’animer les fêtes vénitiennes. Les autres sont occupés à faire le service. On peut distinguer le petit serviteur noir qui tend une coupe aux mariés (la mode voulait qu’on ait quelques serviteurs de couleur), le serviteur à costume rayé (à droite, près de la balustrade) qui porte les couleurs de son maître. Deux serviteurs, pieds nus, sont en train d’exécuter l’ordre du Christ (un de dos à gauche, l’autre de face à droite). Les six jarres de pierre qu’ils doivent utiliser sont toutes représentées. Enfin des " écuyers tranchants " munis de bâtons rouges contrôle le bon déroulement du repas.

Les animaux sont très nombreux. On trouve là un perroquet, un chat en train de se faire les griffes sur l’une des jarres et surtout plusieurs chiens : un petit épagneul sur les genoux du marié, deux lévriers attachés l’un à l’autre (symbole de fidelité) et qui se disputent un os (symbole de mort), un minuscule chien sur la table à droite, un dernier qui passe la tête à travers la balustrade supérieure (tout en haut à gauche).

La balustrade, qui correspond à la ligne médiane du tableau, marque la séparation entre le régime céleste et le régime terrestre. On y découpe l’agneau, symbole du sacrifice du Christ. Sous l’animal, une gourde est suspendue pour recueillir le sang (au-dessus de la tête du Christ).

La vaisselle est finement détaillée. Sur la table on trouve des disques plats ou tranchoirs. On distingue aussi de petites confiseries, souvent servies en fin de repas. Les tables vénitiennes sont en avance sur les autres tables européennes : les couverts sont individualisés, la fourchette fait son apparition. On trouve aussi des verres incolores, anticipant sur nos coupes de champagne. Les plats les plus riches sont du le dressoir (à gauche, entre les colonnes doriques et corinthiennes). Deux serviteurs détachent des assiettes.

L’ensemble est foisonnant, très coloré, surtout dans la moitié inférieure du tableau.

 

http://lili.butterfly.free.fr/page%20web/veronese.htm

Commentaires

  • je ne peux etre qu'en admiration devant un tel chef d'oeuvre!!!ça fait rever!!


    bizzz

  • Quelle minutie et quel talent ,ca devait prendre enormèment de temps pour faire de tels chefs d'oeuvres bises laura

  • travail et génie réunis

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