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Abraxas

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Mot symbolisant les 365 émanations du Dieu Suprême pour la secte gnostique des basilidiens (selon saint Jérôme, serait également Mithra, dieu solaire des Perses) :

1. Le bien est le dieu suprême [selon Basilide] (...). Son nom est Abraxas. Cet être éternel se développe en sept perfections (...). Les sept perfections ont produit les ordres d'anges inférieurs (...) au nombre de trois cent soixante-cinq. Ce nombre est celui que donnent les lettres du mot abraxas, additionnées suivant leur valeur numérique. (...) les basilidiens (...) adoptèrent les vertus magiques du mot abraxas. E. Renan, Église chrétienne,1879, pp. 160-163.
2. Les lettres qui composent le nom d'abraxas, prises pour des chiffres, font le nombre 365. La Bête de Vogüé. − Montfaucon nous fait voir un abraxas où est gravé un homme dont l'habit est couvert de lettres ... M. Barrès, Mes cahiers,t. 13, févr.-juill. 1921, p. 133.
Rem. 1. La fin de l'ex. ci-dessus illustre le sens II. 2. Dans les ex. suivants, le mot entre, par ironie, dans des formules magiques plus ou moins fantaisistes :
3. Jupiter, lentement. − Vous ne partez plus? (Un temps. Vivement.) Alors je ne vous quitte pas, vous êtes mon hôte. Il y a, au bas de la ville, une assez bonne auberge où nous logerons ensemble. Vous ne regretterez pas de m'avoir choisi pour compagnon. D'abord − abraxas, galla, galla, tsé, tsé − je vous débarrasse de vos mouches. J.-P. Sartre, Les Mouches,1943, I, 6, p. 40.
4. Zeus, je t'implore : si la résignation et l'abjecte humilité sont les lois que tu m'imposes, manifeste-moi ta volonté par quelque signe, car je ne vois plus clair du tout. Jupiter, pour lui-même. − Mais comment donc : à ton service! Abraxas, abraxas, tsé-tsé! La lumière fuse autour de la pierre. J.-P. Sartre, Les Mouches,1943, II, tabl. 1, 4, p. 62.
II.− Pierre taillée, souvent gravée de caractères magiques, que l'on portait comme amulette :
5. Étonnement pour qui y eût pénétré : ni fourneau, ni madras, ni cornue dans ce laboratoire. Des vitrines de pierres gnostiques, des cylindres sumériens, des graphites mystérieux, des panoplies de verges d'Aaron, de fourches de coudrier, d'épées évocatoires, des armoires d'abraxas et des bibliothèques ... J. Peladan, Le Vice suprême,1884, p. 326.
6. Connaissez-vous les abraxas? Ce sont des pierres gnostiques. (Ce sont) des morceaux d'ambre, et parfois on y voit un insecte. Mistral. − J'ai vu, sur un abraxas, les sept étoiles au-dessus d'un homme à tête de coq. M. Barrès, Mes cahiers,t. 13, févr.-juill. 1921, p. 133.
7. J'ai une disposition à m'intéresser aux amulettes, aux talismans, aux scarabées et aux basilics du Nil, aux abraxas des gnostiques, au jaspe, à l'agate, aux turquoises. M. Barrès, Mes cahiers,t. 14, juill.-avr. 1923, p. 110.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. − Les seules transcriptions de ce mot sent celles de Greg. 1923 et de Barbeau-Rodhe 1930 : abraksɑ ˑs. 2. Hist. − Le mot entre dans la lang. sous sa forme actuelle, qui est attestée ds les dict. dep. Trév. 1752. La var. abrasax apparaît : en vedette avec renvoi à abraxas ds Ac. Compl. 1842, en vedette, conjointement avec abraxas ds Besch. 1845, Lar. 20e., Lar. encyclop., Lar. 3.; abraxas ds Ac. 1878 et 1932. Pour l'explication de cette var., cf. étymol. La var. abracax ne se rencontre que ds Besch. 1845 : ,,abraxas ou abrasax et même abracax``.
Étymol. ET HIST. − 1751, Encyclop. : Nom des pierres servant de talisman contre les maladies, en usage chez les Basilidiens grecs et autres gnostiques, et qui portent, entre autres inscriptions, ce mot gravé en caractères grecs. Gr. α ̓ ϐ ρ α ξ α ́ ς (attesté dans litt. patristique dep. Irénée, Contra haeret., I, XXIV, 7 ds Théol. Cath., I, 119); nom dans le système gnostique basilidien (Basilide ✝ 130), du grand Archon, dieu du monde intermédiaire, fait de 365 cieux, émanés de ce dieu lui-même (cf. ves., Prosp., Chron., 617 ds TLL s.v. : Basilides... CCCLXV caelos esse credebat quo numero dierum annus includitur. Unde etiam quasi sanctum nomen commendebat, quod est Abraxas, quia hujus nominis litterae secundum graecam supputationem eundem numerum complent). Appellation d'orig. obsc.; une interprétation est fournie par E. Katz, cf. bbg. op. cit., p. 187-190 : ce mot serait un cryptogramme d'orig. hébraïque, écrit initialement sur 2 lignes ABRA / / XAS qui, lues en boustrophédon hébraïque, font ARBA / / XAS c.-à-d. « Que Dieu (voir explication ARBA s.v. abracadabra) protège (hébr. XAS, forme réduite de l'impér. de KSH « couvre, protège ») »; la forme abrasax s'expliquerait, − soit à partir de ARBA / / XAS, lus à une époque où le boustrophédon était tombé en oubli (c.-à-d. en lisant de la droite à la gauche à la fois la 1reet la 2eligne), − soit à partir de ABRA / / XAS, lus en boustrophédon, non comme de l'hébr., mais comme du gr. (1religne, de gauche à droite; 2eligne, de droite à gauche).
STAT. − Fréq. abs. litt. : 12.
BBG. − Katz (E.). Abrakadabra und Abraxas. Zeitschrift für die Geschichte der Juden. 1964 t. 1, p. 187-190. − Lavedan 1964. − Marcel 1938. − Mots rares 1965. − Perraud 1963. − Théol. cath. table 1929. − Tondr.-Vill. 1968.
 
http://www.cnrtl.fr/lexicographie/abraxas

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