Recueil de poèmes en hommage aux deux auteurs
Cultes ! 10 œuvres qui vont vous donner des cauchemars(j'en ai vu 2)

Matthias Grünewald, Retable d’Issenheim. La Tentation de saint Antoine (détail), 1512-1516
tempera et huile sur bois • 269 × 307 cm • Coll. musée Unterlinden, Colmar • © Collection Dagli Orti / Musée Unterlinden Colmar / Gianni Dagli Orti / Aurimages

Pierre Paul Rubens, Tête de Méduse, 1612
La plus gore
Attention aux serpents ! Entre nature (très) morte et peinture d’histoire, cette Tête de Méduse grouillante et gore à souhait est l’œuvre de Pierre Paul Rubens (1577 – 1640), virtuose dans le rendu des chaires (fraîches ou nécrosées). Cette figure mythologique à la chevelure reptilienne, qui pétrifiait quiconque osait soutenir son regard, finit décapitée sous le glaive de Persée. Morte, la Gorgone au teint verdâtre et au regard exorbité n’en est pas moins terrifiante ; elle est de plus entourée d’une horde de bêtes repoussantes, tels que des scorpions, araignées ou lézards. Le léger clair-obscur – typique du mouvement baroque – renforce le côté tragique et théâtral de cette œuvre au réalisme saisissant.
Huile sur toile • 68,5 x 118 cm • Coll. Kunsthistorisches Museum, VIenne • © akg-images / Erich Lessing
La plus monstrueuse
Malgré leurs couleurs flamboyantes, quelles effroyables créatures ! Issu du Retable d’Issenheim peint par Matthias Grünewald (1475/1480 – 1528), ce panneau illustre un thème récurrent au Moyen Âge, celui de la Tentation de saint Antoine. L’œuvre provient de l’église de la préceptorie d’Issenheim, où les malades et pestiférés étaient amenés dans l’espoir d’un miracle de saint Antoine en leur faveur. La légende raconte que ce dernier était parti vivre dans le désert, où il fut assailli par des monstres envoyés par le Diable afin d’empêcher son ascension. Ici, l’infortuné apparaît mordu, tiré, piétiné par des bêtes difformes et parfois grotesques (comme le troll de droite louchant, la morve au nez) dans un décor apocalyptique. Dans le coin inférieur gauche, une figure à moitié humaine agonise : son corps gris et verdâtre est parsemé de pustules et sa main gauche, qui n’est plus qu’un moignon, laisse supposer qu’il s’agit d’un lépreux. Sa présence souligne la nécessité de penser au salut de son âme, au risque de se retrouver frappé par les maladies les plus affreuses. À méditer…