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Les vieux gréements s'invitent dans les ports français

  • Catégories : CE QUE J'AIME. DES PAYSAGES, Des évènements, Saint-Tropez

    Les vieux gréements s'invitent dans les ports français

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    THIERRY VIGOUREUX.
     Publié le 09 mai 2007
    Actualisé le 09 mai 2007 : 08h01
     Saint-Tropez, Ajaccio et dans le golfe du Morbihan, les bateaux de caractère s'exhibent en mai. De spectaculaires joutes sont attendues sur l'eau, tandis qu'animations et spectacles assureront l'ambiance à terre.
    LA VOILE traditionnelle ne séduit plus seulement les bricoleurs passionnés. Elle attire désormais des foules de spectateurs, comme on le constatera à Saint-Tropez demain, puis dans le golfe du Morbihan et, à la fin du mois, à Ajaccio. L'engouement pour les vieux gréements est né à Douarnenez : dans les années 1970, quelques passionnés réunis en association s'intéressent au patrimoine maritime et collectent plus de 200 embarcations en danger de disparition. Chaque été, ils naviguent lors d'un rassemblement au Port-Musée, où l'on compte une centaine de milliers de visiteurs par an. Brest s'en mêle en 1992. Sa première fête maritime internationale, organisée depuis tous les quatre ans (prochaine édition du 11 au 17 juillet 2008) fait exploser les statistiques avec un million de visiteurs, 2 000 bateaux et des marins venus de 30 pays. Dans un registre un peu différent, réservé aux grands voiliers écoles, la descente de la Seine de Rouen au Havre, née en 1989 avec le bicentenaire de la Révolution, s'est positionnée d'entrée comme une manifestation publique millionnaire. Tous ces événements bénéficient de véritables stades nautiques pour accueillir les spectateurs autour d'une rade ou le long des berges d'un fleuve. Chaque automne, la Nioulargue, rebaptisée les Voiles de Saint-Tropez, connaît un beau succès depuis vingt-cinq ans, réunissant les belles unités de Méditerranée, bien au-delà du rendez-vous branché de ses 3 000 participants. Les Voiles latines, ces jours prochains, constituent la manifestation printanière du genre. En cinq ans, le rassemblement est devenu le symbole de la vitalité de la culture maritime méditerranéenne avec une participation internationale unique. Cantonnées à un bout de quai en 2001, les Voiles latines investissent aujourd'hui tout le port de Saint-Tropez.
    À Vannes, la Semaine du golfe connaît elle aussi un succès grandissant. Au point qu'un plan circulation a été élaboré autour du golfe du Morbihan pour faciliter l'accès des 150 000 spectateurs aux différents ports partenaires des régates. Les animations à terre - chantier naval, exposition sur l'architec­ture et les métiers - passionnent également le public qui s'intéresse souvent aux techniques de construction et de restauration de ces voiliers, ainsi qu'à leur histoire. Il suffit ainsi d'observer l'étrave fine d'un pointu méditerranéen et on comprend qu'elle a été profilée pour fendre les vagues courtes et rapprochées levées par le mistral, ce vent de terre qui provoque peu de houle le long de la bande côtière. La pinasse, qui rencontre des conditions proches sur le bassin d'Arcachon, présente la même silhouette.
    Au contraire, les bateaux de travail de l'océan Atlantique, plus larges, à la proue joufflue, sont conçus pour affronter les coups de vent venus du large, ceux qui lèvent la mer et la font déferler. Le gréement parle aussi, témoigne des métiers. Celui d'un thonier comporte deux longues antennes, des tangons auxquels sont accrochées les lignes de traîne. Le tape-cul, la petite voile à l'arrière, participe plus à la stabilité de route du bateau en pêche qu'à sa propulsion. Enfin, l'évolution architec­turale d'un type d'embarcation peut rappeler un épisode cruel. Les lignes d'eau très tendues de ces voiliers de pêche ont ainsi été modifiées après la tempête du 20 septembre 1930, au profit d'une coque plus trapue et mieux défendue. Ce jour-là, 26 thoniers avaient coulé dans le golfe de Gascogne, faisant 200 victimes...
    LES VOILES LATINES, À SAINT-TROPEZ
    Tartanes, felouques, pointus et autres barques catalanes auront le vent en poupe dans le golfe de Saint-Tropez du 10 au 13 mai, pour les 7es Régates des voiles latines. Cette grand-voile unique, triangulaire et sans bôme, ­raconte plus de deux mille ans du patrimoine maritime de la Méditerranée. Les bateaux de pêche côtière d'Italie, d'Égypte, de Tunisie, de Monaco, de Corse l'utilisent. Même les caravelles de Christophe Colomb la hissaient jusqu'aux Canaries, où elle était ensuite remplacée par les voiles carrées, plus efficaces au vent portant avec l'alizé.
    Cette année, l'organisation des Voiles latines innove avec deux parcours séparés en rade de Saint-Tropez, pour éviter que les bateaux trop lents ou trop maladroits ne gênent les régatiers. Pour raconter la mer à terre, les écrivains sont associés aux Voiles latines avec le Salon, parallèle, du livre méditerranéen et maritime. Parmi les auteurs présents : ­Isabelle Autissier, Jean Raspail, Hervé Hamon, ­Bernard ­Giraudeau, Patrick ­Poivre d'Arvor, Didier Decoin, Yann Queffélec...
    - Du 10 au 13 mai, www.snst.org et tél. : 04 91 16 53 17.
    LES RÉGATES IMPÉRIALES, À AJACCIO
    Quelques-unes des grandes unités présentes aux Voiles latines de Saint-Tropez vont ensuite rallier Ajaccio pour participer aux ­Régates impériales, du 21 au 27 mai. Les organisateurs ont même prévu d'attribuer un « ruban rouge » au bateau qui, compte tenu de son âge, établira le meilleur temps entre les deux ports. Cette année, une quarantaine de voiliers prestigieux participent à cette 5e édition des Régates impériales, qui marquent le début de la saison des courses de yachting de tradition en Méditerranée.
    Des voiliers uniques au monde, de 15 à 40 mètres de longueur, font le déplacement : Moonbeam III, Mariquita, Sunshine, Owl, Vistona, Lulu, Pesa, Marigold, Partridge, Veronique, Lelantina...
    Des pavillons français, anglais, espagnol, italien, allemand, ­hollandais et américain sont représentés. Certains gréements centenaires seront au départ de cette course internationale.
    - Du 21 au 27 mai, www.regates-imperiales.com
    LA SEMAINE DU GOLFE, DANS LE MORBIHAN
    Du 14 au 20 mai, près de 800 bateaux, dont 150 venus des rivières et des estuaires de Grande-Bretagne, des canaux hollandais ou des lacs suisses sillonneront la « petite mer », soit les 12 000 hectares ponctués de centaines d'îles du golfe du Morbihan. La 4e édition de la Semaine du golfe, manifestation qui rappelle les rassemblements brestois et rouennais mais dont l'accès est gratuit, réunit des voiliers de caractère répartis en flottilles homogènes. Chaque jour, les différents groupes de vieux gréements changent de mouillage et sillonnent le plan d'eau entre les 14 ports d'escale ou d'accueil du golfe. Yoles, chaloupes et gigs, voile-aviron, belle plaisance, bateaux des années 1960 (Corsaire, Muscadet, Golif, etc.), Belouga, voiliers de travail sont quelques-unes de ces catégories. Chacune dispose d'un port d'attache sur le golfe (Locmariaquer, Saint-Goustan, Port-Blanc, Vannes, Port Anna, etc.) où le retour est prévu chaque soir. Des animations, des expositions sur les anciens métiers de la mer, des récitals de chants de marins sont prévus dans tous les ports des 24 communes associées à la fête. Sans oublier bolées de cidre, crêpes et dégustations d'huîtres.
    Le bateau régional est le Sinagot, nom dérivé de celui de Séné, petit port où ont été construites les premières unités. Robuste, entre huit et onze mètres, il est gréé de deux voiles au tiers, aux couleurs rouges. Il ne reste plus aujourd'hui que sept bateaux, alors qu'une cinquantaine pêchaient dans le golfe et le coureau de Belle-Île jusqu'aux années 1950. À l'Ascension, les voiliers convergeront vers la baie de Quiberon et l'entrée de la mer intérieure à Port-Navalo.
    Du 14 au 20 mai, www.semainedugolfe.asso.fr et tél. : 02.97.62.20.07.