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10 avril 2013 à 22:06 (Mis à jour: 11 avril 2013 à 10:09)
Par DOMINIQUE POIRET
«Redressement, tondo», 2009, de Marc Couturier. - Photo courtesy Marc Couturier
Le dessin est à l’honneur en cette fin de semaine à Paris avec trois salons. Le vétéran - créé en 1991 - et consacré au dessin ancien est installé au palais Brongniart (1), pour le plus grand bonheur des amateurs de belles feuilles, à l’encre, au crayon ou au fusain
Le Carrousel du Louvre reçoit le deuxième, qui fête son 7eanniversaire avec la participation de sept galeries suisses. «Drawing Now», axé sur la création graphique contemporaine, réunit 85 galeries dont 30 % étrangères et 14 ayant moins de quatre ans d’existence et présentant le travail d’un artiste émergent. Après Catherine Millet, c’est au tour de Jean de Loisy d’y dévoiler son «musée imaginaire», avec notamment les œuvres de Marc Couturier. Parmi les focus : Françoise Pétrovitch, Damien Cabanes, ou Davor Vrankic. Enfin DDESSIN [13] (3), qui succède à «Chic dessin», accueille une vingtaine de galeries françaises et étrangères.
(1) Palais de la Bourse, 75001. Jusqu’au 15 avril, Salondudessin.com
VIDÉOS. La culture ne quitte jamais la capitale ! Voici une petite liste non exhaustive des cinq expositions présentes cet été à Paris qu'il ne faut pas rater.
L'artiste Anish Kapoor se tient devant sa sculpture polémique "le vagin de la reine" exposée au château de Versailles.Copyright Apple, Inc., 2015
L'exposition The Art of the Brick vous fait découvrir les 105 oeuvres de Légo, construites avec plus d'un million de petites pièces colorées par l'artiste et sculpteur new-yorkais Nathan Sawaya. Un espace de 1 500 m2, ouvert au public jusqu'au 30 août 2015 à la porte de Versailles, où tyrannosaure de 6 mètres de long, robe de princesse et objets en tout genre interpellent notre curiosité... Tout est pensé pour susciter l'attention des enfants, mais aussi celle des adultes. Cette exposition autour du Légo a aussi une dimension pédagogique puisqu'elle revisite des œuvres très connues comme Le Cri ou encore la Vénus de Milo, dans le but de rendre l'art ludique.
Envie de visiter la grotte de Lascaux ? Descendez porte de Versailles à Paris! Le Parc des expositions accueille jusqu'au 30 août la reconstitution de la célèbre grotte d'Aquitaine. Armé d'un audioguide en forme de téléphone et de lunettes 3D, on part à la découverte de cette exposition nomade et internationale : Lascaux à Paris. Déambulez au milieu des paravents noirs et des lumières tamisées. Des photos d'archives et des textes explicatifs tapissent les murs, tandis que les quelques curieux se promènent en silence, pendus à leurs téléphones portatifs qui leur prodiguent commentaires et témoignages de l'époque de la découverte, comme s'y on y était !
L'École des sorciers s'installe à la Cité du cinéma en région parisienne. Jusqu'au 6 septembre, l'exposition Harry Potter présente une flopée d'articles cultes de la saga et vous (re)plonge dans l'univers magique du jeune sorcier à la cicatrice. Un incontournable pour les fans. Et qui dit expo, dit habituellement collections d'objets dans des vitrines et mise à distance du visiteur qu'on ne voudrait pas voir abîmer les oeuvres artistiques. Mais les studios Warner et leurs prestataires connaissent leur métier : ici, l'objectif est au contraire de permettre aux « moldus » une visite immersive avec mise en contexte des objets exposés. Les grands espaces de la Cité du cinéma sont avantageusement exploités, l'entrée ayant même été transformée aux couleurs de Poudlard.
Jusqu'au 1er novembre 2015, partez à la visite du « Vagin de la reine » au château de Versailles. Après Takashi Murakami et Jeff Koons, c'est au tour de l'artiste anglo-indien Anish Kapoor de provoquer une polémique sans précédent au château du Roi Soleil. Anish Kapoor, un des plus grands noms de l'art contemporain, joue avec l'environnement et la matière pour donner vie à ses oeuvres. Des sculptures aux formes incurvées, aux couleurs sobres, mais intenses... Pour l'artiste, toute « cette agitation n'a rien à voir avec [son] travail, cela concerne un vieux débat en France sur l'histoire et la modernité ». À vous de juger !
Après le succès de la collection Chtchoukine, la Fondation Vuitton réitère cet automne avec une autre collection extraordinaire, celle du Museum of Moderne Art de New York. Le meilleur de l’art moderne est ainsi de nouveau à l’honneur de ce hors-série.
Critique Avec la foire Paris + , du 20 au 23 octobre, les expositions d’artistes contemporains ont fleuri dans la capitale. En voici quatre qui méritent le détour. >>Lirelasuite
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Analyse C’est une petite musique qui est montée progressivement, jusqu’à couvrir le débat parlementaire : le gouvernement a fini par recourir, mercredi 19 octobre, à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, permettant l’adoption du budget sans vote. Retour sur une pièce en trois actes. >>Lirelasuite
Les faits Le président de la République a célébré le centenaire de la Grande Mosquée de Paris, mercredi 19 octobre. Constatant que la loi séparatisme avait été « souvent reçue avec méfiance » dans les rangs musulmans, il a défendu un texte qui « offre des garde-fous » contre l’islam radical. >>Lirelasuite
Les faits Des assemblées générales organisées mercredi 19 octobre sur les sites de TotalEnergies ont donné lieu à une levée de la grève à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique) et à une reconduction dans les autres installations bloquées. La CGT a dit avoir proposé à la direction du groupe un « protocole de fin de conflit ». >>Lirelasuite
Reportage Après la mort de la collégienne parisienne, dont le corps a été retrouvé dans une malle vendredi 14 octobre, les élèves de son établissement scolaire et les habitants du quartier restent très touchés par le drame. Une veillée de prière est organisée, vendredi 21 octobre, à l’église Saint-Georges de la Villette. >>Lirelasuite
Danone table sur un million de consommateurs supplémentaires pour sa marque phare.
Au détour de la route qui descend du plateau du Gavot, l’usine de l’eau d’Evian apparaît en contrebas, imposante, avec le lac Léman comme majestueux décor. Sur les côtés se tient la plus importante gare privée de France, d’où partent chaque jour cinq convois, chacun emportant un million de bouteilles.
« C’est la plus grosse usine d’embouteillage d’eau minérale au monde, avec une production de 1,5 milliard de bouteilles par an », s’enorgueillit Stéphane Dupays, le directeur du site situé à Publier-Amphion (Haute-Savoie).
Ceux qui n’ont jamais visité d’usine d’embouteillage seront déçus s’ils espèrent admirer une source jaillissante. Le précieux liquide provient des pluies et des neiges tombées sur le plateau du Gavot, distant d’une dizaine de kilomètres.
Une source que l’homme n’approche jamais
C’est sur cette zone de 35 km2 , qu’on appelle l’impluvium, qu’elles s’infiltrent et traversent des roches glaciaires pendant une quinzaine d’années avant de parvenir à la source que l’homme n’approche jamais. Des conduites en acier entraînent par gravité le précieux liquide vers l’usine où il ne voit pour la première fois la lumière que pendant quelques secondes, au moment de sa mise en bouteille.
Pas de geyser, donc, mais une succession de presses à fabriquer des préformes, de souffleuses pour transformer ces petits tubes de plastique PET en bouteilles, de chaînes de remplissage, de méandres de tapis roulants où se bousculent des armées de bouteilles aux bouchons bleus ou roses, de robots pour les mettre en palettes… La ruche industrielle fonctionne sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
La « goutte » d’Evian
Depuis peu, une nouvelle ligne de production a été mise en place pour le dernier pari industriel et marketing de Danone : la « goutte » d’Evian. Une mini-bouteille de 20 cl sans étiquette mais avec un logo en relief et dont le bouchon a été remplacé par un opercule. « Il nous a fallu trois ans entre la première réflexion et la première goutte sortie de la chaîne », explique Thomas Kyriaco, responsable marketing et chef du projet.
Si Danone ne veut pas communiquer sur l’investissement consacré au produit, l’objectif est clair : toucher en 2014 un million de consommateurs… loin des grandes surfaces. Ce sont des vendeurs de rue qui vont proposer ces bouteilles aux passants, et cela à partir de dimanche 22 juin, à l’occasion des 24 heures du Velib’, le dispositif parisien de libre-service de vélos (1). « La vente ambulante est au cœur de notre proposition, insiste Thomas Kyriaco. C’est l’ADN du concept. »
L’équivalent d’un verre d’eau
Selon Danone, deux Français sur trois ne s’hydratent pas assez car, vie moderne oblige, ils ne prendraient pas le temps de traiter la « petite soif » quand ils sont hors de chez eux. Des vendeurs seront donc disposés à des endroits de grands flux pour proposer ces flacons dont le volume, soigneusement choisi après des enquêtes auprès des consommateurs, correspond à un verre d’eau.
Le but est que les acheteurs boivent et écrasent l’emballage avec la possibilité de le rendre aux vendeurs pour un recyclage intégral. Un nouveau service et un geste inédit, insiste Danone, mais un geste qui a un prix : 1 €, soit, donc, 5 € le litre, c’est-à-dire jusqu’à plus de dix fois son prix en format familial en grande surface…
Des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être, selon Thomas Kyriaco. « Ce produit représente un nouveau service avec de nombreuses équipes, une goutte d’Evian proposée fraîche dans des endroits clés et donc avec un coût logistique », dit le chef du projet qui insiste aussi sur la proposition de recyclage du contenant qui sera faite de manière systématique aux acheteurs. Outre la vente ambulante, Danone a entamé des discussions avec des chaînes hôtelières ou des « brasseries de prestige » qui pourraient proposer la « goutte » à leurs clients.
« Les consommateurs perdent un peu le repère des tarifs »
Ce nouveau format, qui se veut « premium » (la chaîne de production est optimisée pour éviter tout choc ou rayure sur la bouteille) vient s’ajouter à la vingtaine de contenants existants et concourt à la volonté de diversification de la clientèle. Danone a lancé ainsi plusieurs initiatives ces derniers temps avec, notamment, un service de livraison à domicile.
« Pour un minéralier, créer de nouveaux formats est certes une manière de répondre à de nouveaux besoins des consommateurs, estime Antoine de Riedmatten, associé au cabinet Deloitte et spécialiste de la grande consommation. Mais c’est aussi retrouver une certaine liberté dans les prix car les consommateurs perdent un peu le repère des tarifs. » Selon ce spécialiste, le marché de l’eau minérale est d’autant plus difficile que les entreprises privilégient les fontaines d’eau.
Reste que le pari d’Evian est peut-être aussi d’asseoir une notoriété déjà parmi les plus abouties des eaux minérales, et de remettre un peu d’impulsion dans les ventes d’un produit, l’eau, somme toute basique en allant au-devant de la clientèle potentielle.
Le marché de l’eau reprend des couleurs
Après une période de crise, le marché de l’eau en bouteille regagne en croissance depuis 2010, mais cette progression a ralenti en 2013.
Les ventes d’eau plate en grandes et moyennes surfaces ont enregistré une hausse de 2 % de leur chiffre d’affaires sur les douze derniers mois, à 1,3 milliard d’euros alors que les volumes ont crû de 3,4 %, à 5,7 milliards de litres, selon les derniers chiffres du cabinet IRI.
Les eaux pétillantes perdent 0,7 % de chiffre d’affaires à 600 millions d’euros avec un volume en progression de 0,8 %, à 1,2 milliard de litres. Les ventes d’eaux aromatisées ont progressé de 15,2 % en chiffre d’affaires (115 millions d’euros) pour 120 millions de litres.
Danone eau France (Evian, Badoit, Volvic ou Salvetat) réalise quelque 500 millions de chiffre d’affaires.
Le marché de l’eau est atypique car les volumes sont bien plus importants que les chiffres d’affaires en raison de la sévère concurrence qui se joue sur les prix de ces produits d’appel.
Michel Waintrop (envoyé spécial à Publier-Amphion, en Haute-Savoie)
(1) De 8 à 22 heures sur l’avenue des Champs-Élysées, avec de nombreuses manifestations et un relais à vélos.
Au détour de la route qui descend du plateau du Gavot, l’usine de l’eau d’Evian apparaît en contrebas, imposante, avec le lac Léman comme majestueux décor. Sur les côtés se tient la plus importante gare privée de France, d’où partent chaque jour cinq convois, chacun emportant un million de bouteilles.
« C’est la plus grosse usine d’embouteillage d’eau minérale au monde, avec une production de 1,5 milliard de bouteilles par an », s’enorgueillit Stéphane Dupays, le directeur du site situé à Publier-Amphion (Haute-Savoie).
Ceux qui n’ont jamais visité d’usine d’embouteillage seront déçus s’ils espèrent admirer une source jaillissante. Le précieux liquide provient des pluies et des neiges tombées sur le plateau du Gavot, distant d’une dizaine de kilomètres.
Une source que l’homme n’approche jamais
C’est sur cette zone de 35 km2 , qu’on appelle l’impluvium, qu’elles s’infiltrent et traversent des roches glaciaires pendant une quinzaine d’années avant de parvenir à la source que l’homme n’approche jamais. Des conduites en acier entraînent par gravité le précieux liquide vers l’usine où il ne voit pour la première fois la lumière que pendant quelques secondes, au moment de sa mise en bouteille.
Pas de geyser, donc, mais une succession de presses à fabriquer des préformes, de souffleuses pour transformer ces petits tubes de plastique PET en bouteilles, de chaînes de remplissage, de méandres de tapis roulants où se bousculent des armées de bouteilles aux bouchons bleus ou roses, de robots pour les mettre en palettes… La ruche industrielle fonctionne sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
La « goutte » d’Evian
Depuis peu, une nouvelle ligne de production a été mise en place pour le dernier pari industriel et marketing de Danone : la « goutte » d’Evian. Une mini-bouteille de 20 cl sans étiquette mais avec un logo en relief et dont le bouchon a été remplacé par un opercule. « Il nous a fallu trois ans entre la première réflexion et la première goutte sortie de la chaîne », explique Thomas Kyriaco, responsable marketing et chef du projet.
Si Danone ne veut pas communiquer sur l’investissement consacré au produit, l’objectif est clair : toucher en 2014 un million de consommateurs… loin des grandes surfaces. Ce sont des vendeurs de rue qui vont proposer ces bouteilles aux passants, et cela à partir de dimanche 22 juin, à l’occasion des 24 heures du Velib’, le dispositif parisien de libre-service de vélos (1). « La vente ambulante est au cœur de notre proposition, insiste Thomas Kyriaco. C’est l’ADN du concept. »
L’équivalent d’un verre d’eau
Selon Danone, deux Français sur trois ne s’hydratent pas assez car, vie moderne oblige, ils ne prendraient pas le temps de traiter la « petite soif » quand ils sont hors de chez eux. Des vendeurs seront donc disposés à des endroits de grands flux pour proposer ces flacons dont le volume, soigneusement choisi après des enquêtes auprès des consommateurs, correspond à un verre d’eau.
Le but est que les acheteurs boivent et écrasent l’emballage avec la possibilité de le rendre aux vendeurs pour un recyclage intégral. Un nouveau service et un geste inédit, insiste Danone, mais un geste qui a un prix : 1 €, soit, donc, 5 € le litre, c’est-à-dire jusqu’à plus de dix fois son prix en format familial en grande surface…
Des comparaisons qui n’ont pas lieu d’être, selon Thomas Kyriaco. « Ce produit représente un nouveau service avec de nombreuses équipes, une goutte d’Evian proposée fraîche dans des endroits clés et donc avec un coût logistique », dit le chef du projet qui insiste aussi sur la proposition de recyclage du contenant qui sera faite de manière systématique aux acheteurs. Outre la vente ambulante, Danone a entamé des discussions avec des chaînes hôtelières ou des « brasseries de prestige » qui pourraient proposer la « goutte » à leurs clients.
« Les consommateurs perdent un peu le repère des tarifs »
Ce nouveau format, qui se veut « premium » (la chaîne de production est optimisée pour éviter tout choc ou rayure sur la bouteille) vient s’ajouter à la vingtaine de contenants existants et concourt à la volonté de diversification de la clientèle. Danone a lancé ainsi plusieurs initiatives ces derniers temps avec, notamment, un service de livraison à domicile.
« Pour un minéralier, créer de nouveaux formats est certes une manière de répondre à de nouveaux besoins des consommateurs, estime Antoine de Riedmatten, associé au cabinet Deloitte et spécialiste de la grande consommation. Mais c’est aussi retrouver une certaine liberté dans les prix car les consommateurs perdent un peu le repère des tarifs. » Selon ce spécialiste, le marché de l’eau minérale est d’autant plus difficile que les entreprises privilégient les fontaines d’eau.
Reste que le pari d’Evian est peut-être aussi d’asseoir une notoriété déjà parmi les plus abouties des eaux minérales, et de remettre un peu d’impulsion dans les ventes d’un produit, l’eau, somme toute basique en allant au-devant de la clientèle potentielle.
Le marché de l’eau reprend des couleurs
Après une période de crise, le marché de l’eau en bouteille regagne en croissance depuis 2010, mais cette progression a ralenti en 2013.
Les ventes d’eau plate en grandes et moyennes surfaces ont enregistré une hausse de 2 % de leur chiffre d’affaires sur les douze derniers mois, à 1,3 milliard d’euros alors que les volumes ont crû de 3,4 %, à 5,7 milliards de litres, selon les derniers chiffres du cabinet IRI.
Les eaux pétillantes perdent 0,7 % de chiffre d’affaires à 600 millions d’euros avec un volume en progression de 0,8 %, à 1,2 milliard de litres. Les ventes d’eaux aromatisées ont progressé de 15,2 % en chiffre d’affaires (115 millions d’euros) pour 120 millions de litres.
Danone eau France (Evian, Badoit, Volvic ou Salvetat) réalise quelque 500 millions de chiffre d’affaires.
Le marché de l’eau est atypique car les volumes sont bien plus importants que les chiffres d’affaires en raison de la sévère concurrence qui se joue sur les prix de ces produits d’appel.
Michel Waintrop (envoyé spécial à Publier-Amphion, en Haute-Savoie)
(1) De 8 à 22 heures sur l’avenue des Champs-Élysées, avec de nombreuses manifestations et un relais à vélos.
Deux amis sont partis visiter leur capitale à pied. Il ne sont allés ni à la Tour Eiffel, ni à l’île de la Cité, ni au musée du Louvre. Mais ils ont admiré la dalle de Bobigny, la skyline de Créteil, Pouillon city à Meudon-la-Forêt, le mont Valérien à Suresnes, l’île Saint-Denis… Au fil de 6 jours de marche, ils ont traversé 36 communes, à travers les 3 départements de la petite couronne (92, 93, 94) et une incursion à Versailles (78), pour rallier les terminus du métro parisien dans une grande boucle qui dessine un nouveau regard sur Paris. Échangeurs autoroutiers et places du marché, grands ensembles et écoles républicaines, lignes à haute tension et pavillons de meulière, églises et zones industrielles, mosquées et cités-jardins, anciens forts et jardins ouvriers, friches et cimetières, carrefours et ZAC, carrières et voies ferrées, fleuves et rivières. Faire le tour d’une métropole à pied, c’est un peu comme sur un bateau de croisière, visiter la salle des machines. La Révolution de Paris crée de nouveaux usages, ouvre de nouveaux espaces dans la capitale, invente une nouvelle géographie. Bienvenue dans le Paris du 21e siècle. Bienvenue dans la vraie ville. Bienvenue chez vous.
Exposition :Cet immense rêve de l'océan... Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugo 2 décembre 2005- 5 mars 2006 - prolongation jusqu'au 19 mars 2006.
A la Maison de Victor Hugo (que j’avais déjà visitée auparavant).
Hôtel de Rohan-Guéménée 6, place des Vosges 75004 Paris Tél. : 01 42 72 10 16 Fax. : 01 42 72 06 64
Photo :Place des Vosges et l’hôtel de de Rohan-Guéménée au fond
« Rendez-vous compte de l’état de mon esprit dans la solitude splendide où je vis, comme perché à la pointe d’une roche, ayant toutes les grandes écumes des vagues et toutes les grandes nuées du ciel sous ma fenêtre. J’habite dans cet immense rêve de l’océan, je deviens peu à peu un somnambule de la mer, et, devant tous ces prodigieux spectacles et toute cette énorme pensée vivante où je m’abîme, je finis par ne plus être qu’une espèce de témoin de Dieu.
C’est de cette éternelle contemplation que je m’éveille pour vous écrire. Prenez donc ma lettre comme elle est, prenez ma pensée comme elle vient, un peu décousue, un peu dénouée par toute cette gigantesque oscillation de l’infini. »
C’est de cette lettre adressée en 1856 au jeune poète belge, Franz Stevens, par l’exilé de Guernesey, que la maison de Victor Hugo à Paris a emprunté le titre de son exposition : « Cet immense rêve de l’océan…, Paysages de mer et autres sujets marins par Victor Hugo »
Cette exposition sur le thème de la mer se tient jusqu’au 5 mars 2006 à la Maison de Victor Hugo (6, place des Vosges, 75004 Paris). Elle fait suite à l'acquisition de l’exceptionnelle édition des Travailleurs de la mer, exemplaire de l’auteur enrichi de dessins inédits, lettres et "copeaux" (notes et premiers essais de texte). Outre ces documents inédits, le musée présente des photographies de l’exil à Jersey puis à Guernesey, une centaine de dessins de Hugo (dont les magnifiques phares des Casquets et d'Eddystone), provenant de collections privées et de différents musées, et 45 gravures de Fortuné Méaulle réalisés à partir de dessins de l’auteur des Travailleurs de la mer.
Dans une des lettres écrites de Hauteville (Guernesey) à ses fils Charles et François-Victor, nous découvrons que les Travailleurs de la mer n’était pas le titre initialement prévu : « Le collectionnement est terminé, j’ai gardé jusqu’à présent le secret du titre, je vous le confie à vous, mes bien-aimés. Ne le dites encore à personne, le livre sera intitulé L’abîme. »
Après l’exposition de la Bibliothèque nationale de France sur Victor Hugo - l’homme océan, en 2002, voici une nouvelle occasion de pénétrer l'univers imaginaire et grandiose de celui qui fut tout à la fois poète, romancier et dessinateur de l’océan.
Plusieurs essais et deux expositions parisiennes majeures viennent rappeler ici combien, dans le Paris d'avant 1914, l'avant-garde fut d'abord une affaire de famille.
Maurice Denis estimait à une centaine les esthètes qui, en France à l'orée du XXe siècle, prônaient le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui de Mallarmé. Opposée aux machines mythologiques ou historiques de l'académie, cette avant-garde d'écrivains, d'artistes, de collectionneurs et de mécènes - ils furent souvent tout cela à la fois - entendait conjuguer le bonheur au présent. Dans une société corsetée de normes et de codes, elle luttait pour que le moi, l'individuel au plus intime, s'affirme en toute liberté.
Au cœur de ce mouvement, quasiment relié à chaque membre, on trouve les Rouart. À partir de 1901, la généalogie de ces grands bourgeois éclairés fusionne avec celle des Manet, des Morisot et des Lerolle, ce qui donne un arbre aussi complexe que brillant. Où figurent aussi bien Mallarmé que Valéry. Où l'on note dans le premier cercle aussi bien Renoir, Monet, Debussy que Gide. Dans un livre très clair Le Roman des Rouart, à paraître le 7 mars, David Haziot est le premier à décrire l'intégralité de ces ramifications et à évaluer leur importance respective dans l'histoire de la pensée et des arts.
Julie la ravissante, dite Bibi, est inlassablement peinte par sa mère, Berthe Morisot (Julie au violon , 1893). Son oncle est Édouard Manet, son tuteur légal, Mallarmé. Elle épousera Ernest, un des fils d'Henri Rouart. Son journal d'adolescente est une mine d'or.Crédits photo : Editions Paris Musées 2004
Saga de quatre générations
C'est une performance car même l'académicien Jean-Marie Rouart, le dernier en date à porter haut le flambeau ancestral, n'a détaillé si précisément cette saga d'excellence courant sur quatre générations. Du seul point de vue de la peinture, cette étude permet de comprendre comment, de portraits de famille seulement appréciés par un petit groupe privé, des dizaines d'œuvres sont devenues des icônes de musées internationaux.
Le récit, digne de celui des Médicis pour Florence, débute avec Henri Rouart (1833-1912). Cet homme, aussi grand de taille que réservé de caractère, a fait fructifier la fortune de son père acquise dans la confection de passementeries pour les uniformes en construisant des moteurs nécessaires à l'éclairage et à la réfrigération. Puis, non loin du Creusot (Saône-et-Loire), son usine s'est mise à produire tous les types de tubes de fer possibles. Dans le secteur, il n'était pas loin d'avoir le monopole.
À cinquante ans, Henri se retire pour, enfin, se consacrer pleinement à sa passion. Il est peintre, paysagiste, et plus encore collectionneur. Son goût s'est affiné aux côtés de Corot, de Millet, et aussi de son épouse descendante des meilleurs ébénistes que la France ait connus depuis l'époque de Louis XVI. Surtout, il a un ami cher, Edgar Degas, son cadet d'un an, condisciple au lycée Louis-le-Grand avec Caillebotte et aussi le futur librettiste de Bizet pour Carmen, Ludovic Halévy.
Dans ses propriétés de La Queue-en-Brie (Val-de-Marne), de Melun (Seine-et-Marne) et surtout dans son hôtel du 34, rue de Lisbonne à Paris, il accroche ses travaux. Certains ont été exposés dès 1864 au Salon officiel. En 1873, il y a été refusé, comme Renoir. Il lui a aussitôt acheté L'Allée cavalière au bois de Boulogne (aujourd'hui à Hambourg). Ce grand format suspendu au-dessus de dizaines de cadres de moindre taille sera l'un des fleurons de sa collection, l'une des plus importantes de son siècle avant d'être dispersée à sa mort ; événement qui consacrera le triomphe définitif de la peinture impressionniste en portant les prix à des hauteurs stratosphériques.
Forte de cinq cents peintures et presque autant de dessins, elle a comporté un Vélasquez, un Poussin, quatre Greco, des Fragonard, des Chardin, un Goya, mais aussi, à plus forte proportion, des créations modernes. Celles de ses maîtres (56 Corot, 61 dessins de Millet) et aussi celles de Courbet, Daumier, Delacroix (70 dessins), Manet, des impressionnistes, bien sûr, et même deux Gauguin…
En 1875, Degas représente son ami d'enfance Henri Rouart devant son usine de Montluçon (Allier). Elle est le symbole de sa fortune, quoique l'homme préfère regarder ailleurs. Le tableau restera dans la famille bien après la vente de la collection en 1912. C'est Clément, fils de Julie Manet et petit-fils d'Henri, qui le cédera à la Fondation Carnegie aux États-Unis où il est visible.Crédits photo : Carnegie Museum of Art
Une ribambelle de mariages
Henri avait un frère de six ans plus jeune que lui et moins brillant, mais qui se maria avec une fille de bronzier, cousine du peintre Henry Lerolle. Cet Alexis Rouart acheta aussi des Pissarro et des Degas dont Les Petites Modistes (aujourd'hui à Kansas City). Car Degas est également son ami. Au fil des années, ce dernier, éternel célibataire, s'imposera comme l'autre père, le parrain de la tribu. Il sera à l'origine d'une ribambelle de mariages.
Par son entremise, Julie, fille de Berthe Morisot et nièce de Manet, convolera avec son unique élève à savoir l'avant-dernier fils d'Henri, Ernest, lequel exposera avec le Douanier Rousseau, Rouault, Bonnard, Vuillard et Maurice Denis.
Les deux frères de celui-ci - Eugène l'ami le plus intime de Gide, cofondateur de la NRF, et Louis, cofondateur de la revue L'Occident, puis éditeur d'écrivains catholiques tels que Paul Claudel, Francis Jammes ou Jacques Maritain - s'unissant pour leur part avec les filles Lerolle.
Dans leur portrait double au piano, chef-d'œuvre exécuté vers 1897 par Renoir, aujourd'hui visible au Musée de l'Orangerie, on remarque ce qui apparaît désormais comme un clin d'œil à l'arrière-plan: deux toiles, l'une avec des ballerines, l'autre avec des chevaux de course. Plus tard, Paul Valéry épousa une des cousines de Julie Manet, et sa fille devint la femme d'un petit-fils d'Henri Rouart.
Degas avait un jour écrit à Henri: «Tu seras béni, homme juste, dans tes enfants et les enfants de tes enfants.» Malgré les excès, la maladie, les tromperies et quelques autres erreurs comme l'antisémitisme passager d'Ernest et de Louis lors de l'affaire Dreyfus, la prophétie s'est réalisée.
Jusqu'à Augustin, le père peintre inspiré par Van Gogh et Gauguin de Jean-Marie Rouart, tous ont cultivé la beauté. Tantôt, ils se représentaient les uns les autres, tantôt ils éditaient le meilleur des lettres ou de la musique française.
L'Institut Wildenstein
Tous furent conscients du caractère exceptionnel de leur bagage culturel. Denis Rouart réalisa avec Daniel Wildenstein le catalogue raisonné de l'œuvre de Manet. Il parraina et préfaça aussi avec Georges Wildenstein un premier catalogue de l'œuvre de Berthe Morisot. Yves Rouart et Alain Clairet, deux descendants d'Henri de la génération suivante, ont conçu le premier catalogue complet des huiles. Celui des dessins, aquarelles, pastels et œuvres sur papier est en cours.
Simultanément, Yves se bat pour retrouver des œuvres de sa tante. Il est persuadé qu'elles ont été détournées lors de la succession de celle-ci en 1993. Il espère que la mise en examen pour recel d'abus de confiance, le 6 juillet dernier, de Guy Wildenstein, fils du marchand d'art avec lequel Anne-Marie Rouart entretenait des relations de confiance, va permettre d'en savoir plus. Il y a un peu plus d'un an, en effet, la police qui perquisitionnait l'Institut Wildenstein à Paris découvrait dans les coffres Chaumière en Normandie de Berthe Morisot.
Ernest Rouard, l'élève de Degas, le futur mari de Julie Manet, peint son frère Eugène (L'homme au chien ), le futur mari d'Yvonne Lerolle. Gide trouvait cet élégant écrivain qui finit sénateur de la Haute-Garonne « délicieusement fou ». Son drame fut, contrairement à son ami, de n'avoir jamais assumé son homosexualité. Gide lui dédia Paludes et ne cessa dans ses écrits de s'inspirer de ce Janus.Crédits photo : Jean-Louis LosiParis/Editions Paris Musées 2004
Par Marie Le Douaran, publié le 09/06/2010 à 18:00
Le festival littéraire "Paris en toutes lettres" se tient du 10 au 13 juin. Auteurs, libraires, bibliothécaires, comédiens, chanteurs et lecteurs sont conviés à fêter la littérature d'aujourd'hui.
DR
Affiche du festival "Paris en toutes lettres" 2010
Les bouches pulpeuses de "Paris en toutes lettres" sont placardées dans toute la ville: c'est l'heure ! Le festival se tiendra de ce jeudi 10 jusqu'à dimanche 13 juin. Avec un programme centré sur la lecture publique (lectures
simples/musicales/rencontres/performances, au choix) le festival accueille une centaine d'auteurs, une trentaine de comédiens et autant de musiciens. Des rencontres avec le public, des rencontres croisées entre auteurs ou avec d'autres artistes, ou encore de grands entretiens sont aussi prévus.
La littérature d'aujourd'hui sera à l'honneur durant ces trois jours : Florence Aubenas, Guillaume de Fonclare, Dominique Manotti, Laurent Binet , Cloé Korman et bien d'autres diront leurs textes ou en parleront. Le public jeune ne sera pas en reste. Les plus petits ont eu droit à une journée en avant-première, mercredi 9 juin: ateliers artistiques, découverte du CENTQUATRE, rencontre avec un illustrateur, expositions...
Sur le thème du mouvement, "Paris en toutes lettres" investit la capitale mais aussi Saint-Denis, Clamart ou Pantin. De nombreux lieux accueillent les événements : le CENTQUATRE, des librairies, des bibliothèques municipales, le Petit Palais, le théâtre des Abbesses... De quoi se dégourdir les jambes tout au long du week-end.
INFOGRAPHIE - Vivre à Paris coûte 50% plus cher qu'à New York.
La dernière étude publiée par The Economist Intelligence Unit (EIU), filiale du magazine britannique The Economist, sacre Paris ville la plus chère du monde. Deuxième lors du précédent classement en 2008, la capitale française devance les 132 autres villes du monde étudiées. L'étude ne s'intéresse pas aux pouvoirs d'achat des habitants des différentes villes pour établir son classement mais se focalise simplement sur le niveau des prix des biens et services.
Selon les économistes, il n'y a rien d'étonnant à voir Paris prendre la première place, tout d'abord parce que toutes les grandes villes des pays développés sont chères. Quant à la différence entre le coût de la vie dans la capitale française et les grandes villes américaines la vie à New York ou Chicago coûterait moitié moins cher qu'à Paris, elle s'explique notamment par la force de l'euro face au dollar. L'EIU convertit en effet toutes ses données en dollar pour mieux comparer les prix pratiqués logement, vêtements, nourriture…- dans chaque ville, et la monnaie européenne est passée de 1,28 dollar à 1,51 dollar en cours d'année 2009.
Au classement des villes les plus chères, Paris est talonnée par Tokyo (Japon) qui fait un bond de quatre places par rapport à 2008, et Oslo (Norvège) qui en perd deux. Londres (Royaume-Uni), huitième en 2008, dégringole à la seizième place en 2009, tandis que la chute du rouble fait descendre Moscou du 31ème au 45ème rang.
Le livre de Jean-Jacques bedu entraîne le lecteur vers ce Paris perdu du XVIII e et du début du XIX e siècle quand quelques extravagants écrivaient la légende de Montmartre ou du quartier latin.
Sous la plume de Jean-Jacques Be du, cette bohème-là n'a rien de pénible, qu'elle paraît douce, empreinte de magie cette bohème-là. Elle avait pour décors le Paris des années 1830 à celui des années 1930. Paris ? Disons plutôt le triangle des âmes perturbées, formés par Montparnasse, Montmartre et le quartier Latin, trois hauts lieux de la bohème de l'époque. "Bohèmes en prose", c'est un panorama de lieux recomposés, de personnages aussi baroques que merveilleux, c'est un amoncellement d'anecdotes invraisemblables et pourtant bien réelles. Grâce à une bibliothèque
aussi riche que volumineuse, constituée notamment lors de l'écriture de son"Francis Carco", l'écrivain perpignanais a pu reconstituer le Paris des bohèmes, mais surtout a-t-il retrouvé des personnages truculents que l'histoire avait presque oubliés. Oh, les Modigliani, Picasso de la belle époque ou autres de Nerval ne sont certes pas oubliés mais il y a les autres, ceux qui, moins connus, ont fait connaître les maîtres. Par leur extravagance, leur verve ou souvent par leur générosité. Car comment vivre pleinement la bohème si votre route ne croise pas celle d'êtres désintéressés ? Ainsi parmi les personnages (re) mis en scène par Jean-Jacques Bedu, notons l'extraordinaire Ernest Cabaner. Un nom dont la seule consonance devrait interpeller chaque habitant des Pyrénées-Orientales. Eh oui, Ernest Cabaner était un authentique Catalan. Exilé volontaire dans la lointaine capitale, ce musicien était très certainement le personnage le plus loufoque qui ait arpenté les rues de Paname du XIX e siècle. Qui se souvient encore qu'il fut l'amant de Rimbaud ? Doté d'une certaine aisance financière, il était l'un des seuls bohèmes à posséder un toit, mais d'un allant généreux, à la fois coeur d'or et naïf, il lui arrivait pourtant bien souvent de dormir sous les ponts. Dans sa gentillesse, il donnait les clés de chez lui a qui en avait besoin, résultat, il arrivait très régulièrement que toute la maison soit occupée par des bohèmes de tous vents. Il ne lui restait plus alors qu'à rejoindre la cloche. Ainsi défilent au fil des pages, des dizaines d'anecdotes et une trentaine de personnages ou de lieux, des peintres ou des poètes qui ont marqué leur passage de leur empreinte. Le Café Vachette, le Bateau-Lavoir ou la Rotonde reviennent à la vie. Même l'histoire de ce livre vaut le détour, prévu initialement pour être publié aux éditions du Rocher, le manuscrit traîna quelques mois dans les bureaux, assistant à la valse des nouveaux directeurs de collections. Lassé, Jean-Jacques Bedu le proposa alors à Grasset. Et le "oui" fut presque immédiat. On lui demanda seulement de réduire quelque peu le volume par trop exigeant du manuscrit original. Ce qui fut fait "et le livre en a gagné en richesse", conclut l'écrivain en toute modestie malgré sa toute nouvelle adoption chez le pape des éditeurs...
Au coeur du quartier de la nouvelle Athènes, le numéro 16 de la rue Chaptal, dans le IXe arrondissement, connu sous le nom d'hôtel Scheffer Renan, abrite depuis 1987 le musée de la Vie Romantique.
Le nom de "Nouvelle Athènes" a été donné par Dureau de la Malle (le 18 octobre 1823), journaliste au Journal des Débats, à un lotissement entrepris au XIXe siècle dans l'ancien quartier des Porcherons; quartier des guinguettes et des cabarets au milieu des champs et des vergers. Ce nom fait référence à la grécomanie ambiante.
C'est dans cet ensemble homogène d'immeubles bâtis entre 1820 et 1850 que choisit de vivre un grand nombre d'écrivains, d'acteurs, de musiciens et de peintres qui formèrent l'élite du mouvement romantique parisien.
La maison du peintre Ary Scheffer, foyer d'inspiration et cénacle romantique dans les années 1830, ouvre aujourd'hui ses portes afin d'accueillir les souvenirs de l'artiste et de son amie et voisine, la romancière George Sand.
ROUBAIX, capitale lainière depuis très longtemps, devint également un centre cycliste à la fin du dix-neuvième siècle.
Deux hommes d'affaires, Maurice PEREZ et Théophile VIENNE, filateurs de leur état, firent construire à leurs frais un vélodrome au parc Barbieux. De nombreuses réunions s'y déroulaient et ils décidèrent en février 1896 d'organiser en plus, une course en ligne arrivant sur ce vélodrome.
Paris étant le lieu d'arrivée de grandes compétitions, ils choisirent judicieusement d'inverser le processus en y donnant le départ. Leur vélodrome aurait l'impact supplémentaire d'être lieu d'arrivée.
C'est Louis MINART, rédacteur en chef du célèbre "PARIS-VELO", secondé par Victor BREYER qui fut chargé de l'organisation. Le programme est copieux : 280 Kms de la Porte de Maillot à la piste roubaisienne en passant par Pontoise, Beauvais, Amiens, Doullens, Arras, Henin-Liétard et Lesquin. La formule est inspirée de Bordeaux-Paris, avec des entraîneurs humains en vélocipèdes, tandems, triplettes et même quadruplettes. Les prix sont importants : 1 000 francs au premier soit plus de cinq fois le salaire mensuel moyen d'un ouvrier.
19 avril 1896 : 48 internationaux et 6 "lillois" prennent le départ à 5 heures et 5 minutes par un temps superbe. Les principaux favoris s'appellent Maurice GARIN, l'Allemand FISCHER, Paul GUIGNARD et les frères LINTON. A l'arrivée, c'est l'un d'eux qui l'emporte : Joseph FISCHER avec 36 minutes d'avance. Il ne doit pas réaliser qu'il vient d'inaugurer le palmarès d'une des plus prestigieuses épreuves sportives. Pour cette première édition, le succès est complet, des dizaines de milliers de spectateurs sont présents sur le parcours.
1897 et 1898 : Maurice GARIN, roubaisien d'adoption, prend l'avantage. C'est l'un des plus grands champions de l'époque héroïque.
1907 : PASSERIEU a la surprise d'être arrêté à l'entrée du vélodrome par un gendarme irascible qui désire absolument voir la plaque prouvant qu'il a bien réglé l'impôt sur sa bicyclette. C'est également cette année-là qu'un belge monte pour la première fois sur le podium. Il s'agit de Cyrille VAN HAUWAERT, qui confirme l'année suivante en emportant la "Pascale".
1909 : Commencement de la suprématie du jeune Octave LAPIZE, 20 ans. Il triomphe de trois éditions consécutives et sera l'un des champions le plus complet de sa génération.
1912 : Les spectateurs ont le privilège de voir arriver pour la victoire trois champions… dont deux roubaisiens : Charles CRUPELANDT et Maurice LETURGIE. Une chute écarte le pauvre LETURGIE du sprint où CRUPELANDT n'a pas de mal à régler le sort de GARRIGOU.
1919 : Henri PELISSIER signe sa première victoire. Il récidivera en 1921 devant son frère Francis, après une course fantastique.
Entre 1920 et 1939 les Belges reviennent en force avec les premières places de Paul DEMAN, Albert DEJONGHE, Jules VAN HEVEL, Félix SELLIER, Julien VERVAECKE, Romain GIJSSELS, Sylvère MAES, Lucien STROME, Émile MASSON, sans oublier le triplé du "bouledogue" Gaston REBRY. Il faut y ajouter le succès du Suisse Henri SUTER en 1923 avec au départ 389 coureurs. C'est du reste toujours le seul Helvétique au palmarès. Le cyclisme français des années 30 est florissant avec des champions comme André LEDUCQ, Antonin MAGNE, Georges SPEICHER, Charles PELISSIER, Jean MARECHAL, Roger LAPEBIE, Marcel BIDOT et bien d'autres. Malgré la domination belge, André LEDUCQ l'emporte en 1928, SPEICHER en 1936 et Jules ROSSI en 1937. Il arrive en solitaire mais les commissaires le déclassent à cause d'une faute douteuse : un accrochage avec Julien VERVAECKE fait tomber ce dernier. MARECHAL est rétrogradé à la deuxième place.
1934 : Le jeune Champion de France, Roger LAPEBIE, domine l'épreuve et gagne à Roubaix. Il est cependant déclassé lui aussi car il termine la course sur un vélo d'emprunt. Echappé près du but avec Gaston REBRY et Jean WAUTERS, il crève. La voiture de son directeur technique est trop loin pour le dépanner et il emprunte alors le vélo d'un spectateur, revient sur les deux belges et les distance aussitôt. Gaston REBRY remporte la course sur tapis vert, au désappointement des spectateurs qui ne reconnaissent que Roger LAPBIE comme vainqueur.
1935 et 1936 : L'arrivée de la course se fait à l'hippodrome des Flandres de Marcq-en-Baroeul, un conflit avec la ville de Roubaix ayant éclaté.
1936 : En dépit de conditions climatiques difficiles, l'épreuve se déroule normalement jusqu'à l'hippodrome du Croisé Laroche où Romain MAES devance Georges SPEICHER et Gaston REBRY au sprint. Les spectateurs belges exultent après une nouvelle victoire d'un compatriote. Leur joie est de courte durée, tous ont vu MAES l'emporter mais les juges à l'arrivée classent SPEICHER premier. Romain MAES n'aura plus la chance de pouvoir gagner par la suite.
1939 : Emile MASSON, remporte le dernier Paris-Roubaix avant les hostilités devant Marcel KINT et Roger LAPEBIE après une course superbe. Quelques jours plus tard, il est mobilisé.
1949 : C'est de nouveau l'imbroglio : deux coureurs remportent la victoire ex-aequo. A proximité de l'arrivée, André MAHE, Jésus MOUJICA et Frans LEENEN s'échappent mais sont mal aiguillés par un agent du service d'ordre. Les trois malheureux fuyards entrent au vélodrome par le mauvais côté ! Le robuste André MAHE passe la ligne en tête. Serge COPPI, le cadet de Fausto, gagne le sprint du peloton. Après de longues palabres et quelques jours, la fédération décide de ne léser personne en lassant MAHE et COPPI premiers ex-aequo.
1950 : La rivalité Fausto COPPI – Rik VAN STEENBERGEN est à son apogée. COPPI décide de marquer un point décisif en s'échappant à la sortie d'Arras. Il écrase la course de toute sa classe. Après un raid solitaire de 50 Kms face à des adversaires comme VAN STEENBERGEN, MAGNI, BOBET, il arrive sur l'anneau roubaisien avec près de trois minutes d'avance sur son dauphin Maurice DIOT qui se contente de dire : "J'ai gagné Paris-Roubaix, COPPI était hors-concours". Il n'a pas tord.
1956 : Louison BOBET attendu depuis quelques années, inquiet comme souvent, dompte la course. Il gagne devant DE BRUYNE qui se vengera douze mois plus tard.
1958 : Jacques ANQUETIL prend le départ pour gagner. En grande condition, il roule en tête toute la journée… jusqu'à 13 Kms du but où il crève, la meute des poursuivants rejoint les échappées à HEM. Un sprint royal est lancé et Léon VAN DAELE l'emporte devant POBLET, VAN LOOY, VAN STEENBERGEN, DE BRUYNE… excusez du peu ! Les succès belges continuent de plus belle avec Noël FORE en 1959, Pino CERAMI en 1960 à 38 ans malgré une excellente prestation de Tom SIMPSON. Puis arrive Rik VAN LOOY attendu lui aussi depuis longtemps. Il réalise le doublé en 1961 et 1962 avant de récidiver en 1965 égalant ainsi LAPIZE et REBRY trois fois victorieux. Nouvelles arrivées au sprint en 1963 et 1964 qui permettent à Emile DAEMS et Peter POST qui excellent dans le domaine, de remporter un succès prestigieux.
1966 : Retour en force des Italiens sous un ciel bas. Félice GIMONDI offre un récital et devance le Néerlandais Jan JANSSEN de plus de quatre minutes. Après deux places sur le podium en 1963 et 1966, Jan JANSSEN prend le départ en 1967 pour gagner… et il gagne après un fabuleux sprint où il règle VAN LOOY, ALTIG… et un certain Eddy MERCKX. L'hégémonie belge ne sera plus ensuite entravée avant dix ans. MERCKX s'affirme avec le maillot arc-en-ciel sur les épaules en 1968. Il devance facilement VAN SPRINGEL au sprint, le dernier qui a pu lui résister. Walter GODEFROOT s'impose ensuite après un long duel avec l'inévitable MERCKX. A noter qu'en cette année 1969, un néophyte du nom de DE VLAEMINCK termine cinquième. On en reparlera…
1967 : Création de Paris-Roubaix amateurs dont la première édition est remportée par le Belge Georges PINTENS, la deuxième en 1968 par le nordiste Alain VASSEUR.
1970 : MERCKX, encore MERCKX. Il survole la course sous le déluge malgré tous ses adversaires et devance Roger DE VLAEMINCK de plus de cinq minutes. Roger ROSIERS, robuste routier flamand le suit au palmarès avant le premier succès de Roger DE VLAMINCK en 1972. L'épreuve a trouvé un nouveau maître : quatre victoires en six ans, il devient le recordmen et "Monsieur Paris-Roubaix".
1973 : Eddy MERCKX est de nouveau intouchable et signe son troisième triomphe, rejoignant ses illustres aînés LAPIZE, REBRY et VAN LOOY.
1977 : Pour la première fois, le vainqueur de Paris-Roubaix reçoit comme trophée un pavé monté sur socle offert par le Vélo-Club de Roubaix, relayé à partir de 1981 par l'association "Les Amis de Paris-Roubaix", et ce pour la quatrième et dernière victoire de Roger DE VLAEMINCK.
1978, 1979 et 1980 : On assiste à un triplé extraordinaire de l'Italien Francesco MOSER. Toujours présent aux avants postes depuis 1974, année où il échoue à la deuxième place pour sa première participation. A signaler qu'en 1980, un Français monte sur le podium pour la première fois depuis 1960, il s'agit du Béarnais Gilbert DUCLOS-LASSALLE. Il récidivera en 1983 en prenant de nouveau le premier accessit. Toujours en 1980, l'Irlandais Stephen ROCHE enlève l'épreuve réservée aux amateurs.
1981 : La France attend un successeur à Louison BOBET depuis 25 ans ! Bernard HINAULT est Champion du Monde, il est attendu de tous sur les pavés de Paris-Roubaix qu'il n'aime pas. Il est ce jour-là invulnérable. Puissant, il lance le sprint en tête sur le vélodrome roubaisien. DE VLAEMINCK n'arrive qu'à la hauteur de son pédalier, MOSER est troisième. Deux Néerlandais le suivent au palmarès avec des succès totalement justifiés : Jan RAAS en 1982 et Hennie KUIPER en 1983 malgré une crevaison à Hem. Sean KELLY, toujours présent touche au but en 1984 et 1986 : il est le meilleur coureur dans les classiques des années 1980, son succès relève de la logique. A noter en 1984 la très belle troisième place du hémois Alain BONDUE qui aurait préféré traverser sa ville en tête mais les circonstances de course l'ont empêchées de réaliser son rêve.
1985 : Superbe victoire pour un autre Français : Marc MADIOT, qui rappelle ainsi son succès chez les amateurs en 1980. Il s'envole sur les pavés, devançant son équipier nordiste, Bruno WOJTINEK, Marc MADIOT qui double la mise en 1991 devant un autre Français, Jean-Claude COLOTTI.
1989 : Pour la première fois est organisée le Paris-Roubaix VTT. Cette épreuve en plusieurs étapes perdurera jusqu'en 2003. Le Belge Pol HERIJGERS inscrira quatre fois son nom au palmarès.
1992 et 1993 : Après une persévérance exemplaire, doublé de Gilbert DUCLOS-LASSALLE, la première fois en solitaire, la seconde d'un boyau sur l'Italien Franco BALLERINI qui s'adjurera l'épreuve en 1995 et en 1998. Un secteur pavé porte maintenant son nom à Cysoing.
1995 : Le Français Damien NAZON enlève la dernière édition du Paris-Roubaix "Amateurs" qui sera remplacé désormais par l'épreuve des "Espoirs" (coureurs âgés de 19 à 22 ans).
1996 : Après sa troisième place l'année précédente, Johan MUSEEUW signe sa première victoire pour l'édition du centenaire. Le "Lion des Flandres" coupera également la ligne en tête en 2000 et en 2002 qui marque la centième organisation de la reine des classiques. Que de symboles !
1997 : Frédéric GUESDON offre à la surprise générale la dernière victoire française à ce jour, surprise relative pour les connaisseurs car il avait terminé deuxième chez les amateurs en 1994.
1999 : L'Italien Andrea TAFI monte enfin sur la première marche du podium suite à sa troisième place de 1996 et à la deuxième un an plus tôt.
2003 : Naissance d'une épreuve pour les Juniors "Le Pavé de Roubaix". La première édition est remportée par Anthony COLIN devant le sociétaire du V.C. Roubaix David DEROO.
2004 : Après l'éclatant succès de Peter VAN PETEGEM en 2003, Johan MUSEEUW s'élance de Compiègne pour égaler le record de Roger DE VLAEMINCK. Malheureusement pour lui, il échoue pour sa dernière participation, ce qui permet à Magnus BACKSTEDT de devenir le premier suédois à inscrire son nom au palmarès de la course de légende qu'est Paris-Roubaix.
2005 : Déjà troisième en 2000 dans la course "Espoirs" et en 2002 chez les pros, le jeune belge âgé de 24 ans Tom BOONEN signe une superbe première victoire dans la Reine des Classiques, victoire qui en appelle d'autres...
2006 : Le suisse Fabian CANCELLARA remporte en solitaire la Reine des Classiques 83 ans après son compatriote Henri SUTER. Ses trois poursuivants sont déclassés pour avoir franchi un passage à niveau qui était fermé, Tom BOONEN se retrouve de ce fait deuxième. D'autre part, Le Pavé de Roubaix devient Paris-Roubaix Juniors pour sa quatrième édition.
2007 : Rescapé de l'échappée matinale composée de 34 coureurs, l'Australien Stuart O' GRADY réussit l'exploit de terminer en solitaire sur le vélodrome après avoir faussé compagnie à ses derniers adversaires à 25 Kms de Roubaix.
INFOGRAPHIE - Architectes, promoteurs, entrepreneurs avaient rendez-vous hier avec Anne Hidalgo, maire de la capitale. Elle leur a présenté son appel à projets urbains.
Autour de la spectaculaire série des Shadows, le Musée d'art moderne de la Ville de Paris met en scène la façon dont le peintre, cinéaste et producteur de rock, rêvait d'immerger les spectateurs dans un environnement global.