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Catégories : CEUX QUE J'AIME, Daho Etienne

"Daho, l'homme qui chante", la bande dessinée qui va à la rencontre d'Étienne Daho

https://radioenlignefrance.com/rtl2

RENCONTRE - Le dessinateur Alfred raconte à RTL2.fr comment est né le projet de dessiner Étienne Daho pendant trois ans, durant l'enregistrement de son dernier disque.

La bande-dessinée "Daho, l'homme qui chante" raconte l'enregistrement des "Chansons de l'Innocence"
Crédit : Éditions Delcourt, 2015 - De Groodt, Panaccione
La bande-dessinée "Daho, l'homme qui chante" raconte l'enregistrement des "Chansons de l'Innocence"

2015 se solde avec deux actualités majeures pour Étienne Daho : la sortie de son nouveau best-of, L'homme qui marche, mais aussi, de Daho, l'Homme qui chante, une bande dessinée d'Alfred et David Chauvel. Publiée aux éditions Delcourt, elle est consacrée à l'enregistrement de son dernier disque, Les Chansons de l'Innocence (2013). RTL2.fr a pu rencontrer l'illustrateur Alfred, grand fan du chanteur français, pour discuter de ce projet exceptionnel. 

Pendant trois ans, Étienne Daho a ouvert à Alfred et David Chauvel la porte de son appartement londonien et de son studio d'enregistrement, et les a laissés le suivre en tournée. En 140 pages, Daho, l'Homme qui chante, offre une plongée dans l'intimité de l'artiste en plein processus créatif. 

Le chanteur y parle aussi longuement de sa vision de la pop. "La pop peut avoir des définitions multiples. En ce qui me concerne, elle me permet d'évoquer des émotions complexes sous une forme apparemment simplifiée, accessible", dit Daho dans les premières pages. Plus qu'une bande dessinée, c'est un pan de l'histoire de Daho qui se retrouve figé dans le temps. 

 

Un projet sur trois années

Tout part d'une envie de David Chauvel, qui rêve d'un documentaire sous forme de planches. Lorsque ce scénariste découvre sur Internet qu'Étienne Daho prépare un nouveau disque, il prévient Alfred avec ces mots : "Et si c’était ça la chouette aventure à tenter ?" Les deux hommes contactent le manager d'Étienne Daho, et ce dernier accepte rapidement de les recevoir.

Étienne Daho a été intrigué par notre démarche

Alfred, dessinateur de "Daho, l'homme qui chante"

L'occasion est d'autant plus exceptionnelle qu'Étienne Daho a rarement accepté d'être vu en plein travail d'enregistrement. "Ce qui l’a séduit, c’est le fait qu’on se proposait de venir avec des crayons et des carnets, pas de caméra ni de micro, indique Alfred à RTL2.fr. Il était intrigué par cette démarche. Dès la première rencontre, il était emballé, il nous a fait écouter des maquettes. On pensait devoir le convaincre, mais il était déjà convaincu." Finalement, c'est d'avantage Étienne Daho qui a mis à l'aise Alfred et David Chauvel, que l'inverse. 

Durant la première année de travail, Alfred et David Chauvel voient le chanteur tous les 10 jours, pendant deux jours à chaque fois. Ce dernier accepte de ne voir aucun croquis tant qu'Alfred ne se sent pas prêt. "On a toujours cette appréhension, quand on rencontre quelqu’un dont on aime beaucoup le travail, de voir quelqu’un qui soit si différent de l’image qu’on s’en faisait, avance Alfred, grand amateur de la musique de Daho depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui encore, on a vraiment eu, humainement, une rencontre très sincère. Je continue d’être impressionné quand on est ensemble." 

Alfred perçoit Étienne Daho comme un faux calme : "C'est un vrai volcan à l'intérieur, mais il maintient une sérénité apparente." Sa version de papier se pare d'un sourire en coin énigmatique : "On a eu la chance de le côtoyer à des moments où il était heureux de vivre ce qu’il était en train de vivre, estime Alfred, primé pour sa bande dessiné Come Prima. Peut-être que sans m’en apercevoir c’est ce que j’ai traduit. Il a un côté un peu Peter Pan, joueur."

Rendre compte d'un processus créatif

Malgré la confiance que leur portait Étienne Daho, il n'était pas question pour Alfred et David Chauvel de dévoiler sa face privée.

Pour Étienne Daho, faire un disque est extrêmement intime

Alfred, dessinateur de "Daho, l'homme qui chante"

"On s’était dit que ça allait être un livre sur l’acte de création des Chansons de l'InnocenceCe n'est pas un biopic, insiste Alfred. C’est un livre sur cette partie de son travail.De fait, l’intimité vient parce qu’il n’a jamais permis à aucun journaliste d’assister à cela. Des images d’Étienne en studio, en train de parler musique, de son rapport aux musiciens, c’est quelque chose qu’on n’a presque jamais eu. Pour lui, faire un disque c’est quelque chose d’extrêmement intime." Ainsi, seules deux pages sont consacrées à l'opération de l'appendicite qu'a subi Étienne Daho en 2013. De graves complications avaient retardé la sortie des Chansons de l'Innocence, et la tournée.

Une bonne partie de la bande dessinée se déroule dans les studios Rak, dans lesquels Daho a enregistré ce disque. Alfred s'est attelé à dessiner l'effervescence propre à la création. Sous son crayon, la musique se transforme en ondes chatoyantes, rouges et bleues. "Je suis musicien mais je ne lis pas du tout la musique. Donc dessiner des notes, comme ça se fait souvent pour raconter la musique, ça ne m’évoque rien, révèle le dessinateur. Tout comme Étienne fonctionne de manière instinctive, j’ai la même manière de dessiner. J’essaie de traduire par le dessin des sensations que peuvent provoquer la musique : des vibrations, des timbres.

Ce livre ressemble à un carnet de voyage

Alfred, dessinateur de "Daho, l'homme qui chante"

D'ailleurs, toute la bande dessinée a été réalisée aux crayons de couleur rouge et bleu, ceux qu'Alfred avait sur lui lors des premiers rendez-vous. "Les couleurs avaient comme enjeu de traduire des sensations, de manière un peu plus chaude ou froide, de faire vibrer certains traits, explique-t-il à RTL2.fr. J’essaie vraiment de faire quelque chose d’affectif, de dessiner de la manière la plus affective possible. Ça en fait un livre qui ressemble à un carnet de voyage, comme on pourrait dessiner sur le vif."

Ôde aux collaborateurs de Daho

Daho, l'homme qui chante, met beaucoup en avant les nombreux collaborateurs du chanteur, de ses musiciens les plus fidèles, comme le bassiste Marcello Giuliani. Chaque figure importante de la vie artistique d'Étienne Daho se voit consacrer plusieurs planches, expliquant son rôle et son rapport à Daho. On croise ainsi le photographe Richard Dumas, sa collaboratrice Nathalie Noënnec, ou Richard Woodcraft, qui a réalisé Les Chansons de l'Innocence.

"On faisait un livre dans lequel Étienne Daho allait être le guide, le fil rouge, défend Alfred. En revanche, il était super important pour nous de montrer que faire un disque, ce n'est pas qu'un chanteur tout seul dans sa salle de bain, mais des dizaines de personnes autour, qui apportent chacune un élément lui permettant de mener jusqu’au bout son idée de départ." À travers ces différents témoignages, on en découvre un peu plus sur Daho en tant qu'artiste accompli, capable aussi bien d'écrire, que de composer ou produire. 

Un livre ambitieux

Résultat : Daho, l'homme qui chante prend de plus en plus d'envergure au fur et à mesure de sa lecture. Le point de départ, qui était l'enregistrement des Chansons de l'Innocence, s'élargit à la manière dont Daho considère son métier de chanteur, son rapport à ses collaborateurs, et de gérer la pression d'un nouvel album attendu. "Lui trouve que c’est extrêmement luxueux, parce qu’il se rend compte que de n’avoir jamais accepté qu’on assiste à ces moments en studio, il a tendance à oublier un peu comment se sont passées les choses", révèle Alfred. 

"Ça m’a confirmé que c’était quelqu’un que j’aime écouter, dont j’aime les histoires qu’il raconte à travers ses chansons", conclut Alfred, qui parle d'une "période assez dense" de sa vie. "On se téléphone régulièrement et surtout, on doit fêter tous les trois la sortie du livre avant la fin de l’année, à Londres." 

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