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Sein de dessus dessous

 

28 juillet 2013

La plage philo de Delphine Horvilleur, auteure de "En tenue d’Ève : féminin, pudeur et judaïsme"

Par Delphine Horvilleur

Le topless n’a jamais été si politique. Il met à nu la question de la liberté et recouvre d’un voile pudique… sa réalité.

Est-on libre de se promener seins nus ? Souvenez-vous du temps où sur notre billet de cent francs s’affichait, à côté de Delacroix, un buste de femme. La Liberté guidant le peuple le menait tête couverte, mais poitrine nue. La Femen du XVIIIe siècle nous disait déjà que la liberté peut prendre le visage d’une femme aux seins nus. Cette image continue aujourd’hui d’incarner une réponse atemporelle aux tartufes qui répètent : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir. ». Mais faut-il pour autant exhiber pour dire ? Les femmes sont-elles condamnées à dénuder leur corps pour affirmer qu’il leur appartient ?
Par un hasard de calendrier, au moment où la police tunisienne arrêtait un groupe de femmes accusées d’exhiber leur poitrine, la police new-yorkaise recevait un mémo lui rappelant que le topless était autorisé dans les rues de la ville depuis 1992. En vertu d’une décision de la Cour suprême, les femmes peuvent y déambuler sans tee-shirt, « partout où les hommes peuvent aussi le faire », au nom de l’égalité des sexes. Pour autant, dire que l’on est libre de se promener les seins nus ne revient pas à dire que la liberté consiste à se dénuder.

8458 Photo Abaca

Delphine Horvilleur, profil

Rabbin du Mouvement juif libéral de France (www.mjlf.org), Delphine Horvilleur dirige la revue Tenou’a, atelier de pensée(s) juive(s) (www.tenoua.org). Elle vient de publier En tenue d’Ève : féminin, pudeur et judaïsme, aux éditions Grasset.

 

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