Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Catégories : CEUX QUE J'AIME, Truffaut François

Marguerite & Julien ou la grâce de l'hippopotame

 

LE NANAR DE LA SEMAINE - Le nouveau film de la réalisatrice Valérie Donzelli, adapté d'un scénario écrit pour François Truffaut, sort mercredi en salles. Un conte kitsch qui enquille les fausses bonnes idées.

Lors du dernier Festival de Cannes, après le pudding de Matteo Garrone (Le Conte des contes), les festivaliers avaient dû supporter Marguerite & Julien de Valérie Donzelli. La réalisatrice a commencé sa carrière de metteur en scène par l'autofiction. L'anecdotique La Reine des pommes et le dramatique La guerre est déclarée, propulsé sur la croisette à la Semaine de la critique en 2011 avant de dépasser le million d'entrées, lui ont donné du crédit. Main dans la main, avec Valérie Lemercier, calmait pourtant les ardeurs des critiques et du public. Mais ce n'est rien à côté du ratage de Marguerite & Julien où les fausses bonnes idées ne manquent pas.

À commencer par ressortir d'un tiroir un scénario écrit par Jean Gruault (décédé le 8 juin dernier) pour François Truffaut en 1973. On ne sait pas bien pourquoi Truffaut ne l'a pas tourné mais il a eu du nez - Louis Malle venait de réaliser Le Souffle au cœur sur le même thème de l'inceste. De toute façon, avec ce conte médiéval qui flirte avec la comédie musicale, la réalisatrice rend autant hommage à Jacques Demy qu'au réalisateur des 400 Coups.

Comme dans Peau d'âne, il y a des hélicoptères. Un anachronisme parmi d'autres, puisque les costumes mêlent les époques et les pays: les policiers ont des costumes des soldats de la Première Guerre mondiale, les garçons portent des kilts en rentrant du collège. Tout cela ne serait pas bien grave si les amours de Marguerite (Anaïs Demoustier) et Julien (Jérémie Elkaïm) de Ravalet n'étaient contés avec la grâce d'un hippopotame. Pour imiter les livres d'images, les acteurs sont immobiles au début de certaines séquences. Quand ils bougent, ce n'est guère mieux. La pantomime costumée écrase la passion entre le fils et la fille du seigneur de Tourlaville, passion qui se voudrait dévorante et scandaleuse mais très vite éteinte par une esthétique kitsch pareille à une parodie de Mel Brooks ou des Monthy Python. Dans la débâcle, Sami Frey reste digne en vieil abbé. Bien trop peu pour nous consoler.

 

Le Figaro PremiumTout Le Figaro en illimité !

J’en profite
1/5

Les commentaires sont fermés.