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Catégories : Science

Les astronomes attendent une pluie d'étoiles filantes inédite

 

Les Léonides, en novembre 2001, dans le parc du Yucca aux États-Unis.

Les Léonides, en novembre 2001, dans le parc du Yucca aux États-Unis. Crédits photo : WALTER PACHOLKA/S.P.L./COSMOS/COSMOS

La Terre va croiser pour la première fois dans la nuit de vendredi à samedi un important nuage de poussières cométaires.

Si les météorologues ont prévu des orages pour le week-end, les astronomes attendent de leur côté une grosse averse… de météores. Dans la nuit de vendredi à samedi, la Terre doit en effet plonger brièvement dans un nuage de petites particules laissées par la comète 209P/Linear.

Cette boule de glace et de poussières de 1 à 2 kilomètres de diamètre passe tous les six ans à proximité du Soleil (son dernier passage est récent: elle a frôlé le Soleil le 6 mai et sera peut-être visible dans le ciel à l'œil nu, dans de bonnes conditions, le 29 mai). Comme toutes les comètes, elle se vaporise en partie à chacun de ses passages laissant dans son sillage une nuée de poussières. Entre 1802 et 1924, ces dernières se seraient accumulées dans une grande ellipse que notre planète doit croiser pour la première fois de son histoire samedi matin à 6 h 50 temps universel (8 h 50 heure française).

Une pluie qui sera baptisée «Camélopardalides»

Ces petits grains de roches devraient alors s'embraser au contact de l'atmosphère pour former une pluie d'étoiles filantes. Celles-ci donneront l'impression de provenir de la constellation de la Girafe, c'est-à-dire au zénith, proche de l'étoile polaire, entre la Grande Ourse et Persée. Si cette pluie de météores survient comme prévu, elle sera donc baptisée «Camélopardalides» - du latin camelopardalis qui signifie girafe.

Il est extrêmement rare de découvrir une nouvelle pluie d'étoiles filantes. Ce sont deux astronomes, respectivement américain et finlandais, Peter Jenniskens et Esko Lyytinen, qui ont les premiers anticipé son existence dans les années 2000, à l'occasion d'un recensement des nuages de poussières cométaires potentiels croisant l'orbite de la Terre. C'est ensuite l'astronome français Jérémie Vaubaillon de l'Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides à Paris (IMCCE) qui a affiné ces calculs et confirmé la date, l'heure et l'ampleur de cet événement.

Observation idéale en Amérique du Nord

«On devrait observer entre 100 et 400 étoiles filantes par heure», estime le chercheur. Avec beaucoup de chance, le seuil des 1 000 pourrait même être franchi - on parlerait alors d'une «tempête» d'étoiles filantes. Dans le pire des cas, la fréquence pourrait descendre au-dessous de 50. À titre de comparaison, la plus célèbre pluie de l'hémisphère Nord, les Perséides, produit chaque année, à son pic, aux alentours du 12 août, de 100 à 150 étoiles filantes par heure. L'incertitude reste grande car les chercheurs ont peu de données sur l'activité de la comète 209P/Linear pendant le XIXe siècle. Du faible crachin au plus gros déluge, toutes les hypothèses restent donc envisageables.

«Dans le nord-ouest des États-Unis et le sud du Canada, le phénomène surviendra en pleine nuit et devrait tout de même donner un spectacle très impressionnant», espère Jérémie Vaubaillon. En France, en revanche, il sera déjà 8 h 50 et le Soleil sera déjà levé depuis plusieurs heures… «Quelle que soit l'intensité de ces Camélopardalides, il fera trop jour pour que l'on voie quoi que ce soit. Seules les perturbations dans le domaine des ondes radio nous permettront indirectement d'assister à l'événement.» Une curiosité liée à la réverbération du rayonnement radio sur ces poussières qui pourra amuser les radioamateurs et sera suivie avec attention par les astronomes professionnels. Pour le grand public, il est néanmoins plutôt conseillé de suivre sur Internet la retransmission en direct des observations qui sera diffusée samedi matin sur le site de partage Slooh .

Contrairement aux autres pluies de météores (Géminides en décembre, Quadrantides en janvier, Perséides en août, etc.), cet événement n'est pas cyclique. «Ce nuage ne fait que quelques centaines de milliers de kilomètres de large et plusieurs dizaines de millions de kilomètres de long, rappelle Jérémie Vaubaillon. Nous ne le recroiserons pas de sitôt. J'ai effectué les calculs jusqu'en 2050, sans trouver la trace d'une configuration favorable.» Une raison de plus pour ne pas rater ce rendez-vous astronomique potentiellement unique.

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