En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
En six mois, j’ai perdu mes deux parents. Dans cette épreuve, ma sœur et mes trois frères furent un immense soutien, un don de Dieu. Si avoir même père et même mère nous donne un air de famille, nous sommes cependant très différents. Nous le savons, être frères et sœurs ne suffit pas pour être et demeurer proches. Si nous n’avions pas construit cette relation, nous nous serions sans doute peu à peu éloignés les uns des autres. Avec le temps, j’ai ainsi découvert que la fraternité était autant un don qu’une construction. J’ai pu à nouveau le vérifier lorsque je suis entrée dans une équipe du Rosaire. Je n’ai pas choisi ses membres, j’ai appris à les recevoir comme des frères et des sœurs donnés par Dieu. En priant chaque mois avec eux à la maison, en méditant la Parole de Dieu et en la partageant, de véritables liens fraternels se sont tissés entre nous. Savoir que cette prière réunit des personnes dans le monde entier élargit encore notre fraternité. N’est-ce pas ce que nous vivons avec cette retraite de carême ? Notre fratrie s’est construite dans la reconnaissance d’une parenté commune. De même dans les équipes du Rosaire, cette fraternité s’est appuyée sur une même paternité, notre Père du Ciel. Être frère et sœur n’est pas qu’une affaire de chromosomes partagés. L’aveugle-né, abandonné par ses parents, jeté hors de sa communauté, rencontre et confesse sa foi en Jésus. Il se prosterne devant la source d’une vie qui vient de plus loin que lui-même, qui coule pourtant dans ses veines et le sauve.
Être chez soi pour retrouver Dieu
Bonjour laura,
L'épreuve, ce mot que nous utilisons si souvent en temps de carême prend cette année une soudaine réalité. Cette épreuve, nous la traversons tous, en France et dans le monde : les malades, les familles, les soignants, les personnes isolées, les entrepreneurs, etc.
Cette épidémie n'est-elle pas un signal d'alarme qui nous est adressé ? Elle nous provoque à davantage de solidarité entre nous, les membres de la grande famille humaine, sans oublier ni les plus démunis, ni la planète. Dans notre situation, internet et les réseaux sociaux se révèlent être des moyens nécessaires pour rester en contact et vivre une forme de communion. Ainsi, sur Retraite dans la ville vous êtes plus de 115.000 personnes à prier la neuvaine de solidarité contre l'épidémie de coronavirus. Il n'est pas trop tard pour se joindre à cette neuvaine, n'hésitez pas à la faire connaître autour de vous.
A partir de jeudi, les membres de l'équipe Retraite dans la ville rédigeront chaque jour un message pour vous aider à faire de ce temps de confinement une occasion de grandir dans la foi.
Alors que les églises sont fermées, découvrez ou redécouvrez la prière des vêpres chantée par les frères ; retrouvez le goût des psaumes, la présence de Dieu en vous où que vous soyez, quoi que vous fassiez. Pour faciliter leur écoute, notre nouvelle application vient de sortir.
Elle vous permettra de suivre nos méditations et offices chantés sur votre smartphone ou votre tablette. Vous pourrez aussi télécharger les méditations pour les écouter en mode hors connexion, classer vos méditations préférées dans les Favoris etc...
L'épreuve de l'épidémie et du confinement coïncide avec le temps du carême. Elle nous rappelle l'urgence de notre conversion. Conversion des cœurs, mais aussi conversion de nos modes de vie, de nos habitudes de consommation, de nos modèles de développement. Et pour cela je vous invite à revoir nos vidéos sur les 7 dons de l'Esprit. Puissions-nous pendant ce carême redécouvrir le bonheur d'un coup de téléphone amical gratuit, la joie du temps passé avec un enfant, la richesse d'une lecture biblique, la force d'une prière, le sens de notre fragilité.
Grâce au télétravail notre équipe de bénévoles et de salariés se mobilise pour vous proposer nos méditations et nos vidéos.Comme vous le savez laura, pour le bien de la mission, toutes nos propositions sont diffusées gratuitement, mais elles ont un coût que seul votre don peut supporter. Cliquez ici pour faire un don.
Je vous remercie pour votre générosité et vous assure de ma fidèle prière en cette situation difficile. Que la joie du Seigneur soit votre rempart !
frère Benoît Ente, op Responsable de Carême dans la Ville
NOTRE PAYS, AVEC DE NOMBREUX AUTRES, TRAVERSE UNE GRANDE ÉPREUVE. LE CHEF DE L’ÉTAT NOUSMESSAGE DES ÉVÊQUES DE FRANCE
AUX CATHOLIQUES ET À TOUS NOS CONCITOYENS
APPELLE À LAISSER DE CÔTÉ NOS DIVISIONS ET À VIVRE CE TEMPS DANS LA FRATERNITÉ. C’EST POURQUOI NOUS AVONS VOULU QUE CE MESSAGE DESTINÉ EN PREMIER LIEU AUX CATHOLIQUES S’ADRESSE AUSSI À TOUS NOS CONCITOYENS SANS DISTINCTION.
NOUS LE FAISONS DANS UN ESPRIT D’HUMILITÉ, MAIS AVEC LA CERTITUDE QUE LA FOI CHRÉTIENNE A UNE MISSION SPÉCIFIQUE DANS CE MONDE ET QU’ELLE NE DOIT PAS S’Y DÉROBER. NOUS PENSONS AUSSI À TOUS CEUX ET CELLES QUI PARTAGENT AVEC NOUS LA FOI EN DIEU ET LA CONVICTION QU’IL ACCOMPAGNE NOTRE VIE. NOUS PENSONS ENFIN À TOUS CEUX ET CELLES QUI NE CROIENT PAS MAIS SOUHAITENT QUE LA SOLIDARITÉ ET L’ESPRIT DE SERVICE S’ACCROISSENT ENTRE LES HOMMES.
À TOUS, NOUS DISONS NOTRE DÉSIR QUE NOTRE COMMUNAUTÉ NATIONALE SORTE GRANDIE DE CETTE ÉPREUVE. DEPUIS BIEN DES ANNÉES DÉJÀ NOTRE HUMANITÉ A L’INTUITION QU’ELLE DOIT CHANGER RADICALEMENT SA MANIÈRE DE VIVRE. LA CRISE ÉCOLOGIQUE NOUS LE RAPPELLE SANS CESSE, MAIS LA DÉTERMINATION A FAIT LARGEMENT DÉFAUT JUSQU’ICI POUR PRENDRE ENSEMBLE LES DÉCISIONS QUI S’IMPOSENT ET POUR S’Y TENIR. OSONS LE DIRE, L’ÉGOÏSME, L’INDIVIDUALISME, LA RECHERCHE DU PROFIT, LE CONSUMÉRISME OUTRANCIER METTENT À MAL NOTRE SOLIDARITÉ. NOUS AVONS LE DROIT D’ESPÉRER QUE CE QUE NOUS VIVONS EN CE MOMENT CONVAINCRA LE PLUS GRAND NOMBRE, QU’IL NE FAUT PLUS DIFFÉRER LES CHANGEMENTS QUI S’IMPOSENT: ALORS, CE DRAME PORTEUR D’ANGOISSE N’AURA PAS ÉTÉ TRAVERSÉ EN VAIN.
LE MERCREDI 25 MARS, À 19H30
UN PEU PARTOUT EN FRANCE, LES CLOCHES DE TOUTES LES ÉGLISES SONNERONT PENDANT DIX MINUTES, NON POUR APPELER LES FIDÈLES À S’Y RENDRE, MAIS POUR MANIFESTER NOTRE FRATERNITÉ ET NOTRE ESPOIR COMMUN.
ELLES SONNERONT COMME ELLES ONT SONNÉ AUX GRANDES HEURES DE NOTRE HISTOIRE, LA LIBÉRATION PAR EXEMPLE. EN RÉPONSE À CE SIGNE D’ESPOIR, NOUS INVITONS TOUS CEUX QUI LE VOUDRONT À ALLUMER DES BOUGIES À LEUR FENÊTRE. CE GESTE, QUI EST DE TRADITION DANS LA VILLE DE LYON, EST UN SIGNE D’ESPÉRANCE QUI TRANSCENDE LES CONVICTIONS PARTICULIÈRES: CELUI DE LA LUMIÈRE QUI BRILLE DANS LES TÉNÈBRES!
CE QUI SUIT S’ADRESSE MAINTENANT AUX CATHOLIQUES.
Mercredi 25 mars, nous fêterons l’Annonciation du Seigneur. Elle eut lieu à Nazareth, chez une jeune fille, Marie. Dans sa maison, le Ciel rencontre la terre ; dans sa maison, le salut du monde est conçu ; dans sa maison, une joie nouvelle apparaît, la joie de l’Évangile, une joie pour le monde: «Car rien n’est impossible à Dieu» (Lc 1, 37).
Cette année, sans l’avoir voulu, nous fêterons l’Annonciation, confinés, dans nos maisons! Pouvons-nous célébrer cette fête plus en vérité, plus intensément, plus en communion?
Quand les cloches sonneront, le 25 mars, à 19h30, que chaque disciple de Jé
Combien de femmes et d’enfants dans le monde font des kilomètres pour aller remplir une cruche ou un bidon d’eau ? Quelle joie dans un village quand un puits a pu être creusé et que l’eau est recueillie pour la première fois ! « L’eau c’est la vie. » En France, nous avons de l’eau en abondance et nous la gaspillons laissant couler nos robinets, nous oublions qu’obtenir l’eau nécessaire pour vivre exige souvent de gros efforts. Oui, l’eau est source de vie. Dans la Bible, un récit étonnant décrit une eau jaillissant du Temple. Quand elle est issue d’un lieu saint comme le Temple* du Seigneur, l’eau acquiert des vertus extraordinaires. Sitôt jaillie, elle ne cesse de grossir et tout au long de ses rives cette eau fait renaître la vie. Le désert se couvre d’arbres de vie qui nous procurent nourriture et guérison. Cette eau renouvelle même l’eau de la mer Morte où aucun poisson ne peut vivre. Cette eau nouvelle suscite des vivants, c’est une eau qui donne la vie. Que représente pour nous cette source ? N’est-elle pas le symbole de la présence de Dieu dans nos vies ? Les baptisés peuvent s’interroger. Pourquoi ne croirions-nous pas davantage à cette force divine qui vient de l’eau qui a coulé sur nous le jour de notre baptême ? Par cette eau, Dieu peut transformer nos cœurs arides en jardins florissants. Il change alors nos cœurs de pierre en cœurs capables d’aimer. Le baptême reçu est source de vie. Avec les catéchumènes, profitons de ce temps de carême pour laisser jaillir en nous la source du baptême !
Fête en l'honneur de Laozi divinisé, patriarche du taoïsme et auteur présumé du Livre de la Voie et de la Vertu.
Pourim *
Fête des sorts. Joyeux festival de printemps évoquant la délivrance des juifs dans le livre d'Esther. Épouse juive du roi perse Xerxès, c'est elle qui sauva son peuple des mains d'Aman, vizir du roi.
* Les fêtes juives débutent toujours la veille à la tombée de la nuit.
Saint-Patrick
Fête d'origine chrétienne qui célèbre le saint patron de l'Irlande. Elle est l'occasion de grands défilés (notamment au Canada et aux États-Unis) et de soirées festives dans les communautés irlandaises du monde entier. Devenue très populaire, la Saint-Patrick a perdu considérablement de sa vocation religieuse au profit de symboles séculiers de l'Irlande: le vert, les trèfles et la bière.
Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de Croire
ÉDITO
Un cri du cœur !
Dans l’homélie prononcée lundi dernier lors de la messe célébrée à huis clos dans la chapelle de la maison Sainte-Marthe, le pape François a parlé de la prière. Selon lui, la prière requiert la foi, du courage et de la volonté. C’est ce qui nous est demandé aussi en ces temps si difficiles... Il nous faut la foi, c’est-à-dire la confiance. Confiance en un Dieu qui agit à travers tous ceux qui se dévouent pour les autres. Il nous faut du courage pour accepter ce confinement strict qui nous est si étranger. Il nous faut enfin de la volonté pour continuer à travailler, à nous occuper de nos enfants, de nos proches et de nous-mêmes. Foi, courage et volonté… Un triptyque sur lequel reposer, couronné par la prière, et dont elle est un fruit précieux. Jamais la prière n’a été aussi facilitée. Églises ouvertes et paisibles, messes quotidiennes sur la plupart des sites paroissiaux, temps pour lire, méditer, réfléchir. L’abbé Macaire, à qui on demandait comment prier, répondit : " Inutile de débiter beaucoup de mots. Il suffit d’étendre tes mains et de dire : Seigneur, comme il te plaît et comme tu sais, prends pitié. " Un cri du cœur à reprendre chaque jour…
À force de vivre l’un à côté de l’autre dans le couple, et de se voir tous les jours, on peut avoir l’impression de bien connaître l’autre. Ce faisant, en croyant trop bien voir qui il est, on le perd de vue, la routine s’installe et on devient aveugle aux possibilités d’évolution et de changement. Si on peut faire le tour d’un objet, on ne pourra jamais prétendre avoir fait le tour d’une personne. L’autre demeure un mystère, c’est-à-dire quelqu’un que l’on n’a jamais fini de comprendre et de découvrir. Regarder l’autre avec les yeux que me donne le Christ, c’est consentir à ne jamais enfermer l’autre dans ce que je crois connaître de lui, mais toujours essayer de le voir avec des yeux capables de se laisser surprendre et étonner. Le sacrement du mariage nous y aide et nous ouvre aux concessions mutuelles nécessaires à l’équilibre du couple. Dans la foi, le couple développe ses richesses : respect, complicité, joie de vivre ensemble, force, apaisement, recul nécessaire… Le conjoint devient alors don de Dieu. Je le vois et j’apprends à l’aimer tel qu’il est dans une confiance mutuelle. L’aventure du mariage, c’est ainsi un « chaque jour, je commence ». L’autre sera toujours plus grand que ce que je peux en voir. N’est-ce pas là l’expérience de l’aveugle guéri ? Lorsqu’il reçoit le cadeau de guérison, il cherche à découvrir le visage de Jésus et à entrer dans sa lumière. Il ne prétend pas tout voir, tout savoir, tout comprendre, mais il cherche encore. Il cherche cette lumière qui sera toujours plus grande que lui : gardons les yeux ouverts !
Dans un monde politiquement bouleversé, des milliers d'enfants, abandonnés à eux-mêmes, ont trouvé refuge dans les égouts. Regroupés en hordes où règnent la violence et la loi du plus fort, leur quotidien se réduit à voler dans la ville pour survivre et à échapper à la police et aux autres hordes. Irielle a 17 ans. Arrivée dans les égouts à l'âge de dix ans, elle a refusé la loi sauvage des enfants-rats. Elle vit seule avec Jode, un petit garçon de cinq ans qu'elle a trouvé bébé dans une poubelle, et à qui elle a appris à lire et à écrire… En ce début de printemps, deux rencontres vont bouleverser leur vie…
Françoise Jay traite son sujet avec beaucoup de finesse et propose ici un roman vibrant de tendresse et d’humanité. Une grande réussite ! À mettre entre beaucoup de mains, d’adolescents, mais aussi d’adultes.
Françoise Jay, mère de trois enfants, a suivi des études de psycho et une formation d'éducatrice de jeunes enfants. Elle a travaillé pendant une dizaine d'années en tant qu'institutrice en maternelle, tout en créant une crèche dans son village. Après avoir fait un bout de chemin avec la psychanalyse, elle se consacre maintenant à l'écriture avec une quinzaine de romans à son actif chez Grasset Jeunesse, Casterman, Magnard... Elle écrit des films qu'elle réalise avec ses enfants devenus comédiens.
Source:Plon
L’auteure a échangé avec les classes de Mme Thomasset et Simon puis a signé son ouvrage. Elle a évoqué son parcours personnel et comme Eric Boisset, la difficulté de vivre de l’écriture.
« Les enfants rats » sont empruntables au CDI .
J'ai beaucoup aimé ce livre mais au niveau rencontre, j'ai péféré Eric Boisset:
Mon nouveau-né dans les bras, je considère son petit visage délicat, son corps harmonieux, ses mains, ses doigts minuscules, palpitant de vie, dépendant de notre amour, mais riche de son existence en devenir. Son papa et moi n’avons décidé ni de son sexe, ni de son physique, ni de son caractère. Et son arrivée dépasse tout ce que nous avions imaginé ou rêvé. Seigneur, je te rends grâce pour ce cadeau incomparable ! Face au mystère de l’arrivée d’un enfant, quelle mère n’a pas mesuré que la vie est un don ? Le jour de l’Annonciation, Marie accueille la parole de l’ange. Son fils « sera appelé Fils du Très-Haut ». Jésus n’est pas seulement son enfant, Il est aussi le « Fils de Dieu ». Mystère dans lequel elle entre progressivement. Comme Marie, à la lumière de la foi je découvre que mon enfant n’est pas seulement le mien, il est le fils du Père. Lors de son baptême, son parrain, sa marraine s’engagent avec nous, les parents, pour l’éduquer et l’accompagner sur le chemin de la foi. À travers eux, c’est toute la communauté chrétienne qui s’engage, et Dieu qui nous apporte son soutien. Dans ma prière, constamment, je remets mon enfant entre les mains de son Père du Ciel et expérimente ce que Khalil Gibran disait : « Vos enfants ne sont pas vos enfants… Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. » Maintenant, j’ai six enfants. Face aux épreuves de la vie qu’ils rencontrent, les études difficiles, les recherches d’emplois qui durent, les déboires sentimentaux, je n’ai plus peur, je garde confiance. Le Père du Ciel veille et les accompagne.
Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de Croire
ÉDITO
Doit-on obéir à tout ?
Le documentaire récent d’Arte sur les religieuses abusées par des prêtres a eu un immense retentissement. Stupéfaction, dégoût, colère, honte, j’ai éprouvé, comme vous, tous ces sentiments que vous avez partagés sur Croire. Beaucoup se sont étonnés, à juste titre, de cette "obéissance" servile dont faisaient preuve des jeunes femmes, à l’égard de prédateurs auxquels elles n’opposaient pas de résistance. Est-ce cela la vie religieuse ? Est-ce cela "obéir à Dieu" ? Certes, le vœu d’obéissance existe bien. Avec ceux de chasteté et de pauvreté, il est le socle sur lequel repose tout engagement dans un ordre religieux. S’il comporte un aspect radical, ce vœu ne devrait pas signer l’abandon de toute liberté. Bien au contraire. "Obéir, c’est aussi savoir dire non", affirme le P. Sylvain Gasser, assomptionniste. Équilibre délicat entre une soumission à un autre et un exercice actif de son intelligence, l’obéissance n’est, contrairement à ce qu’on a pu voir ou entendre, jamais aveugle. Croire vous propose d’approfondir cette belle notion qui ne concerne pas seulement les religieux(ses), mais tout chrétien qui entend se mettre à l’écoute de son Maître intérieur.
Nous sommes au Cameroun. Sosthène a huit ans. Lors du deuil de son grand frère âgé de douze ans, il joue du tam-tam toute la nuit auprès du corps. En Afrique, dès le plus jeune âge, l’enfant doit faire face à la mort. Elle est souvent présente au village et tout le monde participe au deuil, se réunit autour du mort pendant trois ou quatre jours. Au contraire, la société occidentale aujourd’hui fait tout pour dissimuler la mort, peu de gens meurent à la maison, et les veillées de deuil disparaissent, les enfants et les jeunes n’en ont plus guère l’expérience. Pourtant, la maladie et la mort frappent chacun de nous sans distinction. Elles nous menacent sans cesse et nous font peur. De toutes nos forces, nous désirons vivre et cependant la mort est là, inévitable, tous nous la connaîtrons. Ce matin, allant au deuil de son ami Lazare, Jésus le fait revivre. Il fait naître en nous une espérance, un chemin de guérison. Il nous fait comprendre que l’homme a été créé non pour la mort, mais pour la vie. Il nous invite à changer notre rapport à la mort. Notez bien que Jésus appelle la mort « un sommeil », ce qui n’enlève rien à sa douleur. « Alors Jésus se mit à pleurer. »* Paul et les premiers chrétiens chanteront « Réveille-toi, ô toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le Christ t’illuminera. »** La mort n’est plus le grand ennemi. « Celui qui croit, même s’il meurt, vivra »***. Celui qui dès ici-bas vit de la foi vit déjà d’une vie nouvelle. La mort est alors, pour le croyant, passage vers la vie éternelle. Mais cette vie éternelle a à se vivre dans notre existence quotidienne. Alors la question essentielle pour chacun de nous n’est pas d’abord de pouvoir sortir un jour du tombeau, mais de passer dès maintenant de la mort à la vie en mettant toute notre confiance dans le Christ comme Marthe et les Juifs qui crurent en lui. Pendant ce carême, les catéchumènes en cheminement vers le baptême nous le rappellent. À la question « que vous procure la foi ? », ils répondent « la vie éternelle ».
*Évangile selon saint Jean, ch. 11, v. 35 **Épître aux Ephésiens ch. 5, v.14 ***Évangile selon saint Jean, ch.11, v.25
La joie, c’est de ce côté-là qu’il faut chercher celui que notre cœur aime. Serait-ce sur le versant ensoleillé de la vie, dans la fête où l’on jette au feu sa robe de tristesse ? En un mot au banquet du Royaume ? Comme on aimerait ! Ce serait occulter le mal à l’œuvre dans le monde. Alors, quel contenu donner à la joie pour un disciple du Crucifié ? Quelle joie sur le visage de l’homme trahi, bafoué, abandonné de tous ? Le chemin de croix illustre le versant d’ombre de l’humanité, sa complicité avec le mal. Cette part de ténèbres qui pèse sur ma vie, comment s’en libérer, sinon en la regardant en face : suis-je pour quelque chose dans le malheur du monde ? Comment lutter contre ? Je vais reconnaître ma part non pas en raison de quelque complaisance malsaine envers la culpabilité et ses pièges, mais parce que faire la vérité dans ma vie libère. La joie, elle se donne dans une parole vraie. Nous apprenons à la recevoir, la joie, elle se gagne. C’est la leçon que donne François d’Assise à frère Léon, de fort méchante humeur d’avoir à voyager par le froid le ventre creux. Le poverello lui dit : « Allons nous réfugier auprès de ce couvent. » Le frère portier, les prenant pour deux vagabonds, leur claque la porte au nez. Et François de dire : « Là est la joie parfaite ! » Cette joie parfaite, il l’explique ainsi : « Se vaincre soi-même et supporter volontiers pour l’amour du Christ les peines, les injures, les opprobres et incommodités. » La joie, sa vérité en Christ ressuscité, c’est de reconnaître que la vie que nous recevons de lui est belle, quoi qu’il arrive.
Je te fiancerai dans la justice et dans le droit, dans la tendresse et dans l’amour. Je te fiancerai à moi dans la fidélité et tu connaîtras le Seigneur.
Comment un avenir est-il possible ? Consultez les enquêtes d’opinion : une écrasante majorité des sondés ne croient pas en l’avenir, sinon pour prophétiser le pire, certains allant même jusqu’à prédire l’effondrement de nos sociétés, la mort prochaine de la planète. No future. Faut-il ignorer toutes les menaces qui pèsent sur notre maison commune ? Le pape François lui-même n’a-t-il pas tiré le signal d’alarme dans l’encyclique Laudato si ? Reprenons la manière dont Dieu agit avec son peuple. Avec Abraham, Il est le Dieu de la promesse, avec engagement réciproque : Dieu lui promet une descendance, un pays. Abraham se met en route, confiant dans la parole du Seigneur. Mieux, Dieu est comparé avec le prophète Osée à un fiancé qui va rappeler à sa fiancée les vœux de sa promesse, la tendresse des premiers engagements. Engager sa vie par une promesse ? Et quoi promettre aujourd’hui ? Face à tant de réticences à s’engager sur la durée, il est temps de réhabiliter la promesse. Elle seule permet de se projeter dans l’avenir, de tracer une route, d’exprimer une volonté déterminée, et surtout de pouvoir faire confiance et compter sur celui qui s’engage. Il n’y a pas une seule société au monde qui puisse vivre sans promesse. Sans elle, pas d’alliance qui tienne entre humains, de traité entre peuples. On peut promettre parce que Dieu s’engage dans sa Parole, le peuple qu’Il va conduire s’appellera le peuple de la Promesse, le peuple de l’Alliance. Un avenir devient possible pour chacun de nous, une promesse qui prend visage d’homme, Jésus, Dieu-avec-nous.
Un ami, aveugle depuis son enfance, a aujourd’hui une vie personnelle, familiale et professionnelle aussi belle que rayonnante. S’il n’a jamais pu voir son père avec ses yeux de chair, il a pu sentir sa présence aimante qui l’a aidé à surmonter cette épreuve et à accomplir un rude parcours. Contrairement à l’aveugle-né de l’évangile selon saint Jean, il n’a pas été lâché par les siens et ses propres parents, mais il a bénéficié de leur accompagnement aimant et bienveillant. Entre père aimant et père défaillant, beaucoup parmi nous ont une expérience de la paternité blessée et il n’est pas rare d’entendre des croyants avouer qu’il leur est difficile de dire « Notre Père » tant l’image de leur père humain vient troubler l’image du Père éternel. Mais comment devenir père quand il n’est pas possible de prendre modèle sur son propre père ? La foi peut nous y aider. Il est possible de devenir père en regardant le Père céleste, source de toute paternité. « Qui m’a vu a vu le Père »*, dit Jésus. C’est donc en regardant Jésus que l’on peut apprendre à devenir père. Apprendre à aimer, faire grandir, pardonner, encourager, être exigeant et enfin conduire à l’autonomie et à la liberté. Mon ami aveugle n’a peut-être jamais pu voir son père, mais à travers ce père terrestre aimant, il a pu voir Dieu le Père. L’aveugle-né de saint Jean a peut-être été lâché par son père, mais en Jésus, il a pu voir le Père. Quelle que soit notre histoire, demandons à Jésus de nous le faire voir !
Dieu veut que nous vivions. Cette petite fille abandonnée, dont personne n’avait pris soin, jetée au milieu des ordures a trouvé quelqu’un qui l’a vue et qui l’appelle alors à la vie. « J’ai insisté pour que tu vives. » Il s’en occupe et la fait grandir « comme l’herbe des champs ». Cette herbe si fragile, mais si belle et vivante. Cette histoire, je ne l’invente pas. Vous pouvez la trouver dans la Bible, racontée par le prophète Ézéchiel*. Et aujourd’hui encore, c’est celle de nombreux enfants qui sont abandonnés, violentés, victimes des différents conflits, qui attendent que quelqu’un les aime pour pouvoir vivre. Il faut du temps, de la patience et de l’amour pour que des enfants de la rue retrouvent une vie normale et fassent confiance à des adultes. Cette petite fille expérimente ce que le conteur de la Genèse a voulu nous dire lorsqu’il nous parle de la création de l’homme, un être à la fois fragile, tiré du sol, qui n’est pas grand-chose, mais en qui Dieu a insufflé son propre souffle dans les narines. « Tu l’as voulu un peu moindre qu’un dieu, le couronnant de gloire et d’honneur. »** Il y a donc quelque chose de divin dans le moindre petit qui doit être respecté. Dieu ne l’abandonne pas, le soigne et le relève et à sa suite des hommes des femmes de tous les continents agissent de même. Sans doute en connaissons-nous. À travers ceux qui s’approchent et qui voient l’enfant délaissé, Dieu nous redit à quel point Il nous aime et Il nous invite à aller à la rencontre de tous les rejetés.
* Livre d’Ezekiel, ch. 16 ** Livre des Psaumes, Ps. 8, v. 6
Ce copyright concerne mes textes et mes photos.
Si vous souhaitez utiliser un de mes textes ou photos, merci de me contacter au préalable par e- mail et de citer mon nom et le mon adresse URL... comme je m'efforce de le faire pour les créations des autres.