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Catégories : Des femmes comme je les aime

Quand les femmes assument leur pouvoir

SOPHIE FAY.
 Publié le 12 octobre 2007
Actualisé le 12 octobre 2007 : 07h39

La troisième édition du Women's Forum se déroule à Deauville.

Un forum, un livre, des prix, des enquêtes internationales. À Deauville pendant trois jours, les femmes d'influence se mobilisent.
« Casual chic », c'est le code vestimentaire du Women's Forum for the Economy and Society (le Wefco), qui se tient sur la côte normande jusqu'à samedi. En clair, le tailleur strict n'est pas obligatoire ; entre femmes, on peut opter pour une tenue plus décontractée. En réalité, les 1 200 participantes prennent cette réunion internationale très au sérieux et ne se sont pas départies de leurs tenues plutôt sombres et strictes.
Ces femmes de pouvoir ne risquent-elles pas de s'offusquer que l'on parle autant de leur look que de la stratégie de leur entreprise, de leur ONG ou de leur ministère ? Pas forcément. Ici, elles s'assument pleinement. Et ne boudent pas les corners de détente chers à l'organisatrice du Forum, Aude de Thuin, où l'on peut changer de look (Le Printemps), consulter au stand Marionnaud une spécialiste des sourcils, Anastasia Soare (of Anastasia Beverly Hill !), ou prendre un thé au café des écrivains avec Titouan Lamazou.
Car les agréments ne font pas oublier le thème du Forum : mieux valoriser la place des femmes dans l'entreprise, la société et l'État, avec l'espoir d'« améliorer la confiance » dans les institutions. Une délégation de femmes du cimentier Lafarge venues des quatre coins du monde monte ainsi, en marge de cette réunion, des projets concrets pour améliorer l'information et la parité dans l'entreprise. Cela existe déjà chez McKinsey.
Pour encourager toutes les entreprises à faire de même, Sandrine Devillard, directeur associé de ce cabinet de conseil, a présenté une étude édifiante. « On pourrait penser que puisque 55 % des étudiants sont des filles, elles auront une place équivalente dans l'entreprise de demain. Mais c'est loin d'être le cas », prévient-elle.
En 1975, il y avait en France 41 % de filles parmi les étudiants. En 2006, on n'en retrouve que 8 % dans les comités de direction de 50 premières entreprises. S'il n'y a pas d'action proactive pour améliorer la place des femmes, en 2035, les 58 % de filles étudiantes en 2005 ne représenteront jamais que 11 % des comités de direction. Or « homme ou femme, nous avons beaucoup à gagner à ce que les femmes soient plus présentes », insiste McKinsey. D'abord, parce qu'en 2040, vieillissement oblige, la population active européenne aura perdu 24 millions de personnes. À moins que les femmes se mettent à travailler autant que les hommes. Le déficit serait alors limité à 3 millions.
Révolution culturelle
Entreprise par entreprise, l'intérêt est aussi très fort. L'étude, réalisée sur 100 sociétés, auprès de 58 000 personnes, montre que dans les entreprises où il y a trois femmes ou plus dans les équipes de direction, 57 % des salariés approuvent la « vision stratégique » de la direction contre 51 % dans les groupes qui n'emploient pas de femme et les résultats financiers sont meilleurs.
Pour faire progresser plus de femmes, il faut toutefois une révolution culturelle dans l'entreprise et la société. « Le modèle de travail»anytime-anywhere* - qui veut que les cadres dirigeants soient disponibles à tout moment pour aller partout - n'est pas toujours compatible avec la vie de femmes qui continuent à faire chaque jour deux heures de tâches domestiques de plus que les hommes », explique la consultante.
Le retard et les inégalités actuelles ont toutefois parfois du bon. « Aujourd'hui, je n'ai pas à m'excuser de mon salaire, car je suis moins bien payée que les PDG masculins », plaisante Anne Lauvergeon, d'Areva à la tribune.

Commentaires

  • Bonjour Laura,
    C'est vrai que les femmes doivent se battre deux fois plus. Dans la tête des hommes qui mettent les pieds sous la table, qui prépare les repas, qui range la table, la cuisine, la vaisselle après les repas ? Apparement tout se fait d'un coup de baguette magique. Pourtant, les repas prennent au minimum deux heures par jour ou trois heures. Il faut que les femmes soient fortes physiquement et aient un moral fort pour supporter deux journées. Et les salaires, toujours aussi bas .... J'admire ces femmes chefs d'entreprise. Comment valoriser la place des femmes dans l'entreprise ? En essayant de donner une autre image de la femme, celle qu'on a l'habitude de trouver partout : dans le pub, à la télé, dans les journaux et à la maison....

  • "Des" hommes... oui ... pas "les" hommes car le mien et beaucoup des hommes que j'ai connus ne sont pas comme ça car je n'aurais pas pu avoir un homme qui ressemble à mon père ou mon grand-père dans leurs rapports aux femmes(ils avaient ou ont d'autres qualités...)...
    C'est aussi aux femmes (qui le peuvent) de ne plus accepter ce type de comportement des hommes...
    Et la plupart de celles que je connais (qui le peuvent) ont abdiqué en disant que le "féminisme" c'était ringard et qu'une femme doit faire ceci ou cela...

  • Je crois que la vision d'Elisabeth est trop pessimiste: à l'heure actuelle il reste effectivement la place quasi inexistante de la femme parmi les cadres dirigeants, mais c'est surtout vrai au niveau des très grosses entreprises. Et du coup ça fait bien baisser la moyenne des salaires...
    Si on descend dans la taille des entreprises (prenez les PME) on trouve beaucoup de femmes patrons.
    Et si on descend dans l'échelle hiérarchique je crois qu'on trouve sans problème des femmes dans l'encadrement, dans les entreprises comme dans l'administration.
    Après c'est vrai qu'il faut bâtir un équilibre dans la vie familiale, que dans certains métiers le père peut être moins présent. Quelquefois ça peut être aussi la mère. Mais franchement les exemples que j'ai autour de moi ne correspondent plus du tout à l'affreux macho que tu décris!

    Et Laura .... je me vois pas trop de femmes qui abdiquent dans la jeune génération!

    Cela dit... n'est pas Anne Lauvergeon qui veut! je dis ça parce que je l'ai croisée dans le cadre de mon travail (elle n'était pas encore à Areva) et c'est quelqu'un d'assez exceptionnel - j'espère qu'elle m'autoriserait cette appréciation.
    Et c'est quand même un peu vrai que là où il suffit qu'un homme soit bon, ou très bon, on cherchera une femme exceptionnelle.

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