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Jehan Marot

Jean Marot est un poète français des XVe et XVIe siècles, né à Mathieu, près de Caen, vers 1463, mort vers 1523. Il vécut quelque temps à Cahors et épousa la fille d'un bourgeois de cette ville. En 1507, il entra au service d'Anne de Bretagne en qualité de secrétaire, puis il devint, après la mort de celle-ci, valet de chambre de François Ier. II était le poète attitré de la petite société féminine dont Anne de Bretagne, au témoignage de Brantôme, s'était entourée. C'est pour cette société qu'il écrivit le Doctrinal des princesses et des nobles dames (en 24 rondeaux assez élégamment tournés) et la Vray-disante Advocate des dames (en strophes de diverses formes entremêlées de rondeaux et de ballades). Dans le Voyage de Gênes (en vers de 10 syllabes mêlés de rondeaux et de quelques morceaux de prose), il raconte avec la fidélité d'un historiographe et dans un style souvent ferme et précis l'expédition dirigée par Louis XII contre les Génois; cet ouvrage plut tellement à la reine que, Louis XII se mettant en marche contre Venise (1509), elle fit attacher Marot à l'expédition : c'est cette expédition qu'il chanta dans sa principale oeuvre, le Voyage de Venise (même rythme que le Voyage de Gênes) où il y a de beaux vers descriptifs et parfois un véritable souffle héroïque (particulièrement dans les morceaux en alexandrins). Il avait commencé une épître sur la défaite des Suisses à Marignan (1515) que la mort, au témoignage de son fils, l'aurait empêché d'achever. Pourtant il est certain qu'il ne mourut que quelques années plus tard, car on trouve son nom dans les états de la maison du roi aux années 1522 et 1523. 

Par ces diverses oeuvres, qui furent largement répandues dans le public, Jean Marot, comme Gringoire, servait la politique de Louis XII et jouait en quelque sorte de rôle d'un véritable publiciste. Comme poète, Jean Marot appartient encore presque complètement au Moyen âge. Son plaidoyer en faveur des dames est une des dernières pièces de l'interminable procès ouvert plus d'un siècle auparavant; l'allégorie fleurit, même dans ses poèmes historiques, où l'on voit figurer Paix, Peuple, Noblesse, Marchandise, etc. Les formes qu'il emploie sont celles de la poésie du XVe siècle, le rondeau, le chant royal, la ballade, les strophes compliquées mises à la mode par les auteurs de mystères. Cependant il a moins de mauvais goût, se livre moins souvent aux laborieuses excentricités de versification que son contemporain Crétin. Sa prose en revanche est farcie de latinismes pédantesques, et il y parle presque toujours le langage de « l'Escholier limousin ». Moins imprégné d'humanisme que J. Lemaire, il laisse cependant, à certains signes, deviner que la Renaissance est proche; il emploie par exemple le rythme du sirventese italien et cultive, à l'exemple de J. Lemaire, l'épître imitée des Héroïdes d'Ovide (Epistre des dames de Paris au roy Franpois Ier estant delà les monts; Epistre des Dames de Paris aux courtisans de France, estans pour lors en Italie). 

Ses oeuvres publiées pour la première fois par son fils en 1532 et qui eurent plusieurs éditions au XVIe siècle ont été réimprimées à part en 1723 (Paris) et jointes par Lenglet-Dufresnoy à son édition des oeuvres de Clément  Marot (Paris, 1731, 4 vol. in-4 et 6 vol. in-12). L'abbé Sallier découvrit de lui, au XVIIIe siècle, un poème (Prière sur la restauration de la santé de Madame Anne de Bretagne) qui n'a été publié qu'à la fin du XIXe siècle. (A. Jeanroy).

http://www.cosmovisions.com/Marot.htm

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