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Catégories : Des expositions, La peinture

Figures libres

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Annick Colonna-Césari
Fragmentés, déformés... Les portraits du XXe siècle, tels ceux qui sont exposés à Madrid, ne constituent plus une représentation fidèle de la réalité. Ils reflètent plutôt les tensions d'une époque et les états d'âme des artistes

'invention de la photographie aurait pu donner le coup de grâce à la tradition du portrait peint. Ce fut loin d'être le cas. Tout au long du XXe siècle, les plus grands artistes ont continué à se frotter à l'exercice et le genre s'est même revivifié. Comme le montre l'exposition madrilène, réunissant quelque 160 tableaux, la représentation fidèle de la réalité n'est plus à l'ordre du jour. Et le modèle, souvent malmené, apparaît d'abord comme prétexte à d'inédites explorations. Libérées de la contrainte de la ressemblance, les nouvelles recherches plastiques permettent d'ausculter la condition humaine, révélant, dans le sillage de Freud, les profondeurs de l'inconscient. Elles font aussi écho à la crise d'identité et aux désillusions que connaît un monde tenaillé par les conflits et les bouleversements.





Pour les fauves, tel Matisse, la couleur agit comme un révélateur d'émotion. Le portrait de Fernande Olivier que Picasso le cubiste peint en 1909 annonce-t-il un malheur? Ce visage fragmenté comme un miroir brisé n'augure en tout cas rien de bon. Tandis que s'exacerbent les tensions qui conduiront à la Première Guerre mondiale, l'expressionniste autrichien Egon Schiele traduit, en 1912, l'ampleur de son mal-être par la déformation de son corps. En comparaison, Max Jacob par Modigliani en 1916 apparaît bien muet. Ressemblant à un masque, il trahit l'influence des arts primitifs qui se développe alors. De leur côté, les surréalistes n'hésitent pas à laisser éclater leurs angoisses du nazisme et de la guerre. Les accents dramatiques que prend le portrait de Picasso exécuté par Dali, en 1947, sont révélateurs de la dureté des temps. L'Américain Warhol se trouve, lui, à des années-lumière. Ses autoportraits célèbrent la superficielle civilisation de l'image, dont il avait, avant tout le monde, pressenti la tyrannie.

Le Miroir et le masque. Le portrait au siècle de Picasso. Musée Thyssen-Bornemisza (www.museothyssen.org) et Fondation Caja, Madrid (www.fundacioncajamadrid.org). Jusqu'au 20 mai.

http://www.lexpress.fr/mag/arts/dossier/expos/dossier.asp?ida=455856

Commentaires

  • Bonjour Laura,
    C'est une bonne chose que l'art des portraits peints ne soit pas éteint. Ils parlent quelquefois mieux que les photographies. Le peintre peut ainsi accentuer certains traits du visage ou autre.
    L'entretien de ce matin s'est bien passé : il faut que je vois avec mon actuel employeur pour travailler chez lui le matin au lieu du soir afin de satisfaire l'avocate que j'ai vue ce matin qui veut me faire travailler de 14 h à 18 h. Mais, elle n'a pas pris de décision encore, je suis la 1ère à me présenter et les deux autres avocats du Cabinet n'étaient pas là ; elle doit leur en parler d'abord et réfléchir ; peut être voir d'autres candidates. Ce serait pour débuter le 1er juin.
    Bon après midi.

  • Le portrait comme révélateur de l'âme du modéle...

  • Elisabeth tu as bien traduit ce que je pense des portraits peints!!

    bonne chance pour cet emploi

    merci Laura pour cette note

    bizzz

  • J'ai vu ce matin un reportage sur cette expo; ça a l'air génial.

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