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Cosme( l’Ancien, mécénat artistique)

Liste des prénoms du mercredi

La cour de récré de JB

  Voici la liste des prénoms proposés

 En bleu = terminé

Cosme 7-6-2017
Ursula 14-6-2017
Oleg 21-6-2017
Mado 28-6-2017

 

https://www.aparences.net/art-et-mecenat/florence-et-les-medicis/cosme-lancien/

Les Médicis son originaires de la vallée du Mugello. Ils émigrèrent à Florence au XIIIe siècle, mais ils y établirent solidement leur richesse sous Jean de Médicis (Giovanni di Bici, 1360-1429) dont le fils Cosme devint en 1434, le premier dignitaire de la ville, position confirmée par son fils Pierre et son petit-fils Laurent. Bannie à deux reprises, la famille, priée de revenir, prit le contrôle quasi absolut de la Toscane. L’ascension des Médicis fut facilitée par l’élection de deux des leurs comme papes(Léon X et Clément VII). Loués comme mécènes, décriés comme tyrans, ils eurent une carrière historiographique tourmentée. Les boules de leur blason (« palle ») représentent des pilules (« medici » = docteurs) ou des pièces de monnaie, allusion aux origines bancaires de leur fortune. Cosme de Médicis (en italien Cosimo de’ Medici, 1389-1464), il exerça sur l’oligarchie florentine un tel empire qu’on avait le sentiment que, privée de la haute direction d’un membre de sa famille, quand il fut banni en 1433 de la ville, la cité retomberait inévitablement dans la déplorable politique de chacun pour soi. Il fonda une dynastie qui, sourdement au XVe siècle, ouvertement aux XVIe et XVIIe siècles, régit le sort de Florence. Cosme avait hérité de son père, le banquier Jean, un grand flaire commercial. Dans une ville où l’argent comptait plus que la naissance, il y fallait une grosse fortune. Il tira du commerce et de l’industrie autant que de la banque une richesse qui lui valut le respect spontané de beaucoup de citoyens. Les princes étrangers le considéraient comme le « seigneur de Florence ». Ses relations internationales lui consentirent de faire déplacer la réunion du Concile de Ferrare à Florence. Cet événement solennel donna une forte impulsion à toutes les activités artistiques.

Portrait de Cosme l’Ancien, atelier de Bronzino, 1555-1565, Florence, Offices

Portrait de Cosme l’Ancien, atelier d’Agnolo Bronzino, 1555-1565, (Florence, Offices)

Le mécénat est souvent un bon pari et Cosme nourrissait des ambitions dynastiques. Ne manquant pas du sens de la valeur intellectuelle, il acquit de manuscrits, fonda des bibliothèques (San Marco, la Badia de Fiesole et la Laurentienne, ainsi nommé à cause de l’Eglise San Lorenzo toute proche), patronna des hommes de l’envergure d’Argyropoulos ou de Marsile Ficin, créant le cercle des débats qui aboutira à l’Académie platonicienne. Il fréquenta des peintres comme Fra Angelico auquel il commissionna le retable du maître-autel de San Marco et Paolo Uccello qui peignit pour lui, en trois épisodes, la Bataille de San Romano. Son sculpteur préféré fut Donatello. C’est à lui qu’il confia l’exécution des décorations en stuc et la réalisation des portes en bronze de la Vieille Sacristie de San Lorenzo. Il fit également exécuter la statue de David et le groupe de Judith et Holopherne. Sa passion pour l’architecture fut encore plus nette. Bien qu’admirant Brunelleschi qui en 1436 termina la coupole du Dôme, Cosme s’adressa pour construire les villas de Careggi et de Cafaggiolo à Michelozzo di Bartolomeo auquel il confiera aussi l’édification du palais de la via Larga. Cosme – à ce que rapporte Vasari – défendait avec esprit le non-conformisme et même les extravagances de Filippo Lippi. Fra Angelico, Benozzo Gozzoli, Ghirlandaio peignirent les personnalités les plus en vue. Ils immortalisèrent les superbes chorégraphies des événements publics destinés à exalter la puissance de la famille dominante. Il mourut à Careggi ayant bien mérité le qualificatif de « Pater Patriae ».

Filippo Brunelleschi et Lorenzo Ghiberti présentent à Cosme la maquette de San Lorenzo

Filippo Brunelleschi et Lorenzo Ghiberti présentent à Cosme la maquette de l’église San Lorenzo, fresque, vers 1560, Giorgio Vasari, (Florence, Palazzo Vecchio). La Basilique San Lorenzo fut construite vers 1421 par Brunelleschi à la demande de Giovanni di Bicci, père de Cosme de Médicis. Brunelleschi qui dirigeait alors la construction de la coupole de la cathédrale entreprend la reconstruction deSan Lorenzo, où il adopte un plan basilical à trois nefs. Au pied des marches de l’autel majeur, trois grilles en bronze marquent l’endroit de la sépulture de Cosme l’Ancien. Depuis l’angle gauche du transept, on accède à la Vieille Sacristie. Dans cette fresque est représenté derrière Cosme, le sculpteur Donatello regardant le spectateur.

David, 1430, Donatello, Florence, musée national du Bargello

David, 1430, Donatello, (Florence, musée national du Bargello). Il s’agit du célèbre David en bronze que Donatello exécuta pour Cosme l’Ancien en 1430, peu avant que ce dernier ne soit condamné à l’exil. Vasari fait de l’œuvre une description intéressante : « Dans la cour du palais de la Seigneurie se trouve un David en bronze, nu, de grandeur naturelle, qui vient de trancher la tête à Goliath ; il pose un pied sur elle, et tient son épée de la main droite. Cette figure est si naturelle, elle est pleine de tant de vie et de souplesse, qu’il semble impossible à un homme de l’art qu’elle n’ait pas été moulée sur le vif. Après avoir été dans la cour du palais Médicis, elle a été transportée, pendant l’exil de Cosme, à sa place actuelle ».

Horoscope de Cosme l'Ancien, après 1442, Giuliano d'Arrigo, Florence, San Lorenzo

Horoscope de Cosme l’Ancien, après 1442, Giuliano d’Arrigo, (Florence, San Lorenzo, Vieille Sacristie). L’alignement des astres correspond à la position du Soleil, entre les signes de Gémeaux et Cancer, qui s’est produit à Florence à la naissance de Cosme de Médicis.

Socle de la statue de Judith et Holopherne, vers 1460, Donatello

Socle de la statue de Judith et Holopherne, vers 1460, Donatello, (Florence, Palazzo Vecchio). La sculpture de Judith et Holopherne fut commissionnée à Donatello par Cosme de Médicis entre 1455 et 1460 et était destinée au sommet d’une fontaine du jardin du Palais Médicis. En 1495, elle fut placée à côté du portail du Palais de la Seigneurie comme symbole de liberté du peuple florentin puis à l’intérieur de la première cour. Plus tard elle fut transportée sous la Loggia dei Lanzi, et en 1919 de nouveau à l’extérieur du Palazzo Vecchio. Mise à l’abri en 1980 afin d’être restaurée, elle à été remplacée en 1988 par une copie en bronze. Dans le socle de la statue est représentée une sorte de bacchanale ou danse de « putti ». Le « putto » est associé à l’idée de la vertu. Dans ce contexte, ils sont là pour rappeler le stupre et l’ivrognerie de l’ennemi d’Israël. Donatello contribua à faire du motif du « putto » un élément décoratif universel.

Adoration de l'Enfant, vers 1455, Filippo Lippi, Florence, Offices

Adoration de l’Enfant, vers 1455, Filippo Lippi, (Florence, Offices). Ce panneau, peint pour le couvent d’Annalena à Florence, mêle des éléments donatelliens et uccelliens, dans un ton délibérément archaïsant. Filippo Lippi est désormais très en vogue. Il a la faveur des commanditaires médicéens. Nombreuses furent les œuvres réalisées par Filippo Lippi pour les Médicis, ou sur le conseil de Cosme l’Ancien qui eut des relations presque amicales avec lui, et des commentaires positifs à son égard à l’occasion de la liaison de Filippo avec Lucrezia Butti.

Le concile et l’arrivée de l’hellénisme à Florence

Le concile célébré à Florence en 1439 et la venue en masse des Byzantins, éveillèrent l’intérêt général pour la culture grecque : ils paraissaient dotés d’une culture supérieure aux Latins. Les liens avec le monde byzantin remontaient assez loin, mais c’est seulement vers 1420-1430, en concurrence avec Venise et les cités de la côte Adriatique que l’on commença à montrer un intérêt véritable pour la littérature et l’art grecs. Brunelleschi et Donatello avaient découvert les ressources de Rome. En 1437, Cyriaque d’Ancône – dont ses relevés de reliefs grecs et ses notes d’épigraphie connaîtront un succès durable, puisqu’on les retrouve chez Giuliano da Sangallo dans son grand livre d’archéologie – avait rendu visite à Donatello et à Ghiberti. L’idée de remonter à la Grèce, par-delà l’héritage de Rome, ne s’imposa pas à tous les artistes, elle fut d’abord familière aux lettrés. Après 1470, et tout au long du règne de Laurent, les Florentins purent se prévaloir d’avoir recueilli l’héritage byzantin, et d’en avoir dégagé, avec la ligne maîtresse du platonisme, les fondements d’une synthèse universelle. L’assimilation rapide des grands textes, leur traduction en latin, leur diffusion par des commentaires, assurèrent à ce que l’on nomma « l’Académie florentine », un prestige sans précédent.

Didon recevant les ambassadeurs troyens, Apollonio di Giovanni

Didon recevant les ambassadeurs troyens, Apollonio di Giovanni (1415-1465), (Florence, Bibliothèque Laurentienne). Dans cette enluminure d’un manuscrit médicéen des œuvres de Virgile, on observe les premières représentations du palais de la via Larga. Le palais de Priam se présente comme une version idéalisée du palais Médicis ; les armes, les costumes et les parures d’inspiration orientale évoquent le souvenir du Concile.

Jean Argyropoulos (1415-1487), érudit byzantin joua un rôle déterminant dans la renaissance des études philosophiques grecques en Italie. Venu en Occident à l’occasion du concile de Florence, il s’y installa définitivement en 1456, peu après la chute de Constantinople. Jusqu’en 1471, il occupa une chaire à l’Université de Florence, où il enseigna principalement Aristote (dans le texte grec). Il initia aussi son auditoire aux doctrines de Platon. Son mépris pour l’érudition, essentiellement latine, de la vieille école humaniste florentine lui valut autant d’admiration que d’inimitié. L’influence de celui qui avait donné accès au monde captivant du platonisme fut considérable sur la nouvelle génération des Laurent de Médicis, Marsile Ficin et Politien. Son installation à Rome, où se trouvaient déjà certains de ses compatriotes et où le public était moins acquis aux études grecques, fut un échec.

Marsile Ficin (Marsilio Ficino)

Marsile Ficin, (1433-1499) fut la tête de file du mouvement néoplatonicien de la Renaissance, il commença à étudier le grec dans les années 1450, après avoir reçu une formation humaniste et médicale. À partir de 1462, il bénéficia de la protection de Cosme de Médicis qui voulait faire traduire Platon, dont il rendit la pensée véritablement accessible, pour la première fois en Occident. Il composa ensuite une œuvre philosophique importante, la « Theologia Platonica de immortalitate animae » (1469-1474) qui affirme l’indépendance de l’âme par rapport au corps et son immortalité : l’âme participe des attributs divins, de l’unité, l’autonomie et la raison. Malgré son culte de la philosophie païenne, Ficin devint prêtre en 1473 et fut soutenu dans sa modeste carrière ecclésiastique par Laurent de Médicis. Il resta le guide spirituel du cercle médicéen de l’Académie platonicienne jusqu’à la chute des Médicis en 1494. Son attitude envers Savonarole fut ambiguë. Sa deuxième grande traduction, celle de Plotin (v. 204-270 apr. J.C.) – philosophe égyptien d’origine juive qui écrivait en grec, il fut le continuateur de Platon – dont l’Occident n’avait eu jusque-là aucune traduction directe, l’occupa de 1484 à 1492. Grâce à ce travail et aux traductions de Proclus et d’autres, il transmit à ses disciples les textes fondamentaux du néoplatonisme de la fin de l’Antiquité : seconde réussite comparable à sa traduction de Platon. En plus de sa « Théologie platonicienne », Ficin développa ses idées dans ses « Commentaires » sur Platon et Plotin et dans deux autres livres : « La religion chrétienne » (1474) et « La Triple vie » (1489).

Marsile Ficin, 1521, Andrea Ferruci da Fiesole, Florence, cathédrale

Marsile Ficin, buste en marbre, 1521, Andrea Ferruci da Fiesole, (Florence, cathédrale)

Ficin est à l’origine de la rencontre paradoxale des idées païennes et chrétiennes, qui joua un rôle décisif dans la pensée de la Renaissance. Dans son premier commentaire sur le « Banquet » de Platon, il expose sa théorie de l’amour : « l’amour platonicien » – l’affection entre humains – peut se rapprocher du véritable amour spirituel et y préparer. Ficin s’intéresse aux rapports entre le christianisme et les religions plus anciennes. Il croyait que les textes des Anciens – Grecs, Egyptiens et autres – formaient une théologie primitive (prisca gentilium theologia) qui annonçait le message chrétien. Il se passionna pour les textes hermétiques de la fin de l’Antiquité, qu’il traduisit en partie. Ces textes stimulèrent sa curiosité pour la Magie, héritée de sa formation médicale ; il en prône l’usage, en particulier dans « La Triple vie ». Il s’intéressa aussi à l’Astrologie. Ces activités finirent par susciter à Rome une méfiance dont il eut du mal à s’affranchir.

La villa médicéenne

Le retrait de la vie familiale à l’intérieur des maisons fut accéléré par une évolution qui se dessinait dans la Florence du XVe siècle : on commençait à construire de villas avec jardin attenant. C’est dans ses édifices comme le Palazzo Médici de Michelozzo ou le Palazzo Pitti, que l’on commença à développer ce genre de jardins. Ils se referaient aux austères jardins du premier palais des Médicis, près de San Marco, inspirés eux-mêmes des jardins des monastères, ainsi qu’aux îlots de verdure plus vastes des nombreux ordres mendiants, qui avaient fondé leurs establishments dans les murs d’enceinte de nombreuses villes. Plus ces jardins jouirent de la faveur des nobles de la ville, plus se fit ressentir le besoin d’une conception nouvelle, plus complexe. Les premiers jardins de cette sorte furent aménagés autour des propriétés de puissantes familles, au milieu du paysage toscan. Les humanistes florentins n’étaient pas non plus privés de villas conformes à leurs rêves. L’avènement de l’Académie coïncide avec le don fait à Ficin par Cosme, en 1462, d’une petite demeure, voisine de Careggi. Comme Pétrarque, comme Laurent lui-même, Ficin aimait la campagne toscane et les promenades dans les collines : il y voyait un remède à la mélancolie, un stimulant irremplaçable pour la santé et pour la méditation. Il s’agit d’une nature sans rudesse, pleine de forces mythiques et de dieux : la beauté des fleurs et le silence même sont des muses ; des oracles, des manifestations merveilleuses éclatent partout dans le ciel. Le jardin avait pris très tôt une importance primordiale comme le montre surtout la première grande ville médicéenne, celle de Careggi. Michelozzo avait achevé la réfection du manoir gothique acquis par Cosme vers 1435-1440 : il l’avait simplifié, lui avait donné une façade sur les parterres, percée de baies plus harmonieuses. En 1459, la propriété était en ordre parfait. Pie II et Galeazzo Maria Sforza la visitèrent, y voyant l’une des plus belles demeures d’Italie, surtout pour le charme du jardin. Vers 1490, une jolie loggia ionique fut ajoutée sur le flanc ouest de la colline. Laurent fit de son jardin, malgré ses petites dimensions, une sorte de parc botanique très célèbre. Alessandro Braccessi, amis des Médicis, le compare aux merveilleux ensembles de l’histoire ancienne et énumère avec précision les essences, depuis « le pâle olivier consacré à Minerve guerrière, le myrte à Vénus, le rouvre à Jupiter… » C’est la galerie botanique qui se déplie dans la « Primavera » de Botticelli, où l’on a identifié un choix de plantes appropriées à la fable, mais vraisemblablement dérivées des parterres de Careggi. C’est aussi la source des spéculations de Ficin sur les propriétés médicinales des plantes, qui occupent son traité « De vita ». La petite maison de l' »Academia » se trouvait en effet à courte distance, sur la hauteur voisine.

Villa Médicis de Careggi, 1457, Michelozzo di Bartolomeo

Villa Médicis de Careggi, 1457, Michelozzo di Bartolomeo, (Careggi/Florence). Dans la ville de Careggi, Michelozzo l’agrémenta d’une loggia afin d’atténuer un peu le caractère fortifié de l’édifice. Le fenêtrage régulier et l’ornementation retenue, de style classique, reflétaient la composition formelle, toujours plus stricte, des jardins que bordaient les bâtiments. On jouissait par ailleurs depuis ces villas d’une vue imprenable sur le paysage.

Quand, vers 1480, sous la direction de Laurent, va s’élever l’ensemble de Poggio a Caiano, dont les travaux furent commandés à Giuliano de Sangallo après une sorte de concours, elle répond parfaitement au goût de l’âge laurentien que les édifices de Michelozzo à celui de l’âge antérieur. Le « Poggio » est une légère éminence au sommet de laquelle allait s’élever la ville ; un parc s’étend au nord, dont l’aménagement obligea à détourner le cours de l’Ombrone. Cette belle demeure placée sous l’invocation de la nymphe Ambra (un poème de Politien célèbre les élevages et les plantations de la nymphe « Ambra » à Poggio), est la plus célèbre des résidences de Laurent. Fut aussi un séjour où les humanistes avaient leur place, une demeure de l' »otium philosophicum ». Les travaux n’étaient pas achevés en 1492. Guichardin le confirme : « Laurent commanda à Poggio à Caiano un superbe édifice que la mort l’empêcha de terminer ». L’étage de la terrasse et du portique était élevé. Mais ce fut Léon X qui fit construire l’étage supérieur, et réaliser les grandes fresques historiques à Pontormo, Andrea del Sarto et Franciabigio.

Portrait d’un inconnu, détail, 1474-1475, Sandro Botticelli, Florence, Offices

Portrait d’un inconnu, détail, 1474-1475, Sandro Botticelli, (Florence, galerie des Offices). Dans cette très belle peinture, le jeune homme tient une médaille portant le profil de Cosme l’Ancien et la légende « Cosmus Pater Patriae ». La médaille c’est un moule de plâtre collé sur bois, et dérive d’une autre médaille en or frappée entre 1456 et 1469 en l’honneur de Cosme de Médicis.

Pierre de Médicis (Florence 1416 – 1469)

Ceux qui avaient soutenu Cosme ou avaient évité de lui tenir tête ouvertement s’entendirent pour qu’à sa mort, son fils Pierre héritât de ce qui était encore une république. Mais il manquait à Pierre les qualités grâce auxquelles son père avait su s’imposer. En 1466, il fut contesté au sein même du gouvernement. Comme en 1434, l’instinct d’autoprotection l’emporta sur l’idéologie, et quand Pierre mourut en 1469 (il ne resta au pouvoir que pendant cinq ans), ce fut sans difficulté que son fils Laurent, âgé de 20 ans, lui succéda. Pierre avait épousé Lucrezia Tornabuoni, fille d’une famille de l’aristocratie florentine, alliée des Médicis. Ghirlandaio peignit Lucrezia ainsi que plusieurs membres de sa famille sur les murs de la chapelle Tornabuoni, à Santa Maria Novella. À cette époque, les peintres étaient moins considérés que les architectes, il semblerait que Cosme laissait les négociations avec les peintres et décorateurs aux mains de ses fils Pierre et Jean. En 1438, Domenico Veneziano, écrit à Pierre la lettre où il lui demande la commande pour réaliser le retable pour San Marco, que finalement sera réalisé par Fra Angelico. On sait d’un autre cas, celui-ci plus connu, qui nous permet de calibrer l’influence et les goûts de Pierre sur une œuvre d’art commandée personnellement : les fresques de Gozzoli dans la chapelle Médicis. On conserve trois lettres de l’artiste à Pierre à partir de 1459. Le peintre salue Pierre comme « amico mio singolarisimo », mon grand ami. Le disciple favori de l’Angelico, demande à Pierre que lui soit avancé de l’argent pour acheter de la peinture à l’or et du bleu outremer, qu’il espère obtenir à un prix avantageux. Vers 1465, Pierre commande à Antonio del Pollaiolo trois grands tableaux avec les « Travaux d’Hercule » ; il appréciait beaucoup la technique de la terre cuite vitrifiée de Luca della Robbia.

Pierre de Médicis, 1453, Mino da Fiesole, Florence, Bargello

Pierre de Médicis, 1453, Mino da Fiesole, (Florence, Museo Nationale del Bargello). Premier portrait en buste existant daté, est dû à Mino da Fiesole qui exécuta également les bustes de Jean, frère de Pierre, et de sa femme Lucrezia Tornabuoni. Tous trois, exécutés en ronde bosse, étaient placés dans des niches surmontant des portes au palais Médicis. Le buste de Pierre de Médicis est plus idéalisé que beaucoup d’autres. Il soufre d’une certaine froideur, signe peut-être de la réserve du modèle ou de l’hésitation de Mino da Fiesole à sculpter l’héritier présomptif des Médicis. Le buste montre une régularité simplifiée, surtout dans les amples plis du pourpoint typique du goût de Pierre.

L’Enlèvement de Déjanire, détail, vers 1470, Antonio et Piero del Pollaiolo

L’Enlèvement de Déjanire, détail, vers 1470, Antonio et Piero del Pollaiolo, (New Haven Yale University). Il s’agit peut-être d’une “spalliera”, lambris peints qui décoraient la chambre des nobles et bourgeois florentins. Comme presque dans toutes ses peintures, les frères Pollaiolo représentent ici, comme toile de fond de la scène, la vallée de l’Arno.

Vie de saint Jean-Baptiste, fresque, vers 1486, Domenico Ghirlandaio

Vie de saint Jean-Baptiste, fresque, vers 1486, Domenico Ghirlandaio, (Florence, Santa Maria Novella, chapelle Tornabuoni). Une des histoires les plus belles et les plus florentines est la “Naissance de saint Jean-Baptiste”, amplement décrite et interprétée avec justesse par Vasari. Le décor de la chambre, le lit haut placé sur une estrade, l’architecture linéaire, le plafond à caissons sont typiquement florentins, comme le sont les coiffures des nourrices et des dames qui font leur entrée suivies de dons abondants de fruits et de vin. L’une d’entre elles, la plus âgée, la tête couverte d’un voile blanc est certainement Lucrezia Tornabuoni, femme de Pierre de Médicis et mère de Laurent le Magnifique. Ghirlandaio peut-être considéré comme le portraitiste officiel de la grande bourgeoisie florentine, qu’il représente dans ses fresques.

Au centre du palais construit par Michelozzo, Pierre de Médicis aménagea pour sa femme, Lucrèce, un oratoire éclairé aux lumignons. Le « Voyage des trois Rois Mages » se déroule sur trois pans de muraille, descendant de collines au fin profil, coupé de roches vives, que jalonnent des cyprès en files. L’homme aux cheveux blancs et au bonnet rouge monté sur une mule serait le vieux Cosme (âgé d’une soixantaine d’années au moment où Benozzo commença la fresque) ; à sa gauche Pierre le Goutteux, coiffé d’une toque rouge et habillé de brocart vert broché d’or.  Entremêlés, amis et clients se serrent, se pressent pour suivre leur chef. Fidèle photographe, Benozzo Gozzoli assure une survie à nombre de gens fiers de figurer en si noble compagnie. Le peintre se représente parmi les bonnets rouges qui ponctuent la verdure des arbres étagés dans le val d’Arno. La cavalcade s’avance. Jean VII Paléologue, patriarche de l’empire grec d’Orient, rend visite aux cavaliers d’Occident en route vers un âge plus parfait, la Renaissance.

Le cortège des Rois Mages, 1459, Benozzo Gozzoli, Florence, palais Medici Riccardi

Le cortège des Rois Mages, 1459, Benozzo Gozzoli, (Florence, palais Medici Riccardi). Dans ce détail, on peut apprécier la partie finale de l’important cortège des Rois Mages, avec lequel l’artiste a voulu célébrer le faste des aristocrates florentins. Il les a peints défilant avec ses vêtements de gala, orgueilleux des riches harnachements de ses chevaux, avec ses élégants costumes dans lesquels abondent les brocarts brochés d’or. Probablement, l’artiste s’est inspiré des processions que la confrérie des Mages organisait périodiquement à Florence. La confrérie avait son siège à San Marco à laquelle appartenaient des nombreux nobles florentins, comme les Médicis.

Triomphe de la Renommée, vers 1449, lo Scheggia, New York, Metropolitan Museum

Le Triomphe de la Renommée, vers 1449, Giovanni di ser Giovanni, dit lo Scheggia, (New York, Metropolitan Museum). Ce « desco del parto » (plateau d’accouchée) commandé par Pierre de Médicis à l’occasion de la naissance de son premier fils Laurent, met en scène, reprenant les descriptions de Pétrarque et de Boccace, un éclatant triomphe de la Renommée, comme signe prémonitoire de la grandeur à venir. L’auteur présumé, lo Scheggia était le frère de Masaccio. Au dos du tondo figurent les plumes de paon et la bague avec un diamant, emblèmes de la maison Médicis.

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