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Bohèmes, de Léonard de Vinci à Picasso, au Grand Palais en 2012

Le sujet est exaltant mais il va falloir hélas attendre encore un peu puisque cette exposition ne se tiendra au Grand Palais que du 24 septembre 2012 au 6 janvier 2013. Le fait qu’elle soit organisée par la RMN - Grand Palais et la fundación Mapfre, de Madrid est de plus alléchant et prometteur. Quels seront les tableaux présents ? Si Léonard de Vinci, van Gogh Modigliani et Picasso sont bien évidemment convoqués, je ne vous cacherai pas que je suis impatient, sur un tel sujet-roi, de découvrir ce qui en fera le détail, que ce soit en peinture, en littérature, en photographie ou en musique

D’autant que la Bohème évoque pour chacun de nous tant de choses, et parfois si différentes… Artistes, exotismes, musiques, comme des pays où l’homme saurait encore être un loup pour l’homme et se réfugier des jours durant dans ses rêves !

Et le texte de présentation, dont nous reprenons ici de si larges extraits est écrit de façon si sensible ! Il est vrai que la « Bohème » est solidement installée dans notre imaginaire. De multiples façons et sous des formes très diversifiées. Elle fait autant partie de nous que de nos grands mythes modernes. Elle a été chantée, filmée, versifiée, exaltée, cent fois déclarée morte, et cent une fois redressée.

L’idée même de Bohème est apparue au milieu du XIXe siècle, en compagnie du Romantisme et du Réalisme. Elle a marqué la transformation du statut de l’artiste, qui quittait la protection du prince pour devenir « ce génie solitaire, misérable et incompris qui anticipe les convulsions de la société ».

Poètes (Nerval, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine....), peintres ou musiciens (Courbet, Van Gogh, Satie, Modigliani, Picasso...), nombreux furent les grands hérauts de la modernité qui ont donné un visage à l’une des facettes de ce concept.

Rebelles à toutes les conventions, batteurs de pavé, mangeurs de vache enragée, amateurs de femmes et de boissons, ils ont, pour des générations d’apprentis artistes, allumé le rêve d’une gloire rédemptrice, qui ne se gagne qu’au risque de l’oubli et de la mort.

Par la littérature et la presse, le théâtre et l’opéra, la Bohème a très vite acquis une popularité immense ; elle a pénétré l’imaginaire collectif, et lié à jamais l’image de Paris au Quartier Latin, à Montmartre, puis à Montparnasse.

Depuis une vingtaine d’années, des travaux portant sur des champs exogènes comme l’histoire des marginalités, des migrations, des nomades, ont renouvelé l’analyse de ce phénomène. Le mythe de la Bohème s’inscrit désormais dans l’histoire, infiniment plus riche et plus complexe, du rapport des peuples européens à la nation tzigane.

Appelé Egyptien à l’époque classique, puis désigné des noms les plus divers, - Gitan, Manouche, Cagot -, le Bohémien devient, peu après son apparition en Occident au XVe siècle, un héros de roman (chez Cervantès en premier) et un sujet de prédilection pour les artistes (Calot, Vouet, Georges de la Tour).

Le mystère de ses origines, son langage longtemps incompréhensible, son rapport intime à la nature, sa capacité de dire l’avenir, en font un personnage de légende. Ses apparitions et disparitions soudaines alimentent le fantasme d’une vie sans attaches, sans règles, intense et sensuelle. L’artiste, fasciné, a trouvé en lui son maître en liberté.

Bohémiens et bohèmes ont dès lors partie liée. Figures de la liberté, de l’errance, ils partagent marginalité et misère. Insaisissables, habiles, initiés à d’inaccessibles secrets, définitivement irréductibles à la norme, ils troublent, provoquent et enchantent notre société sédentaire. C’est naturellement le terme de bohémien qui viendra sous la plume des premiers descripteurs de la vie de bohème naissante.

Et sous le régime nazi, artistes et tziganes se verront confondus dans une même détestation.

Par des mises en relations inédites, en s’appuyant sur une vaste iconographie autant que sur les croisements entre les disciplines (peinture, littérature, photographie, musique), cette exposition ambitionne d’apporter un jour nouveau sur cette histoire commune. Elle éclaire un phénomène qui traverse toute l’histoire des arts et des sociétés, et résonne encore dans notre monde contemporain.

André Balbo

source : RMN Grand Palais

 

 

derniere modification: , par André Balbo, crédit photo : Van Gogh, Les Roulottes, campement de Bohémiens aux environs d’Arles, 1888©RMN(Muséed'Orsay)/HervéLewandowski

http://www.evous.fr/Bohemes-de-Leonard-de-Vinci-a-Picasso-au-Grand-Palais,1172989.html

 

mardi 6 décembre 2011

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