Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

La manne des Indiens du Dakota

Home MON FIGARO Mon Figaro
    • Par Laure Mandeville
    • Mis à jourle 30/08/2013 à 19:13
    • Publiéle 30/08/2013 à 18:18

À perte de vue s'étendent les vastes plaines herbeuses du Dakota du Nord, entrecoupées de lacs et de marais d'une beauté étrange et apaisante, avec leurs ajoncs immobiles. Mais plus on progresse vers l'ouest en direction du gisement pétrolier de Bakken, sur la frontière avec le Montana, plus l'exercice devient difficile. Imperceptiblement mais sûrement, l'intrusion des «adorateurs» du «Dieu pétrole» change le paysage. Apparaissent des dizaines de pompes, de derricks et de citernes, des stocks de tubes d'acier, des grues, des villages de préfabriqués pour ouvriers déracinés et mille autres signes de la ruée vers l'or noir qui bouleverse depuis 2006 la vie jusque-là ralentie du Dakota du Nord. Les pompes se balancent à rythme régulier, plongeant vers les entrailles de la terre pour sucer son sang noir. De loin, elles ressemblent à de grosses mantes religieuses de fer. Sur la route 23, qui traverse la réserve de Fort Berthold avant d'arriver à la ville de Williston, dont la population a quadruplé, des milliers de camions-citernes foncent à toute vapeur dans un vrombissement qui fait vibrer la chaussée. Le «pays indien», niché sur les bords de la rivière Missouri et les rives du lac Sakakawea, fait désormais partie intégrante du nouvel eldorado pétrolier du Dakota du Nord.

Les commentaires sont fermés.