«WHITE BIRD»
de Gregg Araki (visible sur Prime Video)
A plusieurs reprises dans White Bird, la jeune actrice Shailene Woodley est éclairée d'une façon très particulière: son visage prend un halo sombre, le maquillage noircit les yeux et les sourcils à outrance, la bouche s'ouvre pulpeusement. La ressemblance avec Liz Taylor est frappante. Mais les traits sont mal dégrossis, et sur la surface de la peau naviguent quelques marques d'acné ou autres imperfections juvéniles. C'est en construisant un pont de singe, bizarrement stable, entre les deux, glamour et boutons, archétypes cinématographiques et cultures adolescentes, voire rock, que Gregg Araki a su tisser le fil de sa carrière, nourrissant la trame de films (relativement oubliés) comme The Living End, ou bien d'immenses succès, tel Mysterious Skin. Adaptation d'Un oiseau blanc dans le blizzard, roman de Laura Kasischke paru en 1999, White Bird est mineur au regard des ambitions du récent Kaboom, du même Araki. Et c'est justement cette dimension «mineure» qui fait son charme. A la fin des années 80, Kat a 17 ans, vit dans une ville de la périphérie de Los Angeles, dans une famille d'une banalité confondante: maman est foldingue et papa est bonhomme. Elle se tape un bellâtre d'une bêtise sans nom, traîne avec ses deux meilleures amies, une obèse et une folle. Du jour au lendemain, sa mère disparaît. White Bird suit le cheminement de la jeune femme, entre descriptions des moments pénibles de l'adolescence, rêveries flippantes et scènes de thriller... C.G.
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Photo: BAC Films. Magnolia Pictures