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J'ai démembré mes 35 notes sur ce voyage(ce qui leur fait perdre beaucoup de leur sens) pour remettre les non commentées en page d'accueil parce que:
- je sais que vous n'avez pas le temps de feuilleter mon blog(grâce au pager) ou de visiter la colonne de droite; j'ai bien compris que seule la première note en page d'accueil avait des chances d'être lue
- c'était beaucoup de travail et que je ne me résignais à publier beaucoup d'autres notes alors que toutes celles-ci étaient encore "vierges"...
-au lendemain des 3 ans de ce blog, faire enfin comprendre que ce blog est constitué de 2 parties.
Certaines notes sont donc publiées deux fois dans l'ordre et dans le désordre.
En 1943, Antoine de Saint-Exupéry décide de quitter son exil américain pour rejoindre en Afrique du Nord les Forces françaises libres. Quelques heures avant son départ, il confie à son amie, la journaliste Sylvia Hamilton, le manuscrit de son fameux conte philosophique. Il ignore alors qu’il ne le reverra plus : le 31 juillet 1944, le père du Petit Prince disparaît au large de Marseille, abattu par un chasseur allemand. Vendu en 1968 à la Morgan Library & Museum de New York, le manuscrit n’avait encore jamais traversé l’Atlantique. Comme un clin d'œil à son histoire, c’est à bord d’un avion Air France, compagnie pour laquelle Saint-Exupéry travailla dès 1934, qu’il a gagné le 1er février dernier la terre natale de son créateur. Le Musée des Arts Décoratifs (MAD) consacre en effet à ce chef-d’œuvre internationalement plébiscité (200 millions d’exemplaires vendus dans le monde, traduits dans près de 500 langues) une importante exposition dont il est le point d’orgue : plus de 600 pièces (aquarelles, dessins, affiches, lettres…) y esquissent le portrait de Saint-Exupéry, héraut de l’idéal humaniste à la fois explorateur et poète, journaliste et inventeur, écrivain et aviateur. Après avoir livré l'édition originale française du Petit Prince en 1946, Gallimard publie pour l'occasion un remarquable catalogue richement illustré qui fera le bonheur des bibliophiles. O.P.-M. À voir jusqu’au 26 juin 2022 au MAD Paris.
Xavier Niel s’offre l’hôtel Lambert Joyau de l’île Saint-Louis, l’hôtel Lambert bâti par Louis Le Vau en 1640, est aussi l’une des plus insignes résidences de Paris. Il avait été acquis en 2007 par le prince Abdallah ben Khalifa Al Thani, membre de la famille régnante du Qatar, pour 60 millions d’euros ; celui-ci est en train de le revendre à Xavier Niel, le fondateur de Free, pour la somme record de 200 millions, après y avoir effectué environ 45 millions de travaux. On se souvient du spectaculaire incendie du 9 juillet 2013 : le feu qui avait pris dans les combles avait duré toute une nuit alors que la restauration était presque achevée. Le splendide décor XVIIe du cabinet des Bains peint par Eustache Le Sueur est notamment parti en fumée (
Avec l’arrivée du printemps, on vous a préparé un programme qui bourgeonne de surprises : des dédicaces et des rencontres pour nourrir votre curiosité et des ateliers jeunesse pour éveiller l’imagination des plus petits
Août 1944 : les Alliés se rapprochent, l’atmosphère dans la ville devient très tendue. Dès le 10 août, les Parisiens sont privés de moyens de transport, plus de métro. La ville n’est presque plus approvisionnée. Le général allemand Dietrich von Choltitz reçoit l’ordre de miner ponts et bâtiments historiques. Il ne l’exécutera pas, et sauvera ainsi Paris. Henri Rol-Tanguy, figure symbolique de la Résistance communiste, organise l’insurrection parisienne (du 19 au 25 août), rejoint par la 2e division blindée de Leclerc. Cette insurrection aboutit, huit jours plus tard, à la libération de la capitale. Premiers combats : comment survivre dans cet enfer… Un quotidien fait de pénurie, de débrouille, de faim et de peur dramatiquement aggravée pour les populations désignées comme juives. La population attend la délivrance. Bientôt, les GI distribueront chocolat, chewing-gums et cigarettes américaines. Paris est la seule capitale dont la libération fut le fruit de l’action conjuguée de ses habitants insurgés et de ses soldats – « les hommes de Leclerc » – avec l’appui des troupes américaines. Un numéro qui raconte comment chacun a vécu et survécu entre le 10 août et le 30 septembre 1944, jours de joie mais aussi d’angoisse.
En coédition avec Le Parisien
100 pages - Paru le 12 juin 2024 - Broché - 22 × 28 cm - EAN : 9791020409119
L'encyclopédie du savoir relatif et absolu, tome 2
Bernard Werber
Un cabinet de curiosités littéraires et scientifiques illustré de gravures et de photographie rares, une source d'amusement et d'émerveillement !
Connaissez-vous le syndrome des crapauds fous ? Savez-vous que Pythagore a inventé la gamme de musique, qu’il était végétarien et qu’il a inventé les mots « philosophie » et « mathématique » ? Connaissez-vous les orgues à chats ?
60 ans d'histoire de France racontée par le Nouvel Obs
Six décennies d’histoire… et autant d’engagements pionniers pour les libertés publiques, la libération des femmes ou l’écologie.
Au fil des couvertures mémorables, des grands débats et des articles signés par les plus fines plumes, ce livre retrace une étonnante aventure éditoriale au cœur de la vie politique et intellectuelle
La rue de Rennes est une voie du 6e arrondissement de Paris. Elle est une artère commerçante majeure de la rive gauche de la capitale.
Situation et accès
La rue de Rennes débute place du Québec et finit place du 18-Juin-1940. De tracé rectiligne et d'orientation nord-sud, elle mesure plus d'un kilomètre de longueur et vingt mètres de largeur. Ouverte au milieu du XIXe siècle, c'est une voie récente à l'échelle de l'histoire de Paris : son bâti, de gabarit assez homogène, rassemble en effet uniquement des bâtiments postérieurs à 1850.
La rue est nommée d'après la ville de Rennes car en 1853, la rue aboutissait à la « gare de Rennes » — aujourd'hui gare de Paris-Montparnasse — à partir de laquelle partent des lignes desservant la Bretagne.
Historique
Rue de Rennes vers 1853-1870 (photographie attribuée à Charles Marville), depuis le boulevard Raspail, vers la gare.Le Grand bazar de la rue de Rennes, en 1907.
La rue de Rennes est une réalisation du Second Empire. Elle devait à l'origine rejoindre la Seine. C'est pour cette raison que la numérotation commence au 41, les numéros précédents ayant été réservés pour la partie de la rue qui devait être percée au nord du boulevard Saint-Germain1. La partie existante a été percée en deux fois.
Son ouverture s'est faite à la suite du décret du depuis les rues Notre-Dame-des-Champs et de Vaugirard jusqu'à la place du 18-Juin-1940. Le plan annexé à ce décret n'attribuait à la voie qu'une largeur de 20 mètres. Elle a cependant été ouverte, suivant des alignements différents, sur une largeur de 22 m, telle qu'elle figure sur le plan annexé au décret du et fixant son nivellement entre la rue de Vaugirard et la place du 18-Juin-1940.
La seconde tranche fait suite au décret du depuis le boulevard Saint-Germain jusqu'aux rues de Vaugirard et du Regard. Le percement de cette voie entraîne la disparition de plusieurs rues2,3 :
La troisième tranche n'a jamais été percée ; le tracé finalement retenu impliquait la destruction de l'Institut de France4,5.
En 1880, le débouché de la rue de Rennes sur le boulevard du Montparnasse a pris le nom de « place de Rennes » (aujourd'hui place du 18-Juin-1940). En 1977, la partie située au contact de la place Saint-Germain-des-Prés s'est trouvée englobée à cette dernière.
On parle souvent de la rue de Rennes en référence à l'attentat de la rue de Rennes, perpétré devant le magasin Tati, le . C'est le dernier et le plus meurtrier (7 morts et une soixantaine de blessés) d'une série commencée le (11 morts en tout). Perpétré en plein jour, il est revendiqué par le CSPPAC, un faux nom dissimulant le Hezbollah agissant pour le compte de l'Iran7, qui réclame la libération du chef libanais Georges Ibrahim Abdallah. Le chef du commando terroriste responsable des attaques, Fouad Ali Salah, est arrêté en . Une plaque inaugurée par le président François Mitterrand honore la mémoire des victimes.
La rue de Rennes a été réaménagée au début des années 2010. Une première étape concernant la partie sud entre la place du 18-Juin-1940 et le boulevard Raspail a été lancée en 8 et s'est achevée le 9 : élargissement des trottoirs, création de bandes cyclables et de places de livraison. Pour permettre ces aménagements, les couloirs de bus ont été supprimés bien que quatre lignes de bus, dont deux lignes Mobilien, y circulent10.
Information publiée le mercredi 1 décembre 2010 par Matthieu Vernet
Samedi 4 décembre 2010, Paris, Sorbonne, Amphi Michelet
NERVAL Samedi 4 décembre 2010, 9h30-13h Sorbonne, amphi Michelet (entrée par le 46 rue Saint-Jacques) sous la direction de Jean-Nicolas Illouz et Jean-Luc Steinmetz
Henri Scepi Nerval et la poésie sibylline
Emmanuel Buron Autour du "Choix des poésies de Ronsard" […] publié par Gérard en 1830
Jean-Nicolas Illouz La poésie à l'épreuve de la photographie : Nerval devant Nadar
Henri Desgranges, le directeur du journal L'auto a été coureur avant sa carrière de journaliste, ici dans une course en 1892.
Paris-Brest-Paris est une course cycliste créée en 1891 par Pierre Giffard du Petit Journal.
1891, premier Paris-Brest-Paris
En 1891 le « Petit Journal » de Petit organise le premier Paris-Brest-Paris. Pierre Giffard, directeur du journal, souhaite démontrer le caractère pratique de la bicyclette par une course de 1200km. Les bicyclettes ont été plombées avant la course pour contrôler l’utilisation d’une seule et même machine par les participants. Les étrangers et les femmes n’étaient pas autorisés à participer à cette épreuve. C'est un vrai succès au regard des plus de 400 inscriptions. 206 cyclistes s’élancent le 6 septembre, y compris 10 tricycles, 2 tandems et un grand-bi monté par M. Duval. Des amateurs et des professionnels participent à cette édition avec des soigneurs, des mécaniciens et surtout des entraîneurs. Les machines sont montées avec des pneus en caoutchouc creux ou des pneumatiques gonflables, ceux-ci faisant leur apparition et se montrant plus légers et plus performants. 16 points de contrôle sont prévus pour ce que le journal annonce "la course nationale de bicyclette...". Charles Terront gagne la course, roulant sans dormir durant 71h22m avec une moyenne de 17,590 km/h à l’aller et de 16,780 sur le chemin du retour. Jiel Laval est second à plus de huit heures derrière Terront et Henry Coulliboeuf est troisième. 100 cyclistes terminent, certains après plusieurs jours en s'arrêtant dans des auberges pour la nuit.
La première édition de 1891 eut à souffrir de défauts rédhibitoires, comme l'impuissance des contrôleurs à réduire les fautes évidentes et la confusion née de l'annonce de l'épreuve comme une course de machines. Ainsi, plusieurs concurrents se firent relayer, ce qui entraîna leur élimination.
Le vainqueur avait été embauché par Édouard et André Michelin afin de promouvoir leur toute nouvelle invention de pneumatique démontable pour vélo. Cette victoire permit un succès commercial de ce pneu. [1]
1901, la course devient internationale
Maurice Garin, le vainqueur de 1901
En 1901, l'organisation est reprise par l'Auto-Vélo, récemment fondé par Henri Desgrange, qui recherchait une épreuve d'envergure pour lancer son journal. La course devint internationale et deux catégories furent créées : les coureurs de vitesse, 25 partants, et les touristes-routiers (les ancêtres des randonneurs), 114 partants. Les randonneurs amateurs existent déjà, mais ils ne s’étaient pas encore lancés dans de telles aventures. Comme en 1891, on autorise les participants d'avoir des entraîneurs. À 04h53 le 16 août 41 coureurs s’élancent, suivi 17 minutes plus tard des touristes- routiers. Maurice Garin gagne en 52h11, battant Gaston Rivière de 1h55. Hippolyte Aucouturier, le suisse Michel Frédérick, et l’américain Charly Miller, terminent dans cet ordre. Rosière est le premier touriste-routier en 62h26m. 72 terminent, y compris Pierre Rousset, le plus âgé avec 65 ans qui effectue le trajet en 202 heures.
Le succès de la course décida Henri Desgrange à l'organiser tous les dix ans.
1911, changement des règles
Les règles sont modifiées. Les entraîneurs et l’assistance entre les contrôles sont interdits mais les coureurs peuvent changer de vélo. Seuls les touristes-routiers ne peuvent pas effectuer de changement de vélo; pour éviter toute tentative de triche, ils sont donc encore plombés. Les coureurs modifient leur stratégie et restent en peloton jusqu’à Brest. 13 coureurs et 120 touristes-routiers participent à cette édition. Le gagnant est Émile Georget en 50h13m, battant Octave Lapize de 21 minutes. Ernest Paul est troisième à 35 minutes et Cornet finit quatrième. Le premier touriste-routier est Pierre Heusghen, qui est ensuite éliminé pour avoir reçu de l'aide en cours de route. Auguste Ringeval et Maurice Garin (qui était coureur en 1901) deviennent les gagnants dans cette catégorie.
1921
Le 2 septembre 1921, 43 coureurs et 63 touristes-routiers participent à la course. Le nombre de contrôles secrets est augmenté. Le belge Louis Mottiat gagne en 55h07’08’’. Eugène Christophe, Pierre Heusghem, Masson, et Sellieer terminent ensuite dans cet ordre. Le huitième arrivant est le touriste-routier Ernest Paul en 62 heures. Il était coureur lors de la précédente édition.
1931, arrivée des randonneurs allure libre
En 1931, 28 coureurs et plus de 150 touristes sont inscrits (64 ‘allure libre’ 'et 91 'audax '). l'Australien, Hubert Opperman gagne en 49h23m dans un sprint final, battant Marcel Bidot. Il y avait 64 randonneurs ‘allure libre’ inscrits ; 62 se sont élancés du café "Le Mauco" à Paris le 2 septembre à 22H00 et 44 ont terminé malgré la pluie et du fort vent d’ouest. Dans les arrivants figuraient 4 tandems mixtes, un tandem homme et deux femmes en solo (dont une arrivée 35 minutes après le délai et non homologuée). Comme l’ACP et l’UACP étaient deux clubs rivaux et que les blessures du schisme de 1921 n’étaient pas refermées, on note avec plaisir que l’UACP ramène avec difficulté 20 arrivants à Paris. Alexis Cottard, Gaston Ruard, et Julien Tranchant finissent ensemble en 68h30; le quatrième arrive 50 minutes plus tard. Le cinquième, Louis Cointepas finit 2 heures plus tard. Le sixième et le septième arrivent 2h20 après le premier et ensuite, il faut attendre plus de 10 heures. M. et Mme Danis terminent meilleur tandem mixte en 88h10, 25 minutes avant Louis et Juliette Pitard. Quatre femmes terminent en tandems mixtes (Danis, Pitard, Gorgeon et Du Bois) et Mlle. Vassard devient la première femme solo à terminer PBP en 93h25. Les Pitards reviendront en 1948 et 1951.
Pour des raisons évidentes, il n'y a aucun PBP en 1941. Le président ACP, Pierre Bontemps, décide de le remplacer par une édition en 1948 puis par une autre en 1951 pour reprendre le rythme décennal.
1948
Les PBP 1948 et 1951 voient la fin des coureurs professionnel, avec une baisse irrémédiable de leur participation. En 1948, ils sont 52 à s’élancer mais seuls 11 terminent. Albert Hendrickx gagne dans un temps de 41h36m42s.
1951
En 1951, seulement 41 coureurs répartis dans 10 équipes sont inscrits et Maurice Diot gagne en 38h55, le record absolu mais le nombre de participants randonneurs progresse.
Après 1951, l'Équipe ne peut plus organiser l'épreuve par manque de participants. L’organisation de la course professionnelle a eu lieu en 1956 et 1961 mais a ensuite été déprogrammée en raison du manque d'intérêt. Les randonneurs, cependant, ont perpétué la tradition, tant avec la formule Paris-Brest-Paris Randonneur qu’avec la formule Paris-Brest-Paris Audax. Si la compétition a disparu, l'esprit d'origine est conservé grâce à ces deux organisations, la volonté d'aller au-delà de ces capacités supposées ou l'envie de participer au plus grand évènement mondial de la randonnée longue distance.
Ils s'appellent Hugo, Delacroix, Berlioz, Musset, Chopin, Sand, Liszt, Gautier... Cette génération « ardente, pâle et nerveuse » méprise les conventions d'un siècle trop étroit, leur préfère les plus vastes horizons qu'offrent le rêve, les tourments de l'âme, les rivages exotiques et ceux, plus lointains encore, de l'Histoire. Être romantique, c'est un style - se distinguer par son gilet rouge et ses cheveux longs comme Gautier, aller vêtue en homme comme George Sand -, c'est fréquenter les mêmes théâtres, les mêmes cafés, les mêmes salons, habiter les mêmes quartiers.
Parmi ceux-ci, les abords de la rue Notre-Dame-des-Champs, les ruines du Doyenné ou la Nouvelle-Athènes. Au-delà de ces enclaves, les romantiques donnent le ton à toute la ville, y impriment leur marque, l'animent de leurs débats, de leurs fêtes et de leurs extravagances. Leur sensibilité triomphe alors qu'un Paris neuf sort des limbes et s'affirme en capitale des arts. Souffle un vent de liberté qui n'a pas fini d'inspirer d'autres enfants, d'autres siècles.
La rue Constantine (IVe arrondissement de Paris), en 1866, devenue aujourd'hui la rue de Lutèce. (Photo Charles Marville. The Metropolitan Museum of Art New York.)
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Le Met de New York expose jusqu’en mai les clichés de l’artiste français du XIXe siècle, qui immortalisa les travaux haussmanniens de la capitale.
ANew York, on peut voir jusqu’au 4 mai une splendide exposition parisienne qui ne viendra pas à Paris : la première véritable rétrospective de l’œuvre du photographe français Charles Marville (1813-1879), de son vrai nom Charles-François Bossu (1). Certaines de ses photos de Paris sont fameuses, the right man in the right place at the good moment, leur auteur l’est moins. On ne sait toujours pas ce qu’il fit pendant la guerre de 1870 et sous la Commune. Ce n’est qu’en 2010 qu’un archiviste lié à l’équipe de l’exposition, Daniel Catan, trouve son véritable nom et, du même coup, ses dates de naissance, de mort, et son testament : «Je déclare ici que le nom de Charles Marville est un pseudonyme que je porte depuis quarante-sept ans […]. Lorsque je rentrais dans les arts, j’éprouvais la crainte que la singularité de mon nom ne me cause les ennuis que j’avais éprouvés en classe, c’est pourquoi je pris, il y a quarante-sept ans, le pseudonyme de Charles Marville.» L’exposition américaine permet de faire le point sur l’homme, de voir surtout l’étendue de son parcours iconographique. Elle est moitié Baudelaire, moitié Woody Allen.
Baudelaire, car la ville qu’on voit sur un quart de siècle, saisie avant, pendant et après les destructions et reconstructions du baron Haussmann, ce sont exactement les vers du «Cygne» : «Le vieux Paris n’est plus (la forme d’une ville / change plus vite, hélas ! que le cœur d’un mortel).» Baudelaire écrit ces vers en 1859, après avoir traversé le Carrousel et vu un cygne qui, échappé, cherche en vain de l’eau dans un ruisseau. Ce n’est pas la faute à Voltaire ni à Rousseau. C’est celle à Napoléon III. C’est l’époque où Marville commence, en 1858, à travailler pour les institutions impériales. Au début, c’était un talent romantique. Sur un autoportrait en clair-obscur, debout près d’une fenêtre, il ressemble à Théophile Gautier. Sur un autre, il est en chapeau sur les marches d’une église, comme un personnage de théâtre donnant l’échelle. Peintre, graveur et dessinateur, il a voulu d’abord réussir comme tel. Il a entre autres illustré Paul et Virginie. En 1851, demandant l’autorisation d’entrer dans des bâtiments publics pour faire des «vues intérieures des monuments de France», il se présente comme «artiste peintre». Le Metropolitan Museum (Met) expose certains de ses premiers travaux photographiques : de magnifiques ciels et des portraits en clair-obscur romantiques, des clichés de vieilles églises aux vapeurs hugoliennes que des médiévistes, aujourd’hui, étudient avec attention. Le talent est là, précis et tamisé, d’un grain à la caresse délicate. Le génie du lieu, pas encore. A la mort d’Ingres, en 1867, il photographie le visage du peintre sur son lit de mort. Le gisant est découpé de profil par le blanc du drap, comme un masque, comme un hommage de l’art qu’il abandonne à celui qui le révèle. La fermeture de l’imprimeur qui l’emploie principalement, en 1855, l’a obligé à évoluer. Il devient le photographe institutionnel baudelairien de la ville. Et, du même coup, un grand photographe : un homme qui sait où poser son pied et comment prendre la lumière de ce qu’il veut montrer, tandis que la ville, changeante, ne dort plus.
Éternité. Il n’y a pas de cygne sur ses photos et il y a très peu d’hommes, ou alors à l’arrêt : les temps de pose ne permettent pas de saisir le mouvement. Les ouvriers, les badauds, les chiens, pourquoi pas les chats, sont probablement dans le champ, mais à l’état fantôme, parfois révélés par un flou, comme si l’image tremblait sous la pression de ceux qu’elle ne peut retenir. Sur une extraordinaire photo montrant la percée du boulevard Henri-IV vers la Bastille, entre les ruines et les dernières maisons debout, sur l’avenue de terre bordée par une voie ferrée, il y a deux chevaux noirs. Leur maître est peut-être là, dans l’ombre translucide du négatif. Ils attendent Godot - ou l’ont vu passer. Au loin, la colonne de Juillet - seul repère évident pour le visiteur d’aujourd’hui -, comme un doigt levé vers le ciel qu’on imagine poussiéreux.
Passage Saint-Guillaume, 1863-1865. Photo JGS. INC.
Ce sont d’abord les monuments, les parcs, les chantiers, les axes percés, les rues qui vont disparaître, le mobilier urbain qu’on voit. C’est l’objet des commandes. On a vu la raison technique à l’absence de mouvement populaire, de foule. André Rouillé, dans la Photographie (Folio, 2005), donne une explication politique et sociologique : «La ville a largement échappé à la photographie qui, des bouleversements de la ville, ne voit à ses débuts rien ou presque : ni les ateliers, les magasins, les entrepôts qui, au cours de la période balzacienne, se mêlent au Paris historique ; ni les prolétaires qui s’installent dans la périphérie, près des barrières, et dans les taudis du cœur de la capitale ; ni l’émergence de la foule, si emblématique de la modernité. La vie des rues tortueuses promises à la destruction par le baron Haussmann lui reste étrangère, ou elle n’en retient, chez Charles Marville, que des spectres. […] La photographie ne voit alors de la ville que la scène du pouvoir : les monuments qui l’ancrent dans le passé, les grands travaux urbains qui la projettent dans l’avenir.»
Virgules. La qualité du travail de Marville vient justement du fait qu’on y sent autre chose : le flottement spatial de tout ce qui échappe à l’exercice du pouvoir qui le commandite. Sa photographie enquête, informe, fait sentir - et imperceptiblement regretter. Le Parisien regrette Paris comme le photographe, peut-être, regrette l’artiste qu’il aurait voulu être. Le document joue avec l’éternité qui lui manque, mais qu’il suggère.
Les tirages exposés à New York ont tous été faits ou refaits par l’artiste lui-même, qui avait conservé les négatifs. Pour l’Empire, il a commencé par photographier le bois de Boulogne naissant. Les clichés les plus remarquables sont issus de commandes qu’on lui passe plus tard, d’abord dans les années 1860, puis à partir de 1873. La curée spéculative se poursuit. Bientôt, ce sera l’exposition universelle de 1878. En communication permanente avec la préfecture, il saisit les «voies détruites ou à détruire», posant son pied dans les pas des décrets. Ce qu’on voit est d’autant plus beau que ça porte l’écho de l’expropriation et des coups de masse, de toute une vie populaire de centre-ville à effacer. Les bâtiments parlent pour les hommes et la photographie rejoint son essence : donner un cadre mémorable aux formes de la disparition.
En 1876, il photographie le percement de l’avenue de l’Opéra. C’est une petite colline de terre entourée d’immeubles quasiment en ruine. Ici, il y a des hommes, qui posent. Sur la tranche des dernières façades à détruire, comme sur un décor, on voit aussi une foule de silhouettes ouvrières, fourmis de la casse, virgules d’une phrase immobilière en décomposition : petits créneaux d’un donjon architectural, fixant le chemin de ronde du vieux Paris. Quatorze ans plus tôt, les photos de la Bièvre à découvert, dans le Ve arrondissement, montrent les vieilles maisons au bord de l’eau. Il faut aller aujourd’hui dans certaines petites villes de province pour voir ça. Il y a des lieux où le temps retrouvé survit au temps perdu.
L'entrée de l'école des Beaux-Arts, 1870. Photo Col. W. Bruce and D.H. Lundberg
Baudelaire, mais aussi Woody Allen, car le public américain contemple au Met, à travers ce dear old Paris sans curée apparente, une sorte de territoire so charming dans lequel il continue de s’ébattre fantasmatiquement, comme si, d’un musée à l’autre, ni Paris ni la France n’avaient changé : la forme d’une ville change beaucoup plus vite que le cœur d’un touriste. Les New-Yorkais se penchent sur les originaux et, en topographes sentimentaux, replient la carte du tendre sur la géographie urbaine. Ils observent les vieux réverbères, déchiffrent les vieilles enseignes où on propose de guérir les gerçures des seins (il y avait beaucoup de nourrices, souvent venues du Morvan). C’est toujours minuit à Paris. L’effet touristique est accentué par le fait qu’une dernière salle est consacrée à d’autres photographes, comme Atget, dont les œuvres appartiennent à l’énorme fonds du musée new-yorkais. Belles photos, conclusion incohérente : mieux aurait valu tout concentrer sur l’extraordinaire travail de Marville.
Prêteurs. L’exposition a été pensée et voulue par une jeune Américaine, Sarah Kennel, spécialiste de la photo du XIXe siècle. Une équipe de quatre commissaires, dont deux français, l’a accompagnée. Sarah Kennel travaille à la National Gallery de Washington, où les photos de Marville ont d’abord été présentées de manière plus exhaustive. C’est en travaillant sur Fontainebleau qu’elle a découvert l’œuvre du photographe et pris contact, à Paris, avec le musée Carnavalet. Après Washington et New York, l’exposition ira non pas au musée d’Ottawa, annoncée dans le superbe catalogue et qui s’est dédit, mais à Houston. Elle ne passera donc pas à Paris, comme elle aurait pu et dû. C’est là que se trouve une grande partie du fonds Marville, dans trois lieux : bibliothèque historique de la Ville de Paris, bibliothèque de l’Hôtel de Ville, musée Carnavalet. Celui-ci, qui a prêté 41 photos, n’avait pas les conditions atmosphériques nécessaires pour accueillir un tel projet. Le Petit Palais, d’abord ouvert, a finalement renoncé. Les prêteurs américains n’étaient pas enthousiastes à l’idée d’envoyer leurs propriétés pour un quatrième voyage, outre-Atlantique.
L’une des photos les plus connues est aussi l’une des plus émouvantes : les ruines de l’hôtel de ville, après l’incendie déclenché en 1871 par les communards. On dirait une gare après un bombardement de type Berlin, 1945. A terre, partout, les décombres. Des tas de documents ont été détruits. Parmi eux, des milliers de tirages de Marville. C’est un tombeau de son œuvre qu’il saisit.
(1) Il n’y a eu qu’une petite expo au Louvre des Antiquaires en 2009. Pour le reste, ses photos entraient dans des expositions thématiques sur le Paris de Haussmann ou la Commune.
La mairie de Londres lie directement ce regain d'intérêt à un «effet Jeux olympiques». Crédits photo : samott - Fotolia
En 2013, Londres a franchi la barre des 16 millions de touristes étrangers, devenant ainsi la ville la plus visitée au monde.
En 2013, encore plus de visiteurs se sont bousculés dans les allées du British Museum, première attraction de Londres, de la Tate Modern ou de la National Gallery. Ils se sont envolés dans les cabines de la grande roue London Eye ou dans les sombres couloirs de la Tour de Londres. Une affluence record permet aux dirigeants de la ville d'espérer pouvoir annoncer, ce jeudi, qu'en franchissant la barre des 16 millions de touristes étrangers, la capitale britannique aurait détrôné Bangkok et Paris en tête des villes les plus visitées sur la planète. Si les critères peuvent diverger, Paris avait accueilli 15,9 millions d'étrangers en 2012. New York se classe en quatrième position.
La mairie de Londres lie directement ce regain d'intérêt à un «effet Jeux olympiques». Un cercle vertueux, qui parvient à éviter la tendance des villes olympiques à constater une désaffection l'année suivante. Au contraire, Londres affichait une hausse de fréquentation de 8 % au premier semestre. Dans l'ensemble du pays, les arrivées d'étrangers ont bondi de 11 % sur les neuf premiers mois de l'année, à près de 25 millions de personnes.
Plus de revenus dans le West End que dans la City
«L'image de Londres a changé grâce aux JO, estime Kit Malthouse, maire adjoint de la ville. Les gens ont vu une ville belle, ouverte, vibrante, au-delà des clichés habituels sur la reine et le gin Beefeater.» Les touristes londoniens proviennent en grande majorité d'Europe, devant l'Amérique du Nord et le reste du monde. Ceux venant de Chine, d'Inde ou du Moyen-Orient représentent une large part de la croissance constatée. Mais la politique de visas restrictive du gouvernement Cameron freine le développement de cette clientèle, au détriment de Paris. C'est pourquoi, sur pression des milieux d'affaires et du lobby touristique, le ministère de l'Intérieur a accepté d'assouplir sa pratique pour les Chinois.
Ces visiteurs dépensent beaucoup: 5 milliards de livres (6 milliards d'euros) sur les six premiers mois de 2013, en hausse de 12 %. Le West End, quartier du shopping, des restaurants et des théâtres, pèse économiquement plus que la City, et davantage que tout le secteur agricole britannique.
Chez London & Partners, l'agence de promotion de la capitale, on se félicite d'un «feel good factor» post-olympique et post-jubilé royal, prolongé par l'engouement autour de la naissance du prince George, la victoire d'Andy Murray à Wimbledon et des expositions événements comme «Pompéi» au British Museum ou «David Bowie» au Victoria & Albert. Facteur exceptionnel contribuant à l'attrait de la capitale britannique: les touristes ont en plus pu profiter d'un été magnifique.
La façade du Louxor, fraîchement rénové au carrefour Barbès. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
Un détail néoégyptien de l'extérieur du bâtiment. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
En attendant l'ouverture d'une brasserie mode face au Louxor en 2014, le bar sert de quoi grignoter. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
Les luminaires Art Déco offrent une jolie lumière. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
Salle n°1: la «Pharaonique», refaite comme en 1921, cette salle kitchissime est un chef-d'œuvre d'égyptomanie. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
Salle n°2: un plafond étoilé comme dans les tombes de la Vallée des Rois. Salle écolo où l'aération est assurée par les piliers des sièges. Une pompe capte l'eau à 80 mètres de profondeur dans la nappe phréatique. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
Salle n°3: avec sa voûte en anse de panier, ses fauteuils clubs et ses tons rouges moirés, c'est notre préférée. Crédits photo : FRANCOIS BOUCHON
EN IMAGES - Après trente ans de «momification», cette mythique salle parisienne a retrouvé sa magie d'antan.
Mercredi matin, Bertrand Delanoë sera à Barbès pour inaugurer le Louxor. Tel Cléopâtre sur son char, ce mythique cinéma néoégyptien va apparaître dans toute sa splendeur avec ses hiéroglyphes, ses têtes de pharaons, ses mâts égyptiens, son bar Art déco et sa terrasse avec vue sur le Sacré-Cœur. Rénové pendant trois ans par l'architecte Philippe Pumain, ce cinéma n'a jamais été aussi beau depuis sa création en 1921. Fermé depuis 1983, il a été racheté en 2003 par la Ville de Paris à Fabien Ouaki, héritier des magasins Tati. Bertrand Delanoë a investi 25 millions d'euros dans sa réhabilitation.
Dès demain, les premiers spectateurs découvriront l'intérieur. Refaite telle qu'elle était en 1921, la grande salle, surnommée la Pharaonne, nous plonge dans La Rose pourpre du Caire de Woody Allen. Avec ses scarabées en or, le grand soleil ailé au-dessus de la réplique de l'écran d'origine, ses cobras et ses balcons nichés à une hauteur impressionnante, c'est un décor de cinéma. «Comme à l'Olympia, cette salle est une boîte dans la boîte, détaille Philippe Pumain. Le peu qu'il reste des décors d'époque est protégé derrière.» Les deux autres salles sont nouvelles.
Sans publicité
«Le Louxor sera un cinéma sans publicité avant les films, sans mangeoires à pop-corn mais avec un programme en papier à l'ancienne», détaille Martin Bidou, de la société Haut & Court en charge de la programmation. Cette semaine, il projetteraThe Grandmaster, de Wong Kar-wai, Hannah Arendt, Free Angela et Pierre et le Loup. L'équipe mise sur de nombreuses avant-premières, master class, films pour les petits, ciné concerts et un ciné-club où un cinéphile, connu ou non, présentera son film préféré. Le public attendu est celui des bobos de Montmartre, du quartier populaire de Barbès et des familles bourgeoises du IXe. Sans oublier les handicapés. Pour ceux qui renâclent devant l'insécurité à Barbès, il faut croire au pari qu'un lieu culturel assainisse le climat.
Selon un document que Le Figaro s'est procuré, l'apport en garantie des exploitants à la Ville de Paris est de 150.000 euros. La Ville ne touchera de loyer qu'à partir de 2016. Le Louxor doit être rentable d'ici à deux ans avec un résultat net estimé à 30.000 euros. Pour cela, il faut attirer 150.000 spectateurs par an.
Autour du Louxor: expositions à la mairie du Xe et mairie du XVIIIe. Visites des cinémas de quartier et fête Barbès remix sur www.paris-louxor.fr. Site du cinéma: cinemalouxor.fr
Le brunch du Mori Venice Bar (IIe), dans un décor signé Philippe Starck. Crédits photo : Lucien Lung
La vogue de ces repas du week-end ne faiblit pas. Voici la toute dernière fournée 2014, notée pour vous.
Mori Venice Bar: 8,5/10
Le lieu. Depuis 2005, cette enclave vénitienne face à la Bourse n'a pas pris une ride. Il faut dire que Starck, à la déco, connaît la Sérénissime et ses îles mieux que personne et fait briller de tous leurs feux les lustres et verreries de Murano. Glamour, chic et sophistiqué jusqu'au bout des rideaux.
Le brunch. Mis en place fin 2013, il change chaque semaine en fonction du marché mais s'articule en ce moment autour de viennoiseries et pains italiens (ciabatta, focaccia veneziana, brioche del Veneto et confitures maison), d'un œuf bio en croûte de maïs, crème d'artichaut, de tortelli «Celsina» de potiron fondue de fromage Montasio et de desserts au choix (gâteau à la ricotta, salade de fruits, tarte…). Côté liquide: jus de fruits frais, boisson chaude et eau minérale. Plus qu'un brunch, un repas raffiné aux couleurs de l'Italie.
Bravo. L'adresse, très incarnée par le maître des lieux, Massimo Mori ; le répertoire méconnu des recettes de la Lagune.
Dommage. Et pourquoi pas le samedi?
Mori Venice Bar. 2, rue du Quatre-Septembre, IIe. Tél.: 01 44 55 51 55. Tlj. Brunch à 43 € (49 € avec une coupe de prosecco). Menu: 75 €. Carte: env. 60-80 €.
Buvette: 8,5/10
Buvette Crédits photo : Lucien Lung
Le lieu. L'annexe parisienne de la New-Yorkaise Jody Williams, ouverte depuis la rentrée en plein cœur de SoPi (South Pigalle), ressemble comme deux gouttes d'eau à sa grande sœur de West Village. Du breakfast au late dinner, on s'installe dans un cadre élégant de pierre et brique sur l'une des tables en bois ou, encore mieux, autour du bar en marbre massif, couvert de viennoiseries, scones, financiers, mottes de beurre et autres confitures alléchantes.
Le brunch. Pas de formule toute faite, mais une carte variée où piocher des œufs brouillés cuits vapeur, recouverts de jambon de Bayonne 18 mois d'âge tranché minute sur une Wismer rutilante et de parmesan râpé (9 €), un croque forestier aux champignons poêlés et gruyère ultragourmand (8 €), une salade au poulet rôti et haricots verts savoureuse (10 €), une gaufre maison aux fruits rouges (7 €) ou encore un pain perdu, cognac et crème terriblement addictif (7 €). Tout est fin, goûteux et servi dans une vaisselle chic avec argenterie et serviette en tissu.
Bravo. Le service continu all day long, la déco so New York!
Dommage. La limonade maison trop sucrée.
Buvette. 28, rue Henry-Monnier, IXe. Tél.: 01 44 63 41 71. Pas de rés. Tlj sf lun., de 8 h 30 (10 h le w.-e.) à minuit. Carte: env. 20-30 €.
Holybelly: 8/10
Le lieu. Spot emblématique de la vivacité du Xe arrondissement, un coffee shop accueillant a été imaginé par Sarah et Nico, deux Français de retour de Melbourne. Entre le carrelage vintage, la table d'hôte, le canapé, la guirlande lumineuse et le flipper, on n'a plus envie de décoller.
Le brunch. À la carte tous les jours, des œufs (pochés, au plat ou brouillés) servis avec deux accompagnements (bacon, boudin noir ou champignons au thym) - 12,50 € -, d'excellents pancakes en version salée (avec œufs au plat, bacon croustillant et bourbon butter - 13 €) ou sucrée (fruits de saison, crème fouettée, pistaches et sirop d'érable - 11,50 €) ou du müesli aux pommes, fromage blanc et noisettes (6,50 €). Et aussi, le week-end, l'assiette «special» différente toutes les semaines. Œufs brouillés, saucisse de porc rustique, confiture d'oignon et hashbrowns, ce jour-là. Avec un café filtre de la Brûlerie de Belleville, on est sûr de bien démarrer sa journée.
Bravo. Le «Pain des amis» du Pain et des Idées voisin, l'ambiance de potes.
Dommage. Il faut parfois attendre - longuement - son tour pour une table.
Holybelly. 19, rue Lucien-Sampaix, Xe . Tél.: 09 73 60 13 64. Pas de rés. Tlj sf mar. et mer., de 9 h (10 h le w.-e.) à 18 h. Carte: env.15-20 €.
Marcel: 7,5/10
Marcel Crédits photo : Lucien Lung
Le lieu. Après le succès de son adresse sur les hauteurs de Montmartre, cette cantine aux façons new-yorkaises s'est dédoublée à la rentrée derrière le Bon Marché, arborant le même look de loft industriel sombre et la même carte flirtant avec les spécialités yankees. Seule la clientèle diffère, beaucoup plus rive gauche.
Le brunch. À composer à partir d'un large choix de céréales et pains - Granola maison, fruits frais et yaourt pour la bonne conscience (10 €), scone servi tiède avec sa chantilly maison et une jolie confiture de fraises (6 €) -, œufs Benedict très réussis (12 €), brouillés manquant un peu d'assaisonnement mais sauvés par des saucisses rappelant les bons barbecues estivaux (12 €), sandwichs (club, reuben, hot dog) et salades (caesar, cobb, niçoise). À moins que vous ne craquiez pour les régressives mais caloriques gaufres, pancakes ou brioches perdues. Promis, on ne vous en voudra pas.
Bravo. La vente à emporter, la résa avant 12 h 30.
Dommage. Les tables collées les unes aux autres.
Marcel. 15, rue de Babylone, VIIe. Tél.: 01 42 22 62 62. Tlj, de 10 h à 23 h (19 h le w.-e.). Carte: env. 20-40 €.
Le Pain Quotidien: 7,5/10
Le Pain Quotidien Charonne. Crédits photo : Lucien Lung
Le lieu. Depuis décembre dernier, l'enseigne belge a investi cette fois les abords de la Bastille en restant fidèle à ses codes de naturalité (bois blond, déco casiers, grande table d'hôte), mais en forçant sur le côté loft, en osmose avec le quartier. Comme toujours, on retrouve aussi le corner pain-viennoiseries-douceurs, pour les petites faims gourmandes.
Le brunch. En fait, il s'agit de choisir parmi le triptyque: «paysan» (avec jambon, comté et œuf coque bio à 23,50 €), «botanique» (100 % végétalien, 21,95 €) ou «royal» (avec saumon fumé bio ou assortiment charcuterie-fromages bio, œuf coque bio, à 26,50 €). Élu pour sa nouveauté, le brunch «tout vert» se révèle convaincant avec ses taboulé de quinoa, légumes grillés, avocat et houmous, salade de fruits frais, Granola maison et banane bio, son jus de fruits pressés, sa boisson chaude et ses pains et confitures tout aussi bio. Un excellent rapport qualité-prix.
Bravo. Les brunchs proposés tous les jours, l'extrême gentillesse des serveurs, la terrasse pour les beaux jours.
Dommage. Beaucoup de candidats, moins d'élus!
Le Pain Quotidien. 24, rue de Charonne, XIe. Tél.: 01 48 06 72 04. Formules: petit déj. à partir de 9,60 €, assiettes composées à partir de 13,60 €. Carte: env. 30 €. Brunchs à 21,95, 23,50 et 26,50 €. Tlj.
Café Marlette: 7/10
Le lieu. C'est tout frais. La marque de préparations bio pour pâtisseries et pains des deux sœurs originaires de l'île de Ré vient d'ouvrir son café à la place d'un marchand de journaux, rue des Martyrs. Sans surprise dans ce quartier «biobo», la vingtaine de places assises s'arrachent, d'autant que la déco rustique, vintage et lumineuse est des plus chaleureuses.
Le brunch. Pour 24,90 €, une formule complète avec boisson chaude, jus d'orange pressée (à préférer à la citronnade), œuf à la coque - mouillettes, jambon Prince de Paris et fromages Beillevaire, velouté du moment (carotte-verveine le jour de notre passage), petite salade au quinoa, compote maison ou fromage blanc (crémeux), pains, et, cerise sur le gâteau, une pâtisserie Marlette au choix (optez pour le banana bread au chocolat). Rien d'éblouissant, mais c'est frais, sain et joliment préparé.
Bravo. Les produits sourcés, les préparations en vente sur place (scones, financiers, cakes à l'épeautre, tartes…).
Dommage. Cela va peut-être se calmer mais, pour l'instant, l'attente est fort longue pour une table, et le service gentiment débordé.
Café Marlette. 51, rue des Martyrs, IXe. Tél.: 01 48 74 89 73. Pas de rés. Tlj sf lun., de 8 h 30 (10 h dim.) à 19 h 30 (18 h dim). Carte: env. 15 €. Brunch: 24,90 € (sam. et dim. jusqu'à 16 h 30).
düo: 7/10
Le lieu. Il fait partie de ces «adresses couteaux suisses» dont nous vous parlions récemment, à la fois galerie d'art contemporain, café et restaurant. C'est donc l'un des nouveaux spots arty-gourmands du quartier Oberkampf, où la salle d'expo jouxte la cuisine ouverte sur le mini-restaurant.
Le brunch. Une jeune chef franco-japonaise (Maori Murota) prépare à la minute des petites nourritures fraîches et délurées. Au sommaire du brunch, trois possibilités: l'assiette poisson (saumon fumé, œufs brouillés, tarama, chèvre frais, salade de harengs, galette de pomme de terre, fruits de saison), la carnée (pastrami de dinde, bœuf séché, œufs brouillés, tomme de brebis…) ou la végétarienne (rouleau de printemps aux poires, œufs brouillés, etc.). Avec, en dénominateur commun, le jus d'orange frais, le café ou thé et le fromage blanc au coulis de butternut et müesli maison.
Bravo. Le tarif très doux du brunch, les produits bien sélectionnés.
Dommage. La double vocation du lieu peut déplaire.
düo. 24, rue du Marché-Popincourt, XIe. Tél.: 09 82 49 43 63. Tlj sf lun. de 12 h à 23 h (dim. jusqu'à 18 h). Formules: à 15 et 18 € (déj.). Carte: env. 20 €. Brunch le dim. à 19 €.
Lanna Café: 6,5/10
Le lieu. Bon petit look pour ce nouveau venu du quartier, qui trône à l'angle de la rue des Dames et de la rue Lemercier. La petite bicoque combine comptoir et tabourets hauts de bistrot, papier peint façon pochoir world et ambiance détendue comme on les aime. Assurément un bon spot pour les riverains.
Le brunch. Le vent asiatisant qui souffle sur la carte balaie aussi la formule brunch. Après le jus de fruit, le café et les tartines pain-beurre-confiture (ou pendant si on est vraiment à fond dans le concept), on se réchauffe au bouillon thaï, bien parfumé et accompagné de ravioles de porc charnues. Et on termine en douceur avec un cheesecake maison ou une rafraîchissante salade de fruits frais et sorbet citron-basilic.
Bravo. Le service, prévenant et décontracté.
Dommage. La formule moyennement modulable et quand même assez «brunch de loin».
Le lieu. Un nom de plus à coucher sur la (longue) liste des lieux trendy ayant cédé aux sirènes du design scandinavo-vintage. De façon plutôt inspirée en l'occurrence, puisque la salle de restaurant fait son effet avec ses chaises, fauteuils et suspensions dépareillés et ses odeurs de bois ciré. Voilà qui donne envie de découvrir les chambres de l'hôtel attenant, toutes signées par un artiste ou créateur différent.
Le brunch. La table clamant haut et fort son amour du poisson, il n'est pas étonnant de le retrouver à l'heure du café du matin. Sous la forme d'une brouillade, patates sautées et pastrami de veau ou d'une assiette scandinave (forcément) bien dressée: hareng mariné et fumé, saumon gravlax, tarama… À faire suivre d'un dessert choisi à la carte.
Bravo. La terrasse sur la petite place, très tranquille bien qu'en plein cœur de ville.
Dommage. Pas de viennoiseries ni confiture, un burger qui se promène à la carte… C'est bon mais ça sent quand même le hors-sujet.
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