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  • Julien-Adolphe Duvocelle , Crâne aux yeux exorbités(vu à Paris il y a un mois)

    Crâne aux yeux exorbités et mains agrippées à un mur (détail)
    Julien-Adolphe Duvocelle (1873-1961)
    Crâne aux yeux exorbités et mains agrippées à un mur (détail)
    Crayon et fusain
    H. 36 ; L. 25 cm
    © DR - RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Jean-Gilles Berizzi

     

     

     

     

    Crâne aux yeux exorbités et mains agrippées à un mur


    Cette oeuvre appartient à la veine macabre de l'artiste. Elle paraît peu conforme aux visées moralisantes et religieuses des memento mori. Par cette locution latine, signifiant "Souviens-toi que tu vas mourir", on désigne les représentations traditionnelles de squelettes, qui doivent éveiller chez le spectateur une méditation sur la fragilité de l'existence humaine.

    On sait que lors de sa formation sa formation aux Beaux-Arts, Julien-Adolphe Duvocelle fut élève de Bonnat, lui-même peintre académique célèbre pour ses portraits dont plusieurs sont conservés au musée d'Orsay. La lecture des livrets des Salons des artistes français, où Duvocelle expose régulièrement entre 1897 et 1927, apprend qu'il se consacre essentiellement, lui aussi, au genre du portrait, et de manière plus précise, aux portraits de femme. A l'Exposition universelle de 1900, il obtient une médaille de bronze avec le Portrait de ma mère.

    Le rictus narquois et les yeux exorbités du crâne qui se penche, les mains comme agrippées au bord d'un linceul, évoquent un symbolisme morbide exacerbé, et presque provocateur. L'impression est encore soulignée par le cadre qui joue sur l'alignement des os comme dans les décors de catacombes. On pense, sans que l'oeuvre puisse y être directement comparée, aux squelettiques et grimaçantes sorcières de Goya ou d'Ensor.

    http://www.musee-orsay.fr/fr/collections/oeuvres-commentees/arts-graphiques/commentaire_id/crane-aux-yeux-exorbites-9489.html?cHash=12b7d9b58

  • ”Le triomphe de la République” d'Aimé-Jules Dalou(vu à Paris il y a un mois)

    Paris, 1838 - Paris, 1902
    Esquisse du monument de la Place de la Nation, 1879
    Plâtre patiné
    H. : 215 ; L. : 110 ; P. : 160 cm

    Dix ans avant le centenaire de la Révolution française, la Ville de Paris lance un concours pour un monument à la gloire des nouvelles institutions républicaines, qui serait implanté dans l’Est de Paris.

    Les frères Maurice gagnent le concours et c’est leur Monument à la République qui est aujourd’hui place de la République.
    Mais le projet de Jules Dalou séduit les édiles parisiens, qui lui en commandent la réalisation en bronze pour l’actuelle place de la Nation. Ce Triomphe de la République est inauguré en 1899.

    Républicain fervent, Dalou a choisi de donner à son monument l’élan  qui entraîne l’humanité vers un nouvel âge d’or : la République triomphante est juchée sur le char de la Nation, tiré par des lions que guide le Génie de la Liberté ; le Travail (symbolisé par un forgeron) et la Justice encadrent le char; la Paix répand les fruits de l’abondance.
    Le mouvement tournoyant de la composition et le réalisme exubérant de ses personnages font de cette esquisse un chef-d’œuvre qui révolutionne les conventions de la sculpture de son époque.
    A. S.

    http://www.petitpalais.paris.fr/fr/collections/le-triomphe-de-la-republique

  • Mon texte en prose inédit sur ce blog:Il y a un an en France. Paris 2.

      Souvenirs de l’exposition, Cet immense rêve de l'océan... Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugo.  

    En arrivant à Paris, j’ai acheté (comme je le faisais quand j’y habitais ou que j’y allais régulièrement) Pariscope pour vérifier les lieux et horaires des expositions que j’avais repérées sur internet du Maroc. Là a continué le casse-tête. Peu de temps et tellement d’envies. Que choisir finalement ?

    J’ai finalement opté pour cette exposition pour plusieurs raisons :

    -Victor Hugo que j’ai fréquenté avec Nerval pendant mon mémoire de maîtrise. Cet homme  engagé n’était pas seulement écrivain et poète mais aussi dessinateur et j’admire ces artistes qui savent dire en mots et en images  le monde et leur univers propre.

    -Le sujet-titre de l’exposition : d’abord, les paysages qui sont pour moi plus qu’un sujet d’étude ; ensuite, la mer que j’aimais avant de la côtoyer de si près ici(je suis à 1km à vol d’oiseau de l’océan) ; enfin, le rêve.

    -la maison Victor Hugo, la place des Vosges, la place de la Bastille et tout ce quartier où j’ai vécu quelques temps.  

    Il faisait très froid, de la neige fondue tombait et je me plongeais avec bonheur dans la chaleur  bienfaisante du musée (presque oppressante au bout d’un moment) et dans l’univers d’Hugo. L’atmosphère confinée et la lumière tamisée ajoutait à  la fantasmagorie des rêves d’Hugo mis en images de l’artiste. Je pensais aux dessins de Dürer (auquel Hugo a dédié un de ses poèmes), à sa « Melancholia » (Hugo a écrit un poème qui porte ce titre, cf. catégorie « Hugo » et « Dürer) mais aussi à Méryon (cf. ma catégorie à ce nom). Avec de dernier, je trouve qu’il y a vraiment des similitudes de style aussi bien dans les dessins en noir et blanc que dans le traitement des thèmes en couleur. Avec ces dessins, on est très loin de l’image poussiéreuse du poète Hugo, romantique, lyrique,  de ces longs poèmes qui ennuient beaucoup certains.

    C’est un Hugo moderne (moderne, il l’était déjà dans ses luttes et ses idées)que j’oserais parfois presque qualifier de surréaliste à cause de l’importance du rêve pour André Breton et les autres.

    medium_le_phare_d_hugo.jpg

    Le Phare d'Eddystone
    Plume, encre brune et lavis sur papier beige, 1866.

     

    Paris, Maison de Victor Hugo, Inv. 181. © PMVP

     

     Complétant sans doute sa documentation sur l'Angleterre du XVIIe siècle, toile de fond de L'Homme qui rit qu'il est en train de rédiger, Victor Hugo découvre dans un ouvrage intitulé Délices de l'Angleterre une planche qui inspirera ce lavis et un passage du roman : "Au dix-septième siècle un phare était une sorte de panache de la terre au bord de la mer. L'architecture d'une tour de phare était magnifique et extravagante. On y prodiguait les balcons, les balustres, les tourelles, les logettes, les gloriettes, les girouettes. Ce n'étaient que mascarons, statues, rinceaux, volutes, rondes-bosses, figures et figurines, cartouches avec inscriptions. Pax in bello, disait le phare d'Eddystone."(Extrait de "L'homme qui rit)

     

    http://expositions.bnf.fr/hugo/grands/288.htm

     

    medium_hogo_proscrits.jpg

     

    Hugo à Jersey sur le rocher dit "des proscrits"

     

    Photographie, vers 1852.

     

     

    BNF, Manuscrits, NAF 13353, fol. 23v.

     

     

    *

    http://expositions.bnf.fr/hugo/grands/422.htm

    C’est face à la mer, promesse d’évasion et de liberté, puissance de renouvellement, énigme fascinante propice à l’épanchement du rêve, que Victor Hugo campe sa posture d’exilé. Dans ce décor mélancolique que n’aurait pas renié Chateaubriand, son esprit, mélangé à l’immensité, finira par trouver "un apaisement sévère et profond".

     

     

    En voyant la photo d’Hugo en exil à Guernesey sur son rocher, je pense en toute modestie à mon poème « L’exil » :    

    Souvent je m’asseyais
    Au bord de l’escarpement
    Et je regardais s’effacer
    Les rayons de ton soleil couchant.

     

    Je pense aussi bien sûr à mon propre exil actuel au bord de l’océan comme lui.

     

     

    Indépendamment de l’exposition, il est toujours émouvant pour quelqu’un qui aime un écrivain d’évoluer dans ce qui fut son lieu de vie (un de ses lieux de vie en ce qui concerne Hugo).

     En sortant de l’exposition, je suis passée par la boutique du musée où j’avais envie de tout acheter mais je me suis contentée de 3 cartes postales dont les 2 reproductions de cette page.  

    Dehors, on était loin des paysages marins mais les éléments étaient aussi hostiles que dans certaines représentations de bateaux secoués par l’orage.   Malgré ce climat peu clément, j’ai pris plaisir à me perdre dans ce quartier où je sais pourtant si bien à me repérer….  

    Le 23 février 2007.    

     

    Pour voir le catalogue de l’exposition : http://www.ifremer.fr/envlit/actualite/pdf/20060204_PRESSE_Cet_immense_reve.pdf

     

     

     

    Pour voir l’exposition de la BNF, « Victor Hugo, l’homme océan » : http://expositions.bnf.fr/hugo/index.htm

     

     

     
  • La Fontaine statufié par Corréia (1984)…

    la fontaine paris 13 février 2010.jpg

    Jardin du Ranelagh

    1 avenue Prudhon

    Paris 16 e

    Photo perso du 12 février 2010

      (16e )

    Précédent séjour à Paris:

    http://www.lauravanel-coytte.com/search/paris%20septembre%202009

    paris 13 février 2010 006.jpgUn peu d'histoire :

     

    Un certain lord Ranelagh, citoyen irlandais, avait ouvert à Londres un bal public, qui rencontra un succès tel qu'il dépassa les frontières du royaume. Alléché par sa réussite, un Français du nom de Morisan décida d'en faire autant. Et c'est ainsi que naquit le bal public du Ranelagh, en 1774, un nom qui devait lui promettre un destin aussi brillant. Les sons des violons disparus, les frous-frous des jupons envolés, le baron Haussmann prit possession des lieux et le transforma en un magnifique parc public, en 1860.

    http://www.paris.fr/portail/Parcs/Portal.lut?page=equipment&template=equipment.template.popup&document_equipment_id=1778

  • Jardin du Luxembourg

    paris 16 septembre 2009 041.jpgUne des entrées du jardin le 17 septembre 2009

    Numériser0001.jpg

    Et je pense à Nerval :

    Une allée du Luxembourg


    Elle a passé, la jeune fille
    Vive et preste comme un oiseau :
    A la main une fleur qui brille,
    A la bouche un refrain nouveau.

    C'est peut-être la seule au monde
    Dont le cœur au mien répondrait,
    Qui venant dans ma nuit profonde
    D'un seul regard l'éclaircirait !

    Mais non, ma jeunesse est finie...
    Adieu, doux rayon qui m'as lui,
    Parfum, jeune fille, harmonie...
    Le bonheur passait, il a fui !

    Gérard de Nerval (Odelettes)

    Photos perso du 10 février 2009

     

    Numériser0001.jpgUne allée du Luxembourg expliqué sur le net :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Une_all%C3%A9e_du_Luxembourg

    http://www.telemaque.net/telemaque/nerval2.htm

    Autres notes de ce blog ayant un rapport avec ce coin de Paris :

    http://www.lauravanel-coytte.com/search/luxembourg

    Le jardin du Luxembourg sur Wikipédia :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_du_Luxembourg

    Il ne neigeait pas (mais l'aspect est tout de même hivernal) pas mais beaucoup de vent et un léger grésil ; ambiance fantomatique qui aurait plu à Nerval, je pense, même si ce n'est pas celle de son poème dont le cadre est plutôt agréable et bucolique, on peut parler de locus amoenus.

    Depuis la première publication de cette note, mes photos ont été développées et scannées.

    La 2 e est imparfaite mais c'est pour donner une idée des merveilles de ce jardin.

    Récapitulatif complet du voyage:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/02/17/recapitulatif-de-mes-notes-sur-mon-voyage-a-paris-de-fevrier.html#comments

    Je parle aussi de ce jardin dans mon mémoire "Des paysages de Baudelaire et Nerval" que vous pouvez acheter en passant par la bannière en haut de ce blog.

     

  • J'ai fait découvrir samedi à mon mari:Musée Jacquemart André(où je vais régulièrement)

    musée jacquemart andré le 16 septembre 2009,paris,mes photosmusée jacquemart andré le 16 septembre 2009,paris,mes photosphotos perso de vendredi dernier à Paris

    paris 16 septembre 2009 006.jpgSitué à côté des Champs Elysées, le Musée Jacquemart-André présente la plus belle collection privée d’œuvres d’art de Paris, associée à l’atmosphère d’une grande demeure du XIXème siècle. Découvrez avec une visite audioguidée ce magnifique hôtel particulier, la passion d’Edouard André et de Nelie Jacquemart et leur éblouissante collection de peinture flamande, du XVIII siècle français, de la Renaissance Italienne, de mobilier rare… Le café Jacquemart-André offre l’un des plus beaux décors de Paris. Un moment inoubliable dans le musée préféré des Parisiens

    http://www.musee-jacquemart-andre.com/fr/jacquemart/

    Photo perso de l'entrée du musée du 16 septembre 2009

    Précédente publication:23/09/2009 15:57

     

  • L'Arc de Triomphe le 16 septembre 2009

    paris 16 septembre 2009 019.jpgDans Aurélia, deuxième partie, assimilant la fin du monde pour lui à la vision apocalyptique de l’univers où le soleil noir (l’absence de la femme) apparaît et la nuit éternelle commence, Nerval écrit: «Arrivé sur la place de la Concorde, ma pensée était de me détruire. À plusieurs reprises, je me dirigeai vers la Seine, mais quelque chose m’empêchait d’accomplir mon dessein. Les étoiles brillaient dans le firmament. Tout à coup il me sembla qu’elles venaient de s’éteindre à la fois comme les bougies que j’avais vues à l’église. Je crus que les temps étaient accomplis, et que nous touchions à la fin du monde annoncée dans l’Apocalypse de saint Jean. Je croyais voir un soleil noir dans le ciel désert et un globe rouge de sang au-dessus des Tuileries. Je me dis: La nuit éternelle commence, et elle va être terrible»

    http://agora.qc.ca/thematiques/mort.nsf/Dossiers/Gerard_de_Nerval

    Photo perso

  • Au jardin du Luxembourg

    paris 16 septembre 2009 051.jpgparis 16 septembre 2009 050.jpgPour la communauté de Kri ,et sur une idée de Véronelle , sur le thème : les troncs et les branches bizarres

    Vu chez Lilounette:

    http://reveries.over-blog.net/article-36814102-6.html#anchorComment

    Mon poème ci-dessous:

    paris 16 septembre 2009 049.jpgAu Luxembourg, j'ai marché

    Au bout de la douleur ressassée

    Sur tes pas de poète desespéré.

    J'ai vu un tronc au visage déformé

    Qui se glissait dans mes cauchemars éveillés.

    Comme ces branches, je suis une tordue assumée

    Vivante jusque dans mes excès de félicité

    Et mes abus de tristesse désabusée.

    2 OCTOBRE 2009

  • La tour Saint-Jacques le 16 septembre 2009

    paris 16 septembre 2009 001.jpg

     

     

    Né le 22 mai 1808 rue Saint-Martin, au n°96 (actuellement n° 168), baptisé le 23 mai à l'église Saint-Merri, Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval, constitue l'une des figures les plus célèbres et les plus émouvantes de ce très ancien quartier de Paris.

    Situé sur la rive droite de la Seine, bordé à l'Ouest par le 1er arrondissement, au Nord par le 3eme arrondissement, à l'Est par les 11eme et 12eme arrondissements, le quartier Saint-Merri se trouve délimité, au Nord par la maison de l'alchimiste Nicolas Flamel, au Sud par la tour Saint-Jacques, vestige de l'ancienne église Saint-Jacques de la Boucherie, financée et embellie par Nicolas Flamel, aujourd'hui disparue. Peuplé de superstitions et de légendes, le quartier conserve, aujourd'hui encore, la mémoire secrète d'un Moyen-Age hanté.

    Texte:

    http://belcikowski.org/la_dormeuse/nerval_flamel.php

    Photos perso de la Tour Saint-Jacques

    paris 16 septembre 2009 002.jpg

  • Votez pour mon Château chez Dana

    C'est une photo de février 2009, le numéro 24 chez Dana:

    chateau chantilly dana hf.jpghttp://la-tribu-de-dana.over-blog.com/article-30104682.html

    Merci à l'avance.

    Cf. ci-dessous d' autres photos et ma note de février.

     

    chantilly.jpgSortie par le nord de Paris et arrivée à Chantilly  sous la neige.

    Pendant que mon mari monte une tête d'enduction dans une usine, je visite le musée Condé de Chantilly :

    http://www.museeconde.com/

    3 petits marque-pages en souvenir et des tonnes de dépliants pour approfondir la visite.

    Les grandes écuries et le musée du cheval sont fermés mais on aperçoit dans la brume le célèbre hippodrome où se court le prix de Diane.

    Je suis dans le Valois de Nerval !!!!

    Une belle balade dans l'histoire et l'art.... très fatigante. Des épaules aux pieds, des piques de douleur dont j'ai eu confirmation de la cause avec une radio hier : écrasement d'un disque qui pince le nerf sciatique.

    J'étais contente de partir... mais aussi bien contente de rentrer chez moi à22h30 après plus de 5h de route.

    Impossible de vous parler de toutes les choses vues, les impressions.

    J'ai aussi plein de notes et de lectures à propos de ce voyage.

    Récapitulatif complet du voyage:

    http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2009/02/17/recapitulatif-de-mes-notes-sur-mon-voyage-a-paris-de-fevrier.html#comments

     

     

  • Merveilleux Paris

    « Merveilleux Paris » On connait l’adage. Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Avoir à côté de chez soi des trésors mondiaux n’est pas la garantie de les connaitre comme sa poche. Combien de fois un Francilien visite-t-il la tour Eiffel dans sa vie ? Parfois moins qu’un Américain. Être touriste dans sa propre ville, redécouvrir ce qui nous parait évident, voilà l’objet de ce quatorzième numéro de la collection Patrimoine & balades. Et si on redécouvrait l’histoire des monuments ou sites les plus iconiques de la capitale ? Des endroits qu’on a l’impression de connaitre sur le bout des doigts alors qu’en vrai… ce n’est pas si vrai.

    La tour Eiffel, par exemple ? Vous saviez, vous, que son concepteur, le célèbre Gustave, avait installé son appartement au troisième étage, à 285 m de haut, et qu’on peut y jeter un coup d’œil encore maintenant ? A peine plus bas, à 210 m du plancher des vaches, on vous emmène aussi au sommet de Montparnasse en vous déroulant l’histoire du premier gratte-ciel parisien qui a révolutionné les techniques de construction des buildings. On prend aussi de la hauteur en contemplant les Champs-Elysées – ancien lieu mal famé jusqu’à ce que Louis XIV mandate son jardinier, Le Nôtre, pour qu’il aménage ce « Grand cours » - depuis la terrasse de l’Arc de Triomphe qui recèle, on l’oublie, de nombreux trésors artistiques témoins de l’histoire de France depuis le XIXe siècle. Pas d’impasse : une virée sur les bateaux-mouche, un tour au Père-Lachaise, une incursion au Panthéon à la découverture de l’histoire du pendule Foucault, une balade dans le stade de Roland-Garros, sur la place des Vosges ou dans les ruelles de Saint-Germain-des-Prés… On coche les immanquables, mais on les découvre avec un pas de côté. Et les musées ? Vous êtes certains que le Louvre ou Orsay n’a plus de secrets pour vous ? On vous parie le contraire Et pour terminer, passons de l’autre côté de l’écran et dans le Paris d’Amélie Poulain et dans celui d’Emily in Paris.

    116 pages

    Paru le 08-06-2022

    https://abonnement.leparisien.fr/hors-serie/merveilleux-paris

  • Paris mystères

    Par Astrid De Larminat
    23/09/2010 | Mise à jour : 16:50

    (Paul Delort/Le Figaro)
    (Paul Delort/Le Figaro)

    Pourquoi la capitale passionne-t-elle autant? Un an après le best-seller du comédien Lorànt Deutsch, l'universitaire anglais Graham Robb et le romancier Philippe Cavalier répondent.

    Pour comprendre ce qui fait le charme de Paris, au sens le plus puissant du mot, il faut avoir présent à l'esprit que la capitale de la France est une toute petite ville, pas plus étendue que la bourgade du Texas du même nom, un concentré urbain où des siècles et des siècles d'histoire ont laissé leur dépôt, où des univers hétéroclites, politiques, populaires, intellectuels, religieux, ont cohabité. «Paris est un livre d'images fait de calques superposés, surpeuplé de morts et hantés par des vivants», écrit l'Anglais Graham Robb, docteur en littérature française, tombé dans le chaudron magique de Paris à l'âge de dix-sept ans, quand ses parents l'envoyèrent dans la capitale avec les poèmes de Baudelaire en poche. C'est par les yeux de l'auteur des Tableaux parisiens, puis à travers les romans de Balzac qu'il apprit à connaître et à aimer la ville. C'est pourquoi son Histoire de Paris n'est pas une histoire comme les autres. Érudite, romanesque, pleine de détails, elle se compose de douze récits qui mettent en scène des personnalités, célèbres ou obscures, qui ont vécu à Paris du XVIIIe au XXIe siècle.

    Le volume s'ouvre sur le jeune Bonaparte qui découvre Paris et rôde timidement autour du Palais-Royal, alors haut lieu de la débauche, pour jeter sa gourme. Dans l'un des chapitres suivants, nous voilà place de la Concorde, pendant la Révolution: devant des milliers de spectateurs, Charlotte Corday, qui avait revêtu le costume de son Caen natal pour son exécution, lance la mode des coiffes normandes à dentelles… Sous la monarchie de Juillet, le dramaturge Henry Murger menait une dangereuse vie de bohème, poussant l'audace jusqu'à fleurir son balcon… alors que les pots de fleurs aux fenêtres, qui causaient trop de décès, avaient été prohibés. Au fil des siècles, les récits de Robb le confirment, il y a des constantes de la vie parisienne. Le problème des transports en est une, assurément. Une péripétie de la vie sentimentale d'Henry Murger, justement, se trouva compliquée par la grève des cochers du 6 mars 1848. Le 21 juin 1793, Paris, telle une déesse antique jalouse, mit des bâtons dans les roues de la famille royale. Alors qu'elle devait rejoindre secrètement la rue de l'Échelle où le roi l'attendait pour s'enfuir, Marie-Antoinette se perdit dans le dédale des rues autour des Tuileries. Sans ce contretemps, Louis XVI n'eût sans doute pas été intercepté à Varennes et le cours de l'histoire en eût été changé. Cet épisode, contesté, est pourtant vraisemblable, affirme Robb, qui rappelle qu'il fallut attendre 1850 pour qu'un préfet avisé fasse inscrire sur des plaques le nom des rues. Avant cette date, les cochers, qui connaissaient très mal Paris, ne desservaient qu'un seul quartier, indiqué par une lanterne de couleur accrochée à leur fiacre.

    Le roi des catacombes 

    Enfin vint le métro, dont l'auteur évoque les premiers pas au fil d'un chapitre consacré à Proust, qui justement ne se risqua jamais sous terre. Un récit épique, où l'on apprend que certaines rames étaient équipées de distributeurs de parfum afin que les personnes incommodées par l'odeur de leur voisin puissent humecter leur mouchoir et s'en couvrir le nez.

    Tout se tient, écrivait Balzac, à Paris plus qu'ailleurs. Graham Robb est friand de digressions et incises qui jettent des ponts entre les époques. Le récit de l'inauguration du Centre Pompidou par Giscard est l'occasion de faire un clin d'œil à la sœur de Blaise Pascal, qui, trois siècles plus tôt, devant l'église Saint-Merri, attendait le premier omnibus parisien, service dont l'auteur des Provinciales avait lancé l'idée.

    L'universitaire anglais est fasciné par la passion des hommes politiques pour Paris. Napoléon n'eut pas le temps de rebâtir la ville à son idée, mais on sait que lors de ses campagnes militaires, en Russie et ailleurs, il continuait de s'intéresser à la voirie, à signer des décrets sur les égouts. C'est en rentrant de Londres, qu'il adorait, que Napoléon III dessina au crayon de couleur sur un plan de Paris les avenues qu'Haussmann percera. Hitler rêvait de voir Paris. Le 23 juin 1940, dans une ville désertée, il effectua un tour des monuments que Robb retrace minute par minute. Ailleurs, il rend hommage à un autre grand souverain de Paris, injustement méconnu, l'architecte Guillaumot, lequel édifia dans le sous-sol de Paris, qui s'affaissait, une énorme cathédrale, un royaume souterrain qui reproduit exactement le tracé des rues de surface. On s'étonne que le roi des catacombes n'ait même pas une rue à son nom dans la ville qu'il a sauvée de l'effondrement. L'universitaire anglais, avec un discret humour qui fait la saveur de ses récits, suggère que «c'est parce qu'on ne veut pas rappeler à ses habitants que Paris est bâti sur du vide»…

    Lorànt Deutsch, la vedette en Seine

    Le ton est décomplexé, l'allure juvénile et le pas vif, façon néo-piéton de Paris. En l'espace d'une année, le comédien Lorànt Deutsch a réussi à séduire un demi-million de lecteurs avec son histoire de la capitale. Métronome, l'histoire de France au rythme du métro parisien (Michel Lafont) révèle les petits secrets de la cité et de ses fondateurs. Il y a de l'Alain Decaux chez ce garçon dont la curiosité et le caractère encyclopédiste font la force. Loin des textes ardus de certains historiens et à mille lieues du discours convenu des guides, Lorànt Deutsch a réussi à imposer sa vision de Paris. Fort de son succès, son éditeur l'a persuadé d'éditer une version illustrée du livre. Elle sortira le 14 octobre, assortie de photographies mettant en scène le baladin Deutsch dans son décor préféré. (Françoise Dargent )

    Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait de Graham Robb, traduit de l'anglais par Isabelle D. Taudière, Flammarion, 540 p, 24 €.

    LIRE AUSSI :

    » La ville grimoire

    » Lorànt Deutsch sur toutes les lignes


    SERVICE

    » Une histoire de Paris par ceux qui l’ont fait, de Robb Graham, Flammarion, 22,80€ sur Fnac.com

     

  • Carl Friedrich Lessing (1808-1880) ,Paysage montagneux : ruines dans une gorge, 1830(vu à Paris il y a un mois)

    JPEG - 480.5 koHuile sur toile - 138,2 x 120 cm
    Francfort-sur-le-Main, Städel Museum
    Photo : Städel Museum – Artothek


    http://www.latribunedelart.com/l-ange-du-bizarre-le-romantisme-noir-de-goya-a-max-ernst

    L’Ange du bizarre. Le romantisme noir de Goya à Max Ernst

     

    Paris, Musée d’Orsay, du 5 mars au 9 juin 2013.
    L’exposition s’était tenue précédemment à Francfort-sur-le Main, Städel Museum, du 26 septembre 2012 au 20 janvier 2013.

    Dissipons d’abord un malentendu tenace : l’expression « romantisme noir » n’est pas une création du critique italien Mario Praz. Celui-ci ne l’utilise ni dans le titre de son ouvrage1, ni dans le cours de celui-ci. Et d’ailleurs à quoi ce « romantisme noir » s’opposerait-il ? A un romantisme pleurnichard ? chlorotique ? angélique ? Avec une extension de la notion de romantisme qui conduit le critique à y inclure le décadentisme « qui n’[en] est qu’un développement »2, l’exposition, qui suit assez, et même trop fidèlement les pas de Mario Praz – sans aucun regard critique (il est vrai qu’il est malvenu de critiquer Praz ) –, se condamne à survoler une suite de thèmes plutôt qu’à tenter de cerner comment et pourquoi, si « romantisme noir » il y eut bien, celui-ci put se développer au point de devenir un courant autonome du romantisme.

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    1. Carlos Schwabe (1866-1926)
    La Mort et le Fossoyeur, 1900
    Aquarelle, gouache et mine de plomb - 76 x 56 cm
    Paris, musée d’Orsay
    Photo : Musée d’Orsay-RMN/Patrice Schmidt

    Dans une scénographie d’Hubert Le Gall sobre, lisible et qui laisse respirer les œuvres, ouvrant çà ou là sur de jolies perspectives, le parcours, très inspiré par l’univers germanique (n’oublions pas que l’exposition est d’abord un projet du Städel qu’Orsay a capté à la va-vite), offre de très beaux ensembles consacrés à Füssli, Goya, Friedrich – ce qui, en soi est déjà une véritable réussite. On ne compte pas les chefs-d’œuvre : Le Cauchemar parmi sept toiles de premier plan de l’Helvéto-Britannique ; Le Vol des sorcières qu’accompagnent une bonne vingtaine de peintures et gravures appartenant aux cycles des Caprices, des Proverbes ou des Désastres de la guerre ; Le Rivage avec la lune cachée par les nuages du maître de Greifswald, côtoyant ruines, cimetière et paysages montagneux… Sans oublier la première esquisse du Radeau de la Méduse de Géricault, une sublime Route de campagne en hiver au clair de lune de Carl Blechen, un Paysage montagneux : ruines dans une gorge de Carl-Friedrich Lessing, panorama verticalisé où le minéral semble tout absorber, Le Péché de Von Stuck qui ouvre la voie aux femmes fatales avec une Salomé de Moreau (L’Apparition), l’extraordinaire et trop méconnue La Mort et le Fossoyeur de Carlos Schwabe (ill. 1)… toiles qui sont autant de mises en bouche ou de plats de résistance que l’on prendra le soin de savourer minutieusement.


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    2. Johann Heinrich Füssli (1741-1825)
    La Folie de Kate, 1806-1807
    Huile sur toile - 91,8 x 71,5 cm
    Francfort-sur-le-Main, Frankfurter Goethe-Haus
    Photo : Ursula Edelmann - Artothe
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    3. Théodore Géricault (1791-1824)
    Le Radeau de La Méduse,
    première esquisse, 1818-1819
    Huile sur toile - 37,5 x 46 cm
    Paris, Musée du Louvre
    Photo : Daniel Couty

    En ouverture du catalogue, dans un très judicieux essai, Annie Lebrun rappelle que « le noir est une invention des Lumières. »3. Et de rappeler : « En fait, avec la montée de l’incroyance, quelque chose a commencé qui n’a pas fini de nous interroger, autant sur nous-mêmes que sur ce que nous croyons ne pas être ». Bien sûr, les chronologies des romantismes en Angleterre, en Allemagne et en France ne se superposent pas ni ne se posent dans les mêmes termes. Si le gothic novel triomphe en Angleterre dès 1765 avec Le Château d’Otrante de Walpole, ouvrant la voie à Beckford, Radcliffe, Lewis ou au génial Melmoth de Mathurin parmi bien d’autres, avant de déferler sur le continent (on l’ignore trop souvent, mais le fulgurant succès des années 1820 en France fut un roman inspiré du gothique, Le Solitaire de Prévost d’Arlincourt), le noir du romantisme français a des origines politico-métaphysiques. La prise de la Bastille peut bien être retenue comme la date symbolique qui inaugure la Révolution, il n’en demeure pas moins que la rupture fondamentale a lieu en ce 21 janvier 1793 lorsque la tête du roi Louis XVI tombe sous le couperet de la guillotine. Car en ce jour c’est un ordre multiséculaire qui s’effondre : personne sacrée, le roi tient son pouvoir de Dieu, et de lui seul. Le régicide qui a lieu en place de Grève est donc un déicide. Désormais, ainsi que le dira Nerval par la bouche du Christ en Croix : « Frères, je vous trompais : Abîme ! abîme ! abîme ! / Le dieu manque à l’autel où je suis la victime.../ Dieu n’est pas ! Dieu n’est plus ! »4. Face à ces cieux vides, les puissances infernales ressurgissent : diables, incubes, succubes, sorcières… Aux certitudes vont donc succéder le chaos et celui-ci durera, malgré quelques phases de pseudo-stabilité, jusqu’à l’avènement de la Troisième République.

    Qu’on y regarde de près : la génération des premiers romantiques français est celle de l’exil. Ces enfants de 89 ne retrouvent leur sol natal qu’à l’aube du XIXe s. ; lorsque la génération suivante arrive à maturité, une nouvelle révolution, les Trois Glorieuses, vient les inscrire dans le tourbillon de l’Histoire ; et moins de vingt ans plus tard, les journées de 48 sonnent le glas du romantisme (cf. Flaubert, L’Éducation sentimentale) qui ne se survit plus que dans un confort petit-bourgeois qu’incarne le Dominique de Bray de Fromentin, confort qui sera laminé par la dernière grande « émotion », celle de 1871. Et de « mal du siècle » en « spleen » puis en « névroses », c’est bien une même maladie métaphysique qui accompagne ces enfants de tout le siècle. Mais ce continuum pathologique ne saurait masquer les profonds rejets de génération en génération (cf. Flaubert et les romantiques, Huysmans et le naturalisme), et les radicales transformations esthétiques qui vont du Château d’Otrante à A Rebours et de Géricault à Moreau ne sauraient masquer de profondes mutations, sinon révolutions. Pourtant cette pathologie qui glisse jusqu’à la folie fournit matière à nombre de toiles. Folie livresque dont Füssli transpose le vers 566 du poème de William Cowper, The Task (1785) : La Folie de Kate (ill. 2)5. Mais aussi folie extraordinaire faisant retomber l’homme dans l’animalité, celle que montre Géricault dans Le Radeau de la Méduse dont nous est proposée ici une première esquisse (ill. 3), histoire sordidement anthropophagique dans laquelle Michelet voyait une métaphore de la « société française » déboussolée que le peintre aurait « embarquée » sur son radeau. Ce rappel, qui ne recouvre pas ce que la tradition appelle romantisme mais en élargit les marges temporelles, donne implicitement son rythme à l’exposition. Non que l’Histoire serve de fil rouge, mais elle est sous-jacente aux mouvements, thèmes et mythes qui y sont présentés. Aussi adopterons-nous une lecture du parcours qui bouscule quelque peu l’ordre que la présentation nous propose.


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    4.Thomas Cole (1801-1848)
    Expulsion - Lune et lueur de feu, 1828
    Huile sur toile - 91, x 121,9 cm
    Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza
    Photo : Daniel Couty
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    5. Carl Friedrich Lessing (1808-1880)
    Paysage montagneux : ruines dans une gorge, 1830
    Huile sur toile - 138,2 x 120 cm
    Francfort-sur-le-Main, Städel Museum
    Photo : Städel Museum – Artothek

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    6.Max Ernst (1891-1976)
    Forêt d’arêtes, 1927
    Huile sur toile - 47,5 x 37,5 cm
    Collection particulière
    Photo : Daniel Couty

    Dès l’entrée, mais strictement in absentia, il y a donc le roman gothique, roman transgressif s’il en fut puisqu’il « en appelait à l’enfer » ainsi que le notait Sade dans ses Idées sur les romans (1799) et se plaisait à multiplier viols, enlèvements voire meurtres d’innocentes vierges dans des lieux ruiniformes (châteaux, cryptes, cimetières…) en accord avec la théorie du sublime développée par Burke6. Cet appel à l’Enfer se traduit métaphoriquement avec le tableau de Thomas Cole qui ouvre, dans un recoin, l’exposition : Expulsion - Lune et lueur de feu (ill. 4)7 présente un paysage désolé aux arbres squelettiques, gouffre qu’enjambe une mince arche naturelle de pierre conduisant à une gueule ouverte dans le rocher – décentré vers la droite – d’où émane une aveuglante lumière surnaturelle et infernale alors qu’à l’opposé, sur la gauche, les ténèbres semblent obscurcir le ciel dans le lointain comme lors de la mort du Christ. Paysage désolé sans personnages ni ruines. Ces ruines nous en trouvons quelques-unes, absolument magnifiques, dans le cours de l’exposition, tel ce vertigineux Paysage montagneux : ruines dans une gorge de Carl-Friedrich Lessing (ill. 5), parfaite illustration de ce qu’écrit Burke : « La Grandeur des dimensions est une puissante cause de sublime. L’étendue est soit en longueur, soit en hauteur, soit en profondeur. De ces trois dimensions de l’espace, la longueur est celle qui impressionne le moins. Une étendue de cent mètres de terrain plat ne produira jamais le même effet qu’une tour de cent mètres de haut ». Effet que l’on retrouve au cours du parcours sur une feuille à la plume de Gaston Redon, Paysage fantastique, tours et flèches enveloppées de nuages (1899, Paris, musée d’Orsay) ou l’une des nombreuses versions de Forêt d’arêtes de Max Ernst (ill. 6). De même que l’on pourrait trouver matière à lire en subliminal la présence du roman gothique dans la toile de Franz Ludwig Catel (1778-1856), Moines à la Chartreuse de San Giacomo à Capri (1827-1830, coll. part.) ou dans celle de Friedrich, Portail du cimetière (1825-1830, Brême, Kunsthalle).


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    7. Caspar David Friedrich (1774-1840)
    Rivage avec la lune cachée par des nuages
    (Clair de lune sur la mer)
    , 1836
    Huile sur toile - 134 x 169,2 cm
    Hambourg, Hamburger Kunsthalle
    Photo : BPK, Berlin-RMN-Grand Palais/Elke Walford
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    8. Carl Blechen (1798-1840)
    Route de campagne en hiver au clair de lune,
    après 1829
    Huile sur panneau - 39 x 53 cm
    Lübeck, Museum Behnhaus Drägerhaus
    Photo : Daniel Couty

    Si l’horizontalité ne produit pas le « sublime » cher à Burke, elle satisfait en revanche pleinement le goût pour les paysages panoramiques aux étendues mélancoliques : Friedrich s’y est adonné de son génie si particulier avec ces immensités qu’aucun personnage ne vient troubler. Témoin ce superbe Rivage avec la lune cachée par les nuages (ill. 7), composition strictement équilibrée par une ligne d’horizon médiane que figure une très étroite bande claire qui sépare un plan inférieur à la dominante vert foncé dans lequel se noient les rochers et l’eau marine d’un ciel aux bleus profonds roulant leurs nuages. Sur ce plan au calme paradisiaque que viennent de loin en loin éclairer à égale distance des deux bords latéraux les reflets argentés d’une invisible lune, trois voiliers témoignent d’une présence humaine tout aussi invisible. Tout comme Route de campagne en hiver au clair de lune de Carl Blechen (ill. 8), nocturne sublime par le travail sur les couleurs (un ciel au bleu saturé par l’atmosphère neigeuse, le brun glaiseux du chemin de terre), la composition des lignes – une diagonale brune qui rejoint à l’extrême gauche la ligne d’horizon, découpant ainsi entre la route et le ciel un triangle à l’indécise blancheur, et, « habitant » cet espace désolé, une douzaine de maigres arbres aux troncs et aux branches squelettiques qui élèvent leur prière muette vers le ciel. Deux superbes paysages, absolument romantiques dans leur conception et leur philosophie, et dont on se demande en quoi ils illustrent le « romantisme noir » ou « l’Ange du bizarre »…

  • Félix Ziem (1821-1911),La Salute, effet de matin(vu à Paris il y a un mois)

    JPEG - 128.6 koHuile sur toile - 60 cm X73,5
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain

    Félix Ziem. « J’ai rêvé le beau »

     

    Félix Ziem. « J’ai rêvé le beau ». Peintures et Aquarelles

    Paris, Petit Palais. Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, du 14 février au 4 août 2013.

    Il est dommage que la belle exposition consacrée à l’inclassable Ziem ne soit pas l’occasion d’offrir un catalogue de référence digne du travail remarquable des deux commissaires plutôt que la reprise pure et simple de celui de l’exposition de Martigues1 aux essais infiniment trop rapides.


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    1. Félix Ziem (1821-1911)
    Constantinople, la barque de la sultane, s.d.
    Huile sur toile - 130 cm x 164 cm
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain
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    2. Félix Ziem (1821-1911)
    Khartoum, coucher de soleil, 1885-1890
    Huile sur panneau - 63,5 cm x 81 cm
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain

    L’exposition, en revanche, offre pour beaucoup une vision nouvelle de l’artiste, catalogué comme « orientaliste » ou « peintre de l’Ecole de Barbizon » – la première catégorisation étant extrêmement réductrice, la seconde absolument fausse. Et pour le visiteur qui entre dans les lieux, ce ne sont qu’explosions de lumières qui l’attendent entre soleils couchants et soleils levants, canaux vénitiens bariolés ou Bosphore laissant dans un lointain brumeux minarets et coupoles et au premier plan gondoles ou vaporetti vénitiens, felouques ou caïques stambouliotes, tartanes provençales. Parmi ces images l’une retient l’attention parce qu’elle semble un puzzle composite pour amateur d’art, un véritable caprice pictural : La Barque de la Sultane (ill. 1). Ziem, dans une de ces compositions qu’il affectionne, trace une ligne d’horizon très basse qui lui permet d’installer un ciel lui-même divisé avec, au-dessus des eaux, en son centre un soleil au jaune éclatant, mais occupant par son irradiation pratiquement la moitié de la toile sur sa hauteur. Ainsi se répondent le bleu marin et le bleu céleste qui forment les bordures horizontales du tableau. A gauche, dans le lointain, il place une coupole (Sainte-Sophie ? mais qu’importe, la symbolique est ici plus importante que le réel) entourée de ses minarets ; à droite, émergeant d’un improbable bosquet d’arbres mangeant le ciel de ses ramures au vert sombre une felouque glisse vers le centre du tableau, encombrée d’esclaves alors qu’à sa poupe s’étale, seule tache claire de la composition dans sa nudité, la Sultane dans la posture renversée de la Vénus d’Urbino. Certes Il s’agit bien de Constantinople (que l’artiste a visité au cours de son « voyage en Orient » en 18562), mais d’une Constantinople « rêvée » ou fantasmée, reconstituée – y compris au travers d’une évidente réminiscence culturelle empruntée au Titien – plus que d’une ville saisie sur le vif. Abstraction faite des éléments de décor et d’animation, c’est le même tableau que Ziem nous propose avec Khartoum, coucher de soleil (ill. 2) : un soleil central bas sur un fleuve, une partition de la toile largement dominée par un ciel au jaune s’amuissant vers le haut de manière à laisser une bande bleutée frangée de nuages au bord supérieur. Et c’est encore le même schéma qui prévaut dans La Salute, effet de matin (ill. 3) – un ciel auroral que le disque solaire, émergeant de l’eau, irradie de jaune jusqu’à mi-hauteur, laissant tout l’espace supérieur aux bleus que nimbent des nuages ; à gauche, encore dans l’ombre du nocturne, la masse d’un palais (sans doute celui della Ca’ Granda), à droite, dans le fond le dôme vaporeux de La Salute déjà baigné par la lumière – ou dans Venise et le Campanile au clair de lune (ill. 4), esquisse nocturne où la lune joue le rôle dévolu au soleil dans La Salute, plongeant dans l’ombre la masse noire des Procuraie nuove que dominent le campanile, le dôme de San Marco et la Tour de l’Horloge, mais baignant de ses reflets le clapotis de la lagune tandis que le ciel miroite de nuages argentés.


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    3. Félix Ziem (1821-1911)
    La Salute, effet de matin
    Huile sur toile - 60 cm X73,5
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain
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    4. Félix Ziem (1821-1911)
    Venise et le Campanile au clair de lune , s.d.
    Huile sur toile - 65,5 cm x 85,5 cm
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain

    C’est là, sans doute, un des éléments stylistiques caractéristiques de ce peintre reconnu dans les milieux mondains de son temps : la division verticalisée des plans. Qu’il s’agisse de paysages de plaine Barbizon, le crépuscule près de la porte aux Vaches (ill. 5) – mais l’on pourrait aussi citer Près de Barbizon, temps gris – ou de marines – prenons la très belle et modernissime Église des Gesuati (ill. 6) de Venise cadrant la marge gauche de sa façade baroque étincelante du soleil dont elle semble avoir ingéré toute la lumière, au centre des voiles de bateaux réduites à des coups de pinceaux épais jetés sur la toile, vers la droite au premier plan, faisant contraste, un trait allongé et appuyé stylise une gondole (contrairement à celle nettement dessinée de Venise et le Campanile…) dont une tache centrale du même noir trace le felze tandis qu’à l’arrière un trait vertical laisse deviner la longue rame que tient le gondolier réduit à une autre tache noire surmontée d’une touche rouge cerclée de jaune faisant office de canotier, le tout se nichant dans le quart inférieur de la toile pour laisser place à un ciel immense.


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    5. Félix Ziem (1821-1911)
    Barbizon, le crépuscule près de la Porte aux Vaches
    Aquarelle sur papier - 24,4 cm x 38,3 cm
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain
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    6. Félix Ziem (1821-1911)
    Venise, l’Eglise des Gesuati, s.d.
    Huile sur carton - 21,3 cm x 25,6 cm
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain

    Ce décentrage vertical est manifeste dans la pratique et l’esprit de Ziem : regardons ses carnets. Venise. San Giorgio Maggiore et la Piazzetta, probablement de 18593 (ill. 7), offre déjà le même choix. Pourquoi ? Sans doute parce que Ziem s’attache davantage à l’atmosphérique qu’au singulatif. Et que le ciel lui apparaît donc comme le repère de ses « rêves » dont il ne parvient pas formuler les formes. Et lorsqu’il peint un paysage sur le motif, c’est lors des ses campagnes avec ses amis de Barbizon qu’il fréquente à bord de sa roulotte transformée, comme le fera Monet de son bateau, en studio itinérant. Ce sont probablement ses seules toiles peintes sur le motif – toutes ses vues de Venise ou de Constantinople étant de pures recréations – tels ce Coup de vent ou ce Torrent, environs de Clermont-Ferrand – saisissant un moment météorologique qu’il recompose et réorganise dans son atelier. L’une et l’autre toile montrent combien Ziem, formé à l’époque romantique, ignorant les postulats réalistes tout comme ceux des impressionnistes (le seul qu’il fréquenta fut Van Gogh dont on pourrait déceler une influence dans l’Église des Gesuati). Mais Ziem ne se laisse pas approcher par des influences, des maîtres, des cercles esthétiques. Il est d’abord un peintre d’imagination, reconstruisant une réalité vue et vécue comme un rêve en images chargées de lumière(s). Et, puisque lumière il doit y avoir, autant faire d’un ciel lumineux la source principale du tableau, à travers jeux d’ombres et d’éclairages, toiles ouvrant largement sur un horizon placé bas et laissant la place aux éléments atmosphériques.


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    7. Félix Ziem (1821-1911)
    Carnet n° 5, 123 p.
    36 cm x 27 cm. Utilisé à Venise en septembre 1859,
    puis à Barbizon en septembre 1865.
    Double page présentée :
    Venise, San Giorgio Maggiore et la Piazzetta
    Lavis d’encre.
    Paris, Petit Palais
    Photo : Roger-Viollet
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    8. Félix Ziem (1821-1911)
    Envol de flamants roses. Etang
    du Vaccarès
    , 1890-1895
    Huile sur toile - 106 x 62 cm
    Paris, Petit Palais
    Photo : Roger-Viollet

    Dans le parcours qu’ouvrent des copies de Rembrandt ou du Tintoret, toutes centrées sur des portraits en gros plan, le visiteur ne peut qu’être surpris par l’absence humaine dans les toiles de Ziem, sinon à titre de figurines. Seul le paysage lui importe, particulièrement le ciel et la lumière atmosphérique qu’il distille. Témoin cet Envol de flamants roses, étang de Vaccarès (1890-1895) dans lequel, confondant délibérément l’eau et le ciel (ill. 8) – où situer vraiment la ligne d’horizon ? – il cherche à mettre en évidence une verticalité nouvelle à travers un envol d’une multitude de ces oiseaux dont seul le premier est identifié, tous les autres se fondant dans une sorte de décomposition du mouvement telle que le photographe Edward Muybridge la mettait en évidence à la même époque. Une telle proximité dans le temps oblige à se poser la question de l’insertion de Ziem dans l’art de son époque4. Bien sûr on dira que ses Pivoines(ill). 9), d’une très rare beauté, ne font que perpétuer l’art de la nature morte florale. Voire ! une dizaine de fleurs épanouies comme des soleils occupent la quasi-totalité de la toile, laissant le reste à un cadre de verdure et de végétation ; il s’agit moins de fleurs destinées à mourir que d’être vivants offrant leur beauté dans un abandon de couleurs et de formes au visiteur comme si la nature n’avait de sens que domestiquée et maîtrisée par l’art.


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    9. Félix Ziem (1821-1911)
    Pivoines
    Huile sur toile - 91,5 cm x 72 cm
    Paris, Petit Palais
    Phot : Marion Debain
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    10. Félix Ziem (1821-1911)
    Le Coup de vent, 1840-1891
    Huile sur toile - 14,5 x 24 cm
    Paris, Petit Palais
    Photo : Roger-Viollet

    Ces éclats lumineux sont bien évidemment d’autant plus densément rendus qu’ils occupent la quasi-totalité de l’espace de la toile. Mais ils sont aussi liés à une touche picturale qui, sans jamais être assujettie à une école quelconque, traverse son temps en faisant de Ziem, dans la version que nous propose le Petit Palais, à la fois un orientaliste assez modérément exotique, un barbizonien de transition plus que de conviction (voir par exemple son Coup de vent - ill. 10 - daté de 1840-1891…), un védutiste moins inspiré par la vie que par le cadre coloré alliant les eaux et les ciels, un impressionniste par tempérament non par esprit d’école ? impressionnistes dont il partagea les mêmes marchands… Ziem fut surtout un coloriste hors pair, un passionné des ciels, l’un de ces rares peintres qui, sans s’inscrire dans le mimétisme, saisissent d’instinct les harmonies atmosphériques. D’ailleurs, si l’on excepte les quelques toiles qu’il fit à Barbizon en compagnie de ses amis, son refus d’être dépendant de la peinture sur le motif traduit bien le sens de son travail. L’atelier est le lieu de re-création : le vaste espace qu’il fit construire à partir de 1866 rue Lepic fut donc sa caverne d’Ali-Baba, réceptacle de ses rêves d’Orient et de Venise (s’il ne séjourna qu’une fois à Constantinople en 1856, la Sérénissime fut l’un de ses ports d’attache où il relâcha à une vingtaine de reprises de 1842 à 18755), où dans la grisaille parisienne il s’évadait par et dans les couleurs. D’ailleurs, est-ce hasard si sa donation ne comporte que trois images parisiennes ? Deux vues de l’Arc de Triomphe et une scène de promenade aux Champs-Elysées (ill. 11) à la banalité thématique bien dans l’air du temps mais avec son cadrage très personnel.


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  • Nous y étions et y serons

    13e étape du Tour : un 1er acte dans les Alpes à ne pas négliger

     

    Les coureurs ne se font pas une montagne des Alpes qui pourraient pourtant surprendre. Premier acte, entre Saint-Etienne et Chamrousse, ce vendredi.

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    Sagan, le vert qui a pleuré à Saint-Etienne

     

    Le sprinter slovaque, 2e à Saint-Etienne pour la quatrième fois depuis le départ de Leeds, court toujours après un premier succès d'étape sur ce Tour.

  • Dans la cadre de ”Paris romantique”, il y avait aussi: ”LES SALONS LITTÉRAIRES” que j'ai visité

    Le musée de la Vie romantique et le Petit Palais s’associent pour présenter l’exposition « Paris romantique  1815 – 1848, Les salons littéraires », un véritable panorama culturel de la capitale entre 1815 et 1848. Au musée de la Vie romantique les visiteurs sont invités à découvrir les salons littéraires de cette pér...

    http://www.museevieromantique.paris.fr/fr

    paris-romantique

    paris-romantique-1815-1848

    j-ai-visite-et-adore-le-27-juillet-2019-au-petit-palais-

    voyage-ete-2019/

  • Et c'est parti pour le show (de Paris+ par Art Basel)(j'y étais en 2021)

    PARIS+ FAIT LE SHOW !
    Au sommaire aujourd’hui : nos coups de cœur de la foire Paris+ par Art Basel, un dialogue lumineux et coloré entre deux colosses de l’art contemporain, tous nos conseils pour transformer votre salon en musée (avec un petit budget), une visite très privée de l’atelier d’une artiste à suivre, sans oublier nos bons plans sorties et expos pour le week-end !

    PLEIN LA VUE

    13 superbes stands de Paris+ qui méritent de braver la foule
    GUIDE
    Ouverte au public du vendredi 20 au dimanche 22 octobre 2023, la seconde édition de la foire Paris+ par Art Basel réunit 154 galeries représentant 33 pays différents sous les courbes du Grand Palais éphémère.

    DUO DE CHOC

    À l’occasion de la foire Paris+ par Art Basel, Daniel Buren et Michelangelo Pistoletto investissent, jusqu’au 29 octobre, la monumentale salle hypostyle du palais d’Iéna.
     

    PRO TIPS

    Grand amateur d’art mais petit budget ? Ne désespérez pas. Beaux Arts vous donne le mode d’emploi pour acheter aisément et sans complexe.
     
    10 bons conseils pour acheter de l’art (sans être millionnaire)

    La presse artistique, comme tout ce que j'aime, inspire ce que j'écris à acheter ici

     

    ESCAPADE

    L’Ombrie regorge de discrètes cités de caractère remontant au Moyen Âge et où le temps semble s’être figé. Cette région, avec ses paysages et ses vieux bourgs fortifiés, a bien sûr charmé les artistes de la Renaissance.
     
     
     
     
    QUELLES EXPOS ET SORTIES FAIRE À PARIS CE WEEK-END ?

    PALAIS DE LA PORTE-DORÉE

    Théâtre, danse, musique… La saison de spectacles « Vivants ! » interroge l’histoire complexe du palais de la Porte-Dorée.

    THÉÂTRE DE LA CONTRESCARPE

    Le truculent spectacle « Flagrant Dalí », s’inspire des relations surréalistes qu’entretenait l’artiste avec les journalistes.
     

    C’EST GRATUIT !

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    Le remède miracle se cache peut-être dans ce célèbre portrait actuellement exposé au musée d’Orsay…
    Novembre 2023
     
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  • Exposition ”Picasso-Carmen, Sol y Sombra” au Musée Picasso à Paris du 21 Mars au 21 Juin 2007

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    L’exposition montre comment la fascination de Picasso pour Carmen s’apparente à une longue quête imaginaire et souterraine sur le thème des amours tragiques.
    "Provocante et rebelle, Carmen, icône de la passion, hante l’oeuvre de Picasso. La mythique héroïne de Prosper Mérimée (nouvelle publiée en 1845) et de Georges Bizet (opéra créé en 1875) assiège l’artiste depuis son oeuvre de jeunesse où gitanes et prostituées confondent leur aura sulfureuse. Quelque 220 oeuvres sont ainsi rassemblées autour de ce « motif carménien » : peintures, dessins, gravures, photographies et documents.

    Croisant présentation chronologique et thématique, l’exposition revient d’abord sur l’oeuvre précoce (1898-1903) de l’artiste. Le croquis madrilène d’une jeune femme fait mention du prénom, « Carmen », dès 1898. Il inaugure un cycle marqué par la vision noire du Goya des Caprichos ou des Sueños où bohémiennes et majas (« les belles ») se révèlent indissociables de l’emblématique Célestine, entremetteuse et sorcière (Fernando Rojas, La Célestine ou tragicomédie de Calixte et Mélibée, 1499 ; Pablo Picasso, La Célestine, 1904). Puis, sous les travestissements d’une Espagne de fantaisie avec panoplie de mantille, châle, grand peigne et éventail, l’artiste va métamorphoser et plier à ses recherches plastiques les plus radicales la fatale héroïne. L’exposition rassemble ainsi pour la première fois à Paris quelques uns des grands tableaux peints par l’artiste dans les années 1904-1918. Ils forment une véritable galerie de portraits féminins en costume espagnol alliant modernité et références aux maîtres anciens et contemporains (Goya, Vélasquez, Manet) : Fernande à la mantille, 1905, Portrait de Benedetta Canals, 1905, Grand Nu au peigne, 1906, Femme à l’éventail, 1909, Femme à la mantille, « La Salchichona », 1917, Portrait d’Olga à la mantille, 1917, Blanquita Suarez, 1917, Olga au fauteuil, 1918.

    L'« opéra funèbre » de Bizet s’achève par le meurtre de Carmen sur fond de mise à mort du taureau dans l’arène. Cette symétrie du sacrifice de l'animal sauvage et de la femme va inspirer tout particulièrement l’oeuvre surréaliste de Picasso. En témoignent, dans l’exposition, les riches variations mytho-tauromachiques, dessinées et gravées, mettant en scène les étreintes et combats des toreros/toreras des années 1920-1935. Dans les années cinquante, c’est à l’illustration de la nouvelle de Mérimée que l’artiste travaille enfin, avec un très bel ensemble d’aquatintes et de burins où la « Carmencita » picassienne apparaît comme l’incarnation même de la peinture (Pablo Picasso, Prosper Mérimée, Louis Aragon, Carmen des Carmen, Paris, Editeurs français réunis, 1964). Carmen, foyer d'une ardente symbolisation iconographique, se révèle figure du double, du peintre lui-même se reflétant au miroir de la femme, de l'autre."

    INFOS PRATIQUES

    MUSÉE PICASSO, Hôtel Salé, 5, rue de Thorigny, 75003 Paris

    Accès:
    Métro : Saint-Paul / Chemin Vert / Saint Sébastien Froissart
    Bus : 29, 96, 69 et 75

    Horaires:
    Ouvert tous les jours sauf le mardi. De 9h30 à 17h30 (à 18h00 à partir du 1er avril)
    Tarifs: 7,70 € plein tarif ; 5,70 € tarif réduit (de 18 à 25 ansinclus) ; gratuit pour les moins de 18 ans, et le premier dimanche de chaque mois.

    Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter le site du Musée Picasso.
    http://www.hotels-paris-rive-gauche.com/blog/index.php/2007/03/14/1626-exposition-picasso-carmen-sol-y-sombra-au-musee-picasso-a-paris-du-21-mars-au-21-juin-2007
  • Paris romantique - La capitale des enfants du siècle (Gibert Paris)

    Ils s'appellent Hugo, Delacroix, Berlioz, Musset, Chopin, Sand, Liszt, Gautier... Cette génération « ardente, pâle et nerveuse » méprise les conventions d'un siècle trop étroit, leur préfère les plus vastes horizons qu'offrent le rêve, les tourments de l'âme, les rivages exotiques et ceux, plus lointains encore, de l'Histoire. Être romantique, c'est un style - se distinguer par son gilet rouge et ses cheveux longs comme Gautier, aller vêtue en homme comme George Sand -, c'est fréquenter les mêmes théâtres, les mêmes cafés, les mêmes salons, habiter les mêmes quartiers.

    Parmi ceux-ci, les abords de la rue Notre-Dame-des-Champs, les ruines du Doyenné ou la Nouvelle-Athènes. Au-delà de ces enclaves, les romantiques donnent le ton à toute la ville, y impriment leur marque, l'animent de leurs débats, de leurs fêtes et de leurs extravagances. Leur sensibilité triomphe alors qu'un Paris neuf sort des limbes et s'affirme en capitale des arts. Souffle un vent de liberté qui n'a pas fini d'inspirer d'autres enfants, d'autres siècles.

    http://www.boutiquesdemusees.fr/fr/beaux-livres/paris-romantique-la-capitale-des-enfants-du-siecle/9734.html

  • Paris-Brest-Paris (Pour Elisabeth)

    Desgrange-1892.jpgHenri Desgranges, le directeur du journal L'auto a été coureur avant sa carrière de journaliste, ici dans une course en 1892.

    Paris-Brest-Paris est une course cycliste créée en 1891 par Pierre Giffard du Petit Journal.

    1891, premier Paris-Brest-Paris

    En 1891 le « Petit Journal » de Petit organise le premier Paris-Brest-Paris. Pierre Giffard, directeur du journal, souhaite démontrer le caractère pratique de la bicyclette par une course de 1200km. Les bicyclettes ont été plombées avant la course pour contrôler l’utilisation d’une seule et même machine par les participants. Les étrangers et les femmes n’étaient pas autorisés à participer à cette épreuve. C'est un vrai succès au regard des plus de 400 inscriptions. 206 cyclistes s’élancent le 6 septembre, y compris 10 tricycles, 2 tandems et un grand-bi monté par M. Duval. Des amateurs et des professionnels participent à cette édition avec des soigneurs, des mécaniciens et surtout des entraîneurs. Les machines sont montées avec des pneus en caoutchouc creux ou des pneumatiques gonflables, ceux-ci faisant leur apparition et se montrant plus légers et plus performants. 16 points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce "la course nationale de bicyclette...". Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71h22m avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 sur le chemin du retour. Jiel Laval est second à plus de huit heures derrière Terront et Henry Coulliboeuf est troisième. 100 cyclistes terminent, certains après plusieurs jours en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit.

    La première édition de 1891 eut à souffrir de défauts rédhibitoires, comme l'impuissance des contrôleurs à réduire les fautes évidentes et la confusion née de l'annonce de l'épreuve comme une course de machines. Ainsi, plusieurs concurrents se firent relayer, ce qui entraîna leur élimination.

    Le vainqueur avait été embauché par Édouard et André Michelin afin de promouvoir leur toute nouvelle invention de pneumatique démontable pour vélo. Cette victoire permit un succès commercial de ce pneu. [1]

    1901, la course devient internationale

     
    Maurice Garin, le vainqueur de 1901
    Maurice Garin, le vainqueur de 1901

    En 1901, l'organisation est reprise par l'Auto-Vélo, récemment fondé par Henri Desgrange, qui recherchait une épreuve d'envergure pour lancer son journal. La course devint internationale et deux catégories furent créées : les coureurs de vitesse, 25 partants, et les touristes-routiers (les ancêtres des randonneurs), 114 partants. Les randonneurs amateurs existent déjà, mais ils ne s’étaient pas encore lancés dans de telles aventures. Comme en 1891, on autorise les participants d'avoir des entraîneurs. À 04h53 le 16 août 41 coureurs s’élancent, suivi 17 minutes plus tard des touristes- routiers. Maurice Garin gagne en 52h11, battant Gaston Rivière de 1h55. Hippolyte Aucouturier, le suisse Michel Frédérick, et l’américain Charly Miller, terminent dans cet ordre. Rosière est le premier touriste-routier en 62h26m. 72 terminent, y compris Pierre Rousset, le plus âgé avec 65 ans qui effectue le trajet en 202 heures.

    Le succès de la course décida Henri Desgrange à l'organiser tous les dix ans.

    1911, changement des règles

    Les règles sont modifiées. Les entraîneurs et l’assistance entre les contrôles sont interdits mais les coureurs peuvent changer de vélo. Seuls les touristes-routiers ne peuvent pas effectuer de changement de vélo; pour éviter toute tentative de triche, ils sont donc encore plombés. Les coureurs modifient leur stratégie et restent en peloton jusqu’à Brest. 13 coureurs et 120 touristes-routiers participent à cette édition. Le gagnant est Émile Georget en 50h13m, battant Octave Lapize de 21 minutes. Ernest Paul est troisième à 35 minutes et Cornet finit quatrième. Le premier touriste-routier est Pierre Heusghen, qui est ensuite éliminé pour avoir reçu de l'aide en cours de route. Auguste Ringeval et Maurice Garin (qui était coureur en 1901) deviennent les gagnants dans cette catégorie.

    1921

    Le 2 septembre 1921, 43 coureurs et 63 touristes-routiers participent à la course. Le nombre de contrôles secrets est augmenté. Le belge Louis Mottiat gagne en 55h07’08’’. Eugène Christophe, Pierre Heusghem, Masson, et Sellieer terminent ensuite dans cet ordre. Le huitième arrivant est le touriste-routier Ernest Paul en 62 heures. Il était coureur lors de la précédente édition.

    1931, arrivée des randonneurs allure libre

    En 1931, 28 coureurs et plus de 150 touristes sont inscrits (64 ‘allure libre’ 'et 91 'audax '). l'Australien, Hubert Opperman gagne en 49h23m dans un sprint final, battant Marcel Bidot. Il y avait 64 randonneurs ‘allure libre’ inscrits ; 62 se sont élancés du café "Le Mauco" à Paris le 2 septembre à 22H00 et 44 ont terminé malgré la pluie et du fort vent d’ouest. Dans les arrivants figuraient 4 tandems mixtes, un tandem homme et deux femmes en solo (dont une arrivée 35 minutes après le délai et non homologuée). Comme l’ACP et l’UACP étaient deux clubs rivaux et que les blessures du schisme de 1921 n’étaient pas refermées, on note avec plaisir que l’UACP ramène avec difficulté 20 arrivants à Paris. Alexis Cottard, Gaston Ruard, et Julien Tranchant finissent ensemble en 68h30; le quatrième arrive 50 minutes plus tard. Le cinquième, Louis Cointepas finit 2 heures plus tard. Le sixième et le septième arrivent 2h20 après le premier et ensuite, il faut attendre plus de 10 heures. M. et Mme Danis terminent meilleur tandem mixte en 88h10, 25 minutes avant Louis et Juliette Pitard. Quatre femmes terminent en tandems mixtes (Danis, Pitard, Gorgeon et Du Bois) et Mlle. Vassard devient la première femme solo à terminer PBP en 93h25. Les Pitards reviendront en 1948 et 1951.

    Pour des raisons évidentes, il n'y a aucun PBP en 1941. Le président ACP, Pierre Bontemps, décide de le remplacer par une édition en 1948 puis par une autre en 1951 pour reprendre le rythme décennal.

    1948

    Les PBP 1948 et 1951 voient la fin des coureurs professionnel, avec une baisse irrémédiable de leur participation. En 1948, ils sont 52 à s’élancer mais seuls 11 terminent. Albert Hendrickx gagne dans un temps de 41h36m42s.

    1951

    En 1951, seulement 41 coureurs répartis dans 10 équipes sont inscrits et Maurice Diot gagne en 38h55, le record absolu mais le nombre de participants randonneurs progresse.


    Après 1951, l'Équipe ne peut plus organiser l'épreuve par manque de participants. L’organisation de la course professionnelle a eu lieu en 1956 et 1961 mais a ensuite été déprogrammée en raison du manque d'intérêt. Les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Paris-Brest-Paris Randonneur qu’avec la formule Paris-Brest-Paris Audax. Si la compétition a disparu, l'esprit d'origine est conservé grâce à ces deux organisations, la volonté d'aller au-delà de ces capacités supposées ou l'envie de participer au plus grand évènement mondial de la randonnée longue distance.

    Palmarès

    Voir aussi

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Paris-Brest-Paris