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Catégories : Voyage

J'ai aimé récemment:Deon Meyer, l'Afrikaner fasciné par le noir

Le Monde | 19.06.2013 à 17h59 | Par Macha Séry

 
 
Deon Meyer, chef de file du polar sud-africain ? L'idée fait sourire ce romancier peu loquace, de passage à Paris pour la promotion de son dernier roman, "7 jours".

 

On aura beau faire, impossible de prononcer à l'afrikaans le nom de Benny Griessel, héros de 7 jours, le nouveau polar de Deon Meyer. Par chance, celui-ci est patient. Et, dans sa barbe blanche piquetée de poils roux, il a le rire facile. Gommer le "g" puis rugir le "r". Oui, pas de doute, l'homme qui claque sa langue à répétition est jovial. Pedigree ? Bon vivant. Au rang de ses passions : la musique, le rugby, la moto, la photographie, la cuisine, les voyages, la danse, "oh, et la France", ajoute-t-il. Lors de son passage à Paris, il a posté sur son compte Twitter de magnifiques clichés des quais de Seine et une vue de la pierre tombale de Sartre et Simone de Beauvoir, au cimetière du Montparnasse, où il s'est rendu en pèlerinage.

Lui, chef de file du polar sud-africain ? L'idée fait sourire ce romancier peu loquace. "Ce n'est pas à moi de le dire", botte-t-il en touche. En tout cas, pionnier du genre dans son pays. Ce fait-là, au moins, est incontestable. "Meyer n'a pas seulement révolutionné la littérature afrikaans, résume, sur son blog, l'écrivain Mike Nicol, son compatriote. Il l'a aussi fait découvrir aux anglophones, et ses livres ont ouvert le genre à de nouvelles voix."

Encore Deon Meyer aura-t-il attendu la fin de l'apartheid pour apparaître sur la scène littéraire. Le 2 février 1990, lorsqu'il entend à la télévision le président De Klerk annoncer la libération des prisonniers politiques, l'émotion le submerge. "Quelques semaines plus tard, je me suis rendu ...

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Deon Meyer, chef de file du polar sud-africain ? L'idée fait sourire ce romancier peu loquace, de passage à Paris pour la promotion de son dernier roman, "7 jours".

Deon Meyer, l'Afrikaner fasciné par le noir

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vient d'intégrer.

 

On lui confie pourtant un dossier ultrasensible : la réouverture de l'enquête Hanneke Sloet. Un sniper s'en prend aux flics au motif que ceux-ci n'ont rien fait pour élucider le meurtre de cette juriste, tuée un mois et demi plus tôt. Pas ou peu d'indices. La jeune femme, employée par un cabinet spécialisé dans les transactions financières, menait une vie réglée, n'avait pas d'ennemis...

Le nouveau polar de Deon Meyer est un roman "trousseau de clés". Toutes les pistes seront méthodiquement examinées, la dernière résoudra l'énigme. Griessel aime à répéter : "Rien n'est jamais simple." La formule sied à 7 jours. Car, derrière une intrigue en apparence classique, moins ambitieuse que celle d'A la trace (2012), l'écrivain parvient, une fois encore, à brosser en pointillé le portrait de l'Afrique du Sud, pays affairiste où se mêlent, encore plus qu' ailleurs, intérêts financiers et politiques.

Il faut lire également ce livre pour ses belles figures féminines : Sloet l'ambitieuse, issue de la classe moyenne afrikaner, Mbali, l'inspectrice zouloue, et la chanteuse Alexa, fragile, si fragile et si émouvante. M. S.

7 jours (7 Dae), de Deon Meyer, traduit de l'afrikaans par Estelle Roudet, Seuil, "Policiers", 496p., 22 €.

Signalons, du même auteur, la parution en poche d'A la trace (Spoor), traduit par Marin Dorst, Points "Policier", 732p., 8,80 €.

 

Extrait

"En roulant pour rentrer chez lui, il éprouva un fort besoin de se débarrasser de la pression qu'il ressentait à l'intérieur, de jurer et de cogner le volant. Il y avait des moments où il ne voulait pas faire ce boulot – ni aller frapper à la porte d'une maison un dimanche matin, perturber la paix, apporter les ennuis en franchissant le seuil. La famille Klein, unie contre lui, l'avait bouleversé d'une façon particulière. Et la critique non déguisée : nous ne sommes pas blancs, nous ne sommes pas riches, mais nous avons nos valeurs. Il aurait voulu protester, dire que ça n'avait rien à voir avec la couleur, que c'était juste lié au fait de posséder les clés et un casier. Ils ne l'auraient pas cru – c'est ça qui le frustrait. Il n'y avait que dans ce pays... La couleur, tout tournait autour de la couleur, tout le temps, où qu'on regarde, c'était là. Putain. Tout ce qu'il voulait, c'était faire son boulot.

Nous avons nos valeurs. En fait, ils supposaient implicitement que lui n'en avait pas, que sa présence même le prouvait."

7 Jours, page 94

 

Parcours

1958 Deon Meyer naît à Paarl (Afrique du Sud).

1980 Il est reporter dans un quotidien afrikaans. Il sera par la suite rédacteur publicitaire et consultant en stratégie de marques.

1994 Parution de Wie met vuur speel ("Qui joue avec le feu", non traduit), son premier roman.

2003 Les Soldats de l'aube, Grand Prix de littérature policière.

2013 Die Laaste Tango ("Le Dernier Tango"), le premier long-métrage qu'il a écrit et réalisé, sort sur

les écrans de son pays le 5 juillet.

Lui, chef de file du polar sud-africain ? L'idée fait sourire ce romancier peu loquace. "Ce n'est pas à moi de le dire", botte-t-il en touche. En tout cas, pionnier du genre dans son pays. Ce fait-là, au moins, est incontestable. "Meyer n'a pas seulement révolutionné la littérature afrikaans, résume, sur son blog, l'écrivain Mike Nicol, son compatriote. Il l'a aussi fait découvrir aux anglophones, et ses livres ont ouvert le genre à de nouvelles voix."

Encore Deon Meyer aura-t-il attendu la fin de l'apartheid pour apparaître sur la scène littéraire. Le 2 février 1990, lorsqu'il entend à la télévision le président De Klerk annoncer la libération des prisonniers politiques, l'émotion le submerge. "Quelques semaines plus tard, je me suis rendu ...

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On lui confie pourtant un dossier ultrasensible : la réouverture de l'enquête Hanneke Sloet. Un sniper s'en prend aux flics au motif que ceux-ci n'ont rien fait pour élucider le meurtre de cette juriste, tuée un mois et demi plus tôt. Pas ou peu d'indices. La jeune femme, employée par un cabinet spécialisé dans les transactions financières, menait une vie réglée, n'avait pas d'ennemis...

Le nouveau polar de Deon Meyer est un roman "trousseau de clés". Toutes les pistes seront méthodiquement examinées, la dernière résoudra l'énigme. Griessel aime à répéter : "Rien n'est jamais simple." La formule sied à 7 jours. Car, derrière une intrigue en apparence classique, moins ambitieuse que celle d'A la trace (2012), l'écrivain parvient, une fois encore, à brosser en pointillé le portrait de l'Afrique du Sud, pays affairiste où se mêlent, encore plus qu' ailleurs, intérêts financiers et politiques.

Il faut lire également ce livre pour ses belles figures féminines : Sloet l'ambitieuse, issue de la classe moyenne afrikaner, Mbali, l'inspectrice zouloue, et la chanteuse Alexa, fragile, si fragile et si émouvante. M. S.

7 jours (7 Dae), de Deon Meyer, traduit de l'afrikaans par Estelle Roudet, Seuil, "Policiers", 496p., 22 €.

Signalons, du même auteur, la parution en poche d'A la trace (Spoor), traduit par Marin Dorst, Points "Policier", 732p., 8,80 €.

 

Extrait

"En roulant pour rentrer chez lui, il éprouva un fort besoin de se débarrasser de la pression qu'il ressentait à l'intérieur, de jurer et de cogner le volant. Il y avait des moments où il ne voulait pas faire ce boulot – ni aller frapper à la porte d'une maison un dimanche matin, perturber la paix, apporter les ennuis en franchissant le seuil. La famille Klein, unie contre lui, l'avait bouleversé d'une façon particulière. Et la critique non déguisée : nous ne sommes pas blancs, nous ne sommes pas riches, mais nous avons nos valeurs. Il aurait voulu protester, dire que ça n'avait rien à voir avec la couleur, que c'était juste lié au fait de posséder les clés et un casier. Ils ne l'auraient pas cru – c'est ça qui le frustrait. Il n'y avait que dans ce pays... La couleur, tout tournait autour de la couleur, tout le temps, où qu'on regarde, c'était là. Putain. Tout ce qu'il voulait, c'était faire son boulot.

Nous avons nos valeurs. En fait, ils supposaient implicitement que lui n'en avait pas, que sa présence même le prouvait."

7 Jours, page 94

 

Parcours

1958 Deon Meyer naît à Paarl (Afrique du Sud).

1980 Il est reporter dans un quotidien afrikaans. Il sera par la suite rédacteur publicitaire et consultant en stratégie de marques.

1994 Parution de Wie met vuur speel ("Qui joue avec le feu", non traduit), son premier roman.

2003 Les Soldats de l'aube, Grand Prix de littérature policière.

2013 Die Laaste Tango ("Le Dernier Tango"), le premier long-métrage qu'il a écrit et réalisé, sort sur

les écrans de son pays le 5 juillet.

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