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Si vous comptez vous rendre à Paris prochainement (les chanceux!), deux expositions présentées à la Cinémathèque française sont à marquer dans vos agendas. D'abord, celle de François Truffaut, disparu il y aura 30 ans en octobre.
Le cinéaste et sa relation profonde avec la littérature seront à l'honneur avec une exposition-événement qui retrace son foisonnant parcours à partir de scénarios annotés, d'ouvrages raturés, de correspondances, de notes manuscrites et de carnets, d'objets, de photos et d'affiches. Autant d'archives appartenues au réalisateur de La nuit américaine que sa famille a déposé à la Cinémathèque à la fin des années 1990.
L'autre expo à retenir sera dédiée au grand Michelangelo Antonioni (Blow up, Zabriskie Point). Là aussi, le public aura l'occasion de découvrir de nombreuses archives. Photographies, lettres, témoignages, peintures et textes permettront d'explorer l'univers d'un des plus impressionnants créateurs du XXe siècle.
J’étais plus vieille que la petite fille de la photo mais au niveau de mon expérience de vie, j’étais encore une enfant qui n’avait jamais quitté la maison de ses parents sauf séjour linguistique, pèlerinage et escapade nocturne. Mon souhait de poursuivre mes études post-bac à Paris ressemblait à un caprice car j’aurais pu aller dans la capitale régionale où se trouvaient toutes les facultés. Mais ça me paraissait trop près alors qu’en termes de transport, Paris était bien plus pratique. Plus qu’un caprice, c’était une folie car j’avais choisi une filière pour « faire comme papa » dont le fort coefficient en mathématiques me condamnait à échouer. En fait, par ce « caprice », je m’éloignais et me rapprochais de mon père. D’autant que ce dernier passait beaucoup de temps sur Paris. Nous avions trouvé à me loger en très proche banlieue dans une chambre de bonne où je n’avais ni plus, ni moins de place que dans ma chambre d’ado : seize mètres carrés avec un lit, une table-bureau, un frigo de camping, une plaque à gaz et un évier. Comme je n’avais pas de douche chez moi, ça ne me choquait pas de ne pas en avoir dans mon logis parisien. Les toilettes sur le palier n’étaient pas non plus moins communes que celles de mon nid familial. Là-bas, les escaliers étaient raides, étroits et la patine du temps les avait rendu encore plus dangereux. A Paris, monter au sixième étage (sans ascenseur) était périlleux surtout en début et fin de semaine avec des bagages. Ça avait aussi plus de gueule cet escalier en colimaçon qui donnait le vertige quand on cognait la rampe branlante.
4 janvier 2016
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Après l’exposition inaugurale collective « Ouverture », la Bourse de Commerce — Pinault Collection renouvelle son accrochage et offre à l’artiste américain Charles Ray une carte blanche, sous la forme d’une présentation monographique d’ampleur dédiée à son œuvre.
Cette carte blanche est partagée avec le Centre Pompidou : deux expositions sont co-présentées dans les deux musées, voisins l’un de l’autre.
Le mardi 14 décembre, à l’aube, les équipes de la Bourse de Commerce ont installé la sculpture “Horse and Rider” de l’artiste Charles Ray. Cette statue équestre, faite d’acier inoxydable, pèse plus de 10 tonnes.
La semaine passée, la Bourse de Commerce était en mouvement pour accueillir l'exposition Charles Ray. Des sculptures d'acier, de fibre de verre et de marbre peuplent désormais les galeries du 2e étage.
Le Centre Pompidou consacrera, à la même période, une exposition à l’artiste conçue en étroite collaboration avec la Bourse de Commerce - Pinault Collection. Ces deux événements offrent des lectures complémentaires, imaginée en dialogue avec l’artiste.
Pendant toute la période de l’exposition, bénéficiez d’un tarif réduit de 11€ au Centre Pompidou sur présentation de votre billet de la Bourse de Commerce.
Du lundi au dimanche de 11h à 19h Fermeture le mardi et le 1er mai. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h Le premier samedi du mois, nocturne gratuite de 17h à 21h. Le musée fermera de façon anticipée, à 18h15, le lundi 14 février.
Soyons clairs! On a une profonde admiration pour Mélina Robert-Michon, sa vie, son parcours, sa carrière, l’athlète, la femme et la mère qu’elle est. Disputer sept Jeux olympiques en étant deux fois maman, c’est remarquable. Admirable. On a une vraie tendresse pour Florent Manaudou, son histoire, son insolente réussite à Londres en 2012 (1re grosse course internationale ou presque et… premier titre olympique), son talent, le caractère dont il a fait preuve pour, après une aventure dans le hand, un retour aux bassins malgré son peu de goût pour l’entraînement. Pour cette image, aussi, une étreinte pour la vie et pour tout l’amour du monde avec sa sœur, Laure, après son or de 2012. La lanceuse de disque et le nageur ont été élus par leurs pairs porte-drapeaux de la délégation française aux Jeux de Paris. Et ils font de bons éclaireurs, seront de parfaits guides et capitaines durant cette quinzaine de tous les dangers, de toutes les attentes. Aucun doute.
D'autres auraient pu incarner cette équipe de France forte de tant de mixités
Pourtant, pour être tout à fait honnête, de légers regrets affleurent. Celui, par exemple, de ne pas voir les sports co à l’honneur. Ils le sont rarement à l’instant de choisir un porte-drapeau. Depuis 1968, seul Jackson Richardson, handballeur, fut, en 2004, un leader tricolore issu de sports d’équipes. La cérémonie sur la Seine de ces JO aurait été une belle occasion de mettre à l’honneur ces disciplines qui, à Tokyo en 2021, ont rapporté trois titres. Incarnées, en plus, par quelques leaders de jeu, de talents et même d’opinion. On pense évidemment à Niko Karabatic, en hand, Earvin Ngapeth, en volley, longtemps meilleurs joueurs du monde, Victor Wembanyama, phénomène du basket, ou à Marine Johannes en basket toujours, ou encore Estelle Nze Minko en hand. Cela aurait eu un sens que Ngapeth, le seul à être candidat, soit choisi. Et cela aurait également permis d’incarner encore mieux cette équipe de France, forte de 573 athlètes, mais aussi de tant de mixités, d’origine et diversités. Porte-drapeaux de la délégation paralympique, Nantenin Keïta, la para-athlète, et Alexis Hanquinquant, para-triathlète, forment, de ce côté-là, un couple exemplaire.
Par Benoît Lallement Chef du service des sports du Parisien
● Elle va embraser la capitale dès 13 heures aujourd'hui et toute la journée de lundi (voir les parcours, ici), avant de poursuivre sa route dans l’Oise et tous les départements d’Île-de-France, puis de revenir le 26juillet à Paris, lors de la cérémonie d’ouverture. Pour Tony Estanguet, patron des JO, la flamme olympique a cette «magie de rassembler».
De la Cité de la Mode et du Design, aux quais aménagés pour les piétons en passant par les toits végétalisés du quartier Beaugrenelle, Patrick de Carolis dévoile les nouveaux aspects des bords de Seine. Le plateau de l'émission est installé dans l'un des plus somptueux hôtels particuliers de la capitale : l'hôtel
de Lauzun, construit au XVIIe siècle sur l'Ile Saint-Louis. Au XIXe siècle, l'hôtel a accueilli les réunions du «club des Haschichins», composé de Théophile Gautier, Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac. Au programme également, la visite des appartements de la duchesse de Sully, récemment réaménagés avec du mobilier du XVIIe siècle, et la demeure de la famille de Beauharnais, actuelle résidence de l'ambassadeur d'Allemagne. Au sommaire :
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De la Cité de la Mode et du Design, aux quais aménagés pour les piétons en passant par les toits végétalisés du quartier Beaugrenelle, Patrick de Carolis dévoile les nouveaux aspects des bords de Seine. Le plateau de l'émission est installé dans l'un des plus somptueux hôtels particuliers de la capitale : l'hôtel
de Lauzun, construit au XVIIe siècle sur l'Ile Saint-Louis. Au XIXe siècle, l'hôtel a accueilli les réunions du «club des Haschichins», composé de Théophile Gautier, Eugène Delacroix, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas et Honoré de Balzac. Au programme également, la visite des appartements de la duchesse de Sully, récemment réaménagés avec du mobilier du XVIIe siècle, et la demeure de la famille de Beauharnais, actuelle résidence de l'ambassadeur d'Allemagne. Au sommaire :
Tél. : 33 (0)1 45 63 77 41 Email : p.ageon@free.fr Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h. Métro : Saint-Philippe du Roule SITE INTERNET En cours de préparation
26 galeries parisiennes créent un nouvel événement qui conforte la place de Paris comme capitale des arts premiers.
Les arts premiers fascinent car ils racontent une histoire dont on ne saisit parfois que les contours et qui ne livre souvent qu’une partie de ses secrets. Cet appétit pour l’art tribal, très répandu en Europe et aux Etats-Unis, se développe dans le monde entier.
Expositions à thèmes, pièces exceptionnelles, Paris Tribal dévoilera ses trésors dans une vision large et transversale des arts premiers : Arts d’Afrique, d’Amérique, d’Asie, d’Indonésie et d’Océanie.
Souhaitant rendre hommage aux liens unissant le Québec et la France, qui remontent précisément à la période dite de la « Belle Époque », le Musée de la Civilisation du Québec propose de revenir sur le bouillonnement culturel qui caractérisa, le « Gai Paris » entre 1889 et 1914, à travers une exposition qui convoquera à la fois les hauts lieux de la vie parisienne et le tumulte créatif, axé autour de la figure centrale de l’artiste moderne. Objets, photographies, peintures feront revivre cette période si particulière de l’histoire, que viendra encore étoffer l’évocation de spectacles, d’ambiances, du théâtre au cabaret, des fêtes foraines au music hall, du cinéma à l’Exposition Universelle. Une exposition riche et émouvante qui fait renaître de ses cendres, le temps d’une visite, une époque à jamais perdue – à redécouvrir grâce au hors-série Beaux-Arts.
Exposition au musée de la civilisation de Québec du 19 juin 2013 au 23 février 2014 puis au Petit-Palais à Paris
Pourquoi la capitale passionne-t-elle autant? Un an après le best-seller du comédien Lorànt Deutsch, l'universitaire anglais Graham Robb et le romancier Philippe Cavalier répondent.
Pour comprendre ce qui fait le charme de Paris, au sens le plus puissant du mot, il faut avoir présent à l'esprit que la capitale de la France est une toute petite ville, pas plus étendue que la bourgade du Texas du même nom, un concentré urbain où des siècles et des siècles d'histoire ont laissé leur dépôt, où des univers hétéroclites, politiques, populaires, intellectuels, religieux, ont cohabité. «Paris est un livre d'images fait de calques superposés, surpeuplé de morts et hantés par des vivants», écrit l'Anglais Graham Robb, docteur en littérature française, tombé dans le chaudron magique de Paris à l'âge de dix-sept ans, quand ses parents l'envoyèrent dans la capitale avec les poèmes de Baudelaire en poche. C'est par les yeux de l'auteur des Tableaux parisiens, puis à travers les romans de Balzac qu'il apprit à connaître et à aimer la ville. C'est pourquoi son Histoire de Paris n'est pas une histoire comme les autres. Érudite, romanesque, pleine de détails, elle se compose de douze récits qui mettent en scène des personnalités, célèbres ou obscures, qui ont vécu à Paris du XVIIIe au XXIe siècle.
Le volume s'ouvre sur le jeune Bonaparte qui découvre Paris et rôde timidement autour du Palais-Royal, alors haut lieu de la débauche, pour jeter sa gourme. Dans l'un des chapitres suivants, nous voilà place de la Concorde, pendant la Révolution: devant des milliers de spectateurs, Charlotte Corday, qui avait revêtu le costume de son Caen natal pour son exécution, lance la mode des coiffes normandes à dentelles… Sous la monarchie de Juillet, le dramaturge Henry Murger menait une dangereuse vie de bohème, poussant l'audace jusqu'à fleurir son balcon… alors que les pots de fleurs aux fenêtres, qui causaient trop de décès, avaient été prohibés. Au fil des siècles, les récits de Robb le confirment, il y a des constantes de la vie parisienne. Le problème des transports en est une, assurément. Une péripétie de la vie sentimentale d'Henry Murger, justement, se trouva compliquée par la grève des cochers du 6 mars 1848. Le 21 juin 1793, Paris, telle une déesse antique jalouse, mit des bâtons dans les roues de la famille royale. Alors qu'elle devait rejoindre secrètement la rue de l'Échelle où le roi l'attendait pour s'enfuir, Marie-Antoinette se perdit dans le dédale des rues autour des Tuileries. Sans ce contretemps, Louis XVI n'eût sans doute pas été intercepté à Varennes et le cours de l'histoire en eût été changé. Cet épisode, contesté, est pourtant vraisemblable, affirme Robb, qui rappelle qu'il fallut attendre 1850 pour qu'un préfet avisé fasse inscrire sur des plaques le nom des rues. Avant cette date, les cochers, qui connaissaient très mal Paris, ne desservaient qu'un seul quartier, indiqué par une lanterne de couleur accrochée à leur fiacre.
Le roi des catacombes
Enfin vint le métro, dont l'auteur évoque les premiers pas au fil d'un chapitre consacré à Proust, qui justement ne se risqua jamais sous terre. Un récit épique, où l'on apprend que certaines rames étaient équipées de distributeurs de parfum afin que les personnes incommodées par l'odeur de leur voisin puissent humecter leur mouchoir et s'en couvrir le nez.
Tout se tient, écrivait Balzac, à Paris plus qu'ailleurs. Graham Robb est friand de digressions et incises qui jettent des ponts entre les époques. Le récit de l'inauguration du Centre Pompidou par Giscard est l'occasion de faire un clin d'œil à la sœur de Blaise Pascal, qui, trois siècles plus tôt, devant l'église Saint-Merri, attendait le premier omnibus parisien, service dont l'auteur des Provinciales avait lancé l'idée.
L'universitaire anglais est fasciné par la passion des hommes politiques pour Paris. Napoléon n'eut pas le temps de rebâtir la ville à son idée, mais on sait que lors de ses campagnes militaires, en Russie et ailleurs, il continuait de s'intéresser à la voirie, à signer des décrets sur les égouts. C'est en rentrant de Londres, qu'il adorait, que Napoléon III dessina au crayon de couleur sur un plan de Paris les avenues qu'Haussmann percera. Hitler rêvait de voir Paris. Le 23 juin 1940, dans une ville désertée, il effectua un tour des monuments que Robb retrace minute par minute. Ailleurs, il rend hommage à un autre grand souverain de Paris, injustement méconnu, l'architecte Guillaumot, lequel édifia dans le sous-sol de Paris, qui s'affaissait, une énorme cathédrale, un royaume souterrain qui reproduit exactement le tracé des rues de surface. On s'étonne que le roi des catacombes n'ait même pas une rue à son nom dans la ville qu'il a sauvée de l'effondrement. L'universitaire anglais, avec un discret humour qui fait la saveur de ses récits, suggère que «c'est parce qu'on ne veut pas rappeler à ses habitants que Paris est bâti sur du vide»…
Lorànt Deutsch, la vedette en Seine
Le ton est décomplexé, l'allure juvénile et le pas vif, façon néo-piéton de Paris. En l'espace d'une année, le comédien Lorànt Deutsch a réussi à séduire un demi-million de lecteurs avec son histoire de la capitale. Métronome, l'histoire de France au rythme du métro parisien (Michel Lafont) révèle les petits secrets de la cité et de ses fondateurs. Il y a de l'Alain Decaux chez ce garçon dont la curiosité et le caractère encyclopédiste font la force. Loin des textes ardus de certains historiens et à mille lieues du discours convenu des guides, Lorànt Deutsch a réussi à imposer sa vision de Paris. Fort de son succès, son éditeur l'a persuadé d'éditer une version illustrée du livre. Elle sortira le 14 octobre, assortie de photographies mettant en scène le baladin Deutsch dans son décor préféré. (Françoise Dargent )
Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait de Graham Robb, traduit de l'anglais par Isabelle D. Taudière, Flammarion, 540 p, 24 €.
JO - En remettant le rapport préconisant une candidature parisienne pour les Jeux olympiques en 2024, Bernard Lapasset a affirmé qu'elle serait «financièrement responsable».
LE SCAN SPORT - Le dossier parisien présenté jeudi fait la part belle aux installations sportives déjà existantes, dans un souci de maîtrise du budget.
Chez Artazart (Xe), les libraires spécialisés, toujours de bon conseil, savent attiser la curiosité. Crédits photo : ARTAZART
Trois adresses indispensables pour refaire sa bibliothèque d'ouvrages d'art, de graphisme, de photos ou de mode dans la capitale.
Artazart sur le canal
On ne peut pas manquer Artazart. Sa façade orange vif annonce la couleur de l'originalité. C'est ici que, depuis treize ans, les amateurs de design graphique et d'art urbain trouvent leur bonheur. Les vendeurs spécialistes, toujours de bon conseil, savent attiser la curiosité. Côté shopping, on pioche volontiers dans la gamme colorée Freitag de sacs et pochettes pour iPad. Restez attentifs au calendrier des dédicaces, il y en a plusieurs fois par semaine.
Jeanne Holsteyn et Maxime Dubois viennent d'ouvrir LO/A, une librairie expérimentale dans le Haut-Marais. Crédits photo : CamilleMalissen_StephaneSaclier
LO/A, library of arts, l'adresse dernier cri
Jeanne Holsteyn et Maxime Dubois, 30 ans chacun, tous deux issus du milieu de la mode, appartiennent à la génération des ultranumériques. Et pourtant, ils affectionnent le papier. Ils viennent d'ouvrir une librairie expérimentale. Les livres et les magazines internationaux (Ponytale, Der Greif, Marfa Journal) traitent majoritairement de photographie, d'architecture, de mode, de design et des courants culturels. Portés par leur passion commune pour la création underground, ils ont choisi de consacrer une exposition thématique aux racines de la culture hip-hop. Tels des documentalistes sourcilleux, ils sont allés dénicher des ouvrages rares des années 1970-1980, des vinyles piochés chez leur voisin Superfly Records et une sélection de films et vidéos rap, chez Potemkine, le spécialiste de DVD vintage. LO/A a naturellement trouvé sa place dans le Haut-Marais en pleine mutation, dans la rue des nouvelles galeries d'art contemporain et des magasins bio. «Ce n'est pas une rue passante. Mais nous avons une clientèle de quartier et de spécialistes», note Jeanne, grande blonde à lunettes carrées. L'espace très sobre, en bois clair, est modulable en galerie d'exposition ou en scène de happenings musicaux.
Ofr, le précurseur dans le domaine de la diffusion de livres pointus sur l'art. Crédits photo : OFR
Ofr, le pionnier
Marie Thumerelle et son frère Alexandre sont des précurseurs dans le domaine de la diffusion de livres pointus dans les domaines de l'art, de la photo et du graphisme. En 1998, ils avaient un corner chez Kiliwatch, l'année suivante, ils s'installaient rue Beaurepaire, près du canal Saint-Martin. Depuis 2007, Ofr (Open Free Ready) règne sur le square du Petit-Thouars, derrière la République. Toujours à la pointe des publications, des objets et accessoires de création, l'espace accueille aussi des expositions de photos et de graphisme, d'une durée d'une semaine seulement. Les vernissages concentrent la crème des bobos arty. Prochaines dates à retenir: le 3 mars The Gentle Woman et le 11 mars Nicolas Cléry-Melin.
PARIS (AFP) - "Vos chefs sont comme les nôtres: ils parlent beaucoup trop, l'eau sort de leur bouche comme une fontaine": C'est le jugement sans appel de deux membres d'une tribu papoue venus voir "les sociétés modernes" durant une semaine à Paris.
Leurs pérégrinations, version contemporaine du périple des deux Persans de Montesquieu dans ses "lettres persanes", veulent être une "exploration inversée" du monde, selon leur accompagnateur, Marc Dozier.
"Pour une fois, ce ne sont pas les blancs qui regardent le reste du monde, mais le reste du monde qui nous regarde et donne son avis grâce au regard de deux Papous".
Arborant des coiffes traditionnelles à plumes, mais habillés à l'occidentale et portant cravates, le "chef de guerre" Mudeya Kepanga et le "chef de paix" Polobi Palia ont visité le Palais-Bourbon et l'Hôtel de Lassay et assisté à des débats dans l'hémicycle.
"Votre assemblée est une maison d'or, elle est faite d'or du sol au plafond", ont-ils remarqué en la comparant à la leur, "faite de bois", en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
"On se demandait toujours pourquoi l'homme blanc venait chercher l'or chez nous, maintenant on le sait", ont-ils assuré.
Au terme de leur voyage, au cours duquel ils ont, comme tout touriste qui se respecte, visité la Tour Eiffel, les musées et assisté à un spectacle du Moulin rouge, les deux visiteurs adressent un message à "l'homme blanc": "Notre pays est un pays sous développé et surexploité. On nous vole nos exploitations minières et forestières, on massacre les Papous. Il faut nous aider à stopper ces massacres et préserver nos territoires".
"La voie à suivre c'est un équilibre" entre civilisation "blanche" et civilisation dite primitive, "entre le symbole des habits de l'homme blanc que nous portons aujourd'hui et la coiffe, symbole de la culture papoue. Nous aussi on veut le développement mais il ne faut pas qu'il déborde notre pays, qu'il abîme notre culture", plaident-ils.
Pour eux, "le problème, c'est que lorsque les compagnies extraient le gaz ou coupent du bois, elles donnent l'argent aux gouvernements qui ne le redistribuent jamais comme il faut, parce que, souvent, ils sont corrompus. Ils le dépensent en allant boire des bières chez les blancs mais ne construisent ni routes, ni hôpitaux".
"J'en veux particulièrement aux noirs parce qu'ils nous laissent dans l'obscurantisme", juge le chef de guerre.
En souvenir de la Tour Eiffel, les deux Papous rapportent un rivet. "On va le planter pour qu'une tour puisse pousser chez nous", plaisantent-ils.
Le spectacle au Moulin rouge les a étonnés, non parce que les femmes y montrent leurs seins, mais leurs jambes. "Le comble de l'impudeur pour nous c'est de montrer les jambes, et vous vous en faites une danse, le french cancan !".
De leur visite à l'Assemblée, ils rapportent un petit buste de Marianne, cadeau de deux députés, dont ils se serviront, disent-ils, pour faire passer un message d'espoir car "les blancs ont apporté des choses positives: les valeurs d'égalité, de liberté, fraternité".
Un message dont les femmes blanches peuvent espérer qu'il profitera à leurs consoeurs papoues. Car parmi les choses qu'ils ont le plus appréciées, nos deux pèlerins retiennent la "gratuité de la femme blanche" alors que les papous doivent "payer cher" pour acheter leurs épouses.
La rentrée culturelle parisienne 2012 sera italienne ou ne sera pas.
Après les expositions Fra Angelico (Jacquemart-André), Cima (musée du Luxembourg), Le paysage à Rome (Grand Palais), ou encore Titien, Tintoret, Véronèse (Louvre), l’engouement pour la Renaissance italienne se semble pas prêt de s’achever. Pour notre plus grand plaisir.
C’est Canaletto, « le peintre de Venise », qui sera bientôt au centre de toutes les attentions car sujet d’un véritable petit duel muséal. Les prestigieux musées Maillol et Jacquemart-André présenteront simultanément une exposition consacrée au maître vénitien en septembre. Acte manqué ou guerre ouverte ?
Giovanni Antonio Canal (1697-1768), plus connu sous le nom de Canaletto, est la figure phare de la peinture vénitienne, surtout célèbre pour ses sublimes vues des canaux de la ville flottante. Ses œuvres d’une stupéfiante précision doivent beaucoup de leur beauté à la parfaite maîtrise que Canaletto avait de l’étude de la lumière. Contrairement à la majorité de ses contemporains, le peintre travaillait beaucoup en extérieur, d’où peut être son talent à « fixer » l’air si particulier de Venise.
1er état des lieux des expositions :
Le musée Maillol concentrera son propos sur la seule figure de Canaletto avec une sélection de plus de 50 œuvres du maître vénitien (en collaboration avec La Fondazione Musei Civici di Venezia ainsi qu’avec le Polo Museale Veneziano).
Jacquemart-André se distinguera par une étude comparée de Canaletto et Francesco Guardi. L’essentiel des œuvres présentées chez Jacquemart proviendra de prêts londonien et américain : British Museum, National Gallery, Collection Royale de la Couronne britannique, Frick Collection (New-York) et Philadelphia Museum of Art. La couronne britannique est en effet propriétaire de la plus importante collection de peintures et de dessins de Canaletto. Huit de ces œuvres seront exposées pour la première fois à Paris.
L’approche de Maillol pourrait se définir comme celle d’un véritable hommage au peintre ainsi qu’à la ville de Venise. Le musée affiche son désir de clore un cycle d’expositions consacrées aux vedutisti (De l’italien vues. Désigne l’étude très détaillée d’un paysage, le plus souvent urbain) en Europe dont Canaletto était la figure centrale.
C’est plus précisément à ce genre pictural que Jacquemart-André s’intéressera en démontrant la filiation des études de Canaletto et de Guardi. Les vedutisti de Canaletto auraient en effet grandement influencées celles de Guardi.
On attend avec impatience de comparer la différence d’approche des deux musées en relisant l’ Éloge de Venise, de Luigo Grotto Cieco d’Hadria, prononcée pour la consécration du Doge Sérénissime Luigi Mocenigo, le 23 août 1570 :
« (…) qui ne la loue est indigne de sa langue, qui ne la contemple est indigne de la lumière, qui ne l’admire est indigne de l’esprit, qui ne l’honore est indigne de l’honneur. Qui ne l’a vue ne croit point ce qu’on lui en dit et qui la voit croit à peine ce qu’il voit. Qui entend sa gloire n’a de cesse de la voir, et qui la voit n’a de cesse de la revoir. Qui la voit une fois s’en énamoure pour la vie et ne la quitte jamais plus, ou s’il la quitte c’est pour bientôt la retrouver, et s’il ne la retrouve il se désole de ne point la revoir. De ce désir d’y retourner qui pèse sur tous ceux qui la quittèrent elle prit le nom de venetia, comme pour dire à ceux qui la quittent, dans une prière douce: Veni etiam, reviens encore. »
Infos pratiques :
Musée Jacquemart-André : Canaletto- Guardi. Les deux maîtres de Venise (14 septembre 2012-14 janvier 2013)
Musée Maillol : Canaletto à Venise (19 septembre 2012- 10 février 2013)
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