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"Jadis et Daguerre", une incroyable traversée du siècle

 

LE MONDE | 19.10.2013 à 12h08 • Mis à jour le 19.10.2013 à 19h03 | Par Claire Guillot

 

Couverture du livre "Jadis et Daguerre", d'Erwin Blumenfeld.

Couverture du livre "Jadis et Daguerre", d'Erwin Blumenfeld. | EDITIONS TEXTUEL

 

Autobiographie ou roman ? Jadis et Daguerre, le livre mordant où Erwin Blumenfeld raconte sa vie, tient des deux à la fois. Le photographe l'a peaufiné de longues années, et l'a fini juste avant de mourir. Publié à titre posthume en 1975, l'ouvrage est aujourd'hui réédité par les éditions Textuel (336 p., 35 €).

 

Loin d'être un traité sur la photographie, Jadis et Daguerre raconte, d'une plume à la fois drôle et féroce, l'incroyable traversée du siècle par un artiste juif allemand : ses rencontres hautes en couleur avec les artistes dada, mais aussi son enfance et les tragédies de sa vie – deux guerres et l'exil aux Etats-Unis. "Je peux aujourd'hui m'enorgueillir d'avoir vécu en direct la fin de l'ancien monde : ce fut laid, stupide et mortellement dangereux."

Né dans une famille aisée, Erwin Blumenfeld doit quitter l'école après la mort de son père. Horrifié par la boucherie de la première guerre mondiale, il tente de déserter mais se fait dénoncer par… sa mère. Il n'échappera aux nazis que de justesse, gagnant les Etats-Unis après un passage par plusieurs camps d'internement. Il regrettera que "Marianne, la grande putain qui avait bafoué les droits de l'homme, n'ait pas été molestée".

Visionnaire, Blumenfeld avait même écrit, quelques jours avant sa mort, le récit de sa fin. Son livre s'achève ainsi : "Le bout du fil se rompit, tout devint passé, j'étais mort."

 

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