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Catégories : CELLES QUE J'AIME, Claudel Camille, Des expositions

Je viens de lire:Camille Claudel, un destin malheureux, un talent exceptionnel

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Un Hors Série du Figaro


À l’occasion de la rétrospective Camille Claudel au musée Rodin en avril 2008, le Figaro Hors-Série propose un numéro autour de l’œuvre de cette artiste au destin tragique. Isabelle Schmitz, membre de la rédaction du Figaro Hors-Série, nous présente ce numéro exceptionnel.


Extrait de l’éditorial de Michel de Jaeghere, directeur de la rédaction du Figaro hors-série :

« Pas plus qu’à ses contemporains, ce n’est pas par son art que Camille Claudel s’est imposée à la postérité. Plutôt par un désastre : celui de son existence. Sa beauté, sa passion, sa folie, son enfermement. Sa mort était passée inaperçue, après trente ans d’internement au milieu des déments : elle était alors oubliée depuis longtemps. L’ouverture de la salle consacrée à son œuvre au musée Rodin en 1951, n’avait eu, à son tour, aucun retentissement. Interrogé la même année par Jean Amrouche pour un entretien radiodiffusé, Paul Claudel avait eu ces mots terrifiants : « Ma sœur Camille ! Ah, c’est un sujet terriblement triste et dont il m’est difficile de parler (…). La nature s’était montrée prodigue à son égard ; ma sœur Camille avait une beauté extraordinaire, de plus une énergie, une imagination, une volonté tout à fait exceptionnelles. Et tous ces dons n’ont servi à rien : après une vie extrêmement douloureuse, elle a abouti à un échec complet (…) Moi, j’ai abouti à un résultat. Elle, elle n’a abouti à rien (…) ».
Elle n’avait abouti à rien. Elle n’avait obtenu ni fonction officielle, ni siège à l’Académie. Ni ambassade, ni médaille. Elle s’était contentée de poursuivre la beauté et d’y brûler sa vie. Perdue pour les grandeurs d’établissement.
La redécouverte viendrait de la littérature, avec la biographie romancée d’Anne Delbée, Une femme (1982), que suivrait le beau film de Bruno Nuytten (1988), servi par la ressemblance troublante, incroyable d’Isabelle Adjani avec son modèle. Le succès populaire ouvrait enfin, à la grande oubliée, l’occasion d’une revanche, fût-ce parfois au prix de raccourcis saisissants. Camille Claudel, c’était une femme, un malheur, un destin. Une femme libérée des conventions étroites de la morale bourgeoise, qui s’était sacrifiée à l’admiration qu’elle portait, en Rodin, à un géant de l’histoire de l’art aux ridicules de notable, aux indélicatesses de grand mâle dominant. Une artiste brisée dans son inspiration par les contraintes de l’atelier. Une insoumise poussée à la folie par le manque d’amour et de reconnaissance […]. »


« Le mérite de la rétrospective qu’organise aujourd’hui le musée Rodin est de compléter cette vision forcément simplificatrice en donnant à une œuvre trop longtemps méconnue la toute première place. De faire la part de ce qu’elle doit à la « syntaxe de Rodin », de ce qu’elle a de proprement novateur, par la peinture des états d’âme, l’emploi subtil de matériaux précieux, la volonté de rompre avec les canons de l’académisme, le don de transfigurer en allégories les choses vues. Le paradoxe est qu’elle nous offre, par là, l’occasion de parcourir la plus subtile des autobiographies. Non seulement, avec L’Implorante, L’Age mûr, par la mise en scène romantique de ses malheurs et de ses déchirements, mais, plus secrètement, par l’alternance des personnages aux yeux clos, concentrés, vulnérables, abandonnés à la promesse de l’amour ou tendus vers une beauté intérieure, inaccessible, avec les visages aux regards levés vers le ciel, comme aspirés par une espérance invincible (…). Camille Claudel n’a pas laissé d’autoportrait spirituel. Impénétrable, elle semble protéger de nos regards un secret indicible. »

Sommaire

Les mouvements de l’âme
Journées de la vie d’une artiste
L’extase et l’agonie
Auguste et Camille
La petit Paul
La tension intérieure, entretien avec Aline Magnien
Naissance d’un mythe
A nous deux Paris
Le silence et la mer
L’emmurée
Les vestiges du jour
Le dossier de l’écran

L’année Claudel
Une saison chez Rodin
Entretien avec Dominique Viéville
Plaisirs et lectures

En savoir plus

Une grande rétrospective Camille Claudel est présentée au Musée Rodin à Paris du 15 avril au 20 juillet 2008

Le Figaro hors-série est disponible en kiosque. Pour acheter d’anciens numéros, cliquez ici

http://www.canalacademie.com/Camille-Claudel.html

Commentaires

  • Bonsoir Laura,
    Oui c'est regrettable qu'elle n'ait pas eu le succès de son vivant. Je revois toujours Isabelle Adjani quand on parle de Camille Claudel. Son souvenir est lié au film que j'ai vu une seule fois.

  • Elle a du succès de son vivant, éclipsé plus tard par Rodin; on l'a redécouverte, aussi grâce au film...

  • Merci pour cette précision.

  • Quelle surprise, je viens de voir tes 3 livres republiés, alignés sous le titre de ton blog, c'est du plus bel effet....

  • Je n'avais même pas vu.... merci

  • Tu n'avais pas vu : ce n'est donc pas toi qui a aligné tes 3 livres ? Comment est-ce possible que tu n'aies pas la maîtrise de ton blog ?

  • Je l'avais demandé HF et ils l'ont fait pendant que j'étais ailleurs....

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